Exposé
des deux axes prioritaires de désinformation des services spéciaux
de guerre psychologique sionistes en France, ces deux axes prioritaires
étant mis en évidence par l’observation de la production
d’une unité de ces services, dénommée «
SCALP REFLEX ».
Le Scalp Reflex est une unité de désinformation appartenant
aux Services généraux de guerre psychologique sionistes
en France. A l’origine, le Scalp Reflex était entièrement
dédié à la guerre contre l’extrême droite
française, du fait de la remise en question dans ce milieu politique,
de la réalité du génocide des juifs par les nazis,
ce génocide constituant l’élément essentiel
de légitimation morale de l’Etat d’Israël, le
seul Etat mono-ethnique au monde, qui a été établi
par les Occidentaux et n'existe que par et dans la violence, au Proche-Orient,
au détriment de la population indigène arabe vivant en Palestine,
et de tous les autres peuples de la région.
Une brève remontée dans le temps,
apportant une chronologie édifiante :
1 - Septembre 2000, début de la seconde
Intifada en Palestine, suite à la provocation d’Ariel Sharon,
et le traitement de l'Intifada en France par l’extrême gauche.
2 - Juin 2001, large publication du rapport soi-disant
« secret » des Renseignements généraux «
Extrême gauche 2000 » sur l’extrême gauche française,
rapport où est totalement absent l’encadrement du soutien
aux Palestiniens, dont cette extrême gauche a la charge en priorité.
3 - Septembre 2001, attentats aux USA imputés
immédiatement officiellement et sans enquête, à un
réseau de « terroristes musulmans » dénommé
« Al Qaida », attentats introduisant la période actuelle
de dictature policiaro-sioniste en Occident, prélude à la
dictature militaro-sioniste qui se prépare, et introduisant à
l’invasion des principales régions pétrolifères
mondiales par les forces militaires israélo-américaines.
4 - Conclusions.
1 - Septembre 2000, début
de la seconde Intifada en Palestine, suite à la provocation d’Ariel
Sharon, et le traitement de l'Intifada en France par l’extrême
gauche.
Pour comprendre l’ensemble de cette affaire,
il faut remonter en l’an 2000.
L’an 2000 a vu le début de la période actuelle de
l’histoire de la Palestine occupée par les sionistes. On
peut qualifier cette période dans laquelle la Palestine se trouve
toujours, de tentative d'élimination radicale et définitive
des Palestiniens.
Cela a commencé avec la provocation d’Ariel Sharon à
l’Esplanade des Mosquées, à Jérusalem, provocation
réfléchie, visant à conduire à la reprise
des attentats suicides palestiniens, afin de justifier les mesures d’élimination
prises à l’encontre de l’ensemble de la population
palestinienne encore présente en Palestine, et à terme à
justifier l’élimination des arabes possédant la nationalité
israélienne demeurant en Israël. Ce programme est d’ailleurs
l’unique programme sioniste vis-à-vis des Palestiniens, et
le passage à sa mise en œuvre accéléré
et sans masque, a été décidé en fonction de
la conjoncture internationale, principalement à cause de la proximité
dans le temps de l’invasion des zones pétrolières
du Proche-Orient par les Etats-Unis, provoquée par la disparition
définitive prochaine de l’ensemble des réserves pétrolières
mondiales.
Cette provocation israélienne, au lieu de déclencher une
nouvelle vague d’attentats suicides, a provoqué le début
d’une seconde campagne de résistance qu’on peut qualifier
de pacifique, de non-violente, la seconde « Intifada », nommée
Intifada Al-Aqsa, à cause de son point de départ situé
à Jérusalem, ce mode de résistance pouvant être
considérée comme non-violent, car opposer des jets de pierres,
opérés à la main ou grâce à des frondes,
par des femmes et des enfants, contre les blindés et les soldats
cuirassés d’une armée entretenue entièrement
par l’Occident et principalement les Etats-Unis et l’Allemagne,
armée qui possède plusieurs centaines de têtes nucléaires,
des missiles, une aviation et une marine de surface et sous-marine, un
armement chimique et bactériologique de pointe, des satellites,
est tellement disproportionné, que cela devient un acte non-violent.
En France, la réaction des sionistes fut instantanée concernant
la méthode de défense non-violente utilisée par les
Palestiniens, défense non-violente qui était susceptible
d’entraîner une détérioration de la légitimité
d’Israël, de son image dans le public occidental, et donc de
gêner le programme d'élimination des Palestiniens.
Les sionistes réagirent immédiatement en décidant
le renforcement de l'encadrement par l'extrême gauche des manifestations
de soutien aux Palestiniens, et une réunion fut aussitôt
organisée par le MIB (Mouvement pour l’immigration et les
banlieues, mouvement devenu actuellement MIR – Mouvement international
révolutionnaire, MIB et MIR étant de simples appendices
du PCF), réunion qui eu lieu dans un local prêté par
le Parti communiste, à Montreuil (93), début octobre 2000.
Au cours de cette réunion, et à cause de la présence
en nombre de réels opposants arabes au sionisme et à l'élimination
des Palestiniens, dont d’authentiques nationalistes arabes, opposants
que les communistes français opérant pour le compte des
sionistes ne contrôlaient pas, ces communistes français agissant
de concert avec les représentants du FATAH en France, dont Leïla
SHAHID était la dirigeante, un texte fut élaboré,
annonçant une future manifestation de soutien aux Palestiniens,
texte resté unique depuis, car rejetant l’acceptation des
territoires palestiniens amputés par l’invasion israélienne
de 1967 (il reste « sur le papier » aux Palestiniens 22% de
la Palestine originelle). La date de la manifestation fut décidée
pour le 8 octobre 2000.
Lors de cette manifestation, des témoins indépendants des
communistes et du FATAH, constatèrent qu’une provocation
avait été organisée, de concert entre les sionistes,
les communistes et le FATAH. Cette provocation avait pour but de servir
de prétexte pour éliminer du mouvement de soutien à
la seconde Intifada, tous les authentiques soutiens aux Palestiniens non
inféodés aux sionistes, et à leurs truchements communistes
et du FATAH. Cette provocation pris la forme d’un groupe tournant
autour de la statue place de la République en criant « Mort
aux juifs ». Les témoins indépendants reconnurent
deux membres du Bétar parmi ces « antisémites »
« pro palestiniens ». L’un des activistes professionnels
de la mouvance communiste, présent à ce moment, W..... A.....
(le nom a été enlevé sur demande du principal témoin
indépendant, par charité envers ce qui n'est guère
plus qu'un factotum sioniste), face à l’interrogation gênante
des témoins indépendants, W..... A...... intervint pour
étouffer l’affaire dans l'oeuf, preuve d'une connivence entre
les organisateurs de la manifestation et les sionistes.
Par la suite, les éléments authentiques de soutien aux Palestiniens,
incontrôlés par le FATAH et le Parti communiste français,
furent exclus des manifestations et des réunions, sous le prétexte
d’antisémitisme et de négationnisme, sur l’ordre
direct de Leïla SHAHID.
Toutes les organisations politiques françaises, classées
à l’extrême gauche, alliées avec le Parti communiste
français, étaient en charge de contenir la vraie opposition
à l’élimination des Palestiniens.
Parmi ces organisations, figure en tête
la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, parti trotskiste), qui
travaille de façon privilégiée avec la :
- CNT (Confédération nationale du
travail, syndicat pseudo anarchiste, situé au 33 de la rue des
Vignoles à Paris 20ème),
- le Scalp Reflex, très proche de la CNT,
- des éléments du Parti des travailleurs
(PT, parti trotskiste),
- plus tard, la "Coordination des appels
pour une paix juste au Proche-Orient" (CAPJO-Europalestine-Olivia
Zemor, appendice de Lutte Ouvrière, un parti trotskiste, parti
qui a éliminé sa fraction anti-sioniste en 1985-1986, fraction
anti-sioniste qui a alors créé la « LOR », Lutte
ouvrière révolutionnaire, depuis disparue),
- la mouvance des soi-disant « étudiants
palestiniens » en France, en fait, de jeunes arabes faisant carrière
dans la politique, enfants de la bourgeoisie palestinienne corrompue,
bourgeoisie enrichie grâce à sa collaboration avec les sionistes,
collaboration dont le FATAH est le symbole (actuellement dirigé
par Abou Mazen, l’homme de main des israéliens), et dont
Leïla SHAHID était la représentante en France, Leïla
SHAHID s’activant depuis au niveau de la Communauté européenne,
jeunesse si peu "arabe", actuellement au :
- « GUPS », une organisation qui est
en cours de changement de nom, du fait du dévoilement public fait
par quelques uns de ses membres, de certains aspects troubles de cette
organisation (entre autres, voyages en Israël payés par les
israéliens !), jeunesse "palestinienne" qui est aussi
présente à :
- « Génération Palestine »,
une autre organisation de jeunes "arabes" originaires de Palestine,
(et oeuvrant en réalité pour les sionistes), et n'oublions
pas :
les organisations du camarade "à plein
temps" et "au rendement" Youssef BOUSSOUMA, actuellement
employé dans un rôle de "pacificateur" des banlieues
:
- Indigènes de la République, et
CCCIPPP (Campagnes "internationales" "pour" la Palestine).
[ liste non exhautive, voir aussi "Femmes
en noir", "La paix maintenant", "Hachomer Hartzai",
"UJFP", "AFPS" ...]
2 - Juin 2001, large publication
du rapport soi-disant « secret » des Renseignements généraux
« Extrême gauche 2000 » sur l’extrême gauche
française, rapport où est totalement absent l’encadrement
du soutien aux Palestiniens, dont cette extrême gauche a en priorité
la charge.
Une curiosité unique, dans le domaine de
la police politique en France, police politique dénommée
« Renseignements généraux », au sujet de laquelle
il faut rappeler l’existence d’un livre réellement
unique, qu’il est véritablement indispensable de lire, écrit
par un « repenti » de cette sinistre institution, le commissaire
Patrick ROUGELET : « R.G. La Machine à scandales »,
paru en 1997 aux Editions Albin Michel, (Exemples ; page 96 : «
Il y a quelques années, un préfet passé par les RG
avait qualifié les renseignements généraux de «
Gestapo démocratique ». L’expression avait choqué.
Est-elle complètement fausse ? ». Page 11 : « Ce livre
(RG La Machine à scandales) est une arme. La seule encore
efficace contre les apparatchiks (les dirigeants des RG) de l’ombre
: la parole ». Page 12 : « Au final, ils démentiront
(ces apparatchiks de l’ombre). Ensuite, ils me traiteront
de fou. D’alcoolique. De manipulateur ». Dans la même
veine, il est aussi conseillé de lire le livre de Sonia COMBE :
« Une société sous surveillance : les intellectuels
et la STASI » (la STASI ; la police politique de l’ex République
Démocratique Allemande – RDA communiste), paru en 1999 chez
Albin Michel. Ce livre est unique car il prend comme matériaux
d’étude les archives de la seule police politique qui a vu,
à cause de la chute du régime qu’elle défendait,
ses archives les plus secrètes rendues publiques et accessibles
aux simples citoyens et aux historiens. Les méthodes de la STASI
ont été les plus élaborées du monde, et servent
encore de modèle aux polices politiques actuelles, comme son usage
de la psychiatrie politique, sa fabrication de faux opposants, et ses
infiltrations des milieux d'oppositions authentiques. L’ancien chef
de la STASI a été immédiatement recruté par
les américains, pour qu’il leur enseigne le savoir faire
de la STASI. Un second livre existe au sujet de la STASI, écrit
par Luc ROSENWEIG : « L’Empire des mouchards : les dossiers
de la STASI », qui complète le premier.
En juin 2001, la nouvelle fut répandu qu’un rapport «
secret », des « Renseignements généraux »,
était, par une mystérieuse magie, mis à la disposition
du public. Ce rapport était intitulé « Extrême
gauche 2000 », et était en réalité une longue
et ennuyeuse énumération de ce qui était de notoriété
publique au sujet de cette mouvance, rapport qui ressemblait à
une sorte de Who’s Who de la contestation convenue. On assista au
spectacle comique de leur déception, donné par ceux qui
n’y figuraient pas, et au spectacle désopilant de leur satisfaction,
donné par ceux qui se glorifiaient d’y figurer (voir sur
Google, il y a encore des traces de ces vantardises, comme dans le cas
de l’association « Souriez vous êtes filmés »).
J’ai reproduit ce rapport en annexe de ce texte.
Par contre, ce qui était pourtant notable,
et qui crevait littéralement les yeux, ne fut relevé par
personne, pas plus d’ailleurs que le fait incongru de la publication
d’un rapport secret provenant de ces acharnés de la manipulation
totale et permanente que sont les RG, cultivant l’art de la poupée
russe. Cette zone d’opacité centrale dans ce rapport, sorte
de scotome énorme, vaste comme une galaxie, zone d’obscurité,
trou noir qui éclaire sur la raison d'être de ce rapport
"secret-public", couvre la mouvance d’opposition en France
à l’élimination des Palestiniens, mouvance dont encore
une partie échappait aux chiens policiers dressés de l’extrême
gauche, extrême gauche dotée du statut de contestataire officiel,
tamponnée d’Etat, comme le sont les « anarchistes »
de la rue Amelot, dotés de leur Radio « libertaire »,
et du journal le Monde « libertaire », subventionnés,
protégés, publiés, distribués, radiodiffusés,
et même relayés sur France Culture, avec l’agrément
du ministère de l’intérieur et de ses RG.
Le grand vide central de ce rapport secret était le sionisme, dont
le nom n’était même pas cité une seule fois,
et la Palestine.
Ce rapport ne cherchait en réalité qu’à rendre
crédible ces organisations d’opposants factices, opposants
à la « marocaine », et à ne surtout pas attirer
l’attention sur le thème devenant central de toute la politique
intérieure française, thème qui est la Palestine,
et son corollaire, celui de l’éradication de la population
palestinienne par les sionistes. « Circulez, il n’y a rien
à voir ! », « Silence, on tue ! », tels sont
les deux mots d’ordre implicites contenus et propagés par
ce rapport « secret » de la police politique, qui l’a,
vraiment par mégarde, égaré.
Les deux autres mots d’ordres implicites
qui circuleront ultérieurement, propagés par cette extrême
gauche d'Etat, sont des invectives. Ceux qui persistent à voir
ce qui est un génocide sont des nazis, des antisémites,
des négationnistes, et depuis peu, pour marquer notre entrée
dans l’ère policière néo-stasiste, des malades
mentaux.
C’est à ce moment de l’histoire
que le Scalp Reflex commence à être activé, et à
passer de la guerre contre l’extrême droite, à la guerre
contre les opposants au génocide des Palestiniens, et plus largement,
contre les opposants à l’impérialisme israélo-américain.
La catégorie d'organisations à laquelle appartient le Scalp
Reflex, comprend celle de Robert Ménard, "Reporters sans frontières",
cette dernière étant elle, entretenue par la CIA.
Le Scalp Reflex rend public ses productions par une revue, (plutôt,
rendait public, car la production de cette revue semble s'être arrêtée
en 2004, à chacun d'aller le vérifier, à l'une des
librairies qui figure dans la liste du site de Scalp Reflex) qui ne se
trouve que dans le circuit confidentiel des librairies gauchistes d'Etat,
et par un site Internet, http://reflexes.samizdat.net
, qui comme son nom l’indique, et par antithèse, affirme
son objectif de persécuter tous les opposants à l’Etat.
Jusqu’en 2003, le Scalp Reflex disposait d’une émission
hebdomadaire sur Radio « libertaire » (89,4 Mhz, en Île
de France), émission qui a disparu, du fait d’une scission
interne au Scalp, une partie fondant « Offensive libertaire et sociale
».
Selon ce rapport secret-public « Extrême gauche 2000 »,
les responsables du Scalp, en 2000, étaient Fabrice Suzet-Charbonnel,
Thomas Amestoy, Yvan Duroy de Blicquy, et Nadège Mazars.
Ce sont les seuls noms dont peuvent disposer ceux qui s’intéressent
aux productions "grand public" du Scalp sur leur site internet.
En effet, tous les articles du Scalp sur l’Internet, sont anonymes.
Ces articles ressemblent à s’y méprendre, à
ce qu’on nomme les « notes blanches », des Renseignements
généraux, « notes blanches » car simples feuillets
non signés et sans en-tête ni identification de leur origine,
permettant de faire circuler n’importe quoi sur n’importe
qui. Ces « notes blanches » sont devenues la véritable
spécialité de notre « gestapo démocratique
», à qui les maîtres du château de l’Elysée
et de la place Beauvau en commandent en pagaille des sur mesure, dont
ils se servent pour diffamer leurs ennemis politiques. La « note
blanche » est devenue la véritable industrie des renseignements
généraux. C’est l’industrie de la diffamation.
Pas plus que des noms, ne figure une seule adresse concernant les responsables
du site « reflexes.samizdat.net ». En effet, quand on recherche
sur le répertoire des sites Internet http://www.whois.sc
la localisation du siège de ce site, on trouve cette adresse éloquente
: 67 impasse du pompeur 75027 Paris (vérifiez le vous-même).
