Portrait de Ginette Skandrani, vu par les fascistes sionistes :
Ginette Skandrani : Une négationniste «exemplaire»

Jean-Pierre Chemla © Primo-Europe

Site internet : http://primo-europe.org ("alias Siegmaringen")

15 Mai 2005

Note de la rédaction d'aredam.net : en fait ces gens s'excitent particulièrement contre les Juifs ou les personnes d'origine juive, qui échappent à l'emprise communautaire, qui se libèrent, qui recouvrent leur libre arbitre, et une personnalité authentique. Ces gens haissent surtout en réalité la liberté, celle dont ils sont apparement irrémédiablement privé.

 

L'antisémitisme français constitue une nébuleuse dans laquelle on peut distinguer différents sous-groupes. Parmi ceux-ci, se dégage celui d'un négationnisme servant parfois de soutien à la cause palestinienne. Leurs représentants principaux sont :

Les théoriciens « historiques » comme Roger Garaudy, auteur du trop fameux « Mythes fondateurs de la politique israélienne » ou Robert Faurisson.
Mohamed Latrèche, président du PMF (Parti des Musulmans de France) qui s'était distingué par de violentes diatribes antisémites lors de manifestations contre la nouvelle loi sur la laïcité, en janvier 2004.

Tawfik Mathlouti, directeur de Radio-Méditerranée, promoteur de la boisson « militante » « Mecca-Cola ».
Serge Thion, négationniste actif depuis 1978, chercheur au CNRS dont il fut renvoyé en raison de ses prises de position scandaleuses.
Mondher Sfar, connu pour la publication d'un faux révisionniste prêtant à Ariel Sharon une idéologie « judéo-nazie ».
Ginette Skandrani qui fera l'objet de notre étude.
Quelques individus anecdotiques : le « comique » Dieudonné, l'écrivain Alain Soral…
Nébuleuse

Il est intéressant de noter que ces acteurs du négationnisme récusent ce terme en se revendiquant plutôt, en général, en tant que « révisionnistes », ce qui leur permet d'évoluer sans être toujours en contradiction avec la loi. On a l'habitude de les retrouver presque toujours ensemble dans des manifestations et pétitions, soudés par une rhétorique toujours antisioniste, parfois ouvertement antisémite (1).

Ginette Skandrani, de son côté, fait bien attention à ne jamais proférer de propos directement négationnistes mais ses fréquentations et la façon dont elle promeut toutes les entreprises de minimisation de la Shoah ne permettent pas d'avoir le moindre doute sur le but poursuivi.

Toute jeune déjà

Pour apprendre à connaître Ginette Skandrani, il importe de s'intéresser à sa biographie en partie inspirée d'un papier de l'un de ses supporters, Fausto Giudice, président du Collectif Guantanamo (France) et membre de l'Association pour un seul État démocratique en Palestine/Israël :

De quadruple ascendance - alsacienne, allemande, juive et tzigane –, Ginette Skandrani entre en politique à l'âge de 16 ans, dans son Alsace natale, où son père, résistant communiste ayant une double origine alsacienne et badoise, lui avait fait rencontrer des jeunes ouvriers algériens venus en "métropole" pour suivre une formation professionnelle.

Rapidement, Ginette tombe amoureuse de la cause du peuple algérien et devient "porteuse de valises" du FLN, c'est-à-dire qu'elle entre dans le cercle étroit des "anticolonialistes français conséquents". Cela lui vaudra d'ailleurs un séjour en prison.

Dès le début des années 60, Ginette et ses amis militants clandestins du FLN en Alsace rêvaient à haute voix: « Quand nous aurons libéré l'Algérie, nous aiderons à la libération de la Palestine ». Une vocation née très précocement, donc !

Au milieu des années 60, elle s'engage pour la Palestine, en Tunisie où elle vit, ayant épousé un citoyen de ce pays. Désormais, elle a "deux amours", la Tunisie et la Palestine. Elle se fait mal voir du régime bourguibien, qui prône une ligne très "soft" face à Israël.

