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Le diable est dans les détails
L'article de l'officine de désinformation
à façade antifasciste et pro-palestinienne dépendante
des services spéciaux franco-israéliens dénommée
« Scalp Réflexes », paru sur son site Internet
http://reflexes.samizdat.net,
traitant du procès Dieudonné et Faurisson, ainsi que la
réponse à cet article, de Jean Bricmont, permettent de mettre
en évidence certains détails révélateurs de
la réalité du milieu antisioniste et pro sioniste parisien
(le site reflexes.samizdat.net reçoit selon le site de statistiques
statbrain.com, environ 40 visites par jour).
Par Michel DAKAR
Nota :
L'auteur du présent article a fréquenté
la mouvance libertaire dans les années 1996 à 1999 à
Paris. Il était un familier de l'immeuble du CICP – Centre
international de culture populaire, du 21ter rue Voltaire à Paris
11ème, immeuble regroupant Réflexes, et d'autres organisations
de ce type. Il a participé une fois à une émission
du Scalp Réflexes, sur Radio Libertaire, du temps où existait
cette émission. Il a été un intervenant régulier
de deux émissions, l'une « Ni dieu ni maître »,
le dimanche matin, dite anticléricale, qui existe toujours, l'autre
qui a disparu, le mardi matin, « A bas la loi ».
Il a participé pendant deux années aux activités
du groupe TCP – Travailleurs Chômeurs précaires en
colères, de la mouvance de l'OCL – Organisation communiste
libertaire, qui se réunissait juste au-dessus de Ras l’front
dans l'immeuble de Réflexes (on les voyait partir à la chasse
aux fascistes, des freluquets imbéciles avec des petites matraques).
Il connaissait personnellement les responsables du CICP, (Massiah et Pastrana),
professeurs à l'école d'architecture de Paris-La Villette
(UP 6), rue de Flandres, lui-même ayant obtenu son diplôme
d'architecte à cette école, et ayant eu un moment les deux
pour enseignants. Il a été plusieurs années membre
de la Ligue des droits de l'Homme, section du 19ème arrondissement.
Vers la fin de 2001, l'auteur s'est intéressé à la
politique étrangère et particulièrement à
la situation au Proche-Orient, ce qui s'est traduit par une condamnation
par la 17ème chambre de Paris à 5000 euros et un mois de
prison avec sursis sous le prétexte de négationnisme et
d'antisémitisme, en 2004, pour sa dénonciation du génocide
des Palestiniens et la responsabilité des sionistes dans ce génocide,
puis par deux autres condamnations du même acabit (5000 euros; 17ème
chambre en 2006 et 2000 euros; 8ème chambre Versailles en 2006),
pour avoir créé une association (CODEIG), reconnue légale
par la 1ère chambre civile de la Cour d'appel de Paris, en novembre
2006, malgré le demande de dissolution présentée
immédiatement dès sa création par le parquet de Paris,
et dont l'objet est la lutte contre le génocide en général,
dont celui des palestiniens. Cette association possède la capacité
juridique à se porter partie civile, ce qui est à retenir.
L'auteur est l'un des rares libertaires, anti-hiérarchiques, anti-religieux,
qui se soit aventuré dans le domaine proche oriental, et qui soit
resté indépendant. Ce qui guide son action est uniquement
le respect des principes fondamentaux du droit. L'auteur a fait l'objet,
de façon coordonnée avec les deux dernières poursuites
judiciaires, d'une entreprise de « déstabilisation »
à la petite semaine, de la part de certains services, qui se sont
ingéniés à violer son domicile et sa vie privée,
opiniâtrement durant deux années et demi, puis, qui ont tenté
pour s'en débarrasser, de l'expédier en psychiatrie, par
l'intermédiaire de l'Hôpital Maison blanche et de l'Infirmerie
psychiatrique de la Préfecture de police de Paris. Une plainte
au Comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève,
est actuellement en cours d'élaboration par son avocat, maître
Jean-Louis Chalanset, pour l'ensemble de ces péripéties,
lequel avocat est d'ailleurs aussi celui de Jean-Marc Rouillan, d'Action
Directe. Pour l'anecdote, l'auteur est à l'origine chrétien
catholique de rite orthodoxe, né en Syrie de père syrien
et de mère française, dans une région où l'on
parle encore l'Araméen, qui était la langue du personnage
de fiction Jésus Christ, et aussi la langue de la population juive
de l'époque, l'hébreu n'étant plus qu'une langue
liturgique utilisée uniquement par les prêtres. Son nom signifie
« l'Homme ». Il est lui, si on veut, un authentique
sémite, à la différence de tous ces gens de passage,
et récemment installés en Palestine. L'auteur a vu, dans
l'affaire de Palestine, uniquement un prétexte pour continuer à
traiter son thème favori, d'une manière plus profonde et
plus générale, celui du partage égalitaire de l'espace,
soit celui du respect du droit à la vie.
Le Diable est dans les détails
Tout d'abord, l'article de Jean Bricmont, est
en soi un modèle d'hypocrisie.
En effet, comment peut-on répondre à
un article anonyme, provenant d'un site dont les auteurs sur le whois.sc
sont anonymes, qui sont domiciliés à une adresse fantaisiste,
article qui prend sa place dans une longue série d'articles du
même acabit, dont la somme de travail qu'ils représentent
démontre sans autre nécessité de preuve que l'auteur
unique - car c'est invariablement le même style pauvre, riquiqui,
dénué de toute originalité et de créativité,
à la fois geignard et fielleux, qui se répète invariablement,
l'auteur faisant penser à une machine programmée pour pisser
un seul type de copie – est sans aucun doute salarié à
temps plein à ce genre de besogne, sans faire état en tout
premier lieu de la nature grossièrement policière de cette
production, de son caractère manipulatoire caractéristique
des officines de guerre psychologique, dont le mélange systématique
du vrai et du faux est l'un des procédés coutumiers, comme
un autre qui apparaît clairement dans cet article est de désigner
classiquement l'une de ses cibles, comme étant probablement un
agent double pour le discréditer dans son milieu : « Peter
Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès, est un
sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême
droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du
British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être
exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs
le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion ».
N'est-ce pas un peu déplacé de répondre
sur un ton aussi sérieux et en ayant pris autant de peine à
un travail de flic, de plus anonyme, soit un matricule, un « code
barre », de plus à un flic du plus bas étage,
un flic d'influence, c'est à dire dont le but unique du travail
est de déposséder de son libre arbitre la population, de
lui ôter sa capacité de choisir, de discerner, type de personnage
qui se résumait de lui-même dans le roman de Vladimir Volkoff
« Le Montage », mais avec une toute autre dimension
que celle du micro-scorpion du Scalp Réflexes, par sa réflexion
: « Je serai l'incube de la pensée française »
(incube : Larousse de la langue française 1977, époque pré-américano-sioniste,
du latin incubus cauchemar, sorte de démon qui abuse des femmes
pendant leur sommeil).
Si monsieur Jean Bricmont est si conventionnel
et si respectueux pour un agent du maintien de l'ordre qu'il affiche combattre,
c'est qu'il est au fond très attaché à cet ordre,
ce qui est d'ailleurs le cas de l'ensemble de ce milieu anti et prosioniste,
ce qui au fond signifie que tous sont d'une essence identique, qu'ils
recherchent tous au fond le pouvoir, qu'ils émanent d'un même
groupe sociologique, de la caste des dominants, des oppresseurs de la
masse, et qu'il ne s'agit entre eux que de se concurrencer. Dans ce milieu,
on a du respect pour l'uniforme.
Pour en revenir à nos moutons, au cheptel
parisien des anti et pro sionistes, des moutons blancs et des moutons
noirs, l'article du besogneux anonyme apporte deux éclairages sur
ce milieu.
Le premier est l'inépuisable « Messager »,
l'Arrissala (Harry Salade), Abdelhakim Séfrioui. Il en est question
dans l'article du « code barre ». Il en a déjà
été question dans plusieurs autres de ses articles. Mais
ce qui est remarquable, c'est que le matricule n'a pas une seule fois
fait état au sujet de Harry Salade, de ce qui est vraiment remarquable
dans son cas. Monsieur Salade est en effet l'un des comparses de la bande
de musulmans aux ordres qu'a tenté de mettre en place dans les
années 2003 à 2006 Sarkozy du temps où il était
ministre sous Chirac (équipe Abderhamane Dahmane, Daoud Meskine,
chapautés par Eric Raoult, avec la participation du clan hypersioniste
représenté par l'avocat Gilles-William Goldnadel). Monsieur
Salade était le trésorier de l'organisation dite « Conseil
des Imams de France », censée regrouper deux centaines
d'imams à l'échine souple, aux reins bien graissés,
des virtuoses de la courbette, penchés en direction non pas de
la Mecque, mais d'un petit état pas très musulman sur la
côte de la Méditerranéenne. Monsieur Salade, du temps
où il était fréquenté, aimait à se
vanter d'avoir rencontré personnellement Sarkozy, et aussi l'ancien
chef des RG, Yves Bertrand.
