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6. "Pot pourri".
6 - 1. L'Indouisme.
6 - 2. Précisions sur le judaïsme.
6 - 3. Les "cultes opportunistes" ; judaïsme, jainisme,
sikhisme, alaouites de Syrie, chrétiens d'Orient.
6 - 4. La galerie des personnages de rédempteurs
; Bouddha, Mithra, le Christ, et l'apparition du personnage de type inverse
: Mahomet, et de l'islam, ou un phénomène de restauration
politique, de réaction, de régression historique absolue
et radicale. Les deux plus récentes idéologies de la soumission
modernes : les religions marxiste et sioniste.
6 - 5. Un extrême dans l'horreur, présenté
par la propagande de la CIA, comme idyllique, le Tibet, l'ordre bouddhiste
lamaïste, le Dalaï Lama.
6 - 6. Lien vers un enregistrement de deux messages laissés sur
le répondeur de l'auteur de cette page Internet, de la part de
deux religieux, l'un juif, l'autre musulman, message délirants
d'insultes, mettant au jour la réalité du personnage du
religieux (en cours de fabrication technique, au 22 mars 2008).
6 - 1. L'indouisme.
Les fondements de l'indouisme sont les plus clairs
et simples de tous ceux des religions.
Grâce à la perfection originelle
de ses fondements religieux, la société indienne a connu
une inégalée stabilité depuis cinq milliers d'années.
L'ordre social y est immuable. Y règne
un ordre divin.
Les textes sacrés de l'Inde, exposent que
la société humaine a été créée
à l'image du corps humain. La tête domine le reste du corps,
la tête symbolisant la caste des prêtres.
Viennent ensuite les mains, qui symbolisent la
caste des guerriers.
Pour terminer, viennent les pieds, lesquels obéissent
aux deux premières castes. Les pieds symbolisent les paysans et
les artisans.
L'idéologie religieuse indienne, dont on
imprègne les esprits de la population, inculque que le bon respect
de cet ordre social rend possible la progression sociale, la promotion
individuelle, soit le passage d'une caste inférieure à une
caste supérieure, "après la mort". Le système
de subjugation des esprits indiens est fondé sur la croyance en
la réincarnation.
Ceux qui enfreignent l'ordre divin, qui n'est
que l'ordre social, par contre, se réincarnent à un niveau
social inférieur, jusqu'au niveau des hors castes, niveau qui constitue
l'enfer des indiens.
L'ordre socio religieux indien prône ouvertement
que le bien est l'inégalité, et qu'agir, faire le bien,
consiste à agir selon les règles de l'ordre inégalitaire,
soit perpétuer l'inégalité, s'inscrire dans un système
d'oppression, autrement dit et plus directement, soi-même opprimer
et exploiter autrui, ou accepter d'être opprimer et d'être
exploité, cela sans se révolter.
Le mal est assimilé ouvertement au non
respect de l'ordre inégalitaire, à la révolte, à
la contestation de l'ordre socio religieux inégalitaire.
6 - 2. Précisions sur le judaïsme.
Le judaïsme n'est qu'une copie des cultes
mésopotamiens.
Le judaïsme est apparu très tardivement,
par rapport à l'histoire générale des religions.
La toute première trace de son existence
se situe environ 300 ans avant Jésus Christ. Il s'agit d'un document
écrit en grec, trouvé dans la partie grecque de la ville
d'Alexandrie en Egypte (partie qui a disparue, submergée par la
mer). Ce document est nommé "bible des septante".
Le judaïsme a très probablement été
créé et mis en place un siècle avant, soit environ
400 ans avant Jésus Christ, et non pas comme la Torah ou la Bible
le racontent, 1500 anc avant. Il n'existe aucune trace réelle archéologique,
de peuple juif en palestine, durant cette période de 1500 ans.
6 - 3. Les cultes minoritaires, ou "cultes
opportunistes" ; judaïsme, alaouites de Syrie (fraction locale
du chiisme), jainisme, sikhisme, chrétiens d'Orient.
Ces cultes apparaissent au sein de cultes de masse,
et sont réservés à un nombre restreint de sectateurs,
qui se considèrent comme une élite.
Ils prospèrent grâce à l'existence
d'une masse d'individus maintenus divisée par le culte majoritaire
au sein duquel ces cultes minoritaires coexistent. Ils ne peuvent exister
isolés. En ce sens, les cultes minoritaires, ou "cultes opportuniste",
sont comme des parasites des cultes majoritaires.
Ils tirent leur force de l'inverse de la division
qui est imposée aux individus formant le culte majoritaire, soit
par l'établissement entre leurs membres, d'un liens de solidarisation
extrême.
Ainsi, ils garantissent la réussite sociale
et la promotion de leurs membres, qui sont avantagés du fait de
l'entraide qui existe au sein de leur groupe, par rapport à l'isolement
relatif dans lequel vivent les membres du culte majoritaire.
L'idéologie, la justification intellectuelle
de tous ces "cultes opportunistes", est du même type,
c'est à dire élitiste. Leurs membres sont censés
êtres parfaits par rapport aux non membres. Ils se considèrent
comme des sortes d'élus par dieux, encadrés par une morale
rigoriste, respectant de façon extrémiste des modes d'êtres
très contraignants.
Le sikhisme est un dérivé de l'islam,
et est apparu environ 1600 ans après Jésus Christ, en Inde.
Ses membres sont quasiment tous des commerçants et des financiers.
Le sikhisme prône une extrême rigidité morale, ce qui
n'empêche pas, bien au contraire, que ses membres s'occupent à
des activités totalement incompatibles avec le respect d'autrui,
tel le commerce, soit la recherche exclusive du profit, soit le vol légal.
Le jainisme est supposé être la plus
ancienne religion indienne. Cette religion opportuniste prône le
rejet des richesses matérielles, c'est pourquoi ses membres occupent
des positions de tête dans tous les domaines sociaux (économie,
politique ...).
Le judaïsme est sans conteste un dérivé
du culte de Mésopotamie, et a étendu la notion mésopotamienne
de roi divin, en l'élargissant, à population divine.
Les alaouites de Syrie sont une fraction minoritaire
de l'islam, particulièrement du chiisme, et occupent sur un espace
géographique très localisé, la Syrie, l'intégralité
des postes de commande.
Les chrétiens d'orient, sont de même
une fraction minoritaire au sein des musulmans, et occupent de même
quasiment tous des positions privilégiées, partout dans
le monde.
Tels les maladies dites opportunistes, dont le
SIDA est la plus connue, ces religions prospèrent grâce à
l'affaiblissement général de la population commune par la
division entre ses membres qui est entretenue par le pouvoir central sur
elle, de façon à interdire sa rébellion.
Ces cultes opportunistes, minoritaires ne peuvent
exister qu'au sein d'une population affaiblie. Ils ne peuvent exister
de façon indépendante, autonome. Ils se nourrissent de la
maladie ambiante entretenue par le pouvoir central sur la masse commune.
6 - 4. La galerie des personnages de rédempteurs
; Bouddha, Mithra, le Christ, et l'apparition du personnage de type inverse
: Mahomet, et de l'islam, ou un phénomène de restauration
politique, de réaction, de régression historique absolue
et radicale. Les deux plus récentes idéologies de la soumission
modernes : les religions marxiste et sioniste.
