Aujourd'hui, face aux ambitions de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.
                                                Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre! 
                                                            Sa diffusion est un acte de résistance.
             Journal de Bagdad  
                                                            N° 175 - 26/05/06 
                                                               Par M.Lemaire
 
Les informations contenues dans ce journal sont obtenues par la lecture journalière des journaux en ligne  (Afp- ats - Ap - Reuters, XINHUANET) ainsi que les sources d'informations de la résistance.
 

Ps : Avant de vous lancer dans la lecture du journal, noter ceci: 'Al Qaïda'  & Al-Zarqaoui, Mollah omar  = concept réducteur inventé par les Usa, pour désigner la résistance 

idem pour le mot terrorisme employé en Irak par les Usa & ces acolytes)

2eme Ps : Ne soyer pas surpris d’entendre Bush & consort parler de résistants, en lieu & place de terroristes : j’ai programmé mon ordinateur dans ce sens.

3eme Ps : L'ordinateur ne corrige pas lorsque je parle d’action terroriste des occupants

 

Le "Journal de Bagdad" est  visible dès maintenant sur les sites
de
a) Aredam  http://www.aredam.net ou il  est placé à la rubrique n° 14, en page d'index :14  Journal de Bagdad, La guerre en Irak.
et 
 
NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be
ps : # veut dire important (à mes yeux) : 

Faits Marquants

22-05

# Plus de 100 étudiants et professeurs opposés à la guerre en Irak ont tourné le dos à la secrétaire Rice, venue prononcer le discours de fin d'année du Boston College.

Portant un brassard blanc sur lequel était inscrit "Pas en mon nom", plus de 100 professeurs et étudiants lui ont tourné le dos au moment où elle recevait le diplôme d'honneur du College. Une grande banderole était déployée sur le côté, disant "BC honore les mensonges et la torture",

Parmi les porteurs de brassard, James Hamilton, qui recevait lundi son diplôme. "Je pense que c'est une criminelle de guerre. Elle a menti, et en retour des innocents sont morts",.

Avant que Rice n'arrive, un petit avion avait survolé régulièrement le stade, traînant une banderole sur laquelle on pouvait lire "Votre guerre est un déshonneur".

A l'extérieur, une centaine de personnes s'étaient rassemblées autour d'une banderole "Honte sur le Boston College".

"Le président (George W. Bush) et Condoleezza Rice ont bafoué le droit international, ce n'est pas une guerre juste", disait Severyn Bryun, professeur retraité,

Brayton Shanley, était venu protester "en tant que catholique et chrétien": "Inviter Rice nous rend complices d'une guerre illégale au cours de laquelle plus de 280.000 civils sont morts".

(afp 18h53)

 

SAINT-CHARLES, Missouri , Boeing présente ses nouvelles bombes petit format

L'intensification de la guérilla urbaine en Irak force les fabricants d'armes à s'adapter.

La compagnie Boeing vient de mettre au point une nouvelle bombe de plus petit format afin de faciliter les bombardements aériens en ville(…).

De petit diamètre et pesant à peine 112,5kg, cette nouvelle arme peut être utilisée par tous les avions, selon la compagnie qui ajoute qu'en emportant des bombes de plus petites dimensions, les avions peuvent ainsi multiplier leur pouvoir destructif.

L'Armée de l'air américaine assure que ces bombes aideront à limiter les pertes civiles lors des bombardements en ville, a déclaré le colonel Richard Justice lors de la cérémonie de présentation du nouvel engin. Les essais menés par Boeing indiquent que ces bombes ont une précision de 1,2 mètre.

Ces armes pourraient être employées en Irak dès cet été.

Boeing produira 24.000 de ces engins pour l'Armée de l'air qui a prévu en acheter jusqu'en 2015.

Le contrat de production est évalué à environ 2,5 milliards de dollars (1,96 milliards d'euros).

(AP)

 

Sommaire :
1 Irak
a) La résistance
b) l'état colonial
Mise sur rail d'un état fasciste
3 Politiques des occupants 
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails sur le terrain
6 Les Brèves

6-1    Dossier ML : Usa : Prisons, exactions & torture.

6-2    La police britannique est intervenue sans ménagement pour déloger Brian Haw ,  militant pacifiste

6-3  45 millions de dollars (35 millions d'euros) pour obtenir la libération de neuf  ressortissants
7 Dossier & Point de vue.

7-1 Point de vue de Michel Chossudovsky  : La guerre de l’Amérique pour la domination mondiale.

7-2 Point de vue de Victor-Yves Ghebali : La restauration du lien transatlantique est-elle possible avec une administration américaine fascistoïde ?

7-3 Point de vue de William Engdahl :  Le cauchemar géopolitique des Etats-Unis.

8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net .
9 Annexes

9-1 VIDEOS :American War Crimes In Iraq 1991-2005


Décompte des pertes humaines du 17-05-06 au 26/05/06  

tués

blessés

Peuple irakien

57

70

Usboys/Autres boys

13

2

Policiers, armée et collaborateurs

89

58

 


1) La résistance

Analyse

21-05 :

# Reuters : l'insurrection (…)ne donne aucun signe d'essoufflement. ...

(Reuters) 

Occupation de l'Irak 

20-05

# Avec l’accroissement de violents combats sur plusieurs fronts comme l’Afghanistan et l’Irak, la situation devient de plus en plus complexe pour la Maison Blanche dans ses aspirations hégémoniques...

Lors de ces derniers jours les affrontements contre les troupes d’occupation des Etats-Unis et leurs alliés et contre leurs actions d’ingérence sont de plus en plus nombreuses.

Neuf faits de violence causés par l’occupation étrangère, dirigée par les troupes nord-américaines, ont encore été reportés,

(Gramma)

26-05

Trois ans après l'attaque et l’envahissement américano-britannique de l’Irak, l'investissement n'est toujours pas à la hauteur des besoins de ‘reconstitution’ d'une économie mise à mal par les années de guerre.

(Reuters) 

Sur le terrain

23-05

# Pendant les mois de mars et d'avril, plus de 85.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer en Irak sous la pression des bombes, a relevé l'Onu dans un rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le pays, relatif aux mois de mars et d'avril.

(AFP

Les forces en présence

26-05

Blair et Bush se sont refusé à fixer un calendrier de retrait des forces américaines et britanniques d'Irak.

Il y a en Irak 132.000 soldats US dont 21.000 marines,  et 8.000 militaires britanniques.

(Reuters)

USA

21-05

# L'ambassadeur des Etats-Unis, Zalmay Khalilzad, qui a oeuvré en coulisses à la formation de ce gouvernement d'unité nationale, a pour sa part jugé que l'évolution politique en Irak favoriserait un rapatriement des militaires américains. "Nous allons vers une diminution de nos forces. Mais tout dépend encore des conditions",

(Reuters)

25-05

# Le général Hagee va insister sur le respect des règles de la guerre, des Conventions de Genève et sur les règles d'engagement édictées par l'armée : " Nous utilisons la force mortelle seulement lorsque c'est justifié, proportionné et, ce qui est le plus important, légal"…( ?)

(Reuters)

25-05

Faute d'avoir respecté la politique du "don't ask, don't tell" (Ne demandez pas, ne le dites pas), 726 militaires ont été forcés de rendre leur tablier l'an dernier parce qu'ils avaient rendu publique leur homosexualité, contre 653 en 2004 (11% de plus qu’en 2005à, a précisé mercredi une porte-parole du Pentagone, la lieutenante-colonelle Ellen Krenke, après qu'une association de défense des droits des homosexuels eut déclaré avoir obtenu elle-même ces statistiques.

AP

Armée fantoche Irakienne

21-05

Lorsqu'il a présenté au parlement son programme de gouvernement, Maliki a déclaré qu'il accélérerait le transfert des responsabilités aux forces irakiennes afin que les armées étrangères puissent quitter l'Irak selon un "calendrier objectif".

(Reuters)

23-05.

# Selon le chef du gouvernement Nouri al-Maliki, deux provinces du sud relativement calme, vont passer dès le mois de juin sous la responsabilité des forces irakiennes.

Et le mouvement va s'amplifier dans les mois qui vont suivre, faisant passer l'ensemble du pays, à l'exception de Bagdad et probablement de la province occidentale rd'Al-Anbar, sous autorité irakienne avant fin 2006.(…)

(ats - 18:17)

23-05

Le général Mohammed est resté évasif sur la capacité des forces irakiennes à prendre en charge certaines zones du pays, après l'annonce par Nouri al-Maliki.

(AFP)

Danemark

"Au bout du compte, la situation dans le sud de l'Irak va s'améliorer dans les prochains mois""C'est précisément la raison pour laquelle nous avons décidé une petite diminution du nombre de soldats déployés"  a déclaré le Premier ministre, Anders Fogh Rasmussen,

Le contingent danois est de 535 soldats stationnés au Camp Danevang à Bassorah depuis 2003, sous commandement britannique. Son mandat expire le 1er juillet.

Début mai, le ministre des Affaires étrangères danois Per Stig Moeller avait indiqué que le mandat des troupes danoises serait prolongé de douze mois mais que le nombre de soldats serait réduit de plusieurs dizaines d'hommes en août.

(afp- 17h35)

 Italie

21-05

Prodi n'a pas précisé quel serait les délais du retrait des 2.600 soldats italiens toujours en Irak

# Durant la campagne électorale, Prodi avait promis que les soldats restant en Irak seraient rapatriés en Italie "dès que possible".

Dans son discours jeudi, il a précisé que les modalités du retrait seraient définies "avec toutes les parties intéressées afin que les conditions de sécurité soient remplies".

(AP)

Japon

 20-05

Le Japon pourrait entamer dès le mois prochain le rapatriement de ses troupes déployées en Irak, rapporte le Yomiuri Shimbun.

Aucune décision formelle n'a encore été prise en vue du retrait des 600 hommes de ce stationné à Samaoua, dans le Sud, mais certains responsables ont estimé que la poursuite de l'instabilité (…) pourrait en repousser l'échéance à l'automne.

(Reuters)

UK

23-05

Le quotidien londonien "The Guardian" affirme dans son édition de mardi que les "responsables" espèrent que le contingent britannique pourra être ramené de 8000 à 5000 hommes et américain de 130'000 à 100'000 à la fin décembre.

Officiellement, Washington et Londres restent cependant prudents sur le désengagement militaire d'Irak. Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow a répété que cela dépendrait de la situation sur le terrain.

 (ats - 18:17)


2) Occupants & collaborateurs 
Mise sur rail d'un état fasciste

21-05 :

# D'après une étude financée par les Nations unies, 4 des 26 millions d'Irakiens vivent dans une pauvreté extrême.

(Reuters) 


Confection d'un gouvernement fantoche

20-05

Cinq mois ont été nécessaires pour former un gouvernement d'unité nationale après les élections législatives du 15 décembre. C'était pourtant la partie la plus aisée pour la bande à Bush….

(Reuters) 

20-05

Après plus de cinq mois de prise d’ordre par la clique de Bush, le Premier ministre désigné, Nouri al-Maliki, va présenter pour investiture au Parlement un gouvernement d'union nationale incomplet…,
"Le gouvernement va être présenté sans les titulaires des ministères de l'Intérieur et de la Défense

M. Maliki, a signalé M. Bayati.
(Reuters)

20-05

# Le gouvernement compte 37 ministres, et a été investi par le parlement après un vote ministère par ministère, de même que les deux vice-Premiers ministres.

(ats -12:32)
20-05

La formation a été approuvée à main levée, après une ouverture tumultueuse de la session parlementaire. Des députés (dépités) des  courants minoritaires avaient quitté la salle en signe de protestation contre la composition du nouveau cabinet.

(Reuters)

20-05

Les tractations de dernière heure sur l'attribution des portefeuilles ultra-sensibles de l'Intérieur et de la Défense ont échoué. Ces ministères ont finalement été attribués, à titre provisoire, respectivement au chef du gouvernement et au vice-Premier ministre Salam al-Zobaie.

(Reuters)

20-05

Hoshyar Zebari a été confirmé au ministère des Affaires étrangères.

Hussein Chahristani a été nommé au ministère du Pétrole

et Bayane Jabr Soulagh, a pris le portefeuille des Finances.
Trois secrétaires d'Etat ont également été investis sans portefeuilles.Le nouveau gouvernement, , ne compte que trois femmes, contre sept dans le précédent…

 (Reuters) 


Les grandes manoeuvres

19-05

Le Conseil présidentiel a demandé aux partis d'aider à calmer les tensions dans la ville de Bassorah.

"Les tensions entre les partis politiques, les membres du conseil municipal et le gouverneur ont provoqué une perte du contrôle de la sécurité à Bassorah, entraînant  des déplacements forcés auxquels il faut mettre rapidement un terme", a déclaré le vice-président Adel Abdel Mahdi à Bagdad.

(AFP)

21-05

# Le gouvernement autonome du Kurdistan, , a accusé "Cet après-midi, des tirs d'artillerie de l'armée turque ont atteint le village de Kafer Shour, près de la ville de Kani Masi", a indiqué le Dr Khaled Salih, ministre d'Etat dans le gouvernement régional kurde irakien.

La ville de Kani Masi se trouve à proximité de la frontière avec la Turquie et avec l'Iran, dans la province de Dohouk, l'une des trois provinces formant la région autonome du Kurdistan irakien.

La turquie a massé des milliers de soldats à la frontière avec l'Irak.

(afp- 21h13)

21-05

Le 5 mai, les autorités kurdes autonomes avaient mis en garde le PKK contre toute attaque visant la Turquie ou l'Iran à partir du territoire irakien.

"Nous voulons qu'ils quittent notre pays pacifiquement. S'ils veulent rester, ils doivent utiliser la voie politique et non les armes" pour leur cause, a indiqué M. Ahmed.

(afp- 21h13)

21-05

# Le PKK analyse : "Si les forces turques franchissent la frontière, la guerre s'étendra. L'Etat turc et le Premier ministre Erdogan seront responsables du chaos qui en résultera, y compris en Turquie", avait affirmé Mourad Karialan, membre du bureau politique du PKK au Kurdistan irakien.

"Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous défendrons contre toute incursion des forces turques. Nous riposterons en conduisant une guerre générale contre la Turquie, partout sur tous les plans, militaire, politique, économique et social", avait-il ajouté.

Le PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'indépendance du Sud-Est anatolien, a multiplié ses opérations depuis quelques mois.

(afp- 21h13

Les Observateurs

26-05

Le nouveau Premier Nouri al Maliki, estime que les forces irakiennes seront capables d'assumer les missions de sécurité dans le pays dans un an et demi, mais ajoute qu'elles doivent enrôler davantage, se consacrer davantage à l'entraînement, et qu'elles ont besoin d'un équipement plus conséquent...

(Reuters)


Procès de Saddam Hussein

22-05

La 27e audience 

Mme Khalil avait été expulsée de l'audience le 5 avril, après avoir montré des photos des tortures commises par des soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib.

"Pourquoi m'aviez-vous fait expulser", a répondu l'avocate libanaise.

Le juge s'est alors refusé à entrer à nouveau dans ce débat et le temps a monté, jusqu'à ce qu'il demande son expulsion..

"Vous êtes avocate, vous connaissez les règles et vous devez vous y plier", a-t-il ajouté à l'intention de Mme Khalil, qui avait déjà quitté les lieux.

L’audience, a ensuite tourné à la réunion de famille, avec le témoignage de Sabaoui al-Tikriti, demi-frère de Saddam Hussein et frère de Barzan al-Tikriti, ancien responsable des services de sécurité. « Barzan était très sensible vis-à-vis des erreurs que ses officiers pourraient faire. Il avait à cœur de faire preuve de beaucoup d’humanité dans son travail », a soutenu Sabaoui. « De toute façon, ce n’était pas le service de renseignement que dirigeait Barzan qui s’occupait de l’enquête sur l’attentat, mais la Sûreté nationale sur laquelle il n’avait aucune autorité », a-t-il ajouté.

Intervention de Barzan al-Tikriti. "Vous m'accusez de crimes commis entre 1983 et 1989 alors que j'ai quitté mes fonctions de chef des services de renseignement en 1983",..

http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=313634 (afp- 09h38)

28eme  audience

24-05

# Audition  de six témoins de la défense :

 a) Tarek Aziz :  "Je n'ai rien à voir avec l'affaire de Doujaïl","Mais cet attentat fait partie d'une série de tentatives d'assassinats de responsables qui a commencé en 1978 et j'ai été la cible de l'une d'entre elles"

Tarek Aziz a accusé le parti Daoua, dont est issu l'actuel Premier ministre  Nouri al Maliki, d'avoir tenté de le tuer, ainsi que Saddam Hussein.

"J'ai été victime d'actes criminels commis par un parti actuellement au pouvoir. Jugez-les", a lancé Tarek Aziz, faisant référence à une attaque à la grenade survenue en 1980 dans une université de Bagdad, dont il avait réchappé avec un bras cassé et des contusions. "Ils y ont tué des dizaines d'étudiants." "Mais voilà que vous jugez des responsables en les accusant de massacre."

Tarek Aziz a estimé qu'il n'y avait rien de criminel à punir des groupes perpétrant des attentats à la bombe et des assassinats.

Il a assuré que Barzan al-Tikriti (demi-frère de Saddam) ne s'était pas occupé de l'affaire de Doujaïl,. "Il y était allé juste pour savoir ce qui est arrivé à son frère"

 

b) L'ancien secrétaire personnel de Saddam Hussein Abed Hamid, a déclaré avoir trouvé suspect qu'une femme touche, les mains pleines du sang d'un mouton, la voiture du  président

"J'ai demandé qu'on intervertisse les voitures sans en informer le président", a-t-il dit, ajoutant que cinq véhicules du convoi avaient pris feu, y compris celle qui avait été marquée dans l’attentat..

