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Dossier de travail : Elements divers sur Philippe VAL, directeur de Charlie Hebdo, l'une des bouches de la haine et du mensonge de l'appareil de propagande-manipulation du régime totalitaire sioniste-capitaliste d'Occident.
1 - Documents : exposé succinct, liens, photographies de l'objet du dossier. 2 - Copie de la page du site du Réseau Voltaire consacré à qui est Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo : http://www.voltairenet.org/article17482.html 3 - Collectif « Les mots sont importants », copie de la page Internet du site lmsi.net, consacrée à Prochoix : http://lmsi.net/rubrique.php3?id_rubrique=52 Voir la copie de cette page et ses liens actifs. 4 - Article par sur le site "bienpensant" de gauche, bellaciao.org, de Philippe Corcuff ( un curé trotskiste), sur Charlie Hebdo, et Philippe Val (les sionistes mous sont maintenant de trop à Charlie Hebdo, organe de la nouvelle vague de l'appareil de propagande-manipulation sioniste-capitaliste). 5 - Article du Réseau Voltaire, sur Nicolas Sarkozy, lui aussi, comme Philippe Val, simple employé par le régime sioniste-capitaliste totalitaire d'Occident, à "vendre la haine contre les musulmans et les arabes" - l'axe de propagande majeur dit du "choc des civilisations".
1 - Documents : Copie sur le site aredam.net de la vidéo de l'émission de France2. (Ceci est une vidéo historique. A voir pour comprendre l'immense saloperie qui habite ceux que l'on nomme encore de façon vieillote, surannée : "journalistes", mais qui ne sont plus que de vulgaires mercenaires vénaux, mus par le tropisme de la gamelle pleine et d'une vie sans risques, sans fatigue, sans usure, protégée, à l'ombre du plus fort, simples employés du ministère informel de la propagande, de l'intoxication et de la manipulation du régime. Ne manquez pas celui qui semble être l'incarnation même de ce type d'individus entièrement vendus, Philippe VAL, qui dirige Charlie Hebdo. Il est parvenu à éloigner les limites de la putasserie. C'est un crachat vivant. Il faut combattre sans relache et sans pitié cette engeance). Lien vidéo sur dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/x7led0_complement-de-desinformation-france_news Liens vers les articles du Réseau Voltaire : http://voltairenet.org/article158709.html http://voltairenet.org/article158707.html Lien vers l'article du site reopen911 : Vue des images subliminales, commentaire, et contenu des articles du site Réseau Voltaire : http://www.aredam.net/france-2-images-subliminales.html
La face du mensonge et de la haine d'un employé à la propagande-manipulation. Collage de vues du visage de Philippe VAL, prises sur la vidéo où il exècre l'Internet libre. Son journal, Charlie Hebdo, a entrepris le commencement de la justification de la destruction de l'Internet libre, qui échappe encore à l'appareil policier du régime, et qui contrecarre sa propagande. Val tente désespéremment, comme ses maîtres le lui ont ordonné, dans cette vidéo de plus, de jeter le discrédit sur ceux qui dénoncent ses maîtres comme étant les vrais auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux USA.tats du 11 septembre 2001 aux USA. Mon haleine est mensonge, mon regard est falsification
Juste un petit problème de trouble mentaux profonds et chroniques, voilà dans quel genre de personnages l'appareil policier de propagande-manipulation du régime totalitaire sioniste-capitaliste recrute ses employés.
2 - Copie de la page du site du Réseau Voltaire consacré à qui est Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo : http://www.voltairenet.org/article17482.html
« Charlie Hebdo » et Prochoix L’hebdomadaire satirique français
Charlie Hebdo et l’association féministe Prochoix, après
s’être donné une identité libertaire et avoir
trouvé une audience chez les électeurs de gauche, se sont
mués en relais des thèses néoconservatrices du «
choc des civilisations ». Cette rapide dérive leur a permis
de trouver des soutiens institutionnels et médiatiques tout en
conservant une partie de leur lectorat. Ils s’emploient désormais
à vendre à gauche les politiques de Washington et de Tel
Aviv et à casser le mouvement anti-impérialiste. Thèmes
(de gauche à droite) Caroline
Fourest,
On savait déjà que les concepts,
tels que la démocratie ou les libertés, peuvent être
détournés de leur sens pour servir une politique impérialiste
[1]. Ainsi, dans ses différents discours, George W. Bush est passé
maître dans l’art de vider ces mots de leurs sens. Mais, compte
tenu de la haine qu’éprouve son administration envers le
concept de laïcité [2], elle répugne à utiliser
ce terme pour promouvoir sa politique. Au mieux, on parlera du développement
de sociétés « séculières » comme
d’un des objectifs, mineurs, de la « démocratisation
» du « Grand Moyen-Orient ». Détourner le sens des mots Pour toute une partie de la gauche européenne,
le discours opposant monde judéo-chrétien et monde musulman
n’a aucun sens. Pétrie d’internationalisme et de sentiments
laïques, elle ne considère pas l’identité religieuse
et culturelle supposée d’un espace géographique comme
un argument convainquant pour justifier un affrontement. Pourtant, le
détournement des mots « laïcité », ou «
République » est présenté par certains médias,
étiquetés « à gauche », sous une forme
rendant les politiques de Washington et de Tel-Aviv acceptables. On voit
en effet se développer de plus en plus un discours opposant un
monde arabo-musulman supposé hostile aux Droits de l’homme,
à la laïcité et aux droits des femmes et un monde occidental
autoproclamé démocratique, imprégné par les
Droits de l’homme et la laïcité et qui est menacé
par l’islam. Washington a montré par le passé
qu’il était tout particulièrement intéressé
par le contrôle des mouvements contestataires. Cette mise au pas
est passée par des financements d’organisations de la mouvance
altermondialiste [7], mais bien souvent, tout l’art consiste à
imposer ses problématiques, son vocabulaire et à fixer les
limites du débat dans les mouvements de contestation. En France,
cette démarche a trouvé des alliés, volontaires ou
non mais essentiels, avec le journal Charlie Hebdo et l’association
Prochoix. Aujourd’hui, dans Charlie Hebdo, Prochoix et dans les publications donnant la parole à Val, Fourest et Venner, on peut trouver une lecture essentialiste de l’islam qui est opposée à une vision tronquée de la laïcité, de la République et des Droits de l’homme. Dans leur vision des choses, les musulmans français veulent, par des provocations successives, saper le modèle laïque et de nombreuses organisations musulmanes françaises seraient en lien avec des mouvements islamistes et terroristes, ce qui les rend infréquentables pour les organisations de gauche. L’émergence du « danger islamiste
» Tout changea à partir d’octobre 2003
et plus exactement du Forum social européen (FSE) de Saint-Denis,
marqué par une polémique sur la participation des organisations
musulmanes. Premier rassemblement de la sorte depuis l’invasion
de l’Irak par les États-Unis, cette manifestation fut l’occasion
pour les mouvements altermondialistes et musulmans de se rassembler pour
amorcer le débat sur l’impérialisme. Dès l’été
qui précédait cette réunion, la présence annoncée
des organisations musulmanes fut dénoncée par les cercles
atlantistes. La protestation se focalisa sur la possible venue de Tariq
Ramadan après que celui-ci ait publié une tribune sur l’attitude
communautariste de certains intellectuels juifs français dans leur
défense d’Israël [12]. C’est également dans cette période
que Caroline Fourest et Fiammetta Venner publièrent Tirs Croisés
[14]. En quatrième de couverture, on peut lire que « Depuis
le 11 septembre 2001, le monde vit dans la hantise du terrorisme musulman.