Le Bouddha signe le début des apparitions
du personnage religieux du type "rédempteur".
Le personnage du "rédempteur"
apparaît sur le tard, alors sans doute que l'effet de l'idéologie
religieuse inégalitaire commence à devenir moins opérant
sur la masse, dont les castes au pouvoir, guerrière, religieuse
et marchande, pressentent les prémisses de la révolte.
L'idéologie religieuse "rédemptrice"
trouve sa place dans la succession idéologique globale religieuse,
visant à inculquer et à maintenir dans la soumission la
masse. L'idéologie "rédemptrice" vient en complément
de l'idéologie générale religieuse visant la soumission
de la masse. Elle complète, boucle, améliore cette idéologie
de la soumission, et de l'inégalité, de l'exploitation de
la masse par une minorité.
Le premier personnage de la série des rédempteurs
est le Bouddha (500 avant Jésus Christ, nord de l'Inde sur les
contreforts de l'Himalaya, famille princière). Ce personnage est
inspiré d'un personnage réel, ou entièrement construit
à partir de rien, totalement virtuel, comme le sont sans incertitude
possible, ses deux successeurs, Mithra l'iranien, apparu 200 ans avant
Jésus Christ, qui a donné le modèle du dernier, Jésus
Christ, plus que copié, entièrement décalqué
sur le personnage de Mithra.
Dans tous les cas, ces personnages sont les porteurs
d'une idéologie visant la soumission de la masse, idéologie
de remplacement de l'idéologie ancienne, que la classe au pouvoir
pressent devenir peu à peu inopérante.
L'idéologie rédemptrice prône
l'égalité au sein d'un ordre social fondé sur l'inégalité,
mais c'est là où est le vice intellectuel, sans remettre
concrètement, ici et maintenant, en question l'ordre social inégalitaire,
l'inégalité.
L'égalité dont il est question,
sera :
soit pour le bouddhisme, le fruit d'un travail
personnel, sur soi-même, d'une ascèse, qui ne doit pas déborder
de la sphère individuelle, et ne concerne surtout pas le cadre
public, politique, et qui existera après la fin du cucle des réincarnation,
dans un état nommé "nirvana",
soit dans le cas de "Mithra-Christ",
une égalité effective "après la mort",
avec une inversion de l'ordre social, les riches étant à
la plus basse place, les pauvres à la première.
Le christianisme apparaît comme une réforme
du judaïsme, comme un judaïsme adapté pour concerner
non plus une minorité supposée d'élite, mais une
masse de population mixte constituée de toutes les catégories
sociales et internationale, une population universelle.
Le communisme apparaît comme un christianisme
débarrassé de ses aspects transcendants, divins, surnaturels,
pour devenir purement matérialiste ; le paradis dans une vie après
la mort étant remplacé par les "lendemains qui chantent",
un "l'avenir glorieux", qu'on n'atteint évidement pas
plus que la vie après la mort, et l'ancienne caste au pourvoir
des guerriers, des marchands et des prêtres, étant remplacée
par une nouvelle, constitué de bureaucrates, d'idéologues
et des membres de la police politique.
Le personnage fondateur de l'islam, Mahomet, qui
de même que les personnages précédents (Bouddha et
Mithra-Christ) n'a même pas une existence réelle prouvée,
mais peut très bien n'être qu'un personnage fictif, symbolique,
représente la réaction de la classe au pouvoir, face à
la façade "libérale" des cultes traditionnels
réformés (bouddhisme et christianisme), façade jugée
trop libérale, trop tolérante, donc dangereuse, par la caste
au pouvoir dans le contexte de la péninsule arabique 600 ans après
Jésus Christ, sans doute particulièrement socialement arriéré,
traditionnaliste.
Le personnage de Mahomet et son idéologie
de la soumission, l'islam (d'ailleurs la signification de "islam",
est tout bonnement "soumission"), constitue une véritable
régression, à la source même de la création
du judaïsme, soit à l'époque de Sumer, de l'Epopée
du guerrier Gilgamesh, du roi guerrier omnipotent et dont il n'est même
pas question un instant de faire semblant de critiquer l'absolutisme,
même pour endormir la masse.
L'islam est la régression ultime dans la
soumission. Tout musulman n'existe que par la soumission. Chaque musulman
constitue un élément de la chaîne de la soumission.
L'islam affiche la soumission comme idéal
suprême, comme perfection, comme valeur, qualité indépassable,
et l'ordre inégalitaire comme le bonheur parfait.
L'islam récupère tout de même les bonnes recettes
du bouddhisme et du christianisme, dont celles de l'ascèse personnelle,
la vie après la mort et le paradis, ce qui permet de fanatiser
certains de ses membres pour obtenir le sacrifice "volontaire"
de leur vie.
L'idéal du régime politique sous
islam est la théocratie, telle qu'elle existe en Iran, ou au Maroc,
soit une sorte de régime féodal, féodalité
religieuse qui est assez bien illustrée par l'article relatif au
Tibet, qui clôt cette page Internet.
L'idéologie religieuse sioniste apparaît
dans cette généalogie des idéologies religieuses,
comme tenant à la fois de l'islam et du marxisme, parce que étant
à la fois une réforme matérialiste comme l'est le
marxisme par rapport au christianisme, et une réaction, une régression
absolue comme l'est l'islam face aux idéologies libérales
rédemptrices.
Le sionisme régresse au-delà même
du judaïsme, pour comme l'islam revenir à la source de la
création religieuse au Proche-Orient, à l'époque
du roi guerrier au pouvoir absolu, Gilgamesh.
Tout le monde se trompe au sujet du sionisme,
dans le mesure où tout le monde y voit un retour au judaïsme
du temps du royaume d'Israël.
Le sionisme est en réalité le jumeau
de l'islam. Le sionisme et l'islam sont une même régression
au temps du pouvoir totalitaire et sans limite, même de façade
comme le sont les fameux "droits de l'homme".
6 - 5. Un extrême dans l'horreur, présenté
par la propagande de la CIA, comme idyllique, le Tibet, l'ordre bouddhiste
lamaïste, le Dalaï Lama, la révélation publique
de ce qu'est une théocratie, de ce qu'est la religion (théocraties
actuelles : Vatican, Iran, Israël, Maroc).
Article paru sur le site http://www.toutsaufsarkozy.com
[Cet article suffit en lui-même, pour faire
comprendre ce qu'est le lamaïsme (une forme de bouddhisme), l'ancien
Tibet, soit la réalisation d'un état théocratique
absolue, soit ce qu'est la religion, ce qu'est le clergé, ce qu'est
un religieux. Le Tibet met en évidence, apporte à la lumière
du jour, ce qui ordinairement se dissimule derrière le sourire
de bienveillance du religieux.]
Michael Parenti, 20/03/2008.
Soyons sérieux! Rien à foutre du
Tibet et de son Lama...Pourquoi?
