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La question religieuse, ou quelques éléments de réponse aux questions fondamentales relatives à la religion.

 

 

Quelle est la question la plus fondamentale à se poser ?

La question la plus fondamentale à se poser est qu’est-ce qu’exister.

 

Quelle est la réponse à cette question la plus fondamentale ?

Exister est occuper une place dans la totalité, l’univers.

 

Existe-t-il une hiérarchie des existences ?

Non, tout ce qui existe occupant une place, une pierre, un végétal et un animal est égal, de même qu’un simple caillou occupe une place comme un immense soleil. Nul être n’est supérieur ou inférieur à un autre, la notion de hiérarchie et de supériorité n’existe pas, d’où socialement, politiquement et économiquement, chacun doit jouir d’une place égale.

 

Qu’est-ce que la religion ?

La religion est un sentiment.

Ce sentiment est celui d’être lié, ou relié à tout ce qui est, l’univers, les autres êtres, animés et inanimés, d’être une partie de la totalité, quelle que soit la manière de l’exprimer. C’est le ressenti de la liaison. Ce ressenti est présent chez tous les êtres, qu’ils soient humains ou non, animés ou inanimés (une pierre est un être, elle possède une existence, occupe une place dans la totalité). Ce ressenti est plus ou moins fort. En ce qui concerne les humains, la seule hiérarchie qui peut compter mesure ce sentiment plus ou moins fort de lien avec la totalité.

 

Qu’est-ce que dieu ?

Dieu est un sentiment, comme l’est la religion. Dieu est le sentiment de la totalité.

 

Quelle est la relation entre la religion et dieu ?

Cette relation est constituée par l’individualité.

Seul un individu peut éprouver ce sentiment d’être relié à la totalité.

 

Comment définir plus précisément le sentiment religieux, soit la religion ?

Le sentiment d’être relié à la totalité soit le sentiment religieux, est le sentiment unique de constituer une partie de la totalité, et à la fois le sentiment que cette totalité constitue une partie de son individualité.

 

Quelle est l’implication politico-sociale du lien entre l’individu et la religion ?

La religion n’existe que parce que l’individu existe. Seul un individu peut éprouver le sentiment religieux. Pour ressentir qu’un être est relié au tout, il faut que cet être possède la conscience de l’individualité. Ce qu’implique le lien entre l’individu et la religion est que pour que la religion s’épanouisse, il faut que l’individualité se généralise, et que la société humaine tendent à promouvoir l’individualité et non à la réprimer comme c’est le cas jusqu’alors, et dans toutes les sociétés et religions traditionnelles, comme le judaïsme, le christianisme, l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme (et de plus en plus dans la société moderne occidentale). Les religions historiques sont le principal obstacle à l’épanouissement religieux.

 

Est-ce que la religion est le propre de l’Homme ?

La capacité à éprouver un sentiment, soit à ressentir, appartient à toutes les espèces et à tous les genres (minéral, végétal et animal), ce qui signifie que le sentiment religieux est commun à tout ce qui existe, soit à tout ce qui occupe une place dans la totalité.

 

Qu’est ce qui différencie l’Homme de l’animal du point du vue du sentiment religieux ?

L’Animal ne subit pas de répression de son sentiment religieux, c'est-à-dire qu’il possède un sens religieux intact, tandis que l’Homme a subit dès son évolution en tant qu’hominidé, une répression culturelle qui le prive de son individualité et donc de l’intégrité de son sentiment religieux . Cela est dû au fait des religions historiques, dont la plus ancienne est la chamanisme, et dont toutes les suivantes ne sont que des variantes, même pour les plus récentes qui sont dénommées péjorativement sectes avant qu’elles ne se soient imposées aux autres religions, comme la Scientologie, Raël et autres.

L’Animal et au-delà, toutes les autres formes de l’existence (minérales, végétales) sont de ce point de vue supérieures à l’Homme. L’Homme est une forme de vie castrée de l’essentiel, soit de la capacité à éprouver pleinement ce sentiment d’appartenance à tout ce qui l’entoure.