On peut suivre la publication du bulletin « notes blanches »
du Scalp Reflex, en se connectant sur leur site Internet, à la
rubrique « Actualité », qui figure en haut et à
droite sur la page d’index du site http://reflexes.samizdat.net/actualites.php
On peut déjà, à ce niveau
d’interprétation d’une réalité que veut
se garder dans l’ombre, tirer au moins trois conclusions, au sujet
de Scalp Reflex.
La première est que cette organisation
comporte de si faibles effectifs, qu’il lui a été
impossible de même trouver une seule personne pour prendre en charge
une émission hebdomadaire sur Radio libertaire, qui émet
pourtant sur une région qui compte 11 millions d'habitants (pourtant,
11 millions de cerveaux innocents à ensemencer !). Le local du
Scalp Reflex qui est situé au 21 ter rue Voltaire à Paris
11ème, ne pourrait bien être qu’un local vide, qui
ne sert que de simple boîte au lettres pour réceptionner
ces « notes blanches », qui sont transmises directement à
l’hébergeur du site, le centre du 21 ter rue Voltaire abritant
un service d’hébergement de sites Internet gauchistes (entre
autres, le fameux site crypto sioniste grand public http://paris.indymedia.org
dédié à l'Union des juifs français pour la
paix, Union domiciliée aussi au 21 ter rue Voltaire, site qui sert
de relais sur Paris pour les "Femmes en noir" israéliennes
et autres groupes sionistes).
La deuxième conclusion, est que cette organisation louant un local
au sein du 21 ter rue Voltaire, local onéreux, dont le montant
de la location est difficile à assumer, même par des organisations
réellement actives et peuplées, il est très probable
que cette organisation Scalp Reflex soit dépendante financièrement,
d’une structure importante officielle, et inconnue (pour le moment).
La troisième conclusion, est que vu le site Internet du Scalp,
site quasiment vide et garni de liens morts, où seule la rubrique
« Actualité des notes blanches » est utilisée,
et vu qu'il n'existerait plus de revue du Scalp, tout cela pourrait corroborer
l’hypothèse d’organisation factice de Scalp Reflex,
le bureau du 21 ter rue Voltaire n’étant en réalité
qu’une annexe du Boulevard du Palais à Paris 4ème,
où se trouve la Préfecture de police de Paris (d'autres
pensent que derrière le Scalp il n'y aurait qu'un écrivaillon
à "bigoudis" et à "ficelles" se commettant
au grand jour dans un journal communautariste d' "Actualité"
- rien d'ailleurs n'empêche que les deux hypothèses soient
exactes).
Il est là, à noter, que le 21 ter rue Voltaire abrite outre
l’Union des juifs français pour la paix (UJFP) déjà
nommée, l’Association de solidarité France Palestine
(AFPS), et que ces deux organisations sont de simples appendices du Parti
communiste français, parti engagé à fond dans la
défense du sionisme dès la création d’Israël,
et dont le dernier score aux élections présidentielles,
a été très remarqué (1,9% ! Hélas).
Le site « reflexes.samizdat.net » n’est peut-être
qu’un simple organe de diffusion d’un bulletin périodique
de la Préfecture de police de Paris, de son service de la police
politique des Renseignements généraux, comme le 21 ter rue
Voltaire à Paris 11ème, n’est peut-être qu’un
simple immeuble de l’appareil de police spéciale, du régime
de dictature policière en place. A chacun d’y aller voir,
sur place, ou en se connectant sur le site de Scalp Reflex.
Il est pour finir à noter que Scalp Reflex, malgré le fort
soupçon d’inexistence de ses effectifs (au moins intellectuels),
fourni les escouades de nervis violents, présents lors des manifestations
organisées par les pseudo soutiens aux Palestiniens, à l’instar
de la CNT de la rue des Vignoles, qui lui est très proche, qui
entretient de même une bande de nervis servant aux mêmes utilités.
Certains se posent la question de l’articulation existant entre
ces bandes violentes et celles du Bétar et de la LDJ, et pensent
voir là l’émergence typique des bandes armées
para policières habituelles, services de polices officieux propres
aux régimes dictatoriaux policiers, agissant de concert avec la
police officielle, et se chargeant des basses œuvres (agressions
d’opposants, persécutions, intimidations etc …).
Voir aussi, la rubrique :
Jean-Yves CAMUS est un cas exemplaire, démontratif
et passionnant d'envahissement total de la psyché par la "maladie
du psychiatre", affection caractéristique, sorte de maladie
professionnelle, qui atteint tout humain employé par un appareil
répressif. Jean-Yves CAMUS est l'un des nombreux salariés
de l'appareil de propagande du système général répressif
sioniste. Ce personnage qui n'est pas un médecin (il a fait science-po),
illustre ce qu'est le psychiatre, par son emploi abondant de son vocabulaire
technique, et le policier, dont il révèle ses méthodes.
http://www.aredam.net/jean-yves-camus-maladie-du-psychiatre-sioniste.html
Voir aussi le fichier :
http://www.aredam.net/jean-yves-camus-editions-milan.html
3 – Depuis le 11 septembre
2001.
La réaction de la population occidentale face aux attentats dits
terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, et aux attentats du même
type qui ont suivi (Londres, Espagne et autres), posent un problème
insoluble aux responsables politiques en charge de discipliner la population
en Occident.
En effet, la majorité de la population ne croit en rien à
la version officielle de ces attentats, mettant en cause une organisation
de musulmans terroristes nommée Al Qaida. On ne compte plus les
sites Internet contestant cette explication de l’origine de ces
attentats. La plupart d'entre nous admettent comme étant la plus
plausible, la thèse selon laquelle ces attentats ont été
organisés par les dirigeants israéliens et états-uniens,
dans le but de légitimer la mise en place de l’état
de siège, la suspension de toutes les libertés politiques,
l’instauration d’une dictature, permettant l’entrée
en guerre totale pour la mainmise sur les dernières réserves
de pétrole mondiales, cette ressource sur laquelle est fondée
toute l’économie et la suprématie occidentale étant
en voie rapide d’épuisement définitif. L’entrée
en état de guerre totale est de même recherchée par
les responsables israéliens, pour en finir une fois pour toute
avec les derniers palestiniens encore valides au Proche-Orient.
La priorité pour les organes étatiques policiers de guerre
psychologique occidentaux, est de parvenir à contenir la diffusion
de la contestation de la version officielle des attentats musulmans, et
la diffusion de la réalité de l’extermination des
Palestiniens.
Le site du Scalp Reflex, est à cet égard un bon indicateur
de ces deux priorités.
En effet, dans le bulletin « note blanche » :
( http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article316
)
d’août 2007, intitulé «
La Rance en action » (la Rance, dans le langage des "écrivains"
de ce site étant à comprendre comme étant la France
!), on trouve présenté explicitement ces deux objectifs,
celui de discréditer les contestataires de la version officielle
des attentats, contestataires incroyants présentés comme
des antisémites et des quasi négationnistes, et de discréditer
l’emploi du terme génocide pour qualifier la situation des
Palestiniens, tout en déclarant fous, ceux qui emploient ce terme.
4 - Conclusion : de bien curieux
« gauchistes » et « libertaires ».
Ce qui est extraordinaire de la part d’un organe « gauchiste
libertaire », comme ce Scalp Reflex, c’est qu’on peut
constater dans son texte « La Rance en action », un soutien
clair apporté par ces « gauchistes libertaires », à
l’appareil judiciaire étatique, à l’appareil
policier, et même aux tentatives récentes de cet appareil
policier d’utiliser son annexe psychiatrique de la Préfecture
de police de Paris, contre les opposants au régime (le "Bureau
des actions pour la santé mentale" de l'Infirmerie psychiatrique
de la Préfecture de police de Paris - C'est sa dénomination
exacte, le Scalp appartient peut-être à cette administration).
Il s'agit sans doute de gauchistes "new age".
On peut aussi constater à travers l’écrit «
La Rance en action », une hostilité difficilement voilée,
mal contenue, épidermique même, une véritable "allergie"
envers tout ce qui s’écarte de la norme, comme les médecines
naturelles alternatives, ceux qui défendent les animaux, certaines
personnalités atypiques (Dieudonné, Cotten, Latrèche,
Bédrouni), ou bien l’alimentation végétarienne,
entre autres (à chacun d’apprécier ce texte sans égal,
qui est un véritable régal).
Le mental de l'écrivain de Scalp Reflex,
est celui d'un maton. Hyper réac, hyper rigide, sont les qualificatifs
qui viennent spontanément à la lecture de ses textes, particulièrement
de "La Rance en action", où de façon caractéristique
et détournée, l'auteur révèle une sorte d'antipathie
maladive et refoulée envers la femme, et au-delà, le sexe,
soit ce qui donne la vie, soit la vie même. La personnalité
de cet auteur dénote un enfermement rare, une rigidification caractérielle
typique des milieux enclos, répressifs et religieux, sectaires.
L'auteur de ces articles subit véritablement une rupture totale
d'avec le vivant, le biologique. Tout ce qui vit le dérange, il
faut qu'il réprime tout ce qui vit.
La volonté d'anonymat de cet auteur dévoile
sa lâcheté, qui au fond, ne traduit que sa crainte de se
dévoiler à lui-même.
C’est au fond bien pratique d’avoir
à sa disposition, d’un simple clic de sa souris, la possibilité
de consulter chez soi, le bulletin d’information (ou plutôt
de désinformation) de la Préfecture de police de Paris,
et de prendre connaissance des axes principaux de la propagande de notre
régime, axes présentés de façon si évidentes,
qu’on peut se dispenser ainsi de devoir faire des efforts d’interprétation
et d’analyse, comme lors de la lecture du Parisien, du Monde et
autres.
Merci pour tout et pour tous Scalp Reflex.
Michel DAKAR, le 19 août 2007.
Annexe :
Rapport "secret-public" des renseignements
généraux, Extrême gauche 2000, publié en juin
2001 (Bla bla bla ... ).
Regroupant de nombreuses composantes, se haïssant
parfois d'autant plus qu'elles sont idéologiquement proches, l'extrême
gauche constitue une force d'autant moins caractérisée qu'un
relatif estompement des doctrines favorise ceux qui, entendant prendre
quelque distance avec le dogme, sacrifient au pragmatisme. Dans un tel
contexte, la mouvance s'appréhende, non seulement dans ses structures
propres, mais également au travers de mobilisations et mouvements
à large spectre.
Ainsi éclatée entre ceux qui s'affichent en aiguillon de
la gauche traditionnelle, les gardiens -divisés- d'une certaine
pureté idéologique, et les tenants de la violence ouverte,
l'extrême gauche, dans sa diversité, se réunit cependant
sur la caractéristique de chercher, pour l'essentiel, à
faire bouger la société par les marges.
D'une influence réelle bien supérieure au poids de son potentiel
militant, elle dispose d'une capacité d'intervention, ponctuelle
certes, mais non négligeable car c'est à la faveur des crises
qu'elle se manifeste avec le plus d'acuité.
LES FORMATIONS TRADITIONNELLES :
Trotskisme
- Le Parti des Travailleurs
Issu du Mouvement Pour un Parti des Travailleurs (M.P.P.T.), le Parti
des Travailleurs (P.T.), officiellement créé en novembre
1991, rassemble un courant socialiste, un courant communiste et un courant
communiste internationaliste qui représente l'ancien Parti Communiste
Internationaliste (P.C.I.).
Son siège social est fixé au 87, rue du faubourg Saint-Denis
à PARIS (l0ème), dans un ensemble d'immeubles appartenant
aux responsables et comprenant notamment une salle de réunion,
une société d'édition et une librairie.
Créé autour de Pierre BOUSSEL, alias "Lambert",
officiellement en retrait depuis quelques années et à présent
dirigé par un secrétariat national ayant à sa tête
Daniel GLUCKSTEIN, le Parti des Travailleurs, fort de quelque 3.000 adhérents
-ce qui en fait la première formation d'extrême gauche- cultive
un très fort repli identitaire. Regroupés au sein des groupes
"Paroles de jeunes", les cadets du mouvement n'ont aucune autonomie.
Développant une idéologie de citadelle assiégée,
le Parti des Travailleurs fait l'objet de la défiance des autres
organisations d'extrême gauche qui n'hésitent pas à
le qualifier de secte. La manière dont cette formation tente de
développer son influence, en partie occulte, par le recours à
l'entrisme, n'est pas de nature à atténuer les soupçons.
C'est ainsi que, par leur activisme et la synergie de leurs réseaux,
les lambertistes ont su acquérir des postes clés au sein
de Force Ouvrière, que développant des pseudopodes anticléricaux,
ils sont dans la foulée parvenus à contrôler la "Libre
Pensée" et qu'ils tentent, au gré des opportunités,
de progresser localement derrière des associations dites "
de défense de la démocratie communale".
Si, au plan supra-national, la "IVème Internationale - Centre
International de Reconstruction", l'internationale lambertiste, n'est
guère qu'une coquille vide-destinée à donner le change,
le "comité national pour l'abrogation du traité de
MAASTRICHT" est une initiative heureuse. Ailleurs isolé, le
Parti des Travailleurs est, sur ce dernier créneau, parvenu à
rallier des communistes orthodoxes sur la thèse d'une sorte de
complot mondial du "grand capital" contre les états centralisés,
des menées qui, selon les lambertistes, auraient pour but d'y détruire
les acquis sociaux des travailleurs, leurs syndicats et des valeurs communes
telle la laïcité.
Obstinément présents aux échéances électorales
majeures où ils ne réalisent que des scores confidentiels,
les lambertistes ont du renoncer tant à l'élection présidentielle
de 1995 qu'aux européennes de 1999. Électoralement, leur
formation n'existe pas, elle ne possède ni leader un tant soit
peu connu, ni même d'image au sein de l'opinion.
Parmi les communistes ralliés dans le combat contre le traité
de MAASTRICHT, figure une mouvance du P.C.F. conduite par Rémy
AUCHEDE, ancien député du Pas-de-Calais, et Jean-Jacques
KARMAN, maire-adjoint d'AUBERVILLIERS (93).
- Lutte Ouvrière
Créée en 1968 par des militants de l'Union Communiste Internationaliste,
Lutte Ouvrière se réclame ouvertement du programme de transition
de Léon TROTSKY.
Donnant pour adresse une simple boîte postale" par souci de
discrétion, le mouvement qui ne dispose pas de siège public
occupe au 18, boulevard Barbès à PARIS (18ème), un
local loué par la S.A.R.L. "Les Editions d'Avron". Certaines
activités se déroulent 16, rue Bouvet à PARIS (19ème),
dans un hôtel particulier occupé par des sociétés
commerciales "satellites", voire au château de Bellevue
à PRESLES (95), acquis par le Parti en octobre 1979.
Lutte Ouvrière diffuse l'hebdomadaire du même nom et un mensuel
"Lutte de classe" qui constitue sa revue théorique.
Compte tenu de l'extrême exigence imposée en matière
idéologique et militante qui en fait de quasi-clandestins disponibles
à tout instant, les effectifs ne sont guère que de l'ordre
du millier d'adhérents, rigoureusement choisis et présents
de manière discrète voire secrète, dans les entreprises,
dont les plus importantes".
Perçue par l'opinion, à travers Arlette LAGUILLER, son porte-parole,
devenu au fil des ans une figure de la vie politique française,
Lutte Ouvrière a engrangé des retombées électorales
-5,30 % à la présidentielle de 1995 ; 3,67 % aux régionales
de 1998 ; 5,18 % aux européennes de 1999- qui, outre des incidences
financières, lui permettent de compter 20 élus régionaux
répartis dans 9 conseils de région et trois parlementaires
européens, à savoir Arlette LAGUILLER, Armonica BORDES et
Chantal CAUQUIL.
S'étant traduite par un score très inférieur aux
ambitions affichées, l'alliance électorale passée
avec la Ligue en vue de l'échéance européenne n'a
pas enclenché de dynamique. D'ailleurs, Lutte Ouvrière ne
souhaitait probablement pas aller au-delà d'une entente conjoncturelle.
C'est ainsi que, quatre ans auparavant, la création d'un "grand
parti véritablement au service des travailleurs", annoncée
dans la foulée de l'échéance présidentielle,
avait été rapidement qualifiée, par l'information
interne, de "simple appel propagandiste".
Devenir un "grand parti" étant incompatible avec son
mode de fonctionnement, Lutte Ouvrière a vu son goût du mystère
mis à mal par des indiscrétions, d'autant plus malveillantes
qu'elles émanaient probablement d'exclus. Elles concernaient notamment
l'identité de "HARDY", le présumé maître
à penser de la structure, et, par ailleurs membre influent de l'appareil
commercial de l'organisation. C'est lui qui, au sein de la formation ouvriériste,
détiendrait la réalité du pouvoir, prenant le pas
sur Maurice SCHROEDT et Michel RODINSON dont la discrétion contraste
avec la médiatisation d'Arlette LAGUILLER.
