Sommet
mondial mafieux à Jérusalem, on atteint enfin le
fond du problème. D'après l'article du « Réseau
Voltaire », « Sommet tripartite secret de
Jérusalem » du 11 juin 2019 supposé
rédigé par
Thierry
Meyssan, www.voltairenet.org/article206703.html
. Texte de Michel Dakar, chercheur en politique globale,
autonome, Villequier ex-France, province coloniale de l'Empire
ex-mondial israélo-US, nécrogène, en voie de
désagrégation rapide, le 13
juin
2019.
http://www.aredam.net/sommet-mondial-mafieux-a-jerusalem.html
Illustration : http://www.aredam.net/mafia.html
Nota : l'article du « Réseau
Voltaire est reproduit in extenso en annexe du texte.
Une
rencontre est annoncée à Jérusalem courant
juin 2019, par le Réseau Voltaire, organe russe de
désinformation mondiale, rencontre entre les chefs des
services secrets de Russie, des États-Unis d'Amérique
et d'Israël, dans le but de mettre un terme à l'état
de guerre constant au Proche-Orient depuis l'installation de la
colonie de peuplement juive en Palestine, colonisation de
peuplement qui est le cas type de génocide d'un peuple
selon l'inventeur du concept de génocide le juif Raphaël
Lemkin, dont les travaux fondent le droit international en
matière de génocide (il avait pris comme exemple
type de génocide la colonisation de peuplement de
l'Irlande par les anglais; la colonisation de peuplement de
l'Algérie par les français étant un autre
cas de génocide).
Il faut avant de continuer
évoquer que deux des parties n'existent que par le
génocide, qui est l'acte qui les fondent, au point qu'on
peut dire que le pilier unique de leurs Constitutions est le
génocide, les États-Unis d'Amérique ayant
détruit le peuple des amérindiens, et Israël
celui de Palestine (en cours), mais que la Russie est de même
l'auteur de plusieurs génocides, celui d'Ukraine et de
l'élite de la société polonaise à
Katyn avant 1945 sous Staline, et celui de Tchétchénie
dans les années 1990 sous Poutine.
Il est aussi à
relever que l'acteur principal mondial qui est la Chine, est
absente de cette rencontre, certainement en apparence seulement,
et que la Chine est l'auteur d'un génocide (en cours),
celui des tibétains.
Le droit réel
international, qui est dissimulé derrière le droit
de façade et les organes de justice internationaux, est
fondé sur le pilier unique du génocide, et on peut
donc penser que cette réunion a pour but unique d'en finir
avec le génocide du peuple palestinien, peuple que résiste
encore à son anéantissement depuis 1947, année
du vote falsifié par l'ONU du partage de la Palestine.
On
peut donc considérer que cette rencontre est une sorte de
club des principaux génocidaires de la planète, et
que le but final de cette rencontre est le partage du
Proche-Orient et au-delà, celui de la planète, le
problème palestinien n'étant qu'un obstacle dans
cette négociation, et que les acteurs principaux sont au
nombre de 4 : les juifs, les russes, les états-uniens
et les chinois, et en conséquence que les autres
populations sont de simples objets de marchandage.
Et là
on commence à aborder le fond du réel problème
humain, et seulement à partir de ce moment, cela devient
réellement intéressant et important, car cette
rencontre commence à exposer les mécanismes
profonds qui font mouvoir l'humanité.
Cette
rencontre est du même type que celle qui a fondé la
coupole mafieuse en Sicile dans les années 1960. La
coupole de la mafia sicilienne qui est l'organe de direction des
familles mafieuses en Sicile, leur gouvernement central, a été
formée dans le but d'éviter les guerres entre
familles, de parvenir à un partage accepté du
territoire, de faire remonter les informations et de les
centraliser, de prendre des directives générales
qui engagent toutes les familles dans l'intérêt de
tous, d'élaborer une ligne politique, de décider de
façon rationnelle des peines de mort entre mafieux (organe
judiciaire de la mafia au-dessus des justices « privées »
des familles), soit plus largement de faire respecter la
Constitution mafieuse dans l'intérêt de l’État
de la mafia au bénéfice de tous.
