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Bron le samedi 5/01/2005
Lire l’article de Ruffin dans le Monde Diplomatique de janvier 2008 : L’augmentation du pouvoir d’achat pour qui ? Le besancenisme, variante people du trotskisme de papa, prospère. Il faut dire qu’en 20 ans la part des salaires dans le produit intérieur brut français a baissé de 9,3%. Ce qui correspond à plus de 100 milliards d’Euros en partie transféré vers le capital, idem vers les actionnaires. Autrement dit, on peut remettre à l’ordre du jour la théorie thorézienne de la paupérisation relative. Jacky Fayolle ( ancien directeur de l’institut de recherche économiques et sociales –IRES ) calcule que sur un PIB de la France de 1800 milliards d’euros « il y a 120 à 170 milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital, d’après ce même auteur « de tels ordres de grandeurs traduisent des déformations structurelles, pas seulement de l’économie, mais de la société », qui résultent « De tout un ensemble de facteurs, le poids du chômage, les politiques économiques, les changements de gouvernances des entreprises depuis une vingtaine d’années ». Citons à titre comparatif : Trou de la sécurité sociale : 12 milliards, déficit des retraites 5 milliards. En 1987, naissance du CAC 40 avec un indice 1000, indice le 11 décembre 2007, 5671 points : + 470 % (chiffres cités dans l’article de Ruffin). En bref c’est le passage du capitalisme managérial des trente glorieuses à un capitalisme usuraire caractérisé par le rôle des fonds de pensions. Face à cette évolution la première question qu’il faut se poser est : Ou va le travail Humain ? La réponse est simple les millionnaires toujours plus nombreux, s’arrachent les yachts les plus luxueux, et le haut de gamme de la production automobile voit sa production s’envoler. Exemple de pub dans le Figaro du vendredi 4 janvier, le Must, la Bentley GT speed : X : moteur W12, 6 litres de cylindrée, double turbo, 610 chevaux, 100 kilomètres heure atteint en 4,5 seconde pour une masse de 2350 kilos, vitesse maximum 326 kilomètres heure, 20 litres au cent en usage normal... Prix de base : 207 000 euros, freins céramiques en option : 15 000 euros. Une telle merveille mécanique n’aura d’autre usage que de montrer que son propriétaire appartient à la catégorie des gens qui se lèvent tôt selon la classification de Sarkozy. Une telle voiture fera tout au plus quelques dizaines de milliers de kilomètres, mieux vaut ne pas évaluer le prix du kilomètre parcouru. Que dire de l’énorme cavalerie des yachts qui servira tout juste à propulser le palace flottant de Monté Carlo à Cannes ? Citons pour ce qui est de l’automobile (qui doit en toute logique disparaître sous sa forme actuelle et comme véhicule privé), René Dumont dans l’utopie ou la mort 1974, page 65 : « Chaque auto que vous achetez, en général bien souvent avant d’avoir usé la précédente ( et on aurait pu la construire plus durable) représente autant d’acier en moins pour les charrues des paysans tropicaux, pourtant si nécessaire pour soulager leur peine et accroître leur productivité en remplaçant leurs araires et leurs houes. Pendant chaque voyage plus ou moins inutile ( il faut que j’aille à ma résidence secondaire pour tondre ma pelouse , soigner mon chat) qu’il aurait du reste été possible d’effectuer par un moyen de transport en commun, vous pourriez réfléchir au fait que vous contribuez à rendre cette planète irrespirable, que vous accroissez la misère du tiers monde, que vous gâchez de précieux litres d’or noir qui manqueront à vos descendants. Les Chinois seront en mesure de réclamer leur part de ressources rares, qu’ils ne gaspillent point, préservés de notre folie par leur pénurie et leur soucis de justice sociale et d’indépendance nationale ». La fin de la citation montre bien l’aveuglement
de Dumont homme de gauche sur le maoisme, mais nous sommes en 1974 et