Le mythe du Tibet
L'histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l'Hindouisme
et celle de l'Islam sont fortement marquées par la violence. A
travers les âges, les religieux ont toujours invoqué un mandat
divin pour massacrer des infidèles, des hérétiques,
et même d'autres dévots au sein de leurs propres rangs. Certaines
personnes soutiennent que le Bouddhisme est différent, qu'il se
distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Certes,
pour certains praticiens à l'Ouest, le Bouddhisme est plus une
discipline spirituelle et psychologique qu'une théologie au sens
habituel. Il offre des techniques méditatives censées promouvoir
la lumière et l'harmonie en soi. Mais à l'instar de n'importe
quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être
appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi
en fonction du comportement effectif de ses partisans. Le bouddhisme est-il
une exception ?
Un regard sur l’histoire révèle que les organisations
bouddhistes ne se sont pas abstenues d’actes violents si caractéristiques
aux groupes religieux. Au Tibet, du début du dix-septième
siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle,
des sectes bouddhistes rivales se sont livrées à des affrontements
armés et à des exécutions sommaires. (1) Au vingtième
siècle, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée, au Japon,
et ailleurs, des Bouddhistes se sont battus aussi bien entre eux qu’avec
des non-bouddhistes. Au Sri Lanka, des batailles rangées au nom
du Bouddhisme font partie de l’histoire cingalaise. (2)
Il y a juste quelques années en Corée du Sud, des milliers
de moines de l’ordre bouddhiste Chogye se sont battus entre eux
à grand renfort de coup de poings, de pierres, de bombes incendiaires
et de gourdins, dans des batailles rangées qui ont duré
plusieurs semaines. Ils rivalisaient pour le contrôle de l’ordre,
le plus grand en Corée du Sud, avec un budget annuel de 9,2 millions
de dollars, auquel il faut ajouter des millions de dollars en biens immobiliers
ainsi que le privilège d’appointer 1.700 moines à
des devoirs divers. Les bagarres ont en partie détruit les principaux
sanctuaires bouddhistes et ont fait des dizaines de blessés parmi
les moines, dont certains sérieusement. Le public coréen
manifesta son dédain envers les deux camps, estimant que quelque
soit la clique de moines qui prendrait le contrôle, "elle utiliserait
les dons des fidèles pour acquérir des maisons luxueuses
et des voitures onéreuses". (3)
Mais qu’en était-il du Dalaï-lama et du Tibet qu’il
a présidé avant l’intervention chinoise en 1959 ?
Il est largement répandu par beaucoup de dévots bouddhistes
que l’ancien Tibet était un royaume consacré à
la spiritualité, exempt de styles de vie égoïstes,
de matérialisme vide et de vices corrupteurs qui infestent la société
industrialisée moderne. Les mass media occidentaux, les livres
de voyage, les romans et les films Hollywoodiens ont dépeint la
théocratie tibétaine comme un véritable Shangri-La
(paradis terrestre).
Le Dalaï-lama, lui-même, a affirmé que "l’influence
pénétrante du Bouddhisme" au Tibet, "au milieu
des espaces grand ouverts d’un environnement non corrompu a eu pour
effet de produire une société consacrée à
la paix et à l’harmonie. Nous jouissions de la liberté
et du contentement." (4) Une lecture de l’histoire du Tibet
suggère une image différente. Au treizième siècle,
l’Empereur Kublai Khan a créé le premier Grand Lama,
qui devait présider tous les autres lamas à l’instar
d’un pape qui préside ses évêques. Plusieurs
siècles plus tard, l’Empereur de Chine a envoyé une
armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux
de 25 ans, qui s’est alors donné le titre de Dalaï (Océan)
lama, dirigeant de tout le Tibet. C’est tout à fait une ironie
de l’histoire : le premier Dalaï-lama a été installé
par une armée chinoise.
Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisit
les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte
et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient
en désaccord avec sa revendication à la divinité.
Le Dalaï-lama qui lui a succédé a poursuivi une vie
sybaritique, jouissant de la compagnie de beaucoup de maîtresses,
faisant la fête avec des amis, et agissant entre autres façons
considérées inconvenantes pour une divinité incarnée.
Pour cela, il fut éliminé par ses prêtres. Durant
170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-lama
ont été assassinés par leurs grands prêtres
ou par d’autres courtisans. (5)
Shangri-La (pour Seigneurs et Lamas)
Les religions ont eu un rapport étroit non seulement avec la violence
mais aussi avec l’exploitation économique. En effet, c’est
souvent l’exploitation économique qui nécessite la
violence. Tel était le cas avec la théocratie tibétaine.
Jusque 1959, quand le Dalaï-lama a fini de présider le Tibet,
la plupart de la terre arable était toujours organisée en
domaines seigneuriaux travaillés par des serfs. Même un auteur
sympathisant du vieil ordre admet que "bon nombre de domaines ont
appartenu aux monastères et la plupart d’entre eux ont amassé
d’immenses richesses.... De plus, certains moines et lamas individuellement
ont pu accumuler une grande richesse par la participation active dans
le commerce et le prêt d’argent." (6) Le monastère
de Drepung était un des plus grands propriétaires terriens
dans le monde, avec ses 185 manoirs, 25.000 serfs, 300 grands pâturages
et 16.000 bergers. La richesse des monastères est allée
aux lamas ayant le grade le plus élevé, beaucoup d’entre
eux étant les rejetons de familles aristocratiques.
Les leaders séculiers firent aussi bien. Un exemple notable était
le commandant en chef de l’armée tibétaine, qui possédait
4.000 kilomètres carrés de terre et 3.500 serfs. Il était
aussi un membre du Cabinet intime du Dalaï-lama.7 Le vieux Tibet
a été faussement représenté par certains de
ses admirateurs Occidentaux comme "une nation qui n’a exigé
aucune police parce que ses gens ont volontairement observé les
lois du karma." (8) En fait, il avait une armée professionnelle,
bien que petite, qui a servi comme une gendarmerie en faveur des propriétaires
pour maintenir l’ordre et traquer des serfs fugitifs.
De jeunes garçons tibétains ont été régulièrement
enlevés à leurs familles et emmenés dans les monastères
pour être formés comme moines. Une fois là, ils étaient
internés à vie. Tashì-Tsering, un moine, rapporte
qu’il était courant que des enfants de paysans soient sexuellement
maltraités dans les monastères. Lui-même était
une victime de viol répété à partir de l’âge
de neuf ans. (9) Les domaines monastiques enrôlèrent de force
des enfants de paysans aux fins de servitude perpétuelle comme
domestiques, danseurs et soldats.
Dans le vieux Tibet, il y avait un petit nombre de fermiers qui subsistaient
comme une sorte de paysannerie libre, et, peut-être, en plus, 10.000
personnes qui composaient la classe moyenne constituée des familles
de marchands, de commerçants et de petits négociants. Des
milliers d’autres étaient des mendiants. Une petite minorité
était des esclaves, la plupart du temps des domestiques qui ne
possédaient rien. Leur descendance naissait dans l’esclavage.