Tout cela passe à la trappe dans les communiqués
de manipulation du fonctionnaire anonyme « antifasciste ».
Pourquoi ??? ça dérangerait-t-y tant qu'ça !!
Tout cela est parfaitement su par tout le milieu
antisioniste parisien, dont le clan Dieudonné-Soral, de même
que par le clan du côté d'en face, dit d'extrême-gauche,
piloté par Olivia Zémor, de la CAPJO-Europalestine, qui
a un temps collaboré avec monsieur Salade, comme d'autres propalestiniens
professionnels d'extrême gauche.
Dans le dernier jet de l'officine policière
« antifasciste », un petit rajout au sujet de monsieur
Salade apparaît :
(Rappel : le Collectif Cheick Yassine, est l'organisation
de monsieur Salade)
« La liste enfin ne serait pas complète
si nous n’évoquions Joss, incontournable garde du corps de
Dieudonné, qui cette fois ci s’était entouré
de quelques costauds que l’on voyait encore récemment autour
du Collectif Cheick Yassine et qui seraient aussi à l’origine
d’une mystérieuse Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif
ayant pourtant officiellement rompu avec Dieudonné (entre autre
pour cause d’incompatibilité d’humeur avec le sieur
Soral) mais garde visiblement de très bonnes relations avec Joss.
Cela montre aussi qu’il serait faux de le cataloguer simplement
comme « gros bras » puisqu’il fait le lien
avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed Latrèche par exemple). »
L'autre point lumineux de l'article tient en ce
passage :
«On retrouve même ce livre [ Nota
: il s'agit du livre de Paul Eric Blanrue, Sarkozy, Israël et les
juifs,] cité en exemple par des certains milieux pro-palestinien
qui ces dernier temps, au nom de l’antisionisme sont prêt
à de nombreuse compromissions tel que Jean Bricmont (essayiste
belge, proche de Michel Collon, et qui trouvera l’éditeur)
ou encore la CAPJPO – Europalestine (Coordination des Appels pour
une Paix Juste au Proche Orient) qui décide de vendre le livre
en question dans la librairie appartenant à sa responsable. Il
y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment c’est
Alain Gresh qui en conseillera la lecture. ».
Le courageux flic anonyme lâche que la responsable
de la CAPJO, Olivia Zémor, possède en nom propre la librairie
Résistance. La librairie Résistance fait partie d'un ensemble
qui regroupe cette librairie et une salle de conférence de plusieurs
centaines de mètres carrés. A Paris, posséder un
tel ensemble immobilier vous place automatiquement au moins dans la première
tranche de l'ISF.
Ce que tout le monde sait, au sujet d'Olivia
Zémor, et que comme pour Harry Salade, tout le monde feint d'ignorer;
c'est qu'Olivia Zémor était (ou est encore), membre de Lutte
Ouvrière, et même de son bureau. Or, cela pose trois petits
problèmes.
Le premier, c'est que Lutte Ouvrière a
fait, il y a une dizaine d'années, son petit nettoyage, sa petite
épuration, de tout ce qui était en son sein radicalement
antisioniste.
Le second, c'est que Lutte Ouvrière est
un parti certes de façon « innofficiel »,
mais de gouvernement. C'est le cas de toutes les formations aux deux extrémités
du spectre politique. Elles sont en charge de gérer dans un but
de maintien de l'ordre étatique, les « dysfonctionnements »
sociaux qui sinon devraient faire l'objet d'une répression brutale
et visible contraire à l'apparence démocratique et humanitaire
affichée par notre régime (sans-papiers, précaires,
sdf, masse arabo-musulmanne et Palestine, personnels virés en raison
de délocalisation ...). Lutte Ouvrière applique une ligne
directive en apparence radicalement oppositionnelle (« le camp
de travailleur »), mais en réalité pro-gouvernementale.
Dans le domaine de la Palestine, ce qui est le cas de la CAPJO-Europalestine
d'Olivia Zémor, qui n'est sans doute qu'une émanation de
Lutte Ouvrière, cela signifie que la ligne de la CAPJO est le soutien
à l'état d'Israël, et l'encadrement tendant à
la pacification, à la neutralisation, de l'opposition à
l'éradication de tout non-juif en Palestine.
Le troisième, c'est celui du financement
de la CAPJO, que l'artiste policier anonyme pose là. Lutte Ouvrière
est financé par l'industrie pharmaceutique, c'est de notoriété
publique. D'ailleurs Olivia Zémor se présente comme une
ancienne journaliste dans le domaine pharmaceutique du médicament.
On n'a jamais encore su que la très fameuse
industrie pharmaceutique, qui se porte bien quand tout le monde va mal,
dont le rapport avec le « camp des travailleurs »
est plutôt celui du kapo avec le camp de travail, ce qui devrait
être le vrai slogan de Lutte Ouvrière, le camp de travail,
portait en son cœur la population palestinienne, ni d'ailleurs aucune
autre population, sauf pour l'amoindrir, la faire dépérir
pour enfler ses bénéfices. La seule limite à l'industrie
pharmaceutique, est de ne pas faire crever la bête. Dans le domaine
de la Palestine, est-ce une garantie pour la population palestinienne
?
Texte écrit et assumé par Michel
DAKAR, le 21 octobre 2009.
Nota : dans la réponse de Jean Bricmont, l'auteur remarque que
l'article de Réflexes est relayé par l'AFPS (« relayé
par l'AFPS (http://www.france-palestine.org/article12838.html »).
L'AFPS est domiciliée dans la même « casemate »
(sas en acier, vitre blindée), que Réflexes, de même
que l'Union des juifs français pour la paix, au 21 ter rue Voltaire
à Paris 11ème. Cet immeuble du CICP (Centre international
de culture populaire), est notoirement tenu par la gauche (PC-PS-LCR-NPA)
et l'extrême gauche sioniste, et passe avec l'immeuble de la CNT,
33 rue des Vignoles à Paris 20ème, pour deux hauts lieux
de manœuvre et pour un vivier, de la police politique parisienne
de la sinistre Préfecture de police. Bellacacio est de la même
obédience.
Pour se faire une idée de la mouvance tenue
directement par la police politique du régime, dont Réflexes
n'est que l'un des éléments, aller à la page liens,
du site de Réflexes.
Alternative Libertaire (AL) : http://alternativelibertaire.org/
Confédération Nationale du Travail (CNT) : http://www.cnt-f.org
Fédération Anarchiste (FA) : http://www.federation-anarchiste.org/
Organisation Communiste Libertaire (OCL) : http://oclibertaire.free.fr/
Scalp-Reflex Paris : http://scalp-reflex.over-blog.com
Act-Up : http://www.actupp.org/
Mouvement de l’Immigration et des Banlieues (MIB) : http://mibmib.free.fr/
Samizdat : http://www.samizdat.net/
Squats : http://www.squat.net/
Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques :
http://www.csia-nitassinan.org/
Soutien a Leonard Peltier :
http://www.freepeltier.org/ (anglais)
http://freepeltier.free.fr/ (français)
Soutien a Mumia Abu Jamal : http://www.cosimapp-mumia.org/
No Pasaran : http://nopasaran.samizdat.net/
Ras l’Front : http://www.raslfront.org/
RASH Paris : http://membres.lycos.fr/durruti/
SRA (Solidarité Résistance Antifa) : http://solidarite.samizdat.net/
RASH-SCALP Limoges : http://www.redskins.fr.st/
Organisations et revues antifascistes ALLEMAGNE
Nadir Infos, Gruppen, Zeitungen und eine umfangreiche Linksammlung
AUTRICHE
Rosa Antifa Wien :
Dokumentationsarchiv DIE Informationsquelle zu Rechtsextremismus in Österreich
Sur le Web
No Pasaran http://nopasaran.samizdat.net
Solidarite Résistance Antifa http://solidarite.samizdat.net
Annexe :
1 - Article du site reflexes.samizdat.net.