Mais ce traumatisme n’a pas permis une réflexion en profondeur
sur l’origine de ce terrorisme : l’intégrisme. Quand
il l’a fait, le monde occidental à voulu se persuader que
seul l’islam pouvait susciter de la barbarie. Ce qui a le mérite
de rassurer et d’accréditer la thèse du « choc
des civilisations ». (...) [Caroline Fourest et Fiammetta Venner]
apportent un démenti à cette illusion en démontrant
que, sur bien des points (...) le monde dont rêvent les intégristes
musulmans ressemble à s’y méprendre à celui
prôné par les intégristes juifs et chrétiens.
». Cette note d’intention de l’éditeur est trompeuse.
En réalité, loin d’énoncer un plaidoyer pour
la laïcité, Tirs croisés est construit de façon
à donner l’impression au lecteur que dans tous les domaines,
l’intégrisme musulman est bien plus dangereux que les intégrismes
chrétiens et juifs. Ainsi, chaque chapitre est construit de façon
à démontrer cette thèse et plus de la moitié
de l’ouvrage est consacrée au seul intégrisme musulman.
Les auteurs ne s’en cachent pas : « Il serait faux d’affirmer,
que l’intégrisme musulman ne présente pas un risque
accru. L’islamisme occupe effectivement la pole position chez les
intégristes. Il est actuellement le mieux placé pour exercer
ses diktats et terroriser ceux qui lui résistent. Mais cette force
n’est pas liée à une différence de fond avec
ses homologues juif et chrétien. (.) Ce surcroît de nocivité
n’a rien à voir avec la religion, mais avec l’instrumentalisation
de la religion. » [15], « À côté de l’intégrisme
musulman, les intégrismes juifs et chrétien donnent l’impression
de phénomènes marginaux plutôt folkloriques, en tous
cas sans conséquences. » [16]. Quelques mois après la publication de ce
livre, Fiammetta Venner commencera une collaboration active avec Charlie
Hebdo, tandis que Caroline Fourest rédigera des piges pour l’hebdomadaire.
Elles pourront alors appliquer à l’actualité le point
de vue défendu dans Tirs croisés et écriront régulièrement
des articles où elles dénonceront le péril qu’incarne
d’après elles l’islam pour le modèle laïque
français. Par la suite, elles rédigeront, séparément
cette fois, deux livres, Frère Tariq [22] et OPA sur l’Islam
de France [23]. Cette présentation des évènements
sera bien évidemment reprise dans Charlie Hebdo qui ne manquera
pas une occasion de montrer des « barbus » forçant
les femmes à porter le voile et s’attaquant aux lois de la
République. C’est la thèse que Philippe Val défendra
dans ses éditoriaux : « En gros, le voile, c’est juste
un outil stratégique pour, en rabaissant les femmes, combattre
l’égalité à l’école de la République.
» [26]. Lutter contre la politique arabe de la France Puisque le monde arabe est peuplé de théocrates
et de terroristes et qu’il est ataviquement antisémite, la
France ne ferait que se déshonorer en ayant des rapports cordiaux
envers les pays qui le composent et les groupes religieux musulmans. Cette
lecture de la diplomatie française sera particulièrement
développée dans les articles consacrés aux prises
d’otage de journalistes français en Irak. Après la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, la diplomatie française ne trouvera pas davantage grâce aux yeux de Charlie Hebdo et de son rédacteur en chef. Une fois bien vite expédiée la joie de revoir les journalistes français en vie, c’est l’inquiétude sur les engagements que la France aurait pu prendre dans cette affaire qui reprend le dessus : « Pourquoi une rançon serait-elle plus déshonorante qu’on ne sait quelle tractation secrète qui fera de la France la complice d’on ne sait quelle armée islamique d’on ne sait où ? Qui sont ces gens séduits par la politique arabe de la France ? Ceux qui tuent comme ils respirent ? » [33]. Il appelle donc les Français à se méfier du discours officiel de leur État : « Comme si Chirac et Raffarin n’avaient qu’une hâte : que toute la France souffre du syndrome de Stockholm, et se mette à rendre grâce parce qu’il existe des terroristes islamiques attachants au point de libérer nos journalistes et d’apprécier notre politique étrangère. ». Ainsi, peu importe la libération des otages et peu importent les zones d’ombres entourant leur enlèvement, la seule leçon à retenir est que la France ne doit pas entretenir de liens avec ceux que les cercles atlantistes présentent comme des terroristes ou leurs alliés. Le rédacteur en chef ira encore plus loin la semaine suivante dans un article censé analyser la vision de l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt par la mouvance altermondialiste. Énumérant ce qui ferait la distinction entre les enlèvements de la sénatrice franco-colombienne et celui des deux journalistes français aux yeux de ceux qu’il entend stigmatiser, il en profite pour dénoncer l’antisémitisme, intrinsèque selon lui, des pays arabes : « [Christian Chesnot et George Malbrunot] ont été enlevés par des terroristes islamiques qui adorent égorger les Occidentaux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la France a des racines profondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy, dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique arabe. » [34]. La politique arabe de la France serait donc fondée sur une vieille tradition antisémite. Pire encore, par cette politique la France collaborerait de facto à ce que les États-Unis et leur relais de diplomatie publique présentent comme la plus grande menace pour notre époque : l’acquisition par des terroristes d’armes de destruction massive : « grâce à l’Iran, qui nous doit sa technologie nucléaire, grâce à l’Irak, qui nous doit la même chose, et grâce à un paquet d’autres pays arabes auxquels nous avons fourni tout le matériel de guerre nécessaire pour avancer vers la démocratie, nous avons des amis un peu partout où les réseaux Ben Laden sont en train de prospecter afin d’ouvrir de nouvelles stations service. » [35]. On le voit, l’analyse par Charlie Hebdo de la politique arabe de la France se fonde à la fois sur une vision péjorative du monde arabo-musulman et sur les orientations de politique étrangère de l’administration Bush. Il n’y a rien d’étrange là-dedans puisque Philippe Val s’était déjà fait un propagandiste zélé de l’OTAN lors de la Guerre du Kosovo. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que les politiques impérialistes de Washington et de Tel-Aviv soient jugées de façon ambiguë dans le colonnes de l’hebdomadaire et par Prochoix. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis Les rédacteurs de Charlie fidèles
à Philippe Val, Fiammetta Venner et Caroline Fourest intègrent
régulièrement dans leurs analyses les principaux éléments
de la propagande sioniste. Il ressort de leurs articles que le problème
régional central est l’absence d’un partenaire arabe
avec qui faire la paix. Cette orientation est également une des
raisons invoquées par Philippe Corcuff pour justifier son départ
de Charlie Hebdo [38]. D’une manière générale, comme on considère que le principal danger au niveau international est l’islam, toute politique ayant comme but affiché de combattre le terrorisme islamique trouve des circonstances atténuantes. C’est le cas de celle du président Ben Ali pour les animatrices de Prochoix. Contrairement à d’autres État, la Tunisie ne sera pas présentée par les auteurs comme une dictature, mais comme une « démocratie officielle tenue d’une main de fer par l’armée » [46]. En réalité, en Tunisie, l’armée n’a pas un rôle essentiel et le pouvoir s’appuie bien plus sur la police. Mais cette situation politique n’est-elle pas une nécessité puisque : « les mouvements islamistes menacent toujours un processus timide de modernisation » [47] ? Cela conduit Caroline Fourest et Fiammetta Venner à condamner Reporter Sans Frontière coupable d’avoir fait campagne pour la libération de Mohamed El Hachmi, journaliste tunisien condamné pour délit d’opinion, et qu’elles accusent, comme le régime de Tunis, de faire l’apologie de la charia. Toutefois, bien que les auteurs soient devenues proches d’Antoine Sfeir [48], elles ne vont pas aussi loin que ce dernier qui présente la Tunisie comme un modèle de processus de démocratisation pour le monde arabe [49]. Compte tenu de l’adversaire, même
le crime que représente l’occupation de l’Irak doit
être relativisé. Toujours à propos de l’enlèvement
de Christian Chesnot et George Malbrunot, Philippe Val s’était
emporté contre ce qu’il considérait comme de l’ingratitude
française vis-à-vis des forces de la Coalition qui avaient
bien dû jouer un rôle dans cette libération : «
Pas un mot non plus sur les Américains et les Anglais qui, pourtant,
occupent l’Irak. On est allés là-bas, on a négocié,
on a fait aller et venir des colonnes de bagnoles, atterrir et décoller
des avions, mais les Américains n’y sont pour rien et n’ont
rien vu ? » [50]. En fait, ce qui est surtout inquiétant
pour Philippe Val, c’est que l’Occident puisse se diviser
face à la menace islamique. Qu’importent les crimes de la
Coalition ou les exactions menées au nom de la guerre au terrorisme,
il est essentiel que l’Europe reste l’allié des États-Unis.