l’essentiel du discours reste d’actualité. Ce saccage écologique majeur s’inscrit dans une situation planétaire qui a bien changé depuis 1974. Il est vrai le pétrole coule encore à flot, mais pour combien de temps ? Dès maintenant les pays les plus pauvres sont étranglés par la hausse du pétrole, des matières premières et des céréales. Il est indiscutable que cette production de luxe est totalement stérile sur le plan de l’utilité sociale, tout au plus permet-elle à notre président de la République et à ses favorites, de passer des vacances de milliardaires. On peut dire que c’est un crime écologique et un crime contre l’humanité ... Certes, il faut poser clairement l’impérieuse nécessité de redistribuer les richesses produites et s’interroger sur leur utilité sociale, mais les Français ont voté à 53 % pour Sarkozy , (ils auraient voté Royal , le résultat en dehors des vacances people aurait été le même ). Sarkozy leur a clairement expliqué, qu’il n’est pas le père Noël, donc pas de distribution, sinon de redistribution, « car les Français savent que les caisses sont vides ». En fait tout le monde est conscient que globalement Sarkozy propose d’aligner socialement la France sur l’Irlande, l’Angleterre ou les ex pays de l’EST, qui ont bénéficié de la dictature du prolétariat, pour faire plus de dumping social qu’eux, seule manière d’augmenter la compétitivité des entreprises « françaises » qui n’ont pas encore délocalisé. Reste la possibilité au SDF d’investir en bourse ? Quant à ceux qui se lève tôt et qui ont encore la chance d’être dans une entreprise qui n’a pas encore délocalisé, ils peuvent espérer de travailler plus et de gagner moins. Perspective inévitable à plus ou moins long terme si l’on tient compte que la crise écologique va s’inviter en économie.
Quel peut-être le sens d’une économie écologiste ? Dans l’état actuel des choses, sur le plans des faits, notre analyse économique n’a aucune raison de différer de celle de l’ultra gauche, exemple l’année écoulée à vu une augmentation de 22% du prix de location des appartements ... Par contre deux impostures gauchistes sont à dénoncer. D’une part il est impossible au niveau hexagonal de bouleverser unilatéralement les règles du jeu financier international. Quand bien même nous pouvons envisager dès maintenant de favoriser une économie en marge des grandes sociétés, notamment automobiles, et favoriser à fond l’écologisation du parc immobilier français ? Seule l’Europe Unie pourrait peut être avoir un poids suffisant pour essayer de réguler le chaos économique actuel installé par les groupes financiers internationaux au service de la politique d’empire des USA et de ses vassaux européens . Tous ces gens sont contre l’Europe telle qu’elle est ( libérale) et rêvent sans doute d’une Europe peu ou prou bolchevique contrôlée politiquement par eux. D’autre part il n’est pas douteux que l’effondrement des écosystèmes s’accélère à un rythme vertigineux. Or actuellement les effets de cet effondrement en cours n’affectent pas encore la productivité du travail, ce qui permet la poursuite de la croissance mondiale. Cependant le baril à cent dollars, même si son prix peut encore fluctuer, annonce la fin du pactole énergétique pétrolier et conséquemment la fin programmée de la forte productivité du travail humain privé d’une partie de ses esclaves mécaniques, donc la fin programmée de la croissance. On reste d’ailleurs étonné, au sens fort du terme de penser qu’un être doué de raison puisse croire à une croissance continue dans un monde fini. Or qui envisage sérieusement la décroissance ? La raison sinon la lucidité devrait obliger tous ceux qui parlent en notre nom, qu’ils soient politiciens, religieux, économistes, à prendre au moins en compte que le pétrole va disparaître à court terme. Apparemment cela n’affecte guère leur certitude croissancisme. Curieusement tout le monde admet pourtant avec le GIEC que la France devrait d’ici 2050 diminuer par quatre ses rejets de CO2, si on veut éviter la catastrophe climatique. Comment dans ces conditions oser de parler de croissance quantitative possible en divisant par quatre notre consommation énergétique fossile ? De l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les Verts, nous avons à faire à des imposteurs, des inconscients démagogues, qui tirent un trait sur ces évidences et trompent les populations. Ce qui domine chez les environnementalistes de droite ou de gauche, c’est un discours mensonger sur les énergies renouvelables qui pourraient remplacer les énergies fossiles et nucléaires. Heureusement pour la survie si survie il y a de la planète qu’il n’en est rien. Totalement habités par le mythe judéo chrétien anthropocentriste, tous ce gens refusent d’appliquer à l’homme les lois de l’écologie, mais de plus ils s’interdisent d’énoncer cette évidence que pour diminuer l’empreinte écologique de l’homme il faut à la fois diminuer