2 - Réponse de Jean Bricmont.
1 - Article du site reflexes.samizdat.net.
http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444
Procès Dieudonné - Faurisson :
la Cour des Miracles négationnistes !
Publié le 30 septembre 2009, mise à
jour le 2 octobre 2009
par REFLEXes
Mardi dernier 22 septembre avait lieu à
Paris le procès de Dieudonné et de Robert Faurisson qui
étaient jugés pour leur « attentat humoristique »
- comme se plait à l’appeler Dieudonné, y compris
devant ses juges - au Zénith en décembre dernier. Cette
« oeuvre humoristique » consistait, rappelons-le,
en la remise par Dieudonné d’un prix de « l’infréquentabilité
et de l’insolence » à Robert Faurisson. Non content
de son petit effet, et au cas où le message n’aurait pas
été assez clair pour son public (sait-on jamais !),
ce prix était remis par son technicien Jacky, portant pour l’occasion
un pyjama affublé de l’étoile jaune. On ne pouvait
être plus clair !
Nous ne nous éterniserons pas sur l’audience en elle-même,
Dieudonné faisant son numéro habituel, les avocats des parties
civiles jouant leur rôle sans trop d’efforts tant il y a de
matière à …, le public étant lui aussi tel
qu’on l’espérait, riant gras des bons mots de « l’artiste » [1],
et lançant des « au bûcher ! »
à l’intention du Président de la chambre.
Plus intéressant à observer était la composition
du public venu apporter son soutien au nouveau tribun « antisioniste » [2].
Bien entendu il y avait là la troupe habituelle de ses supporters,
dont beaucoup figuraient sur la fameuse Liste Antisioniste des européennes :
Ginette Skandrani, que nous ne présentons plus ici. Toujours
là, d’autant que Dieudo lui ayant rendu hommage sur scène
avec Faurisson, elle ne pouvait que lui rendre la pareille.
Quelques membres d’Egalité & Réconciliation [3],
dont Marc Georges et Julien Limes, respectivement secrétaire général
d’E&R et chargé du secrétariat, tous deux très
présents durant la campagne européenne. Julien découvrira
d’ailleurs à cette occasion que faire de la politique n’est
pas toujours de tout repos, notamment sur certains marchés.
Pierre Panet, 15e sur la Liste Antisioniste et membre fondateur
du site Les Ogres (site proche de Dieudonné depuis sa création).
Moins connu que Ginette Skandrani mais tout aussi actif, cela fait plusieurs
années qu’on le voit s’agiter aux côtés
de Dieudonné, tellement proche que son adresse est aussi celle
de Bonnie Productions et des Productions de la Plume, les deux structures
organisatrices des spectacles de Dieudonné [4]. Anne-Sophie
Mercier, auteur de La vérité sur Dieudonné paru en
2005 rapporte les propos suivants de Pierre Panet : « Israël
a une vrai responsabilité dans les attentats du 11 septembre. Ces
israéliens qui faisaient le V de la victoire dans les rues de Tel-Aviv,
on les a filmé pendant qu’ils ne regardaient pas ! Moi
j’ai vu ce film que les sionistes ont ensuite fait disparaître. » [5].
Il faut dire que c’est le même homme qui voit en Faurisson
un « humaniste » dans un texte publié le
mois dernier sur le site de l’association Entre la Plume et l’Enclume [6].
Fait peu étonnant, Faurisson ne l’oublia pas dans les remerciements
qu’il prodigua au Zénith.
Ahmed Moualek, animateur du site La Banlieue s’exprime, qui
visiblement très fier de son nouveau « bon mot »
traitera un vieux monsieur probablement membre d’une association
partie civile, de « juifiste ». Ce qui bien entendu
n’est pas une insulte antisémite selon Ahmed Moualek mais
est sensé désigné les « juifs sionistes
extrémistes » !!
Pour finir, les incontournables DuponT et DuponD de l’extrême
droite antisémite, les mal nommés Thomas Werlet du Parti
Solidaire Français et Charles Alban Scheppens [7]. Thomas
Werlet qui doit se sentir de plus en plus isolé dans ce conglomérat
hétéroclite. Les alliances contre nature ont leur limite,
il semblerait que son groupuscule de « ratonneurs »
trouve de moins en moins grâce aux yeux de beaucoup.
A noter l’absence, ou presque, de Frédéric Chatillon,
ancien responsable du GUD et proche de Dieudonné. Il fût
pourtant nommé durant l’audience par Stéphane Lilti,
avocat de l’association J’accuse, comme l’un des principaux
pourvoyeurs d’écrits révisionnistes dans le monde
arabe. Mais s’il manquait à l’appel, ce n’était
pourtant pas faute d’avoir fait le déplacement, puisqu’il
accompagnera Dieudonné jusqu’à l’entrée
mais fera rapidement demi-tour, probablement par crainte de se retrouver
sous les feux de la rampe médiatiques. Un excès de timidité
surprenant de la part de quelqu’un qui est pourtant coutumier des
lieux.
La liste enfin ne serait pas complète si nous n’évoquions
Joss, incontournable garde du corps de Dieudonné, qui cette fois
ci s’était entouré de quelques costauds que l’on
voyait encore récemment autour du Collectif Cheick Yassine et qui
seraient aussi à l’origine d’une mystérieuse
Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif ayant pourtant officiellement
rompu avec Dieudonné (entre autre pour cause d’incompatibilité
d’humeur avec le sieur Soral) mais garde visiblement de très
bonnes relations avec Joss. Cela montre aussi qu’il serait faux
de le cataloguer simplement comme « gros bras »
puisqu’il fait le lien avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed
Latrèche par exemple).
Jusque là rien de bien surprenant, car malgré les tensions
et divergences, face à l’adversaire (entendez par là
le « lobby qui contrôle tout », dont la justice !),
tout ce petit monde resserre les rangs.
En revanche, si Dieudonné avait ses supporters, Faurisson avait
lui aussi les siens, et pour le coup cela avait un arrière goût
d’ « internationale révisionniste ».
Bien que représenté par son avocat, Robert Faurisson, tout
comme son frère Jean [8], assistait à l’audience,
sans que personne ne semble les remarquer d’ailleurs puisque nul
journaliste n’en fera état. Il faut dire qu’ils se
sont tous tenus bien à l’écart.
Mais la dream-team de Faurisson était ce jour-là passablement
renforcée par des « pointures » de la négation,
puisque des « célébrités »
de renommé internationale telles que Michelle Renouf, Guillaume
Nichols et Peter Rushton étaient venus soutenir le vieux professeur.
Comment faire court avec de tels personnages, aux CV si chargés ?
« Lady » Michelle Renouf (puisqu’elle se présente
ainsi) est une révisionniste anglo-australienne. Ou plutôt
une espèce de porte-parole de la mouvance, voire d’icône.
Très proche de l’anglais David Irving [9], elle participa
à la conférence de Téhéran en décembre
2006 [10], mais sa principale activité est le soutien aux
négationnistes dans leurs démêlés judicaires.
En 2007, elle était au côté de son compatriote Peter
Rushton lors d’un rassemblement de soutien à Ernst Zündel
devant l’ambassade d’Allemagne à Londres [11].
Fin 2008 c’est pour Fredrick Töben [12] qu’elle
s’activa. On a pu aussi la voir invitée par le BNP British
National Party de Nick Griffin, ou encore au côte de David Duke,
un des plus actifs des suprématistes blancs américains.
Plus récemment elle produira un film documentaire « Jailing
Opinions », film qui fait le point sur les persécutions
(n’ayons pas peur des mots) dont ils se disent les victimes, et
dans lequel on retrouve en bonne place Robert Faurisson invité
de P. Rushton. Distribué via Internet le site du film a pour webmaster
le même Peter Rushton, décidément très actif !
Peter Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès,
est un sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême
droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du
British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être
exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs
le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion.
Pourtant, comme toute rumeur, elle laissera des traces et il sera déclaré
persona non grata dans certains courants de l’extrême droite
anglaise. Cela ne l’empêchera pas de s’intéresser
de très prêt à la création du White Nationalist
Party, créé début 2000 par des anciens de Combat
18 jugeant trop mou le BNP, où il participera à certains
de leurs meetings. Il intervient ici lors d’un meeting du British
national party.
Enfin, au milieu, le dernier de ce trio n’est pas non plus totalement
inconnu. Guillaume Fabien Nichols, d’origine américaine mais
ayant choisi la nationalité française, est un proche collaborateur
du Professeur Faurisson depuis plus d’une dizaine d’années.
