Il n’y aura ni paix, ni développement durable, ni désarmement
au Moyen-Orient tant qu’existera l’État sioniste
par Ginette Hess Skandrani Paris, 26 août 2006
L’auteure est présidente de l’Alliance
zapatiste de libération sociale (France), membre du bureau de l’Association
internationale pour un seul État démocratique en Palestine/Israël,
membre fondatrice des Verts (France). Courriel : linala@club-internet.fr
L'acharnement criminel d'Israël contre la résistance libanaise
durant
tout un mois, massacrant des populations civiles dont de nombreux
d'enfants nous a prouvé que cet État n'avait pas sa place
au
Moyen-Orient.
Si l'État sioniste avait été
un véritable État intégré dans cette région,
il ne se serait jamais permis ce crime atroce sous prétexte de
chercher deux militaires capturés sur la terre libanaise.
Mille cinq cent victimes plus tard, des milliers de maisons, de routes
et de champs détruits, toutes les infrastructures libanaises à
reconstruire, des milliers de réfugiés errant toujours sur
les routes,
et toujours d'actuelles et futures menaces sionistes, quelle instance
internationale obligera l'État sioniste à réparer
les dommages
physiques et moraux causés au peuple libanais ?
Pourquoi les responsables de ce drame s'estiment-ils
investis d'une
justice divine les autorisant à punir tout un peuple, tout en se
prétendant dispensés de réparation de tous ces crimes
gratuits ?
De quel droit, cette entité, étrangère
à cette terre arabe, peut-elle
prétendre y faire la loi et semer tant de destructions ?
Rappelons-nous, la guerre contre l'Irak en 1991
après que le
Président irakien, Saddam Hussein eut envahi son petit voisin,
et la
coalition créée à cette occasion pour soi-disant
libérer le Koweït.
Olmert, lui, a fait bien pire que Saddam, il a détruit le Liban.
Où est la coalition qui lui demandera de rendre des comptes ?
La résistance libanaise a admirablement
combattu la plus grande
puissance militaire du Moyen-Orient et démontré qu'Israël
n'était pas
infaillible et pouvait être vaincu si les peuples voisins voulaient
bien
s'en donner les moyens et ne plus faire tous ces compromis avec les
Usraéliens.
Heureusement que le Hezbollah a empêché
momentanément les
visées expansionnistes d'Israël. Personne n'a le droit d'exiger
son
désarmement. Les combattants du Hezbollah sont libanais, ils sont
chez eux et c'est à l'ensemble du peuple libanais de décider
de
l'avenir et de la souveraineté du Liban et de sa résistance
armée. Le
Hezbollah, mouvement de résistance, qui a défendu son pays,
n'a
pas à figurer sur la liste terroriste établie par les USA
sous injonction
des sionistes. Toutes ces voix qui s'élèvent actuellement
en France
pour féliciter sa résistance feraient mieux d'exiger que
son nom soit
enlevé de cette liste absurde.
Pendant ce temps et vu que les yeux de toute la
communauté
internationale sont tournés vers le Liban, l'État sioniste
profite pour
continuer à massacrer sournoisement les Palestiniens, détruire
leurs
maisons et leurs champs en terrorisant les populations afin de mieux
les tétaniser, voulant les punir pour leur vote démocratique
en
faveur d'un mouvement de résistance à la colonisation des
terres.
Là aussi l'entité sioniste, colonialiste et arrogante se
prétend
investie de la justice divine qui lui octroie une supériorité
sur les
populations autochtones héritières de ces peuples qui ont
jalonné
au cours de l'histoire, ces terres ancestrales.
L'État sioniste, État des Juifs
donc ethnico-théocratique est une
création européenne, imposée à ces populations,
dans toute leur
diversité culturelle et cultuelle, par un acte indigne de la
communauté internationale : la résolution 181, imposant
la partition
de la Palestine. Votée le 29 novembre 1947 par la toute jeune ONU
par 33 votes pour, 13 contre et 10 abstentions, sans avoir consulté
les populations autochtones, ni les peuples voisins, cette résolution
illégitime, a créé :
- Un État juif sur 56, 47 % de la Palestine historique pour 498
000
juifs.
- Un État arabe sur 43,53 % du territoire pour 807 000 Palestiniens
et 10 000 juifs.
- Un régime de tutelle internationale pour Jérusalem avec
105 000
Palestiniens et 100 000 juifs.
La résolution 181, puis la déclaration unilatérale
de création
d'Israël le 15 mai 0948, sont responsables de la déstabilisation
de
cette région qui dure jusqu'à nos jours. Les conquêtes
et
occupations successives pratiquées par l'État sioniste au
cours de
différentes guerres, n'ont fait qu'accentuer les problèmes
et les
rancoeurs des populations lésées.
Israël est également une puissance
militaire, possédant plusieurs
sortes d'armements nucléaires, chimiques et biologiques largement
fournis par les USA, la Grande-Bretagne. et la France, et doté
des dernières
découvertes techniques fournies sournoisement par les USA, qui
prend,
de ce fait, toutes les populations voisines en otage.
Qui parle de désarmer Israël ? L'Iran,
interpellé par la communauté
internationale et sommé d'arrêter ses centrifugeuses, ne
cherche en
fait qu'à rétablir un équilibre face à cette
terreur imposée par l'État
sioniste.
Avant d'empêcher l'Iran de produire la bombe, il faudrait exiger
et
programmer le démantèlement des armes de destruction massive
du
côté israélien. Si la communauté internationale
veut retrouver sa
légitimité perdue par deux guerres illégales et combien
meurtrières
(Irak, Liban) elle devra prendre en compte le droit de tous les
peuples à se défendre et arrêter ces " deux poids,
deux mesures "
dès qu'il s'agit de l'État juif.
Promouvoir un seul État démocratique
(« un être humain, une voix ») sur
la terre où sont nées les trois religions du livre qui ont
donné
naissance à de grandes civilisations, nous semble la seule solution
envisageable afin de ne léser personne et permettre à cette
terre de
bénéficier d'un développement durable s'intégrant
dans une région
arabe.
La promotion de deux États, soutenue par
tous ceux qui veulent
justifier un État ethnico-théocratique tout en versant des
larmes de
crocodiles sur ces pauvres Palestiniens et dernièrement ces pauvres
Libanais nous semble une proposition irréalisable. Qu'Israël
profite
de plus de 72 % des terres de la Palestine historique, laissant 28 %
aux autochtones de cette terre, truffés de colonies de peuplement
juif, de routes de contournement, cachés derrière un mur
de prison
et sans ouverture vers le monde, est contraire aux lois
internationales.
Le droit au retour de tous les réfugiés, le démantèlement
de toutes
les colonies, la destruction du mur de la honte, l'ouverture sur la
région et sur le reste du monde ne peuvent se réaliser que
dans le
cadre d'un seul État englobant Palestine/Israël, multiethnique,
pluri-religieux et multiculturel.
Cet État pour tous ceux qui veulent le construire, au-delà
des
rivalités religieuses ou politiques, devrait être soutenu
et encouragé
par tous les progressistes de la planète.
Le colonialisme, une des plaies héritées
des siècles passés, ne doit
pas continuer à polluer ce troisième millénaire.
Mobilisons-nous afin
de l'éradiquer dans la région moyen-orientale et ailleurs.
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