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Article du site internet Le Nouvel Observateur Delanoë : "Il y a une exigence de vérité sur l'assassinat de Brahmi" Créé le 26-07-2013 Par Céline Lussato Le maire de Paris, actuellement en Tunisie, est venu présenter ses condoléances à l'épouse de l'opposant assassiné jeudi. Mots-clés : Tunisie, Tunis, Bertrand Delanoë, Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi
TUNISIE. Assassinat de Brahmi : "Ce crime ne sera pas le dernier" TUNISIE. Brahmi aurait été tué avec la même arme que Belaïd TUNISIE. Mort d'un opposant : des milliers de manifestants Meurtre de Brahmi : "Une date pour intimider les Tunisiens"
Le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui séjourne en ce moment en Tunisie, s'est rendu vendredi 26 juillet dans l'après midi au domicile de Mohamed Brahmi, le député assassiné la veille, pour présenter ses condoléances à la famille du leader politique. Il a salué auprès de son épouse et son fils qui l'ont reçu, ainsi que l'ambassadeur de France en Tunisie François Gouyette, la mémoire du député de gauche et assuré à sa veuve son soutien personnel. Il a accepté ensuite de répondre à quelques questions. Cette visite est-elle une visite personnelle ou celle du maire de Paris avant tout ? - Hier, quand j'ai appris cet assassinat, la première chose que j'ai faite c'est appeler Moktar Trifi, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme. Vous connaissez Moktar, il est le symbole de la lutte contre la dictature, pour les droits de l'homme et la liberté. Moktar qui était un ami personnel à la fois de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février dernier, et de Mohamed Brahmi, tué, ici, hier, devant chez lui. J'avais convenu avec Moktar d'exprimer ma solidarité au peuple tunisien ce que j'ai fait dans un communiqué. Aujourd'hui, je crois que c'était bien de m'associer à l'ambassadeur car cela va dans la continuité de ce geste symbolique qu'à voulu le président François Hollande lors de sa dernière visite d'Etat : il m'a envoyé dès les premières heures déposer une gerbe sur la tombe de Chokri Belaïd. J'y avais alors retrouver l'épouse de ce dernier et des membres du parti de Mohamed Brahmi... lui-même aurait pu être là. Associer Paris, mes convictions personnelles, mon cœur de Tunisien à cette démarche de la France, c'est cohérent et plein de sens sur l'affection du peuple parisien au peuple Tunisien. Le ministère de l'Intérieur pointe du doigt le courant salafiste comme responsable de la mort de Mohamed Brahmi. Que pensez-vous de ces déclarations ? - Ce que je pense surtout, c'est qu'il est urgent de trouver les assassins de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Je pense que le peuple tunisien est très touché, est, dans sa totalité, en deuil. Ces hommes assassinés sont des hommes qui cherchaient la justice, la liberté, et n'étaient pas dans l'agressivité. Le peuple tunisien veut le respect des opinions et ne veut pas que la violence, a fortiori le crime, soit un instrument du débat politique. La société civile, justement, en Tunisie, souligne la mauvaise santé de sa Justice et dénonce les condamnations pour des délits d'opinion qu'il s'agisse du rappeur Weld El 15, de Jabeur Mejri ou d'Amina... Il y a un problème aujourd'hui ? - Je ne peux m'exprimer que sur le plan des principes : la démocratie, l'état de droit, la vraie justice, la transparence. Je ne suis pas dans le débat partisan en Tunisie. J'ai déjà été depuis de bien longues années aux côtés de la société civile ici et je défends ce combat de la société civile pour la paix, la démocratie, l'unité du peuple. Mais cette unité n'est possible que dans la justice, la transparence, et la vérité. Il y a une exigence de vérité sur ces assassinats, exigence qui est maintenant une urgence absolue et c'est la responsabilité des autorités en place de donner cette vérité que le peuple tunisien exige. Etes-vous préoccupé par le sort de la Tunisie ? - J'ai toujours été préoccupé et je crois que tous les responsables tunisiens doivent regarder en face l'épreuve que vit le peuple tunisien, aujourd'hui en deuil. Je ne veux pas me mêler du débat interne car il faut respecter la démocratie tunisienne et ses différences mais il y a beaucoup d'années que je suis aux côtés de l'UGTT, de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, de l'association des femmes démocrates... de toutes les associations qui tentent, en respectant les différences d'opinion partisanes, de faire avancer la démocratie en Tunisie. Le peuple tunisien a les forces sociales et démocratiques qui peuvent assurer son avenir. Maintenant, c'est aux dirigeants de se donner les moyens de la vérité, de la justice et de règles universelles qui pourront faire cohabiter des gens différents. Propos recueillis à Tunis par Céline Lussato – Le Nouvel Observateur
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