41 B.P. 223 - 75865 PARIS Cedex 18. 42 Au meeting du 25 avril 1997 à
la Mutualité, Arlette LAGUILLER revendiquait 8.000 adhérents
pour son mouvement contre 2.000 à ' 3.000 en 1995. Communément
admis, le nombre de 2.000 doit être revu à la baisse. S'il
est vrai que Voix des Travailleurs, avec ses 70 exclus, représentait,
selon ses dires, l'éviction de prés de 10 % de la base de
Lutte Ouvrière, on se trouve un peu au-delà de 700. Compte-tenu
du fait que la fraction publique, l'étincelle -avec ses 30 militants-
représente 3,1 % des suffrages exprimés, on se situe aux
environs de 900. Rien de surprenant, eu égard au malthusianisme
de la formation ouvriériste dont le mode de recrutement soumet
les postulants à une série d'épreuves.
Ne concevant, en raison de sa culture ouvriériste, qu'une lutte
des classes passant par les entreprises, le parti d'Arlette LAGUILLER
a longtemps snobé les mobilisations sur les thèmes de société.
S'il s'y aventure à présent, c'est en préservant
sa spécificité. Appelant sempiternellement à la révolution,
à grand renfort de slogans agressifs, la formation ouvriériste
trouve toujours un prétexte pour finalement se dérober.
Il en est de même dans les assemblées où elle siège
désormais. C'est ainsi que, le 20 janvier 2000, au parlement européen,
Lutte Ouvrière, en votant contre un texte relatif à "la
faisabilité d'une taxe sur les flux de capitaux spéculatifs",
a contribué à faire échouer le projet... au prétexte
que la résolution proposée "se contentait d'aménager
le système capitaliste".
- La Ligue Communiste Révolutionnaire
Section française de la IVème Internationale-Secrétariat
Unifié, la Ligue Communiste Révolutionnaire -L.C.R.-, éprouvée
par des scissions successives, compte à peine un millier d'adhérents.
Implantée essentiellement dans une frange intellectualisée
de la population, elle est victime du vieillissement de ses cadres issus
de mai 196843. Aussi, à la faveur de périodes revendicatives,
s'efforce-t-elle de recruter en direction de la jeunesse, le plus souvent
grâce aux organisations qu'elle influence peu ou prou.
Elle a son siège 2, rue Richard Lenoir à MONTREUIL-SOUS-BOIS
(93). Elle est identifiée, par l'opinion, à son porte-parole
Alain KRIVINE. Hebdomadaire du mouvement, "Rouge" reste une
source d'analyses pertinentes et d'informations variées.
Ayant immédiatement perçu la richesse des perspectives offertes
par les nouvelles formes de conflits, la formation d'Alain KRIVINE s'est
empressée de se trouver, par militants interposés, partie
prenante dans les affrontements conduits par les "nouveaux mouvements
sociaux". Elle est également présente dans l'affirmation
du syndicalisme alternatif, dans les groupes de réflexion donnant
dans la contre-expertise économique, ainsi que dans les mobilisations
contre la "mondialisation des marchés". De surcroît,
le recentrage de nombre de ses "anciens" n'est pas pour rien
dans son rayonnement. Aussi, au coeur des mobilisations en réseau
qui sont l'une des caractéristiques des nouvelles formes de contestation,
la Ligue s'était prise à rêver, d'en fédérer
les énergies, au sein d'une "entente de l'espoir" valable
"pour les urnes comme pour les luttes".
Ces dernières années, l'élan s'est quelque peu brisé.
Non seulement au printemps 1998, la contestation sociétale s'est
essoufflée mais de surcroît la base des mouvements impliqués
paraît désormais plus sensible aux surenchères anarcho-autonomes
qu'aux perspectives stratégiques des trotskistes. Par ailleurs,
en liant sa fortune électorale inexistante à celle de Lutte
Ouvrière au dernier renouvellement européen -ce qui lui
vaut deux eurodéputés Alain KRIVINE et Roseline VACHETTA-,
la L.C.R. perd de sa crédibilité dans son ambition de participer,
à gauche de la gauche, à la création d'un "pôle
de radicalité"( Une impression évoquée par Philippe
CORCUFF, en ces termes : "La L.C.R. a aujourd'hui à gérer
une contradiction : son accord avec Lutte Ouvrière (L.O.) d'Arlette
LAGUILLER l'a fait sortir de l'ombre électorale mais, en même
temps, L.O., organisation plus fermée et peu présente dans
les nouveaux mouvements, suscite des réticences parmi leurs militants.
Dépasser la barre des 5 % et avoir des élus donne une crédibilité
nouvelle mais l'étiquette restreinte d'"extrême gauches
lui reste accolée. Or, elle cherche à faire advenir une
"gauche de la gauche" plus large, porteuse d'une alternative
face à la gauche sociale libérale au pouvoir> (Cf. "Le
Figaro" -édition du 29 juin 1999-).),
Micro-structure très éprouvée par des exclusions
massives en 1992, les Jeunesses Communistes Révolutionnaires-Révolution
Égalité Démocratie (J.C.R.-R.E.D.), branche jeune
de la Ligue, seraient en cours de reconstitution objectif non compatible
avec le mode de fonctionnement de la formation ouvriériste".
Enfin, en ferraillant sur des créneaux également lorgnés
par les "Verts" et le P.C.F., la Ligue risque de se trouver
en conflit.
Si Alain KRIVINE n'a renoncé à aucune des grandes ambitions
de sa formation, les courants minoritaires avec lesquels la L.C.R. doit
toujours compter se montrent critiques". Au-delà des clivages
internes, l'abstention du leader lors du vote au parlement européen
sur la faisabilité d'une taxation des capitaux ravive certains
griefs, tandis qu'à l'extérieur du mouvement, l'incompréhension
est palpable... d'autant qu'à STRASBOURG, la figure emblématique
de la Ligue est à la fois membre du "Comité A.T.T.A.C."
et de l'intergroupe "Taxation du capital, fiscalité et mondialisation".
C'est dans ce contexte que se profile, à l'horizon juin 2000, le
prochain congrès de la Ligue.( Lors du dernier congrès,
les rapports de force, au sein de la direction étaient les suivants
: courant " A" 37 voix ; "B" 12 voix, "C"
4 voix. Aux veilles de la concrétisation de l'accord électoral
avec L.O. en vue des Européennes, les minoritaires du courant "B",
assurant que "les bases politiques pour une campagne politique effective
ne sont pas réunies entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste
Révolutionnaire", évoquaient un "risque de déraillement".
Plus prosaïquement, sous le titre "Coalition ou alignement ?"
, ceux du courant "C" renchérissaient : "L'hypothèse
selon laquelle la barre des 5 % pourrait être atteinte ne peut à
elle seule fonder une politique. Ce qui nous sépare de Lutte Ouvrière
ne relève pas du "détail"... La profession de
foi commune l'illustre suffisamment. Elle se situe dans la logique politique
de Lutte Ouvrière") Évoquant cette perspective, Lutte
Ouvrière se demandant, entre autres, "la L.C.R. est-elle toujours
trotskiste", lui fait grief d'un "suivisme (qui) l'amène
à remettre en cause tous les textes programmatiques dont elle se
revendiquait encore hier".
Anarchisme
- La Fédération Anarchiste
Principale composante du monde libertaire, la Fédération
Anarchiste, comptant quelque 450 militants, et essentiellement implantée
en milieu urbain, revendique une cinquantaine de groupes. Tribune hebdomadaire
du mouvement, le "Monde Libertaire" lui confère un rayonnement
dépassant de fort loin ses potentialités militantes. C'est
au lieu de rédaction de cette publication -145, rue Amelot à
PARIS (llème)- que l'organisation a son siège.
Opposés idéologiquement à toute forme de subordination,
mais conscients de la nécessité d'un minimum d'organisation,
ses membres disposent d'un comité de relations, composé
notamment d'un secrétaire général, Hugues LENOIR
et d'un secrétaire aux relations extérieures Wally ROSELL.
Centrant son action autour de la défense de l'autonomie individuelle
et du refus des contraintes imposées par l'État, la Fédération
Anarchiste fait de l'antiautoritarisme, de l'antimilitarisme, de l'anticléricalisme
et de la liberté de la femme, ses domaines privilégiés
d'intervention.
Lors de son 53ème congrès, organisé à TOULOUSE
(31) à la mi-mai 1996, la Fédération Anarchiste s'est
prononcée en faveur d'une "recomposition du mouvement social".
Analysant à chaud l'effervescence de décembre 1995, et voyant
dans la rue "le lieu de convergence" de la contestation, elle
proposait alors d'ériger l'échelon local en véritable
enjeu, afin de passer "de la rue à la commune".
Au lendemain du changement de majorité législative, l'organisation
faisait, sans surprise, état de "l'absurdité qu'il
y aurait à attendre quelque changement radical de la société,
du jeu électoral". Et d'ajouter : "Tout bien considéré,
nous ne saurions dire ce qui différencie les nouveaux maîtres
des anciens", précisant : "Même s'il le désirait
sincèrement, Lionel JOSPIN et ses associés ne pourraient
pas tenir leurs promesses. En cela, ils diffèrent des candidats
de droite qui, eux, auraient pu continuer à nous affamer sans trahir
leur mandat"".
En périphérie de son 56ème congrès organisé
à LORIENT (56) à la mi-mai 1999, Wally ROSELL, responsable
aux relations extérieures, déclarait "Même si
c'est autant dû à la faillite complète des autres
mouvements qu'à notre propre dynamisme, il y a un vent porteur
pour les idées libertaires". Et de poursuivre : "L'image
de l'anarchie change. Les gens viennent nous voir, découvrant que
nous avons un projet politique cohérent. Les grandes maisons d'édition
elles-mêmes rééditent d'anciens ouvrages"`. Indéniable,
le courant de sympathie ne semble pas, pour l'heure, à la F.A.,
se traduire par un renouveau significatif du militantisme.
- L'Organisation Communiste Libertaire
Avec une centaine de militants et autant de sympathisants, l'Organisation
Communiste Libertaire (O.C.L.) est la seconde formation anarchiste par
ordre d'importance.
Militant pour une société dans laquelle les moyens de production
et d'échanges seraient gérés par des conseils de
base, elle se réfère au communisme libertaire impliquant
la reconnaissance, par les anarchistes, de la lutte des classes. Dans
ses engagements concrets, elle se montre bien plus radicale que la Fédération
Anarchiste.
Adepte des structures horizontales, l'O.C.L. repose sur une vingtaine
de groupes régionaux qui fixent eux-mêmes politiques et actions.
Ceux implantés à NANTES (44), REIMS (51), BORDEAUX (33)
et LYON (69) émergent du lot. La détermination de la ligne
politique directrice harmonisée s'effectue à l'occasion
du "camping libertaire" annuel. Ses déclarations relatives
à l'abolition du salariat au profit d'une redistribution des richesses
suscitent quelque écho dans les milieux désocialisés.
Dirigé par Nathalie FEDERICO, le mensuel de l'organisation, "Courant
Alternatif", est une publication de qualité, au même
titre que "Rouge" dans la mouvance trotskiste.
Tentant de susciter des débordements en périphérie
des mouvements d'agitation sociale et des nouveaux mouvements sociaux",
l'O.C.L. est, de surcroît, particulièrement présente
dans les attaques contre les forces de l'ordre. Faute de mieux, elle place
actuellement ses espoirs dans les menées "anti-mondialistes".
Là où elle est implantée, l'O.C.L. s'active en faveur
des "sans-papiers", au sein des Collectifs Anti-Expulsions (C.A.E.).
- L'Alternative Libertaire
Créée en 1991 à partir de l'Union des Travailleurs
Communistes Libertaires (U.T.C.L.), le mouvement Alternative Libertaire
témoigne, au sein de la mouvance anarcho-libertaire et au-delà,
d'une volonté fédérative. Recherchant le débat
avec d'autres courants écologistes, trotskistes, libertaires, elle
relève davantage du groupe de réflexion que de l'organisation
activiste.
L'audience de la structure tient pour l'essentiel à la qualité
de son mensuel "Alternative Libertaire". Ayant pour directeur
de publication Alain CROSNIER, cette tribune, largement ouverte aux acteurs
du mouvement social, produit des analyses dont la pertinence retient l'attention.
- L'Union des Anarchistes
Issue de divergences avec la Fédération Anarchiste, l'Union
des Anarchistes, ne regroupe qu'une audience confidentielle. Son effacement
a été accéléré par l'émancipation
du groupe havrais, Jules DURAND, qui a repris à son compte le mensuel
" Le Libertaire", support médiatique du mouvement.
Mouvance autogestionnaire
- Les Alternatifs
Créée en mars 1998 sur les cendres de l'Alternative Rouge
Et Verte (A.R.E.V.)" et de la Convention pour une Alternative Progressiste
(C.A.P.) -regroupant un des communistes dissidents-, les Alternatifs se
veulent un mouvement de "gauche, écologiste, utopiste et constructif".(
Née en novembre 1989 de la fusion du Parti Socialiste Unifié
(P.S.U.) et de la Nouvelle Gauche pour le Socialisme, l'Écologie
et l'Autogestion, l'A.R.E.V. n'est jamais parvenue à exister))
Présidée par Jean-Jacques BOISLAROUSSIE, la structure a
son siège au 40, rue de Malte à PARIS (11ème). Son
audience est confidentielle.
- Chiche !
Constituée en juin 1996 et domiciliée au siège des
Alternatifs, Chiche ! est une organisation regroupant les jeunes de la
mouvance autogestionnaire et des Verts. La médiatisation de cette
structure ne correspond à aucune réalité.
DES ELECTRONS LIBRES :
Nostalgiques de l'ex-Action Directe
- Les Noyaux Autonomes pour le Communisme
Apparu en début d'année 1995 sous la dénomination
initiale de Noyaux Anti-Capitalistes, le mouvement Noyaux Autonomes pour
le Communisme s'est organisé autour de la publication "Front
Social". Revue trimestrielle lancée à l'automne 1995,
et ferraillant sur le créneau de la "Triple oppression"
-racisme, sexisme et capitalisme comme fondements et piliers des sociétés
contemporaines-, elle prône la réappropriation sociale, un
front anti-impérialiste et antifasciste, les luttes sociales d'offensive
anticapitaliste, la création de "cercles actions" ; "l'autonomie
de classe" ....
Aspirant, entre autres, au communisme, à la révolution,
au "Marxisme-Léninisme - Maoïsme", les N.A.C., bien
que donnant dans l'intellectualisme, revendiquent en privé l'héritage
de l'ex-Action Directe. La structure reprend d'ailleurs l'emblème
de l'étoile à cinq branches en ajoutant, en son centre,
un poing fermé. Bien qu'elle prétende travailler "à
la construction d'un rassemblement des révolutionnaires, sur une
base d'avant-garde et selon les principes marxistes-léninistes-maoïstes",
l'organisation compte au mieux une vingtaine de membres.
Vulgarisant nombre de textes célébrant "les antifascistes
kurdes en France", les Cellules Communistes Combattantes (C.C.C.)
de Belgique, l'I.N.L.A. en Irlande, les G.R.A.P.O. d'Espagne, la R.A.F.,
les Brigades Rouges, l'ex-Action Directe..., les N.A.C. sont en relation
avec des éléments peu ou prou impliqués au sein des
organisations terroristes concernées. C'est ainsi que le leader
des N.A.C., Michel R****** a effectué, en Italie, divers séjours
le mettant en rapport avec "l'Autonomie Ouvrière" et
a, en janvier 1998, contribué à animer en Allemagne des
rencontres avec des proches de la R.A.F. et des Brigades Rouges tandis
qu'il correspond par ailleurs avec les leaders emprisonnés de l'ex-Action
Directe. De son côté, François M***, révolutionnaire
de longue date, dispose de relations anciennes avec les sympathisants
de la R.A.F. et des proches de l'ex-Action Directe tandis que Juste C******,
désormais en retrait, aurait des accointances en direction de l'I.N.L.A..
D'une manière générale, la structure semble entretenir
des contacts plus particuliers avec d'anciens brigadistes ayant appartenu
à la "Cellule pour la Constitution du Parti Communiste Combattant"
(C.C.-P.C.C.). A noter toutefois que, bien que les N.A.C. ne soient pas
peu fiers de rappeler que la Fédération Anarchiste a interdit
leur revue dans sa librairie, dès son numéro 1, en les suspectant
de vouloir "reformer un bras armé de type R.A.F./A.D.",
rien n'est venu pour l'heure étayer de tels soupçons. La
menace reste virtuelle.
- Le Collectif Communiste Résistance Offensive
D'apparition récente, présentant une certaine porosité
avec les N.A.C. dont il fait figure, tantôt de complément,
tantôt de dissidence, ce groupuscule qui ne regrouperait guère
qu'une dizaine de militants, est localisé dans les Hauts-de-Seine.
L'un de ses principaux animateurs, Maitreya M********, ancien numéro
2 des N.A.C. a, par ailleurs, été responsable du Bureau
d'Information des Amis du Front Révolutionnaire de Libération
du Peuple Kurde (B.I.A.-D.H.K.C.) jusqu'à son auto-dissolution.