Ainsi, après que, dans une cassette attribuée à Oussama
Ben Laden, une voix ait déclaré qu’il offrait une
« trêve » aux États promettant de cesser d’attaquer
des musulmans, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo s’était
insurgé : « Il s’adresse d’abord aux populations
européennes qu’il méprise. En misant sur leur pleutrerie,
il veut les convaincre de se doter de gouvernements qui resteront passifs
pendant qu’il assassine, par exemple, des Américains. Après,
il s’occupera de nous, mais ça, il ne le dit pas, il espère
que le con moyen préférera croire le contraire, préférera
faire semblant de croire le contraire, en attendant son tour. »
[51]. Ainsi, si l’Europe n’élit pas des gouvernements
qui s’associent à la guerre au terrorisme de Washington,
elle fera preuve de « pleutrerie ». On est là dans
la même logique que les faucons qui dénonçaient la
victoire du Parti socialiste espagnol lors des élections qui ont
suivi les attentats de Madrid du 11 mars 2004. La FIDH n’est pas la seule à avoir subit les foudres des fondatrices de Prochoix ou des articles de Charlie Hebdo. S’associer avec des organisations musulmanes ou contester les politiques impérialistes de l’administration Bush qui se cachent derrière la guerre au terrorisme, c’est prendre le risque d’être présenté comme un ennemi, un « islamo-gauchiste », un « rouge-brun » ou autre épithète délégitimant. Mohamed Bechari est un élu du Conseil français
du culte musulman. Lors de la prise d’otage de Christian Chesnot
et George Malbrunot, il a mené une tournée dans le monde
arabo-musulman afin d’obtenir le plus d’engagements possibles
de dirigeants musulmans en faveur de la libération des journalistes
français. Au cours de cette tournée, M. Béchari a
rencontré le dirigeant du Front islamique du salut algérien,
en exil au Qatar, Abassi Madani. Celui-ci avait entamé une grève
de la faim en solidarité avec les otages français et à
cette occasion, M. Bechari l’embrassa sur le front, acte qui fut
pris en photo et qui fut condamné par Caroline Fourest dans Frère
Tariq [58] et par Philippe Val dans Charlie Hebdo. Progressivement, le
contexte de cette photo fut oublié et M. Béchari ne fut
plus présenté dans les publications de Fourest et Venner
et dans Charlie que comme l’homme qui avait embrassé Abassi
Madani. Au point que quand Voltaire publia une tribune de M. Bechari,
Prochoix put y voir une preuve des sympathies islamistes du Réseau
Voltaire : « Mohamed Béchari, président de la Fédération
nationale des musulmans de France, vient de publier une tribune dans le
journal Voltaire dirigé par Thierry Meyssan, l’homme pour
qui aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone.
En 2004, Mohamed Béchari avait défrayé la chronique
en se faisant photographier en train d’embrasser le leader du FIS,
Abassi Madani. » [59]. Comme Abassi Madani est un islamiste, M.
Bechari est nécessairement un islamiste et Voltaire une publication
pro-islamiste. CQFD. Seule ombre au tableau dans ce raisonnement, M. Béchari
a signé dans Voltaire une tribune en faveur de la laïcité
qu’il présente comme la vraie fondation culturelle de l’Europe
[60]. Toutefois, ces pratiques visent avant tout les mouvements altermondialistes qui se rapprochent d’organisations musulmanes en vue de construire une coalition anti-impérialiste. Des personnalités de la mouvance altermondialiste seront ainsi brocardées pour avoir débattu avec les figures préalablement diabolisées par les animatrices de Prochoix ou dans les colonnes de Charlie. Comme ces organisations ne peuvent pas être stigmatisées pour leur islamisme, elles le sont pour leur naïveté ou pour leur antisémitisme. À nouveau Philippe Val utilise l’image d’une mouvance islamiste étendue, manipulatrice et travaillant à un objectif secret bernant les gogos altermondialistes : « Les intellectuels [islamistes] analysent fort bien le phénomène de perte de mémoire de la société occidentale et la disparition prochaine des mémoires vivantes de la période nazie. Ils sentent que leur heure est venue. Qu’enfin ils vont peut-être arriver, avec l’islam, à fédérer un ressentiment qui travaille tout le tiers-monde, et tous ceux qui, dans les sociétés occidentales, se sentent exclus. Les pitres altermondialistes (…) font penser à ceux qui buvaient les paroles de l’ayatollah Khomeyni en exil à Neauphle-le-Château. ». [63]. Mais s’il dénonce une bonne part de crédulité chez les altermondialistes, le ciment de l’alliance entre les organisations musulmanes et les mouvements contestataires, c’est l’antisémitisme, un point de vue également partagé par Prochoix. Ainsi, à propos de la conférence de l’ONU à Durban, elles affirment : « Organisée en principe sur le thème du racisme, la Conférence mondiale de Durban d’août 2001 restera gravée comme un moment où certains militants d’extrême gauche se sont rapprochés des islamistes au nom de la lutte contre l’américano-sionisme. Lors du discours de Fidel Castro, au forum des ONG, certains activistes ont clairement entendu fuser quelques " Kill Jews " à la suite de " Free Palestine". » [64]. Cette tactique de diabolisation a parfois bien
fonctionné. Ainsi, d’après le site TouTEsEgaux.net
[65], de nombreux militants auraient renoncé à participer
à la grande manifestation antiraciste du 7 novembre 2004 au vu
d’une mise en garde de Philippe Val trois jours auparavant affirmant
que « Ceux qui défileront dimanche, qu’ils le veuillent
ou non, marcheront pour une défense des communautés, de
leurs mœurs, de leurs coutumes, de leurs croyances. Ceux qui refuseront
de défiler resteront chez eux parce qu’ils défendent
un statut humain universel » [66]. La manifestation était
pourtant lancée à l’appel de la LDH, du MRAP [67],
de la CFDT, de la CFTC, de la CGT, de l’UNSA, de la FSU, de G10
Solidaires, de la Fédération des conseils de parents d’élèves,
et de la Ligue de l’enseignement. Seuls la LICRA et SOS Racisme
s’étaient désolidarisés. Pour Philippe Val,
participer à cette manifestation contre toutes les formes de discrimination
revenait à prendre la « défense de la liberté
d’exhiber des signes communautaires, et principalement le voile
- puisqu’il faut l’appeler par son nom -, [c’] est en
réalité la défense à la fois d’une oppression
de la femme et l’importation d’une vision ethnique du conflit
israélopalestinien. » [68]. Si les accusations d’antisémitisme ne suffisent pas, il est toujours possible de faire dans la désinformation pure et simple. Par exemple en donnant foi à des rumeurs sur un possible sur-déploiements d’islamistes au Forum social européen (FSE) de Londres. C’est ce qu’a fait Fiammetta Venner à propos d’une hypothétique visite de Youssef al-Qaradhawi dans un article intitulé « FSE : un autre jihad est possible » [70]. S’appuyant sur cette rumeur, la journaliste prophétisait le prochain noyautage total du mouvement altermondialiste par les islamistes : « Au milieu de cette avalanche de débats organisés en partenariat avec des islamistes au FSE de Londres s’est glissé un colloque intitulé : « Le mouvement islamique : partenaire ou ennemi ? ». Au train où vont les choses, on imagine déjà l’interrogation autour du prochain FSE : « Le mouvement laïque : ennemi ou ennemi ? » ». Cet article sera vivement contesté par la mouvance altermondialiste et Charlie Hebdo sera obligé de se justifier difficilement [71]. Cette affaire n’est pas en soit plus grave que toutes les autres campagnes de calomnies auxquelles se sont livrés Prochoix et Charlie Hebdo mais elle fut révélatrice d’une tendance nouvelle. Quand Charlie Hebdo a été mis sur la sellette, il a reçu le soutien d’une partie de la presse mainstream, une aide sur laquelle il n’aurait sûrement pas pu compter quelques années auparavant. La légitimité dans le « milieu