 

Que sont ce que l’on nomme les religions et les appareils religieux humains ?

Les religions sont des méthodes psychologiques pour provoquer une rupture du sentiment de lien entre l’individu et la totalité, une perte de son sentiment d’individualité et de son sentiment d’égalité avec tout ce qui existe, de façon à lui faire accepter la hiérarchie sociale et sa subordination à ce qu’on lui présente comme supérieur à lui et auquel il doit obéir. Les appareils religieux humains sont les organisations socio-politiques mettant en œuvre ces méthodes psychologiques au sein des sociétés humaines.

 

Quand se sont créés les appareils religieux humains ?

La religion humaine est née dès l’époque où s’est développé le langage hautement élaboré que nous connaissons. C’est la capacité à échanger des informations et des concepts complexes qui a permis la création de la religion humaine et des appareils religieux. Dans le règne animal dont l’Homme est issu, la notion de hiérarchie n’existe pas au sens où la place d’un individu dans le groupe est par essence inconstante, fluctuante, la supériorité du dominant est à chaque instant remise en question, à chaque instant remise en question, contestée, et la notion d’inférieur n’est pas intégrée par un individu en situation de subordination. Il suffit d’avoir vécu de façon proche avec des animaux sociaux pour le savoir. Il n’y a que chez l’homme que l’inférieur accepte et intègre comme naturel son statut de dominé. Les appareils religieux humains se sont donc sans doute créés bien avant la période historique, soit il y a des millions d’années.

 

Quelle est l’implication politico-sociale fondamentale d’un retour au sentiment vrai de religion ?

Fondamentalement, un retour au sentiment vrai de religion implique une totale égalité entre tous les êtres humains, à la fois en statut et en jouissance des biens, et évidement vis-à-vis des sexes. Ce n’est pas un hasard que dans toutes les sociétés contrôlées par les religions historiques (judaïsme, christianisme, islam, hindouisme et bouddhisme) la femme ne soit qu’une possession de l’homme. Au-delà de l’étroit contexte humain, un retour au sentiment religieux, qu’on pourrait dénommer animal ou végétal, car ces derniers sont infiniment plus religieux que l’Homme, entraînera un repli de l’espèce humaine sur la planète pour laisser la place physique qui échoit aux autres règnes et espèces. On devra se faire beaucoup plus petit.

 

Quelle est au regard des pratiques religieuses des appareils religieux historiques, la pratique de la religion réelle ?

Cette pratique consiste à la réparation de la rupture entre l’individu et la totalité opérée par toutes les cultures humaines sous l’influence des appareils religieux historiques et la restitution de l’individualité. Cette rupture est avant tout en soi, et la réparation est donc avant tout une recherche psychologique personnelle.

 

A quoi pourrait bien aboutir une recherche de religion vraie menée par un individu ?

La restitution de son sentiment religieux, soit d’être relié à la totalité, peut le mener à dépasser son individualité et son appartenance à l’état d’être humain, au genre animal, et même à l’existence en tant qu’occupant une place dans la totalité (c’est d’ailleurs à peu près la définition du Nirvana dans le bouddhisme originel qui n’était qu’une méthode de libération psychologique, mais qui évitait la principale cause d’enfermement de la psyché humaine, l’inégalité sociale, la pauvreté, la souffrance et l’ignorance engendrées par les riches, il est vrai que le Bouddha était le fils d’un prince et que le bouddhisme n’était au fond dès le départ qu’un nouveau moyen de contrainte et de stabilisation sociale).

 

Quel est le fondement des religions historiques ?

Le fondement des religions historiques est la rupture par l’inversion.

Les religions historiques sont fondées sur l’inversion de la parole et de l’acte. Cela apparaît dans leur dénomination même de religion, relier (religion) étant en réalité rompre, diviser, rompre le lien de l’individu au monde, rompre le lien interne à l’individu qui en fait un individu, le lien interne établissant sa cohésion, cette rupture le dépossédant de son individualité, de sa personnalité pour l’uniformiser (ce qu’on constate par l’habit religieux, ou le port de la barbe, ou du voile en islam), l’uniformisation, la dépersonnalisation permettant de réduire l’être à un non-être qu’on peut s’approprier et commander. Les religions historiques sont tout le contraire de ce qu’elles présentent. La rupture suprême étant l’inversion (les actes étant à l’envers de la parole), l’inversion étant le procédé psychologique qui fonde les religions historiques.

