L’empire
américain post-11-Septembre surveille, pille et tue
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Quoi qu’il en soit, Washington en conclut qu’il lui fallait s’emparer au plus vite des réserves connues de pétrole et de gaz pour continuer à assurer le fonctionnement de son économie. Cette politique sera abandonnée lorsque l’élite US constatera la possibilité d’exploiter d’autres formes de pétrole que le crude oil saoudien, le pétrole texan ou celui de la mer du Nord. En prenant le contrôle de Pemex [2], les États-Unis s’empareront des réserves du Golfe du Mexique et proclameront leur indépendance énergétique en masquant leur forfait derrière la promotion du pétrole et du gaz de schiste. Aujourd’hui, contredisant les prévisions de Dick Cheney, l’offre de pétrole n’a jamais été aussi importante et reste bon marché.
Pour
contrôler le « Proche-Orient élargi », le
Pentagone exige de disposer de toute latitude et de distinguer
son objectif stratégique des desiderata des compagnies
pétrolières. S’appuyant sur des travaux britanniques et
israéliens, il envisage de remodeler la région, c’est-à-dire
de bouleverser les frontières héritées des Empires européens,
de supprimer les grands États capables de lui résister et de
créer de petits États ethniquement homogènes. Outre qu’il
s’agit d’un projet de domination, ce plan traite l’ensemble
de la région sans tenir compte des spécificités locales. Si
les populations sont parfois géographiquement distinctes, elles
sont aussi totalement imbriquées, rendant illusoire leur
séparation sauf à conduire de vastes massacres.
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Le
11-Septembre n’est donc pas seulement un moyen de faire adopter
en urgence un Code antiterroriste, l’USA
Patriot Act,
rédigé au moins deux ans à l’avance, mais aussi
d’entreprendre une vaste réforme des institutions : la
création du secrétariat pour la Défense de la Patrie
(Department of Homeland Security, souvent improprement traduit
par Département de la Sécurité intérieure) et celle des
Forces spéciales clandestines (au sein des armées).
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3ème
secrétaire de l’ambassade US à Moscou, Ryan C. Fogle, a été
arrêté par le FSB en 2013. C’était un des hommes des Forces
spéciales secrètes du Pentagone. Il s’apprêtait à recruter
un espion au sein de la Direction anti-terroriste du Caucase.
Lors de son arrestation, il était en possession de tout un
attirail lui permettant de se déguiser et de modifier ses
empreintes digitales.
Le Département de Sécurité de la Patrie ne chapeaute pas seulement diverses agences comme les Gardes-côtes ou les services d’immigration. C’est aussi un vaste système de contrôle de la population états-unienne, employant à plein temps 112 000 ’espions intérieurs [6]. Les Forces spéciales clandestines sont une armée de 60 000 hommes hyper entrainés, agissant sans uniforme au mépris des Conventions de Genève [7]. Elles peuvent assassiner qui le Pentagone veut, n’importe où dans le monde. Et le Pentagone ne va pas se priver de rentabiliser cet investissement dans le plus grand secret.
Les représentants des États-Unis et du Royaume-Uni à l’ONU, John Negroponte et Sir Jeremy Greenstock, assurent que le Président George W. Bush et le Premier ministre Tony Blair appliquent le droit à la légitime défense en attaquant l’Afghanistan. Or, toutes les chancelleries savent que Washington et Londres voulaient faire cette guerre indépendamment des attentats. Au mieux, elles concluent qu’ils instrumentent le crime dont seul le premier a été victime. Cependant je parviens à jeter le doute mondialement sur ce qui s’est vraiment passé ce 11-Septembre. En France, le Président Jacques Chirac fait évaluer mon travail par la DGSE. Après une vaste enquête, celle-ci constate que tous les éléments sur lesquels je m’appuie sont véridiques, mais elle ne peut pour autant confirmer mes conclusions.
Le
quotidien Le
Monde,
qui a ouvert une campagne pour me discréditer, brocarde mes
prévisions selon lesquelles les États-Unis vont attaquer
l’Irak [9].
Pourtant, l’inévitable se produit. Washington accuse Bagdad
d’héberger des membres d’Al-Qaïda et de préparer des armes
de destruction massive pour attaquer le « pays de la
liberté ». Ce sera donc bien la guerre, comme en
1991.