de l’information » Claude Askolovitch n’a pas attendu Philippe
Val, Caroline Fourest et Fiammetta Venner pour dénoncer le «
péril islamiste » et « l’antisémitisme
» à gauche. Le journaliste avait auparavant dénoncé
« l’antisémitisme » supposé du chercheur
Pascal Boniface après que celui-ci ait quitté la direction
du Parti socialiste français, après avoir, sans succès,
recommandé à ce parti de prendre ses distances avec la politique
d’Israël. Par la suite, il avait dénoncé «
l’antisémitisme » de Bernard Langlois, fondateur du
magazine Politis, dans le Nouvel Observateur du 14 août 2003, après
que celui-ci ait pris la défense de Boniface [73]. Toutefois, si Claude Askolovitch est un soutien médiatique fort des deux auteurs, il n’est pas le seul. La réorientation des problématiques de Prochoix a donné à Caroline Fourest et Fiammetta Venner une aura qu’elle ne pouvait pas espérer auparavant [76]. Philippe Val a lui aussi bénéficié de la réorientation de la ligne de son hebdomadaire. Il est désormais régulièrement invité sur les plateaux de télévision pour pourfendre la « menace islamiste » et servir d’alibi de gauche à la condamnation des mouvements contestataires. Choses impensables il y a quelques années, Philippe Val voyait ses propos applaudis par l’ancien Premier ministre Raymond Barre lors d’un débat télévisé [77] et son argumentation en faveur du référendum sur le Traité constitutionnel européen repris par Bernard Henri Lévy dans son Bloc Note du Point [78]. Une reconnaissance que le rédacteur en chef de Charlie Hebdo désirait ardemment puisqu’en février 2005, il déclarait au magazine TOC : « La seconde chose que j’ai essayé de faire, c’est de légitimer le titre aux yeux des gens qui constituent le milieu de l’information et avec qui j’entretiens des rapports cordiaux. Le vrai danger pour un journal, c’est d’être marginal. On peut avoir de grosses ventes et être marginal. À l’inverse, un journal peut faire très peu de ventes et être important. Il faut accepter d’être minoritaire et refuser d’être marginal. Évidemment, il ne faut être minoritaire qu’un temps, sinon le marché vous tue. ». Comme ce nouvel écho médiatique le montre, Charlie Hebdo et Prochoix, sont aujourd’hui devenus les vecteurs au sein des mouvements contestataires des préjugés et des orientations géopolitiques des médias dominants, eux-mêmes largement influencés par les problématiques de Washington. Leurs articles et ouvrages servent à dissuader les mouvements contestataires de s’associer aux mouvements musulmans et de former une coalition opposée aux politiques atlantistes et sionistes. Les évolutions géopolitiques des dix dernières années ont entraîné une réorientation d’une partie de la gauche française. Ne pas s’en rendre compte et conserver ces groupes comme référence ne fait que retarder la constitution d’un pôle anti-impérialiste. Cédric Housez
[2] « Elliott Abrams, le « gladiateur » converti à la « théopolitique » », par Thierry Meyssan, Voltaire, 14 février 2005 [3] Sur l’invention de ce concept, on lira « La guerre des civilisations » par Thierry Meyssan, Voltaire, 4 juin 2004. [4] « Nicolas Sarkozy agite le voile islamique », Voltaire, 19 janvier 2004. [5] Voir nos articles sur ce thhème : « Choc des civilisations » [6] « Aïcha et les « gros tas » », par Mona Cholet, peripheries.net, 30 octobre 2003. [7] « Pourquoi la Fondation Ford subventionne la contestation », par Paul Labarique, Voltaire, 19 avril 2004. [8] L’évolution de Prochoix a été étudié dans une série d’article publiés par le site Les mots sont importants regroupés dans un dossier intitulé « Le cas Prochoix. [9] « Courage politique », Charlie Hebdo, 23 octobre 2002 [10] Id. [11] « Daniel Pipes, expert de la haine », Voltaire, 5 mai 2004. [12] « Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires », par Tariq Ramadan, Oumma.Com, 3 octobre 2003. [13] « L’antisémitisme n’est pas une marchandise », Charlie Hebdo, 5 novembre 2003 [14] « Tirs Croisés, la laïcité à l’épreuve des intégrismes juifs, chrétien et musulman », Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Calmann Lévy, octobre 2003. Cet ouvrage a été décortiqué par Sadri Khiari, sur le site Les mots sont importants : « Quelques commentaires à propos de " Tirs croisés " », janvier 2004. [15] Id. p. 404 [16] Id. [17] Id. p. 370 [18] Id. p. 391 [19] Id. p. 392 [20] Id. p. 336 [21] Id. p. 339 [22] Frère Tariq, discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, Caroline Fourest, Grasset, octobre 2004 [23] OPA sur l’islam de France, les ambitions de l’UOIF, Fiammetta Venner, Calmann-Lévy, avril 2005. [24] « Nicolas Sarkozy agite le voile islamique », Voltaire, 19 janvier 2004 [25] Frère Tariq, op. cité. p. 362 et OPA sur l’Islam de France, op. cité. p. 213. [26] « Rien n’est plus dangereux qu’un ignorant ami. Mieux vaut un sage ennemi », Philippe Val, Charlie Hebdo, 5 janvier 2005 [27] « Philippe Corcuff quitte Charlie Hebdo », lettre publiée par le site Bellaciao.Org, 3 décembre 2004. [28] En fait, Lionel Jospin n’avait pas présenté le Hamas mais le Hezbollah comme une organisation terroriste dans ce fameux discours, ce qui est très différent. En effet, si le Hamas est reconnu par l’Union européenne comme une organisation terroriste, ce n’est absolument pas le cas du Hezbollah. [29] OPA sur l’Islam de France, op. cité. p. 193. [30] Cette approche, courante dans la presse française, n’est pas la nôtre. Toutes les pistes dans l’affaire Florence Aubenas mènent vers des groupes mafieux. L’enlèvement de Christian Chesnot et George Malbrunot pose bien plus de questions et nous avons consacré un dossier à cette affaire : « Dossier spécial : les otages français en Irak », Voltaire, 2 septembre 2004. [31] « Rien n’est plus dangereux qu’un ignorant ami. Mieux vaut un sage ennemi », Philippe Val, Charlie Hebdo, 8 septembre 2004. [32] Id. [33] « Le syndrôme de Stockholm de Chirac », Philippe Val, Charlie Hebdo, 29 décembre 2004. [34] « Otage, certes ... mais sans chauffeur syrien ! », Philippe Val, Charlie Hebdo, 5 janvier 2005. Cet éditorial donnera lieu à une réponse de Maurice Lemoine, du Monde diplomatique, que Charlie Hebdo refusera de publier et qui fut diffusé sur le site Acrimed : « Quand Philippe Val, analyste « complexe », prétend soutenir Ingrid Betancourt », 29 avril 2005. Cet échange illustre les tensions croissantes entre le rédacteur en chef de Charlie Hebdo et une mouvance qu’il ne cesse d’attaquer. Nous y reviendrons. [35] « Otage, certes ... mais sans chauffeur syrien ! », art. cité. [36] C’est notamment le cas de Siné, figure historique du journal, et qui consacre la plus grande partie de sa chronique hebdomadaire à défendre un point de vue contraire à celui de son rédacteur en chef. [37] Fourest et Venner aiment à rappeler que les Protocoles des Sages de Sion, faux document rédigé par la police politique tsariste pour justifier l’antisémitisme, a des lecteurs et même des admirateurs