la consommation des pays riches et diminuer le nombre des hommes. Athés, accommodant le prophète à toutes les sauces pour prouver qu’ils sont « libres », intégristes assassins d’avorteur, tous prennent pour argent comptant l’ancien testament : Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit : "soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre. Vous inspirerez désormais la crainte et la terreur à toutes les bêtes de la terre et à tous les oiseaux du ciel ; tous les animaux qui se meuvent sur terre et tous les poissons de la mère sont livrés en votre pouvoir ; Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture au même titre que les légumes et les plantes : je vous donne tout cela" (Ancien testament ,Genèse ). Et qui doute dans la population que dieu créa l’homme à son image ? Navrés mes fréres et soeurs, les écologistes ne peuvent pas vous promettre des lendemains qui chantent et demain risque fort d’être un monstre qui nous guette. Ceci pour dire qu’il est impossible de dissocier l’économie du reste, de l’ensemble des idéologies et des croyances qui justifient notre civilisation de consommation. Nous ne pouvons cependant pas nous dispenser de porter un jugement sur l’économie actuelle. Bien entendu il nous faut d’abord dénoncer le gaspillage épouvantable des couches les plus privilégiées, cela nous pouvons le faire avec les gauchistes, mais dire aux syndiqués qu’il leur faudrait dès maintenant partager la pénurie avec les plus pauvres de la planète, c’est une autre histoire . Qui osera leur dire qu’il leur faudra probablement renoncer à leur voiture ( 20% d’habitants des pays riches possèdent 87% des véhicules circulant dans le monde, contre 1% pour les 20 % des plus pauvres ). En plus trivial et essentiel , quid de notre papier hygiénique et de nos couche-culottes pour nos bébés et nos alzheimers ... (20% des habitants des pays riches consomment 84 % du papier utilisé dans le monde, contre moins de 1% pour les 20% les plus pauvres. Quel pouvoir osera remettre en cause la publicité qui bourre nos boîtes à lettres ? Il nous faut certes suivre les péripéties de notre système financier de plus en plus virtuel, et essayer de prévoir l’impact de la gigantesque escroquerie des subprimes sur l’économie réelle, tenir compte du rôle des fonds souverains chinois ou indous. Qui est propriétaires de quoi. Tout cela est certes important sinon amusant. Mais en tant qu’écologiste il serait sans doute souhaitable de nous interroger sur le devenir du capitalisme. Depuis l’avènement de la production de masse industrielle, l’économie capitaliste uniquement fondée sur la maximisation du profit à court terme a fonctionné malgré les crises et l’augmentation des inégalités relatives dans un contexte de croissance. Que va-t-il se passer dans la phase de transition vers la décroissance ? Pas un économiste autorisé par les médias contrôlés par les Murdoch et les Rothschild envisage une possible décroissance. Nous sommes devant un trou noir et il serait sans doute souhaitable d’esquisser une tentative d’analyse de la capacité du système marchand actuel à s’adapter à cette décroissance inscrite dans les faits. On ne peut pas dire que les Serge Latouche et autres, ont une claire conscience du problème , cf petit traité de la décroissance sereine... et je crains que le groupe économie du MEI n’ait pas les forces nécessaires d’aborder cette question d’une manière sérieuse. Personnellement je reste persuadé qu’il nous faut accompagner d’une manière critique jusqu’à la crise finale les grands secteurs productifs actuel, ceci dans le contexte de la mondialisation. Peut-on demander aujourd’hui d’arrêter la production de l’A 380 ? Soutenir l’industrie nucléaire française, car je ne vois pas comment éolien et photovoltaique pourraient alimenter en énergie les concentrations humaines des gigantesques mégapoles qui vont être asphyxiées par la disparition du pétrole, et que parallèlement le pouvoir politique s’attaque à la consommation énergétique de notre parc immobilier, ( 40% DE NOTRE CONSOMMATION D’ENERGIE FOSSILE ). Sur ce point cela va correspondre à une augmentation du prix des logements et donc à une baisse du pouvoir d’achat. Il faut également révolutionner les déplacements, moins vite, moins loin, moins souvent comme l’écrit Cochet. On peut faire en dehors des grandes considérations théoriques, beaucoup de propositions concrètes ... |