 

c) Un témoin ancien employé du tribunal révolutionnaire a déposé en faveur de l'ancien juge de cette juridiction d'exception, Awad Ahmed al-Bandar.

Son témoignage a été recusé par

(afp-ats - 08h55- 09h44 & Reuters) )


3 Politiques des occupants 
3-1 Usa

Bush

22-05

Bush s'est attiré l'hostilité du monde en usant d'une rhétorique chrétienne radicale dans les questions de politique étrangère, estime l'ancienne secrétaire américaine d'Etat Madeleine Albright dans un entretien accordé à Reuters. .

"Les certitudes que nourrit le président Bush sur ses croyances, et la division qu'il établit entre le bien et le mal renvoient, à mon sens, à quelque chose de différent", "C'est cette vérité absolue dont il se sent dépositaire qui rend Bush si inquiétant aux yeux de certains d'entre nous", précise-t-elle.

pour Madeleine Albright, l'absolutisme religieux de Bush a rendu la politique extérieure des Etats-Unis "plus rigide et plus difficilement acceptable" pour le reste du monde. ."

"Son discours va parfois vraiment trop loin. Lorsqu'il dit 'Dieu est avec nous', c'est bien différent de Lincoln disant: 'Nous devons être avec Dieu'", relève-t-elle.

Au final, Madeleine Albright, qui fut membre de l'administration Carter à la fin des années 1970 puis secrétaire d'Etat de Clinton de 1997 à 2001, juge que la guerre en Irak "pourrait bien être classée parmi les pires désastres de politique étrangère dans l'histoire des Etats-Unis".

L'erreur, dit-elle, serait plus importante qu'au Vietnam, non pas sur le nombre de morts, mais parce que le Moyen-Orient est beaucoup plus instable que l'Asie du Sud-Est.

(Reuters)

Occupation de l'Irak

18-05

# John Murtha, un député démocrate, vétéran des guerres de Corée et du Vietnam, a accusé les Marines d'avoir tué des civils innocents irakiens après la mort d'un de leurs camarades. Il conteste la version officielle d'un incident survenu en novembre.

"Nos troupes réagissent de façon excessive et elles tuent des civils innocents de sang froid", a déclaré John Murtha. "Ce ne sont pas des bombes au bord de la route qui ont tué ces gens innocents", a-t-il affirmé en faisant référence à une action US le dans la ville d'Haditha le 19 novembre 2005.

Murtha  citant un groupe irakien de défense des droits de l'homme et des habitants d'Haditha, le "Time magazine" avait rapporté en mars que des Marines avaient jeté des grenades dans des maisons de cette localité et abattu 15 civils Irakiens non armés, dont des femmes et des enfants.

Selon M. Murtha, le bilan de cet incident serait "deux fois plus élevé" (donc environ 50 personnes)

Rappel : John Murtha avait présenté en novembre devant la chambre des représentants la première proposition officielle de retrait "immédiat" des troupes américaines d'Irak.

(ats- 05:05)


Résistance & manifestation
26-05

# Une majorité croissante aux Usa & UK réclame le retour des troupes.

Les contradictions de l'argumentaire utilisé pour attaquer l'Irak, la persistance des attaques contre les coalisés, la mort des soldats américains et britanniques depuis 2003 et un coût de centaines de milliards de dollars contribuent fortement à ce que Bush et Blair soient au plus bas dans les sondages….

(AFP)


Soutien au gouvernement fantoche

21-05

Bush a appelé les dirigeants irakiens pour les féliciter de la formation d'un gouvernement qui représente selon lui une "défaite dévastatrice" pour Al-Qaïda. (…)

"Je leur ai assuré que les Etats-Unis continueraient à assister les Irakiens dans la formation d'un Irak libre parce que je comprends parfaitement qu'un Irak libre sera un allié important dans la guerre contre le terrorisme, infligera une défaite dévastatrice aux terroristes et à Al-Qaïda et servira d'exemple à d'autres dans la région qui veulent la liberté"(resic),…

(AFP)

21-05

"Il faut que nous lui donnions un peu d'air, une petite chance, et je crois que vous verrez de très bonnes choses de la part de ce gouvernement", a déclaré la secrétaire Rice.

(AFP)


Écoutes clandestines

Programme, contraire à une loi de 1978, permet actuellement à la NSA d'intercepter les appels téléphoniques et les courriels internationaux de tous citoyens (au monde ?) sans obtenir au préalable l'autorisation d'un tribunal.

NB : Foreign Intelligence Surveillance Act, prohibe la surveillance d'Américains sur le territoire des Etats-Unis sans autorisation judiciaire,.

25-01

# Le général Hayden, proposé par Bush comme directeur de la CIA, a lors de son audience de confirmation devant la Commission des services de renseignement du Sénat, subi un feu roulant de questions du sénateur démocrate Ron Wyden sur son rôle d'artisan du programme d'écoutes de Bush et sur sa propre crédibilité.

Wyden a accusé Hayden de n'avoir pas tenu le Congrès informé et d'avoir fait des déclarations fallacieuses lors de précédents témoignages devant le Congrès.

"Avec tout le respect que je vous dois, général, je ne peux dire si vous avez tout simplement dit une chose et fait une autre, ou si vous avez pesé vos mots, comme un avocat, pour induire intentionnellement le public en erreur", a dit Wyden.

Le sénateur démocrate Carl Levin a interroger "Pour moi, l'une des grandes questions est de savoir si le Hayden va rétablir l'indépendance analytique et l'objectivité de la CIA et dire la vérité au pouvoir, ou s'il va façonner les renseignements pour qu'ils viennent appuyer la politique de l'administration et fourvoyer le Congrès et le peuple américain comme l'a fait Tenet", a dit Levin.

Rappel : Hayden, ancien directeur de l'Agence de sécurité nationale (NSA), a conçu et appliqué ce programme d'écoutes sans mandat.

(Reuters)


Extension de la guerre ? 

Un haut responsable américain a dénoncé certains agissements iraniens en Irak "qui ne sont pas tolérables (...) et cela a à voir avec (leur) implication dans les milices ainsi que le financement et, peut-être, l'entraînement de groupes étrangers" "Je dirais que certainement l'Iran est l'une des parties du problème" des milices en Irak, » a dit ce responsable sous couvert de l'anonymat.

(afp- 00h51)

Prisons, exactions & torture

23-05

# L’armée américaine a annoncé que la Cour criminelle centrale a condamné douze résistants à différentes peines, dont une condamnation à mort.

Mehdi Ahmed al-Joubouri a été condamné à mort après avoir été reconnu comme le chef d'un groupe de Mossoul, dans le nord de l'Irak

Quatre autres ont été condamnés à la prison à vie après la découverte dans leur maison de grosses quantités d'armes, a ajouté l'armée.

Sept autres personnes, dont des ressortissants étrangers, ont été condamnées à des peines allant de 2 à 10 ans de prison pour possession d'armes ou entrée illégale dans le pays.

La cour criminelle centrale, mise en place en mars 2003, a organisé au total 1.069 procès et prononcé 960 verdicts, selon l'armée américaine.

(afp- 09h56)


3-2 Onu
Prisons, exactions & torture

17-05

# Le Comité des Nations unies contre la torture a demandé à Bush d'interdire les méthodes d'interrogatoire qui pourraient relever de la torture ou du traitement cruel, notamment l'usage des chiens pour effrayer les prisonniers.

(afp- 11h04)

17-05

# L'ONU a critiqué le silence américain sur les "vols secrets" qui a permis à la CIA de transporter des personnes enlevées vers des pays où elles étaient  torturées.

Les enquêtes sur ce sujet se sont heurtées à un mur.

Faute d'éléments, il pourrait falloir plusieurs décennies avant que l'on puisse établir la vérité, a estimé Martin Scheinin, rapporteur spécial de l'ONU sur le respect des droits de l'homme.

(ats - 04:38)

NB : Une enquête du Parlement européen a conclu le mois dernier que plus d'un millier vols de la CIA avaient transité par l'Union européenne et que la CIA était responsable de l'enlèvement de plusieurs personnes et de leur détention arbitraire sur le sol européen.

Mais cette enquête également, lancée en janvier sans mandat légal, n'a guère recueilli de témoignages de hauts responsables et les députés européens ont accusé ici aussi les gouvernements et les institutions nationales de l'UE d'avoir étouffer l'affaire.

 (Red) 

19-05

# Les Etats-Unis doivent "prendre des mesures énergiques pour éradiquer toute forme de torture" par leurs forces de sécurité en Afghanistan et Irak et révéler leurs centres de détention secrets de suspects de terrorisme, selon un rapport du Comité de l'Onu contre la torture.

Les Etats-Unis "doivent cesser de détenir des personnes dans des sites de détention secrets, que ce soit sur leur territoire, sur des territoires sous leur juridiction ou sur des sites sous leur contrôle de facto".

"L'Etat partie doit reconnaître que détenir des personnes dans des installations secrètes constitue, en soi, un acte de torture ou un traitement ou un châtiment cruel, inhumain ou dégradant selon sa nature exacte, son objectif ou sa sévérité", a estimé le Comité dans ses conclusions.

(afp- 10h31)

 

Soutien au gouvernement fantoche

20-05

Le Secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a salué avec enthousiasme l'annonce de la formation du nouveau gouvernement irakien et félicité les nouveaux dirigeants du pays, et a souhaité "au nouveau gouvernement de réussir face aux énormes défis que doit affronter l'Irak", …a indiqué son porte-parole

(afp- 18h37)


3-4 Grande Bretagne

26-05

# Blair : la raison principale pour laquelle l'Irak est synonyme de difficulté, c'est la détermination de nos adversaires à nous battre. Et je ne pense pas que nous devions en être surpris"

(Reuters)

26-05

Blair appele la communauté internationale et l'Onu à soutenir plus activement le gouvernement irakien. Il dira "qu'il n'y a aucune excuse pour que la communauté internationale ne soit pas derrière" ce gouvernement, selon son porte-parole.

(AFP)


3-5 Les voisins

Jordanie

20-05

 le roi Abdallah II de Jordanie exprimait l'espoir qu'il soit "une étape vers la construction d'un nouvel Irak".

(AFP)

3-6 Dans le monde
Allemagne
Italie

20-04

Le chef du gouvernement Prodi a félicité Nouri al-Maliki estimant qu'il s'agissait d'une pierre importante vers la "reconstruction d'un Irak démocratique".(…)

(AFP)

21-04

# La guerre en Irak a été une "grave" erreur.

L''invasion de l'Irak a "ouvert la boîte de Pandore"( ?), "Nous considérons que cette guerre a été une grave erreur parce qu'elle n'a pas résolu les problèmes de sécurité mais elle les a aggravés". a-t-il déclaré devant le Sénat e nouveau président du Conseil italien R.Prodi. .

"Nous sommes des acteurs convaincus de la guerre contre le « ‘terrorisme’(sic), même militairement, lorsqu'elle est légitimée par une organisation internationale à laquelle nous appartenons", a ajouté Prodi.

(AP)


4 Libération
Détails de la lutte pour la libération du territoire
Pertes US     - Ville non précisée

Non comptabilisé :30 avril

Un soldat américain a été tué samedi dans une explosion au sud-ouest de  Bagdad, a fait savoir dimanche l'armée américaine dans un  communiqué. 

(XINHUA)

17-05

"Quatre soldats de la Force multinationale ont été tués ainsi que leur interprète irakien vers 14H30 (10H30 GMT), après l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur véhicule au nord-ouest de Bagdad", a indiqué l'armée américaine.

 (afp- 15h58)

25-05.

Deux soldats américains ont été tués jeudi dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule, dans le sud de Bagdad.

afp


1-1 Bagdad

16-05

Trois ouvriers, qui attendaient d'être embauchés, ont été tués le matin dans le quartier al-Jamiyah, dans l'ouest de Bagdad.

(afp-17h45)

18-05

"Sept personnes sont mortes, dont six sont totalement brûlées et quatre autres blessées, dont deux policiers, dans l'explosion d'une voiture vers 09H00 dans le quartier de Waziriyah", a annoncé cette source.

Les corps des personnes brûlées ne permettent de déterminer pour l'heure s'il s'agit de policiers ou de civils..

(afp- 08h42)

19-05

Une série d'attaques visant des patrouilles des forces de sécurité. (pas de détails…)

(afp-20h54)

19-05

Quatre ouvriers ont été tués et 6 blessés par des inconnus qui ont ouvert le feu sur leur minibus alors qu'ils revenaient d'un chantier(qui dépendait de ?)  dans le quartier d'al-Adel (ouest), selon une source de sécurité.

(afp-20h54)

19-05

 Deux résistants ont été tués et deux policiers blessés au cours d'un accrochage vendredi après-midi, dans un quartier de l'ouest de la capitale irakienne, selon une source de sécurité.

 (afp-20h54)

20-05

"Dix-neuf ouvriers ont été tués et 58 blessés lorsqu'une bombe a explosé à 07H00 dans un square de Sadr City où se rassemblaient des ouvriers qui font la queue pour être embauchés pour la journée(par qui ?), a indiqué une source au ministère de l'Intérieur.
(Reuters)

21-05.

Cinq civils ont été blessés lorsqu'un engin artisanal a explosé au passage d'une patrouille de police dans le sud de Bagdad.(pertes policières ?)

(afp- 11h22)

21-05

Trois attentats à la bombe ont tué au moins 19 personnes à Bagdad.

L'une des ces explosions a fait au moins 13 morts et 18 blessés dans un restaurant fréquenté par des policiers.

Les forces de l'ordre ont déclaré que des policiers et des civils faisaient partie des victimes de cet attentat suicide, sans plus de précisions.

(Reuters)

22-05

Trois membres des commandos de la police ont été tués et trois blessés quand une bombe a explosé contre leur voiture de patrouille, dans le sud de Bagdad, selon une source au ministère de l'Intérieur.

(afp- 15h44

22-05

Deux civils ont été tués et cinq personnes, dont deux policiers, blessées, dans un autre attentat à la voiture piégée à Zaafaraniyah, quartier du sud de Bagdad.

(afp- 15h44

22-05

Un directeur général au ministère de la Jeunesse et des sports, Hamid Hassan, a été abattu en se rendant au travail dans le sud de Bagdad.

(afp- 15h44

22-05

Un autre responsable, non identifié, du ministère de l'Education a subi le même sort dans le sud-ouest de la ville

(afp- 15h44

22-05

Un juge de Bagdad, Akram Jomaa, a été abattu par des hommes armés alors qu'il était au volant de sa voiture dans le nord de la ville, a indiqué une source de sécurité.

(afp- 15h44

23-05

Au moins cinq policiers ont été tuées dans une attaque contre des commandos de la police  a déclaré la police.
Des civils ont également été tués, et a également fait cinq blessés.

(Reuters)

23-05

Le professeur Ali Hussein Ali de l'Université technologique de Bagdad a été abattu avenue de la Palestine dans l'est de la capitale, a indiqué une source de sécurité.

(afp- 09h56)

23-05

Un employé du ministère de l'Industrie a péri de la même manière et dans la même avenue, a-t-on ajouté.

(afp- 09h56)

23-05

Un collaborateur Irakien a été tué et quatre ont été blessés dans un tir de mortier à l'entrée du ministère de la Défense, situé dans la Zone verte, secteur ultra protégé de la ville.

(afp- 16h49)

24-05

"Des hommes armés à bord d'un véhicule ont ouvert le feu sur l'adjoint du chef de la sécurité, le général Ahmed Daoud qui était au volant de sa voiture dans le quartier Maamoun, le tuant sur le coup", a précisé l'une de ces sources.

(afp- 18h36)

Province de Bagdad

Adhamiyah, dans le nord de Bagdad,

16-05

Le directeur administratif d'une université a été tué en compagnie de ses deux gardes du corps par des tirs d'inconnus, à Adhamiyah, dans le nord de Bagdad.

Camp Taji, au nord de Bagdad.

(afp-17h45)

16-05

Quatre travailleurs ont été tués lorsque des hommes ont ouvert le feu sur leur minibus, à la sortie d'un base militaire irakienne, Camp Taji, au nord de Bagdad.

(afp-17h45)

 

al-Madaën, à 25 km au sud de Bagdad,

21-05

Un fonctionnaire a été exécuté, a indiqué la police de la ville.

(afp- 11h22)


1-2 Province d'Anbar (vaste territoire à l'ouest de Bagdad comprenant les villes de Amiriya, Baghdadi, Diyarah, Falloujah, Habbaniyah, Haditha, Haqlaniyah, Hawija, Hit, Houssabayh, Karabilah,  Khaldiyah, Koussaïba, Mahawil, Oubaïdi, Ramadi -capitale de la province d'Al-Anbar-, Kaïm (à la frontière avec la Syrie), Sindjar & Zaidan)

18-05

Des affrontements ont eu lieu en fin d'après-midi à Ramadi et Falloujah, les deux bastions de la résistance.

Au cours d'une série d'attaques menées par les résistants, les forces américaines qui ont été contraintes d'utiliser l'artillerie afin de les déloger de la gare, a indiqué jeudi le Pentagone.
Ats

 

Al Anbar,

18-05

 (AP)

Un marin américain a été tué au combat, a annoncé l'armée américaine, jeudi.

Les marins américains font souvent équipe avec les Marines et les soldats américains et servent parfois en tant que personnel des services de secours ou assurent encore d'autres missions de soutien.