dans le monde arabe. Elles affirment ainsi que ce livre serait : « la référence d’une certaine contre-culture palestinienne », Tirs Croisés, op. cité. p. 385 [38] « On ne doit pas oublier, à l’inverse de ce qu’il fait fréquemment dans Charlie Hebdo, que les Palestiniens sont, dans la situation présente, les plus opprimés et qu’on ne peut pas alors se contenter de les stigmatiser unilatéralement. », « Philippe Corcuff quitte Charlie Hebdo », art. cité. [39] Tirs Croisés, op. cité. p. 329. [40] Id. p.393. Plus bas les auteurs vont encore plus loin dans l’accusation de complicité : « Pour justifier les attentats suicides, le Hamas explique volontiers qu’il a recours " à ce moyen faute de moyens militaires performants. " Mais pourquoi, plutôt que d’investir leurs pétrodollars en Palestine, les dictateurs arabes et les princes saoudiens préfèrent-ils encourager les Palestiniens à se faire exploser ? ». [41] Id. p. 389 [42] Charlie Hebdo, 3 avril 2002. [43] Ainsi, à propos de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, elles écrivent que ce crime a « dramatiquement contrarié le processus de paix, ce qui a servi de prétexte à une seconde Intifada. ». Tirs croisés, op. cité. p. 369 [44] « Qu’une institution européenne publie une étude accréditant une telle idée est atterrant. Non seulement cela vient nourrir un antisémitisme qui n’en a pas besoin, mais cela renforce le sentiment de légitimité et de popularité des islamistes. », « Israël et Palestine, futurs États de l’Union européenne », Charlie Hebdo, 11 novembre 2003. [45] « L’antisémitisme n’est pas une marchandise », Philippe Val, art. cité [46] Tirs croisés, op. cité. p.330 [47] Id. p. 329. [48] Caroline Fourest a travaillé avec Antoine Sfeir sur Frère Tariq. À cette occasion, elle livre un portrait élogieux de l’analyste libanais et se réfère très régulièrement aux publications des Cahiers de l’Orient, qu’il dirige. Ensemble, ils ont publié récemment une tribune dans Le Monde pour fustiger une fois de plus une initiative de Tariq Ramadan demandant un moratoire sur les châtiments corporels dans le monde musulman : « Pour un "moratoire" sur Ramadan », par Antoine Sfeir et Caroline Fourest, 19 avril 2005. Tribune traitée dans Voltaire, 22 avril 2005. [49] « Discours américain et méthode tunisienne », par Mezri Haddad et Antoine Sfeir, Le Figaro, 28 mars 2005. Cette tribune a été étudiée dans Voltaire, 29 mars 2005. [50] « Le syndrome de Stockholm de Chirac », art. cité [51] « Bons baisers de Ben Laden », Charlie Hebdo, 21 avril 2004. Cet éditorial où il appelle à l’unité du monde occidental face au péril islamiste est sans doute central pour Philippe Val puisqu’il a choisi de nommer son recueil d’éditoriaux sous le même titre : « Bons baisers de Ben Laden », édition Le Cherche-Midi-France Inter, 2004 [52] Charlie Hebdo, 16 février 2005 [53] « Jean-Louis Bruguière, un juge d’exception », par Paul Labarique, Voltaire, 29 avril 2004. [54] Frère Tariq, op. cité. p. 346. [55] Tirs croisés, op. cité. p. 388 [56] Le compte rendu critique de ce débat est disponible sur le site d’Acrimed : « Arte et la théorie du complot (suite et fin) : un « débat » à sens unique » [57] L’Effroyable Imposteur, Fiammetta Venner, Grasset, février 2005. [58] op. cité, p. 227 [59] Blog de Prochoix, 5 avril 2005. [60] « Quelle sera la place de l’islam dans la nouvelle Europe ? », par Mohamed Bechari, Voltaire, 1er avril 2005. [61] Notamment Jean Ziegler, Xavier Ternisien ou Alain Gresh et les responsables du Monde diplomatique, tous coupables d’avoir travaillé avec Tariq Ramadan ou d’avoir refusé de le diaboliser [62] « Attentats de Londres : incrédulité des islamistes français », Blog de Prochoix, 8 juillet 2005. [63] « L’antisémitisme n’est pas une marchandise », art.cité [64] Tirs croisés, op. cité. p. 388. [65] « SOS Charlie Hebdo : Retour sur un éditorial de Philippe Val et sur la manifestation antiraciste du 7 novembre 2004 », par Bernard Dreano, 21 novembre 2004 [66] « SOS Antiracisme », Philippe Val, Charlie Hebdo, 3 novembre 2004 [67] Cette organisation est régulièrement condamnée par les milieux sionistes pour son soutien aux Palestiniens, assimilée à de l’antisémitisme. Ainsi, le philosophe Alain Finkielkraut avait qualifié le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) de « mouvement contre le racisme et pour l’antisémitisme des peuples ». Caroline Fourest ne va pas aussi loin, mais fait dans l’insinuation analogue quand elle écrit : « [MRAP] dont le A ne veut plus dire qu’il lutte contre l’antisémitisme depuis que ce terme a été remplacé par l’intitulé plus flou d’ « amitié entre les peuples » » (Frère Tariq, op. cité. p. 384.) [68] « SOS Antiracisme », art. cité. [69] « Bons baisers de Ben Laden », art. cité [70] Charlie Hebdo, 29 septembre 2004. [71] Sur cette question, voir le dossier d’Acrimed : « Elle court, elle court la rumeur », par Alain Thorens et Élizabeth Moineau, 25 octobre 2004. [72] Nouvel Observateur, 10 octobre 2003 [73] Plus récemment, Pascal Boniface s’est vu décrit comme un collaborateur du « fascisme islamique » par Philippe Val pour avoir essayé d’analyser les motivations des terroristes des attentats de Londres sur un plateau de télévision (« Si l’on supprimait les victimes il n’y aurait plus de bourreaux », Philippe Val, Charlie Hebdo, 3 août 2005). Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo y reprenait la vulgate bushienne selon laquelle les islamistes attaquent l’Occident par haine de la démocratie [74] Notons que ce n’était pas alors la première fois que le journaliste s’en prenait aux altermondialistes. Déjà, en novembre 2002, il avait écrit dans son hebdomadaire une série d’articles fustigeant la « violence » de ce courant lors du FSE en Italie. Il recommandait alors au Parti socialiste français de ne pas tenter de ce rapprocher d’eux. Rappelons que Claude Askolovitch est également l’auteur d’une hagiographie de Lionel Jospin (Lionel, Grasset, 2001). [75] Le 10 octobre 2003, Claude Askolovitch écrira « L’encombrant M. Ramadan » dans un dossier spécial du Nouvel Observateur qui comprend entre autre un article d’André Glucksmann où le philosophe français proche de la Freedom House dénonce « l’obsession antisémite » de Tariq Ramadan. Le même jour, dans Le Point, Bernard Henri Lévy consacre son Bloc Note à la question dans des termes similaire au dossier du Nouvel Observateur : « Tariq Ramadan et les altermondialistes ». On notera que Claude Askolovitch est auteur chez Grasset où Bernard Henri Lévy est éditeur. C’est également Grasset qui publiera par la suite Frère Tariq de Caroline Fourest et L’Effroyable Imposteur de Fiammetta Venner. [76] Les revues de presse de Tirs croisés et Frère Tariq disponibles sur le site de Prochoix sont éloquentes. L’Effroyable Imposteur et OPA sur l’Islam de France, sorti plus récemment, n’ont pas eu un tel écho. Notons toutefois que le premier a vu ses premiers feuillets publiés par Le Point le 3 mars 2005 et que le second a eu droit a un dossier de six pages dans L’Express le 2 mai 2005. [77] Culture et dépendance, France 3, 1er juin 2005 [78] « Climat fétide, suite... », 9 juin 2005 3 - Collectif « Les mots sont importants », copie de la page Internet du site lmsi.net, consacrée à Prochoix : http://lmsi.net/rubrique.php3?id_rubrique=52 Voir la copie de cette page et ses liens actifs.