- Collectif pour un Secours Rouge
Constitué au cours de l'été 1999 "pour faire
connaître l'existence de prisonniers politiques en France, les causes
et les conséquences de leur incarcération et créer
un mouvement de solidarité en vue de faire respecter leurs droits
et exiger leur libération", le Collectif pour un Secours Rouge
a vocation à sensibiliser l'opinion à la situation des militants
incarcérés de l'ultra gauche européenne. La structure
est domiciliée au siège d'une association évoluant
en périphérie du Collectif Communiste Résistance
Offensive, à savoir le "Collectif d'Édition Littéraire
d'Intérêts Auto-éducatifs" (C.E.L.I.A.), B.P.
406 - 75462 PARIS Cedex.
- L'Association des Parents et Ami(e)s de Détenu(e)s Solidarité-Prison
(A.P.A.D)
Fondée en 1985 par des proches de l'ex-Action Directe. Quoique
d'audience confidentielle, elle est l'un des derniers vecteurs de pénétration
de l'ultra-gauche dans le monde carcéral. Son influence ne s'y
exerce que par le seul canal de "Fréquence PARIS-Plurielle",
dont l'une des animatrices est Nadia M*******, militante autonome et présidente
de l'A.P.A.D.. Elle est à l'origine, en 1989, d'un "Guide
de l'arrêté", diffusé en novembre 1996, en version
actualisée, parmi les "sans-papiers".
Dissidences trotskistes
En marge de la Ligue Communiste Révolutionnaire, du Parti des Travailleurs
et de Lutte Ouvrière naissent, vivent, mais le plus souvent meurent
ou somnolent, de petits groupes, pour la plupart sans audience. Leur activité
est souvent centrée sur la stricte observance de rites bureaucratiques
rigides, leur ouverture sur la société se bornant le plus
fréquemment à une quête suspicieuse de nouveaux militants
ou au lancer d'anathèmes définitifs. Seuls sont mentionnés
ici ceux ayant eu quelque activité dans un passé relativement
récent.
- Socialisme par en bas
Construit sur les débris de "Socialisme International",
structure ayant explosé en 19995°, "Socialisme par en
bas" est animé par les deux dirigeants d'origine britannique
de l'ex-Socialisme International, à savoir Ross HARROLD et Nicholas
BARRETT.
Section française de la "Tendance Socialiste Internationale",
internationale trotskiste entièrement sous la coupe du Socialist
Workers Party (S.W.P.) de Grande-Bretagne, Socialisme International était
apparu en France à l'automne 1982, rassemblant alors quelques dizaines
d'adhérents, pour la plupart dissidents de la L.C.R., à
laquelle étaient reprochés "réformisme opportuniste"
et sectarisme.
Active dans les actions d'opposition à l'O.M.C., le soutien aux
sans-papiers et la contestation lycéenne, l'organisation uniquement
présente dans la capitale, n'y mobilise guère qu'une trentaine
d'individus. Elle s'exprime par un journal éponyme. Son positionnement
est ambigu.
- Gauche Révolutionnaire
Créée en octobre 1993, la Gauche Révolutionnaire
n'est que la façade politique de la section française Jeunes
contre le Racisme en Europe (J.R.E.), constituée six mois plus
tard. Elle est née de la fusion des Jeunesses Communistes Révolutionnaires
(J.C.R.) -issues de la tendance Égalité exclue de la Ligue
Communiste Révolutionnaire (L.C.R.)-, des Cercles Communistes Prométhée
-dissidents du P.C.F.-, et de militants du Parti Socialiste et du P.C.F.
regroupés autour du journal marxiste "Riposte".
Comptant quelque 200 militants en 1996 et plombée depuis par le
rapprochement de son ex-leader Raymond DEBORD avec le P.C.F., la structure,
qui ambitionne de créer un nouveau parti, végète.
Elle n'est parvenue à absorber que la trentaine de militants de
la "Commune", groupuscule lambertiste dissident.
- Groupe trotskiste pour la reconstruction de
la IVème Internationale
Egalement connu sous la dénomination de "Groupe LANG",
pseudonyme de François PERETIE, son fondateur évincé
en 1997, le Groupe trotskiste pour la reconstruction de la IVème
Internationale a été créé en avril 1986 autour
de la revue "Toute la Vérité" par des militants
exclus du Parti Communiste Internationaliste (P.C.I.).
Regroupés autour d'Omar FERNANDEZ, ses membres, qui ne seraient
plus qu'une vingtaine, appartiennent, pour la plupart, à l'administration
de La Poste où ils animent le Comité de coordination des
facteurs et postiers parisiens. Ses organes de presse sont les feuilles
"Toute la Vérité", et "Révolte Jeune".
La structure tente, sans résultat, de mener campagne dans les banlieues
sensibles en y dénonçant de prétendues "violences
policières".
- Voix des Travailleurs
Procédant de l'exclusion en mars 1997, de 70 militants de Lutte
Ouvrière essentiellement localisés en région bordelaise
et rouennaise, "Voix des Travailleurs" ne compte que 200 adhérents
dont une centaine en région bordelaise, une cinquantaine à
ROUEN et une vingtaine à PARIS. Son principal responsable est Bernard
CHENUT, alias "Yvan".
En dépit de diverses tentatives, Voix des Travailleurs n'est jamais
parvenue à débaucher les membres de la fraction minoritaire
de Lutte Ouvrière dite "L'Etincelle" pas plus que ceux
de la "tendance R" de la Ligue. N'ayant réussi qu'à
absorber la "Ligue Socialiste des Travailleurs" (L.S.T.)St,
elle en est réduite à tabler sur un rapprochement avec la
L.C.R. et, à terme, sur son intégration à cette formation.
- Ligue Trotskiste de France
Constituée le 11 juillet 1975 par les dissidents de la Ligue Communiste
Révolutionnaire et des militants de la Tendance Spartakiste Internationale,
la Ligue Trotskiste de France (L.T.F.) possède un organe de presse,
"Le Bolchévik", inspiré par Xavier BENOIT, ainsi
qu'une association satellite, Les amis de Spartakiste. Forte d'une centaine
de militants, cette organisation -qui a toujours, paradoxalement, apporté
son soutien à la ligne dure du Parti Communiste de l'ancienne Union
Soviétique- est essentiellement implantée à ROUEN
(76), LYON (69) et PARIS.
Dans la capitale, elle agit surtout sous couvert de son "Comité
de Défense Sociale" (C.D.S.) qui participe notamment aux actions
en faveur de Mumia ABU JAMAL ou des "sans-papiers".
- Pouvoir Ouvrier
Section française de la Ligue pour une Internationale Communiste
Révolutionnaire (L.I.C.R.), dont le siège est à LONDRES
(Grande-Bretagne), Pouvoir Ouvrier dispose de quelques dizaines de militants,
partagés essentiellement entre NANTES (44) et PARIS, où
la structure a été déclarée le 3 octobre 1994
à la Préfecture de Police sous le n°ASS 117.407 P. Domiciliée
7, rue Lemercier à PARIS (17ème), elle publie le bimestriel
"Pouvoir Ouvrier".
Ce groupuscule tente actuellement de s'implanter dans certains lycées.
Dans le but de recruter des jeunes, il a créé une structure
"Jeunes révolutionnaires" pourvue d'une feuille mensuelle
intitulée "Révolution", dont le directeur de publication
n'est autre que Pierre DANDE, chef de file du groupuscule.
Survivances marxistes-léninistes
Avatars du marxisme-léninisme qui a connu son apogée en
1968, avec le développement de la Gauche Prolétarienne,
quelques groupuscules marxistes-léninistes subsistent, sans perspective
aucune pour la plupart.
- L'Organisation Communiste Marxiste-Léniniste-Voie Prolétarienne
Mouvement maoïste issu de l'éclatement du Centre Marxiste-Léniniste
de France en mars 1980, l'Organisation Communiste Marxiste-Léniniste-Voie
Prolétarienne (O.C.M.L.-V.P.) prône le "socialisme véritable"
dont l'une des caractéristiques est"le pouvoir des travailleurs",
organisés en conseils. Groupusculaire, cette formation n'existe
guère qu'en région parisienne. Sa radicalisation se trouve
mise en exergue avec l'intensification de ses rapports avec des organisations
révolutionnaires étrangères (Parti Communiste Léniniste
espagnol, Sentier Lumineux péruvien...).
Donnant pour adresse une boîte postale -B.P. 48 à EPINAY-SUR-SEINE
(93)-, la structure est domiciliée chez son fondateur et principal
animateur Marcel C******.
Si l'O.C.M..L.P.-V.P. est largement ignorée, tel n'est pas le cas
de son mensuel "Partisan" vendu en kiosque et dont les analyses
radicales mais de qualité trouvent un certain lectorat, au point
que l'organisation annonce la diffusion d'une formule plus élaborée,
un "nouveau Partisan" au printemps 2000.
- Le Comité Populaire-Organisation Politique
Issu de l'Union des Communistes de France Marxistes-Léninistes
(U.C.F.M.L.), le Comité Populaire-Organisation Politique est plus
souvent dénommé "Organisation Politique" (O.P.)
voire Distance Politique.
De sensibilité maoïste, cette organisation fondée par
Alain BADIOU et dont l'un des principaux dirigeants est Alain JEAN ne
se manifestait guère antérieurement que par des "Noyaux"
dont l'un était implanté aux usines Renault de FLINS (78).
La structure donne pour adresse la boîte postale de ses publications
(B.P. 84 - 75462 PARIS CEDEX 10).
Ces dernières années, Distance Politique a réussi
une entrée en force sur le créneau des "sans-papiers"
par le truchement des "Collectifs d'Ouvriers Sans-Papiers" implantés
dans les foyers de la région parisienne d'immigrés célibataires.
Une initiative permettant à l'organisation de rassembler plusieurs
centaines de personnes au pied levé.
D'audience confidentielle, son bulletin "Le Perroquet" dispose
désormais d'un supplément "Ici" plus précisément
tourné vers l'immigration.
- Le Parti Communiste des Ouvriers de France
Apparu sur la scène politique en mars 1979, le Parti Communiste
des Ouvriers de France (P.C.O.F.), principalement animé par Alfred
ZIMMER, n'était autre que le successeur de l'Organisation pour
la Reconstruction du Parti Communiste de France (O.R.P.C.F.), elle-même
issue de dissensions internes à l'ex-Parti Communiste Marxiste
Léniniste de France (P.C.-M.L.F.), fin 1976. De tendance pro-albanaise,
avant les bouleversements actuels des pays de l'Est, ses principales orientations
sont axées sur la défense d'un "communisme pur"
appliquant strictement la doctrine marxiste léniniste, et sur le
principe de l'internationalisme prolétarien. Diffusant deux fois
par mois la publication "La Forge", le P.C.O.F. n'existe que
par ce vecteur d'audience confidentielle". Quant à la prétendue
branche jeune du mouvement "L'Union des Jeunes Anti-Fascistes et
Anti-Impérialistes" (U.J.A.F.A.I.), son existence n'est plus
attestée depuis des années.
Anarcho-autonomes
Rassemblant de façon informelle des éléments se signalant
par une propension à la violence, la mouvance autonome, regroupée
pour l'essentiel dans la capitale, compte également des ramifications
en province. Hors les organisations transversales qu'elle s'emploie à
dévoyer, cette sensibilité se retrouve dans les squats politiques
et également dans des structures spécifiques, plus ou moins
éphémères, voire de circonstance, s'interpénétrant
peu ou prou, au nombre desquelles
- Les Sections Carrément Anti-LE PEN (S.C.A.L.P)
Émanation du "Comité de Lutte et d'Intervention contre
le Nationalisme Gangreneux" (C.L.I.N.G.), le S.C.A.L.P. a vu le jour
à TOULOUSE (31), à l'occasion de la venue de Jean-Marie
LE PEN dans la ville rose, dans le cadre de l'élection européenne
de 1984.
Dès lors, parallèlement à la montée en puissance
du parti frontiste, l'initiative des militants toulousains fera tache
d'huile. Des S.C.A.L.P. vont apparaître dans celles des grandes
villes de l'Hexagone où existe un vivier anarchiste, l'émergence
de ces groupes étant généralement liée à
la venue de responsables du Front National. On dénombre actuellement
une douzaine de S.C.A.L.P. dans l'Hexagone à AMIENS (80), ANNONAY
(07), DIJON (21), LILLE (59), LYON (69), METZ (57), NANTES (44), NEVERS
(58), NICE (06), PARIS, RENNES (35), STRASBOURG (67), TOULOUSE (31).
Ne comptant que quelques dizaines, voire quelques centaines d'activistes,
les S.C.A.L.P. dont les figures parisiennes sont Fabrice S****-C*********,
Thomas A******, Yvan D**** de B******, et Nadège M***** ont, au
fil des ans, perdu une partie de leur allant. Ils sont désormais
confrontés au profil bas du lepénisme militant.
Ayant de l'antifascisme une conception extensive les conduisant à
"lutter contre le système ultra libéral et ses conséquences
sociales, économiques, sécuritaires...", les S.C.A.L.P.
ne manquent pas de rebondir en transposant leurs violences dans les conflits
de société, adaptant leur dénomination à l'objectif,
tout en préservant leur sigle acronyme. Collant à l'actualité,
le S.C.A.L.P. de NANTES s'est ainsi, en janvier 2000, momentanément
intitulé "Section de Contre-Attaque au Lobby Pétrolier".
- Le Collectif d'Agitation pour un Revenu Garanti
Optimal (C.A. R. G. O.)
Groupe de fait apparu en février 1994 pendant le mouvement de contestation
"anti-C.I.P." et animé par des militants d'ultra gauche
virulents -dont l'autonome Laurent G*********-, il a son siège
21, rue Voltaire à PARIS (llème). Attaché à
promouvoir une auto-organisation des précaires, ce collectif jouissait
d'une certaine notoriété auprès des jeunes auxquels
il proposait un engagement alternatif en marge des structures existantes.
Prônant le recours à la violence, ce groupuscule l'exerçait
par des ouvertures de squats politiques, des occupations diverses, une
participation active aux grandes mobilisations et à leurs dérives
violentes.
Toujours aussi présents dans les provocations quasi-quotidiennes
de la contestation des "sans" dans la capitale, les militants
de C.A.R.G.O. y ont rejoint A.C. et manifestent désormais au nom
de cette structure. S'ils y ont fait prendre en compte la notion de revenu
minimum d'existence -déconnectant rémunération et
travail- ils ont, par leurs provocations répétées,
nui à la crédibilité de l'organisation.
- Anarchist Black Cross
Structure internationale de soutien aux "prisonniers politiques"
dont le siège se trouve à PATERSON (New Jersey). Elle n'est,
en France, implantée groupusculairement qu'à LILLE (59)
et DIJON (21).
- Le Collectif "Souriez vous êtes filmés"
Initiative limitée à quelques communes des Hauts-de-Seine,
mais citée pour mémoire en raison de sa relative notoriété
médiatique, le Collectif "Souriez vous êtes filmés"
procède d'une réaction anarcho-libertaire à l'équipement,
au printemps 1995, de la commune de LEVALLOIS-PERRET, en caméras
de vidéo-surveillance. Une réalisation critiquée
comme procédant de "prémices françaises du Big
Brother Orwellien".
- Le Collectif des papiers pour tous
Apparu dès le début du conflit des "sans-papiers",
en mars 1996, ce collectif, se proposant de "paralyser la machine
à expulser", s'est trouvé marginalisé par les
"collectifs de sans-papiers", plus nuancés dans leurs
exigences, mais plus crédibles. En conséquence, les agitateurs
du "Collectif des papiers pour tous" exercent désormais
leurs provocations violentes au sein des Collectifs Anti-Expulsions (C.A.E.),
au recrutement plus large.
- Les Comités de Défense des Étudiants Étrangers
(C.D.E.E.)
Apparus à l'automne 1994, présents dans quelques universités
seulement, et inconsistants. Ils s'intitulent désormais plus volontiers
"Comités de Lutte des Etudiants Sans-Papiers" (C.L.E.S.P.).
En ce début d'année 2000, celui de l'université de
PARIS VIII-SAINT-DENIS retenait l'attention par l'occupation d'un amphithéâtre
suscitant en écho la création de C.D.E.E. à LILLE
et TOULOUSE, tentant de proche en proche, à plonger le monde universitaire
dans une crise généralisée.
- Réseau français sans titre
Attribuant le succès de la désorganisation du Millenium
Round de SEATTLE (U.S.A.) à l'efficacité de "petits
groupes d'affinités", sans "aucune direction centralisée",
les anarcho-autonomes, souhaitant transposer ces pratiques en France,
envisageaient, en fin d'année 1999, de créer, via 1'"Action
Mondiale des Peuples" (A.M.P.)", un "réseau français
sans titre". Ce projet ne semble pas avoir eu à ce jour, de
prolongement concret.