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Donald
Rumsfeld savait que l’Irak détenait des armes chimiques parce
qu’il les lui avait lui-même vendues pour faire la guerre
contre l’Iran. Mais il les avaient toutes utilisées.
Chacun
est alors face à un cas de conscience. En persistant à fermer
les yeux sur le coup d’État du 11-Septembre, on s’interdit
de contester le discours des États-Unis et l’on se trouve
contraint d’approuver le crime suivant : l’invasion
de l’Irak en l’occurrence. Seul, un haut fonctionnaire
international, Hans Blix, décide de défendre la vérité [10].
Ce diplomate suédois est l’ancien directeur de l’Agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il préside la
Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des
Nations Unies, chargée de surveiller l’Irak. Tenant tête à
Washington, il affirme que l’Irak n’a pas les moyens dont on
l’accuse. Une pression sans précédent pèse bientôt sur ses
épaules : non seulement l’Empire états-unien, mais
tous ses alliés font pression sur lui pour qu’il cesse ses
enfantillages et laisse la première puissance du monde détruire
l’Irak. Il ne cédera pas, même lorsque son successeur à
l’AIEA, l’Égyptien Mohamed el-Baradei, feindra de jouer les
conciliateurs.
Le
5 février 2003, le secrétaire d’État et ancien chef
d’état-major interarmées Colin Powell prononce un discours au
Conseil de sécurité, dont le texte a été rédigé par
l’équipe de Cheney. Il accuse l’Irak de tous les maux, y
compris de protéger les auteurs des attentats du 11-Septembre et
de préparer des armes de destruction massive pour attaquer les
États occidentaux. Au passage, il révèle l’existence d’un
nouveau visage d’Al-Qaïda, Abou Moussab Al-Zarqaoui.
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Non
seulement Washington et Londres imposeront leur guerre, mais
oubliant Hans Blix, les États-Unis vont entreprendre toutes
sortes d’opérations pour « faire payer »
Chirac. Le Président français ne tardera pas à baisser sa
garde et à servir plus que de nécessaire son suzerain
états-unien.
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Malgré
les menaces, Hans Blix, président de la Commission de contrôle,
de vérification et d’inspection des Nations unies (COCOVINU),
a refusé de confirmer que l’Irak détenait en 2003 des armes
de destruction massive. C’était pourtant l’argument utilisé
par le président Bush pour justifier sa guerre contre ce
pays.
Nous devons tirer les leçons de cette
crise. Hans Blix, comme son compatriote Raoul Wallenberg durant
la Seconde Guerre mondiale, a refusé l’idée que les
États-uniens (ou les Allemands) soient supérieurs aux autres.
Il a décidé de tenter de sauver des hommes qui n’avaient
commis d’autres crimes que d’être Irakiens (ou juifs
hongrois). Jacques Chirac aurait voulu être comme eux, mais ses
erreurs précédentes et les secrets de sa vie privée l’ont
exposé à un chantage qui ne lui a laissé que le choix de se
démettre ou de se soumettre.
Washington prévoit de placer au pouvoir à Bagdad des Irakiens en exil qu’il a sélectionnés au sein d’une association britannique, le Conseil national irakien, présidé par Ahmed Chalabi. Que celui-ci soit par ailleurs considéré comme un escroc international après sa condamnation dans la faillite de la Banque Petra de Jordanie n’est pas pris en compte. L’avionneur Lockheed Martin créé un Comité pour la libération de l’Irak [11], dont l’ancien secrétaire d’État et mentor de Bush Jr, George Shultz, prend la présidence. Ce Comité et le Conseil de Chalabi vendent cette guerre à l’opinion publique états-unienne. Ils assurent que les États-Unis se borneront à prêter assistance à l’opposition irakienne et que ce ne sera pas long.
Comme
l’attaque de l’Afghanistan, celle de l’Irak a été
préparée avant les attentats de New York et de Washington. Le
Vice-président Dick Cheney avait lui-même négocié au début
2001 l’implantation de bases militaires US au Kirghizstan, au
Kazakhstan et en Ouzbékistan dans le cadre du développement des
accords Central Asia Battalion (CENTRASBAT) de la
Communauté économique d’Asie centrale. Les planificateurs
ayant anticipé que pour faire cette guerre, les troupes
nécessiteraient 60 000 tonnes de matériel par jour,
le Centre de gestion des transports militaires (Military
Traffic Management Command – MTMC) avait été chargé de
commencer à l’avance à y transporter la logistique.