Les années 70 et 80 la verront, de retour en Alsace, engagée dans les combats écologistes [contre la centrale nucléaire de Fessenheim] et pacifistes [contre l'installation des fusées Pershing en Allemagne].

À Colmar, pour les élections municipales de 1983, elle est à l'initiative d'une des premières listes autonomes avec un programme détaillé écolo-pacifiste. Ensuite, en 1984, elle participe, avec Antoine Waechter à la fondation du parti des Verts.

Ginette Skandrani fut militante au moins jusqu'en 2000 du Parti des Verts dont elle est toujours sous le coup d'une procédure d'exclusion grâce, entre autres, à l'action d'Aurélie Filipetti. Elle en fut membre de la Commission Internationale. Connue pour ses allers et retours en Libye, Ginette Skandrani est aussi collaboratrice du Centre d'Etudes Euro-arabes et présidente de l'organisation pro palestinienne, La Pierre et L'Olivier, créée en 1989, qui assimile, lors de manifestations, l'étoile de David à la Croix Gammée. Elle est à l'origine de la création de l'Alliance Zapatiste de Libération Sociale (AZLS) qui édite la revue Basta dont elle a fondé le supplément tunisien Yekfi en 1997. Elle fut longtemps conseillère de rédaction de la revue L'Audace, anti-Ben Ali, et tient hebdomadairement l'antenne à Radio Méditerranée.

De Milosevic à Dieudonné...

Il est difficile de la situer sur l'échiquier politique mais on la retrouve plus souvent signataire sur des listes proches de l'extrême-droite ou de la Nouvelle Droite. Elle a signé des appels contre l'intervention de l'OTAN au Kosovo, en adoptant une ligne globalement pro- Milosevic.

C'est dans le journal L'Audace, que Ginette Skandrani couvrit le procès de Roger Garaudy, en y réaffirmant son adhésion aux thèses de ce dernier, affublée de son keffieh et assise auprès de skinheads venus soutenir l'auteur révisionniste.

Aujourd'hui, elle dirige donc cette association pro palestinienne, La Pierre et l'Olivier, qui coédite le fameux faux antisémite intitulé Le Manifeste judéo-nazi d'Ariel Sharon. Xavier Ternisien, dans Le Monde du 12 juin 2002, rappelle qu'il s'agit de l'interview d'un anonyme, réalisée par l'écrivain israélien Amos Oz qui a toujours affirmé qu'elle n'avait strictement rien à voir avec Ariel Sharon. Les autres coéditeurs du faux ne sont autres que le Parti des Musulmans de France, le Parti de la France Plurielle, et le Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe dirigé par Mondher Sfar. Cette publication n'a pas été interdite et fait toujours un « tabac » lors de conférences, colloques et autres réunions organisés par les mouvements islamistes en France.

Ginette Skandrani collabore également à la Gazette du Golfe et des Banlieues, publiée par l'AAARGH (L'Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerres et d'Holocaustes) site négationniste, où s'exprime aussi Alain de Benoist, de la Nouvelle Droite, ou Israël Shamir (2)…

Elle a, de même, soutenu les éditions La Fabrique, éditeur du livre de Norman Finkelstein « L'industrie de l'Holocauste, réflexions sur l'exploitation de la souffrance des juifs », où il est écrit que la communauté juive américaine ne nourrit le souvenir de la Shoah que pour justifier un soutien indéfectible à l'Etat d'Israël. La Shoah serait, selon l'auteur, « une arme idéologique indispensable ». Celle-ci permettrait à un État qui est aujourd'hui « l'une des plus formidables puissances militaires du monde » de se présenter comme une « victime ». Par la même occasion, la communauté juive américaine, « le groupe ethnique qui a le mieux réussi aux États-Unis », se donnerait aussi le statut de victime.

Concernant le conflit israélo-palestinien, elle exprime sa position dans son texte Décolonisation de la Palestine du 12 décembre 2002 - Extraits :

« Mais, comment parler de justice en Palestine sans exiger la décolonisation globale et totale de la terre de la Palestine ancestrale ».