Il est son traducteur en anglais, mais ayant vécu plusieurs années
en Italie il s’est aussi fait le porte parole du professeur dans
ce pays, notamment auprès de l’Institut Enrico Mattei de
Claudio Moffa [13]. On le soupçonne d’être l’animateur
du blog « inofficiel » du Professeur Faurisson.
Mais s’il est vrai que l’on ne peut reprocher à Dieudonné
les mauvaises fréquentations de Faurisson, il est évidemment
plus que malhonnête de sa part de feindre, comme il le fit à
l’audience, l’ignorance des opinions de ses invités !!
Car c’est bien chez lui (du moins dans son théâtre)
que tout ce petit monde s’est retrouvé pour fêter les
80 ans du vieux professeur, et comme le montrent ces photos suivantes,
il semblerait qu’il soit maintenant bien introduit dans le club
des « infréquentables ». Pratique, pour son
prochain Zénith, il pourra faire l’économie d’un
invité et se remettre le prix directement !!
Mais au vue de sa piètre prestation, on peut se demander si les
mêmes répondront à l’appel sans l’implication
de Faurisson. Contrairement à ce dernier, Dieudonné n’a
en effet pas profité de ce procès pour en faire une tribune
pour « la liberté d’expression » ou
la « recherche sur la vérité historique »
selon la phraséologie révisionniste. Bien au contraire,
il s’est obstiné à déclarer qu’il ne
connaissait pas le travail de Robert Faurisson. Effectivement peu glorieux.
Petit retour en arrière…
Au printemps dernier sort un livre appelé à susciter la
polémique. Non pas dans le domaine littéraire puisqu’il
est complètement passé sous silence mais, une fois de plus
sur Internet, qui joue là son rôle de « média
libre » et ouvert à tous. Dès le début,
le livre de Paul Eric Blanrue, puisque c’est de lui qu’il
s’agit, Sarkozy, Israël et les juifs, fait un véritable
buzz selon l’expression à la mode. Vu le titre, et bien que
l’auteur prétende se référer à Raymond
Aron et son De Gaulle, Israël et les juifs, l’ouvrage est encensé
(avant même sa lecture) par pléthore de sites ou blogs politiquement
peu sympathiques [14]. On retrouve même ce livre cité
en exemple par des certains milieux pro-palestinien qui ces dernier temps,
au nom de l’antisionisme sont prêt à de nombreuse compromissions
tel que Jean Bricmont (essayiste belge, proche de Michel Collon, et qui
trouvera l’éditeur) ou encore la CAPJPO – Europalestine
(Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient) qui décide
de vendre le livre en question dans la librairie appartenant à
sa responsable. Il y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment
c’est Alain Gresh qui en conseillera la lecture.
Dans cet ouvrage PE Blanrue va prendre toutes les précautions afin
que son livre ne soit pas taxé d’écrit antisémite.
Consacrant tout un chapitre au terme de « lobby juif »
qu’il réfute et au sujet duquel il déclare préférer
celui de « réseaux pro-israéliens ».
Fort bien ! Tout comme il n’hésitera pas à citer
nombre d’intellectuels juifs (Esther Benbassa, Elisabeth Schemla,
Théo Klein…) quand ceux-ci émettent des réserves
ou critiques à l’égard d’Israël ou d’un
dirigeant communautaire trop excessif dans ses déclarations. Allant
même jusqu’à dénoncer ce « faux archi
connu » qu’est le Protocole de Sages de Sion, ou déclarer
stupide « car inexacte » l’idée que
tous les juifs de France auraient un point de vue identique.
Mais alors, nous direz-vous, qu’est-ce qui nous gène dans
ce livre ??
Tout d’abord son auteur, son parcours et son passé (nous
allons y revenir). Mais aussi un sentiment de malaise ressenti à
sa lecture, pas « la nausée et les mains sales »
dont nous parlait Desproges à propos du journal Minute, non, mais
une désagréable impression de déjà vu ou entendu
tout de même. Par exemple lorsqu’il parle de la faillite de
la « banque juive Lehman Brothers », reprenant un
article du site d’information Rue89. En réalité dans
la note de bas de page citant la source, il apparaît clairement
que Rue89 n’accole pas du tout le terme de « juive »
à la banque en question. Or depuis bien longtemps, on sait qui
accole systématiquement cette précision, surtout associée
à la banque ou aux métiers de la finance. En ferait-on de
même avec un coiffeur ?? Ou lorsqu’il tente de nous démontrer
qu’il existe bien un « vote juif », prenant
pour exemple la consigne de vote sanction contre Valéry Giscard
d’Estaing en 1981 émanant du Renouveau Juif [15]. Sa
conclusion est alors effarante : « résultat :
François Mitterrand élu … Voila bien une résultante
notable de l’influence juive en France, avouée, tamponnée
et signée… ». Que voilà des déductions
bien mal orientées quand on sait que Jacques Chirac a du faire
bien plus de mal a VGE que « les juifs » ou « le
vote juif ».
Les sources sont tout autant sujettes à caution, puisqu’au
milieu de notes provenant de la presse généraliste, on trouve
les sites des « pseudo agences de presses alternatives »
que sont Novopress des Identitaires ou Altermédia qui en France
fut animé par Unité radicale puis Christian Bouchet et des
proches avant de finir entre les mais d’une petite équipe
membre ou proche de l’ex-RED.
Mais répétons-le, l’auteur, très habilement
et malgré quelques ratés, s’est efforcé de
lisser son propos, et notre lecture critique doit certainement beaucoup
au fait de connaître certains éléments du passé
de Blanrue, passé qui est somme toute très clair.
Et quel passé !!
Si il fait souvent référence à ses racines chrétiennes
(notamment dans l’interview qu’il accorde le 27 mai à
Thierry Meyssan pour le Réseau Voltaire) ce n’est pas anodin.
Cela motiva en effet ses premiers engagements à la fin des années
1980 et il fut ainsi le directeur de publication du Bulletin Légitimiste [16],
feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont
le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre
du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil
Régional de Lorraine, et accessoirement membre de la police ferroviaire
de la SNCF, la SUGE [17]), et l’un des principaux collaborateurs
Jean-Marie Cuny [18]. Nous vous laissons découvrir le comité
de parrainage, il est des plus explicites. On sait aussi que PE Blanrue
fit un passage au FN en Moselle durant ces mêmes années (collaborant
même à la feuille locale du FN intitulée La Flamme).
Disparaissant durant quelques années des milieux activistes, il
fonde dans les années 1990 le Cercle Zététique [19]
qu’il dirige jusqu’en 2004, un an avant sa disparition. Son
successeur à la présidence du cercle, Patrick Berger, créera
dans la foulée la Radio Vraiment Libre (RVL), radio qui dès
le début ouvrira son antenne à des gens comme Alain Soral
ou Alain de Benoist.
Enfin, plus récemment on le retrouve donc au côté
de Robert Faurisson lorsque celui-ci fête ses 80 ans chez Dieudonné,
certains prétendant même qu’il serait l’initiateur
de la petite sauterie, étant un membre actif de la liste de diffusion
Résistance Révisionniste [RR].
Peu étonnant non plus, avec un peu de recul et au vu de ces quelques
éléments, de constater que les chroniques de ses livres
dans Rivarol (et même une interview) ont été systématiquement
écrites par Yvonne Schleiter, soeur du Professeur Faurisson et
figure active de la diffusion des idées négationnistes en
France. On pense notamment à celle sur son livre Le Monde contre
soi – Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et
le sionisme en 2007 qui est plus qu’enthousiaste [20].
La question se pose maintenant de savoir comment l’ouvrage Sarkozy,
Israël et les juifs, au titre et au contenu aussi ambigu, a pu trouver
place dans une librairie comme celle de la CAPJPO, librairie qui propose
aussi nombre d’ouvrages sur le fascisme ou encore sur la Shoah !!
La réponse est simple. Il correspond à une attente, il comble
un manque. Le sujet, certes délicat, évoque un problème
bien réel : est-il possible d’émettre une critique
de la politique menée par Israël sans se faire taxer d’antisémite ?
Si on peut trouver ça et là des articles ou tribunes dans
la presse traitant de ce sujet, un travail sérieux sur la question
reste à entreprendre. Ce qu’a très bien compris PE
Blanrue qui a essayé d’occuper le créneau éditorial.
Reste, et c’est à nos yeux élémentaire, que
cette critique ne peut recevoir le même accueil que si elle émanait
d’une personne au parcours politiquement limpide et irréprochable.