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Opposant
déterminé du tandem Rumsfeld/Cebrowski, le général Paul Van
Riper (déjà à la retraite) est venu commander les "forces
rouges" (l’Irak) lors d’une simulation de l’attaque de
ce pays. Il est parvenu à provoquer des dégâts qui auraient
coûté au moins 20 000 hommes aux États-Unis. Avant d’attaquer
ce pays, le Pentagone a préféré corrompre les généraux du
président Saddam Hussein plutôt que d’affronter son
armée.
L’entraînement
des troupes n’a eu lieu, lui, qu’après les attentats. Ce
furent les plus importantes manœuvres militaires de
l’Histoire : « Défi du Millénaire 2002 »
(Millennium
Challenge 2002).
Ce jeu de guerre mêlait des manœuvres réelles et des
simulations en salle d’état-major réalisées grâce aux
outils technologiques utilisés à Hollywood pour le film
Gladiator.
Du 24 juillet au 15 août 2002, 13 500 hommes ont
été mobilisés. Les îles de San Nicola et San Clemente, au
large de la Californie, et le désert du Nevada avaient été
évacués pour servir de théâtre d’opérations. Cette
débauche de moyens nécessita un budget de 235 millions de
dollars. Pour la petite histoire, les soldats simulant les
troupes irakiennes étaient commandés par le général Paul Van
Riper ; mettant en œuvre une stratégie non
conventionnelle, ils l’emportèrent haut la main sur les
troupes états-uniennes de sorte que l’état-major cessa
l’exercice avant sa fin [12].
Ne
tenant compte ni des rapports de Hans Blix, ni des objections
françaises, Washington lance l’« Opération
Libération de l’Irak » (Operation Iraqi
Liberation), le 19 mars 2003. Compte tenu du sens que revêt
son acronyme anglais, OIL (pétrole), elle est renommée
« Opération Liberté irakienne » (Operation
Iraqi Freedom). Un feu d’une puissance inégalée s’abat
sur Bagdad, causant le « choc et la stupeur »
(Shock and Awe). Les Bagdadis sont hébétés, tandis que
les États-Unis et leurs alliés s’emparent du pays.
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Donald
Rumsfeld a confié l’Irak conquise à l’adjoint dans le privé
d’Henry Kissinger, L. Paul Bremer III. Il y a dirigé une
société privée pompeusement baptisée « Autorité
provisoire de la Coalition ». On ignore qui furent les
heureux bénéficiaires de cette opération.
Le
gouvernement est d’abord assumé par un bureau du Pentagone,
l’ORHA (Office
of Reconstruction and Humanitarian Assistance),
puis au bout d’un mois par un administrateur civil nommé par
le secrétaire à la Défense, L. Paul Bremer III, l’adjoint
dans le privé d’Henry Kissinger. Il prend bientôt le titre
d’administrateur de l’Autorité provisoire de la Coalition.
Or, contrairement à ce que cette dénomination laisse supposer,
cette Autorité n’a pas été créée par la Coalition qui ne
s’est jamais réunie et dont on ignore exactement la
composition [13].
Pour
la première fois, un organe apparaît qui dépend du Pentagone,
mais ne figure sur aucun organigramme des États-Unis. Il est
l’émanation du groupe qui a pris le pouvoir le 11 septembre
2001. Dans les documents publiés par Washington, l’Autorité
est désignée comme un organe de la Coalition si le document est
destiné à des étrangers, et comme un organe du gouvernement US
s’il est destiné au Congrès. À l’exception d’un
fonctionnaire britannique, tous les employés de l’Autorité
sont payés par des administrations états-uniennes, mais ne sont
pas soumis aux lois US. Aussi prennent-ils leurs aises par
rapport au Code des marchés publics. L’Autorité saisit le
Trésor irakien, soit 5 milliards de dollars, mais seul un
milliard apparaît dans sa comptabilité. Que sont devenus les
4 milliards restants ? La question est posée à la
conférence de Madrid pour la reconstruction. Elle ne recevra
jamais de réponse.
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L’ambassadeur
Peter W. Galbraith, qui a inventé le mythe du président Saddam
Hussein comme un génocideur de Kurdes, a été chargé
d’appliquer le plan du sénateur Joe Biden de division de
l’Irak en trois États distincts.
