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Cette page Internet est un document de travail complet, pour dresser le dossier de plainte pour génocide par l'usage de l'uranium appauvri par les israéliens contre les palestiniens, lors de l'agression de Gaza en décembre 2008-janvier 2009. L'argument est constitué de trois articles, reproduits dans cette page, avec leurs liens internet permettant à chacun de les enregistrer depuis les sites où ils sont parus, afin de vérifier par lui-même la réalité des sources.

1 - Copie de la page internet du journal israélien "Jerusalem Post", lien Internet de cette page (usage des bombes GBU 39 sur la population civile de Gaza, par les israéliens). Article en langue anglaise.

2 - Article du site internet Inventerre Altermonde sans frontières (contient la traduction en langue française de l'article précédent).

3 - Article de l'ACDN, Action des Citoyens Pour le Désarmement Nucléaire, descrition technique détaillée des GBU 39 (carbone nanométrique dit "fullerène" - "frittage fragmentaire" métal uranium ...), de leurs effets, lettre adressée par l'ACDN à l'ONU, demande d'enquête des pays arabes sur l'usage de l'Uranium appauvri à Gaza.

 

1 - Copie de la page internet du journal israélien Jerusalem Post, lien Internet de cette page (usage des bombes GBU 39 sur la population civile de Gaza, par les israéliens). Article en langue anglaise.

Résumé : dans ce document est fait état de l'utilisation de bombes GBU 39 dites "anti bunkers", par l'armée de l'air israélienne, qui en avait commandé 1000 aux USA en 2008 (fabriquées par Boeing). Selon le Jerusalem Post, cette information émane des officiels de l'armée israélienne ("defense officials said on Sunday that the first shipment had arrived earlier this month and was used successfully in penetrating underground Kassam launchers in the Gaza Strip during the heavy aerial bombardment of Hamas infrastructure on Saturday").

(Elément d'information hors de la page internet du Jerusalem Post : le dard de ces bombes étant réputé être constitué d'environ une tretaine de kilogrammes d'uranium appauvri. Ces bombes étant d'un poids d'environ 130 kilogrammes).

http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1230456505080&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull

Dec 29, 2008 1:18 | Updated Dec 29, 2008 9:15
IAF uses new US-supplied smart bomb
By YAAKOV KATZ

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What's this?


The Israel Air Force used a new bunker-buster missile that it received recently from the United States in strikes against Hamas targets in the Gaza Strip on Saturday, The Jerusalem Post learned on Sunday.

Post's Yaakov Katz analyzes the IDF's next moves
The missile, called GBU-39, was developed in recent years by the US as a small-diameter bomb for low-cost, high-precision and low collateral damage strikes.
Israel received approval from Congress to purchase 1,000 units in September and defense officials said on Sunday that the first shipment had arrived earlier this month and was used successfully in penetrating underground Kassam launchers in the Gaza Strip during the heavy aerial bombardment of Hamas infrastructure on Saturday. It was also used in Sunday's bombing of tunnels in Rafah.
The GPS-guided GBU-39 is said to be one of the most accurate bombs in the world. The 113-kg. bomb has the same penetration capabilities as a normal 900-kg. bomb, although it has only 22.7 kg. of explosives. At just 1.75 meters long, its small size increases the number of bombs an aircraft can carry and the number of targets it can attack in a sortie.
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Tests conducted in the US have proven that the bomb is capable of penetrating at least 90 cm. of steel-reinforced concrete. The GBU-39 can be used in adverse weather conditions and has a standoff range of more than 110 km. due to pop-out wings.
Also Sunday, Military Intelligence's Psychological Warfare Department broke into radio broadcasts in Gaza and warned Palestinian civilians not to cooperate with Hamas terrorist activity.

Palestinians reported that they received phone calls to their cellular phones and landlines from the IDF. The phone call, the Palestinians said, conveyed a recorded message ordering the immediate evacuation of homes that were next to Hamas infrastructure or being used by the terrorist organization.
On Sunday, head of the Gaza Coordination and Liaison Administration Col. Moshe Levy was interviewed by several Arab news outlets during which he stressed that Israel was not against the Palestinian public in Gaza but was operating against Hamas.
Defense officials said Sunday that Israel would, however, not hesitate to target the homes of civilians who protected Hamas terrorists throughout the operation.
"We will go after every Hamas operative, no matter where he is," one official said. "We urge the Palestinians not to cooperate with terrorists."