(10) La plus grande partie de la population rurale - environ 700.000 sur
une population totale évaluée à 1.250.000 - était
des serfs. Les serfs et d’autres paysans vivaient généralement
un peu mieux que les esclaves. Ils n’avaient pas de scolarité
ni de soins médicaux. Ils passaient la plupart de leur temps à
peiner pour les lamas de haut rang, ou pour une aristocratie foncière
séculière. Leurs maîtres leur disaient quelle culture
produire et quels animaux élever. Ils ne pouvaient pas se marier
sans le consentement de leur seigneur ou lama. Et ils pouvaient facilement
être séparé de leur famille s’il plaisait au
propriétaire de les envoyer travailler dans un endroit éloigné.
(11)
Une femme de 22 ans, elle-même une serve fugitive rapporte : "De
jolies filles de serfs étaient habituellement emmenées par
le propriétaire comme domestiques de maison et utilisées
comme il le souhaitait". Elles "étaient juste des esclaves
sans droits". (12) Les serfs devaient avoir une permission pour tous
leurs déplacements. Les propriétaires terriens avaient l’autorité
légale pour capturer ceux qui essayaient de fuir. Un serf fugitif
de 24 ans a accueilli l’intervention chinoise comme "une libération".
Il affirmait que pendant le temps où il était un serf, il
était soumis à un travail dur incessant, à la faim
et au froid, incapable de lire ou d’écrire et ne sachant
rien du tout. Après sa troisième tentative de fuite ratée,
il fût impitoyablement battu par les hommes du propriétaire
terrien jusqu’à ce que le sang lui coule du nez et de la
bouche ; puis, ils ont versé de l’alcool et de la soude caustique
sur les blessures pour augmenter la douleur. (13)
Les serfs étaient dans l’obligation de travailler à
vie la terre du seigneur - ou la terre du monastère - sans être
payés, de réparer les maisons du seigneur, de transporter
sa récolte et de rassembler son bois de chauffage. Ils étaient
aussi supposés fournir les animaux de transport et le transport
sur demande. (14) Ils étaient taxés sur le mariage, taxé
sur la naissance de chaque enfant et sur chaque mort dans la famille.
Ils étaient taxés sur la plantation d’un nouvel arbre
dans leur terrain et sur la possession d’animaux. Il y avait des
impôts pour les festivals religieux, pour le chant, la danse, le
tambourinage et la sonnerie de cloche. Les gens étaient taxés
quand ils étaient envoyés en prison et quand ils en sortaient.
Ceux qui ne pouvaient pas trouver de travail étaient taxés
pour être sans emploi et s’ils allaient dans un autre village
à la recherche de travail, ils devaient payer un impôt de
passage. Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères
leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt
de 20 à 50 pour cent. Certaines dettes étaient passées
du père au fils et au petit-fils. Les débiteurs qui ne pouvaient
pas honorer leurs obligations risquaient d’être réduits
en esclavage, parfois pour le reste de leur vie. (15)
Les enseignements religieux de la théocratie soutenaient cet ordre
de classe. Le pauvre et l’affligé apprenaient qu’ils
devaient supporter leurs ennuis à cause de leurs mauvaises manières
dans des vies précédentes. Donc, ils devaient accepter la
misère de leur existence présente comme une rédemption
karmique et en prévision de ce que leur sort s’améliorerait
une fois réincarné. Le riche et le puissant, bien sûr,
considéraient leur bonne fortune comme une récompense, et
une preuve tangible de leur vertu dans les vies passées et présentes.
Torture et Mutilation
Au Tibet du Dalaï-lama, la torture et la mutilation - incluant l’énucléation,
l’arrachage de la langue, le sectionnement du tendon du jarret et
l’amputation - étaient des punitions favorites infligées
aux serfs fugitifs et aux voleurs. En voyageant à travers le Tibet
dans les années 1960, Stuart et Roma Gelder ont interviewé
un ancien serf, Tsereh Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant
à un monastère. Pour cela, il a eu les yeux énucléés
et la main mutilée afin de ne plus pouvoir l’utiliser. Il
explique qu’il n’est plus un Bouddhiste : "quand un saint
lama leur a dit de m’aveugler, j’ai pensé qu’il
n’y avait rien de bon dans la religion". (16) Bien qu’il
était contraire aux enseignements bouddhistes de prendre la vie
humaine, quelques contrevenants étaient sévèrement
fouettés et ensuite "abandonnés à Dieu"
dans la nuit glaciale pour y mourir. "Les parallèles entre
le Tibet et l’Europe médiévale sont saisissantes",
conclut Tom Grunfeld dans son livre sur le Tibet. (17)
En 1959, Anna Louise Strong a visité une exposition d’équipement
de torture qui avait été utilisé par les suzerains
tibétains. Il y avait des menottes de toutes les tailles, y compris
de petites pour des enfants, et des instruments pour couper le nez et
les oreilles, pour énucléer les yeux et pour briser les
mains. Il y avait des instruments pour couper les rotules et les talons,
ou paralyser les jambes. Il y avait des fers chauds, des fouets et des
instruments spéciaux pour éviscérer. (18)
L’exposition a présenté des photographies et les témoignages
des victimes qui avaient été aveuglées ou estropiées
ou subi des amputations pour raison de vol. Il y avait le berger dont
le maître lui devait un remboursement en yuan et du blé,
mais a refusé de payer. Alors, il a pris une des vaches du maître
; pour cela, il eut les mains coupées. Un autre berger qui s’est
opposé à ce que sa femme lui soit prise par son seigneur
a eu les mains broyées. Il y avait les images d’activistes
communistes dont le nez et la lèvre supérieure ont été
coupées et celles d’une femme qui a été violée,
et puis, dont le nez a été coupé en tranches. (19)
D’anciens visiteurs du Tibet commentent le despotisme théocratique.
En 1895, un anglais, le docteur A. L. Waddell, a écrit que la population
était sous la "tyrannie intolérable de moines"
et les superstitions diaboliques qu’ils avaient fabriquées
pour terroriser les gens. En 1904, Perceval Landon a décrit l’autorité
du Dalaï-lama comme "une machine d’oppression". À
peu près au même moment, un autre voyageur anglais, le Capitaine
W.F.T. O’Connor, a observé que "les grands propriétaires
terriens et les prêtres .. exercent chacun dans leur domaine respectif
un pouvoir despotique sans aucun appel", tandis que les gens sont
"opprimés par une fabrique de prêtres et de monachisme
des plus monstrueuses". Les dirigeants tibétains ont "inventé
des légendes dégradantes et ont stimulé un esprit
de superstition" parmi le peuple. En 1937, un autre visiteur, Spencer
Chapman, a écrit, "le moine lamaïste ne passe pas son
temps à administrer les gens ou à les éduquer….
Le mendiant sur le bord de la route n’est rien pour le moine. La
connaissance est la prérogative jalousement gardée des monastères
et est utilisée pour augmenter leur influence et leur richesse."