(AP)

19-05

Le Commandement central des troupes étasuniennes d’occupation a confirmé aujourd’hui qu’un militaire nord-américain de l’infanterie de marine a perdu la vie dans la province d’Al Anbar, à l’ouest de cette capitale. Le bref communiqué de l’armée n’a pas donné l’identité ni le rang du soldat tué,

(Gramma)

 

Falloujah

18-05

Des obus de mortier se sont abattus sur le bâtiment des affaires civiles et militaires dans le centre de Falloujah", a indiqué un officier de police. L'armée américaine n'était pas en mesure de confirmer l'information dans l'immédiat.

Quatre policiers ont été tués,  a indiqué le docteur Mohammed Ismaïl, de l'hôpital de la ville.

(afp/ats -16h39)

21-05

Affrontements entre patrouilles américaines et insurgés", a indiqué un officier de police.

Pour l’heure, l’armée américaine a fait état de la mort d’un marine.

(afp- 11h22)

 

Ramadi.

18-05

Au moins deux personnes ont été tuées et trois blessées lors de combats entre résistants et forces de sécurité irakienne et américaine, selon une source à l'hôpital de Ramadi.

(afp-16h39)

19-05

Le secrétaire du gouverneur de Ramadi, Omar Saeri, a été exécuté par des hommes armés, alors qu'il venait de quitter les bâtiments officiels de la ville dans sa voiture, a indiqué une source médicale.

(afp-20h54)

19-05

Selon un communiqué du commandement américain, les Marines postés dans la ville de Ramadi ont été attaqués plusieurs fois par des résistants qui ont tiré à la mitrailleuse et au lance-roquettes près du gouvernement de la ville.

L'armée américaine n'a fait état d'aucun tué ou blessé... dans ses rangs….

AP

 

Qaïm

20-05

A la frontière avec la Syrie, l’attaque du  commissariat de police a tué cinq policiers et blessé dix autres, a-t-on appris de source policière.

(Reuters)


1-3 Mossoul (capitale de la région nord du pays province de Ninive- à 375 km au nord de Bagdad,) Hawijah, Kassak"(70 km au nord-est de Mossoul) & Tall Afar  

Mossoul,

16-05

Deux policiers ont été tués au cours des fusillades distinctes.

(afp-17h45)

23-05

Un ancien responsable du parti Baas a été tué devant son domicile.

(afp- 14h59)


1-5 Province de Babylone : Haswah, Hilla(chef-lieu de la province),Iskandariyah, Latifiyah, Machrouh, Mahawil, Mahmoudiyah, Moussayyeb & Youssoufiyah, (sud de Bagdad)

Latifiyah, à une trentaine de kilomètres au sud de Bagdad,  

24-05

Un soldat a été tué et quatre ont été blessés dans un accrochage avec des résistants, selon la police.

(afp- 18h36)

 

Youssoufiyah, à 20 km au sud de Bagdad

16-05.

Un adolescent de 16 ans a été tué par les tirs d'une patrouille de soldats américains, selon le ministère irakien de la Défense.

 (afp-17h45) ,

21-05

Les résistants ont abattu dimanche un hélicoptère américain en opération au sud de Bagdad, tuant deux soldats, annonce sans autre commentaire, l'état-major des forces américaines en Irak.

(Reuters) –


1-6 Samarra (125 km au nord de Bagdad),

23-05

Les résistants ont pris d'assaut la résidence du chef de la municipalité Assad Ali Yassine, tuant l'un de ses gardes et blessant trois autres.

Deux résistants ont(aurait)  été tués, un a été blessé, a indiqué une source policière de la ville,

 (afp- 16h49)


1-7 Province de Diyala  (Baaqouba (chef-lieu) 60 km au nord de Bagdad )-Abou Saïda.-Bahriz, Jaloula, Khalès, Khan Bani Saad,Moukdadiyah Yathreb (70 km au nord de Bagdad)
Baaqouba (60 km au nord de Bagdad)

17-05

Des hommes ont dans un premier temps attaqué une boulangerie, tuant un ouvrier et en blessant un autre.

Trois policiers, dont un officier, qui sont ensuite arrivés sur les lieux de l'attaque, ont été tués par l'explosion d'un engin explosif. Cinq autres personnes ont été blessés dans cette explosion, dont deux policiers

(afp-17h45)

18-05

Un membre de la Force de protection des infrastructures et un employé ont été tués devant un bâtiment officiel

(afp-16h39)

19-05

Un membre du Mouvement des communistes arabes a été tué alors qu'il se trouvait à bord de son véhicule, selon la police locale.

Il s'agit du deuxième membre de ce parti à être tué dans cette ville

(afp-20h54)

22-05

Cinq civils et un officier de police ont été tués dans différentes attaques dans la ville réputée violente, selon la police locale.

(afp- 15h44

24-05

Un muezzin a été tué par des inconnus, selon la police de cette ville réputée violente.

Latifiyah, à une trentaine de kilomètres au sud de Bagdad,

(afp- 18h36)


1-9 Kirkouk (chef-lieu de la province de Taamim  - 255 km au nord de Bagdad) et environ :Dakouk, Hawija, Touz Khourmatou, Yaïtchi

Kirkouk (250 km au nord de Bagdad)

18-05
Des hommes ont tué un professeur et un lycéen, dans l'est de la ville, avant d'être arrêtés par la police.

18-05

Un responsable local de l'Union patriotique du Kurdistan (parti de Talabani) a été tué et un de ses gardes du corps blessé, par des tirs contre sa voiture, selon la police de la ville.

(afp-16h39)  

19-05

Un ingénieur, travaillant pour la Compagnie du pétrole du Nord (NOC), a été abattu devant son domicile.

(afp-20h54)

21-05

Un reponsable politique kurde, à été tué par balles.

(afp- 11h22)

21-05

Le corps d'un homme d'affaires enlevé mercredi a été retrouvé (exécuté) à Kirkouk.

(AFP)23-05

Un employé du département de l'Education, a été abattu au volant de sa voiture

 (afp- 14h59)

26-05

Un policier a aussi été tué et quatre autres blessés dans l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur véhicule.

afp


1-10 Bassorah ( capitale méridionale de l'Irak, à 550 au sud de Bagdad.- (deuxième ville du pays)
20-04
Deux soldats britanniques ont été blessés dans l'explosion, au passage de leur véhicule, d'une bombe placée en bord de route près de Bassorah, selon l'armée.

24-05

Un policier a été tué par les tirs d'hommes armés.

(afp- 18h36)


1-11Tikrit  (170 km au nord de Bagdad- chef-lieu de la province de Salaheddine)
Tikrit est un des bastions de la résistance)

21-05
Deux frères travaillant pour une entreprise de sécurité en charge des oléoducs ont été abattus par des hommes armés sur la route principale au nord de la ville, selon la police locale.

(afp- 11h22)


Les autres régions de l'Irak occupée
 

Abou Skher, à 20 km au sud de Najaf (160 km au sud de Bagdad)

18-05

Une bombe a explosé au passage d'un convoi de voitures tout-terrain de gardes de sécurité étrangers, à Abou Skher, à 20 km au sud de Najaf (160 km au sud de Bagdad), mais la police irakienne n'était pas en mesure de donner un bilan pour cette attaque

(afp-16h39)

 

Dhoulouiyah, à 70 km au nord de Bagdad

21-05

Dimanche soir, pas moins de 20 résistants aurait été tués en attaquant un poste de contrôle tenu par l'armée irakienne, a indiqué la police affirmant qu'un seul soldat était mort.( ?)

 (afp- 15h44

 

 

Jorf al-Sakr, à 50 km au sud de Bagdad,

22-05

Quatre policiers ont été explosés en milieu de journée quand une bombe a explosé contre leur voiture de patrouille, selon une source de sécurité locale.

(afp- 15h44

 

Khanaqin, à 150 km au nord-est de Bagdad

24-05

Un responsable municipal Adel Ali, et deux de ses gardes ont été abattus par des hommes armés. Un troisième garde a été blessé dans l'attaque, selon la police locale.

(afp- 18h36)

 

Salman Pak, au sud de Bagdad

22-05

Lundi soir, un membre du Conseil local, a été abattu au pas de sa porte.

(afp- 09h56)


Enlèvements

18-05

Naji Nouaïmi un diplomate d'Abou Dhabi a été enlevé mardi soir dans le quartier Mansour, dans l'ouest de Bagdad, alors qu'il se trouvait dans un bâtiment annexe de la représentation diplomatique des Emirats, selon une source au ministère irakien de l'Intérieur.

les ravisseurs ont exigé d'Abou Dhabi de fermer sa représentation diplomatique en Irak dans les 24 heures pour le libérer, dans un communiqué cité jeudi soir par Al-Jazira

Les Emirats arabes unis sont entrés en contact avec le gouvernement irakien et des partis politiques pour obtenir la libération rapide du diplomate, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères à Abou Dhabi.

Adnane al-Doulaïmi, a appelé à la libération du diplomate.

"Ce diplomate a fait beaucoup pour l'Irak et son peuple. Nous appelons à sa libération, car les Emirats arabes unis ont joué un rôle juste et équitable pour l'Irak et le peuple irakien.

(afp- 21h48)

 

Kirkouk (250 km au nord de Bagdad)

16-05

La police aurait libéré six ingénieurs irakiens d'une compagnie pétrolière enlevés deux semaines auparavant, a indiqué une source policière.

(afp-17h45)

18-05

Un homme travaillant dans une base de l'armée irakienne a été enlevé.

(afp-16h39)



 

Décompte des pertes humaines depuis le début

de la guerre de conquête en mars 2003

Irak

Civils tués (depuis l'occupation)

158.300 (chiffre minimum)

Civils blessés (depuis l'occupation)

65.358  (chiffre très minimum)

Civils violés (par les troupes d'occupations)

2.500    (voir Ibrahim Allousch

Civils/Résistants arrêtes : (une dizaine par jour...)

70.981   (chiffre minimum)

Résistants (décrit tel quel ) tués

2.984   (chiffre minimum)

Résistants (décrit tel quel ) blessés

3.739 (chiffre minimum)

En prison

39.523 (Craig Roberts)

Embargo

750.000 enfants (chiffre minimal)

Embargo

750.000 adultes (chiffre moyen)

Militaires tués pendant l'invasion

45.468 (chiffre minimal)

Civils tués pendant l'invasion

120.000 (chiffre minimal)

Coalition (depuis le début de la guerre) :

Nombre de Soldats tués (ou morts...) 

 9.601++ 

Soldats rapatriés (blessés ou malades)

50.557

(*) dont 10% meurent en cours de route ou à l'hopital)

Disparus (dans la nature)

1.014

Désertions

5.500

Mutinerie

2 corps + 24

Aide psychologique

66.108***

Suicides

78

Policiers/soldats irakiens (ou mercenaires ..) tués

5.933

Policiers /soldats irakiens (ou mercenaires .) blessés

7.921

Policiers /soldats irakiens disparus (dans la nature)

13.854

Autres tués (collaborateur irakiens & autres etc)

3.880

Autres blessés ( collaborateur etc)

2.730

Oléoducs,les infrastructures pétrolières & d'electricité

236 attaques (très grand minimum)

Infrastructures du rail

195 attaques (idem)

Hélicopteres

63 ++           (idem)

Avions (& drone)

22 ++

Ces totaux sont obtenu par le recoupement (si possible) des chiffres des pertes communiqué par la résistance & les médias occidentaux + XINHUANET

1) Le Pentagone estime que depuis le début du conflit en Irak, plus de 5 500 membres du personnel militaire ont déserté.

5 Médias

Plusieurs chaînes arabes émettent depuis les Emirats, notamment de Dubai Media City, zone franche pour les médias.

5-1  Les journalistes US publiant des informations classées pourraient être poursuivis ...

par le gouvernement fédéral, déclare l'attorney general (ministre de la Justice), Alberto Gonzales.

"Certaines dispositions des textes de lois, lues attentivement, pourraient laisser penser que c'est envisageable", a-t-il déclaré sur ABC en réponse à une question sur l'éventualité d'engager des poursuites contre des journalistes ayant publié des informations classées.

Gonzales n'a pas exclu la possibilité que le Times, ou ses journalistes soient poursuivis pour avoir publié la fuite.

21-05

(Reuters)


6
Les brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information 

Marc

6-1  Dossier ML : Usa : Prisons, exactions & torture.

23-05

Le sergent Santos Cardona qui est accusé d'avoir participé avec un autre maître-chien à un "concours" pour humilier des prisonniers en lançant contre eux des chiens non muselés.

Le but de ce "concours" sadique était de faire suffisamment peur au prisonnier pour que celui-ci urine ou défèque de terreur, avant d’avouer n’importe quoi….

Cardona a comparu devant une cour martiale.

Ses avocats vont expliquer que Cardona n'a fait qu'obéir aux ordres de ses supérieurs en utilisant son chien pour intimider les détenus

Ps : le général Miller, a été l'un des instigateurs des méthodes en vigueur à Abou Ghraïb,

Miller est passé à Abou Ghraib en août et septembre 2003 pour une mission de conseils(..)  sur l'utilisation des techniques d'interrogatoire pour tirer des renseignements des prisonniers.( déjà appliquées au camp de Guantanamo…)

Miller, a en effet également été responsable de la prison de Guantanamo...

(ats- 00:27)

25-05

Utiliser des chiens d'attaque contre des prisonniers était encouragé à la prison d'Abou Ghraib en Irak, a affirmé l’ex-commandant de la police militaire à Abou Ghraib et lieutenant-colonel…

"Le général Miller encourageait l'usage de chiens autant que possible. Miller disait que les chiens "étaient utilisés à Guantanamo et que c'était très efficace car les gens ont peur des chiens" a ajouté le lieutenant-colonel.

Ps :, le général Miller avait reconnu avoir encouragé l'usage de chiens mais seulement pour contrôler les prisonniers pas pour les interroger.

(afp-23h54)

 L’igominie d'Abou Ghraib a épargné les plus hauts responsables militaires et civils de l'administration Bush, dont le général Ricardo Sanchez, le commandant des forces américaines en Irak à l'époque du scandale, et trois autres hauts gradés.

Le plus haut gradé inculpé à ce jour est le lieutenant-colonel Steven Jordan qui a été inculpé fin avril pour cruauté et mauvais traitements (pas de tortures) sur des prisonniers.

Jordan est accusé d'avoir contraint des prisonniers à se mettre nus et de les avoir menacés avec des chiens d'attaque.

(afp- 23h54)


6-2 La police britannique est intervenue sans ménagement pour déloger Brian Haw ,  militant pacifiste

23-05

Presque cinq après l'arrivée de Brian Haw sur Parliament Square, devant le parlement de Westminster, la police britannique est intervenue sans ménagement pour déloger ce militant pacifiste jusqu'au-boutiste.

Arrivé le 2 juin 2001 Brian Haw était venu manifester contre les sanctions de l'ONU visant l'Irak.

Et il n'est jamais parti, fabriquant  peu à peu un  campement de fortune.

Brian Haw est devenu incontournable avec ses slogans contre le "sinistre" Blair et l’"l'idiot" Bush .

Haw a finalement été victime d'une loi votée à la va-vite par la chambre des Communes. Un texte obligeant tout manifestant à indiquer la durée prévisible de sa manifestation...

Brian Haw avait réchappé à cette loi jusque là: la Haute cour de Londres l'avait estimé inapplicable à son affaire, en vertu du principe de non rétroactivité. Ce texte ayant été voté après le début de sa manifestation, il ne pouvait pas lui être opposé, avait affirmé le tribunal le 29 juillet 2005.

Mais la cour d'appel de Londres ne l'a pas entendu ainsi et le 8 mai elle a donné raison au gouvernement britannique.

Selon "la loi Haw", il est désormais interdit de manifester sans autorisation à moins d'un mile (1,6 km) du parlement et les manifestations autorisées ne doivent pas mobiliser plus de 20 personnes ni occuper plus de 3 mètres carrés...

Malgré plusieurs agressions violentes (nez cassé), Brian Haw n'avait jamais cédé.

Et le coup de grâce pourrait lui être porté le 30 mai, lorsqu'il comparaîtra devant le tribunal londonien de Bow Street pour violation de la loi sur les manifestations.

(AFP)

 

6-3 45 millions de dollars (35 millions d'euros) pour obtenir la libération de neuf  ressortissants.

22-05

La France, l'Italie et l'Allemagne ont accepté de payer 45 millions de dollars (35 millions d'euros) pour obtenir la libération de neuf de leurs ressortissants pris en otage en Irak, a affirmé le Times lundi.

En revanche, la Grande-Bretagne n'a pas versé d'argent pour ses ressortissants captifs en Irak, poursuit le journal, mais elle aurait payé des "intermédiaires" pour établir le contact avec leurs ravisseurs.

Le Times affirme s'appuyer sur des documents détenus par des "responsables de la sécurité à Bagdad" qui ont "joué un rôle crucial dans les négociations" pour la libération des otages occidentaux en Irak.

Selon le journal, la France a payé 25 millions de dollars pour la libération en juin 2005 de Florence Aubenas (10 millions) et de Christian Chesnot et Georges Malbrunot (15 millions) en décembre 2004.

L'Italie a payé 11 millions de dollars pour celles de Giuliana Sgrena en mars 2005 (6 millions) et de Simona Pari et Simona Torretta en septembre 2004 (5 millions), poursuit le Times.

Quant à l'Allemagne, elle payé 8 millions de dollars au total pour la libération de René Bräunlich et Thomas Nitzschke début mai (5 millions) ainsi que celle de Susanne Osthoff (3 millions) en novembre 2005, indique le quotidien.