 

 

2 - Article du site internet Inventerre Altermonde sans frontières (traduction en langue française de l'article précédent) :

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article9228

Lundi 5 janvier 2009
Des armes à l’uranium appauvri utilisées par Israël à Gaza grâce aux bombes GBU 39 fournies par les USA

Dimanche 4 janvier 2009 – Altermonde sans frontières

" Non contents de massacrer massivement les palestiniens de Gaza l’armée israélienne empoisonne les survivants à l’Uranium Appauvri. La presse israélienne s’est vantée ce matin des exploits technologiques de son armée de l’air qui utilise des Smart Bombs GBU 39 à l’Uranium Appauvri pour bombarder leurs cibles dans la Bande de Gaza, un territoire de 360Km2 d’une densité de population de 3823 habitants au Km² ". Et les médias continuent à renvoyer dos à dos Hamas et Israël !

Ces GBU 39, dites Smart Bombs (Bombes Intelligentes) sont de petites bombes, bon marché, développées par l’industrie militaire américaine pour frapper des cibles en profondeur du type bunkers. Le congrès américain a donné son accord en Septembre pour la fourniture de 1000 de ces bombes à l’armée israélienne, et la première livraison a eu lieu début Décembre. Ces GBU 39 ont été utilisées samedi contre des cibles souterraines et dimanche pour détruire des tunnels sur la frontière égyptienne. Ces GBU 39 sont réputées être très précises, pèsent 113 Kg, avec une charge explosive de 22,7Kg et ont les mêmes capacités de pénétration que les bombes de 900 Kg. Leur petite taille, permet d’augmenter le nombre de bombes transportées par les avions de combat F15 ou F16 et par conséquent le nombre de cibles visées ce qui explique la violence des attaques de samedi principalement sur la ville de Gaza surpeuplée. Le dard de ces bombes est à l’Uranium Appauvri, UA 238, multipliant sa force de pénétration, elles peuvent être utilisées par mauvais temps et ont une portée de 110Km.

L’UA est un redoutable poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et se réduit à 90% en particules radioactives extrêmement petites (particules nanométriques de quelques milliardièmes de mètre) qui échappent à tout type de masque à gaz. Ces combustions répétées d’uranium voyagent avec les mouvements d’air contaminant l’atmosphère et pénétrant dans les organismes via la respiration. Donc presque tout l’uranium dont se servent les aviateurs se retrouve en quasi totalité sous forme « de gaz métallique radioactif invisible dans la biosphère » que les populations respirent.

Un véritable crime contre l’humanité. Les armements à l’UA sont illégaux.

Ce n’est pas difficile d’imaginer les conséquences catastrophiques que de tels bombardements avec des bombes GBU 39 à l’UA auront sur la population de Gaza : cancers, malformations congénitales, maladies du système immunitaire... et ce d’autant plus que la population souffre de malnutrition chronique et de manque de soins à cause du blocus israélien. Les conséquences de l’utilisation de bombes à l’UA en Afghanistan et en Irak sont trés bien documentées, notamment par des photos insoutenables de nouveaux nés malformés. En larguant des bombes GBU 39 à l’UA sur des zones densément peuplées de Gaza, Israël procède à un « nettoyage ethnique » lent de la population palestinienne qui sera automatiquement contaminée, et à une destruction de l’environnement.

 

 

3 - Article de l'ACDN, Action des Citoyens Pour le Désarmement Nucléaire, descrition technique détaillée des GBU 39 (carbone nanométrique dit "fullerène" - "frittage fragmentaire" métal uranium ...), de leurs effets, lettre adressée par l'ACDN à l'ONU, demande d'enquête des pays arabes sur l'usage de l'Uranium appauvri à Gaza.

http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=490&lang=fr

Action des Citoyens Pour le Désarmement Nucléaire

acdn.france.free.fr


Gaza - 15-02-2009

Enquête : Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri
Par ACDN > mailto:contact@acdn.net
Cet article a été complété, à la demande de l'auteur, le 17 février 2009.