(20)
Occupation et révolte
Les communistes chinois ont occupé le Tibet en 1951, revendiquant
la souveraineté sur ce pays. Le traité de 1951 prévoyait
l’autonomie apparente sous l’autorité du Dalaï-lama,
mais confiait à la Chine le contrôle militaire et le droit
exclusif de conduire les relations avec l’étranger. Les Chinois
disposaient aussi d’un rôle direct dans l’administration
interne "pour promouvoir des réformes sociales". D’abord,
ils réformèrent lentement, comptant surtout sur la persuasion
comme tentative pour effectuer le changement. Parmi les premières
réformes qu’ils ont appliquées, il y avait la réduction
des taux d’intérêt usuraires et la construction de
quelques hôpitaux et de routes. "Contrairement à la
croyance populaire à l’Ouest", écrit un observateur,
les Chinois "prirent soin de montrer du respect pour la culture et
la religion tibétaines". Aucune propriété aristocratique
ou monastique n’a été confisquée, et les seigneurs
féodaux continuèrent à régner sur les paysans
qui leur étaient héréditairement attachés."
(21)
Les seigneurs et les lamas tibétains avaient vu les Chinois aller
et venir au cours des siècles et avaient joui de bonnes relations
avec le Generalissimo Chiang Kaishek et son pouvoir réactionnaire
sur la Chine avec le Kuomintang. (22) L’approbation du gouvernement
Kuomintang était nécessaire pour valider le choix du Dalaï-lama
et du Panchen Lama. Quand le jeune Dalaï-lama a été
installé à Lhassa, c’était avec une escorte
armée des troupes chinoises et un ministre chinois conformément
à la tradition vieille de plusieurs siècles. Ce qui contrariait
les seigneurs et lamas tibétains, c’était que ces
derniers chinois étaient des communistes. C’était
seulement une question de temps, ils en étaient sûrs, avant
que les Communistes ne commencent à imposer leurs solutions collectivistes
égalitaires au Tibet.
En 1956-57, des bandes armées tibétaines tendirent une embuscade
à des convois de l’Armée Populaire de Libération
chinoise. Le soulèvement reçut un appui important de la
Central Intelligence Agency américaine (C.I.A.), comprenant un
entraînement militaire, des camps d’appui au Népal
et de nombreux ponts aériens. (23) Pendant ce temps, aux Etats-Unis,
la Société américaine pour une Asie libre, un front
de la C.I.A., avait énergiquement fait la publicité de la
cause de la résistance tibétaine avec le frère aîné
du Dalaï-lama, Thubtan Norbu, qui jouât un rôle actif
dans ce groupe. Le second frère aîné du Dalaï-lama,
Gyalo Thondup, mis sur pied une opération de renseignements avec
la C.I.A. en 1951. Il remit ça plus tard dans une unité
de guérilla entraînée par la C.I.A. dont les recrues
furent parachutées à nouveau au Tibet. (24)
Beaucoup de commandos et d’agents tibétains que la C.I.A.
avait déposé dans le pays étaient les chefs de clans
aristocratiques ou les fils des chefs. Pour nonante pour cent d’entre
eux, on n’en entendit jamais plus parler, selon un rapport de la
C.I.A. elle-même, signifiant en cela qu’ils avaient probablement
étaient capturés ou tués. (25) "Beaucoup de
lamas et de membres séculiers de l’élite et le gros
de l’armée tibétaine ont rejoint le soulèvement,
mais, en général, la population ne l’a pas fait, ce
qui entraîna son échec", écrit Hugh Deane. (26)
Dans leur livre sur le Tibet, Ginsburg et Mathos arrivent à une
conclusion semblable : "Autant qu’il peut être vérifié,
la plupart du peuple de Lhassa et de la campagne attenante ne rejoignis
pas le combat contre les Chinois, aussi bien quand il commença
qu’au cours de son déroulement." (27) Finalement, la
résistance s’effondra.
Les communistes entrent
Quels que furent les maux et les nouvelles oppressions introduits par
les chinois au Tibet après 1959, ils ont supprimé l’esclavage
et le système de servage de travail impayé et mirent un
terme aux flagellations, aux mutilations et aux amputations comme méthodes
de sanctions criminelles. Ils ont éliminé les nombreux impôts
écrasants, commencé des projets de grands travaux et ont
énormément réduit le chômage et la mendicité.
Ils ont instauré l’éducation laïque, brisant
ainsi le monopole de l’éducation des monastères. Ils
ont mis en place la distribution d’eau courante et d’électricité
dans Lhassa. (28)
Heinrich Harrer (il fut ultérieurement révélé
que Harrer avait été un sergent dans les SS d’Hitler)
a écrit un best-seller racontant ses expériences au Tibet
et qui a été montré dans un film populaire de Hollywood.
Il rapporta que les Tibétains qui ont résisté aux
Chinois "étaient principalement les nobles, les semi-nobles
et les lamas ; ils ont été punis en étant contraint
de devoir exécuter les tâches les plus humbles, comme travailler
sur des routes et des ponts. Ils furent encore plus humiliés par
le fait de devoir nettoyer la ville avant l’arrivée des touristes".
Ils ont aussi dû vivre dans un camp à l’origine réservé
aux mendiants et aux vagabonds. (29)
En 1961, les Chinois ont exproprié les propriétés
foncières tenues par les seigneurs et les lamas et ont réorganisé
les paysans en centaines de communes. Ils distribuèrent des centaines
de milliers d’acres à des fermiers locataires et à
des paysans sans terre. Les troupeaux qui appartenaient auparavant à
la noblesse ont été rendu à des collectifs de bergers
pauvres. Des améliorations ont été faites dans la
reproduction du bétail et des nouvelles variétés
de légumes et des nouvelles souches de blé et d’orge
ont été introduites ; avec des améliorations en matière
d’irrigation, tout cela aurait mené à une augmentation
de la production agraire. (30)
Beaucoup de paysans sont restés aussi religieux qu’avant,
donnant l’aumône au clergé. Mais les nombreux moines
qui avaient été enrôlés de force dans les ordres
religieux quand ils étaient enfants étaient maintenant libres
de renoncer à la vie monastique, ce que des milliers ont fait,
particulièrement les plus jeunes. Le clergé restant a vécu
sur des bourses modestes dispensées par le gouvernement et sur
le revenu supplémentaire gagné en officiant des services
de prière, des mariages et des obsèques. (31)
Tant le Dalaï-lama que son conseiller et frère le plus jeune,
Tendzin Choegyal, ont prétendu que "plus de 1,2 millions de
Tibétains sont morts en conséquence de l’occupation
chinoise." (32) Mais le recensement officiel de 1953 - six ans avant
les sévères mesures chinoises - a enregistré la population
entière résidant au Tibet au nombre de 1.274.000. (33) D’autres
comptes de recensement évaluent la population tibétaine
ethnique dans le pays à environ deux millions. Si les Chinois avaient
tué 1,2 millions de Tibétains au début des années
1960, alors des villes entières et d’importantes parties
de la campagne, en fait presque tout le Tibet, auraient été
dépeuplé, transformé en un champ de batailles parsemé
de camps de la mort et de charniers - dont nous n’avons vu aucune
preuve. Les minces forces armées chinoises présentes au
Tibet n’étaient pas assez importantes pour regrouper, pourchasser
et exterminer autant de personnes même si elles y avaient consacré
tout leur temps en ne faisant rien d’autre.