L’adjoint
de Paul Bremer n’est autre que Sir Jeremy Greenstock, le
représentant du Royaume-Uni au Conseil de sécurité qui a
justifié les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. Durant
l’occupation, les États-Unis examinent les possibilités de
remodelage de l’Irak, en l’occurrence de la partition en
trois États, selon le plan du sénateur démocrate Joe Biden.
Bremer envoie donc l’ambassadeur Peter Galbraith – qui a
organisé la partition de la Yougoslavie en sept États
distincts – comme conseiller du Gouvernement régional kurde.
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Le
professeur Leo Strauss avait choisi certains de ses élèves
juifs pour constituer un groupe d’hoplites (soldats de Sparte).
Il les envoyaient perturber les cours de ses rivaux à
l’université de Chicago. Il leur apprenait qu’il vaut mieux
constituer une dictature que d’être victime d’un tel régime.
Bremer
travaille directement avec le secrétaire adjoint à la Défense,
Paul Wolfowitz, qui a défini la stratégie US future lors de la
dissolution de l’URSS. C’est un juif trotskiste qui a été
formé à la pensée de Leo Strauss. Il a installé au Pentagone
de nombreux adeptes du philosophe allemand. Ils forment ensemble
un groupe structuré, très cohérent et solidaire. Selon eux,
tirant la leçon de la faiblesse de la République de Weimar face
aux nazis, les juifs ne peuvent pas avoir confiance en des
démocraties pour les prémunir face à un nouveau génocide. Ils
doivent au contraire prendre le parti des régimes autoritaires
et se placer du côté du pouvoir. Ainsi, l’idée d’une
dictature mondiale est légitimée de manière préventive [14].
Wolfowitz fixe les grandes lignes du travail de l’Autorité provisoire de la Coalition, à savoir la débaasification du pays – c’est-à-dire le limogeage de tous les fonctionnaires membres du parti laïc Baas – et son pillage économique. Sur ses instructions, Bremer attribue tous les contrats publics à des sociétés amies, généralement sans appels d’offres ; ce qui exclut par principe les Français et les Allemands coupables de s’être opposés à cette guerre impériale [15].
La totalité des membres du Projet pour un nouveau siècle américain, le think tank qui a préparé le 11-Septembre, est incorporée, directement ou indirectement, dans l’Autorité provisoire de la Coalition ou travaille avec elle.
Dès le début, ces gens soulèvent une vive réticence. D’abord celle du représentant du secrétaire général de l’ONU, le Brésilien Sérgio Vieira de Mello. Il est assassiné le 19 août 2003, prétendument par le jihadiste Abou Moussab Al-Zarqaoui que Powell avait dénoncé à l’ONU. Les proches du diplomate soulignent au contraire le conflit qui l’opposait à Wolfowitz et accusent directement une faction états-unienne. Puis, c’est le général James Mattis, commandant de la 1re division des Marines, qui s’inquiète des conséquences désastreuses de la débaasification. Il finira par rentrer dans le rang.
Emportés
par leurs succès aux États-Unis, en Afghanistan et en Irak, les
hommes du 11-Septembre orientent leur pays vers de nouvelles
cibles.
Plusieurs
centaines de personnalités des extrêmes droites israélienne et
états-unienne sont reçues aux frais de la mafia russe. Avigdor
Lieberman, Benyamin Nétanyahou et Ehud Olmert congratulent
Elliot Abrams, Richard Perle et Daniel Pipes.
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Le
professeur Leo Strauss a inculqué à ses disciple que la
theopolitique leur permettrait de dominer le monde.
Tous
partagent une même croyance : la théopolique. Selon
eux, la « fin des Temps » est proche. Bientôt
le monde sera gouverné par une institution juive basée à
Jérusalem [16].
Cette réunion inquiète les progressistes israéliens, d’autant que certains orateurs désignent Bagdad, qui a été conquise six mois plus tôt, comme l’antique « Babylone ». Il est évident pour eux que la théopolitique dont se réclame ce congrès est une résurgence du talmudisme. Ce courant de pensée – dont Leo Strauss était un spécialiste – interprète le judaïsme comme une prière millénaire du Peuple juif pour venger les crimes des Egyptiens contre leurs ancêtres, leur déportation à Babylone par les Assyriens et même la destruction des juifs d’Europe par les nazis. Il considère que la « doctrine Wolfowitz » prépare l’Armaggedon (la bataille finale) que sera l’instauration du chaos d’abord au Moyen-Orient élargi, puis en Europe. Une destruction générale qui marquera la punition divine de ceux qui ont fait souffrir le Peuple juif.