4 - Article par sur le site "bienpensant" de gauche, bellaciao.org, de Philippe Corcuff ( un curé trotskiste), sur Charlie Hebdo, et Philippe Val (les sionistes mous sont de trop à Charlie Hebdo, organe de la nouvelle vague de l'appareil de propagande-manipulation sioniste-capitaliste).
Philippe Corcuff quitte Charlie Hebdo Je suis chroniqueur de Charlie Hebdo depuis avril 2001 : d’abord avec une chronique bimensuelle, qui est devenue plus irrégulière à partir de novembre 2003 (parfois encore bimensuelle, le plus souvent mensuelle ; le dernier texte publié datant du 15 septembre 2004). Philippe Val m’avait demandé de participer à la rédaction pour deux raisons principales : 1e) en tant qu’universitaire, pour mettre en perspective des “questions d’actualité” (au sens large, et pas seulement dans l’horizon du temps court promu le plus souvent par les médias) à partir de ressources sociologiques et philosophiques ; 2e) en tant que partie prenante de la galaxie altermondialiste et militant de la gauche radicale, afin d’interroger de manière critique les stéréotypes, les “langues de bois” et les mythologies “gauchistes” de ma “famille” politique. Depuis environ un an, ma place s’est trouvée progressivement marginalisée au sein de l’hebdomadaire. J’en tire aujourd’hui les conséquences en partant. Je suis en quelque sorte un démissionnaire poussé doucement vers la porte de sortie. Je n’ai que des hypothèses sur ce processus de marginalisation, car je n’ai pas pu avoir d’explications claires au sein du journal. Cette marginalisation se nourrit à mon avis de deux logiques différentes, qui n’ont rien à voir avec un quelconque “ complot ” : 1e) le développement de divergences politiques et intellectuelles avec Philippe Val depuis au moins dix-huit mois, et 2e) une évolution très récente de la maquette du journal laissant de moins en moins de place à un rapport distancié à “l’actualité”, nourri de ressources intellectuelles. 1e) Des divergences politiques et intellectuelles croissantes avec Philippe Val semblent avoir fragilisé le statut de ma chronique dans le journal. Ces divergences ont plusieurs dimensions et se sont approfondies au cours du temps : * Ces divergences ont débuté alors que, contrairement à la majorité de la rédaction, j’ai critiqué dans une chronique (“Philosophie du complot”, 26 mars 2003) le livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, La face cachée du Monde (Mille et une nuits, février 2003). Il m’est apparu à l’époque que la forme très marquée par le schéma du “complot” de cet essai ressemblait fortement à celle que je critiquais avec Philippe Val chez Noam Chomsky, dans un genre sérieux, ou dans PLPL (Pour Lire Pas Lu), du côté de l’antijournalisme de poubelle. * Mais, plus récemment, ne se contentant pas de faire l’éloge d’un livre structuré par le schéma de “la conspiration”, Charlie Hebdo s’est directement mis à la fabrication de “complots”, avec les articles de Fiammetta Venner sur l’islam. Recourant à des amalgames répétés entre l’islam comme religion, les différents courants de l’islam politique, l’intégrisme et le terrorisme, Charlie Hebdo - hormis quelques courageux résistants de la nuance et de la complication - s’est alors inscrit dans une croisade de la Civilisation (“européenne”) contre la Barbarie (“musulmane”). Dans cette perspective, on a été jusqu’à publiciser une fausse rumeur à propos du Forum Social Européen de Londres ou on a fait de ceux qui ne participaient pas à la nouvelle croisade (comme la Ligue des droits de l’homme) des “alliés objectifs” des intégristes islamistes, en remettant ainsi à l’honneur une formule d’origine stalinienne. Je pense comme Philippe Val qu’il faut combattre les menaces intégristes, mais ne peut-on pas le faire avec le sens des nuances et le goût de la complication de ceux qui récusent les manichéismes et l’essentialisme, c’est-à-dire avec des moyens distincts des méthodes intégristes elles-mêmes ? * Ce sont aussi l’altermondialisme, du côté des mouvements sociaux, et l’extrême-gauche, du côté partisan, qui ont peu à peu été stigmatisés de manière systématique. D’aiguillon critique et autocritique au sein de la gauche de la gauche, les éditoriaux de Philippe Val ont déporté le journal du côté des adversaires de “la gauche critique”. Je perçois avec Philippe Val des lacunes dans les démarches hésitantes de la gauche radicale comme du mouvement altermondialiste. Mais cela n’implique pas de les doter d’une “essence” principalement négative. Combattre un supposé manichéisme par un manichéisme ne fait guère avancer l’intelligence des situations. Pourtant Charlie Hebdo a eu un temps l’ambition d’accompagner de manière critique, en pointant ses faiblesses, la réémergence d’une perspective d’émancipation à travers la galaxie altermondialiste. Cette impulsion initiale semble aujourd’hui abandonnée. * Je suis également d’accord avec Philippe Val sur le fait que la revendication d’un “antisionisme” peut receler (mais pas nécessairement) une judéophobie larvée et que la diabolisation de l’État d’Israël ne sert pas l’horizon d’une paix juste au Proche-Orient. C’est pourquoi tous les deux nous avons appuyé, pragmatiquement, le projet d’accord de Genève. Reste qu’on ne doit pas oublier, à l’inverse de ce qu’il fait fréquemment dans Charlie Hebdo, que les Palestiniens sont, dans la situation présente, les plus opprimés et qu’on ne peut pas alors se contenter de les stigmatiser unilatéralement. L’intelligence équilibriste de l’initiative de Genève en serait sacrément déséquilibrée. * Je converge aussi avec Philippe Val pour faire de la remontée de l’antisémitisme (auquel participe une nouvelle judéophobie s’appropriant de manière fantasmatique le conflit israélo-palestinien) un phénomène préoccupant dans la France de ce début de XXIe siècle. Mais on doit aussi considérer la vigueur du racisme anti-arabe dans notre société, redoublée par une islamophobie depuis le 11-septembre. C’est pourquoi je me bats pour une réunification du mouvement antiraciste autour d’une double lutte contre deux figures renouvelées de la xénophobie : la judéophobie et l’islamophobie. En s’opposant publiquement aux manifestations du 7 novembre dernier contre tous les racismes, en tendant à faire de ceux qui combattent conjointement la judéophobie et l’islamophobie des “alliés objectifs” de l’intégrisme islamiste, Philippe Val alimente plutôt, quant à lui, les divisions de l’antiracisme. * Comme Philippe Val, on peut considérer que l’Europe est susceptible d’incarner une étape significative dans une perspective universaliste (suivant les voies du cosmopolitisme des Lumières et de “L’internationale sera le genre humain” de la gauche socialiste du XIXe siècle). Mais, contrairement à lui, on peut être plus dubitatif sur la capacité du Traité constitutionnel, qui fait du social-libéralisme un destin, à nous engager sur cette voie. Poser une cerise sociale déconfite sur un riche gâteau libéral risque de ne guère suffire à inventer un modèle social de civilisation nettement distinct d’un néolibéralisme encore hégémonique. Ces divergences sont parfaitement légitimes et auraient pu s’exprimer dans un débat pluraliste et argumenté dans les colonnes de Charlie Hebdo. Toutefois