Les autorités chinoises reconnaissent "des erreurs",
particulièrement pendant la Révolution Culturelle en 1966-76
quand la persécution religieuse a atteint une haute vague tant
en Chine qu’au Tibet. Après le soulèvement à
la fin des années 1950, des milliers de Tibétains ont été
incarcérés. Pendant le Grand bond en avant, la collectivisation
obligatoire et l’agriculture de grain ont été imposées
à la paysannerie, parfois avec un effet désastreux. À
la fin des années 1970, la Chine a commencé à relâcher
le contrôle sur le Tibet "et a essayé de réparer
certains des dégâts provoqué pendant les deux décennies
précédentes." (34)
En 1980, le gouvernement chinois a amorcé des réformes censément
conçues pour accorder au Tibet un degré plus grand d’autonomie
et d’auto-administration. Les Tibétains seraient dès
lors autorisé à cultiver des parcelles privées, à
vendre leurs surplus de moisson, à décider eux-mêmes
quel produit cultiver et à garder des yaks et des moutons. La communication
avec le monde extérieur était de nouveau permise et les
contrôles aux frontières furent facilités pour permettre
aux Tibétains de visiter des parents exilés en Inde et au
Népal. (35)
Dans les années 1990, les Hans, le plus grand groupe ethnique comprenant
plus de 95 pour cent de la population énorme de la Chine, ont commencé
à se déplacer en nombre substantiel au Tibet et dans diverses
provinces occidentales. Dans les rues de Lhassa et de Shigatse, les signes
de la prééminence han sont aisément visibles. Les
Chinois dirigent les usines et beaucoup des magasins et des stands de
vente. De grands immeubles de bureaux et de grands centres commerciaux
ont été construits avec des fonds qui auraient été
mieux dépensés pour des usines de traitement d’eau
et des logements. Les cadres chinois au Tibet ont souvent considéré
leurs voisins tibétains comme arriérés et paresseux,
ayant besoin d’un développement économique et d’une
"éducation patriotique". Pendant les années 1990,
des employés du gouvernement tibétain soupçonnés
d’entretenir des sympathies nationalistes ont été
licenciés et des campagnes ont été lancées
pour discréditer le Dalaï-lama. Des Tibétains ont,
selon certaines sources, été arrêtés, emprisonnés
et soumis au travail obligatoire pour avoir mené des activités
séparatistes et s’être engagé dans "la
subversion" politique. Certaines des personnes appréhendées
ont été retenues en détention administrative sans
eau et alimentation adéquates, sans couvertures, sujettes à
des menaces, des coups et d’autres mauvais traitements. (36)
Les règlements de planning familial chinois permettent une limite
de trois enfants par familles tibétaines. (Pendant des années,
les familles hans étaient soumises à la limite de l’enfant
unique) Si un couple dépasse la limite, les enfants en excès
peuvent être interdits d’accès à la garderie
subventionnée, aux services médicaux, au logement et à
l’éducation. Ces pénalités ont été
appliquées de manière irrégulière et varièrent
selon le district. Par ailleurs, l’histoire, la culture et la religion
tibétaines sont négligées dans les écoles.
Les matériels pédagogiques, quoique traduits en tibétain,
se concentrent sur l’histoire et la culture chinoises. (37)
Élites, émigrés et la C.I.A.
Pour les lamas et les seigneurs riches, l’intervention communiste
était une calamité. La plupart d’entre eux se sont
enfuis à l’étranger, ainsi fît le Dalaï-lama
lui-même, qui a été aidé dans sa fuite par
la C.I.A. Certains ont découvert avec horreur qu’ils devraient
travailler pour vivre. Pourtant, pendant les années 1960, la communauté
tibétaine en exil a secrètement empoché 1,7 millions
de $ par an provenant de la C.I.A. selon des documents rendus publics
par le Département d’Etat en 1998. Une fois que ce fait a
été rendu public, l’organisation du Dalaï-lama
lui-même a publié une déclaration admettant qu’il
avait reçu des millions de dollars de la C.I.A. pendant les années
1960 pour envoyer des escadrons armés d’exilés au
Tibet pour saper la révolution maoïste. Le revenu annuel du
Dalaï-lama dispensé par le C.I.A. était de 186.000
$. Les services secrets indiens l’ont aussi financé ainsi
que d’autres exilés tibétains. Il a refusé
de dire si lui ou ses frères travaillaient pour la C.I.A. L’agence
s’est aussi abstenue de faire des commentaires. (38)
En 1995, le News & Observer de Raleigh en Caroline du Nord, a publié
en couverture une photographie couleur montrant le Dalaï-lama recevant
l’accolade du sénateur Républicain réactionnaire
Jesse Helms, sous le titre "le Bouddhiste fascine le Héros
des droits religieux". (39) En avril 1999, avec Margareth Thatcher,
le Pape Jean Paul II et George Bush premier, le Dalaï-lama a lancé
un appel au gouvernement britannique afin qu’il libère Augusto
Pinochet, l’ancien dictateur fasciste du Chili et un client de longue
date de la C.I.A. et qui avait été appréhendé
alors qu’il était en visite en Angleterre. Il a vivement
recommandé que Pinochet ne soit pas forcé d’aller
en Espagne où il était requis par un juge espagnol pour
passer en justice pour des crimes contre l’humanité.
Aujourd’hui, surtout via la National Endowment for Democracy (NED)
et d’autres canaux qui sonnent plus respectablement que la C.I.A.,
le Congrès US continue d’allouer 2 millions de $ par an aux
Tibétains en Inde, plus quelques millions complémentaires
pour "des activités démocratiques" dans la communauté
d’exil tibétaine. Le Dalaï-lama obtient aussi de l’argent
du financier George Soros, qui dirige Radio Free Europe/Radio Liberty,
la radio créée par la C.I.A., ainsi que d’autres instituts.
(40)
La question de la culture
On nous a dit que quand le Dalaï-lama gouvernait le Tibet, le peuple
vivait dans une symbiose satisfaisante et tranquille avec leurs seigneurs
monastiques et séculiers, selon un ordre social fondé sur
une culture profondément spirituelle et non violente inspirée
par des enseignements religieux humains et pacifiques. La culture religieuse
tibétaine était le ciment social et le baume réconfortant
qui maintenaient les lamas riches et les paysans pauvres liés spirituellement
et … pour soutenir ces prosélytes qui considèrent
le vieux Tibet comme un modèle de pureté culturelle, un
paradis terrestre.
On peut se rappeler les images idéalisées de l’Europe
féodale présentées par des catholiques conservateurs
contemporains comme G. K. Chesterton et Hilaire Belloc. Pour eux, la chrétienté
médiévale était un monde de paysans satisfaits vivant
dans un lien spirituel profond avec leur Église, sous la protection
de leurs seigneurs. (41) A nouveau, nous sommes invités à
accepter une culture particulière selon ses propres canons, qui
signifie l’accepter tel qu’elle est présentée
par sa classe privilégiée, par ceux du sommet qui en ont
profité le plus. L’image du Shangri-La du Tibet n’a
pas plus de ressemblance avec la réalité historique que
ne l’a l’image idéalisée de l’Europe médiévale.
Quand il est vu dans toute son effroyable réalité, le vieux
Tibet confirme que la culture n’est absolument pas neutre. La culture
peut faire office de couverture de légitimation à une foule
de graves injustices, bénéficiant à une portion de
la population d’une société au grave détriment
d’autres segments de cette population. Dans le Tibet théocratique,
les intérêts dominants manipulaient la culture traditionnelle
pour consolider leur richesse et leur pouvoir. La théocratie assimilait
les pensées et les actions rebelles à des influences sataniques.