« Les Palestiniens ont subi la spoliation de leur terre, sous prétexte qu'il fallait caser les Juifs qui avaient échappé aux camps nazis ».

« L'Intifada nous interpelle, (...) Nous devons soutenir cette résistance dans toutes ses composantes, car c'est la lutte de libération d'une terre confisquée, d'une histoire volée, d'un peuple révolté par une injustice imposée. Leur cause est juste, les moyens qu'ils emploient sont les leurs ».

« Le but immédiat des accords d'Oslo était de liquider l'Intifada, véritable révolte populaire qui durait depuis six ans et jetait les bases, en Palestine, d'une véritable démocratie passant par l'organisation autonome et directe des différentes formes de résistance ».

« Nous considérons, comme tous les réfugiés palestiniens, que le véritable réalisme consiste à envisager un retour de tous les Palestiniens sur leur terre. Et la condition sine qua non de ce retour, c'est la disparition de l'Etat sioniste et la naissance d'un État de Palestine sur la terre historique de la Palestine ».

Rien d'étonnant donc à ce que Georges Habache, dirigeant palestinien, partisan d'une « ligne dure », la nommât, dans les années 70, membre d'honneur du FPLP !

Skandrani assiste toujours Dieudonné dans son combat antisioniste. Elle assurait l'accueil des journalistes lors d'une conférence de presse organisée, au théâtre de la Main d'Or, par le « comique ». Dans la salle, venu également soutenir Dieudonné, un militant islamiste, Nouari Khiari, animateur des manifestations dures contre la loi sur la laïcité, mais également militant pro-Le Pen, qui fêtait la victoire du «Menhir» le 21 avril 2002, au siège du Front national! La confusion des genres semble de mise quand un dénominateur commun comme l'antisionisme est présent !

Il est remarquable de constater que même des organisations aussi antisionistes que l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) ou la CAPJPO (Coordinations des Appels pour une Paix Juste (sic) au Proche-Orient) refusent désormais de défiler ou d'associer leurs signatures à celle de Ginette Skandrani.

Ginette Skandrani et Tawfik Mathlouti sont critiqués « officiellement » par le MRAP, car un peu voyants, « en marge de la nébuleuse antisémite », dit-on dans le rapport du MRAP du 06/08/2003 « Racisme anti arabe, nouvelle évolution » p 3. Cela n‘empêche nullement le MRAP de mener des actions communes avec eux.

Tel est donc le portrait d'une négationniste « exemplaire ». Pour qui veut s'intéresser aux causes de l'antisémitisme plutôt qu'à ses conséquences, il serait facile de conclure que c'est grâce au feu vert implicite donné à ce genre de propos ou de comportement que l'on a vu des synagogues brûlées, que c'est au nom de ce pseudo-discours humaniste que l'on a entendu fuser des « Mort aux Juifs ! » dans certaines manifestations. La mansuétude quasi systématique de notre justice et la complaisance de notre presse à l'égard de ces individus creusent, tous les jours, le lit de l'antisémitisme qui est le signe de le pourrissement de notre société.

Et Ginette Skandrani n'en est que l'un des symptômes.


(1) A titre d'exemple quelques déclarations de Mondher Sfar : « Les sionistes ont vainement cherché à justifier cette colonisation [de la Palestine] par le statut particulier des Juifs dans le monde et leur soi-disant persécution dans le monde (...) Ce sont là des prétextes fallacieux et trompeurs »… « L'antisémitisme n'existe pas… mais on a affaire à des réponses à une situation politique donnée »... « L'idée du Génocide a été inventée par le mouvement juif racial »…

(2) Déclaration d'Israël Shamir : « Les Juifs de France ont acheté secrètement et subverti des médias français durant de nombreuses années afin de déformer le discours national et de précipiter une France qui n'y était pas préparée dans l'horrible et totalement inutile seconde guerre mondiale»…