Enfin, la Grande-Bretagne n'a pas payé de rançon aux ravisseurs de Kenneth Bigley et Margaret Hassan, deux Britanniques exécutés après leur enlèvement à l'automne 2004, mais le journal souligne que les autorités de Londres ont été critiquées pour avoir accordé aux ravisseurs du Britannique Norman Kember le temps de s'enfuir avant de lancer l'opération militaire qui a permis sa libération en mars dernier.

Après la libération de René Bräunlich et Thomas Nitzschke début mai, la chaîne allemande ARD a affirmé que Berlin a payé plus de 10 millions de dollars de rançon à leurs ravisseurs, et en janvier dernier, le quotidien italien la Repubblica a cité un rapport officiel selon lequel Rome a versé plusieurs millions de dollars de rançon pour la libération de ses otages en Irak.

(AFP)

 


7 Dossier & Point de vue

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs

mais doit être vu comme information

Marc


7-1 Point de vue de Michel Chossudovsky  : La guerre de l’Amérique pour la domination mondiale.

Article envoyé par JM Flemal, traducteur politique belge

Nous sommes au point critique de la crise la plus grave de l’histoire moderne. L’administration Bush s’est embarquée dans une aventure militaire qui menace l’avenir de l’humanité.

            Les guerres en Afghanistan et en Irak font partie d’un programme militaire plus vaste, lancé à la fin de la guerre froide. L’agenda de la guerre actuellement en cours est la continuation de la guerre du Golfe de 1991 et des guerres menées par l’Otan contre la Yougoslavie (1991-2001).

            La période qui a suivi la guerre froide a également été marquée par de nombreuses opérations clandestines de renseignements menées par les Etats-Unis dans l’ancienne Union soviétique, opérations qui ont servi à déclencher des guerres civiles dans plusieurs des anciennes républiques soviétiques, y compris la Tchétchénie (faisant partie de la Fédération russe), la Géorgie et l’Azerbaïdjan. Dans ce dernier pays, ces opérations clandestines ont été lancées en vue de s’assurer le contrôle stratégique sur les corridors empruntés par les oléoducs et les gazoducs.

            Les opérations militaires et de renseignements des Etats-Unis durant la période qui a succédé à la guerre froide ont été menées en coordination étroite avec les « réformes de libéralisation des marchés » imposées sous l’égide du FMI en Europe de l’Est, dans l’ancienne Union soviétique et dans les Balkans et qui ont eu pour conséquences la déstabilisation des économies nationales et l’appauvrissement de millions de personnes.

            La Banque mondiale a sponsorisé des programmes de privatisation dans ces pays, elle a mis le capital occidental en mesure de s’approprier et de contrôler une part importante de l’économie des pays de l’ancien bloc de l’Est. Ce processus est également à la base des fusions et/ou reprises stratégiques de l’ancienne industrie pétrolière et gazière soviétique par de puissants conglomérats occidentaux, via la manipulation financière et des pratiques politiques reposant sur la corruption.

            En d’autres termes, l’enjeu de la guerre dirigée par les Etats-Unis est la recolonisation d’une vaste région s’étendant des Balkans à l’Asie centrale.

            Le déploiement de la machine de guerre américaine est supposé élargir la sphère économique d’influence de l’Amérique. Il n’y a pas qu’en Irak et en Afghanistan que les  Etats-Unis ont établi leur présence militaire permanente, ils possèdent également des bases militaires dans plusieurs des anciennes républiques soviétiques jouxtant la frontière occidentale de la Chine. Par ailleurs, depuis 1999, on assiste à un renforcement militaire dans le sud de la mer de Chine.

Guerre et mondialisation vont de pair. La militarisation soutient la conquête de nouvelles frontières économiques et contribuer à imposer à l’échelle mondiale le système du « libre marché ».

 

La prochaine phase de la guerre

 

L’administration Bush a déjà désigné la Syrie comme étant la prochaine étape de « la feuille de route de la guerre ». Le bombardement de présumées « bases terroristes » en Syrie par les forces aériennes israéliennes en octobre visait à fournir une justification aux interventions militaires préventives qui allaient suivre. Ariel Sharon lança les attaques avec l’approbation de Donald Rumsfeld.1        Cette extension planifiée de la guerre à la Syrie entraîne de graves implications. Elle signifie qu’Israël devient un acteur militaire majeur dans la guerre dirigée par les Etats-Unis, de même qu’un membre « officiel » de la coalition anglo-américaine.

            D’un point de vue militaire et économique, le Pentagone considère comme stratégique le « contrôle territorial » sur la Syrie, qui constitue un pont terrestre entre Israël et l’Irak occupé. C’est également un moyen de contrôler la frontière irakienne et de réduire l’afflux de combattants volontaires se rendant à Bagdad afin de rallier la résistance irakienne.

            Cette expansion du théâtre de la guerre concorde avec le plan d’Ariel Sharon de construire un «Grand Israël» «sur les ruines du nationalisme palestinien». Alors qu’Israël cherche à étendre son domaine territorial en direction de l’Euphrate, avec des zones désignées de peuplement juif au cœur même de la Syrie, les Palestiniens sont emprisonnés à Gaza et en Cisjordanie derrière un « mur de l’apartheid ».

            Dans l’intervalle, le Congrès américain a durci les sanctions économiques contre la Libye et l’Iran. De même, Washington fait allusion à la nécessité d’un « changement de régime » en Arabie saoudite. Les pressions politiques s’accumulent contre la Turquie.

            Ainsi, la guerre pourrait en effet déborder sur une zone bien plus vaste s’étendant de la Méditerranée orientale au sous-continent indien et aux frontières occidentales de la Chine.

 

Le recours « préventif » aux armes nucléaires

 

Washington a adopté une politique nucléaire « préventive » consistant à frapper le premier et cette politique a désormais reçu l’approbation du Congrès. Les armes nucléaires ne sont plus donc une arme de dernier recours comme ce fut le cas durant la période de la guerre froide.

            Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël ont coordonné leur politique sur le plan des armes nucléaires. Les ogives nucléaires israéliennes sont pointées sur les villes principales du Moyen-Orient. Les gouvernements des trois pays ont déclaré très ouvertement, déjà avant la guerre contre l’Irak, qu’ils étaient préparés à recourir aux armes nucléaires « s’ils étaient attaqués » par ce qu’on appelle des « armes de destruction massive ». Israël est la cinquième puissance nucléaire dans le monde. Son arsenal nucléaire est plus avancé que celui de la Grande-Bretagne.

            Quelques semaines à peine après l’entrée de marines américains à Bagdad, la Commission sénatoriale américaine sur les Services armés a donné le feu vert au Pentagone afin qu’il développe une nouvelle bombe nucléaire tactique, utilisable sur les théâtres d’opérations conventionnels, et « d’une charge [jusqu’à] six fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima ».

            A la suite de la décision du Sénat, le Pentagone a redéfini les détails de son agent nucléaire lors d’une rencontre secrète avec d’importants exécutifs de l’industrie nucléaire et du complexe militaro-industriel qui s’est tenue au QG du Commandement central de la base aérienne d’Offutt, dans le Nebraska. La rencontre a eu lieu le 6 août, jour pour jour 58 ans après que la première bombe atomique eut été larguée sur Hiroshima.

            La nouvelle politique nucléaire implique explicitement dans le processus décisionnel les importantes firmes de défense. Cela revient à « privatiser » la guerre nucléaire. Les sociétés vont non seulement palper des bénéfices de plusieurs milliards de dollars dans la production de bombes atomiques, elles auront aussi directement voix au chapitre quand il s’agira de fixer l’agenda du recours et de déploiement des armes nucléaires. Entre-temps, le Pentagone a déclenché une importante campagne de propagande et de public relations en vue d’appuyer l’utilisation des armes nucléaires pour la « défense de la patrie américaine ».

Totalement approuvées par le Congrès américain, les mini-bombes atomiques sont considérées comme étant « sans danger pour les civils ».

Cette nouvelle génération d’armes nucléaires est susceptible d’être utilisée dans la prochaine phase de cette guerre, sur les « théâtres d’opérations conventionnels » (par exemple, au Moyen-Orient et en Asie centrale) et ce, en même temps que les armes conventionnelles.

En décembre 2003, le Congrès américain allouait 6,3 milliards de dollars, pour la seule année 2004, au développement de cette nouvelle génération d’armes nucléaires « défensives ».

Le budget annuel total de la défense est de l’ordre de 400 milliards de dollars, c’est-à-dire, en gros, du même ordre de grandeur que le Produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble de la Fédération russe.

Alors qu’il n’y a pas de preuves formelles de l’utilisation de mini-bombes atomiques sur les théâtres d’opérations irakien et afghan, des tests effectués par le Centre canadien de Recherches médicales sur l’Uranium (UMRC) en Afghanistan confirment que les radiations toxiques repérées n’étaient pas attribuables à des munitions « lourdes » à l’uranium appauvri (UA), mais à une autre forme non identifiée de contamination par l’uranium : « Un certain type d’arme à l’uranium avait été utilisée (…) Les résultats en furent incroyables : les personnes examinées présentaient des concentrations d’isotopes toxiques et radioactifs entre 100 et 400 fois plus élevées que sur les vétérans de la guerre du Golfe examinés en 1999 ».2 

 

La planification de la guerre

 

La guerre en Irak était déjà envisagée au moins depuis le milieu des années 90.

            Un document émanant de la Sécurité nationale de l’administration Clinton et datant de 1995 affirmait on ne peut plus clairement que l’objectif de la guerre était le pétrole. « Afin de protéger les Etats-Unis de façon ininterrompue, il faut leur assurer l’accès au pétrole. ».          

En septembre 2000, quelques mois avant l’arrivée de George W. Bush à la Maison-Blanche, le Projet pour un Nouveau Siècle Américain (Project for a New American Century – PNAC) sortait son plan de domination mondiale sous le titre : « Reconstruction des défenses de l’Amérique ».

            Le PNAC est un réservoir à cerveaux néo-conservateur lié à l’establishment de la défense et des renseignements, au Parti républicain et au puissant Conseil des Relations étrangères (CFR), et qui joue un rôle en coulisse dans la formulation de la politique étrangère américaine.

            L’objectif avoué du PNAC est on ne peut plus simple : « Se battre et remporter des victoires décisives dans des guerres à théâtres d’opérations multiples et simultanés ». 

            Cette déclaration indique que les Etats-Unis ont bien l’intention de s’engager sur plusieurs théâtres d’opérations de guerre en même temps et dans diverses régions du monde.

            Le secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le vice-président Dick Cheney avaient commandité le projet du PNAC bien avant les élections présidentielles.

            Le PNAC esquisse une feuille de route de conquête. Il revendique « l’installation forcée de bases avancées » américaines à travers l’Asie centrale et le Moyen-Orient « en vue d’assurer la domination économique sur le monde, tout en étouffant tout ‘rival’ potentiel ou toute alternative viable à la vision américaine d’une ‘libre économie de marché’ ».3

Le rôle des « événements entraînant d’énormes pertes humaines »

 

Le plan du PNAC ébauche également un cadre constant de propagande de guerre. Un an avant le 11 septembre, le PNAC estimait indispensable « quelque événement catastrophique et catalysant, comme un nouveau Pearl Harbor », qui servirait à galvaniser l’opinion publique américaine pour soutenir un programme de guerre.4

            Les architectes du PNAC semblent avoir anticipé avec une précision cynique le recours aux attentats du 11 septembre comme un « incident pouvant servir de prétexte à la guerre ».

            L’allusion du PNAC à « un événement catastrophique et catalysant » fait écho à une déclaration similaire de David Rockefeller au département des Affaires politiques des  Nations unies, en 1994 : « Nous sommes à la veille d’une transformation mondiale. Tout ce qu’il nous faut, c’est une crise majeure adéquate, et les nations accepteront le nouvel ordre mondial. »

            Il en est de même pour les propos de Zbigniew Brzezinski dans son ouvrage, Le grand échiquier : « (…) il pourrait être plus malaisé de forger un consensus [en Amérique] autour des questions de politique étrangère, hormis dans les circonstances d’une menace extérieure directe réellement énorme et très largement perçue. »

            Zbigniew Brzezinski, qui fut le conseiller du président Jimmy Carter en matière de Sécurité nationale, fut l’un des architectes du réseau al-Qaeda, créé par la CIA au moment du déclenchement de la guerre soviéto-afghane (1979-1989).

           

 

L’« événement catastrophique et catalysant », tel qu’en parle le PNAC, fait partie intégrante du planning américain concernant les opérations militaire set les renseignements. Le général Franks, qui a dirigé la campagne militaire contre l’Irak, faisait remarquer récemment (en octobre 2003) le rôle d’un « événement entraînant d’énormes pertes humaines » pour attiser le soutien à l’instauration d’une pouvoir militaire en Amérique.5

            Franks cite le scénario précis selon lequel sera établi le pouvoir militaire : « Un événement terroriste entraînant d’énormes pertes humaines [se produira] quelque part dans le monde occidental – ce pourrait être les Etats-Unis d’Amérique –, qui amènera notre population à remettre en question notre propre Constitution et à entamer la militarisation de notre pays afin d’éviter la répétition d’un autre événement entraînant d’énormes pertes humaines. » 6

            Cette déclaration, émanant d’un individu activement impliqué dans les plans militaires et de renseignements au plus haut niveau, suggère que la « militarisation de notre pays » est un postulat opérationnel bien actuel. Il constitue un élément du « consensus de Washington » au sens élargi du terme. Il identifie la « feuille de route » de la guerre et de la « défense de la patrie » mise au point par l’administration Bush. Inutile de dire qu’il fait également partie intégrante de l’agenda néo-libéral.

            Le général Franks présente cet « événement entraînant d’énormes pertes humaines » comme un date politique cruciale. La crise et l’agitation sociale qui en résulteraient seraient censées faciliter un changement majeur dans les structures politiques, sociales et institutionnelles des Etats-Unis.

            La déclaration du général Franks reflète un consensus régnant au sein de l’armée américaine quant à la façon dont les événements devraient se dérouler. La « guerre contre le terrorisme » doit fournir une justification à l’abrogation du Pouvoir de la Loi, dans le but final de « sauvegarder les libertés civiques ». 

            L’interview de Franks suggère qu’un attentat terroriste sponsorisé par al-Qaeda sera utilisé comme « mécanisme de déclenchement » d’un coup d’Etat militaire en Amérique. L’« événement de type Pearl Harbor » serait utilisé en tant que justification de l’état d’urgence débouchant sur la mise en place d’un gouvernement militaire.

            A maints égards, la militarisation des institutions civiles de l’Etat aux Etats-Unis est déjà fonctionnelle sous une façade de démocratie bidon.

 

La propagande de guerre

 

Dans le sillage des attentats de septembre contre le World Trade Center, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, fonda le Bureau de l’Influence stratégique (Office of Strategic Influence – OSI), ou « Bureau de la Désinformation », comme le surnommèrent ses adversaires : « Le département de la Défense a déclaré qu’il devait agir de la sorte et ils vont en fait faire circuler des histoires fausses dans les pays étrangers – dans un effort d’influence l’opinion publique à travers le monde. »7     

Et, brusquement, l’OSI fut officiellement dissous à la suite de pressions politiques et d’histoires « embarrassantes » des médias prétendant que « son but était de mentir délibérément pour favoriser les intérêts de l’Amérique ».8  « Rumsfeld recula et déclara que c’était embarrassant. »9 Pourtant, malgré cette volte-face apparente, la campagne orwellienne de désinformation lancée par le Pentagone demeura fonctionnellement intacte : « (…) le secrétaire à la Défense ne joue pas particulièrement franc-jeu, ici. La désinformation dans la propagande militaire fait partie de la guerre. »10

            Plus tard, dans un entretien accordé à la presse, Rumsfeld confirma que, si l’OSI n’existe plus en tant qu’appellation, « les fonctions imparties au bureau doivent continuer à être menées à bien ».11

            Nombre d’institutions gouvernementales et d’unités de renseignements – entretenant des liens avec le Pentagone – restent activement impliquées dans diverses composantes de la campagne de propagande. On chamboule complètement les réalités. On fait passer des actes de guerre pour des « interventions humanitaires » visant à un « changement de régime » et à la « restauration de la démocratie ». L’occupation militaire et le massacre de civils sont présentés comme des opérations de « maintien de l’ordre ». Les atteintes aux libertés civiles – dans le contexte de la prétendue « législation antiterroriste » - sont décrites comme un moyen d’assurer la « sécurité domestique » et de défendre ces mêmes libertés civiles.

 

Le rôle central d’al-Qaeda dans la doctrine de Bush concernant la sécurité nationale

 

Telle qu’elle est clairement expliquée dans la Stratégie de la Sécurité nationale (NSS), la doctrine de la « guerre défensive » de prévention et la « guerre au terrorisme » contre al-Qaeda constituent les deux assises essentielles de la campagne de propagande du Pentagone.

            L’objectif consiste à présenter toute « action militaire préventive » - c’est-à-dire la guerre – comme un acte d’« autodéfense » contre deux catégories d’ennemis, les « Etats voyous » et les « terroristes islamiques » : « La guerre contre des terroristes de portée mondiale est une entreprise mondiale de durée incertaine. (…) L’Amérique agira contre l’apparition de telles menaces avant qu’elles se soient pleinement constituées.

« (…) Les Etats voyous et les terroristes ne cherchent pas à nous attaquer en recourant à des moyens conventionnels. Ils savent que de telles attaques échoueraient. En lieu et place, ils comptent sur des actes de terreur et, potentiellement, sur le recours à des armes de destruction massive (…).