L’ancien Premier ministre Ehud Barak réalise l’erreur qu’il a commise en refusant la paix qu’il avait lui-même négociée avec les Présidents Bill Clinton et Hafez el-Assad ; une paix qui aurait préservé les intérêts de toutes les populations de la région et dont les théopoliticiens ne voulaient pas. Il commence à rassembler les officiers qui tenteront en vain d’empêcher la réélection de Benyamin Nétanyahou, en novembre 2014, au sein de Commanders for Israel Security (Les Officiers supérieurs pour la sécurité d’Israël). Il poursuivra son combat jusqu’à prononcer son discours de juin 2016, à la conférence d’Herzliya, dans lequel il dénoncera la politique du pire de Nétanyahou et sa volonté d’institutionnaliser l’Apartheid. Il appellera ses compatriotes à sauver leur pays en faisant barrage à ces fanatiques.
(À suivre …)
|
[1]
Energy Task Force Works in Secret, Dana Milbank & Eric
Pianin, The
Washington Post,
Avril 16, 2001.
[2] Muerte de Pemex y suicidio de México (2014), Alfredo Jalife-Rahme, Orfila (Mexico).
[3] Transforming Military Force : The Legacy of Arthur Cebrowski and Network Centric Warfare, James R. Blaker, Praeger (2007).
[4] The Pentagon’s New Map, Thomas P.M. Barnett, Putnam (2004). Contrairement à ce que laisse croire ce livre, Barnett était l’assistant de Cebrowski au Pentagone.
[5] “Stabiliy American’s Ennemy”, col. Ralph Peters, Parameters #31-4 (winter 2001).
[6] Top Secret America : The Rise of the New American Security State, William M. Arkin & Dana Priest, Back Bay Books (2012).
[7] “Exclusive : Inside the Military’s Secret Undercover Army”, William M. Arkin, Newsweek, May 17, 2021.
[8] Interview de Naiz Naik par Benoît Califano, Pierre Trouillet et Guilhem Rondot, Dokumenta-ITV (2001). Non diffusé.
[9] « Le Net et la rumeur », Editorial, Le Monde, 20 mars 2002.
[10] Disarming Iraq, Hans Blix, Knopf Doubleday (2013).
[11] « Une guerre juteuse pour Lockheed Martin », Réseau Voltaire, 7 février 2003.
[12] « Apocalypse Tomorrow », Réseau Voltaire, 26 septembre 2002.
[13] « Qui gouverne l’Irak ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mai 2004.
[14] Il est indispensable de lire les témoignages des élèves de Leo Strauss pour comprendre la différence entre son enseignement public et celui réservé à ses disciples choisis. Political Ideas of Leo Strauss, Shadia B. Drury, Palgrave Macmillan (1988). Children of Satan : the ’ignoble liars’ behind Bush’s no-exit war, Lyndon H. LaRouche, EIR (2004). Leo Strauss and the Politics of American Empire, Anne Norton, Yale University Press (2005). Leo Strauss and the conservative movement in America : a critical appraisal, Paul Edward Gottfried, Cambridge University Press (2011). Leo Strauss, The Straussians, and the Study of the American Regime, Kenneth L. Deutsch, Rowman & Littlefield (2013). Leo Strauss and the Invasion of Iraq : Encountering the Abyss, Aggie Hirst, Routledge (2013). Straussophobia : Defending Leo Strauss and Straussians Against Shadia Drury and Other Accusers, Peter Minowitz, Lexington Books (2016).
[15] Determination and Findings, Paul Wolfowitz, December 5, 2003. Version française : « Instructions et conclusions sur les marchés de reconstruction et d’aide en Irak », par Paul Wolfowitz, Réseau Voltaire, 10 décembre 2003.
[16]
« Sommet
historique pour sceller l’Alliance des guerriers de Dieu »,
Réseau
Voltaire,
17 octobre 2003.
ANNEXE :
« Sommet
historique pour sceller l’Alliance des guerriers de Dieu »,
Réseau
Voltaire,
17 octobre 2003.