C'est
à la formation d'une coupole criminelle mondiale que
nous assistons avec ce sommet à Jérusalem.
La
mafia sicilienne est le modèle qui peut servir à
comprendre toutes les organisations de pouvoir, une perfection
encore non-dépassée. Cela est dû à
l'histoire unique de la Sicile, territoire très riche qui
a été la proie d'une succession d'un très
grand nombre d'oppresseurs et au développement d'une secte
criminelle au début du 19ème siècle, à
un moment où l'ancienne féodalité
disparaissait et où l’État italien peinait à
se former. La mafia sicilienne est le fruit comme le diamant de
la pression de forces tectoniques immenses, transformant une
matière friable, le graphite, en un minéral d'un
extrême cohérence et dureté (
http://www.aredam.net/mafia.html
).
Plus largement, on assiste au même phénomène
de durcissement d'organisations de pouvoir au niveau mondial,
avec l' « Organisation juive » depuis
le courant du 20ème siècle, l' « Organisation
russe » depuis la fin du 20ème siècle,
et l' « Organisation chinoise » début
21ème siècle. Il est visible que d'autres
prétendent à égaler ces dernières et
à prendre place à la coupole, comme l'
« Organisation iranienne ».
Ceci
posé, il est temps d'aborder ce qui est réellement
fondamental, et non pas au fond banal, la même histoire se
répétant depuis environ 10 000 ans.
Ce qui
fonde la mafia sicilienne qui est selon moi le modèle qui
permet de comprendre la problématique humaine
fondamentale, est la désensibilisation au crime. L'acte
premier d'initiation d'un impétrant à la mafia est
de lui faire commettre un assassinat, souvent en faisant d'un
pierre deux coups, cet assassinat étant utile à la
mafia, mais parfois et non rarement, s'il le faut, de façon
purement gratuite, quand il n'y a pas une exécution de
prévu.
Si il faut désensibiliser c'est qu'il
y a une sensibilité à extirper, même chez
ceux qui sont le moins sensibles et qui sont très motivés
par mener une vie de violence.
L'unique caractère
qui permet de séparer l'espèce humaine des autres
espèces est cette sensibilité à la
souffrance provoquée par une violence exercée sur
un autre être. Il est quand même évident que
cette sensibilité existe sans doute chez toutes les
espèces, mais chez l'homme, cela peut aller jusqu'à
se mettre à la place de celui sur qui une violence est
exercée.
C'est un progrès immense sur lequel
devrait se fonder l'ordre de l'espèce, sa Constitution.
C'est sur cette sensibilité qu'est fondé le
bouddhisme. Le taoïsme a hélas fait l'impasse sur ce
phénomène, et la synthèse entre bouddhisme
et taoïsme devrait former la base pour la Constitution
humaine.
Il existe un ordre naturel qui a jusqu'à
l'humanité, depuis l'apparition de la vie sur la planète
dirigé l'organisation des espèces et permis leur
multiplication et complexification, l'évolution jusqu'à
l'espèce humaine, c'est que la vie se nourrit de la vie,
la proie nourrissant le prédateur, le prédateur
permettant la limitation de l'expansion des proies qui sinon
détruiraient leur milieu, les prédateurs étant
eux-mêmes mangés au final etc … un équilibre
complexe qui enrichit sans cesse la vie. Ce système est
possible parce que les prédateurs et les proies, chacun
tenant les deux rôles, sont insensibles ou peu sensibles à
la souffrance subie, celle sur l'autre et la sienne.
La
donne change avec l'humain.
Nous sommes toujours régit
par l'ancienne Constitution, celle des animaux, des insectes, des
plantes, des bactéries, des virus, alors que cette
Constitution est inadéquate avec nos capacités.
Nous sommes comme contraints à revêtir un habit qui
ne nous est pas adapté, et cet habit commande au corps
qu'il revêt.