« Les cibles de ces attaques sont nos forces militaires et notre population civile, en violation directe de l’une des principales normes des lois de la guerre. Comme cela a été démontré lors des pertes du 11 septembre 2001, d’énormes pertes en vies humaines parmi les civils constituent l’objectif spécifique des terroristes et ces pertes seraient exponentiellement plus sévères encore si les terroristes pouvaient acquérir et utiliser des armes de destruction massive.

« Les Etats-Unis ont longtemps soutenu l’option des actions préventives afin de contrer une menace suffisante contre notre sécurité nationale. Plus grande est la menace, plus grand est le risque de l’inaction et plus urgente la nécessité de prendre des mesures de prévention pour nous défendre (…). Pour prévoir ou empêcher de tels actes hostiles de la part de ses adversaires, les Etats-Unis agiront, si nécessaire, de façon préventive. »12

Pour justifier les actions militaires préventives, le doctrine de la sécurité nationale requiert la « fabrication » d’une menace terroriste – c’est-à-dire un « ennemi extérieur ». Il est également nécessaire d’associer ces menaces terroristes au « soutien d’Etat » de la part des prétendus « Etats voyous ».

Mais cela signifie aussi que les divers « événements entraînants d’énormes pertes humaines » prétendument imputés à al-Qaeda (l’ennemi fabriqué) font partie de l’agenda de la Sécurité nationale.

Dans les mois des préparatifs de l’invasion de l’Irak, des opérations secrètes « mensongères » furent lancées pour produire des renseignements trompeurs relatifs à la fois aux armes de destruction massive (ADM) et à al-Qaeda, et qui finirent par circuler sur les divers canaux de l’information.

Dans le sillage de la guerre, alors que la menace des ADM a été mise à mal, les menaces d’al-Qaeda contre « la patrie » continuent à se répéter ad nauseam dans les déclarations officielles, à être commentées sur les chaînes de télévision et rabâchées quotidiennement dans les journaux.

Et, sous-tendant ces faits manipulés, on a gonflé les faits terroristes du tonneau « Oussama bin Laden » pour justifier la prochaine phase de cette guerre. Cette dernière s’articule de façon très directe : l’efficacité de la campagne de propagande du Pentagone et de la CIA, qui alimente les réseaux de l’information, le fait qu’il se passe actuellement des « événements entraînant d’énormes pertes humaines », comme l’esquissait le PNAC.

            Ce que tout cela signifie, c’est que les actes réels de terrorisme (« entraînant d’énormes pertes humaines ») font bel et bien partie du planning militaire.

 

Les attaques terroristes réelles

 

En d’autres termes, pour être « efficace », la campagne de peur et de désinformation ne peut uniquement reposer sur des « avertissements » sans fondement de l’imminence de futurs attentats, elle requiert également des « réels » actes ou « incidents » terroristes fournissant davantage de crédibilité aux plans de guerre de Washington. Ces événements terroristes sont utilisés pour justifier l’application de « mesures d’urgence » ainsi que d’« actions militaires de représailles ». Dans le contexte actuel, on demande à ces mesures et actions qu’elles créent l’illusion d’un « ennemi extérieur » menaçant la patrie américaine.

            Le déclenchement d’« incidents prétextes à la guerre » fait partie des idées du Pentagone. En fait, cela fait partie intégrante de l’histoire militaire américaine.13

En 1962, les chefs d’état-major réunis avaient envisagé un plan secret appelé « Opération Northwoods », visant délibérément à provoquer des pertes humaines civiles afin de justifier l’invasion de Cuba. « Nous ferions sauter un navire américain dans la baie de Guantanamo et en accuserions Cuba. » « Nous pourrions développer une campagne communiste de terreur dans la région de Miami, dans d’autres villes de Floride et même à Washington. » « Les listes des victimes dans les journaux américains provoqueraient une vague utile d’indignation nationale. »14

            Il n’y a pas de preuve que le Pentagone ou la CIA aient joué un rôle direct dans les récents attentats terroristes, y compris ceux qui ont eu lieu en Indonésie (2002), en Inde (2001), en Turquie (2003) et en Arabie saoudite (2003).

            Selon les rapports, les attentats ont été mis sur pied par des organisations (ou, du moins, des cellules de ces organisations), qui opèrent en toute indépendance, avec un certain degré d’autonomie. Cette indépendance est dans la véritable nature d’une opération secrète de renseignements. L’unité active des renseignements n’est pas en contact direct avec ses commanditaires sous le manteau. Elle n’est pas nécessairement au courant du rôle qu’elle joue pour le compte de ceux qui la commanditent.

            La question fondamentale est de savoir qui est derrière ces gens ? Par quelles sources sont-ils financés ? Quel est le réseau sous-jacent des liens ?

            Par exemple, dans le cas de l’attentat à la bombe de 2002, à Bali, l’organisation terroriste supposée Jemaah Islamiah avait des liens avec les renseignements militaires indonésiens (BIN) qui, à son tour, à des liens avec la CIA et les renseignements australiens.

            Les attentats terroristes de décembre 2001 contre le parlement indien – qui ont contribué à mettre l’Inde et le Pakistan au bord de la guerre – ont été dirigés, a-t-on prétendu, par deux groupes rebelles cantonnés au Pakistan, Lashkar-e-Taiba (L’armée des purs) et Jaish-e-Muhammad (L’armée de Mahomet), tous deux soutenus par l’ISI pakistanais, s’il faut en croire le Conseil des Relations étrangères (CFR).15

            Ce que le CFR ne reconnaît pas, c’est la relation importante entre l’ISI et la CIA et le fait que l’ISI continue à soutenir Lashkar, Jaish et les militants des Jammu et Kashmir Hizbul Mujahideen (JKHM), tout en collaborant également avec la CIA.16

            Un document classé en 2002 et destiné à servir de directive au Pentagone « recommande la création d’un ‘Groupe d’Opérations proactives et préventives’ (P2OG) afin de lancer des opérations secrètes visant à ‘stimuler des réactions’ parmi les terroristes et les Etats possédant des armes de destruction massive – autrement dit, par exemple, encourager des cellules terroristes à passer à l’action et les exposer à de ‘promptes ripostes’ de la part des forces américaines. »17

            L’initiative du P2OG n’innove en rien. Elle développe essentiellement plus avant tout un dispositif existant d’opérations secrètes. Exceptionnellement bien renseignée, la CIA soutient des groupes terroristes depuis l’époque de la guerre froide. Cette « stimulation de cellules terroristes » sous le couvert d’opérations secrètes de renseignements requiert souvent l’infiltration et l’entraînement des groupes radicaux liés à al-Qaeda.

            A cet égard, le soutien discret de la part de l’appareil militaire et des renseignements des Etats-Unis a été acheminé vers plusieurs organisations terroristes islamiques via un réseau complexe d’intermédiaires et d’agents non officiels de renseignements. Au cours des années 90, les agences du gouvernement américain ont collaboré avec al-Qaeda dans un certain nombre d’opérations secrètes, comme l’a confirmé en 1997 un rapport de la Commission du Parti républicain du Congrès américain.18 En fait, durant la guerre en Bosnie, les inspecteurs américains en armements travaillaient avec des agents d’al-Qaeda, amenant d’importantes quantités d’armes pour l’armée musulmane bosniaque.

            En d’autres termes, l’administration Clinton « hébergeait des terroristes ». De plus, des déclarations officielles et des rapports des renseignements confirment l’existence de liens entre des unités des renseignements militaires américains et les agents d’al-Qaeda, comme cela a été le cas en Bosnie (au milieu des années 90), au Kosovo (1998-99) et en Macédoine (2001).19

            L’administration Bush et l’Otan avaient des liens avec al-Qaeda en Macédoine. Et ce, quelques semaines à peine avant le 11 septembre 2001. Des conseillers militaires américains supervisant une unité de mercenaires privés en contrat avec le Pentagone ont combattu aux côtés de moudjahidine durant des attaques terroristes contre les forces de sécurité macédoniennes. L’affaire est confirmée, détails à la clé, par la presse et les autorités macédoniennes.20 Le gouvernement américain et le réseau militant islamique travaillaient main dans la main en soutenant et en finançant l’armée de libération nationale (NLA) impliquées dans les attentats terroristes en Macédoine.

            En d’autres termes, quelques semaines avant le 11 septembre, l’armée américaine collaborait toujours directement avec al-Qaeda.

 

Al-Qaeda et les services de renseignements militaires pakistanais (ISI)

 

Il est en effet révélateur que dans la quasi-totalité des faits de terrorisme postérieurs au 11 septembre, il est dit (dans les médias et dans les déclarations officielles) que l’organisation terroriste responsable a des « liens avec al-Qaeda, le groupe d’Oussama bin Laden ». En soi, c’est une information d’une grande importance. Naturellement, le fait qu’al-Qaeda est une création de la CIA n’est ni mentionné dans les rapports de presse ni considéré comme important si l’on veut comprendre des actes terroristes.

            Les liens entre ces organisations terroristes (particulièrement en Asie) et les services de renseignements militaires pakistanais (ISI) ont été reconnus dans quelques cas par des sources officielles et des dépêches de la presse. Fait confirmé par le Conseil des Relations étrangères (CFR), on dit que certains de ces groupes ont des liens avec l’ISI pakistanais, mais on ne précise toutefois pas la nature de ces liens. Inutile de dire que cette information est cruciale pour identifier les gens qui ont soutenu ces attentats terroristes. En d’autres termes, on dit que l’ISI soutient ces organisations terroristes tout en entretenant des liens étroits avec la CIA.

 

Le 11 septembre

 

Alors que, dans son discours de février 2003 devant l’ONU, Colin Powell insistait, sans la moindre preuve, sur « les liens sinistres entre l’Irak et le réseau terroriste d’al-Qaeda », des documents officiels, des rapports de presse et des renseignements confirment que plusieurs administrations américaines successives ont soutenu et encouragé le réseau islamique militant. Cette relation est un fait établi, corroboré par de nombreuses études, reconnu par les traditionnels réservoirs à cerveaux de Washington.

Tant Colin Powell que son adjoint Richard Armitage qui, dans les mois précédant la guerre, accusaient de façon désinvolte Bagdad et d’autres gouvernements étrangers d’« héberger » al-Qaeda, ont joué un rôle direct, à divers moments de leur carrière, en soutenant ces organisations terroristes.

Les deux hommes ont été impliqués – en opérant en coulisse – dans le scandale des contras de l’Irangate sous l’administration Reagan, scandale qui mit en cause la vente illégale d’armes à l’Iran afin de financer l’armée paramilitaire des contras nicaraguayens et les moudjahidine afghans.21

            De plus, tant Richard Armitage que Colin Powell ont joué un rôle dans la dissimulation dont à fait l’objet l’affaire du 11 septembre. Les enquêtes et les recherches menées au cours de ces deux dernières années, y compris les documents et témoignages officiels ainsi que les rapports des services de renseignements, indiquent que le 11 septembre a été une opération de renseignements soigneusement préparée plutôt qu’un acte dirigé par une organisation terroriste.22

Dans un rapport rendu public fin septembre 2001, le FBI a confirmé le rôle des renseignements militaires pakistanais. Selon le rapport, le chef supposé de la bande du 11 septembre, Mohammed Atta, avait été financé par des sources pakistanaises. Par la suite, un autre rapport de renseignements confirma que le chef de l’ISI de l’époque, le général Mahmoud Ahmad, avait fait parvenir de l’argent à Mohammed Atta.23

Qui plus est, des rapports de presse et des déclarations officielles confirment que le chef de l’ISI était en visite officielle aux Etats-Unis du 4 au 13 septembre 2001. En d’autres termes, le chef de l’ISI pakistanais, dont on affirme qu’il a versé de l’argent aux terroristes, était également en étroites relations avec un certain nombre de hauts fonctionnaires de l’administration Bush, y compris Colin Powell, le directeur de la CIA George Tenet et le secrétaire d’Etat adjoint Richard Armitage, trois personnages qu’il rencontra lors de sa visite à Washington.24

 

Le mouvement contre la guerre

 

Un mouvement cohérent contre la guerre ne peut pas s’appuyer uniquement sur la seule mobilisation du sentiment d’hostilité à la guerre. Il doit en fin de compte déboulonner les criminels de guerre et remettre en question le droit de gouverner.

Une condition nécessaire pour destituer les dirigeants est d’affaiblir et, finalement, de démolir complètement leur campagne de propagande.

            L’ampleur des vastes rassemblements contre la guerre aux Etats-Unis, dans l’Union européenne et dans le monde, devrait poser les bases d’un réseau permanent composé de dizaines de milliers de comités locaux contre la guerre, dans les quartiers, les lieux de travail, les paroisses, les écoles, les universités, etc. C’est en fin de compte via ce réseau qu’il sera possible de défier la légitimité de ceux qui « dirigent en notre nom ».

            Pour court-circuiter les plans de guerre de l’administration Bush et mettre sa machine de propagande hors de combat,  nous devons nous adresser à nos concitoyens à travers le pays, aux Etats-Unis, en Europe et dans le monde, aux millions de gens ordinaires qui ont été induits en erreur à propos des causes et des conséquences de cette guerre.

            Ceci implique également une exposition complète de tous les mensonges sous-tendant la « guerre contre le terrorisme » et de la complicité politique de l’administration Bush dans les événements du 11 septembre.

            Inutile de dire que le recours à des « événements entraînant d’énormes pertes humaines » comme prétexte pour mener une guerre est un acte criminel. Pour reprendre les propos d’Andreas van Buelow, ancien ministre allemand de la Technologie et auteur de l’ouvrage intitulé « La CIA et le 11 septembre » : « Si ce que je dis est la vérité, l’ensemble du gouvernement américain devrait se retrouver derrière les barreaux. »

            Pourtant, il ne suffit pas d’écarter George W. Bush ou Tony Blair, qui sont de simples marionnettes. Nous devons également nous en prendre au rôle des banques, sociétés et institutions financières mondiales qui, de façon indélébile, se trouvent derrière les acteurs politiques et militaires.

            De plus en plus, c’est l’establishment des forces armées et des renseignements (plutôt que le département d’Etat, la Maison-Blanche et le Congrès américain) qui prend les décisions de la politique étrangère américaine. Néanmoins, ce sont les géants pétroliers du Texas, les industriels de la défense, Wall Street et les puissants médias, opérant discrètement en coulisse, qui tirent les ficelles. Si les hommes politiques deviennent une source d’embarras majeurs, les médias peuvent les discréditer, après quoi on peut très bien les mettre au rebut et installer une nouvelle équipe de marionnettes politiques.

 

La criminalisation de l’Etat

 

On peut parler de « criminalisation de l’Etat » lorsque des criminels de guerre occupent légitimement des postes de pouvoir qui les mettent à même de décider « qui sont les criminels », alors qu’en fait, ce sont eux les criminels.

            Aux Etats-Unis, aussi bien les républicains que les démocrates partagent le même agenda de la guerre et il y a des criminels de guerre au sein des deux partis. Tous deux sont complices dans la dissimulation qui s’est opérée autour du 11 septembre et dans la quête de domination mondiale qui a suivi. Toutes les preuves renvoient à ce qui ne peut être mieux décrit que par l’expression « criminalisation de l’Etat », et qui inclut les corridors de la justice et des deux partis au sein du Congrès américain.

            Dans le cadre de l’agenda de la guerre, des hauts fonctionnaires de l’administration Bush, des membres de l’armée, du Congrès et de l’appareil judiciaire se sont vu accorder le pouvoir, non seulement de commettre des actes criminels, mais également de désigner les personnes du mouvement contre la guerre opposées à ces actes criminels comme étant des « ennemis de l’Etat ».

            De façon plus générale, l’armée et l’appareil sécuritaire des Etats-Unis défendent et soutiennent les intérêts économiques et financiers dominants – autrement dit, ce sont la mise en place et l’exercice du pouvoir militaire qui imposent le « commerce libre ». Le Pentagone est un bras de Wall Street; l’Otan coordonne ses opérations militaires avec les interventions politiques de la Banque mondiale et du FMI, et vice versa. Constamment, les organismes responsables de la sécurité et de la défense au sein de l’alliance militaire occidentale, de concert avec les diverses bureaucraties civiles tant gouvernementales qu’inter-gouvernementales (ex. le FMI, la Banque mondiale, l’OMC), partagent une vision commune, un consensus et un engagement idéologiques commun tendant vers le nouvel ordre mondial.

            Pour éloigner la marée montante de la guerre, il faut démanteler les bases militaires, arrêter la machine de guerre (à savoir, la production de systèmes d’armes sophistiqués comme les ADM) et démanteler l’Etat policier en devenir. De façon plus générale, nous devons inverser les réformes favorisant le « libre marché », démanteler les institutions du capitalisme mondial et désarmer les marchés financiers.

            La lutte doit être menée à partir d’une base élargie et englober de façon démocratique tous les secteurs de la société à tous les niveaux, dans tous les pays, unir dans un élan majeur les travailleurs, les fermiers, les producteurs indépendants, les petits commerçants et artisans, les hommes de métier, les artistes, les agents de l’Etat, les membres du clergé, les étudiants et les intellectuels.

            Les mouvements contre la guerre et contre la mondialisation doivent être intégrés au sein d’un seul mouvement de dimension mondiale. Les gens doivent s’unir entre secteurs, les groupes se concentrant sur « un seul problème » doivent s’associer dans une entente commune et collective sur la façon dont le nouvel ordre mondial détruit et appauvrit le monde.