L’Axe de la guerre des
civilisations
(voir les illustrations sur le site
Voltairenet.org, seul le texte est reproduit)
Le Sommet de Jérusalem, qui s’est tenu du 12 au 14 octobre 2003 à l’hôtel King David de Jérusalem, a scellé l’alliance entre trois groupes bellicistes : les anciens de la Guerre froide à Washington, les fondamentalistes évangélistes et la mafia russe en Israël. Autour de Richard Perle et de ministres du gouvernement Sharon, ils ont célébré la « théopolitique » qui conduira à l’avènement de la « Jérusalem Céleste » après l’anéantissement de l’Islam. Réunis ensemble pour la première fois, ils ont fondé un organisme permanent pour coordonner leur politique commune.
Réseau
Voltaire |
Paris
(France) |
17
octobre 2003
L’image de la « Jérusalem
Céleste » en présentation du Sommet de Jérusalem sur le
site internet consacré à l’événement. Ce sommet
historique des trois mouvements les plus bellicistes des
États-Unis et d’Israël marque l’officialisation de la
« théopolitique ».
« Israël
est l’alternative morale au totalitarisme oriental et au
relativisme moral occidental. Israël est le "Ground Zero"
de la bataille centrale de notre civilisation pour sa survie.
Israël peut être sauvé, et le reste de l’Occident avec lui.
Il est temps de nous unir à Jérusalem. »
Ainsi
est rédigé l’appel du Sommet
de Jérusalem, qui vient de se conclure à l’hôtel King
David de Jérusalem.
L’alliance de trois fanatismes
Cette
manifestation, réunissant les principaux leaders de l’extrême
droite israélienne et des extrêmes droites religieuse et
militaire états-uniennes, a permis de fonder un think tank
international des amis d’Israël. Il sera composé de
personnalités intellectuelles et de leaders spirituels capables
d’opposer un discours enraciné dans des valeurs morales
supérieures à celui des gouvernements représentant les masses
sans conscience.
Il ne s’agit, ni plus ni moins, que
d’unir enfin trois groupes différents :
Les « Guerriers froids » de Washington. Souvent
formés au cabinet du sénateur démocrate Henry Scoop Jackson,
ils ont appartenu au plus haut niveau à l’appareil d’État
pendant la Guerre froide (CIA, état-major interarmes, Conseil
national de sécurité). Ayant progressivement rejoint le Parti
républicain et s’étant identifiés au lobby
militaro-industriel, ils sont regroupés au sein du Center for
Security Policy
(voir
notre enquête).
Les membres de « La
Famille ». Un groupe de chrétiens fondamentalistes qui,
pendant la Guerre froide, a fourni l’argumentaire idéologique
contre le communisme athée, et dont les pasteurs Bill et
Franklin Graham sont les porte-parole. Leur siège est situé
dans la propriété des Cèdres à côté du Pentagone.
Le parti israélien d’Union nationale, composé du Ichud
Leumi et du Yisrael Beiteinu, qui milite pour l’annexion des
territoires occupés et la création du Grand Israël. Ce parti
est financé par des « hommes d’affaires »
d’origine russe.
Voici plusieurs années que ces trois
groupes ont préconisé des politiques convergentes. Ils ont
souvent collaboré par paires, mais c’est la première fois
qu’ils travaillent tous les trois ensemble et se dotent des
moyens nécessaires à la conduite d’une stratégie
commune.
Sous le haut patronage de la mafia
russe
Techniquement le sommet a été organisé par
Dmitry Radyshevsky au nom de la Fondation Michael Cherney.
M. Cherney est l’une des figures les plus controversées
du monde des affaires. Parti de rien, il fit fortune en Russie
sous l’ère Eltsine, « achetant » pour pas
grand-chose les principaux combinats producteurs d’aluminium et
créant le TransWorld Group. Rapidement considéré, à tort ou à
raison, comme le « parrain des parrains de la mafia
russe », Michael Cherney déplaça une partie de ses
activités vers la Bulgarie où il devint le principal
investisseur. Il développa la compagnie de téléphones
cellulaires Mobiltel et sponsorisa la principale équipe de
football bulgare. Cependant, en août 2000, il fut accusé de
complot contre la sécurité de l’État et interdit de séjour
en Bulgarie. Il se réfugia alors en Israël, où il avait déjà
transféré une partie de sa subite fortune. Après avoir été
poursuivi en justice pour son rôle supposé à la tête de la
mafia russe, il fut brusquement réhabilité et devint le
principal fournisseur de l’industrie d’armement
israélienne.
