Après la CPI (Cour Pénale Internationale) qui a décidé d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en Crimée et dans le Donbass, c’est au tour de la CEDH de se pencher sur les accusations portées par l’Ukraine contre la Russie, et de fixer les limites des mensonges que l’Occident est en capacité d’accepter. En mars 2014, l’Ukraine a déposé une plainte contre la Russie auprès de la CEDH, accusant Moscou d’avoir commis de nombreuses violations de la Convention sur la Protection des Droits de l’Homme en Crimée depuis le 27 février 2014. L’Ukraine accuse la Russie d’avoir violé 12 articles de la dite convention et ses protocoles, y compris le droit à la vie et à la sécurité, le droit à un procès équitable, la liberté de culte et son expression, la liberté d’assemblée, le droit à la protection de la propriété privée et la liberté de mouvement. Si la Grande Chambre de la CEDH a jugé partiellement recevable la plainte de l’Ukraine, selon laquelle la Russie « est responsable de pratiques administratives constituant de nombreuses violations de la Convention européenne des Droits de l’Homme en Crimée », elle a par contre considéré que les accusations de meurtres de civils, de détention et d’intimidation de journalistes, de discriminations à l’encontre des Ukrainiens, et de poursuites pénales à but politique contre les personnes pro-ukrainiennes n’étaient pas prouvées. Cette décision n’est qu’intermédiaire, et la CEDH doit encore se prononcer sur les accusations qu’elle a jugées recevables. Mais le fait qu’elle ait retiré du dossier toutes les accusations les plus graves, faute de preuves, montre que même si l’Occident est prêt à soutenir l’Ukraine dans sa russophobie, il y a néanmoins des limites aux mensonges qu’il peut relayer. Quand les faits vont de manière un peu trop évidente à l’encontre du mensonge que vous voulez propager, il y a un risque de perte totale de crédibilité. Faire raconter aux médias occidentaux des accusations farfelues contre la Russie c’est une chose, mais si un jugement de la CEDH va trop loin dans le mensonge, cela pourrait se retourner contre l’institution et saper totalement sa crédibilité et sa légitimité. Sans parler du fait qu’un trop grand mensonge pourrait braquer la Russie contre les institutions européennes et la pousser à en partir une bonne fois pour toute, privant ainsi ces dernières d’un levier bien pratique pour salir Moscou de manière régulière à coup de jugements tous plus politisés et russophobes les uns que les autres. Il faut dire qu’en octobre 2020, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères avait envoyé un avertissement clair, en déclarant que la Russie serait contrainte de cesser de communiquer avec l’UE, si cette dernière ne comprend pas qu’elle doit discuter de manière respectueuse avec Moscou. Il avait aussi déclaré à cette occasion que la Russie devait arrêter de considérer l’Occident, et en particulier l’UE, comme une source d’évaluation de son comportement, comme une référence à suivre. Si on ajoute à cela que les modifications apportées à la constitution russe en 2020, placent cette dernière au-dessus des jugements rendus par des institutions comme la CEDH, et il est clair qu’il suffirait d’un pas de trop au-delà de la ligne rouge pour que la Russie claque la porte de ce « machin » plus politique que juridique. En ce sens, la décision de la CEDH fixe donc les limites des mensonges russophobes que l’Occident peut accepter de la part de l’Ukraine, comme l’a déclaré le politologue Vladimir Chapalov. « La Cour européenne des droits de l’homme peut très difficilement être accusée d’avoir une position pro-russe. De plus, si vous analysez les affaires liées à la fédération de Russie, qui sont examinées par la CEDH, vous pouvez constater que très souvent les décisions qui sont prises vont contre les intérêts russes. Il est d’autant plus surprenant que la CEDH rejette maintenant un certain nombre de plaintes de l’Ukraine. Tout d’abord, cela démontre que même un tribunal aussi biaisé et manifestement partial à l’égard de la Russie ne peut pas être d’accord avec les accusations de l’Ukraine. Parce qu’elles n’ont aucun fondement en termes de preuve et ne peuvent être étayées par quoi que ce soit et, par conséquent, ne sont pas des faits, mais des faux. En ce sens, la décision prise par la CEDH est très importante. Elle définit les limites des mensonges anti-russes, que l’Occident, l’Europe, peut accepter de la part de l’Ukraine », a déclaré M. Chapovalov. Reste à voir ce que donnera le jugement final de la CEDH, mais j’ai peu de doutes sur le fait que ce dernier sera (comme d’habitude) plus dicté par la politique russophobe de l’Occident que par les faits réels sur le terrain, donnant un argument de plus à ceux qui, en Russie, veulent sortir de toutes ces institutions internationales qui ne sont que des instruments au service des intérêts géopolitiques occidentaux. source
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