C'est cette ancienne Constitution qui
est prônée par cette réunion tripartite de
Jérusalem, dont le ticket d'accès est celui d'avoir
accompli un génocide, comme pour entrer dans la mafia
sicilienne, celui d'accomplir un assassinat.
Une rencontre
sans avenir, déjà du passé, entre
entités du passé, qui s'accrochent au
présent comme des revenants qui n'admettent pas
qu'ils ont fait leur temps.
Quant au devenir d'une coupole
« mafieuse » planétaire réunissant
les principales familles (russe, états-unienne, juive et
chinoise), il n'y a qu'à relire l'histoire de la mafia
sicilienne pour connaître la destinée de cette
entité, celle d'une nouvelle arène où tous
les coups sont permis et où la trahison est l'unique
règle. Dans le cas de la mafia sicilienne, la création
de la coupole a même été l'une des causes
principales du déclenchement de la pire guerre interne à
la mafia sicilienne, qui a failli entraîner sa disparition.
Elle a abouti à la première dictature de
l'histoire de l’État mafieux. En va-t-il être
de même pour la coupole russo-judéo-chino-US,
entraînant la disparition de l'espèce humaine ?
Annexe :
Article « Sommet
tripartite secret de Jérusalem » par Thierry
Meyssan, « Réseau
Voltaire »
www.voltairenet.org/article206703.html
Un
sommet des conseillers nationaux de sécurité
états-unien, israélien et russe a été
annoncé à Jérusalem. Il s’agit de
démêler l’imbroglio autour de l’Axe de
la Résistance, de garantir la sécurité de
tous les États du Moyen-Orient et une suzeraineté
partagée des États-Unis et de la Russie sur tous
les acteurs, dont Israël.
Réseau Voltaire |
Damas (Syrie) | 11 juin 2019
Nikolaï Patrouchev et John Bolton
(ci-dessus) se rencontreront à Jérusalem, en
présence de Meir Ben-Shabbat (ci-dessous).
Un sommet des trois conseillers nationaux de Sécurité
états-unien, israélien et russe se tiendra en juin
2019 à Jérusalem. Cet événement
inédit a déjà donné lieu à des
« révélations » et à
des « démentis » sur ce qui devait y
être discuté. La presque totalité des
commentateurs glose à partir d’idées fausses
que tous reprennent en chœur. Nous devons les rectifier
avant d’évaluer ce qui est en jeu dans ce
sommet.
Le jeu des Grandes
puissances dans la région
Durant la Guerre froide, la stratégie états-unienne
d’endiguement (containement) est parvenue à
repousser l’influence soviétique au Moyen-Orient.
Après l’effondrement de l’URSS, la Russie a
quitté cette région et n’y est revenue que
lors de la guerre occidentale contre la Syrie.
La Russie est présente au Levant (sauf durant la
période 1991-2011) depuis la tsarine Catherine II qui, à
la demande des habitants, envoya sa flotte défendre
Beyrouth. Sa politique vise d’abord à protéger
le berceau du christianisme (qui est Damas et non pas Jérusalem),
fondement de la culture russe. Ce faisant, la Russie a étendu
son influence en Méditerranée orientale et est
parvenue aux eaux chaudes de l’Océan indien.
En 2011, la Russie a été le
seul État à distinguer les révolutions
colorées du Maghreb (les « printemps arabes »)
des guerres contre la Libye et contre la Syrie. Les Occidentaux,
qui ont leur propre interprétation de ces événements,
n’ont toujours pas fait l’effort de comprendre leur
lecture par la Russie. Il ne s’agit pas ici de déterminer
qui a raison et/ou qui a tort —c’est un autre
sujet [1]—,
mais d’admettre qu’il existe deux narrations
totalement différentes des faits. Il est à noter
que les Occidentaux conviennent que Moscou n’a pas digéré
la manière dont ils ont violé la résolution
visant à protéger les populations civiles en Libye.
Ils reconnaissent ainsi que ce ne sont pas les Russes, mais
l’impérialisme occidental, qui a créé
le problème que nous affrontons aujourd’hui.