L'Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) a poursuivi son enquête sur les 1000 bombes guidées GBU-39 livrées à Israël par les États-Unis quelques semaines avant l'opération « Plomb durci » contre Gaza.

L’enquête confirme l'essentiel des allégations initiales de l'association : ces armes radioactives contiennent bien de l'Uranium Appauvri, qui en fait des armes à caractère génocidaire.

Dans un article publié le 4 janvier 2009 sur son site, article largement diffusé et repris par de nombreux sites, ACDN dénonçait l’emploi de bombes GBU-39, dès le début de « Plomb durci », par l’armée de l’air israélienne, en affirmant qu’elles contenaient de l’uranium appauvri. Métal radioactif et poison chimique, l’uranium appauvri, lorsqu’il est inhalé ou ingéré sous forme de micro- ou nanoparticules, s’attaque à l’ADN des cellules et au génome humain. Utilisé pour durcir des munitions, il est pyrophorique (incendiaire) à l’impact, mais aussi gravement pathogène, cancérigène et tératogène à moyen et à long terme. Employer de telles armes au sein d’une population sans tenir compte de ces effets bien connus de l’UA, c’est prendre sciemment le risque d’un génocide. D’où le titre de l’article du 4 janvier : A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé, et l’appel d’ACDN à cesser le massacre.

Réactions

La « communauté internationale », officielle comme antinucléaire, ne semblant pas réagir à ce cri d’alarme, sinon pour le mettre en doute, ACDN a constitué et publié dès le 14 janvier un dossier plus complet sur les GBU-39 Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier. Le 18 janvier, le cessez-le-feu venant d’être proclamé par Israël, le président d’ACDN écrit au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, pour lui demander d’ouvrir au plus vite une enquête sur la présence de matières radioactives dans la bande de Gaza et de prendre, s’il y a lieu, des mesures d’urgence pour neutraliser si possible ces matières ou du moins protéger les Gazaouis et leurs voisins de la radioactivité. Il suggère de confier cette enquête au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui a déjà enquêté sur ce sujet dans les Balkans et qui a su trouver de l’uranium appauvri là où il y en avait.

De leur côté, les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Autriche font remettre le 19 janvier, par le Prince Mansour Al-Saud, une lettre à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans laquelle ils s’inquiétent de l’information « médicale et médiatique » selon laquelle « des traces d’uranium appauvri ont été trouvées dans des victimes palestiniennes ». C’est en effet ce que le Dr Mads Gilbert, l’un des médecins norvégiens travaillant à l’hôpital Al-Chifa de Gaza, avait affirmé dès le 31 décembre 2008. Ils demandent à l’AIEA de mener « une enquête radiologique et physique en vue de vérifier la présence d’uranium appauvri dans les armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza. » L’AIEA fait rapidement savoir qu’elle agrée la demande et va mener l’enquête. Ce qui écarte le PNUE de cette mission.

A ce jour (12 février 2009), l’AIEA n’a pas encore remis de rapport. Il est vrai qu’avant même la venue des enquêteurs sur le terrain, le porte-parole du gouvernement israélien a assuré qu’ils ne trouveraient rien. Précédemment, le chef d’état-major de Tsahal avait commencé par nier, le 13 janvier, l’usage de bombes au phosphore blanc avant d’être obligé de le reconnaître le 20 janvier, en se repliant sur une deuxième ligne de défense : "ce sont des armes autorisées". Oui, tout juste tolérées, mais pas sur des civils.

Sans attendre les résultats d’expertise de l’AIEA, ACDN a poursuivi son enquête sur les GBU-39, et abouti à rassembler les précisions suivantes.