Une opposition réelle au sionisme en tant qu’idéologie
coloniale et raciste ne peut être celle d’un Dieudonné,
d’un Soral ni d’un Blanrue car elle n’est alors que
l’un des multiples avatars du vieil antisémitisme européen.
Nous persistons à penser que, quel que soit le sujet ou les défis
actuels (impérialisme, antisionisme ou autre), le fossé
qui nous sépare de l’extrême droite sous toutes ses
facettes ne peut et ne doit pas être franchi, au risque d’y
perdre toute crédibilité et de servir d’argument à
tous ceux qui voudraient ne voir dans le mouvement de soutien à
la Palestine qu’une vaste nébuleuse de rouge-brun-vert selon
l’expression aujourd’hui consacrée !! [21]
La meilleure illustration de cet état de fait se trouve dans l’agression
qu’a subie la libraire Résistance le 3 juillet de cette année.
Ce jour-là, 5 jeunes nervis de la Ligue de Défense Juive
font irruption dans la librairie, renversant les rayons, déversant
de l’huile sur les livres et détruisant les ordinateurs.
Quelques jours plus tard, un rassemblement de solidarité a lieu
devant la librairie, durant lequel différents intervenants prennent
la parole. Apparaît alors un jeune homme à qui Olivia Zemor [22]
tend le micro en le présentant comme un avocat venant de Nice.
Celui-ci, inconnu jusqu’alors de toutes les associations travaillant
sur la Palestine, se lance dans une intervention dans laquelle il évoque
la France, la nation, sa tradition de la liberté d’expression,
et se fait applaudir en annonçant son projet de pétition
demandant la dissolution de la LDJ [23]. Or il ne fallut pas longtemps
pour qu’une rumeur enfle sur Internet, associant John Bastardi Daumont,
le jeune avocat en question, au nom de Robert Faurisson, le présentant
même comme étant son avocat dans le procès à
venir et que nous évoquons ci-dessus [24]. Quant on sait que
le défenseur habituel de Faurisson, Eric Delcroix, a pris sa retraite
il y a quelques mois [25] après 30 ans de bons et loyaux services,
que Faurisson a peiné à retrouver un défenseur et
que Bastardi Daumont se déclare être l’avocat de Blanrue,
l’information pouvait effectivement paraître plus que crédible
au vu des liaisons étroites entre Faurisson et Blanrue. Malgré
les dénégations et les menaces lancées par certains
contre ceux qui reprendraient à leur compte cette rumeur, il est
apparu à un certain nombre de militants qu’il n’était
guère question de poursuivre un quelconque soutien à la
librairie.
Malheureusement, le jour du procès, la rumeur se transformera en
réalité, et c’est bel et bien notre jeune avocat qui
viendra à la barre défendre son client Robert Faurisson,
débutant là sa nouvelle carrière, celle de prétendant
au poste de remplaçant d’Eric Delcroix.
Quant à cette pétition, elle sera finalement relayée
par des sites peu recommandables, et sa principale conséquence
aura été d’occulter le travail entamé par un
collectif d’avocats qui tentaient depuis quelques semaines de se
constituer en collectif afin de réclamer l’arrêt de
l’immunité dont bénéficie les éléments
violents de la LDJ ou du Betar.
Ainsi suffit-il d’annoncer son opposition au sionisme, ou d’afficher
un soutien à la Palestine pour trouver grâce aux yeux de
la CAPJPO ? Il faut croire que oui et dans ce cas précis cela
aura vraiment été un méchant coup porté au
soutien à la lutte palestinienne.
La conclusion malheureuse de cette affaire est que par manque de vigilance
de la part de la CAPJPO (car il serait évidemment très grave
d’apprendre que cela résulte d’une décision
sciemment réfléchie), on a permis une fois de plus à
l’extrême droite de mettre un pied dans la bergerie, ou dans
la libraire, en tout cas dans un mouvement de solidarité qui n’a
vraiment pas besoin de ce type de torpille politique.
Publié le 30 septembre 2009
[1] Tel que celui-ci : « Hitler
n’était pas un artiste que je sache !! »,
lorsqu’il s’indigne qu’un certain Bernard Henri aurait
déclaré au sujet de son spectacle que c’était
« le plus grand meeting antisémite depuis Hitler ».
Malheureusement pour lui, Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, prendra
le temps de vérifier ces dires. En réalité cette
phrase n’est pas de BHL mais de Thierry Jonquet (un patronyme certainement
pas assez « juif » pour Dieudonné) et ne
concerne pas ce spectacle mais date de 2007.
[2] Un des aspects les plus négatifs de cette fumeuse « liste
antisioniste » de la clique Dieudonnesque aura été
l’amalgame et la confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme.
Les ultras du camp adverse sauteront sur l’occasion. Très
rapidement ils lanceront une pétition visant à instaurer
un « délit d’antisionisme », comme
il en existe pour l’antisémitisme, puisque selon eux :
« Etre antisioniste… C’est être révisionniste,
négationniste, raciste et antisémite ». Finalement
cette demande ne sortira pas du milieu ultra sioniste, et la pétition
au bout de quelques mois atteindra péniblement le millier de signatures.
[3] Pseudo think tank soralien comme il le définissait à
sa création, et qu’il souhaite maintenant faire évoluer
en parti politique, certainement refroidi par l’expérience
de la « cohabitation » avec des religieux et autres
communautaristes (lui l’apôtre de l’assimilation et
de l’intégration) sur les dernières élections.
Ne roulant plus non plus pour le FN, il ne lui reste guère comme
avenir politique de transformer son courant en parti. Mais pour quel résultat ?
Seuls, Soral et ses maigres troupes n’ont que peu de chance de dépasser
le score de la Liste Antisioniste, surtout sur des élections nationales.
[4] Pour la petite histoire Les Productions de la Plume (certainement
tirée du très beau prénom de la petite dernière
de la famille Dieudo : Plume, vous savez celle sur qui la fée
Carabosse se pencha et décréta qu’elle aurait un très
mauvais parrain), se sont créées en début d’année
pour contrer les interdictions de salle de plus en plus fréquentes
que subissait Dieudo. La boite de production avait eu l’idée
ingénieuse de présenter cela sous la forme de « conférence »
sur la liberté d’expression, avec bien sur comme invité
vedette Dieudonné. Pas si bête, cela aurait peut-être
pu marcher si la gérante n’avait pas été la
compagne de Dieudo, Noémie Montagne. La manoeuvre fût un
peu trop grossière et ne fonctionnera pas si bien que cela.
[5] Une fois de plus, il est amusant (ou navrant) de constater que dans
chaque camp on reprend les mêmes arguments, tout cela manque cruellement
d’originalité
[6] Association dont la trésorière est Maria Poumier, et
la présidente Ginette Skandrani , prenant ainsi la place de Jean
Brière (qui lui aussi fût exclu des Verts début 90
pour avoir collaboré à la revue d’obédience
nationaliste-révolutionnaire Nationalisme & République,
revue dirigée par Michel Schneider, actuellement animateur du site
Tout Sauf Sarkozy, et où l’on trouvait les signatures de
Roger Garaudy, Bernard Notin, Christian Bouchet, Jean Thiriard …)
[7] Pour ces 2 là, nous n’avons que déjà trop
écrit et nous vous renvoyons aux précédents articles
[8] Le révisionnisme étant une affaire de famille chez les
Faurisson, c’est tout naturellement qu’ils se rendront ensemble
à la conférence de Téhéran en 2006. Ici sagement
assis dans le bus, attendant leur gentil G.O.
[9] David Irving, qui n’est pourtant pas un inconnu, vient de réussir
un très beau coup pour la « cause ». Le quotidien
espagnol El Mundo vient de l’interview à l’occasion
du 70e anniversaire du début de la Seconde guerre mondiale (sic !).
Par soucis d’équité sans doute, le journal ouvrira
aussi ses colonnes au président du mémorial Yad Vashem de
Jérusalem, Avner Shalev. Triste illustration de ce que certains
appellent « Une minute pour Hitler, une minute pour les juifs ! ».
[10] Ici avec Robert Faurisson et des membres de Natureï Karta
[11] Ernst Zündel, négationniste germano-canadien, proche
des milieux néo-nazis américain a été condamné
en 2007 en Allemagne à 5 ans d’emprisonnement pour négation
de la Shoah
[12] Fredrick Töben est un négationniste australien, directeur
de l’Adélaïde Institute, principale plate-forme de la
mouvance sur Internet. Il fût le 1e octobre 2008 interpellé
à Londres suite à un mandat d’arrêt européen
à la demande de l’Allemagne, c’est durant ces quelques
semaines d’emprisonnement que M. Renouf organisera une campagne
de soutien.