Sur la base de sa propre analyse, la Russie a commencé
à opposer son veto aux résolutions occidentales sur
la Syrie au Conseil de sécurité. Simultanément,
elle a, à la demande syrienne, mené des
négociations avec Damas en vue de déployer des
troupes de maintien de la paix de l’Organisation du Traité
de sécurité collective (OTSC) en Syrie. En
définitive, Washington et Moscou se sont rencontrés
à Genève, en présence des nations
occidentales et en l’absence des acteurs moyen-orientaux,
pour acter une suzeraineté partagée sur le
Moyen-Orient. C’était en juin 2012. Ces noces n’ont
duré que quelques jours. Elles furent brisées par
la France, agissant pour le compte de la secrétaire d’État
Hillary Clinton.
7 ans plus tard, Moscou
réclame son dû. En effet, c’est la Russie —et
non pas l’OTSC— qui s’est déployée
militairement en Syrie et, aux côtés de l’armée
syrienne et du Hezbollah, a vaincu les jihadistes —et
absolument pas Washington et ses alliés qui, au contraire,
les ont armés [2]—.
Elle le réclame à Jérusalem car un million
de russophones sont citoyens israéliens et que l’un
d’entre eux, Avigdor Lieberman, vient de faire chuter deux
fois de suite le gouvernement Netanyahu [3].
Cette évolution est difficile à admettre pour
ceux qui en sont restés à l’alliance
États-Unis/Israël qui caractérisait l’ère
Bush Jr. Pourtant, les autorités israéliennes se
sont rendu bien plus de fois à Moscou qu’à
Washington depuis la défaite de Daesh.
Le jeu des puissances régionales
face à Israël
Il existe un allant-de-soi selon lequel les forces de
l’« Axe de la Résistance »
(Palestine-Liban-Syrie-Iraq-Iran) seraient dévouées
à l’anéantissement des Israéliens
comme les nazis le furent à celui des juifs. C’est
un copier-coller grotesque.
En réalité, le Hezbollah est originellement
un réseau de Résistance chiite à
l’occupation israélienne du Liban. Il a
successivement été armé par la Syrie puis,
après le retrait de la force syrienne de maintien de la
paix au Liban en 2005, par l’Iran. Il n’a jamais eu
comme objectif de « jeter les juifs à la mer »,
mais au contraire, il ne cesse d’affirmer son intention
d’établir l’égalité en Droit
pour tous. L’occupation israélienne du Liban fut une
réalité allant bien au-delà de la volonté
du gouvernement israélien qui fut dépassé
par l’initiative de prendre Beyrouth du général
Ariel Sharon. C’est aussi le fait de la Collaboration de
milices chrétiennes et druzes libanaises, dont celles de
Samir Geagea et de Walid Joumblatt.
Identiquement, la Syrie a réagi à
l’expansionnisme israélien d’abord en se
défendant, puis en se portant au secours des populations
palestiniennes. Ceci est parfaitement légitime, sachant
que la Palestine et la Syrie actuelles formaient une seule entité
politique avant la Première Guerre mondiale [4].
Nul ne conteste, pas même les États-Unis, qu’Israël
n’a cessé depuis soixante-dix ans de grignoter des
territoires à ses voisins et continue de le faire.
Dès le début de la Guerre
froide, les États-Unis, tout à leur politique
d’endiguement des Soviétiques, avaient parfaitement
conscience de cet expansionnisme israélien qui
bouleversait la stabilité de la région. Ils
armèrent la Syrie pour qu’elle puisse lui résister
—pas l’attaquer— et armèrent
identiquement d’autres forces, dont l’Iraq [5]
. C’est le secrétaire d’État
états-unien, John Foster Dulles, et lui seul, qui créa
l’« Axe de la Résistance ». Il
s’assurait ainsi que la Syrie et l’Iraq ne se
tourneraient pas vers l’Union soviétique pour se
défendre et obtenir son assistance militaire.