- D'autres abcès de fixation
Sur le créneau du chômage, en particulier, et des exclusions
en général, des dissidences anarcho-autonomes d'Agir ensemble
contre le Chômage sont, au nombre d'une vingtaine, apparues en province,
sous forme de groupuscules tentés par la violence. Peuvent ainsi
être mentionnés "La Nouvelle Commune" de Jean-Marie
H****** à ARRAS (62), le Collectif des Chômeurs Actifs et
Solidaires (C.C.A.S.) de FOIX (09), A.C.-C.UB. à BORDEAUX (33),
Collectif d'Actions Solidaires Alternatives (C.A.S.A.) de MONTPELLIER
(34), Comité Anti-Chômage de Meurthe-et-Moselle (C.A.C.-54),
Comité des Chômeurs Indépendants du MANS (72), Chômeurs
Actifs Solidaires et Heureux (C.L.A.S.H.) en Lot-et-Garonne voire une
fantomatique "Coordination Nationale des Comités de Chômeurs
et Précaires en lutte". Tentant de fédérer ce
qui peut l'être dans cette mouvance, la Confédération
Nationale du Travail s'efforce de promouvoir des "Comités
d'Action Chômeurs" (C.A.C.-C.N.T.).Parfois, c'est un groupe
anarcho-libertaire sans affiliation particulière qui, au niveau
d'une localité, fédère les divers mécontentements.
Tel est le cas avec "Maloka" à DIJON (21). De telles
implantations n'existent généralement que par la personnalité
d'une poignée d'animateurs, voire d'un seul ; c'est ainsi que "Vivre
Au Présent" (V.A.P.), très active à MONTPELLIER.
(34) ces dernières années, est désormais en sommeil.
Squats politiques et communautés libertaires
- La dangerosité limitée des communautés libertaires
Phénomène de société à la fin des années
soixante-dix où l'on en dénombrait près de 800, les
communautés libertaires ne comptent plus désormais qu'une
vingtaine de témoins de cette volonté de changer le monde
. Dans cet îlot résiduel dont elles ne sont pas représentatives,
on ne trouve que deux relatives réussites, elles-mêmes en
perte de vitesse, en dépit d'un recentrage. Un effondrement lié
à la convergence de divers facteurs : lieux inhospitaliers pour
des populations non aguerries, type d'activités conduisant généralement
à la déconfiture, faiblesse numérique de la plupart
des peuplements, mode de vie rapidement perçu comme dépassé.
- Longo Maï.
Ayant son implantation principale à LIMANS (04), ce fleuron du
mode de vie alternatif est parvenu à une exceptionnelle réussite
relationnelle et financière dépassant les frontières.
Elle s'accompagne d'un interventionnisme qui s'exprime au travers de diverses
structures spécifiques : Forum Civique Européen (F.C.E.),
Comité Européen de Défense des Réfugiés
et Immigrés (C.E.D.R.I.), Fédération Européenne
des Radios Libres (F.E.R.L.). En fait, l'attrait de la sphère progressiste
pour cette expérience originale n'a pas survécu à
la disparition au cours de l'été 1993, du guide de la communauté,
Roland PERROT.
- Le Cun du Larzac.
Ayant son siège route de Saint-Martin à MILLAU (12), la
structure est issue de la lutte des Paysans du Larzac et des mouvements
anti-militaristes des années soixante-dix. Se définissant
comme un "centre de recherches et d'actions pour une défense
populaire non violente", elle constitue un théâtre d'expérimentations
diverses. Centrés sur trois pôles -non-violence, écologie,
autogestion-, ses travaux donnent dans la recherche théorique et
ses applications pratiques. A ce stade, qui n'a plus rien à voir
avec les communautés de naguère, l'organisation placée
sous la houlette d'Hervé OTT, a trouvé son créneau
et une certaine reconnaissance.
Sans projet cohérent, vivant dans une situation de quasi-dénuement,
en butte à la méfiance du voisinage, de surcroît vieillissants,
les autres tenants de la vie communautaire, telle que pratiquée
durant les années septante, sont trop décalés pour
constituer une menace réelle, bien qu'ils demeurent le plus souvent
nostalgiques d'un extrémisme plus ou moins prononcé. De
manière diffuse, quelques implantations retiennent l'attention
par les relations qu'elles entretiennent avec les anarcho-autonomes. Toutes
sont susceptibles d'héberger ponctuellement des activistes étrangers.
- Des squats politiques plus inquiétants
Phénomène sans commune mesure avec ce qui peut être
constaté depuis des années dans d'autres pays, tels l'Italie,
l'Allemagne ou les Pays-Bas, les squats politiques ou politisés
ne sont guère en France que de l'ordre de la trentaine dont la
moitié en région parisienne". Profondément marqués
de l'esprit libertaire, développant un système de lutte
contre l'autorité, ces squats politiques sont, à certains
égards, des répliques des communautés rurales, avec
cependant un potentiel de risques beaucoup plus élevé.
Accueillant une population ayant une moyenne d'âge inférieure
à la trentaine, ces implantations agglomèrent des individus
évoluant, à des titres divers, dans la marge sociale ou
politique. Dépourvus d'un véritable projet révolutionnaire,
ils n'en sont pas moins, pour certains, de réels activistes. En
situation géographiquement idéale pour s'impliquer directement
et rapidement dans les turbulences sociales, ces lieux de vie investis
à des degrés divers par des tenants de l'extrême,
voire de l'ultra gauche, constituent un des éléments de
la menace de cette mouvance. Pour mémoire, le couple REY-MAUPIN,
à l'origine d'une fusillade, qui, à VINCENNES (94) le 4
octobre 1994, devait causer la mort de 5 personnes, dont 3 policiers,
fréquentait occasionnellement le milieu squat. Des investigations
effectuées en Seine-Saint-Denis à la mi-1996, il ressortait
que 5 % seulement des squats alors répertoriés étaient
politisés à des degrés divers. A la différence
de la squatterisation "par nécessité", les squats
politiques et politisés hébergent une population au caractère
métropolitain et ouest-européen plus affirmé..
Plus prosaïquement dans la capitale, quelques lieux squattés
servent de base arrière à la contestation sociétale".
C'est ainsi que l'anarchisante Confédération Nationale du
Travail (C.N.T.) dite "des Vignoles" a occupé, sans droits
ni titres de manière tacitement consentie, un immeuble sis au 33
de la rue précitée dans le 20ème arrondissements8
et que, durant le conflit des "sans-emploi" de l'hiver 1997/1998,
la "Maison des Ensembles", se définissant comme un "lieu
de convergences des luttes sociales" et regroupant au 5, rue Aligre
à PARIS (12ème), les tenants de la contestation sociétale
était, elle aussi, un lieu indûment occupé".
Il en est de même du 61, rue d'Avron à PARIS (20ème)
où sont repliées nombre d'activités de la M.D.E.
et du 37, rue des Maraîchers, également à PARIS (ZOème)
où sévit notamment le Collectif Anti-Expulsion (C.A.E.)
de PARIS et sa région.
En banlieue, une structure de soutien retient quelque peu l'attention,
le C.A.E.S. (Centre Autonome d'Expérimentation Sociale), implanté
à RIS-ORANGIS (91) dans un immeuble squatté au 1, rue Edmond
Bonté.
En province, ce phénomène purement conjoncturel n'est qu'exceptionnellement
soutenu par une structure permanente. Tel est cependant, à MONTPELLIER
(34), le cas du Mouvement Associatif de Soutien aux Sans-Emploi (M.A.S.S.E.)
qui n'a de cesse d'accaparer durablement un site. A NANTES (44), l'association
anarcho-libertaire CITE poursuit le même but. A RENNES (35), sur
le même registre, sévit la Mobilisation pour une Education
Sexuelle et Sociale Emancipée (M.E.S.SE.), tandis qu'à TOULOUSE
(31), deux immeubles constituent un foyer de contestation". Une de
ces implantations provinciales paraît mériter davantage d'attention,
celle de "la nouvelle commune" à ARRAS(62) -dans un pavillon
squatté au 82, rue Mauléans- où, en compagnie de
Jean-Marie H****** acteur dévoyé de la contestation des
"sans-emploi" et d'une quinzaine d'associaux, on trouve notamment
Vincenzo S****, ancien membre de l'organisation terroriste "Prima
Linea", qui pousse à la radicalisation, une population interlope.
D'approche difficile, lieux de passage et de brassage de populations mouvantes
contribuant au moins partiellement à la violence urbaine, les squats
politiques sont, à n'en pas douter, des endroits de fixation et
d'expression de militants révolutionnaires échappant le
plus souvent à l'observation. Un désagrément compensé
par l'avantage de pouvoir en localiser certains des acteurs. Peu nombreuses,
ces implantations n'en sont que plus convoitées par la frange radicalisée
de l'extrême gauche qui rêve de les faire évoluer à
la manière des "autorganizzati" -centres sociaux autogérés-,
modèles de construction révolutionnaire transalpins"
Implantées dans les grandes villes de la péninsule à
l'initiative de l'extrême gauche, ces structures ont vocation à
"autogérer les espaces alternatifs dans les quartiers de misère",
et se donnent pour objectif prioritaire de faire que soit reconnu un droit
de cité à toutes les couches sociales -étudiants,
S.D.F., chômeurs...- sans réelle représentation. Brassage
de populations et recours à l'outil informatique en font d'importants
lieux d'échanges.... sans succès notable à ce jour.
SUR LES THÈMES DE SOCIÉTÉ :
Présentées à l'occasion comme
l'expression d'une "gauche mouvementiste"(Expression lancée
par "Le Monde" qui, dans son édition du 22/23 août
1999, titrait à propos des menées anti-Mac Do : "La
gauche mouvementiste soutient la Confédération Paysanne".),
nombre de structures prolifèrent sur le créneau de la contestation
sociétale. Quasi-syndicats protestataires, elles sont en réalité
soumises aux influences plus ou moins discrètes de nombre d'organisations,
d'extrême gauche notamment.
Compensant l'indigence de leurs effectifs militants par la surmédiatisation
de leurs penchants activistes, parisiennes tant au sens géographique
que péjoratif du terme pour la plupart, ces organisations y ont
initialement gagné en notoriété (A leur propos, d'aucuns
n'ont pas hésité à parler de "militantisme cathodique"
(Cf. "C.F.D.T.-Magazine" -N° 216 de juin 1996-).). En revanche,
les années passant, elles se sont trouvées affaiblies par
des clivages PARIS/Province. Une situation d'autant plus dommageable qu'elle
survenait au moment où les directions, souvent d'inspiration trotskiste,
se voyaient contestées par une base, sensible aux surenchères
anarcho-libertaires, et, de surcroît, peu maîtrisable au demeurant.
En perte de vitesse depuis le printemps 1998, voire dès la mi-1997,
ces mouvements ne désespèrent pas de revenir dans l'actualité,
notamment à la faveur de la campagne des municipales par le harcèlement
des personnalités candidates.
Sur divers segments de cette contestation actuellement en panne, nombre
d'organisations retiennent peu ou prou l'attention.
Antifascisme
Apparues au cours de la décennie quatre-vingt, les structures antifascistes
ont connu un développement parallèle à celui du lepéniste
militant. Seul groupuscule recourant à l'attentat, "Francs
Tireurs Partisans" a été démantelé à
l'automne 1999. (Ayant perpétré, durant la décennie
quatre vingt-dix, une douzaine d'attentats et tentatives ciblant les intérêts
phocéens du Front National et revendiqués au nom de "Francs
Tireurs Partisans" (F.T.P.), ce groupuscule marseillais, neutralisé
à la mi-octobre 1999, avait pour animateur quasi-exclusif Yves
P*****, investi depuis le début des années soixante-dix
dans tous les affrontements de l'extrême gauche violente.) Le nombre
d'organisations et collectifs en activité plus ou moins réduite,
quelques groupes émergent.
- Des Sections Carrément Anti-LE PEN (S CA.L.P.) à R.E.F.L.E.X.
Fer de lance des violences anti-lepénistes, les S.C.A.L.P., apparus
en 1984 à TOULOUSE (31) ont, dès 1986, au plan de la réflexion,
bénéficié de l'appui de l'association "Réseau
d'Études, de Formation et de Liaison contre l'Extrême droite
et la Xénophobie" (R.E.F.L.E.X.).
R.E.F.L.E.X. a pour but de "relayer et diffuser toute initiative
en matière de lutte contre la montée de l'extrême
droite", de "diffuser les idées et les luttes, afin d'amener
à une transformation des pratiques sociales". Ayant son siège
21, rue Voltaire à PARIS (1lème), cette structure tend à
"mobiliser les gens contre l'extrême droite, l'idéologie
sécuritaire, le contrôle social". Elle lutte contre
la répression multiforme (prison, discrimination raciale, oppression
des peuples,...), y compris au niveau européen. Diverses tentatives
d'unification de la mouvance S.C.A.L.P./R.E.F.L.E.X. ont été
tentées, sans grand résultat. Connue sous le nom de "Réseau",
la dernière en date remonte à fin 1992. Elle se traduit
par la diffusion du mensuel "No Pasaran !" qui, en termes de
mobilisation, donne un bon aperçu des priorités du moment.
Se définissant comme " un réseau de lutte contre l'extrême
droite, les politiques autoritaires et sécuritaires", le "Réseau"
fédère quelque 25 groupes antifascistes dont la douzaine
de S.C.A.L.P. de l'Hexagone. Fixant son action dans une lutte antifasciste
"qui ne peut se dissocier de la lutte contre toutes les exclusions
et le système capitaliste qui les engendre", il se déclare
partie prenante d'une "résistance européenne"
et invite le mouvement antifasciste radical à se regrouper pour
"peser au sein de la société".
- Ras L'Front
"L'Appel des 250 contre le Fascisme-Ras L'Front" est la concrétisation
de "l'Appel des 250", lancé en mai 1990 par des personnalités
progressistes du monde littéraire et du spectacle estimant alors
que, face au Front National, "le temps de la contre-offensive (était)
venu".
Entendant, face au Front National, mettre en place "un front de résistance"
qui imposera l'adoption de mesures sociales et politiques propres à
enrayer le développement du racisme", "l'Appel des 250",
multipliant les collectifs aux activités multiformes, compte plus
d'une centaine de groupes locaux qui, rassemblant globalement quelque
1.200 militants, peuvent mobiliser jusqu'à 2.000 personnes".
Émanation de la Ligue Communiste Révolutionnaire à
l'origine, mais s'étant au fil des ans considérablement
diversifié à la base, Ras L'Front a, à partir du
début de l'année 1996, connu au niveau de sa direction,
une crise à multiples rebondissements. Cette affaire est consécutive
à la dénonciation par l'écrivain Didier DAENINCKX,
d'un prétendu soutien intellectuel qu'aurait apporté naguère
Gilles PERRAULT à d'anciens de "La Vieille Taupe".
Ayant pour principaux animateurs René BARROUX, Philippe CROTTET,
Didier DAENINCKX, Thierry JONQUET et Maurice RAJSFUS, Ras L'Front dispose
de connivences qui lui confèrent une notoriété médiatique
certaine.
A ces collectifs locaux viennent en fait s'ajouter des structures qui,
sous une dénomination propre évoluent en fait dans la mouvance
de Ras L'Front. Tel est à NANCY le cas du Collectif Anti-Fasciste
Anti-Raciste (C.A.F.A.R.), sous la houlette de Paul-Elie L***.
Menant l'affrontement tant au plan intellectuel que sur le terrain, il
fait à maints égards figure de référence en
matière d'antifascisme. Ayant obtenu la condamnation de Jean-Marie
LE PEN lors de procès médiatisés, détournant
la symbolique des happenings frontistes, il s'est taillé, en la
matière, de notables succès. Sur le front du "harcèlement
démocratique" de la formation lepéniste, il a eu l'occasion
de donner sa mesure durant la mobilisation contre le congrès du
Front National à STRASBOURG (67) le dernier week-end de mars 1997
et au cours de la campagne législative qui suivit.
Disposant d'un Observatoire des élus, Ras L'Front pratiquant un
antifascisme d'intimidation, est à l'affût de tout ce qui,
selon ses critères, pourrait être interprété
comme le moindre signe de complaisance vis-à-vis de l'extrême
droite.
- Jeunes contre le Racisme en Europe (J.R.E.)
Essaimant à partir de la Grande-Bretagne et apparu en France dans
les premiers mois de 1993 -avec une série de meetings centrés
sur "La pensée vivante de Malcom X"66, dans la foulée
de la sortie du film "Malcom X" de Spike LEE,(De Malcom LITTLE,
alias Malcom X, les militants d'extrême gauche ne retiennent, en
général, que la qualité de révolutionnaire
marxiste et antiraciste, excluant la dimension religieuse du personnage
qualifié de prétexte, d'instrument et de tactique utilisés
pour "débarrasser les Noirs du fardeau chrétien qui
avait contribué à les asservir) et à la faveur des
troubles qui suivirent la mort de Makomé M'BOWOLE dans les locaux
du commissariat parisien des Grandes Carrières-, Jeunes contre
le Racisme en Europe -J.R.E- se réclame alors de la lutte contre
l'oppression raciale et de celle contre la société capitaliste,
se présentant ainsi comme "l'organisation de combat antiraciste
pour la jeunesse partout en Europe".
A l'origine de cette apparition figuraient les militants des Jeunesses
Communistes Révolutionnaires -Tendance Egalité-6' ainsi
que les membres des Cercles communistes Prométhée",
ces deux mouvements étant, en outre, à la source de la constitution,
en octobre 1993, du groupuscule Gauche Révolutionnaire, façade
politique des J.R.E.. Cette mouvance a ensuite été rejointe
par des membres d'un autre groupuscule, de souche britannique, "Pouvoir
Ouvrier".