[13] Dirigé par Claudio Moffa, un universitaire se réclamant
du marxisme et qui refuse l’étiquette de négationniste,
l’Institut organise des colloques et formations sur le Proche et
Moyen-Orient avec des intervenants aussi peu partisans que Serge Thion,
Robert Faurisson ou encore Israël Shamir. En 2007 Claudio Moffa lancera
un appel contre les condamnations que subissent les négationnistes
(en citant les exemples de Faurisson, Irving ou Zündel) après
l’interdiction faite à Faurisson de venir s’exprimer
à l’Université de Teramo (où travaille Moffa).
Dans les signataires de l’appel nous retrouverons notre traducteur
Guillaume Nichols, l’éditeur de Faurisson en Italie Claudio
Mutti, feu Serge de Becketch de Radio-Courtoisie, et plus surprenant car
généralement plus discrète que cela Mme Yvonne
Schleiter, ardente défenseuse de son frère Robert Faurisson.
Récemment Claudio Moffa était en France pour une conférence
sur la liberté d’expression organisé par … par
… (s’en est presque trop facile des fois !) … l’association
Entre la Plume et l’Enclume de Ginette Skandrani et Maria Poumier.
Les mêmes l’inviteront 2 mois plus tard pour parler du « triomphe
de Garaudy ».
[14] A peine sorti, sa première interview sera pour Thierry Meyssan
et son Réseau Voltaire, et qui distribuera l’ouvrage. Tout
comme Jean Plantin (éditeur révisionniste) qui le mettra
dès le mois de juin à son catalogue, pour un ouvrage sorti
courant mai, on peut supposer qu’il était annoncé
et attendu dans certains milieux
[15] Bête noire de l’extrême droite dans les années
70-80 (comme par exemple dans le Choc du Mois d’Octobre 1988 sous
la plume de Bruno Larebière) le Renouveau Juif sous la houlette
de Henri Hajdenberg si il existait encore aujourd’hui serait très
certainement classé à droite du Crif, ce qui n’est
pas peu dire.
[16] Jean-Yves Camus et René Monzat « Les droites nationales
et radicales en France » p304, Presses Universitaires de Lyon
1992 :
[17] interview de Thierry Gourlot pour Nations
Presse Info le 1e octobre 2008
[18] voir sa bio là : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article207
[19] « La Zététique se présente comme
une méthode de recherche fondée sur le doute et la vérification
des informations » selon la définition qu’en fait
l’Observation Zététique qui regroupe différents
chercheurs et universitaires. Mais bizarrement l’Observatoire tient
à se démarquer du cercle fondé par PE Blanrue, et
apporte la précision suivante : « Reste à
citer la première association du genre, le Cercle zététique,
créée en 1994 à Metz, puis transféré
à Paris, jusqu’à sa dissolution en 2005. Suite à
différents événements d’ordre associatif et
politique, l’Observatoire zététique ne revendique
aucun lien avec cette défunte association, ni avec ses anciens
membres depuis le printemps 2005 » ?
[20] A sa sortie en 2007 certains craignaient une possible double lecture
de l’ouvrage, cette compilation de citations pouvant faire le bonheur
de plus d’un antisémite en manque de vocabulaire. Extrapolation
et mauvaise foi ??
Malheureusement, l’accueil réservé par Rivarol (entre
autre), tout comme le choix de l’éditeur « Les
Editions Blanche », éditeur d’Alain Soral ou Israël
Shamir peuvent confirmer cette hypothèse. D’ailleurs Franck
Spengler, patron de la maison d’édition en question explique
son refus du manuscrit de Sarkozy, Israël et les juifs par la crainte
de manque de publicité qu’aurait le livre « justement
du fait de la mainmise de ceux dont on ne peut pas dire le nom et leurs
affidés ». On peut légitimement se demander comment
il accueilli à l’époque le manuscrit de cette Anthologie
des propos contre les Juifs et quel lecture il en a eu !!!
[21] Expression chère à Alexandre Del Valle, et que Roger
Cukierman, président du Crif, avait repris bien volontiers lors
du dîner annuel du CRIF en janvier 2003
[22] responsable de la CAPJPO
[23] Nous ne nous étendrons pas sur le fond. On sait que les dissolutions
et autres interdictions ne règlent rien et nous y sommes hostiles
par principe. Le meilleur exemple restant la dissolution d’Unité
Radicale, qui a donné naissance au Bloc Identitaire. Et concernant
ce cas précis, rappelons que la LDJ s’est « auto-dissoute »
sur décision de son président et de son trésorier
réunis en assemblée générale le 11 juin 2003 !!
[24] tout d’abord relayé par le site de la LDJ, cette page
sera supprimée dès le lendemain. Ce qui est pour le moins
étrange tant cela apparaissait comme une véritable « torpille »
pour la LDJ, prouvant ainsi les collusions entre révisionnistes
et mouvement « pro-pal » qu’ils se plaisent
à voir partout. Nous apprendrons par la suite que c’est par
crainte d’un procès en diffamation que la LDJ retirera le
texte du site.
[25] Laissant ainsi bien seul ce pôvre Professeur. Selon sa soeur
Yvonne, c’est cette retraite qui aurait empêché Faurisson
de faire appel de sa condamnation dans le procès qui l’opposait
à Robert Badinter (texte repris sur le site de Entre la Plume et
l’Enclume, mais est-il besoin de le préciser encore ?!)
Voici d’ailleurs ce que Faurisson écrivait à ses amis
le printemps dernier : Eric Delcroix a pris sa retraite d’avocat
le 31 décembre 2007. Depuis un an je suis, avec son aide, à
la recherche d’un avocat pour lui succéder. Jusqu’ici
en pure perte. A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous le message
de refus que vient de m’expédier un avocat de province, le
29 décembre 2008 (l’affaire du Zénith date du 26 et
n’a commencé d’être révélée
que le 28 au matin, par Le Journal du dimanche). Je prie mes correspondants
de ne pas venir me suggérer d’entrer en rapport avec tel
ou tel avocat de renom médiatique : tous ces ténors,
sans exception, même et surtout s’ils se piquent de courage
et d’indépendance, se déroberaient. Jacques Vergès
en est un exemple ; jamais de sa vie, il n’a pratiqué
ce qu’il appelle "une défense de rupture" ;
il a toujours adopté ce qu’il appelle avec mépris
"une défense de connivence", en particulier dans les
affaires Barbie et Garaudy. "Défendriez-vous Hitler ?"
Il bombe le torse et répond :"Oui,... à condition
qu’il plaide coupable". Si l’un de mes correspondants
croit connaître un avocat qui accepterait de me défendre,
qu’il veuille bien prendre contact avec cet oiseau rare et qu’il
lui pose lui-même la question avant de venir m’en parler !
Merci d’avance. RF
De Maître X...à Robert Faurisson, le 29 décembre 2008
Monsieur,
Je reviens vers vous dans cette affaire.
J’ai pris connaissance de la teneur de votre intervention à
la conférence de Téhéran.
Les propos que vous avez tenus constitueront une nouvelle fois l’infraction
qui vous est reprochée de contestation de crime contre l’humanité.
Vous le savez, la Justice ne changera pas de position depuis vos dernières
condamnations.
Dans votre cas, la présence d’un avocat au cours de la procédure
est indifférente.
Vous connaissez mieux que moi les tenant et les aboutissant de vos procès.
J’imagine que Me DELCROIX partageait vos positions.
Tel n’est pas mon cas.
Je pense que pour intervenir en défense dans un dossier comme le
votre, il faut être d’accord avec vous.
Je ne le suis pas.
Je ne peux donc intervenir aux soutien de vos intérêts.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos recherches.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de la plus parfaite
considération.
[SIGNATURE]
Réponse de Robert Faurisson à Maître X, le 30 décembre
2008
Cher Maître,
Je vous sais gré de m’avoir accordé l’honneur
d’une réponse.
Même le diable est supposé avoir droit à un avocat
mais j’ai l’impression qu’on ne me reconnaîtra
pas ce droit. Faut-il que le tabou et ceux qui le défendent soient
puissants !
Le bâtonnier de Paris tient mes écrits pour de la boue et,
à mes procès, se targue, non sans quelque insistance, d’être
un "éboueur sacré". Je n’irai donc pas le
prier de me désigner un avocat d’office.