L’administration de Dwight
Eisenhower savait qu’Israël était le fruit de
la volonté de Woodrow Wilson et David Llyod George [6],
mais il le considérait comme un cheval fou qu’il
fallait à la fois protéger et dompter.
Washington se rallia donc aux idées britanniques :
le traité d’assistance militaire entre Damas et
Téhéran puis, en 1958, le Pacte de Bagdad
permettant la création du CenTO (équivalent
régional de l’Otan). Le contexte s’est modifié
et les acteurs ont changé, mais pas leur mobile.
Le cas de l’Iran est le principal problème
aujourd’hui. En effet, la majorité de ses dirigeants
n’aborde pas cette question de manière politique,
mais religieuse. Une prophétie chiite assure que les juifs
reformeront un État en Palestine, mais qu’il sera
rapidement détruit. Le Guide la Révolution
islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, tient ce texte pour
canonique. Il égrène ce compte à rebours et
a ainsi affirmé qu’Israël aura disparu dans 6
ans (en 2025).
La crispation des positions, en Iran autour de cette
prophétie et en Israël autour de la loi « Israël,
État-nation du peuple juif » (2018), est la
source de la continuation de ce conflit qu’un peu
d’intelligence permettrait de débloquer. C’est
ce que Donald Trump et Jared Kushner ont essayé de faire
et c’est là qu’ils ont échoué :
si le développement économique peut effacer la
question des réparations, aucune avancée ne sera
possible sans faire évoluer les représentations du
monde qu’ont les juifs, les arabes et les perses.
Qu’est-ce que l’« Axe
de la Résistance » ?
Les responsables religieux iraniens utilisent souvent
l’expression « Axe de la Résistance »
pour désigner l’alliance face à Israël.
Cependant aucun traité ne formalise cet axe. Jamais ses
dirigeants n’ont tenu de sommet pour se concerter.
Depuis l’invasion états-unienne de l’Iraq,
en 2003, les forces de cet axe se sont lentement divisées
de sorte qu’aujourd’hui, ses conflits internes sont
plus importants que son combat externe.
En 2003, le chef religieux iraquien chiite Mohammad Sadeq
al-Sadr était assassiné. À tort ou à
raison, ses partisans en tinrent pour responsable le Grand
ayatollah Ali al-Sistani. Celui-ci est un iranien vivant en Iraq
où il dirige les séminaires chiites.
Progressivement la communauté chiite iraquienne se divisa
entre les pro-Iraniens d’al-Sistani et les pro-arabes du
fils du défunt, Moqtada al-Sadr. Celui-ci coupa
successivement avec Damas, puis avec Téhéran en
2017, et se rendit à Riyad auprès du prince Mohamed
ben Salmane.
En 2006, profitant de sa victoire
électorale locale lors des élections législatives
dans les Territoires palestiniens, le Hamas réalisa un
coup d’État contre le Fatah et se proclama autonome
dans la Bande de Gaza [7].
En 2012, sa direction politique, qui vivait en exil à
Damas, se transporta soudainement à Doha, alors que le
Qatar finançait les jihadiste contre la Syrie. Le Hamas se
déclara « Branche palestinienne des Frères
musulmans », un parti politique interdit en Syrie. Ses
hommes et des agents du Mossad israélien entrèrent
dans la ville syrienne de Yarmouk pour y assassiner leurs rivaux
marxistes du FPLP-Commandement général. L’armée
syrienne encercla la ville et le président palestinien
Mahmoud Abbas l’assura de son soutien.
Il est absurde pour les Occidentaux de vouloir détruire
l’« Axe de la Résistance »,
qu’ils ont voulu et aidé à créer,
uniquement parce qu’ils en ont perdu le contrôle. Il
leur suffit d’attendre, celui-ci se délite tout
seul.