            La mondialisation de cette lutte est fondamentale, elle requiert un degré de solidarité et d’internationalisme sans précédent dans l’histoire du monde. Ce système économique mondiale se nourrit sur la division sociale entre les pays et au sein de chaque pays. L’unité d’objectif et de coordination à l’échelle mondiale entre les divers groupes et mouvements sociaux est d’un importance cruciale. Un élan majeur est nécessaire afin de rassembler, dans toutes les régions importantes du monde, les mouvements sociaux dans une poursuite et un engagement communs en vue de l’élimination de la pauvreté et de la réalisation d’une paix mondiale durable.

L’article est le texte qui a servi à l’exposé public de Michel Chossudovsky à la Société pour la Défense des Droits civiques et de la Dignité humaine (GBM), à Berlin, les 10 et 11 décembre 2003 et à l’Université Humboldt de Berlin, le 12 décembre 2003.

 

Lors de la Journée des Droits de l’Homme, le 10 décembre 2003, Michel Chossudovsky s’est vu décerner le prix 2003 des Droits de l’Homme par la Société de Défense des Droits civiquers et de la Dignité humaine (GBM). [détails en allemand ]

Photos de la rencontre de la GBM à Berlin, cliquez ici.

Le texte en allemand a été publié par Junge Welt: Vortrag von Michel Chossudovsky Neuordnung der Welt Der Krieg der USA um globale Hegemonie (Teil 1)

www.globalresearch.ca,15 décembre 2003

L’URL de cet article est : http://globalresearch.ca/articles/CHO312A.html


1 Voir Gordon Thomas, Global Outlook, n° 6, hiver 2004.

2 Voir www.umrc.net.

3 Voir Chris Floyd, Bush's Crusade for empire, Global Outlook, n° 6, 2003.

5 Voir : General Tommy Franks calls for Repeal of US Constitution, novembre 2003, http://www.globalresearch.ca/articles/EDW311A.html .

6 Ibid.

7 Interview de Steve Adubato, Fox News, 26 décembre 2002.

8 Air Force Magazine, janvier 2003.

9 Adubato, op. cit.

10 Ibid.

11 Cité dans Federation of American Scientists (FAS) Secrecy News, http://www.fas.org/sgp/news/secrecy/2002/11/112702.html, on peut consulter l’interview de Rumsfeld par la presse sur : http://www.fas.org/sgp/news/2002/11/dod111802.html .

12 National Security Strategy, White House, 2002, http://www.whitehouse.gov/nsc/nss.html .

13 Voir Richard Sanders, War Pretext Incidents, How to Start a War, Global Outlook, publié en deux parties, numéros 2 et 3, 2002-2003.

14 Voir le document « top secret » déclassé de 1962, intitulé « Justification for U.S. Military Intervention in Cuba ». Voir aussi Operation Northwoods at http://www.globalresearch.ca/articles/NOR111A.html .

15 Council on Foreign Relations sur http://www.terrorismanswers.com/groups/harakat2.html , Washington, 2002.

16 Pour de plus amples détails, voir Michel Chossudovsky, Comment on fabrique un ennemi, mars 2003, http://www.globalresearch.ca/articles/CHO301B.html .

17 William Arkin, The Secret War, The Los Angeles Times, 27 octobre 2002.

18 Voir US Congress, 16 janvier 1997, http://www.globalresearch.ca/articles/DCH109A.html .

19 Voir Michel Chossudovsky, Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre, Global Outlook, 2003, chapitre 3, http://globalresearch.ca/globaloutlook/truth911.html .

20 Voir Michel Chossudovsky, op cit.

21 Pour de plus amples détails, voir Michel Chossudovsky, Dénoncer les liens entre al-Qaeda et l’administration Bush, http://www.globalresearch.ca/articles/CHO303D.html .

22 Pour de plus amples détails, voir Centre for Research on Globalization, 24 articles importants, septembre 2003.

23 Voir Michel Chossudovsky, Guerre et mondialisation, op.cit.

24 Ibid.

 


7-2 Point de vue de Victor-Yves Ghebali : La restauration du lien transatlantique est-elle possible avec une administration américaine fascistoïde ? 

Depuis la victoire militaire sans gloire des anglo-américains en Irak, les Européens s'interrogent sur la manière de réintroduire l'ONU dans l'affaire irakienne et de rétablir un lien transatlantique bien détérioré. Une telle approche peut paraître raisonnable. Elle n'en comporte pas moins un double vice. D'une part, elle pousse l'ONU à légitimer de facto une invasion et une occupation dont l'illégalité a tendance à être occultée. D'autre part, elle postule une administration américaine de type démocratique, soit de l'Amérique d'antan, d'une Amérique perçue et vécue jusque-là comme un mentor bienveillant (friendly hegemon). Or, l'Amérique de l'administration Bush jr est tout sauf cela. Elle est fascistoïde. Succombant aux tendances perverses qui guettent toute nation (voire tout individu), elle se manifeste par un comportement combinant maccarthisme et mentalité soviétique. Pour le signataire de ces lignes, qui ne s'est jamais fourvoyé dans l'anti-américanisme, un tel constat est déchirant. Mais les faits sont là. Sur le front intérieur américain, toute opposition à la guerre contre l'Irak et au programme ultra-conservateur de l'administration est taxée d'antipatriotisme; l'Amérique semble oublier la leçon qu'elle a elle-même donnée au monde, à savoir que les opinions dissidentes sont la meilleure garantie d'un régime démocratique (dissent protects democracy). Autre signe des temps : tous les chapitres de la nouvelle "doctrine nationale de sécurité stratégique" (septembre 2002) sont, à l'instar des publications doctrinales louant naguère la pensée de Brejnev ou de Ceaucescu, précédées de citations de Bush jr ! Au plan diplomatique, toute opposition de la part des alliés fait crier à l'anti-américanisme et génère une kyrielle d'invectives. Les Européens ne devraient plus ignorer la déplaisante vérité que, pour la première fois dans les relations transatlantiques, l'Amérique est dirigée par une administration qui ne cache pas son allergie aux règles fondamentales de la démocratie. Les preuves sont, hélas, accablantes :

 

1. Une démocratie ne prend pas l'initiative d'une guerre d'agression. La première guerre du Golfe était légale et légitime. A défaut d'être légale, l'intervention militaire de l'OTAN au Kosovo était cependant légitime. Or, l'invasion de l'Irak (dont sait que le principe fut décidé moins d'une semaine après les attentats du 11 septembre) n'a été ni légale ni légitime. Dans un Etat de droit, le lynchage d'un criminel constitue un acte criminel. Dans une communauté internationale régie par le droit international, l'invasion et l'occupation d'un Etat - quel qu'il soit - représente un acte de même nature. Par delà toutes les justifications intellectuelles, la doctrine de la guerre préventive ne peut qu'ouvrir la voie à la désintégration de l'ordre international. Elle favorise la probabilité pour tout petit pays ou de faible puissance de devenir, à n'importe quel moment et sous n'importe quel prétexte, "l'Irak de quelqu'un".

 

2. Une démocratie ne forge pas de "faux" destinés à prouver la culpabilité d'un Etat qu'elle cherche à envahir avec ou sans l'aval de l'ONU. A ce jour, aucune preuve crédible n'a été fournie par l'Amérique quant à l'existence d'armes de destruction massive (dont certaines comme l'anthrax ont d'ailleurs une durée de vie limitée) ou de liens de l'Irak avec Ben Laden. A travers l'histoire, ce sont les régimes dictatoriaux qui ont commis des agressions illustrant la fable du loup et de l'agneau. Les Soviétiques n'hésitaient pas à envahir des membres de leur camp pour défendre les "intérêts du communisme". L'administration Bush jr, elle, a envahi l'Irak pour "libérer" celui-ci au nom de la démocratie. Les slogans diffèrent par leur sémantique, mais le processus mental qui sous-tend l'acte d'agression reste le même.

 

3. Une démocratie ne s'exempte pas des obligations universelles du droit international et du droit humanitaire. Le rejet de la Cour pénale internationale et le non-respect des Conventions de Genève ne reflètent pas le comportement d'un gouvernement démocratique. Aucune démocratie digne de ce nom n'aurait le front d'affirmer que le droit international représente un menu à la carte acceptable en fonction des seuls impératifs de l'intérêt national.

 

4. Une démocratie n'impose pas les principes de la démocratie par la force. Par définition, la démocratie est le régime du règlement pacifique des conflits - internationaux et internes. La possibilité d'une "agression démocratique" - qui plus est contre un peuple arabo-musulman - est d'une monstrueuse absurdité. L'administration Bush jr affirme (sans rire) que son objectif est la démocratisation-pilote de l'Irak, en attendant celle du Proche-Orient dans son ensemble. Mais, contrairement à la dictature, la démocratie n'est ni importable ni exportable. Elle ne peut découler que d'un processus endogène de longue durée et dont les assises ne sauraient être assurées par la tenue rapide d'élections décrétées "libres". Les exemples allemand et japonais n'ont aucune valeur paradigmatique. L'Allemagne et le Japon formaient des nations ethniquement homogènes - ce qui n'est pas le cas de l'Irak. En outre, vu leurs traditions de discipline, les Allemands et les Japonais ont vite manifesté du respect envers leurs vainqueurs. Les Irakiens ne regretteront certes pas la chute d'un régime honni. Mais ils n'accepteront pas de payer cette chute d'une occupation exercée par une puissance occidentale qui n'a jamais brillé par l'impartialité de sa politique dans la région et qui est notoirement incapable de comprendre la mentalité et la culture d'autres peuples - à commencer par celles de ses propres voisins d'Amérique latine.

 

5. Une démocratie n'exige pas de ses alliés un comportement de simple suivisme sous peine de sanctions individuelles et de remise en cause du lien collectif. Les événements de ces derniers mois ont démontré que, pour l'administration Bush jr, l'OTAN n'a plus d'avenir - à moins de devenir une sorte de légion étrangère affectée à la défense des intérêts mondiaux de celui qui a cessé d'être un mentor bienveillant.

 

En somme, sous l'effet du formidable traumatisme narcissique du 11 septembre, l'Amérique est devenue anti-libérale à l'intérieur et belliqueuse à l'extérieur. Un lien transatlantique avec cette Amérique-là est-il bien pertinent ? Depuis 1945, ce lien tirait sa force de son caractère "naturel" : il reposait sur des valeurs communes reflétant une même conception de l'essence et des manifestations de la démocratie. L'Europe et les Etats-Unis pouvaient, à juste titre, être fiers de leur partenariat. Aujourd'hui, les maîtres à penser de l'administration Bush jr affirment que le droit international n'est que le refuge des décadents de la "vieille Europe" et que l'usage (même unilatéral) de la force militaire doit devenir l'apanage de la "jeune" Amérique - la puissance la plus bienveillante et la plus "éclairée" de l'histoire du monde. Même dans le domaine des droits de l'homme, l'écart entre Européens et Américains n'a fait que se creuser : il suffit de citer non seulement la question de la peine capitale, mais aussi celle de la liberté religieuse (où les Américains insistent pour la reconnaissance des sectes comme "religions non traditionnelles") et de la liberté d'expression (en vertu de laquelle l'Amérique tolère le discours raciste). Grisée par l'ampleur de sa propre puissance militaire et emportée par un messianisme suranné, l'Amérique actuelle cherche à remodeler politiquement et culturellement le Proche-Orient. Pour ce faire, elle estime n'avoir pas besoin de partenaires, mais de suiveurs - pour ne pas dire de vassaux. Les Occidentaux n'auraient-ils gagné la guerre froide que pour en arriver là ?

 

En tout cas, l'administration Bush jr semble ignorer le principe de réalité. Elle s'est enfermée dans une sorte de solipsisme qui la rend imperméable à tout argument opposé à sa vision du monde. Sous l'effet de sa politique, l'anti-américanisme a changé de nature : d'irrationnel et fantasmatique (car fondé sur un amalgame d'envie, d'admiration et de ressentiment), il est devenu un mélange de répulsion, de peur et de haine. L'Amérique actuelle succombe à ce que l'on pourrait appeler l'impolitesse de l'arrogance. Comme l'avait écrit Jean Giraudoux dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, les nations peuvent mourir d' "imperceptibles impolitesses". L'Amérique admirée jusque-là meurt - et tout sauf imperceptiblement. Le temps est venu pour les Européens de comprendre que le lien transatlantique est vide sens avec une Amérique aux réflexes orwelliens. Il n'est valable qu'avec une Amérique respectueuse aussi bien de ses propres traditions démocratiques que du principe de réalité.

Professeur Victor-Yves Ghebali

Professeur à l'Institut universitaire de hautes études internationales (Genève).

Article paru dans Le Temps (Genève).


7-3 Point de vue de William Engdahl :  Le cauchemar géopolitique des Etats-Unis.

En attirant l'attention sur l'Irak et le rôle évident joué par le pétrole dans la politique américaine actuelle, l'administration de Georges Bush- Dick Cheney a juste fait ceci : il a attiré l'attention des puissance mondiales déficitaires en ressources énergétiques sur une bataille stratégique pour l'énergie et plus particulièrement le pétrole.
Ceci a déjà des conséquences sur l'économie mondiale en terme de coût du baril de pétrole actuellement à 75 dollars. Maintenant cela prend la dimension de ce qu'un ex secrétaire à la défense américaine a appelé un « cauchemar géopolitique » pour les Etats-Unis.
La création par Bush, Cheney, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld et Cie d'un cauchemar géopolitique est aussi la toile de fond pour comprendre le changement politique dramatique au sein de l'administration américaine ces derniers mois, un éloignement de la présidence de Bush. En deux mots : Bush - Cheney et leur bande de néo conservateurs durs pro guerre, qui entretiennent une relation spéciale sur les capacités d'Israël, en Irak et dans tout le Moyen Orient, ont eu leur chance.
Cette chance c'était de remplir le but stratégique des Etats-Unis de contrôler mondialement les ressources pétrolières, pour assurer le rôle hégémonique des Etats-Unis, pour la prochaine décennie et plus. Non seulement ils ont raté cet objectif de cette domination stratégique, ils ont aussi fortement ébranlé la base même de l'hégémonie mondiale continue américaine, ou comme dans le jargon de Rumsfeld / Pentagon : « full spectrum dominance » de domination totale.
La décision du président bolivien Eva Morales, après avoir rencontré ses homologues vénézuelien et cubain, Hugo Chavez et Fidel Castro, de nationaliser les ressources en pétrole et en gaz de son pays, est la dernière démonstration du déclin de la projection du pouvoir des Etats-Unis.

 

La doctrine de Bush dans la balance

Alors que la réalité de la politique étrangère américaine est obscurcie par la rhétorique sans fin de « défense de la démocratie », et ainsi de suite, c'est utile de rappeler que la politique étrangère des Etats-Unis depuis l'effondrement de l'Union Soviétique était ouverte et explicite. C'était de prévenir à tout prix la concrétisation d'un rassemblement potentiel de nations qui pourraient défier la domination des Etats Unis. C'est la politique américaine telle qu'exposée par Bush dans son discours de juin 2002 à l'académie militaire américaine à West Point, New York.
Là, le président a décrit l'éloignement radical de la politique explicite des Etats-Unis dans deux domaines vitaux : une politique de guerre préventive, si les Etats-Unis étaient menacés par des terroristes ou des états voyous, engagés dans la fabrication d'ADM, deuxièmement, le droit à l'auto défense autorise les Etats-Unis a lancer des attaques par préemption contre des agresseurs potentiels, les détruisant avant qu'ils ne lancent des attaques contre les Etats-Unis.
La nouvelle doctrine américaine, la doctrine Bush, proclamait aussi, « le devoir des Etats-Unis c'est de poursuivre des actions militaires unilatérales quand il est impossible de trouver des solutions multilatérales. » Cette doctrine va plus loin et déclare que la politique américaine c'est que « les Etats-Unis ont eu, et ont l'intention de garder, une puissance militaire non égalée ». Les Etats-Unis mènerait toute action nécessaire pour continuer à être l'unique super puissance militaire mondiale. Ceci ressemble à la politique de l'empire britannique avant la première guerre mondiale, plus précisément que la flotte royale britannique doit être plus grande que les deux plus grandes flottes mises ensemble.
La politique américaine comprenait aussi des actions pour des changements de régime dans le monde sous le slogan d'« étendre la démocratie ». Comme Bush l'a dit à West Point : « l'Amérique n'a pas d'empire à étendre ou d'utopie à établir. Nous souhaitons pour les autres ce que nous souhaitons pour nous – mêmes – sécurité contre la violence, les récompenses de la liberté, et l'espoir d'une vie meilleure. »
Ces fragments d'une politique ont été rassemblés en une politique officielle en septembre 2002, dans un texte du Conseil de Sécurité National intitulé « Stratégie Nationale de Sécurité des Etats Unis ». Ce texte a été écrit pour aval par le président par la conseillère à la sécurité nationale de l'époque Condoleezza Rice.
Elle, de son côté, s'est servi d'un document préparé auparavant en 1992 sous la présidence de Bush père, par le néo conservateur Paul Wolfowitz. La doctrine de Bush et de Rice a été entièrement délimitée en 1992 dans un guide de planification de la défense intitulé « ébauche finale » réalisé par le secrétaire à la défense pour la politique Wolfowitz, et connu à Washington sous le nom de « doctrine de Wolfowitz. ». Wolfowitz déclare alors que, avec la disparition de la menace d'une attaque soviétique, les Etats-Unis étaient la seule super puissance qui devrait poursuivre son agenda mondial, inclus la guerre de préemption et des actions de politique étrangère unilatérales.

