Feuillet tiré du site Internet : http://www.aredam.net

 

Base de donnée "Yves PIGNIER" du Réseau de Résistance à la Psychiatrie Politique.

http://www.aredam.net/yves-pignier-base-donnee-psychiatrie-politique.html

 

Adresse internet de ce document :

http://www.aredam.net/psychiatrie-legal-ravachol.html

 

 

1 - Qu’est-ce qu’un psychiatre légal, qu'est-ce que la psychiatrie
politique ? Le "syndrome de caïn" et son évitement. Texte de Michel DAKAR,

2 - Suivi d'un texte de l'ami François-Claudius KOENIGSTEIN dit RAVACHOL (défense orale présentée lors de son procès aux assises à Paris, où il fut condamné à la perpétuité, avant d'être dans la foulée aux assises en province, condamné à être décapité, lors du procès qui suivit immédiatement le premier), et d'un texte de l'ami Emile POUGET.


 

1 - Comprendre ce qu’est un psychiatre légal, est simple. La fonction du psychiatre légal comme celle du prêtre et de tout idéologue, est d’inverser la culpabilité, de retourner la culpabilité du criminel vers la victime.

La partie de la population qui échappe à la police, aux juges, qui ne tombe pas sous le coup de la loi, mais qui parvient à déstabiliser notre ordre, fondé sur l’inégalité et l’exploitation, soit sur le crime, sur la violence, est la raison d’être de ces psychiatres légaux, qui retournent la culpabilité du criminel dominant la société, vers ces « agitateurs », comme les nomment le docteur Yves PIGNIER, du centre psychiatrique policier l’Intermède, de l’hôpital Maison Blanche de Paris.

Il s’agit d’un procédé d’inversion moral, alors que dans le cas des « délinquants » qui relèvent du code pénal, le procédé d’inversion de la culpabilité est juridique.

La qualité spécifique requise aux psychiatres légaux, est la perversité. Il s’agit de personnalités hautement perverses, qui ont un véritable don pour la perversité, c'est-à-dire pour vivre la maladie comme si c’est la normalité, la bonne santé, et l’état criminel de la société, comme un état de justice, de non-violence, d’égalité, et pour considérer ceux qui n’adhèrent pas à cet ordre, comme de dangereux personnages violents, qu’il leur faut « soigner », dont ils ont le devoir de protéger la société.

Les psychiatres légaux doivent sans cesse se réassurer, s'auto-conditionner, s'auto-inculquer que le monde à l'envers dans lequel on est contraint d'exister, et qu'ils soutiennent, dont l'inversion leur permet de vivre, sans grands efforts, dans le confort et sans un risque, est un monde bien à l'endroit, que la violence c'est l'autre, c'est le déviant.

Ainsi, tous ces psychiatres légaux participent-ils à des commissions sur la violence, pour la combattre, comme le fait le docteur Christian KOTTLER de Villejuif, ou bien écrivent des livres sur la violence, comme le docteur Roland COUTANCEAU de la Garenne Colombe (92), ou bien, comme Jacques FEILLARD, le médecin chef de l’Infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police de Paris (sise 7 rue Cabanis à Paris 14ème jouxtant l’hôpital Sainte Anne), qui s’épuise à démontrer qu’il est objectif, indépendant, mesuré (on croirait à le lire à une déclaration de la Cour européenne des droits de l’homme, sur le droit à la fameuse justice équitable, rendu par le fameux tribunal indépendant et impartial, que personne n’a jamais encore rencontré … et surtout pas incarné en la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg).

Tout ce beau monde ne peut bien sûr vivre qu’entre soi, pour ne pas rencontrer de contradicteur, ni d'hostilité, comme les gardiens de prison, les flics, les juges, et autres ennemis du genre humain, de la vie, de l'amour, de la joie et de la vérité.

Les psychiatres légaux, sont une sorte de bourreaux particuliers, du fait que ce qu’on leur demande avant tout, est d’être réellement convaincu de la culpabilité des déviants à l’ordre, que l’ordre est saint, et que le déviant est malsain, alors que les juges, flics et autres matons, sont pour la plupart de purs cyniques paresseux et jouisseurs (Gabriel Garcia Marquez dans un de ses romans, décrivait une carrière de juge comme réservée aux lâches et aux paresseux), qui pour la sécurité matérielle et une vie sans risque, acceptent de briser les vies d’autrui, pour le compte des dominants. Les psychiatres légaux finissent même croire qu’ils sont les seuls à être sain d’esprit, et que tout le monde à part eux est fou.

Ils sont les plus gravement atteints de tous les parasites inhérents à tout système d’oppression.

La seule manière de faire avec eux est de refuser tout contact, tout dialogue, toute rencontre, tout échange, car ils ont dépassé toute limite existentielle.

Ils ont dépassé le point de rupture, ce qui en fait des agents d'oppression idéaux pour le système, car ils ne peuvent respirer à l'air libre. Ils ne sont bien que dans un air confiné, incarcéré, empoisonné.

 

Conclusion :

Le "syndrome de caïn" et son évitement.