Les Iraniens sont des amis fidèles, cependant ils
ont culturellement tendance à embarquer leurs amis dans
leurs affaires. Jamais les Syriens n’expulseront les
Iraniens qui les protègent de l’expansionnisme
israélien et à qui ils doivent d’avoir tenu
au début de la guerre (2011-14). Mais si les Iraniens
étaient de réels amis des Syriens, ils se
retireraient militairement de ce pays au profit de la Russie, de
sorte que les États-Unis puissent reconnaître la
légitimité du gouvernement de Bachar el-Assad. Au
lieu de quoi, ils utilisent la présence de leurs troupes
pour provoquer Israël et tirer des roquettes sur son
territoire depuis la Syrie.
Les trois conseillers nationaux de
Sécurité
John Bolton (USA), Meir Ben-Shabbat (Israël) et
Nikolaï Patrouchev (Russie), les trois conseillers nationaux
de Sécurité, ont les mêmes fonctions, mais
pas les mêmes expériences.
Bolton est persuadé de la supériorité
ontologique de son pays sur tous les autres. Il a une expérience
des relations internationales qu’il a acquise d’abord
durant les négociations de désarmement et surtout
lorsqu’il était ambassadeur au Conseil de sécurité
(2005-06). Bien qu’il prenne des initiatives flamboyantes,
il est tout à fait capable de reculer lorsqu’il
pense avoir tort. C’est d’ailleurs parce qu’il
a la capacité d’encaisser personnellement les
erreurs de son camp que le président Trump l’a
conservé à ce poste.
Meir Ben-Shabbat est un
homme de foi, persuadé, quant à lui, d’appartenir
à un peuple élu, mais maudit. Ce n’est pas un
diplomate, mais un expert du contre-espionnage. Cependant
lorsqu’il dirigeait le Shin Bet, il a manifesté une
réelle finesse à la fois pour lutter contre le
Hamas, pour le manipuler et éventuellement pour négocier
avec lui. Son excellente connaissance des multiples forces du
Moyen-Orient lui permet instantanément de saisir ce qui
peut durer et ce qui ne sera qu’éphémère.
Enfin Nikolaï Patrouchev est un seigneur de la
haute-fonction publique russe. Il est certainement celui des
trois qui la plus haute vision de l’échiquier
mondial. Lorsqu’il a succédé à
Vladimir Poutine à la tête du FSB, il a dû
affronter des tentatives de débauchage de ses directeurs
par les États-Unis et par Israël. En définitive,
après des années de turbulence, il a repris en main
cette machine. Puis, il a affronté la déstabilisation
de l’Ukraine par les États-Unis et l’Union
européenne, qui s’est finalement soldée par
l’adhésion de la Crimée à la
Fédération de Russie. Il ne négociera pas un
dossier contre un autre, mais veillera au contraire à ce
que toutes les décisions soient cohérentes.
Ces trois stratèges vont devoir définir les
contours d’une distribution des cartes que, par la suite,
des diplomates devront négocier. Leur rôle est
d’imaginer un accord viable sur le long terme, tandis que
celui des diplomates sera de compenser les pertes des perdants
pour leur rendre cet accord acceptable.
Thierry
Meyssan
[1]
J’expose ma vision des choses dans Sous
nos yeux, éditions Demi-Lune (2017).
[2]
« Des
milliards de dollars d’armes contre la Syrie »,
par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire,
18 juillet 2017.
[3]
« Que
sait Avigdor Lieberman ? », par Thierry
Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin
2019.
[4]
Le président syrien Adib Chichakli était membre du
PSNS. Il militait donc pour la reconstitution de la Grande Syrie
avec toutes ses minorités. À ce titre, il pouvait
accepter que le Protectorat britannique de Palestine devienne un
État binational (projet de l’Onu), mais pas qu’il
se divise en deux États monoethniques (initiative de
Genève et conférence d’Annapolis).
[5]
Syria and the United States. Eisenhower’s
Cold War in the Middle East, David W. Lesch, Westview
Press (1992).
[6]
« Qui
est l’ennemi ? », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 4 août
2014.
[7]
Rappelons qu’à la différence de celui du
Fatah, le programme du Hamas ne vise pas à lutter contre
l’impérialisme en Palestine, mais à créer
un califat dans l’ensemble du monde musulman.
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