Dirigé par Armand ZVENIGOROSKY, le mouvement n'a compté
au mieux, au plan national, que 200 militants répartis en région
parisienne et dans 9 groupes locaux: à CAEN(14), ÉVREUX
(27), TOULOUSE (31), BORDEAUX (33), NANTES (44), LILLE (59), LE MANS (72),
ROUEN (76), AMIENS (80). En raison de difficultés internes persistantes,
la structure connaît depuis quelques années, un certain fléchissement.
Apparue sur le tard par rapport aux autres organisations antifascistes,
la section française des J.R.E. a, d'emblée, tenté
de s'affirmer par des provocations". Veillant à sa réputation
en la matière, elle a pris soin au printemps 1998 de retenir l'attention
au travers des menées des Collectifs Anti-Expulsions (C.A.E.) dont
elle n'était en fait qu'une des composantes. Né dans un
contexte d'agitation, Jeunes contre le Racisme en Europe ne peut se maintenir
que par la violence et s'y emploie.
Contre l'autoritarisme et l'ordre moral
Il s'agit là d'une cible traditionnelle de l'extrême gauche
pour qui toute mise en cause de l'autorité en général
et des forces de l'ordre en particulier constitue un thème fédérateur
susceptible de lui valoir les sympathies, sinon le soutien, d'une large
frange de la mouvance progressiste( Procédant de la nature même
de l'extrême gauche, un tel type d'engagement est souvent ce qui,
faute de mieux, lui permet d'exister à telle enseigne qu'un élément
du mouvement "Yippie" a naguère pu écrire : "Si
vous préparez une manif, n'oubliez jamais de prévoir un
rôle pour les flics. L'intérêt des gens ne s'éveille
vraiment que quand les flics se ramènent. Il n'y a rien qui vous
radicalise autant qu'un flic. Le rôle du gendarme de Guignol leur
va évidemment comme un gant" -Cf Jerry RUBIN in "Do it"
-édition Points Actuels de 1973 - page 127.). Faute de mieux, le
thème actuellement porteur sur ce créneau est celui de la
"criminalisation du mouvement social". En conséquence,
aux organisations antifascistes ayant une conception très extensive
de leur objet, viennent, sur ce segment de la contestation sociétale,
s'agglutiner les groupes les plus divers dont certains retiennent l'attention.
- Observatoire des Libertés Publiques
Créé sous la dénomination initiale "Que fait
la police ?", le 6 avril 1994",(
Date anniversaire de la mort, au commissariat des Grandes-Carrières,
du ressortissant zaïrois Makomé M'BOWOLE, tué un an
auparavant, durant sa garde à vue, par un fonctionnaire de police.
) l'Observatoire des Libertés Publiques (O.L.P.) se propose de
"recenser toutes les petites et grandes exactions de la police".
Il s'est, à cet effet, doté d'un bulletin de liaison, "Que
fait la Police ?".
Installée au 7/9, passage Dagorno à PARIS (20ème),
la structure a pour président l'écrivain Maurice RAJSFUS.
Elle compte dans ses instances dirigeantes des personnalités de
l'extrême gauche antifasciste telles Didier DAENINCKS, président
de l'"Association des artistes anti-LE PEN", Serge QUADRUPPANI,
figure de la mouvance autonome parisienne, Anne TRISTAN, écrivain,
Siné, dessinateur...
69 Dans l'une de ses premières campagnes de propagande, la structure
proclamait "ne pas chercher à réconcilier les jeunes
et les flics". Elle s'est ensuite affichée en défenseur
du port du voile, afin, croyaient ses responsables, de gagner, à
leur cause, la jeunesse immigrée des banlieues.
Assurant que "sous la gauche les bavures continuent de plus belle"
et assimilant certaines forces de police "aux SS sous l'occupation",
Maurice RAJSFUS est la cheville ouvrière de l'O.L.P. dont la pétition
"La police hors la loi, ça suffit", circulant depuis
un an, aurait recueilli un millier de signatures.
En mai 1999, l'O.L.P. a lancé à PARIS un "réseau
de vigilance" destiné à "lutter contre le tout
sécuritaire en France et la répression du mouvement social".
- Le Réseau Voltaire pour la Liberté d'expression
S'assignant comme objectifs la défense de la liberté d'expression
et de la laïcité ainsi que la lutte contre l'intégrisme
et la censure, le Réseau Voltaire pour la Liberté d'expression
a, par le biais du comité "Non, Clovis n'est pas la France
!", été au centre de la contestation de la visite pontificale
de septembre 1996. Lors de celle d'août 1997, il n'est pas parvenu
à susciter le même élan.
Regroupant une cinquantaine d'associations, animé par le journaliste
Thierry MEYSSAN, l'un des principaux initiateurs de l'ancien périodique
"Maintenant", et actuellement secrétaire national du
P.R.G., le Réseau Voltaire pour la Liberté d'expression
fait, par certains côtés, figure de vecteur de pénétration
de la mouvance progressiste par l'homosexualité militante. S'il
ne constitue pas en soi une structure d'extrême gauche, force est
de constater que, si ses dossiers ciblent de préférence
la sensibilité traditionaliste de l'église catholique, l'extrême
droite et divers milieux conservateurs, la gauche de gouvernement n'est
pas épargnée pour autant.
Réalisées à la faveur d'un travail souterrain, ses
investigations ont un certain impact dans la mesure où, de proche
en proche, elles sont, à des degrés divers, reprises par
des organes de presse qui s'en inspirent.
- Act up
"Act up (Agir, conseiller, travailler, unifier et protéger)
PARIS" a été créé en 1989 sur le modèle
d'Act up NEW-YORK, fondé en 1987. Se présentant comme une
" association issue de la communauté homosexuelle", "Act
Up PARIS" veille à défendre équitablement toutes
les populations touchées par le Sida. La structure est présidée
par Emmanuelle COSSE.
Se définissant comme "un groupe activiste d'abord, un groupe
de lobbying ensuite, un groupe militant enfin", "Act up PARIS"
fait, par rapport aux "mouvements sociaux" de la décennie
quatre vingt-dix, figure de précurseur particulièrement
outrancier.
Depuis la fin des années quatre-vingt, Act up cultive l'art de
la provocation médiatisée dont le vocabulaire d'importation
traduit les origines. C'est ainsi que les actions commandos sont qualifiées
de "zapping", les manifestations tournantes de "picketing",
et, le fait de simuler la mort sur la chaussée de "die in".
N'hésitant pas à s'associer à diverses formes de
luttes anti-exclusion, Act up ne fait pas mystère de ses sympathies
pour la gauche de la gauche. Dans les semaines précédant
le soutien législatif de 1997, il fut à l'origine de l'appel
"Nous sommes la gauche", mettant en garde la "gauche officielle"
au nom de la "gauche réelle".
- La Coordination nationale des Associations pour le Droit à l'Avortement
et à la Contraception
Déclarée en septembre 1994 à la Préfecture
de Police de PARIS, mais existant sous la forme d'un groupe de fait depuis
1990, la Coordination nationale des Associations pour le Droit à
l'Avortement et à la Contraception (C.A.D.A.C.), qui a son siège
à la Maison des Solidarités, 21 ter, rue Voltaire à
PARIS (1lème), dépasse très largement le cadre des
structures d'extrême gauche.
Se donnant pour but de "défendre le droit des femmes à
accéder librement au choix de disposer d'elles-mêmes, notamment
au Droit à l'Avortement et à la Contraception", cette
entité -dont le porte-parole, Merija S******, est lié à
la Ligue Communiste Révolutionnaire- est de tous les combats sur
les thèmes de société. En pointe dans la lutte contre
une prétendue remontée de l'ordre moral, elle a, dans la
capitale, initié une grande manifestation nationale, le 25 novembre
1995 -25.000 personnes-, pour les droits des femmes et pris une part active
à la contestation des visites pontificales de septembre 1996 et
août 1997. Elle n'est plus, depuis, parvenue à susciter de
dynamique.
- Le Collectif National pour le Droit des Femmes
Tentant de ratisser plus large au travers d'un Collectif National pour
le Droit des Femmes (C.N.D.F.) créé en 1996 et domicilié
21 ter, rue Voltaire à PARIS (llème), la C.A.D.A.C. et son
porte-parole, Merija S******, se trouvent ainsi à la tête
d'une super structure regroupant quelque 160 organisations de gauche et
d'extrême gauche. S'étant peu à peu substitué
à la C.A.D.A.C., le C.N.D.F. peine, lui aussi, depuis quelques
années, à mobiliser. Le 15 janvier 2000 pour le 25ème
anniversaire de la loi VEIL, il a regroupé quelque 5.000 manifestants.
- La Fédération Nationale des Libres Penseurs
Tiraillée entre divers courants mais passée sous le contrôle
de fait des lambertistes du Parti des Travailleurs, la Fédération
Nationale des Libres Penseurs -dont le secrétaire général
est Christian EYSCHEN- s'est particulièrement distinguée
dans la contestation des dernières visites pontificales en France
(septembre 1996 et, dans une bien moindre mesure, août 1997).
En raison de son accaparement par les trotskistes lambertistes cultivant
le repli identitaire, la Fédération Nationale des Libres
Penseurs parait en retrait des projets que les anarchistes tentent de
mettre sur pied, dans le cadre d'une tentative de contestation du jubilé
2000 de l'église catholique. Vivant mal cette mainmise du P.T.,
certaines fédérations ont amorcé une scission, en
vue de conforter "l'Association de Défense des Libres Penseurs
de France"(A.D.L.P.F.), une micro-structure concurrente.
- Centre Laïque d Information et de Liaison (CL.LL.) et Fédération
des Cercles de Défense Laïques (F. C.D.L.)
Deux émanations du Parti des Travailleurs.
Pour le droit des étrangers au séjour
D'un nombre supérieur à la dizaine dans la seule capitale,
tantôt actifs, tantôt fantomatiques, les collectifs de "sans-papiers"
sont bien davantage le reflet de divisions -ne trouve-t-on pas un "Collectif
de Soutien des Homos Sans-Papiers" (C.S.H.S.P.)- que d'une éventuelle
progression de l'audience de cette protestation. Sur un registre plus
violent, des Collectifs Anti-Expulsion (C.A.E.) sont venus renforcer le
dispositif au printemps 1998. De cette contestation qui, depuis plus d'un
an, ne parvient plus à reprendre l'initiative, quelques relais
retiennent l'attention.
- Coordination nationale des collectifs des "sans papiers"
Lancée à la mi juillet 1996 durant l'occupation de l'église
Saint-Bernard, la structure, qui n'a jamais pu s'imposer aux collectifs,
a, dès l'origine, constitué un paravent commode pour divers
soutiens extérieurs.
Domiciliée 94, rue Jean-Pierre Timbaud dans un immeuble promis
à la démolition, elle est dirigée par Aminata DIANE
et Madjiguène CISSE.
Evincée du secrétariat national en décembre 1997,
mais considérant cette décision comme non avenue, Madjiguène
CISSE a ainsi contribué à l'affaiblissement de la structure.
Réintégrée par acclamation fin octobre 1999 au sein
des instances dirigeantes, l'ex-égérie des occupants de
l'église Saint-Bernard s'emploie depuis à y radicaliser
la contestation.
Espace d'expression sans autorité effective sur les collectifs
qui y sont représentés, la coordination n'est plus capable
de susciter des mobilisations d'ampleur.
- Les collectifs de la capitale
A un premier collectif, à présent disparu, dit de Saint-Hyppolite
et au second dit de Saint-Bernard, et, à l'origine, en situation
de concurrence avec la surenchère anarcho-autonome du collectif
"Des papiers pour tous"( Rassemblant les éléments
violents de la capitale, ce groupuscule fut à l'origine de nombreuses
opérations coup de poing dont l'occupation du siège national
du R.P.R., rue de Lille le 22 août 1996, et une brève incursion
dans les locaux du M.D.C. le 10 septembre 1997. Ses militants se retrouvent
désormais au sein du Collectif Anti-Expulsion (C.A.E.) de PARIS
et sa région.), est rapidement venu s'ajouter un Sème collectif
dit "des Chinois" sous la houlette d'Emmanuel T***** ( Dont
la dernière intervention, l'occupation médiatisée
du temple protestant des Batignolles (mi-juin/mi-juillet 1998) a constitué
un coup d'éclat. Ce collectif s'est ensuite graduellement mis en
retrait..
La coordination où ils étaient représentés
devenant un lieu d'affrontement, les collectifs se sont, en 1997/1998,
multipliés dans la capitale, reflétant ainsi les multiples
clivages du mouvement (ethniques et géographiques entre autres).
Parmi ceux qui retiennent encore l'attention se trouve notamment le 6ème
collectif constitué autour d'une ancienne de la contestation marxiste-léniniste,
Catherine G******, par ailleurs à l'origine de "Treize A.C.T.I.F."
("Treize A.C.T.I.F." (Agir Contre Toutes les Inégalités
et le Fascisme) a été lancé, en 1996, dans le 13ème
arrondissement de la capitale, à partir de la contestation des
"sans-papiers", sur les autres formes de protestation.) Au titre
des curiosités médiatisées figure le turbulent "Réseau
pour l'Autonomie Juridique des Femmes Immigrées et Réfugiées"
(R.A.J.F.I.RE.) dont les militantes se proclament "sans-papières".
Brutalement apparu à la faveur de l'occupation simultanée,
à compter du 30 août 1999, du siège national des Verts
et de la Maison des Ensembles, le Collectif des sans-papiers de la Maison
des Ensembles, fort de plusieurs centaines de célibataires d'Afrique
Subsaharienne, constitue un réservoir d'éléments
maximalistes, poussant aux actions dures et prônant la constitution
d'un Collectif pour la Régularisation Massive de tous les Sans-Papiers
(C.R.M.S.P.). Dans la capitale, il s'emploie, sur le terrain, à
disputer à la coordination, le leadership des menées activistes.
- Quelques collectifs en province et en banlieue
Alors que, dans la capitale, chaque collectif tend à avoir sa spécificité
d'où leur prolifération sur des bases ethniques, idéologiques
ou purement circonstancielles, ces structures sont, en banlieue et en
province, un véritable réceptacle des diverses composantes
de la contestation, d'où des luttes d'influence et une cohésion
souvent mise à mal. Groupes de fait, quelques unes attirent plus
particulièrement l'attention.
C'est surtout le cas en banlieue avec : le Collectif Étrangers
et Français des Yvelines (C.E.F.Y.) ; dans les Hauts-de-Seine,
le Collectif des sans-papiers de la boucle Nord ; la Coordination 93 des
sans-papiers de Seine-Saint-Denis, et, le Collectif des sans-papiers du
Val-de-Marne".
En province deux villes, LILLE et TOULOUSE, sont plus particulièrement
exposées à cette contestation. A LILLE, le Collectif Lillois
des Sans-Papiers, également dénommé C.S.P.-59, a,
sous la houlette de Fodé DIAGNE, mené huit grèves
de la faim parfois fort longues. A TOULOUSE, en concurrence avec d'autres
structures, le "Rassemblement des Sans-Papiers et leurs Amis",
regroupant des éléments de l'extrême gauche radicalisée,
cible plus particulièrement les instances fédérales
du Parti Socialiste. Tant dans la métropole du Nord que dans la
ville rose, cette contestation se fait fort de harceler les personnalités
phares de la campagne municipale à venir. Plus modestement à
NANTES, le G.A.S.PROM. (Groupe Accueil Service Promotion du Travailleur
Immigré), affilié à la F.A.S.T.I., jouit d'une certaine
notoriété.
- Collectifs d'Ouvriers Sans-Papiers
Vocable sous lequel le groupuscule marxiste-léniniste, Distance
Politique est parvenu à se doter, parmi les subsahariens vivant
en foyer, d'une masse de manoeuvre pouvant dépasser le millier
d'individus motivés.
- Comités de Défense des Étudiants Étrangers
Apparus à l'automne 1994, les Comités de Défense
des Étudiants Étrangers -C.D.E.E.-, qui regroupent des militants
issus de la mouvance anarcho-libertaire, revendiquent "l'abrogation
de toutes les circulaires et lois racistes envers les étrangers,
l'obtention immédiate de la carte de séjour avec la carte
d'étudiant, la régularisation des étudiants menacés
d'exclusion !...". L'ombre portée par des formes de défense
plus globales des "sans-papiers" reléguait à l'arrière
plan ces structures faiblement implantées et ne s'activant qu'au
coup par coup. Partant de PARIS VIII-SAINT-DENIS où sévit
le Comité de Lutte des Etudiants Sans-Papiers (C.L.E.S.P.). et
s'étendant à d'autres sites dont TOULOUSE et LILLE, leur
soudaine réactivation au premier semestre de l'an 2000 conduit
à reconsidérer ces groupuscules ultra minoritaires mais
agissants.
- La particularité du M.I.B.