Le Sommet de Jérusalem a été ouvert
samedi 11 octobre 2003 par un dîner de gala présidé par
Avigdor Lieberman, le ministre des transports du gouvernement
Sharon et président du Yisrael Beiteinu. Ancien directeur de
cabinet de Netanyahu, Lieberman fut le principal défenseur de
Michael Cherney et de son ami Mark Rich, PDG de Glencore. Selon
lui, les deux hommes d’affaires d’origine russe étaient
« persécutés » par le directeur de la police
judiciaire, le général Moshe Mizrachi, qui les accusait à tort
d’être des patrons du crime organisé.
Sauver la
civilisation face à la « faillite morale de l’ONU »
et aux pacifistes « démoniaques »
Voici
donc venu le temps de la « théopolitique »,
c’est-à-dire d’une politique prétendument d’inspiration
divine, fondée sur une lecture fondamentaliste des
« Écritures ». Elle n’est plus l’œuvre d’un
clergé, mais d’un groupe de « sages »
autoproclamés, les « néo-conservateurs », dans la
ligne de leur maître à penser, le philosophe Leo
Strauss.
Dimanche matin, une série d’orateurs a
décrit la crise morale du monde moderne et préconisé de le
régénérer en se tournant vers Israël.
Outre trois
ministres en exercice (Ehud Olmert, Benjamin Netanyahu, Uzi
Landau), on a pu entendre les dirigeants des grandes
organisations sionistes (Congrès juif mondial, Organisation
sioniste américaine) et des sectes états-uniennes (Ambassade
chrétienne internationale de Jérusalem, Centre d’éthique et
de politique d’Elliot Abrams). Ils se sont appliqués à
dénoncer la « faillite morale de l’ONU » et
« l’entretien du problème des réfugiés » par
l’Agence des Nations unies pour
l’aide aux réfugiés
palestiniens (UNRWA).
L’après-midi
a donné lieu à des débats hauts en couleurs sur l’immoralité
de l’anti-sionisme, la haine du sionisme chez les musulmans, et
le rôle « démoniaque » des pacifistes.
La
journée de lundi a été consacrée à démontrer que la menace
pesant sur Israël est le paradigme du danger islamiste pesant
sur le « monde libre ». Au cours des débats
organisés par le Jewish Institute for National Security Affairs
(JINSA), Yossef Bodansky
(biographe de Ben Laden) et Daniel Pipes (le théoricien de
l’islamophobie) ont apporté leur « expertise » en
soutien aux analyses d’officiers supérieurs israéliens.
Mardi, les congressistes ont étudié les moyens de placer les
médias occidentaux « au service de la vérité ».
La
nouvelle croisade : après l’URSS, l’Islam
C’est
mercredi que se tenait le moment fort de ce sommet. On y a
discuté de la paix. Frank J. Gaffney Jr., le coordinateur des
faucons, avait fait le voyage de Washington pour dénoncer le
péril islamique. Benny Elon, le ministre du Tourisme, est venu
redire sa détermination à « effacer » Arafat.
Advint alors le clou du spectacle avec standing
ovation :
la remise du Prix Henry Scoop Jackson à Richard Perle. Ce prix
tient son nom de feu le sénateur démocrate Jackson (1912-1983),
dont Perle fut l’assistant parlementaire. Il se rendit célèbre
en cautionnant l’usage de la bombe atomique (dont le beau-père
de Perle était le théoricien), en préconisant le premier le
développement de la « guerre des étoiles », et en
conditionnant les échanges agricoles avec l’URSS finissante au
peuplement d’Israël par des juifs soviétiques.
Dans
son allocution, M. Perle s’est longuement félicité de
l’adoption par le gouvernement Sharon de la doctrine Bush de
frappes préventives et de guerre contre les États qui
soutiennent le terrorisme. Aussi a-t-il applaudi le raid
israélien de la semaine dernière, présenté comme la
destruction d’un camp terroriste en Syrie. Surtout, Richard
Perle s’est employé à dénoncer l’Accord
de Genève, conclu cette semaine entre l’OLP et un groupe
de travaillistes réuni autour de Yossi Beilin avec le soutien de
démocrates états-uniens et de travaillistes britanniques.
Il
existe en effet une alternative à la théopolitique du Sommet de
Jérusalem : la paix.