Elle propageait la supposition générale de la supériorité
du seigneur et de l’infériorité du paysan. Le riche
était représenté comme méritant sa belle vie
et le pauvre comme méritant sa misérable existence, le tout
codifié en enseignements à propos de la succession karmique
des vertus et des vices issus de vies passées et présenté
comme l’expression de la volonté de Dieu.
Il pourrait être dit que nous, citoyens du monde laïc moderne,
ne pouvons pas saisir les équations du bonheur et de la douleur,
le contentement et la coutume qui caractérisent des sociétés
plus traditionnellement spirituelles. Cela peut être vrai et cela
peut expliquer pourquoi certains d’entre nous idéalisent
de telles sociétés. Mais tout de même, un œil
énucléé est un œil énucléé,
une flagellation est une flagellation, et l’exploitation oppressante
des serfs et des esclaves est toujours une injustice de classe brutale
quels que soient ses emballages culturels. Il y a une différence
entre un lien spirituel et un esclavage humain, même quand tous
les deux existent côte à côte.
Bon nombre de Tibétains ordinaires souhaitent le retour du Dalaï-lama
dans leur pays mais il apparaît que relativement peu souhaite un
retour à l’ordre ancien qu’il représente. Une
histoire publiée en 1999 dans le "Washington Post" note
qu’il continue à être révéré au
Tibet, mais …
... peu de Tibétains accueilleraient un retour des clans aristocratiques
corrompus qui se sont enfuis avec lui en 1959, et cela comprend la plus
grande partie de ses conseillers. Beaucoup de fermiers tibétains,
par exemple, n’ont aucun intérêt à recéder
la terre qu’ils ont gagnée pendant la réforme agraire
que la Chine a imposée aux clans. Les anciens esclaves du Tibet
disent qu’ils, eux aussi, ne veulent pas que leurs anciens maîtres
reviennent au pouvoir.
"J’ai déjà vécu cette vie une fois auparavant",
a dit Wangchuk, un ancien esclave de 67 ans qui portait ses meilleurs
vêtements pour son pèlerinage annuel vers Shigatse, un des
sites les plus saints du Bouddhisme tibétain. Il a dit qu’il
vénérait le Dalaï-lama, mais a ajouté, "je
ne peux pas être libre sous le communisme chinois, mais je suis
dans de meilleures conditions que quand j’étais un esclave."
(42)
Kim Lewis qui a étudié les méthodes de guérison
avec un moine bouddhiste à Berkeley en Californie a eu l’occasion
de parler longuement avec plus d’une dizaine de femmes tibétaines
qui vivaient dans le bâtiment du moine. Quand elle demanda comment
elles se sentaient à l’idée de retourner dans leur
pays d’origine, le sentiment était unanimement négatif.
Au début, Lewis pensait que leur répugnance avait un rapport
avec l’occupation chinoise mais elles l’informèrent
vite qu’il en était tout autrement. Elles dirent qu’elles
étaient extrêmement reconnaissante "de ne pas avoir
du se marier à 4 ou 5 hommes, de ne pas devoir être enceinte
presque tout le temps", ou de devoir supporter des maladies sexuellement
transmissibles contractées par un mari errant. Les plus jeunes
femmes "étaient enchantées de recevoir une éducation
et ne voulaient absolument rien à voir avec une quelconque religion,
et se demandaient pourquoi les Américains étaient si naïfs".
Elles racontèrent les histoires des épreuves de leur grand-mère
avec des moines qui les utilisaient comme "épouses de sagesse",
leur disant "qu’elles gagneraient énormément
de mérites en fournissant les ‘moyens de l’éblouissement’
– après tout, Buddha avait besoin d’être avec
une femme pour atteindre l’illumination".
Les femmes interviewées par Lewis parlèrent avec amertume
au sujet de la confiscation de leurs jeunes garçons par les monastères
au Tibet. Quand un enfant criait après sa mère, il lui était
dit "Pourquoi la réclames-tu, elle t’a abandonné
– elle est juste une femme." Parmi les autres problèmes,
il y avait notamment "l’homosexualité endémique
dans la secte Gelugpa. Tout n’était pas parfait au Shangri-la",
opine Lewis." (43)
Les moines qui ont obtenu l’asile politique en Californie ont fait
une demande pour obtenir la sécurité sociale. Lewis, elle-même
une partisane pendant un temps, les a aidé pour les documents administratifs.
Elle observe qu’ils continuent à recevoir des chèques
de la sécurité sociale d’un montant de 550 à
700 dollars par mois avec Medicare et MediCal. En plus, les moines résident
sans payer de loyer dans d’agréables appartements équipés.
"Ils ne paient aucune charge, ils ont l’accès gratuit
à internet avec des ordinateurs mis à leur disposition,
ainsi que des fax, des téléphones fixes et portables et
la télévision câblée." En plus, ils reçoivent
un traitement mensuel de leur ordre. Et le centre dharma prend une collection
spéciale de ses membres (tous américains), distinct de leurs
devoirs de membres. Certains membres effectuent avec passion les tâches
ménagères pour les moines, notamment les courses chez l’épicier,
l’entretien de leurs appartements et leurs toilettes. Ces même
saints hommes "ne voient aucun problème à critiquer
l’obsession des Américains pour les choses matérielles".
(44)
Soutenir le renversement de la vieille théocratie féodale
par la Chine ne signifie pas applaudir à tout ce que fait l’autorité
chinoise au Tibet. Ce point est rarement compris par les adhérents
du Shangri-La aujourd’hui à l’Ouest.
L’inverse est aussi vrai. Dénoncer l’occupation chinoise
ne signifie pas que nous devons idéaliser l’ancien régime
féodal. Une complainte commune parmi les prosélytes bouddhistes
à l’Ouest est que la culture religieuse du Tibet est sapée
par l’occupation. Cela semble vraiment être le cas. Nombre
de monastères sont fermés et la théocratie est passée
dans l’histoire. Ce que je mets en doute ici est la nature soi-disant
admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d’avant
l’invasion. En bref, nous pouvons préconiser la liberté
religieuse et l’indépendance pour le Tibet sans devoir embrasser
la mythologie d’un Paradis Perdu.
Finalement, il devrait être noté que la critique posée
ici ne doit pas être considérée comme une attaque
personnelle contre le Dalaï-lama. Quel que soit ses associations
passées avec la C.I.A. et certains réactionnaires, il parle
souvent de paix, d’amour et de non-violence. Et il ne peut lui-même
être réellement blâmé pour les abus de l’ancien
régime, n’ayant que 15 ans quand il s’enfuit en exil.
En 1994, dans une interview avec Melvyn Goldstein, il dit en privé
qu’il était depuis sa jeunesse en faveur de la construction
d’écoles, "de machines" et de routes dans son pays.
Il prétend qu’il pensait que la corvée (travail forcé
non payé d’un serf au profit du seigneur) et certains impôts
imposés aux paysans étaient "extrêmement mauvais".