Fondé en mai 1995 et ayant son siège 46, rue de Montreuil
à PARIS (1lème) à la Maison de l'Immigration pour
les droits et la dignité, le Mouvement de l'Immigration et des
Banlieues (M.I.B.), sous couvert de soutenir la vie associative des immigrés
et de défendre leurs droits, s'emploie souvent en fait, à
entretenir ou à générer, dans les banlieues difficiles,
défiance et haine à l'égard de la police.
Mis de fait en place par le Conseil des Associations d'Immigrés
en France (C.A.I.F.), le M.I.B. a pour principal dirigeant Norredine I******,
l'un des leaders nationaux du Collectif National contre la Double Peine
(C.N.D.P.). A la différence de la plupart des organisations ferraillant
sur les thèmes de société, le M.I.B. pratique un
fort repli identitaire et n'a, en région parisienne, qu'une capacité
de mobilisation de l'ordre de 300 personnes au mieux.
- Les Collectifs Anti-Expulsions (CA.E.)
Se proposant de "paralyser la machine à expulser", les
Collectifs Anti-Expulsions (C.A.E.) ont surtout retenu l'attention au
printemps 1998. Ne regroupant que quelques dizaines d'éléments
de l'extrême gauche radicalisée, mais cautionnés par
le soutien d'organisations politiques, syndicales et humanitaires plus
recentrées, ils visent à contrarier l'application de la
loi par la médiatisation de leurs penchants activistes et ciblent,
à cet effet, les moyens logistiques concernés par le retour
des étrangers : centres de rétention, compagnies aériennes,
maritimes et ferroviaires, chaînes hôtelières...
Outre le CA.E. de PARIS et sa région et celui de MARSEILLE (13),
les deux seuls à avoir ponctuellement une réelle activité,
on en compte cinq autres à NANTES (44), LIMOGES (87), LILLE (59),
TOULOUSE (31) et LYON (69).
Pour le droit au logement et au travail
- Droit Au Logement
Créé le 26 octobre 1990 par l'ancien squatter Jean-Baptiste
EYRAUD -qui rompait ainsi avec le Comité des Mal Logés dont
il était le principal animateur-, Droit Au Logement -D.A.L.- fait
alors figure de rassemblement disparate d'anciens autonomes violents,
de militants libertaires, trotskistes, écologistes, d'éléments
associatifs interculturels et caritatifs. En dépit de cette hétérogénéité,
la structure s'est rapidement hissée au premier rang des groupes
de défense des mal logés. Elle a son siège 8, rue
des Francs-Bourgeois à PARIS (3ème).
S'appuyant sur une poignée de militants rompus aux opérations
coups de poing, menant une stratégie parfaitement rodée
-basée sur la médiatisation à outrance de l'occupation
d'immeubles-, et bénéficiant du soutien de personnalités
emblématiques, le D.A.L., conduisant ses interventions entre négociations
et réquisitions forcées et privilégiant l'offensive
à l'entrée de l'hiver 94/95, devait percer à la faveur
de la campagne présidentielle. Premier acte de menées politico-médiatiques
destinées à susciter une reconnaissance sociale du mouvement,
l'inauguration, abondamment médiatisée du squat du 7 de
la rue du Dragon à PARIS (6ème) le 18 décembre 1994,
déclenchera, en province, l'esquisse d'un élan solidaire
propice au désenclavement de l'association.
Confronté au refus du centralisme exprimé par sa trentaine
d'émanations en province, et victime d'un succès qui, en
en faisant un négociateur privilégié, le coupe de
l'intérêt médiatique que suscitaient ses intrusions,
le D.A.L., dont l'attrait s'est rapidement émoussé, est,
depuis des années, à la recherche d'un second souffle. Tentant
une sortie pour le haut, la structure avait misé sur l'internationalisation
du problème des mal logés, en s'aventurant, sans lendemain,
à manifester en périphérie de la conférence
de l'O.N.U. "Habitat II" à ISTANBUL, en juin 1996.
Commentant le retour de la gauche au gouvernement, Jean-Baptiste EYRAUD
avait alors déclaré, dès le ler juin 1997 : "Il
n'y aura pas d'état de grâce. Il y a une attente très
forte vis-à-vis de la politique qui doit être mise en oeuvre
..."".
Pour l'heure, pâtissant de la désaffection des médias
et de l'opinion à l'égard de la contestation des "sans",
encore plus mal relayé en province que par le passé, le
D.A.L. est, dans la capitale, en passe d'être débordé
par l'activisme de la communauté africaine. Volontiers jusqu'au
boutiste et en quête d'espaces suffisamment vastes pour accueillir
une fratrie nombreuse, cette clientèle est récupérée
par une sorte de "D.A.L.-bis" dirigé par le Martiniquais
Joseph B*****, qui, se posant en rival de Jean-Baptiste EYRAUD au sein
de Droit Au Logement, a été exclu de la vice-présidence
au profit de Souleymane B****.
- Comité Des Sans-Logis
Créé en décembre 1993, le Comité Des Sans
Logis (C.D.S.L.) était à l'origine une émanation
de Droit Au Logement en direction des marginaux. Domicilié dans
un immeuble squatté au 5, rue Aligre à PARIS (12ème),
il est dirigé par Jean-Yves COTTIN.
Proche de la mouvance anarcho-autonome, le C.D.S.L. est, dans ses provocations
médiatisées, plus brutal que le D.A.L.. Ouvertures de squats,
manifestations de voie publique ciblant mairies, administrations, ministères,
constituent l'essentiel des activités de cette association, par
ailleurs partie prenante des diverses formes de contestation sociétale.
- Agir ensemble contre le Chômage
Elaboré au sein des cercles publiant la revue "Collectif"",
Agir ensemble contre le Chômage (A.C.!) est la résultante
de l'appel du même nom. Se proposant de "faire reculer la vague
montante du chômage et de l'exclusion", l'entreprise était
portée à bout de bras par les syndicats Solidaires Unitaires
et Démocratiques (S.U.D.) et la Ligue Communiste Révolutionnaire
(L.C.R.). Le comité A.C.! national se trouve d'ailleurs 42, rue
d'Avron à PARIS (20ème), coordonnées de Gilbert MARQUIS,
un pilier de la Ligue.
Ayant pour principaux animateurs Claire VILLIERS, responsable C.F.D.T.-A.N.P.E.
et Christophe AGUITON, membre fondateur de S.U.D., la structure s'est
évertuée des années durant à mener des campagnes
remarquablement conçues mais passant totalement inaperçues.
Via le syndicalisme alternatif, l'organisation développait de surcroît
des synergies avec diverses formes de protestation.
C'est à la faveur du conflit dit des "sans emploi" de
l'hiver 1997/1998 qu'A.C. accède brutalement à la notoriété,
la surmédiatisation de ses penchants activistes et l'entregent
de Christophe AGUITON aidant.
Au cours des mois qui suivront, le pourrissement du conflit permettra
à la sensibilité anarcho-libertaire de s'affirmer à
la base au détriment de la direction trotskiste, tandis que C.G.T.-Chômeurs
tendra à constituer, pour les concepteurs d'A.C.!, l'autre mâchoire
de la tenaille. Dans ce contexte, la force des 112 collectifs revendiqués
par l'organisation est à relativiser, seuls quelques uns sont actifs.
Bien qu'ayant su acquérir, pour peu que les circonstances s'y prêtent,
une bonne visibilité médiatique, la structure n'a plus qu'une
capacité de mobilisation numériquement négligeable,
de l'ordre de quelques centaines au mieux. Déstabilisée,
voire discréditée par les menées quasi-quotidiennes
d'activistes incontrôlés mais agissant en son nom dans la
capitale, A.C.! a, au niveau de sa direction, trouvé une sortie
par le haut. Elle est notamment l'une des principales composantes du "Réseau
des Marches européennes contre le Chômage, la précarité
et les exclusions". Esquisse d'un réseau syndical alternatif
au plan européen, cette structure procède d'une démarche
se situant dans une perspective d'internationalisation des conflits.
Contre les exclusions en général
Expression d'une volonté inaboutie de fédérer les
luttes contre l'exclusion et la précarité, des structures
atypiques, tenant à la fois des nouveaux mouvements sociaux et
des groupes de réflexion, retiennent l'attention.
- Droits Devant!
C'est de la situation induite par l'effervescence du squat de la rue du
Dragon, suscitée par le D.A.L., fin 1994, qu'émerge, en
janvier 1995, l'association Droits Devant! pour placer la lutte contre
les exclusions dans une perspective globalisante". Aux fondateurs
et co-présidents -Albert JACQUARD, Jacques GAILLOT, Léon
SCHWARTZENBERG- viennent s'ajouter nombre de figures médiatisées.
Conduite par Jean-Claude AMARA, la structure a son siège 44, rue
Montcalm à PARIS (18ème). Se présentant comme une
entreprise visant à "assurer la création et la gestion
d'un espace de savoirs, d'échange de compétences et la création
de solidarités", Droits Devant! proposait de mettre sur pied
une "université populaire" ayant vocation à fonctionner
comme "un laboratoire d'idées contre toutes les formes d'exclusions".
Sous cette forme, l'expérience tournera court. En revanche, forte
du soutien de ses cautions médiatisées et de la pugnacité
de son secrétaire général, l'organisation s'emploie
à créer des effets de synergie en suscitant de larges coalitions
sur les divers fronts de la contestation sociétale et en s'efforçant
de relancer, autant que faire se peut, l'élan pétitionnaire.(Parmi
les multiples coups de Droits Devant! sur ce créneau peuvent être
cités "l'appel des Sans" visant à faire représenter
les exclus au sommet social de Matignon le 21 décembre 1995 et
le lancement de la contestation des "sans-papiers" au printemps
1996.)
Sans perdre de vue les luttes contre l'exclusion qui firent sa fortune
initiale", Droits Devant! est désormais très présente
sur le créneau de l'antimondialisme, qui constitue l'aboutissement
de l'esprit de globalisation des luttes que, dès le milieu de la
décennie quatre vingt-dix, elle a contribué à faire
cheminer.
La spécificité de Droits Devant! s'appréhende à
travers la lecture des principaux passages de son manifeste qui stipule
: "L'érosion quotidienne des droits humains et sociaux, considérés
encore hier comme des acquis définitifs, et les excès de
l'économie libérale, aboutissent à une régression
en France... Avec l'association "Droit Au Logements et s'inspirant
de sa lutte fondamentalement non violente et créatrice de nouvelles
solidarités, tournée vers une revendication immédiate,
l'application de la loi de réquisition, nous passons à l'action...
Pluriels et solidaires, nous participons et apportons nos savoirs et nos
expériences à ce projet vital... En tant que citoyens, militants
associatifs ou syndicalistes, artistes, chercheurs et universitaires,
il est de nos responsabilités, individuelle et collective, de réagir,
de réfléchir et d'agir ensemble. Pour déclencher
sans délai un élan de lutte et de solidarité salutaire
dans l'ensemble du pays, nous participons à la création
de Droits Devant!".
- Maison des Ensembles
Se proposant de devenir un "lieu de convergence des luttes sociales",
la "Maison des Ensembles" regroupait, entre autres acteurs,
les syndicats Solidaires, Unitaires et Démocratiques (S.U.D.),
la F.S.U., Droits Devant!, Droit Au Logement, Agir ensemble contre le
Chômage...
Créée à la faveur de l'occupation, à partir
du 5 décembre 1996, d'un immeuble sis 5, rue d'Aligre à
PARIS (12ème), cette réalisation est à ranger parmi
les initiatives visant à situer les luttes contre les exclusions
dans une perspective globalisante. Elle a pu donner l'impression de remplir
son rôle, durant l'hiver 1997/1998, lors du conflit des "sans
emploi" dont elle hébergeait "l'antenne A.S.S.E.D.I.C.
électronique".
N'assurant sa vocation que par intermittence, le site est désormais
détourné de sa mission par un "collectif de sans-papiers"
qui y poursuit une occupation depuis le 30 août dernier. En conséquence,
nombre d'activités de la Maison des Ensembles se sont repliées
rue d'AvronB°.
- Mouvement des signataires
Dans le prolongement de la vague pétitionnaire soulevée,
en février 1997, par l'ensemble de la mouvance progressiste, voire
au-delà -dans un contexte de lutte contre le projet de loi sur
l'immigration-, est apparu, le mois suivant, le Mouvement des signataires.
Proclamant "Assez de lâcheté à gauche, assez
de mensonges à droite !", la structure, qui se présentait
alors comme un "réseau d'extrême vigilance" dans
un refus de "la dislocation sociale", débordait largement
le cadre d'une extrême gauche à l'influence néanmoins
bien présente. Si le mouvement ne s'est plus manifesté sous
sa forme initiale, ses initiateurs n'en persistent pas moins.
C'est notamment dans le prolongement de ce qui précède qu'en
1998, a été lancée, sous la direction de l'universitaire
Liem HOANG NGOC, l'éphémère revue "Pétition".
A la même époque, plus activiste et se réclamant de
la "Web-Politique", un groupe de cinéastes -parmi lesquels
Romain GOUPIL, Cédric KLAPISCH, Bertrand TAVERNIER- étaient
présentés comme "la machine à pétitionner
de la Société des Réalisateurs de Films"".
Autant d'initiatives devenues plus discrètes. A trop avoir été
employée, l'arme de la pétition s'est émoussée.
- Nous sommes la gauche
Initié sous forme de mise en garde à la "gauche officielle"
à quelques semaines du scrutin législatif, lancé
par "Act up", et paraphé par divers acteurs des nouvelles
formes de conflits se situant à gauche de la gauche, "Nous
sommes la gauche" a trouvé ses limites dans l'échec
de sa manifestation nationale du 17 mai 1997. A défaut de déboucher
sur un mouvement, cet appel reste une référence sur le créneau
de la contestation sociétale.
Contestation pénitentiaire
Accaparé par l'extrême gauche jusque dans les années
quatre-vingt, cet objectif secondaire, déserté par la plupart
de ses éléments maximalistes, n'est que partiellement réinvesti,
le plus souvent par des éléments plus recentrés,
à travers l'Observatoire International des Prisons notamment.
- L'Observatoire International des Prisons
Ambitionnant d'être, pour les détenus de droit commun, ce
qu'est Amnesty International aux prisonniers d'opinion, cette organisation
non gouvernementale, bénéficiant d'un statut consultatif
auprès des Nations Unies, a été créée
en octobre 1990.
Ayant acquis une certaine notoriété au travers de la diffusion
médiatisée de son rapport annuel, la branche internationale
dont le secrétariat est basé à LYON (69), a du déposer
son bilan durant l'été 1999. Seule reste la branche nationale,
placée sous la présidence de la journaliste Catherine E****,
et domiciliée 40, rue d'Hauteville à PARIS (l0ème).
Ambitionnant de couvrir les 183 établissements pénitentiaires
du territoire métropolitain, l'O.I.P. n'est jamais parvenue à
compter plus de 25 groupes locaux au sein desquels l'extrême gauche
tente à l'occasion de s'implanterg2.
- Collectif National contre la Double Peine
Partageant son siège avec le Mouvement de l'Immigration et des
Banlieues (M.I.B.) au 46, rue de Montreuil à PARIS (l lème),
le Collectif National contre la Double Peine (C.N.D.P.) se situe comme
lui aux confins des dérives anti-autoritaires, du soutien aux immigrés,
de la contestation pénitentiaire et de l'agitation en banlieue.
Il a de surcroît, avec le M.I.B., un dirigeant commun, Norredine
I******. Particulièrement actif sur LYON (69) en raison des liens
avec le groupe dit "Jeunes Arabes de LYON et Banlieues" (J.A.L.B.),
le C.N.D.P., qui se donne pour objet la disparition des mesures administratives
frappant les étrangers incarcérés, a, à cet
effet, en début d'année 2000, lancé, sur ce thème,
une pétition adressée au Premier ministre.
- "Familles en Lutte contre 1'Insécurité et les Décès
en Détention"
Autre satellite du M.I.B. qui l'héberge également dans ses
locaux, "Familles en Lutte contre l'Insécurité et les
Décès en Détention" (F.L.I.D.D.) se propose
de "soutenir les familles ayant eu un de leurs membres incarcérés
et ce, à travers l'information et la sensibilisation sur les conditions
de vie en détention".
Tel est notamment le cas en ce qui concerne la mouvance anarchiste à
TOULOUSE (31), BORDEAUX (33), MONTPELLIER (34), PARIS, LYON (69) et ROUEN
(76).
- "Ne laissons pas faire"
Structure où l'on trouve des proches des militants d'emprisonnés
de l'ex-Action Directe, des militants de la Confédération
Nationale du Travail (C.N.T.) mais aussi du Parti Communiste Français
(P.C.F.) et des Verts, le collectif "Ne laissons pas faire"
est domicilié 58, rue Gay-Lussac à PARIS (Sème),
adresse de la librairie "Le Point du jour", lieu de convergence
d'une frange de l'extrême gauche activiste".
Instigatrice des campagnes visant à exiger la libération
pour raisons de santé de Georges CIPRIANI -militant détenu
de l'ex-Action Directe ayant sombré dans la démence-"Ne
laissons pas faire" se propose, dans la foulée, d'enclencher
une dynamique "d'élargissement des luttes pour remettre en
cause les longues peines" qui profiterait, en premier lieu, aux éléments
incarcérés de l'ultra gauche européenne.