il apparaît qu’il y a de moins en moins de place disponible dans le journal pour ce type de débats contradictoires. Le pluralisme s’effrite lentement à Charlie Hebdo, souvent en prenant appui sur des justifications “techniques” : “manque de place” ou “pas assez dans l’actu” (entendez : pas assez collé à la définition médiatique de “l’actualité”). Par exemple, le premier texte mis en annexe de ce communiqué - et qui sera mis en ligne sur le site http://bellaciao.org/fr/ sous le titre “Complot : la pensée tu niques” - est un billet de cinéma qui a traîné plusieurs semaines dans la rédaction et qui a fini par être qualifié “hors actu”, et donc non publiable. Il se trouve que parmi les “théories du complot” recensées dans ce billet, il y a “le complot islamique/islamiste”, mis en avant “de Georges Bush à Fiammetta Venner dans Charlie Hebdo”... Par contre, associées à ces divergences légitimes, il y a des postures plus contestables qui expriment une incohérence intellectuelle et éthique. Critiquer l’essentialisme d’“adversaires” en recourant à l’essentialisme, le manichéisme en recourant au manichéisme, la simplification en recourant à la simplification, les amalgames en recourant aux amalgames, la théorie du complot en recourant à la théorie du complot, etc. affaiblit la crédibilité de la ligne éditoriale de Charlie Hebdo. 2e) Une tendance anti-intellectualiste participe à la récente réorientation éditoriale de Charlie Hebdo, qui s’est cristallisée dans une nouvelle maquette depuis le 27 octobre dernier. Début octobre, je m’étais mis d’accord avec Philippe Val sur la mise en place d’une nouvelle série de chroniques mensuelles, continuant à puiser dans des ressources philosophiques et sociologiques, avec la garantie d’un certain volume de signes permettant de développer des arguments. J’ai écrit, dans cette perspective, une chronique intitulée “La quête des origines”, mais qui ne devrait finalement pas être publiée dans Charlie Hebdo (elle est portée en annexe de ce communiqué et sera mise en ligne sur le site http://bellaciao.org/fr/ ). “Techniquement”, ce type de chroniques trop “longues” et trop “intemporelles” ne semble plus pouvoir trouver de place dans la nouvelle maquette du journal, le double priorité à “l’actu” et aux “textes courts” étant proclamée. La forme pourrait alors emporter le fond, les standards télévisés s’imposant, par un biais qualifié de “technique”, à ceux qui, par ailleurs, les dénoncent. J’aurai alors pu durer un peu plus longtemps dans le journal si j’avais accepté de transformer mes chroniques en “billets” beaucoup plus courts. Donner une légère teinte intellectuelle à des textes-clips : oui ! Amorcer l’exploration intellectuelle d’un problème : cela ne semble plus possible. La double évolution que je pointe n’est pas inéluctable, puisque la majorité de la rédaction n’y adhère pas nettement et que Philippe Val lui-même apparaît parfois hésitant. L’expérience que j’ai tentée à Charlie Hebdo fut pourtant, au-delà de ses défauts, intéressante dans un contexte de relations difficiles entre journalistes et universitaires. Les premiers tendent souvent à rabattre le travail intellectuel sur leurs propres standards, en privilégiant les “pensées B.-H. L.”. Les seconds peuvent être portés à cultiver un certain enfermement académique dans le ressentiment vis-à-vis du lustre d’antan dont les médias les auraient pour partie spoliés dans l’espace public. Ma chronique a participé à l’ouverture, dans le tâtonnement et l’imperfection, d’un espace “hybride” entre ressources intellectuelles et appropriabilité par des non-universitaires. J’espère que des initiatives analogues pourront être expérimentées par d’autres, dans d’autres supports, selon d’autres modalités. Mon passage à Charlie Hebdo a suscité une série d’attentions amicales au sein de la rédaction. Je tiens en particulier à saluer Stéphane Bou, Charb, Marianne Dautrey, Luce Lapin et Tignous. Mon départ ne change rien à ma solidarité avec la rédaction en général et avec Philippe Val en particulier face aux insultes répétées et aux informations erronées diffusées par PLPL. Avec ce type de pratiques qualifiées trop aimablement de “critique des médias”, on assiste, sous des apparences trompeusement “libertaires”, à un retour d’une rhétorique du procès d’inspiration stalinienne. Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’Institut d’Études Politiques de Lyon, par ailleurs membre du conseil scientifique d’ATTAC et de la LCR
Annexes * Annexe 1 : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=11219 Complot : la pensée tu niques À propos d’Un crime dans la tête de Jonathan Demme Par Philippe Corcuff - billet écrit pour Charlie Hebdo et non publié dans Charlie Hebdo - Il y a toujours des réseaux de personnes qui se concertent dans l’ombre et qui fabriquent le monde dans notre dos. Le film de Jonathan Demme, The Manchurian Candidate (Un crime dans la tête, en français) le prouve une fois de plus. Courrez humer le parfum sulfureux de “la conspiration” ! Le film de Demme est le remake d’un thriller de John Frankenheimer de 1962. Denzel Washington a remplacé Frank Sinatra. Et l’anticapitalisme l’anticommunisme. Hier, des communistes chinois soumettaient des soldats américains à un lavage de cerveau lors de la Guerre de Corée. De nos jours, la multinationale Manchurian Global installe des implants électroniques dans la boîte crânienne de militaires US pendant la première guerre du Golfe. Oui, les complots sont partout ! Du très réactionnaire SAS aux polars néo-gauchistes : la Grande Littérature l’a montré. Des shootés de l’homo œconomicus et des pages saumon du Figaro aux aficionados de l’altermondialisme et du Monde diplomatique : on est tous branchés complots ! Et puis tous ces complots à travers les siècles : “le complot des Barbares contre la Civilisation” (le plus ancien), “le complot juif” (du Protocole des sages de Sion à Bruno Gollnisch et aux islamistes : un des meilleurs au box-office), “le complot communiste” (pour les nostalgiques d’avant la chute du mur de Berlin), “le complot américain” (Noam Chomsky), “le complot américano-sioniste” (Ben Laden), “le complot néolibéral” (Serge Halimi), “le complot islamique/islamiste” (de Georges Bush à Fiammetta Venner dans Charlie Hebdo), “le complot médiatique” (PLPL)...et puis surtout LE complot contre moi (je sens bien d’obscures accointances entre le voisin du dessus, le boucher et ma belle-mère). Ne vous laissez pas embobiner par les pseudo-complexités
des intellos rabat-joie : ce loufe de La Boétie avec sa “servitude
volontaire”, ce lourdingue de Marx et ses “structures sociales”,
ce timbré de Max Weber tout à ses “conséquences
non intentionnelles de l’action” (il essaye de nous faire
croire que la rencontre des multiples complots ça donnerait un
résultat que personne n’a voulu : mon œil !), ce frappé
de Freud et son “inconscient” (comme si tout ça n’était
pas fait exprès !)... * Annexe 2 : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=11218 La quête des origines Par Philippe Corcuff - chronique écrite pour Charlie Hebdo et non publiée dans Charlie Hebdo - “Dans le vocabulaire courant, les origines
sont un commencement qui explique. Pis encore : qui suffit à expliquer.”