 

Quelles sont les principales ruptures dues au fait des religions historiques ?

Les principales ruptures sont de nature sociales, psychologiques, environnementales :

- Le lien entre les sexes. Dans toutes les sociétés humaines les femmes sont brutalisées par les hommes, le lien qui unit les femmes et les hommes est donc rompu. Dans les sociétés modernes qui veulent se croire évoluées comme celles de l’Occident, cette brutalité est encore plus grande puisque cela va jusqu’à imposer le modèle masculin de comportement, de sensibilité et de pensée aux femmes, ce qu’on retrouve même dans les mouvements féministes d’émancipation des femmes, les mouvements féministes incarnant la forme de brutalité la plus perverse faite aux femmes.

- La rupture de la sensibilité masculine et de la sensibilité féminine qui coexistent au sein de chaque individu, leur opposition et le rejet de la sensibilité féminine chez les hommes. Ceci est flagrant dans le judaïsme et l’islam par la pratique sexuelle de la circoncision, qui est une mutilation sexuelle visant à exclure symboliquement tout aspect féminin chez l’homme, et la clitorectomie en Afrique noire, qui vise à exclure symboliquement tout aspect masculin chez la femme.

- La rupture du lien entre l’espèce humaine et les autres espèces animales, et les autres genres (végétaux et minéraux), ce qui désunit l’humanité de la totalité, de l’univers. Cette rupture entraînant la destruction de l’environnement qui devient visible aujourd’hui et qui risque d’entraîner la disparition de l’espèce humaine a produit en réaction l’idéologie écologiste, qui loin d’être une restitution de lien qui unit l’Homme à l’univers n’est qu’une adaptation à la modernité de la rupture religieuse, la religion n’étant jamais dénoncée comme cause première de la destruction de la biosphère par les écologistes, et les appareils religieux n’étant jamais dénoncés et attaqués comme étant les maîtres d’œuvre de cette destruction, comme ils devraient l’être par les écologistes. Les religions historiques détruisent bien plus radicalement la biosphère que le nucléaire ou le chimique ou encore les ondes electro-magnétiques.

- La rupture entre les générations et la brutalité exercée par l’Homme sur sa progéniture. Cette brutalité prend une infinité de formes, et se manifeste à des degrés divers allant de la perversion morale, psychologique jusqu’au viol, à la torture et à la mise à mort (et cela le plus souvent par les géniteurs eux-mêmes!). L’espèce humaine est l’unique espèce au monde à brutaliser ses enfants. Cela est dû aux religions historiques.

Le cas de la religion chrétienne catholique illustre particulièrement bien cette propension inhérente à toutes les religions historiques à détruire ses propres enfants. L'enfant représente symboliquement le renouveau possible du sentiment religieux vrai, le nouveau venu au monde n'ayant pas encore été détruit psychiquement par les appareils religieux, il constitue une menace, qu'il faut donc réduire.

 

Quelle est la différence entre l'esprit et la matière, existe-t-il un surnaturel, un monde sacré ?

L'esprit résulte de l'arrangement de la matière, sans la matière il n'y a pas d'esprit, comme sans la matière il n'y a pas d'univers, donc sans la matière il n'y a pas cette idée de dieu, dieu n'étant que la représentation dans l'esprit de la totalité de la matière, il n'y a aucune rupture entre l'esprit et la matière, il n'y a que le monde dans lequel nous existons, il n'y a pas de surnaturel, de paradis, de vie après la mort, de monde sacré, divin.

 

A quoi sert de prier, de fréquenter les lieux de prières et d'écouter des prêches ?

A rien, sinon à s'humilier face aux prêtres et à les enrichir.

 

Michel Dakar, Villequier le 18 octobre 2012