Et il n’aimait pas la façon dont les gens étaient
surchargés avec des vieilles dettes parfois transmises de génération
en génération. (45) En outre, il propose maintenant la démocratie
pour le Tibet, caractérisée par une constitution écrite,
une assemblée représentative et d’autres attributs
démocratiques essentiels. (46)
En 1996, le Dalaï-lama a fait un communiqué qui a du avoir
un effet dérangeant dans la communauté en exil. Il dit en
partie ceci :
De toutes les théories économiques modernes, le système
économique marxiste est fondé sur des principes moraux,
tandis que le capitalisme n’est fondé que sur le gain et
la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution
de la richesse sur une base égale et sur l’utilisation équitable
des moyens de production. Il est aussi concerné par le destin des
travailleurs - qui sont la majorité - aussi bien que par le destin
d’entre ceux qui sont défavorisés et dans le besoin,
et le marxisme se soucie des victimes de minorités exploitées.
Pour ces raisons, le système m’interpelle et il semble juste
... Je me considère moi-même comme demi-marxiste et demi-bouddhiste.
(47)
Et plus récemment, en 2001, en visitant la Californie, il a fait
remarquer que "le Tibet, matériellement, est très,
très en arrière. Spirituellement, il est tout assez riche.
Mais la spiritualité ne peut pas remplir nos estomacs." (48)
Voici un message qui devrait être pris en compte par les prosélytes
bouddhistes bien alimentés en Occident qui dissertent avec nostalgie
sur le vieux Tibet.
Ce que j’ai essayé de défier, ce sont le mythe du
Tibet, l’image du Paradis perdu d’un ordre social qui, en
fait, n’était rien de plus qu’une théocratie
rétrograde de servage et de pauvreté, où une minorité
privilégiée vivait richement et puissamment au prix du sang,
de la sueur et des larmes de la majorité. On est loin du Shangri-la.
Notes :
1. Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the
Dragon : China, Tibet, and the Dalai Lama (Berkeley : University of California
Press, 1995), 6-16.
2. Mark Juergensmeyer, Terror in the Mind of God,
(Berkeley : University of California Press, 2000), 113.
3. Kyong-Hwa Seok, "Korean Monk Gangs Battle
for Temple Turf", San Francisco Examiner, December 3, 1998.
4. Dalai Lama quoted in Donald Lopez Jr., Prisoners
of Shangri-La : Tibetan Buddhism and the West (Chicago and London : Chicago
University Press, 1998), 205.
5. Stuart Gelder and Roma Gelder, The Timely Rain
: Travels in New Tibet (New York : Monthly Review Press, 1964), 119, 123.
6. Pradyumna P. Karan, The Changing Face of Tibet
: The Impact of Chinese Communist Ideology on the Landscape (Lexington,
Kentucky : University Press of Kentucky, 1976), 64.
7. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 62 and
174.
8. As skeptically noted by Lopez, Prisoners of
Shangri-La, 9.
9. Melvyn Goldstein, William Siebenschuh, and
Tashì-Tsering, The Struggle for Modern Tibet : The Autobiography
of Tashì-Tsering (Armonk, N.Y. : M.E. Sharpe, 1997).
10. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 110.
11. Anna Louise Strong, Tibetan Interviews (Peking
: New World Press, 1929), 15, 19-21, 24.
12. Quoted in Strong, Tibetan Interviews, 25.
13. Strong, Tibetan Interviews, 31.
14. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet
1913-1951 (Berkeley : University of California Press, 1989), 5.
15. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 175-176
; and Strong, Tibetan Interviews, 25-26.
16. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 113.
17. A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet
rev. ed. (Armonk, N.Y. and London : 1996), 9 and 7-33 for a general discussion
of feudal Tibet ; see also Felix Greene, A Curtain of Ignorance (Garden
City, N.Y. : Doubleday, 1961), 241-249 ; Goldstein, A History of Modern
Tibet 1913-1951, 3-5 ; and Lopez, Prisoners of Shangri-La, passim.
18. Strong, Tibetan Interviews, 91-92.
19. Strong, Tibetan Interviews, 92-96.
20. Waddell, Landon, and O’Connor are quoted
in Gelder and Gelder, The Timely Rain, 123-125.
21. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 52.
22. Heinrich Harrer, Return to Tibet (New York
: Schocken, 1985), 29.
23. See Kenneth Conboy and James Morrison, The
CIA’s Secret War in Tibet (Lawrence, Kansas : University of Kansas
Press, 2002) ; and William Leary, "Secret Mission to Tibet",
Air & Space, December 1997/January 1998.
24. On the CIA’s links to the Dalai Lama
and his family and entourage, see Loren Coleman, Tom Slick and the Search
for the Yeti (London : Faber and Faber, 1989).
25. Leary, "Secret Mission to Tibet".
26. Hugh Deane, "The Cold War in Tibet",
CovertAction Quarterly (Winter 1987).
27. George Ginsburg and Michael Mathos, Communist
China and Tibet (1964), quoted in Deane, "The Cold War in Tibet".
Deane notes that author Bina Roy reached a similar conclusion.
28. See Greene, A Curtain of Ignorance, 248 and
passim ; and Grunfeld, The Making of Modern Tibet, passim.
29. Harrer, Return to Tibet, 54.
30. Karan, The Changing Face of Tibet, 36-38,
41, 57-58 ; London Times, 4 July 1966.
31. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 29 and
47-48.
32. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet",
Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999.
33. Karan, The Changing Face of Tibet, 52-53.
34. Elaine Kurtenbach, Associate Press report,
San Francisco Chronicle, 12 February 1998.
35. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 47-48.
36. Report by the International Committee of Lawyers
for Tibet, A Generation in Peril (Berkeley Calif. : 2001), passim.
37. International Committee of Lawyers for Tibet,
A Generation in Peril, 66-68, 98.
38. Jim Mann, "CIA Gave Aid to Tibetan Exiles
in ’60s, Files Show", Los Angeles Times, 15 September 1998
; and New York Times, 1 October, 1998 ; and Morrison, The CIA’s
Secret War in Tibet.
39. News & Observer, 6 September 1995, cited
in Lopez, Prisoners of Shangri-La, 3.
40. Heather Cottin, "George Soros, Imperial
Wizard", CovertAction Quarterly no. 74 (Fall 2002).
41. The Gelders draw this comparison, The Timely
Rain, 64.
42. John Pomfret, "Tibet Caught in China’s
Web", Washington Post, 23 July 1999.
43. Kim Lewis, correspondence to me, 15 July 2004.
44. Kim Lewis, additional correspondence to me,
16 July 2004.
45. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 51.
46. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet."
47. The Dalai Lama in Marianne Dresser (ed.),
Beyond Dogma : Dialogues and Discourses (Berkeley, Calif. : North Atlantic
Books, 1996).
48. Quoted in San Francisco Chronicle, 17 May
2001.
6 - 8. Lien vers un enregistrement
de deux messages laissés sur le répondeur de l'auteur de
cette page Internet, de la part de deux religieux, l'un juif, l'autre
musulman, messages délirants d'insultes, mettant au jour la réalité
du personnage du religieux (en cours de fabrication technique, au 22 mars
2008).
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