Une fuite interne de l'ébauche au New York Times a conduit à l'époque Bush père à dire que ce n'était « q'une ébauche et non la politique américaine ». en 2002 c'était devenu la politique américaine.
La doctrine Bush stipulait que des actions « militaires de préemption » étaient légitimes quand la menace « émergeait » ou était « suffisante », même s'il restait des incertitudes quant au moment, l'endroit, de l'attaque de l'ennemi. » Ceci laissait un trou suffisamment large pour qu'un tank Abrams puisse s'y engouffrer, selon des critiques. L'Afghanistan, par exemple, a été déclaré une cible légitime pour un bombardement militaire américain parce que le régime des talibans avait dit qu'il livrerait Osama Ben Laden seulement quand les Etats Unis auraient apporté la preuve qu'il était derrière les attaques du World Trade Center et du Pentagon le 11 septembre 2001. Bush n'a pas donné de preuve. Il a effectivement lancé une guerre de préemption. A l'époque, peu ont pris la peine de se pencher sur les subtilités des lois internationales.
La doctrine de Bush était et est une doctrine néo conservatrice de guerres préventives et de préemption. Cela s'est avéré être une catastrophe stratégique pour les Etats-Unis pour son rôle d'unique super puissance. Ceci est la toile de fond pour comprendre tous les évènements d'aujourd'hui comme ils se déploient dans et autour de Washington.
Le futur de cette doctrine de politique étrangère de Bush – et en fait la future capacité des Etats-Unis à s'accrocher à cette position d' unique super puissance ou unique quelque chose – c'est ce qui est actuellement mis en jeu en ce qui concerne le futur de la présidence de Bush. Il est utile de noter que Wolfowitz écrivait dans son ébauche de 1992 pour le secrétaire à la défense de l'époque, Dick Cheney.

 

L'administration Bush en crise

Le signe le plus fascinant d'un changement important au sein de l'administration politique américaine à l'égard de la doctrine de Bush et de ceux qui sont derrière celle-ci, c'est le débat qui se développe sur le texte de 83 pages d'abord publié sur le site officiel de l'université d'Harvard, critiquant le rôle dominant d'Israël dans la fabrique de la politique étrangère des Etats-Unis.
Cependant, ce qui est profondément significatif cette fois c'est que les principaux medias, inclus Richard Cohen dans le Washington Post, ont défendu les auteurs Stephen Walt et John Mearsheimer. Même une partie de la presse israélienne l'a fait. Le tabou de parler publiquement de l'agenda pro Israël des néo conservateurs a, apparemment, été brisé. Ceci suggère que la veille garde de l'administration de la politique étrangère, des gens comme Brzezinski et Brent Scowscroft et leurs alliés, accroissent leur pression pour reprendre en main la direction de la politique étrangère. Les néo cons ont prouvé être un échec colossal dans leur défense des intérêts stratégiques américains tels que les perçoivent les réalistes.
Cet article « Le lobby israélien et la politique étrangère américaine »* a été écrit par deux personnes forts respectées, des réalistes en matière de politique étrangère américaine qui conseillent le département d'état. Les auteurs sont ni des skinheads néonazis, ni antisémites. Mearsheimer est professeur de science politique et codirecteur du programme sur la politique de sécurité internationale à l'université de Chicago. Walt est un recteur d'académie et a une chaire d'enseignement à la Kennedy School of Government d'Harvard. Tous les deux sont membres de la Coalition pour une Politique Etrangère Réaliste. On les appelles les « réalistes », et cela inclus Henri Kissinger, Scowcroft, et Brzezinski.
Certaines de leurs conclusions à propos du lobby israèlien soulignent que :
« aucun lobby n'a réussi à autant détourner la politique de l'intérêt national américain tel qu'on peut l'envisager, tout en convaincant simultanément les américains que les intérêts des Etats-Unis et ceux d'Israël étaient essentiellement les mêmes. "
Ceux qui soutiennent Israël ont fait la promotion de la guerre contre l'Irak. Les hauts fonctionnaires de l'administration qui ont conduit la campagne étaient aussi à l'avant garde du lobby pro israélien, comme Wolfowitz ; le sous secrétaire à la politique de défense Douglas Feith ; Elliott Abrams, responsable à la Maison Blanche des affaires du Moyen Orient, David Wumser, responsable des affaires du Moyen Orient auprès de Dick Cheney vice président, Richard Perle, le plus néo con des néo cons, directeur du comité de politique de défense, un organisme de conseil regroupant des experts en stratégie.
Un effort similaire est actuellement mené pour bombarder les installations nucléaires iraniennes.
L'AIPAC (le Comité pour les Affaire Publiques Américaines et Israéliennes) se bat pour ne pas être enregistré comme groupe d'agents étrangers, parce que cela mettrait de sérieuses limites à ses activités auprès du Congrès, particulièrement dans le domaine des élections législatives. Les politiciens américains sont très sensibles aux campagnes de financement et autres formes de pression politique et les principaux médias continueront probablement de montrer de la sympathie pour Israël quoiqu'il fasse.
C'est utile de citer les buts officiels de la Coalition pour une Politique Etrangère Réaliste, dont Walt et Mearsheimer font partie, pour avoir une meilleure compréhension de leur position dans le combat que se joue actuellement entre les différentes factions de l'élite américaine. Le site internet de cette Coalition affirme :
"Sur fond d'un conflit de plus en plus meurtrier en Irak, la politique étrangère américaine se déplace dans une direction dangereuse, celle d'un empire. Des tendances impérialistes inquiétantes sont apparentes dans la stratégie de Sécurité Nationale Américaine de l'administration Bush. Ce document plaide pour le maintient de la domination militaire américaine du monde, et il le fait d'une façon qui encourage d'autres nations à former des coalitions et alliances pour faire contre poids. Nous pouvons nous attendre, et nous le voyons maintenant, à ce que de multiples contre pouvoirs se forment contre nous. Les peuples répugnent et résistent à la domination, aussi bénigne soit-elle."
Les auteurs Walt et Mearsheimer notent également, que Perle et Feith ont mis leur nom sur un document de politique en 1996 réalisé pour le gouvernement de l'époque de Benjamin Netanyahu en Israël et intitulé « Une rupture nette : une nouvelle stratégie pour renforcer la nation »*
Dans ce document, Perle et Feith conseillaient à Netanyahu que pour reconstruire le sionisme on doit abandonner toute idée d'échanger la terre pour la paix avec les palestiniens, et d'abroger les accords d'Oslo. Ensuite, Saddam Hussein doit être renversé, et la démocratie établie en Irak, ce qui se montrerait contagieux ensuite chez les autres voisins arabes d'Israël. C'était en 1996, 7 ans avant que Bush ne lance une guerre presque unilatérale pour un changement de régime en Irak.
Quand Tim Russert, de la TV NBC dans l'émission très populaire « Meet The Press » a posé des questions à Perle sur sa liste géopolitique de changements de régimes au bénéfice d'Israël, il a répondu :« qu'est ce qu'il y a de mal à cela. »
Pour que tout cela puisse réussir, Perle et Feith ont écrit : « Israël aura à obtenir un soutien américain étendu. » Pour s'assurer de ce soutien, ils ont conseillé au premier ministre israélien d'utiliser « un langage familier aux américains, en s'inspirant des thèmes utilisés par les administrations américaines précédentes pendant la guerre froide, et qui s'appliquent aussi à Israël ». Un chroniqueur du journal israélien Haaretz a accusé Perle et Feith de « marcher sur une ligne mince entre leur loyauté aux gouvernements américains et les intérêts israéliens. »
Aujourd'hui, Perle a été obligé de faire profil bas à Washington après avoir initialement été à la tête du directorat de la politique de la défense de Rumsfeld. Feith a été obligé de quitter le département d'état, pour le secteur privé. Ceci c'était il y a plus d'un an.

 

Des vagues de démissions chez Bush

Le directeur du personnel de la Maison Blanche, un homme loyal à la famille Bush depuis 25 ans, Andrew Card, est parti, et dans une annonce qui a apparemment choqué les durs chez les néo conservateurs, tel que William Kristol, vendredi, Porter Goss le dirigeant pro néo conservateur de la CIA a annoncé brusquement sa démission en une phrase.
Le départ de Goss a été précédé d'un scandale qui monte en puissance et qui implique le N°3 de la CIA, le directeur exécutif Kyle « Dusty » Foggo. En décembre dernier, l'inspecteur général de la CIA a ouvert une enquête sur le rôle de Foggo dans un contrat frauduleux CIA Pentagon. Foggo est aussi lié à un scandale sexuel entrain de faire surface qui implique le parti républicain à la Maison Blanche et qui ferait pâlir l'affaire de Monika Lewinsky qui a provoqué de nombreux problèmes pour Bill Clinton. Comme Goss a violé la priorité à l'ancienneté en nommant Foggo N°3 de la CIA, les medias font le lien entre la démission de Goss et les scandales imminents sexuels et de chantage qui vont éclaté autour de Foggo.
Le cas Foggo est lié à l'affaire concernant le membre républicain du Congrés tombé en disgrâce Randall « Duke ». Des procureurs fédéraux ont accusé, l'un des amis les plus proches de Foggo, comme co-conspirateur non écroué, l'homme d'affaires de San Diego Brent Wilkes, d'avoir participé à un plan pour faire chanter Cunningham, l'ex représentant au congres de San Diego.
Cunningham, lui, est lié au républicain condamné pour blanchiment d'argent Jack Abramoff. Foggo supervisait des contrats dont l'un d'entre eux au moins avait été passé avec la société accusée de payer des pots de vin au membre du Congres Cunningham. Le Wall Street Journal, rapporte que Foggo était un ami proche depuis le lyçée avec le sous traitant pour la Défense Brent R. Wilkes, et qu'une enquête criminelle est en cours se concentrant sur le fait de savoir « si Mr Foggo a utilisé sa position à la CIA pour malhonnêtement orienter des contrats vers les sociétés de Mr Wilkes. »
Wilkes a été impliqué dans les accusations contre Cunningham co-conspirateur non inculpé, qui aurait payé 630 000 dollars en pots de vin à Cunningham pour aider à obtenir des contrats de la défense fédérale et autres. Aucune plainte n'a été déposée contre Wilkes, bien que les procureurs fédéraux travaillent au montage d'un dossier contre lui et Foggo.
Le FBI et les procureurs fédéraux, enquêtent sur des preuves que Wilkes a offert des cadeaux à Foggo, et a payé pour différents services, notamment des orgies à Watergate ( maintenant Westin) tandis que Foggo était dans une position de l'aider à obtenir certains contrats de la CIA.
La démission de Goss fait suite aux demandes du public pour la démission immédiate de Rumsfeld à cause de la débâcle militaire en Irak, à la suite des critiques émises par un chœur grandissant d'anciens généraux de l'armée américaine.
Dernière péripétie dans ce processus de sape du régime de Bush, un incident à Atlanta jeudi dernier devant une audience supposée favorable à la politique étrangère et où Rumsfeld a pris la parole. Pendant le temps des questions, il s'est trouvé confronté à ses mensonges concernant les raisons s'entrer en guerre contre l'Irak.
Ray Mac Govern, un vétéran ayant passé 27 ans à la CIA et qui autrefois faisait les brèves synthèses en matière de renseignement le matin auprès de Bush père, a engagé un long débat avec Rumsfeld. Il a demandé pourquoi Rumsfeld avait insisté avant l'invasion de l'Irak qu'il y avait une évidence sûre liant Saddam et al Qaeda.
« Etait ce un mensonge, Mr Rumsfeld, ou était ce une production venant d'ailleurs ? Parce que tous mes collègues de la CIA avaient mis ceci en doute de même que la commission sur le 11 septembre. » Mc Govern a dit à Rumsfeld médusé « Pourquoi nous avez-vous menti pour nous entraîné dans cette guerre qui n'était pas nécessaire ? »
Ce qui suit est significatif des changements opérés dans les médias influents concernant leur approche actuelle de Rumsfeld, Cheney et Bush. Le Los Angeles Times rapporte:
« Au début de la discussion, Rumsfeld est resté imperturbable comme d'habitude : « je n'ai pas menti ; je n'ai pas menti à cette époque ; » avant de se lancer dans une défense vigoureuse des déclarations de l'administration avant la guerre sur les ADM.
Mais Rumsfeld s'est inhabituellement tu quand Mc Govern l'a pressé sur des affirmations faites qu'il savait ou se trouvait ces armes non conventionnelles.
« Vous avez dit que vous saviez où elles étaient », a dit Mc Govern.
« Je ne l'ai pas dit. J'ai dit que je savais où se trouvaient des sites suspects » a rétorqué Rumsfeld.
Mc Govern a alors lu des déclarations que le secrétaire à la défense avaient faites que les armes étaient situées près de Tikrit, Iraq et Bagdad… »
Rumsfeld est resté plongé dans un silence tombal. La totalité de cette discussion a été filmée et retransmise à la télévision.
Il est clair que les jours de Rumsfeld sont comptés. Karl Rove devrait être co-inculpé avec l'aide de Cheney, Lewis « Scooter », pour l'affaire des fuites concernant Valérie Plame. Rappelons que cette affaire portait sur des supposées preuves concernant de l'uranium acheté par Saddam Hussein, et qui ont servi à persuader le Congrès à renoncer à une déclaration de guerre et à donner carte blanche à Bush.
Tous ses fils sont entrain d'être prudemment rassemblés par une faction réaliste ré -émergeante, en une tapisserie qui peut conduire à une mise en accusation en temps voulu, peut être aussi du vice président, le vrai pouvoir derrière la présidence.

Une politique étrangère désastreuse avec la Chine

Dans ce contexte, l'insulte diplomatique de Bush au président chinois Hu Jintao venu en visite, est désastreuse pour les Etats-Unis sur la scène internationale. Bush a agi selon un script écrit par des néo conservateurs anti Chine, délibérément rédigé pour insulter et humilier Hu à la Maison Blanche.
D'abord, il y a eu l'incident au cours duquel un journaliste de Taiwan, un membre du Falungong, présent dans une salle de conférence de la Maison Blanche dont les entrées sont passées au peigne fin, a déclamé une tirade contre les violations par la Chine des droits de l'homme, et ce, pendant plus de trois minutes, sans qu'on n'essaie de le faire sortir, à une conférence de presse filmée.
Puis, l'hymne national chinois a été joué pour Hu, présenté comme l'hymne national de la République de Chine – Taiwan. Ce n'était pas un lapsus de la part des responsables du protocole à la Maison blanche, mais un effort délibéré pour humilier le dirigeant chinois.
Le problème, c'est que l'économie américaine est devenue dépendante des importations chinoises, également du fait que les chinois détiennent des bons du trésor américains. La Chine est actuellement celui qui détient le plus de ces réserves américaines soit environ 825 billions de dollars. Si Beijing décide de sortir du marché des bons américains, même seulement en partie, cela provoquerait une chute du dollar et l'effondrement du marché immobilier de 7 trillions de dollars, une vague de banqueroutes, et un chômage massif. C'est une option réelle, même si elle est peu probable actuellement.
Hu, n'a cependant pas perdu son temps à déplorer les affronts faits par Bush. Il est allé immédiatement en Arabie Saoudite, pour une visite d'état de 3 jours, pour signer des accords commerciaux, de défense, et de sécurité. Ceci n'est pas une petite claque à la figure de Washington lancée par la famille royale saoudienne traditionnellement « loyale » aux USA.
Hu a signé un accord pour que la SABIC (Saudi Basic Industries Corp) un puissant congloméra industriel saoudien, construise une raffinerie de pétrole et réalise un projet de pétro chimie d'une valeur de 5,2 billions. Au début de cette année, le roi d'Arabie Saoudite, Abdullah, a fait une visite d'état à Beijing.
Depuis l'accord passé entre la maison des Saud et l'administration américaine sous F. Roosevelt offrant une concession exclusive à Aramco, entreprise américaine, et non aux anglais, pour développer le pétrole saoudien en 1943, l'Arabie Saoudite était considérée par Washington comme sphère d'intérêt stratégique commun.
Puis Hu est allé au Maroc, au Niger, et au Kenya, tous vus comme des « sphères d'intérêts américains ». Il y a seulement 2 mois, Rumsfeld était au Maroc pour offrir des armes. Hu offre de financer l'exploration de sources d'énergie dans ces pays.

Le SCO et les évènements avec l'Iran

Les derniers développements concernant l'Organisation de Coopération de Shanghai (Shanghai Coopération Développement, SCO) et l'Iran, montre une fois de plus les changements dramatiques concernant la position géopolitique des Etats-Unis.
Le SCO a été crée à Shanghai en juin 2001, par la Russie et la Chine, avec 4 autres républiques d'Asie Centrale de l'ancien Union soviétique : le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l'Uzbekistan. Avant le 11 septembre 2001, et la déclaration par les USA de « l'Axe du Mal » en janvier 2002, le SCO était juste un groupe de discussion sur la toile de fond géopolitique pour Washington.
Aujourd'hui, le SCO, dont évitent de parler les medias influents américain, est entrain de définir une nouvelle politique de contrepoids à l'hégémonie américaine et son monde « unipolaire ». Au prochain rendez vous du SCO, le 15 juin, l'Iran sera invité à devenir un membre à part entière.
Et le mois dernier à Téhéran, l'ambassadeur chinois Lio G Tan a annoncé qu'un accord pétrolier et sur le gaz était en voie d'être signé entre la Chine et l'Iran.
Cet accord porte sur 100 billions de dollars, et comprend le développement du vaste champ pétrolifère de Yadavaran. La compagnie chinoise Sinopec serait d'accord pour acheter 250 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié pendant 25 ans. Pas étonnant que la Chine ne se précipite pas pour soutenir Washington contre l'Iran au Conseil de Sécurité de l'ONU. Les Etats-Unis ont essayé de mettre une forte pression sur Bejing pour arrêter l'accord, pour des raisons géopolitiques évidentes, mais sans succès. Une autre défaite majeure pour Washington.
L'Iran avance aussi d'autres plans pour délivrer du gaz naturel via un pipeline au Pakistan et à l'Inde. Les ministres de l'énergie des trois pays se sont rencontré à Doha récemment et on prévu de se revoir ce mois ci au Pakistan.
Les progrès concernant le pipeline est un mauvais coup contre les efforts de Washington d'écarter les investisseurs de l'Iran. Ironiquement, l'opposition américaine poussent ces pays dans les bras les uns des autres, « un cauchemar géopolitique pour Washington ».
A la réunion du SCO le mois prochain, l'Inde, que Bush essaie personnellement de booster comme un « contre poids « à la Chine sur la scène géopolitique asiatique, sera aussi invitée à se joindre à l'organisation, de même que la Mongolie et le Pakistan. Le SCO est entrain de gagner de manière conséquente en poids géopolitique.
Le député ministre des affaires étrangères iranien Manouchehr Mohammadi a dit à Itar –Tass (agence de presse russe ndt) à Moscou le mois dernier que la position de membre du SCO de l'Iran pourrait « faire que le monde soit plus juste ». Il a aussi parlé de la construction d'un arc pétrole gaz Iran Russie, dans lequel les deux grands producteurs d'énergie pourraient coordonner leurs activités.