Le syndrome de "Caïn", du nom de ce personnage mythique de la Bible, qui représente le meurtrier, le personnage d'Abel, son frère, représentant la victime, manifeste le processus de retour de la culpabilité, vers le criminel, culpabilité que tout criminel, et toute société criminelle tente à tout prix d'éviter, d'exporter, d'éloigner.

En effet, l'inversion de la culpabilité du criminel vers la victime, est vital, et permet seule la stabilité mentale d'un criminel, et la stabilité sociale, d'une société fondée entièrement sur le crime et la prédominance des criminels, comme l'est la nôtre.

Le syndrome de "Caïn" se manifeste lorsque le procédé d'inversion de la culpabilité devient inopérant, ce qui est déjà le cas à notre époque actuelle, dans notre société.

Le personnage social du psychiatre légal, et au-delà, de tout psychiatre, a pour fonction essentielle d'inverser la culpabilité de la société sur les victimes de cette société, par exemple, de la famille qui a rendu malade l'un de ses membres, qui devient le "fou", culpabilité familiale qui est transférée sur ce malade, qu'on désigne alors comme étant "malade", "aliéné", ce qui ne signifie pas autre chose qu'on ne veut plus entendre sa parole, sa vérité, vérité qui désigne la famille comme nécrogène, pathogène, famille typique, exemplaire de tout groupe familial d'une société inégalitaire, société hiérarchisée, pyramidale, violente, dont les fondements sont la force, l'oppression, l'exploitation, l'injustice, le mensonge et la censure.

Le psychiatre est le vrai malade, dont la fonction est de prendre en charge le syndrome de Caïn, afin que l'ensemble de la société ne subisse pas sa propre culpabilité.

La maladie du psychiatre, la vraie maladie psychiatrique, est une maladie du dédoublement. Cette maladie est illustrée par le roman Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le jour, il y a le bon docteur, la nuit, il y a un assassin.

Les existences du syndrome de Caïn, du personnage du psychiatre, soit autrement dit, du vrai malade, de la psychiatrie, soit de la vraie maladie mentale, sont rassurants, car c'est la preuve que tout criminel, même le plus enkysté, même le plus endurci, ne peut supporter la connaissance de son crime, la cohabitation d'avec son crime, et que pour survivre psychiquement, il doit obturer la conscience de son crime et de son état de criminel, par un procédé psychique, qui consiste à transférer cette culpabilité, soit cette conscience de son état de criminel, sur autrui, le psychiatre jouant le rôle d'une sorte de transporteur, de vase communiquant, par sa capacité de dédoublement, prenant sur lui la culpabilité du criminel, d'un côté, et la communiquant à la victime en s'en déchargeant, en la tranférant, de l'autre. Le psychiatre a cette capacité a être à la fois conscient et inconscient, c'est un être double, son langage est comme la langue du serpent, bifide. C'est ce qu'Orwell, dans son roman "1984", appelait la "double pensée".

Pour faire plus simple, cette capacité de dédoublement n'est que le signe visible d'un manque de caractère, de l'absence d'une vraie personnalité, absence sans doute dûe à une éducation donnée par des parents abusifs, qui ont interdit à ces psychiatres de murir, d'acquérir leur vraie personnalité, ce qui oblige ces personnages privés de réalité, à endosser un costume fabriqué par d'autres, pour pouvoir être. C'est aussi le cas de toutes les personnes qu'on retrouve dans des fonctions où se porte l'uniforme.

 

2 - La défense de RAVACHOL, lors de son procès à Paris en juin 1892.

"Oui, je le répète, c'est la société qui fait les criminels, et vous, jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer la société. Du coup vous supprimeriez tous les crimes, et votre oeuvre, en s'attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n'est votre justice qui s'amoindrit à punir les effets. Je ne suis qu'un ouvrier sans instruction, mais parce que j'ai vécu de l'inexistence des miséreux, je sens mieux qu'un riche bourgeois l'iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d'enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s'est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir ? J'ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens ; tant que ni moi ni les miens n'avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C'est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n'admet pas de réplique, l'instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l'auteur".

 

Article de l'ami Emile POUGET, paru dans le Père Peinard.

"Si le peuple avait des instincts violents, écrit pour sa part le propagandiste Emile POUGET, journaliste au Père Peinard, il ne subirait pas vingt-quatre heures de plus la vie de misère, de privation, de dur labeur qui est l'existence à laquelle l'oblige la minorité parasitaire et exploiteuse. Pas n'est besoin, à ce propos, de recourir à des explications philosophiques, de démontrer que les hommes naissent ni bons ni mauvais et qu'ils deviennent l'un ou l'autre, suivant le milieu et les circonstances. La question se résout par l'observation quotidienne. Il est indubitable que le peuple, sentimental et d'humeur douce, n'a rien de la violence endémique qui caractérise les classes dirigeantes, et qui est le ciment de leur domination - la légalité n'étant que la couche légère d'un badigeonnage d'hypocrisie, destinée à masquer cette foncière violence".

 

 

 

Centre de goulag policier psychiatrique l'Intermède, 28 rue de la Chapelle à Paris 18ème, dépendant de l'hôpital psychiatrique Maison Blanche.