Précisions

De « source bien informée », les GBU-39 livrées à Israël représentent une toute nouvelle génération de bombes guidées. Leur enveloppe est constituée d’un alliage métallique C/UA à base d’uranium appauvri (80 %), dans lequel le tungstène est remplacé par du carbone (20 %). A première vue, le carbone peut sembler plus fragile et plus friable que le tungstène, donc moins recommandé pour entrer dans la composition d’une enveloppe métallique chargée d’assurer la pénétration des bombes en profondeur, dans un terrain, un immeuble ou un bunker, à travers du béton armé et d’autres obstacles multiples et résistants. En fait, c’est l’inverse.

D’une part, en effet, il s’agit d’un carbone très particulier, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos, en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée, qui a mis au point un nouveau "type de carbone" à structures moléculaires renforcées : les fullerènes.

Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire et se mélangent aisément à d’autres métaux, en l’occurrence l’uranium appauvri.

D’autre part, la « friabilité » du carbone permet d’obtenir un alliage métallique formant des milliers d’échardes, selon un tout nouveau procédé de fabrication qui fait intervenir ce qu’on nomme le "frittage fragmentaire". Le métal (alliage 20/80 C/UA) ne présente pas une véritable "masse homogène" ; un réseau de microfissures volontaires facilite sa fracture en éclats minuscules ou « échardes de métal », dont le « rayonnement » se trouve en outre renforcé par le type d’explosif utilisé dans les GBU.

Selon les dernières informations obtenues par ACDN, la charge explosive des GBU-39 utilisées par Israël lors de l’opération « Plomb durci » ne serait pas de même composition que le DIME (Dense Inert Metal Explosive) qui se trouve, à raison de plus de 80 kg par unité, dans les Mk-82, des bombes de 500 livres ayant servi de base aux GBU-39, et qui ont aussi été utilisées à Gaza. La confusion entre les deux est possible, et le sort des victimes, quasiment identique. L’explosif de ces GBU-39 serait une nouvelle formulation de perchlorate (produit hautement cancérigène) avec un ajout de poudre de carbone micromolléculaire (à la place de l’alumine) et d’un « booster » à base de poudre d’UA. Le rôle de cet explosif hyper puissant est d’assurer une grande vélocité aux "échardes de métal", lesquelles s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique, mais seulement après impact sur leur « cible », où le frottement fournit l’élévation de température nécessaire. "Préformatées en forme d’aiguilles", les minuscules échardes s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre (de 0,85 m à 1,15 m). Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées... et ce en raison des "mini impacts largement répandus autour de la cible".

Les GBU-39 utilisées lors de l’intervention israélienne, ont une propriété supplémentaire : elles disposent d’un système de mise à feu complémentaire qui force l’explosion en cas de mauvais fonctionnement du système primaire d’armement à l’impact. La bombe explose donc de toute façon dans les secondes ou les minutes qui suivent son contact avec la cible, quelle que soit celle-ci. Ainsi, le matériel est-il assuré de disparaître après intervention. On ne pourra trouver aucun reste de GBU-39, ni intacte, ni en morceaux. Juste un peu de poudre noire.

Ces nouveaux matériaux composites, les autres caractéristiques des GBU déjà décrites dans nos articles précédents, et l’ensemble du dispositif de mise en œuvre, assurent aux GBU un "service multiple" de destruction et de morbidité : - pénétration en profondeur des cibles les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ;
- explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ;
- explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu a échoué ;
- destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ;
- projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ;
- crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ;
- chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ;
- réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ;
- contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ;
- atteintes au génome de la population cible. L’innovation meurtrière des marchands d’armes défie l’imagination. Tout comme leur capacité à faire disparaître l’uranium appauvri de leurs nomenclatures, à esquiver les questions embarrassantes, voire à se trouver des alliés inattendus.