Marc Bloch (1886-1944) est le co-fondateur, avec Lucien Febvre, de la grande école historique française dite des “Annales”. Résistant et juif, il fut fusillé le 16 juin 1944. Dans son dernier livre, il appelait à une auto-analyse critique des historiens, trop dominés selon lui par “la hantise des origines”. “L’explication du plus proche par le plus lointain a parfois dominé nos études jusqu’à l’hypnose”, ajoutait-il. Or, ce point originel supposé tout expliquer lui apparaissait trop “fuyant”. Car pourquoi ne pas remonter toujours plus loin dans la vaine quête d’une explication qui se voudrait définitive et totale ? C’était pour lui une des formes que prenait “la superstition de la cause unique”, cette prétention de tenir dans sa main ce qui clarifierait l’ensemble de nos obscurités. L’intervention d’une vérité divine exclusive dans le domaine plus partiel, pluraliste et provisoire de la raison humaine. On trouve des mises en garde similaires en philosophie. Ainsi, quand Ludwig Wittgenstein (1889-1951) s’interrogeait sur l’explication des rêves fournie par Freud (1856-1939), il empruntait des chemins analogues. Le philosophe viennois reconnaissait certes que le théoricien de la psychanalyse pouvait éclairer de manière neuve certains aspects de la réalité. Mais c’était son ambition totalisatrice, autour de l’association rêves/sexualité, qui coinçait. “Il voulait trouver une explication unitaire qui montrerait ce que c’est que rêver. Il voulait trouver l’essence du rêve. Et il aurait écarté toute idée qui aurait tendu à suggérer qu’il pouvait avoir raison partiellement, sans avoir raison absolument”, indiquait Wittgenstein (dans Conversations sur Freud, 1942-1946). Dans la philosophie, dans les sciences ou dans la vie ordinaire, nous restons encore souvent fascinés par l’explication unique. Et cette explication unique renvoie fréquemment à la recherche de “l’origine”. Ce n’est pas étonnant, tant la culture contemporaine est nourrie d’usages approximatifs et sauvages de la démarche historique et du vocabulaire psychanalytique. Nous sommes donc invités à regarder sans arrêt dans le rétroviseur, pour tout comprendre (enfin !), au risque de ne plus voir la route qui s’ouvre devant nous. Nous avons la nostalgie de la simplicité : une fois la fameuse “origine” identifiée, tout se déroulerait de manière limpide. Les enfants nés sous x qui veulent absolument connaître leurs “parents biologiques” s’inscrivent dans ce fantasme de “l’origine”. Comme Catherine Allégret, qui croit avoir porté au jour “l’événement fondateur” qui rendrait tout transparent. Les angoisses, les doutes, les ambivalences, les hésitations, la pluralité des fils qui se nouent en nous comme la diversité des circonstances que nous traversons : tout cela serait aplani par le bulldozer de “l’origine”. Cette attente d’un apaisement simplificateur fait fi des acquis des sciences sociales : les humains seraient, au contraire, des êtres pluriels constamment travaillés par l’histoire. Chaque humain se présenterait comme un processus continu. Ce serait une erreur, intellectuel et pratique, de se focaliser sur des points initiaux de nos parcours. Ce serait une impasse de vouloir nier les composantes d’incertitude et d’ambiguïté de nos itinéraires, et donc de refuser de vivre avec nos fragilités.
5 - Article du Réseau Voltaire, sur Nicolas Sarkozy, lui aussi, comme Philippe Val, employé par le régime sioniste-capitaliste totalitaire d'Occident, à "vendre la haine contre les musulmans et les arabes" - axe de propagande dit du "choc des civilisations". Le relais français du « clash des
civilisations » Le débat qui agite la France depuis huit
mois « à propos » du voile islamique a en réalité
été volontairement provoqué par le ministre de l’Intérieur
Nicolas Sarkozy. Se plaçant sur la même ligne que l’administration
Bush en matière de politique internationale, il entend mettre le
président de la République en difficulté en montrant
que le soutien français aux États musulmans ne serait pas
payé de retour sur le plan intérieur. Ce faisant, il importe
le « clash des civilisations » et remet en cause le pacte
laïque tout en se réclamant de lui.
Tout débat « à propos »
du voile islamique se doit de commencer par une définition de la
laïcité, dont chacun se réclame pour mieux stigmatiser
ses adversaires. Pour comprendre la fonction politique du débat actuel, il faut en analyser la genèse et le rôle central qu’y joue un politicien médiatique. Le 19 avril 2003, « Le ministre de l’Intérieur
Nicolas Sarkozy a délibérément relancé un
débat hautement polémique en abordant la question du foulard
islamique samedi au rassemblement annuel de l’Union des organisations
islamiques de France (UOIF) au Bourget », rapporte l’AFP [1].
Ce débat, qui avait défrayé la chronique à
la fin des années 80 semblait en effet clos, comme le montre l’étude
quantitative des dépêches d’agence sur ce thème
(cf. notre graphique). Cette initiative de Nicolas Sarkozy intervient un mois après le veto opposé par la France aux États-Unis au Conseil de sécurité de l’Onu. Elle peut être interprétée comme une volonté d’importer la stratégie états-unienne du « clash des civilisations ». Le ministre de l’Intérieur fait ainsi d’une pierre deux coups : atlantiste fidèle opposé au veto français, il met indirectement en cause la politique proche-orientale de la France ; en rivalité permanente avec Jacques Chirac, déjà accusé aux États-Unis d’antisémitisme, il le harcèle sur une nouvelle question religieuse en le mettant en demeure de prendre ses distances avec les musulmans. Au sein même de parti du président de la République, l’UMP, le président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, met en place une mission d’information sur le port des signes religieux à l’école. Il y reprend une rhétorique classiquement tenue par les ultras du parti gaulliste et qui n’est pas sans rappeler celle de son père, Michel Debré, lors de la crise algérienne. À cette époque, faisant fi des principes républicains dont elle se réclame, la France distinguait dans ses départements d’Algérie deux collèges électoraux : les Français et les Musulmans. Pour se dégager de cette situation, Jacques Chirac met en place une commission indépendante dont il confie la présidence à un démocrate-chrétien, Bernard Stasi. Mais, loin de poser le problème philosophico-politique de fond, cette commission se contente d’une approche gestionnaire des conflits survenus dans les services publics. Au lieu de redéfinir des principes consensuels, elle émet une série de propositions réglementaires qui ouvrent une multiplicité de polémiques techniques. Le débat artificiellement provoqué
par Nicolas Sarkozy s’enfle d’autant plus que la question
de l’interdiction du voile islamique sert à beaucoup de prétexte
habile pour signifier symboliquement le rejet des Français musulmans
hors de l’espace public. Le théologien Tariq Ramadan, qui
met en garde ses coreligionnaires contre le réflexe du repli communautaire
et les incite à s’engager en politique, devient alors la
cible des personnalités atlantistes. Il est accusé d’antisémitisme
avant d’être mis en cause indirectement et rendu responsable
des opinions de son père et de son frère. Un débat
est organisé par la chaîne de télévision publique
France 2 entre Nicolas Sarkozy et Tariq Ramadan. Au cours de celui-ci,
le ministre de l’Intérieur somme son interlocuteur de dénoncer
publiquement sa famille. Le message est clair : dans la stratégie
états-unienne du « clash des civilisations », ce qui
est demandé aux musulmans européens, ce n’est pas
d’adapter leurs pratiques religieuses aux sociétés
occidentales, c’est de rompre avec les populations du Proche-Orient.
Mais en jouant la carte états-unienne pour satisfaire ses ambitions
personnelles, Nicolas Sarkozy réveille les vieux démons
de l’intolérance. Dossier sur le voile : Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation
des Églises et de l’État
[2] Le projet de création de ce Conseil s’inspire de l’organisation du culte israélite par Napoléon Ier. Il a été mené successivement par quatre ministres de l’Intérieur : Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Vaillant et Nicolas Sarkozy. L’État aime à se fabriquer des interlocuteurs.
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