 

Les Etats-Unis sont laissés en zone froide en Asie

L'admission de l'Iran au sein du SCO ouvre beaucoup d'options pour l'Iran et la région. Du fait d'être membre du SCO, l'Iran pourra participer aux projets de celui-ci, ce qui veut dire en retour avoir accès à une technologie très recherchée, aux investissements, au développement du commerce et des infrastructures. Ceci aura des implications majeures pour la sécurité énergétique mondiale.
Le SCO a mis sur pied une commission de travail comprenant des experts avant la réunion au sommet de juin pour développer une stratégie commune du SCO en Asie, discuter des projets de pipelines, d'exploration pétrolière et d'activités liées. L'Iran se trouve sur la deuxième plus importante réserve de gaz du monde, et la Russie a la plus grande. La Russie est le deuxième plus important producteur de pétrole après l'Arabie Saoudite. Tout ceci, ce ne sont pas de petits mouvements.
L'Inde a désespérément besoin d'un accord avec l'Iran pour son approvisionnement en énergie, mais est aussi sous pression de Washington de ne pas le faire.
L'année dernière, l'administration Bush a essayé d'obtenir le « statut d'observateur » au SCO mais sa demande a été repoussée. Ceci, avec les demandes du SCO que Washington réduisent sa présence militaire en Asie Centrale, la coopération plus profonde entre la Russie et la Chine, et les déboires de la diplomatie américaine en Asie Centrale – ont accéléré une réévaluation de la politique de Washington.
Apres son tour en Asie centrale en octobre 2005, Rice a annoncé une réorganisation du bureau de l'Asie du sud du département d'état, pour inclure les états d'Asie centrale, et un nouveau plan américain d' « Asie centrale élargie ».
Washington essaie d'éloigner les états d'Asie centrale de la Russie et de la Chine. Le gouvernement du président Hamid Karzai à Kabul n'a pas répondu aux ouvertures faites par le SCO. Etant donné ses liens avec Washington, il a peu de choix.
Gennady Yefstafiyev, un ancien général des services secrets russes a dit : « les objectifs à long terme américains en Iran sont évidents : de provoquer la chute du régime actuel, d'établir son contrôle sur le pétrole et le gaz, et d'utiliser le territoire iranien comme la route la plus courte pour le transport des hydrocarbures sous contrôle américain des régions d'Asie centrale et de la mer caspienne, en contournant la Russie et la Chine. Ceci sans oublier la signification stratégique et militaire de l'Iran.
Washington a basé sa stratégie sur le fait que le Kazakhstan soit son partenaire clé en Asie centrale. Les Etats-Unis veulent étendre leur contrôle physique sur les réserves en pétrole de ce pays, et concrétiser le transport du pétrole Kazakh via le pipeline Baku-Ceyhan, de même que se créer un rôle dominant dans la sécurité de la mer Caspienne. . Mais le Kazakhstan ne joue pas le jeu. Le président Nursultan Nazarbayev s'est rendu à Moscou le 3 avril pour réaffirmer sa dépendance continue aux pipelines russes. De même, la Chine passe des accords importants en matière d'énergie et de pipeline avec le Kazakhstan.
Pour rendre pire les problèmes géopolitiques de Washington, bien que s'étant assuré d'un accord militaire d'utilisation d'une base en Uzbekistan après septembre 2001, les relations de Washington avec l'Uzbekistan sont désastreuses. Les efforts de Washington pour isoler le président Islam Karimov, en utilisant les mêmes tactiques de la « révolution orange » ukrainienne, ne fonctionnent pas. Le premier ministre indou Manmohan Singh s'est rendu à Tashkent le mois dernier.
De même, le Tajikistan dépend étroitement du soutien de la Russie. Au Kirghizstan, malgré des tentatives clandestines de créer des dissensions au sein du régime, l'alliance du président Kurmanbek avec le premier ministre Félix Kulov qui a le soutien de Moscou, tient.
En l'espace de 12 mois, la Russie et la Chine ont réussi à bouger leurs pièces sur l'échiquier géopolitique d'Eurasie de telle sorte que ce qui était au départ un avantage géostratégique en faveur de Washington devienne l'opposé, avec des Etats-Unis de plus en plus isolés.
C'est potentiellement la plus grande défaite stratégique de projection de la puissance des Etats-Unis de la période post seconde guerre mondiale. C'est aussi la toile de fond de la ré-émergence de cette soi disante faction réaliste dans la politique US.
F. William Engdahl
Article paru le 9 mai 2006 sous le titre « The US's géopolitical nightmare « sur la site Asia times on line www.atimes.com. Copyright Asia Times traduction bénévole pour information à caractère non commercial par MD pour Planète Non Violence.

F.William Engdahl est auteur de « A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order, Pluto Press Ltd.
Pour le contacter : www.engdahl.oilgeopolitics.net.


8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
 

On juge les sous-fifres et les donneurs d'ordre sont bien planqués derrière le rideau de leur impunité à Washington et ailleurs. Rumsfeld en tête de liste. On pourrait dire que son rôle est le même que celui d'Himmler... le planificateur. On planifie la méthode et on fait exécuter les ordres par la "piétaille". Ca évite de se salir les mains. Pour vous montrer qu'ils utilisent les mêmes méthodes que les SS, voilà deux photos assez représentatives, ci-dessous, une photo prise à Abou-Ghraib...

Et là, un SS persécute un Juif avec deux molosses...


9 Annexes
9 -1 American War Crimes In Iraq 1991-2005 MORE VIDEOS

American War Crimes In Iraq 1991-2005

EuroYankNewsTicke

torched.jpg

May 23, 2006

Warning Graphic Violence
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(never shown in the USA)
Image Hosting by PicsPlace.to*An Absolute Slaughter of Iraqi People
Image Hosting by PicsPlace.to*War Crimes Videos
Image Hosting by PicsPlace.to*The Horrors of Depleted Uranium
Image Hosting by PicsPlace.to*Killing of Iraqi Detainees at Abu Ghraib
Image Hosting by PicsPlace.to*Elite Propaganda
Image Hosting by PicsPlace.to*Apache Helicopter Attack
(they were later found out to be just farmers)
Image Hosting by PicsPlace.to*Indiscriminate Bombing of Crowd
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(allow 15 seconds to load)

The Highway of Death
(Even in Vietnam I didn’t see anything like this. It’s pathetic." — Major Bob Nugent
Army intelligence officer)

There are also indications that some of those bombed during the withdrawal were Palestinians and Iraqi civilians. According to Time magazine of March 18, 1991, not just military vehicles, but cars, buses and trucks were also hit.

In many cases, cars were loaded with Palestinian families and all their possessions."
— Joyce Chediac -
Report presented at the New York Commission hearingMay 11, 1991

Shooting in a sheep pen

The above photo of wreckage on the infamous "Highway of Death" was taken in March 1991, in southern Iraq. The road went from Kuwait to Safwan, at the Iraqi border, and on to Basra.

Tens of thousands of soldiers and civilians were fleeing desperately, many in civilian vehicles. They were obviously no military threat to anyone. And yet American forces gleefully massacred them all, joking that it was as easy as "shooting in a sheep pen."



On many occasions Iraqi soldiers tried to surrender to American forces. It didn’t make any difference. U.S. Air Force and Navy pilots were under orders to mass-murder every last human being in cold blood.


Incinerated body of an Iraqi soldier on the "Highway of Death", a name
the press has given to the road from Mutlaa, Kuwait, to Basra, Iraq.


Highway of Death

One of the most graphic and heinous crimes of the Gulf War occurred on the highway between Mutlaa, Kuwait and Basra, Iraq, also known as "The Highway of Death."

As the U.S. began its land assault, Iraq announced that it would comply with U.N. resolution 660 and withdraw from Kuwait.



Iraqi soldiers as well as Iraqi, Palestinian, Jordanian and other civilians piled into whatever vehicles they could commandeer, including a fire truck, and fled north towards Iraq. U.S. planes disabled vehicles at both ends of the convoy, creating a 7-mile long traffic jam.

U.S. planes then began to bomb and strafe the entire line of some 2,000 vehicles for hours, killing tens of thousands of helpless soldiers and civilians while encountering no resistance and receiving no losses to themselves.


"Another 60-mile stretch of road to the east was strewn with the remnants armored cars, trucks, ambulances and thousands of bodies following an attack on convoys on the night of February 25, 1991.



U.S. planes immobilized the convoy by disabling vehicles at its front and rear, then bombing and strafing the resulting traffic jam for hours.

More than 2,000 vehicles and tens of thousands of charred and dismembered bodies littered the sixty miles of highway.

Outlawed Weapons Massacre

The clear rapid incineration of the human being [pictured above] suggests the use of napalm, phosphorus, or other incendiary bombs. These are anti-personnel weapons outlawed under the 1977 Geneva Protocols.

This massive attack occurred after Saddam Hussein announced a complete troop withdrawal from Kuwait in compliance with UN Resolution 660.



As the U.S. began its land assault, Iraq announced that it would comply with U.N. resolution 660 and withdraw from Kuwait.

Iraqi soldiers as well as Iraqi, Palestinian, Jordanian and other civilians piled into whatever vehicles they could commandeer, including a fire truck, and fled north towards Iraq. U.S. planes disabled vehicles at both ends of the convoy, creating a 7-mile long traffic jam.

U.S. planes then began to bomb and strafe the entire line of some 2,000 vehicles for hours, killing tens of thousands of helpless soldiers and civilians while encountering no resistance and receiving no losses to themselves.

"Another 60-mile stretch of road to the east was strewn with the remnants of tanks, armored cars, trucks, ambulances and thousands of bodies following an attack on convoys on the night of February 25, 1991.

Such a massacre of withdrawing Iraqi soldiers violates the Geneva Convention of 1949, common article 3, which outlaws the killing of soldiers who "are out of combat".

There are, in addition, strong indications that many of those killed were Palestinian and Kuwaiti civilians trying to escape the impending siege of Kuwait City and the return of Kuwaiti armed forces.

No attempt was made by U.S. military command to distinguish between military personnel and civilians on the "highway of death". The whole intent of international law with regard to war is to prevent just this sort of indiscriminate and excessive use of force.



Now as we draw the comparison with American and coalition forces in that first war we find the following: the US had more than 500,000 troops in the War while non-US forces added up to an additional 160,000.

US wounded tallied 467, British 24, French 2. US casualties were 148 battle deaths and 145 nonbattle deaths and allied Arab casualties numbered 39. That means that the US suffered 293 deaths to Iraq's 100,000, not counting the 35,000 civilians killed or 460 times as many Iraqi dead as US forces....

"It has never happened in history that a nation that has won a war has been held accountable for atrocities committed in preparing for and waging that war. We intend to make this one different.

What took place was the use of technological material to destroy a defenseless country. From 125,000 to 300,000 people were killed... We recognize our role in history is to bring the transgressors to justice." Ramsey Clark



One can stare at the 24-hour cable news networks from sunup to sundown and get no sense of the carnage in towns and cities from Baghdad, to Fallujah, to Ramadi, to Hilla in the south and Tal Afar in the north that is left in the wake of US rockets, bombs, tank shells and sniper rounds.

The evening news reports of the major networks provide at most a fleeting image of the death and destruction, inevitably hedged with absurd avowals from the US military that "precision" attacks were carried out against "terrorist" and "anti-Iraqi" targets.

In reality, the US media's disinformation operation is among the most striking and significant expressions of the collapse of American democracy.

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American War Crimes During the Gulf War

Bush Ordered the Destruction of Facilities Essential to Civilian Life and Economic Productivity Throughout Iraq.

The United States Intentionally Bombed and Destroyed Defenseless Iraqi Military Personnel; Used Excessive Force; Killed Soldiers Seeking to Surrender and in Disorganized Individual Flight, Often Unarmed and Far from Any Combat Zones; Randomly and Wantonly Killed Iraqi Soldiers; and Destroyed Material After the Cease-Fire.

The United States Used Prohibited Weapons Capable of Mass Destruction and Inflicting Indiscriminate Death and Unnecessary Suffering Against Both Military and Civilian Targets.

The United States Intentionally Attacked Installations in Iraq Containing Dangerous Substances and Forces in Violation of Article 56 of Geneva Protocol I of 1977.

Defendant Bush Encouraged and Aided Shiite Muslims and Kurds to Rebel Against the Government of Iraq Causing Fratricidal Violence, Emigration, Exposure, Hunger and Sickness and Thousands of Deaths. After the Rebellion Failed, the U.S. Invaded and Occupied Parts of Iraq Without Lawful Authority in Order to Increase Division and Hostilities Within Iraq.



Defendant Bush Intentionally Deprived the Iraqi People of Essential Medicines, Potable Water, Food and Other Necessities.

Defendant Bush, Having Destroyed Iraq's Economic Base, Demands Reparations Which Will Permanently Impoverish Iraq and Threaten Its People with Famine and Epidemic.

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USA Immunity From War Crime Prosecution


George W. Bush, upon taking office in 2001, immediately began a systematic withdrawal from major international treaties to which the US was a signatory. As part of that policy, on May 7th, 2002 Donald Rumsfeld informed the Secretary General of the UN that the US was officially withdrawing from the International Criminal Court (ICC).

Months before, the US had already established that the court would grant the United States immunity from the court for US citizens suspected of atrocities. Under guidelines pushed through despite EU concerns, US soldiers serving overseas would be immune from prosecution in the court, while politicians and US officials, including CIA operatives, could claim diplomatic immunity.

That was not enough. Rumsfeld made it very clear that the United States would reject any attempt by the court or state parties to the treaty to assert any jurisdiction over American citizens. In short, Americans were accountable to no one for any atrocities they might commit anywhere in the world.


Bombs Over Baghdad

U.S. War Crimes in Iraq: A Prima Facie Case

Ever since the end of Desert Storm, when the Pentagon unloaded 350 tons of depleted uranium, American officials have been well aware of the health hazards of the residue that is collected from the processing of nuclear fuel.

When President [sic] Bush and the Pentagon authorized the use of depleted uranium for the shock-and-awe campaign against Iraq in March 1983, the Bush administration not only committed a war crime against the people of Iraq, it demonstrated reckless disregard for the health and safety of American troops.

Article 23 of the Geneva Convention IV is clear and unambiguous: "It is forbidden to employ poison or poisoned weapons, to kill treacherously individuals belonging to the hostile nation or army, to employ arms, projectiles or material calculated to cause unnecessary suffering." The Geneva Protocol of 1925 explicitly prohibits "asphyxiating, poisonous or other gasses, and all analogous liquids, materials or devices."

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Other American War Crimes

In Afghanistan the American military will not allow news coverage so as to have a free hand in the extermination of all Taliban forces. The American media has exercised almost total self-censorship regarding documented massacres in Afghanistan ....

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Two years after Sept. 11, the Taliban is thriving along the Pakistan-Afghanistan border

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Image Hosting by PicsPlace.to*Who's Winning the War on Terror?

American Forces Do Not Do Body Counts ....
They Just Report What Sounds Good


In October, the British medical journal Lancet estimated 98,000 Iraqis had died as a result of the invasion and occupation. The study was based on interviews with people in 988 households with 7,868 residents randomly selected across Iraq. Forty-six percent of the violent deaths were of children younger than 15, and 7 percent were women, the researchers reported. The findings were dismissed by the U.S and British governments as inaccurate.

The estimates of ordinary Iraqis killed -- by insurgents, U.S. troops and Iraqi criminals -- vary greatly, from as low as 6,000 up to nearly 100, 000, depending on the methodology used.

The U.S. military says it does not keep track of civilian deaths. "We don't do body counts," Gen. Tommy Franks, who commanded U.S. troops in both Afghanistan and Iraq, said in 2002.

'An invisible issue' in the U.S.

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Image Hosting by PicsPlace.to*Tally of civilian deaths depends on who's counting

US admits the war for 'hearts and minds’ in Iraq is now lost

On "the war of ideas or the struggle for hearts and minds", the report says, "American efforts have not only failed, they may also have achieved the opposite of what they intended".

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Image Hosting by PicsPlace.to*Pentagon report reveals catalogue of failure

http://www.uruknet.info/?p=m23498&hd=0&size=1&l=e

 

9-2 Géographie de l'Irak
L'Irak est divisé en 18 provinces (muhafazat, au singulier muhafazah):
Superficie : 437 072 km² (dont 4 910 km² d'eau)
VILLES importantes
Frontières : 3 650 km


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