L’art de l’esquive

Les GBU sont construites aux Etats-Unis par la firme Boeing dans son usine de Saint Louis (Missouri). Sachant cela, un citoyen américain resté « sceptique » devant les assertions d’ACDN a demandé au Ministère de la Défense (DOD) des Etats-Unis s’il y avait ou non de l’uranium appauvri dans les GBU-39. En attendant la réponse du ministère - qui n’est toujours pas arrivée - il a posé au responsable de la communication de Boeing la question suivante : « L’usine Boeing de Saint Louis a-t-elle une licence du Ministère de l’Energie (DOE) pour détenir ou traiter de l’uranium appauvri ? » (« Does the Boeing facility in St. Louis have a DOE license for holding or handling depleted uranium ? »). Il a reçu cette réponse : « Boeing n’a pas de licence, étant donné qu’il n’y a pas d’activité relative à l’uranium appauvri dans notre usine de Saint Louis/Saint Charles. » ("Boeing does not have a license as there is no depleted uranium activity at our St. Louis/St. Charles facility.")

Cependant, malgré ses allures de démenti, cette réponse n’implique nullement qu’il n’y ait pas d’uranium appauvri dans les GBU-39 : leur « construction » à Saint Louis peut se limiter au montage de pièces détachées, elle n’implique ni hauts fourneaux, ni fonderie pour les alliages métalliques, ni même l’usinage des pièces. S’il fallait remonter la piste de l’uranium appauvri présent dans l’enveloppe des GBU-39 jusqu’aux lieux où il est fondu en alliage et où la coque est usinée, sans doute faudrait-il s’adresser d’abord aux laboratoires de l’armée américaine (en particulier à ceux de Los Alamos, en pointe dans la métallurgie et les nano-technologies), à la firme Westinghouse qui fournit l’uranium des centrales nucléaires, ou encore à l’un de ses sous-traitants. Gageons que le « secret défense » ou le « démenti » pur et simple trouveront alors à s’exercer. Aux Etats-Unis comme ailleurs, ce sont les militaires qui financent, gèrent et contrôlent tout ce qui a trait aux armements. Y compris par le mutisme ou la désinformation.

Retour à l’humain

Phosphore blanc, DIME, tungstène, uranium appauvri... Les médecins pensent différemment des militaires et de leurs donneurs d’ordres. Seulement soucieux d’humanité, les chirurgiens présents à Gaza ont décrit les effets sur les victimes des "nouveaux types d’armes" employés : « A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. » Les blessés survivants « n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » (Dr Mads Gilbert, Le Monde, 12 janvier) « Quand on commence à opérer, tout semble en ordre... Mais ensuite on découvre des dizaines de minuscules particules dans tous leurs organes. On dirait qu’un certain type d’explosif ou d’obus les a dispersées partout, et ces blessures miniatures, impossible de les opérer. » (Dr. Jam Brommundt, médecin allemand travaillant à Kham Younis, au sud de la bande de Gaza)

Comment ne pas se demander avec le Dr Gilbert : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? »

Et comment qualifier cette "guerre" qui fait d’un côté 14 tués (11 soldats israéliens, dont 4 victimes d’un "tir ami", et 3 civils, victimes d’un tir de roquette) et 50 blessés, et de l’autre côté, au moins 1330 tués et 5450 blessés, pour la plupart des civils, dont une moitié d’enfants ? (Source : Foreign Policy In Focus)

A un contre cent, est-ce encore un combat, ou un jeu de massacre ? Une collection de crimes de guerre ? Le début d’un génocide qui n’ose pas dire son nom et se cache derrière la mémoire d’un autre génocide ?

Un crime contre l’humanité, donc ? Israël, en tout cas, est allé trop loin.

Une guerre trop loin.

Les prochains responsables israéliens devront, dans leur propre intérêt et dans celui de leur peuple, se hâter de reconnaître -indépendamment du Hamas, qui le devrait aussi- et réparer, si tant est qu’ils soient encore réparables, les dommages humains, écologiques, économiques et politiques subis du fait de "Plomb durci" par les Palestiniens - ainsi que ceux subis par les Israéliens eux-mêmes, par effet boomerang.

Si Israël n’y vient pas de lui-même, il faudra que la justice et la "communauté internationale" l’y obligent. Sinon, ce sera la porte ouverte à toutes les folies militaires, massacres nucléaires compris.

Nous en appelons au bon sens, au sens de la justice et à l’humanité de chacun.
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Enquête : "Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri"
?ACDN, 12 février 2009.