Bien à vous.
R. Faurisson
Copie à Me Eric Delcroix
2 – Réponse de Jean Bricmont.
Antifascistes, encore un effort... si vous voulez
l'être vraiment !
Par Jean Bricmont
"Pour guérir radicalement la censure,
il faudrait la supprimer car l'institution est mauvaise et les institutions
sont plus puissantes que les hommes."
Karl Marx (1)
Divers amis se sont inquiétés du
fait que mon nom soit cité dans un article (non signé) de
« REFLEXes », intitulé « Procès Dieudonné
- Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes » et relayé
par l'AFPS (http://www.france-palestine.org/article12838.html)
et Bellaciao (http://bellaciao.org/fr/spip.php?article91875).
J'ai donc lu l'article avec attention; il s'attaque à un certain
nombre de gens qui ont assisté au procès de Dieudonné
et Faurisson suite au spectacle du Zénith (2) et particulièrement
à Paul-Eric Blanrue, auteur du livre Sarkozy, Israël et les
juifs (voir http://sarkozyisraeletlesjuifs.blogspot.com/), dont j'ai recommandé
la lecture. Cet article est intéressant parce qu'il illustre tous
les défauts d'une certaine « gauche antifasciste ».
Le fond de l'affaire tourne autour de la liberté d'expression.
Ayant expliqué ailleurs mon point de vue à ce propos (http://www.legrandsoir.info/La-liberte-d-expression-quels-principes.html),
je ne vais pas y revenir en détail. Et, avant de continuer, je
voudrais souligner (même si cela devrait être inutile) que
défendre la liberté d'expression de X ne signifie nullement
approuver les idées de X. Cette défense découle seulement
d'une réflexion sur les principes de droit sur lesquels repose
une société démocratique. Et, dans une société
réellement démocratique, il y aura nécessairement
une telle multiplicité d'opinions qu'il est impossible de les approuver
toutes - mais on peut néanmoins considérer que l'expression
de toutes ces idées, aussi folles et mutuellement contradictoires
qu'elles soient, doit être légale. La liberté d'expression
est un principe fondamental de la démocratie, et pas, comme on
le dit trop souvent, un « prétexte » pour « soutenir
» X ou Y. Il est pour le moins étrange que des « antifascistes
» approuvent le fait que l'on rende, comme l'a dit Chomsky à
propos de l'affaire Faurisson, un triste hommage aux victimes de l'holocauste
en adoptant la doctrine centrale de leurs bourreaux, à savoir qu'il
appartient à l'État de déterminer la vérité
historique et de condamner ceux qui ne s'y conforment pas.
Mais, même si l'on ne partage pas ce point de vue, la question de
la pente glissante se pose: jusqu'où ira-t-on dans la répression
des opinions « scandaleuses »? On requiert un an de prison
(avec sursis) contre Dieudonné pour un sketch. On est évidemment
libre d'estimer ce sketch de très mauvais goût, insultant,
et le condamner moralement (3). Mais un an de prison (même avec
sursis)? Que répondra-t-on aux Noirs et aux musulmans qui pourraient
se sentir insultés par d'autres sketches (y compris certains sketches
de Dieudonné)? Comment éviter que les musulmans, qui se
considèrent insultés par les caricatures du Prophète,
et l'impunité dont elles jouissent (heureusement), n'y voient une
nouvelle preuve du « deux poids, deux mesures » à leur
égard (4) ? Aujourd'hui, divers courants au sein de l'Union européenne
veulent sacraliser la mémoire des « victimes du communisme
». Où s'arrêtera-t-on? Une partie de la gauche s'inquiète
de cette dernière sacralisation-mais peut-être aurait-elle
été mieux avisée de ne pas entrer, justement à
propos des victimes du fascisme, dans le jeu de la sacralisation.
A mon humble avis, c'est cette constante restriction de la liberté
d'expression qui devrait donner « froid dans le dos » aux
antifascistes véritables.
Par une pure coïncidence, cette affaire Dieudonné se produit
en même temps que la levée de boucliers du monde intellectuel
et artistique en faveur de Polanski. Alors que, dans cette dernière
affaire, le « talent artistique » semble tout permettre, même
des miracles, comme le fait de commettre une erreur de jeunesse (dixit
BHL) à 43 ans, ou d'avoir des rapports sexuels avec une mineure
non consentante sans commettre de viol (dixit Costa-Gavras), pas un mot
n'est prononcé par ce même monde intellectuel et artistique
en faveur de Dieudonné qui, au cours de toute sa carrière,
n'a jamais été « coupable » que de délit
d'opinion. Dans le cas de Polanski, le fait qu'une fille pose nue (Finkielkraut)
ou paraisse plus âgée qu'elle n'est (Costa-Gavras), ou que
le violeur soit une victime (du nazisme et du communisme - Finkielkraut
et BHL) sert de circonstance atténuante. Finkielkraut vit dans
« l'épouvante ». Lelouch compare la police suisse à
la Gestapo. BHL en appelle à l'esprit de tolérance suisse,
mentionnant Voltaire, comme si c'était Polanski et non Dieudonné
qui était poursuivi pour délit d'opinion. Etrange époque
où la lutte contre « l'ordre moral» et contre le «
fascisme », ou encore le « il est interdit d'interdire »,
mènent simultanément à la complaisance à l'égard
du viol et au rejet de la simple liberté d'expression.
L'article de REFLEXes soulève aussi le problème du «
guilt by association », de la culpabilité par association,
fortement dénoncée aux Etats-Unis, surtout dans la gauche,
parce que c'était une des armes favorites du McCarthysme. Que viennent
faire dans cet article Michel Collon, la librairie Résistances
et moi-même? Michel Collon rien, à part le fait que j'en
suis « proche ». Mais pourquoi le citer lui et pas Noam Chomsky,
Alan Sokal, Régis Debray, Anne Morelli, ou quantité d'autres,
dont je suis tout aussi « proche »?
La librairie Résistances, elle, a été attaquée
par des nervis sionistes et a tenu un meeting en plein air suite à
cette agression, au cours duquel Me Bastardi Daumont, avocat de Blanrue
et de Faurisson, a pris la parole. Où est le crime? Que reproche-t-on
à Me Bastardi Daumont? Suggère-t-on que Faurisson ne doit
pas avoir d'avocat, contrairement aux pires assassins? S'il doit bien
en avoir un, est-ce un crime d'être celui-là? Pense-t-on
qu'un avocat partage nécessairement les vues de son client? Pourquoi
cette coïncidence (être à la fois l'avocat de Blanrue,
de Faurisson et participer au meeting de soutien à la librairie)
? Sans doute parce que, précisément à cause du climat
de terreur intellectuelle « antifasciste » qui règne
en France, les avocats prêts à défendre le principe
de la liberté d'expression ne se bousculent pas au portillon.
Et moi-même? J'ai lu le livre de Blanrue et je l'ai trouvé
salutaire. Bien que moins complet, il est un peu le « Mearsheimer
et Walt » français, en ce sens qu'il met, pour la première
fois, le doigt sur un problème fondamental de nos sociétés,
à savoir l'extraordinaire influence sur notre vie politique des
réseaux pro-israéliens (ou du lobby pro-israélien
comme disent Mearsheimer et Walt). Je le lui ai dit et je l'ai autorisé
à me citer sur son site. Je ne lui ai pas trouvé d'éditeur,
contrairement à ce qu'affirment nos spécialistes de l'antifascisme
(et du renseignement), même si j'aurais été heureux
de pouvoir le faire. Comme le dit Alain Gresh, le livre de Blanrue «
mérite débat »; mais le livre a été
de facto censuré en France, vu que le diffuseur français
de son éditeur belge a refusé de le distribuer (initiative
extraordinaire de la part d'un diffuseur, si on y réfléchit:
qu'est-il advenu du bon vieux capitalisme et de la « soif de profit
»?). De plus, bien que Blanrue soit un auteur relativement connu,
aucun grand média ne parle de son livre. La puissance des réseaux
sionistes est accrue par le tabou qui empêche de parler d'eux. Le
terrorisme intellectuel « antifasciste » ne fait que renforcer
ce tabou. Le grand mérite de Blanrue est de tenter de sortir de
ce cercle vicieux qui, comme il le souligne d'ailleurs , n'est pas, à
terme, « bon pour les juifs ».
Bref, j'apprécie le livre de Blanrue et je le dis. Quelle relation
entre cela et le fait qu'il assiste au procès Dieudonné-Faurisson
(ce qui, vu les enjeux juridiques de cette affaire, est tout à
fait compréhensible) ou qu'il ait eu dans sa jeunesse des activités
« suspectes » (aux yeux de la police de la pensée)
en Moselle? Il a été chrétien? Je vais l'avouer:
moi aussi (ainsi, il existe encore des chrétiens en France et en
Belgique; quelle horreur! Que fait la police?). Il a été
royaliste? Moi pas, mais en tant que Belge, j'en ai rencontré beaucoup
et je n'ai pas remarqué qu'ils mangeaient des enfants au petit
déjeuner. Et j'ai connu assez de gens qui ont, dans leur jeunesse,
fait une apologie sans nuance de Staline, de Mao, ou de toute forme de
violence, pourvu qu'elle soit « révolutionnaire » (et
dont certains se sont recyclés dans l'antifascisme), pour que le
genre d'accusations portées contre Blanrue me laisse froid (est-il
vraiment si fréquent de trouver des gens en France dont le parcours
est, comme dit REFLEXes, « politiquement limpide et irréprochable
»?).
De plus, quand il s'agit d'auteurs comme Heidegger, Céline ou Foucault
(oui, oui, même Foucault), il est permis de citer, d'étudier,
d'admirer une partie de leur oeuvre sans se soucier de ce qu'ils ont dit
ou fait par ailleurs, et qui est souvent plus étrange que ce que
l'on reproche à Blanrue. Pourquoi ne pourrait-on pas avoir la même
attitude par rapport au citoyen Blanrue? Existe-t-il un principe de Polanski
généralisé qui veut que pour des gens suffisamment
célèbres (Heidegger et co), on puisse parler de leur oeuvre
ou d'une partie de celle-ci sans parler de la personne ou de l'ensemble
de l'oeuvre, mais pour les moins célèbres, non?
J'avoue également avoir un petit problème avec la notion
d'extrême droite en France. Pour les « antifascistes »,
l'extrême droite, ce sont exclusivement les gens qui sont supposés
être nostalgiques de Vichy, de la monarchie, de l'Algérie
française, qui sont trop souverainistes à leur goût,
ou encore, pour certains, les « islamo-fascistes ».
Mais pourquoi la censure n'est-elle pas d'extrême droite? Pourquoi
l'apologie de la guerre (et la négation de crimes de guerre) à
Gaza, au Liban, en Afghanistan et en Irak ne l'est-elle pas? Pourquoi
le fait de considérer qu'un peuple a le droit de s'installer sur
la terre d'un autre et de l'en chasser à jamais (c'est-à-dire
en lui refusant tout droit au retour) n'est-il pas d'extrême droite?
Pourquoi n'est-il pas d'extrême droite de célébrer
comme démocratique (avilissant ainsi ce concept) un État
défini explicitement sur une base ethnique (5) ? Pourquoi la notion
de culpabilité collective (appliquée au peuple allemand,
français etc.) n'est-elle pas de « l'essentialisme raciste
» et donc d'extrême droite? N'est-ce pas encore plus le cas
quand cette culpabilité devient transmissible aux descendants?
Si l'on veut bien élargir ainsi la notion d'extrême droite
(ce qui me semble justifié d'un point de vue conceptuel et historique),
on se rend compte que le gouvernement français, la plupart des
médias et des intellectuels, et bien sûr, une bonne partie
de la « gauche antifasciste » sont d'extrême droite,
ce qui complique considérablement la nécessaire «
lutte contre l'extrême droite ». Il ne suffit pas de ne pas
« ouvrir son antenne » à Soral ou à de Benoist,
mais il faudrait la refuser à pratiquement tout le monde. De plus,
l'extrême droite la plus dangereuse est-elle celle de la «
nostalgie », ou celle qui influence la politique et la pensée
occidentale actuelles?
Finalement, il est regrettable de voir que des articles comme celui de
REFLEXes sont repris par des associations pro-palestiniennes comme l'AFPS
(ou Bellaciao). Bien sûr, ils ont le droit de le faire, là
n'est pas la question. Mais le fait de diffuser certains articles plutôt
que d'autres est un choix politique, et ce choix peut être discuté.
Or ce choix signifie que la priorité, pour ces organisations, n'est
pas de défendre la liberté d'expression mais bien de hurler
avec les loups dans la dénonciation des « méchants
» (Dieudonné, Blanrue etc.).
Comment ne pas voir que le discours sur l'holocauste est instrumentalisé
pour soutenir Israël et pour faire taire les critiques (la question
n'étant pas de « mettre en cause » l'holocauste, mais
de se demander pourquoi cet événement doit déterminer
notre politique étrangère)? Le temps où une majorité
de gens aimaient réellement Israël, « la seule démocratie
au Moyen-Orient », « la villa au milieu de la jungle »
etc. est passé. Mais l'étape qui reste à franchir,
pour qu'une autre politique envers le Moyen-Orient soit possible, est
de libérer la parole et de faire cesser l'intimidation et la culpabilisation
à propos de tout ce qui concerne Israël et le sionisme.
La « solidarité avec la Palestine » commence ici, principalement
dans la lutte contre les réseaux pro-israéliens. Diffuser
et faire connaître le livre de Blanrue, ou celui de Mearsheimer
et Walt, défendre la liberté d'expression, aider à
libérer le discours et à ouvrir le débat, c'est réellement
« aider la lutte des Palestiniens », et c'est l'aider de façon
essentielle.
Nous ne devons pas montrer aux sionistes que nous sommes « gentils
», en nous « démarquant » sans arrêt de
X ou de Y qui a eu une parole trop dure ou trop franche, mais montrer
que nous sommes libres et que le temps de l'intimidation est passé.
Heureusement, de même que les Palestiniens résistent, il
existe encore des gens en France qui défendent les principes les
plus élémentaires de la République et de la laïcité.
Il ne reste plus qu'à souhaiter que les « antifascistes »
se joignent à eux.
Jean Bricmont
--
1- Remarque sur la récente réglementation de la censure
prussienne, 1842, Textes philosophiques, 1842-1847, Cahier Spartacus,
n° 33, 1970.
2- Au cours duquel (en décembre 2008) Dieudonné fit remettre
un « prix de l'infréquentabilité et de l'insolence»
à Robert Faurisson, par son assistant déguisé en
costume de déporté. Suite à cela, Dieudonné
est poursuivi, entre autres, pour insultes à caractère raciste.
3- Il faut néanmoins rappeler que si la liberté d'expression
était respectée en France, il n'y aurait jamais eu d'affaire
Faurisson, ce dernier serait probablement inconnu et il n'y aurait probablement
pas eu le show du Zénith. La censure incite toujours à la
transgression et il n'y a aucune raison de penser que l'affaire du Zénith
soit la dernière du genre, quelles que soient les peines qui seront
prononcées.
4- Voir la vidéo http://www.youtube.com/watch?v=KvNPhiT0b0I pour
une illustration de ce sentiment d'injustice.
5- Par exemple, où faut-il situer sur le spectre politique la citation
suivante: « Si l’on regarde une carte du monde, en allant
vers l’est : au-delà des frontières de l’Europe,
c’est-à-dire de la Grèce, le monde démocratique
s’arrête. On en trouve juste un petit confetti avancé
au Moyen-Orient : c’est l’État d’Israël.
Après, plus rien, jusqu’au Japon. [...] Entre Tel-Aviv et
Tokyo règnent des pouvoirs arbitraires dont la seule manière
de se maintenir est d’entretenir, chez des populations illettrées
à 80%, une haine farouche de l’Occident, en tant qu’il
est constitué de démocraties. » Elle est de Philippe
Val (dans Charlie-Hebdo, 26 juillet 2006), ancien directeur de Charlie-Hebdo
et actuel directeur de France Inter. Voir Le plan B, Frappes médiatiques
sur le Liban, 5 janvier 2009 (http://www.leplanb.org/spip.php?page=article&id_article=102);
ce journal précise: « selon le Rapport des Nations unies
sur le développement humain de 2003, seuls trois pays au monde
avaient alors un taux d’illettrisme supérieur à 80%.
Et aucun d’entre eux n’était situé entre Tel-Aviv
et Tokyo, puisqu’il s’agissait du Burkina Faso, du Mali et
du Niger. Ailleurs, entre Tel-Aviv et Tokyo, le taux d’illettrisme
était de 23% en Iran, de 9% en Chine, de 7% aux Philippines. Et...
de 13% au Liban. »
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