- Comité de Soutien International à Mumia ABU JAMAL et aux
Prisonniers Politiques américains
Antenne française de l'International Concerned Family and Friends
for Mumia ABU JAMAL, le Comité de Soutien International à
Mumia ABU JAMAL et aux Prisonniers Politiques américains (CO.S.I.M.A.P.P.)
est lui aussi domicilié au 58, rue Gay-Lussac à PARIS (sème).
Dirigé par une militante américaine pro-africaniste proche
des "Panthères Noires", Julia W*****, le CO.S.I.M.A.P.P.
a été activé début 1999 à l'approche
du réexamen, par le gouvernement de Pennsylvanie, d'un des ultimes
pourvois du journaliste noir américain, ex-militant des "Panthères
Noires", condamné à mort en 1982 pour le meurtre d'un
policier blanc à PHILADELPHIE.
En dépit de soutiens tendant à la recentrer, dont celui
du P.C.F. et de diverses organisations investies dans la défense
des Droits de l'Homme, cette organisation est sous-tendue par un extrémisme
et un tropisme africaniste certains. Sa récente affiliation au
Jericho Movement, groupe radical afro-américain, constitue, à
cet égard, un indicateur parmi d'autres.
- Autres groupuscules extrêmes
A partir de 1985, sont apparues, peu ou prou inféodées à
l'ultra gauche, des micro-structures spécifiques qui n'ont jamais
vraiment pesé : l'Association des Familles et Amis des Prisonniers
Politiques (A.F.A.P.P.), créée par Madeleine AUBRON, mère
de Joëlle, le Comité pour l'Abolition de l Isolement Carcéral
(C.A.LC.), groupement de fait crée en mars 1988 à l'issue
de la grève de la faim des dirigeants incarcérés
de l'ex-Action Directe, l Association des Parents et Amis de Détenus
(A.P.A.D.), déclarée le 31 juillet 1985
- Des mouvements disparus
Qu'il s'agisse d'OS CANGACEIROS ayant revendiqué diverses actions
violentes entre 1985 et 1990, de la Commission Prison Répression
(C.P.R.) ou de l'Alliance des Prisonniers En Lutte (A.P.E.L.), rien ne
subsiste de ces organisations. Au plan individuel, leurs anciens connaissent
des situations très diverses. Impliqué dans les dérives
criminelles de l'ultra gauche européenne et devenu président
de l'A.P.E.L. en 1991, Bruno B********** s'est, ces dernières années,
marginalisé socialement. Ex-animateur des C.P.R., Samuel K*****,
installé en Corrèze, y entretient, dans la plus grande discrétion,
des contacts avec de vieilles figures de l'ultra gauche. Quant à
Alain P******, naguère proche de l'ultra gauche européenne
puis secrétaire de l'A.P.E.L. dans les années quatre-vingt
dix, il conserve des accointances qui l'ont conduit à être,
en février 2000, l'un des instigateurs de "l'Appel pour la
Libération de Georges CIPRIANI", titre auquel il a été
amené à faire partie de la délégation reçue
à la Chancellerie le 21 février dernier.
Pacifisme et antimilitarisme
Déjà bien délaissé avant la suppression de
la conscription, ce front de contestation ne présente guère,
pour ce qui a trait aux organisations qui n'ont pas su élargir
leur champ d'investigation, qu'un intérêt anecdotique.
- Mouvement pour une Alternative Non Violente
Fondé en 1975, et ayant désormais son siège 21 ter,
rue Voltaire à PARIS (1lème), le Mouvement pour une Alternative
Non Violente (M.A.N.) revendique 400 adhérents répartis
en une trentaine de groupes. Très en deçà de son
audience passée, il constitue, hors la mouvance communiste, l'un
des rares mouvements pacifistes de référence. Depuis des
années, le M.A.N. admet qu'il n'a plus "ni la vocation, ni
surtout les moyens de proposer un nouveau modèle de société
clés en main", et se borne à servir de force d'appoint
dans les mobilisations s'inscrivant dans son champ d'activité.
- Le Cun du Larzac
Issu de la lutte des Paysans du Larzac et de l'antimilitarisme des années
70, le Centre de recherches et de rencontres pour une autre défense
-dit Cun du Larzac-, créé en juin 1976 à MILLAU (12),
a très largement débordé son cadre initial. Théâtre
d'expérimentation de la sensibilité alternative, il inscrit
son action autour des trois pôles que sont : la non-violence, l'écologie,
l'autogestion.
- Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits
Créé à LYON en 1984 et se donnant pour objectif de
"diffuser toute information concernant les questions de paix et de
guerre, de désarmement et de militarisation", le Centre de
Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits -C.D.R.P.C.-
compte, dans son comité de parrainage, des personnalités
telles que l'historien Pierre VIDAL-NAQUET, Mgr GAILLOT et le président
du CE.DE.TI.M., Gustave MASSIAH. Le C.D.R.P.C. édite la revue "Damoclès"
et un rapport annuel, dont l'abbé Bruno BARRILLOT est l'une des
chevilles ouvrières. Parfois cité sur ce créneau,
l'Observatoire des Transferts d'Armement n'est qu'une émanation
du C.D.R.P.C.. Il en est de même de l'Observatoire des Armes Nucléaires
Françaises, créé début 2000, et se situant
"dans la perspective de l'élimination des armes nucléaires".
- Union Pacifiste de France
Apparue en mars 1975, l'Union Pacifiste de France (U.P.F.) -qui revendique
1.500 adhérents- a son siège au 66, boulevard Vincent Auriol
à PARIS (13ème). Branche française de l'Internationale
des Résistants à la Guerre (I.R.G. - siégeant à
BRUXELLES), c'est une structure vieillissante qui compte, entre autres,
dans ses rangs, des anarchistes non violents s'affirmant "pacifistes
intégraux". Ne se manifestant guère que par des interpellations
au Chef de l'État et aux parlementaires en faveur du désarmement,
l'U.P.F. s'est, en 1998, dotée d'un site Web aux fins de compenser
la faiblesse de son audience.
- Mouvement des Objecteurs de Conscience
Ne comptant guère que 250 adhérents, le Mouvement des Objecteurs
de Conscience (M.O.C.) est installé 21 ter, rue Voltaire à
PARIS (1lème). En relation avec un certain nombre de groupes locaux,
dont les plus actifs sont le Collectif des Objecteurs Tamais (C.O.T.)
et le Bureau Limousin des Objecteurs de Conscience (B.L.O.C.), plus radicalisé,
il tente de faire reconnaître "le droit à la désobéissance",
ambitionnant de le faire inclure dans le préambule de la Constitution.
Déliquescente avant l'abandon de la conscription, la structure
est, depuis, devenue léthargique.
- La Maison de Vigilance
Groupusculaire et d'implantation locale -TAVERNY (95)-, la Maison de Vigilance
organise, début août, un jeûne d'interpellation destiné
à commémorer l'anniversaire des bombardements d'HIROSHIMA
et NAGASAKI.
Contestation antinucléaire
Phénomène marginal, la contestation antinucléaire,
moins virulente et bien moins marquée à l'extrême
gauche que par le passé, poursuit sa mutation en se prévalant
d'une approche plus scientifique. C'est à ce titre qu'elle s'emploie
à peser sur le problème de la gestion des déchets,
nouveau maillon faible de la maîtrise de la chaîne de l'énergie
nucléaire".
- Greenpeace
Menant ses actions depuis son siège international d'AMSTERDAM,
Greenpeace, tenant ses divers bureaux nationaux sous tutelle, nourrit
de longue date une défiance particulière envers son émanation
française.
Sur le front de la contestation nucléaire, l'organisation représente
une protestation quasi professionnalisée. Multinationale de l'écologie
à dominante anglo-saxonne et germanique affirmée, Greenpeace,
dans sa dénonciation sélective du nucléaire, cible
régulièrement la France. Condamnée aux coups médiatiques
dont elle escompte les retombées financières, elle utilise,
à cet effet, des commandos formés, pour l'essentiel, de
ressortissants étrangers.
Ciblant de manière systématique le secteur névralgique
des dispositifs qu'elle combat, Greenpeace, délaissant les unités
de production, met désormais la pression sur le stockage, le transport
et le retraitement des déchets radioactifs. C'est à ce titre
qu'elle milite pour la fermeture définitive du centre de La Hague
tout en organisant des coups médiatisés sur les convois
en direction de l'étranger. Sous la férule de ses instances
internationales la contestation est en conséquence très
active dans le Nord-Cotentin, sur mer, et dans une moindre mesure aux
frontières.
Tant par ses méthodes que le choix de ses cibles, Greenpeace peut
se trouver en phase avec l'extrême gauche, mais de manière
moins ostensible que par le passé.
Chargé d'une reprise en main de Greenpeace-France le directeur
exécutif de cette dernière structure, Bruno REBELLE, ayant
semble-t-il les coudées plus franches que ses prédécesseurs,
tente d'occuper le terrain, notamment en impulsant des groupes locaux"
et en élargissant les thèmes d'intervention à des
sujets interpellant les populations et, ce faisant, médiatiquement
porteurs.
- Coordination nationale contre l'enfouissement des déchets radioactifs
Créée en 1990, ayant son siège tournant à
BAR-LE-DUC (55), et vocation à fédérer l'action des
"collectifs" d'opposition au projet de laboratoire d'étude
sur l'enfouissement des déchets radioactifs, elle relève
d'une approche environnementaliste de la contestation antinucléaire.
Les militants d'extrême gauche ne s'y trouvent que dans la mesure
où ses manifestations peuvent donner lieu à débordement.
- Le réseau "Sortir du nucléaire"
Créé en octobre 1997, à l'initiative de la coordination
"Stop GOLFECH"", ce réseau, qui regroupe plus de
200 associations locales et nationales, dont les "Verts" et
Greenpeace..., a commencé par publier une charte afin de condamner
tout ce qui est lié au nucléaire, en mettant l'accent sur
son coût estimé prohibitif, sur les risques pour la santé
publique, et en proposant la mise en place d'une autre politique énergétique
basée sur les énergies renouvelables. Ayant son siège
dans les locaux du collectif "Les Européens contre Superphénix,
il est dirigé notamment par Jean-Luc T******, cadre de Greenpeace-France,
actuellement en délicatesse avec sa direction nationale.
- Abolition 2000
Créé au printemps 1995 et basé aux Etats-Unis, ce
réseau mondial pour l'élimination des armes nucléaires
compte, en France, une cinquantaine d'associations adhérentes.
- Groupes locaux anarchisants
Émanation de la Confédération Nationale du Travail
(C.N.T.), le Collectif de Lutte Antinucléaire Poitevin (C.L.A.P.),
constitué en août 1998, milite quant à lui pour le
démantèlement du complexe nucléaire CIVAUX I et II.
En Haute-Vienne, où des voix s'élèvent pour dénoncer
l'entreposage de 199.000 tonnes d'uranium appauvri sur le site COGEMA
de BESSINES-SUR-GARTEMPE (87), la campagne "anti-uranium" initiée
par la Fédération Limousine pour l'Étude et la Protection
de la Nature (F.L.E.P.N.A.), puis par la Coordination Limousine Anti-Déchets
(C.L.A.D.E.), s'est finalement vue récupérer par un groupuscule
radical, l'Organisation Anarchiste de Limoges (O.A.L.). Ce dernier s'est
illustré début juillet 1998 en bloquant deux trains en gare
de SAINT-SULPICE-LAURIERE (87) au nom du Groupe Antinucléaire Radical
Ecologiste (G.A.R.E.), à la dénomination de circonstance.
Plus sérieusement, dans le Sud Ouest, la mouvance anarcho-libertaire
se propose de renouer avec les formes violentes de la contestation antinucléaire,
notamment dans le but d'en découdre avec les Verts. De son côté,
l'Union Régionale de Bretagne de la Fédération Anarchiste
commence à s'animer.
La coordination "Stop GOLFECHu qui regroupe notamment l'association
"Vivre Sans le Danger Nucléaire de GOLFECH" (V.S.D.N.G.),
les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées, et le collectif Paix
Lot-et-Garonne, plus active dans le passé, se contente actuellement
d'organiser un rassemblement annuel devant le site pour commémorer
l'anniversaire de la catastrophe de TCHERNOBYL.
Les S.E.L. ou l'utopie d'une économie alternative
Inspirés de pratiques en vigueur dans les pays anglo-saxons sous
la dénomination de "Local Exchange Trading Systems" (L.E.T.S.)",
des "Systèmes d'Échanges Locaux" (S.E.L.) sont
présents dans l'Hexagone.
Apparus effectivement en France en 1994 -d'abord en Ariège-, les
S.E.L. seraient au nombre de 320, sur l'ensemble de l'Hexagone. une centaine
dispose d'un correspondant sur Internet. Revendiquant quelque 30.000 adhérents
aux termes d'une progression rapide, l'expérience semble marquer
le pas depuis près de deux ans.
Ruraux à l'origine, les S.E.L. ont gagné sur le milieu urbain
où plus du tiers se trouve désormais. Un système
d'échanges inter-S.E.L. est envisagé. Certains vont jusqu'à
imaginer un "S.E.L. d'entreprises". Après un fort engouement
médiatique concomitant à leur émergence ces années
dernières, ils n'intéressent plus que très ponctuellement
la presse.
Mode de troc complexe et croisé, fonctionnant à la manière
de bourses d'échanges, un Système d'Échange Local
permet de fournir des services, des biens et des savoirs au sein d'un
groupe de quelques dizaines ou de quelques centaines de personnes d'une
zone géographique donnée". Forme d'entraide répondant
à une attente économique de démunis touchés
par la crise ou concurrence déloyale d'un travail non déclaré,
la question a été posée à la justice, à
travers une plainte de professionnels du bâtiment contre trois adhérents
d'un S.E.L. de l'Ariège. En relaxant les mis en cause, par arrêt
rendu le 17 septembre 1998, la Cour d'Appel de TOULOUSE (31) -se fondant
sur une règle prévalant en matière fiscale, à
savoir que lorsqu'une transaction n'a pas de caractère répétitif
ni de but lucratif, il y a exonération de T.V.A. et impôts-
donnait ainsi une réponse en demi-teinte.
Si ce monde parallèle qui s'organise à la marge n'est pas
sans susciter quelques interrogations", ces expériences paraissent
en fait se situer, pour l'essentiel, au point de convergence des survivances
de l'idéal communautaire post soixante-huitard et des "néo-ruraux"
fuyant les villes plus par contrainte économique que par choix.
Impécuniosité aidant, les S.E.L. trouvent là une
clientèle prédestinée. En milieu urbain, c'est d'une
certaine forme d'adaptation aux contraintes de la ville qu'il s'agit".
Reposant sur une comptabilité interne, chaque S.E.L. fonctionne
de manière multilatérale. "A" fournit un service
ou un bien à " B" et possède en retour une créance
sur tout le groupe. Pour préserver la pérennité du
système, les débits maximaux sont fixés. Les échanges
ont lieu de gré à gré tandis que les prix sont estimés
en unités de compte -grains de S.E.L.- dont la convertibilité
en francs est statutairement impossible.
"Des utopistes, baba, bio ou anar ? Il y en a. Quelques sectes en
embuscade ? Possible. Mais l'écrasante majorité le fait
sous l'emprise de la nécessité" assure l'"Express"
dans son édition du 19 novembre 1997.
II n'est pas rare que ces comportements revêtent aussi un aspect
ludique et anticonformiste, à telle enseigne que certains anarchistes
se demandent "à quoi (il est) bon, en effet, de mettre en
place une alternative économique au système capitaliste
qui recopie ce système ? (...). A l'évidence, on ne voit
pas vraiment en quoi ça change quelque chose au schmilblick".
Et de préciser, à l'attention des tenants des S.E.L., que
"les alternatives n'ont de sens que si elles oeuvrent à détruire
le capitalisme" (Cf. "Le Monde Libertaire" -édition
du 23 octobre 1996-).
DANS LA NÉBULEUSE DES GROUPES DE RÉFLEXION
:
Constituant l'une des manifestations de l'intérêt de certains
intellectuels pour les thèmes de société, ces laboratoires
d'idées, élitistes et pluriels, facilitent les échanges
entre des personnalités très engagées et d'autres
plus recentrées. Situés à des carrefours privilégiés
pour ceux qui, à l'extrême gauche, sont en quête de
désenclavement et visent à exercer une influence très
supérieure à ce qu'ils représentent, ces groupes
ont longtemps fait figure d'éléments d'appoint de la contestation.
A l'heure où l'engouement porté à l'expertise valorise
par contre-coup la contre-expertise, les groupes de réflexion,
propulsés au rang d'acteurs sociaux en devenir, trouvent de nouveaux
espaces que vient encore élargir la tendance à la planétarisation
des réseaux. Donnant aux "nouveaux mouvements sociaux"
la crédibilité qui leur faisait initialement défaut,
et susceptibles de dégager des synergies'25, certaines de ces structures
retiennent l'attention.
Dans la dynamique du "Mouvement Social"
- Société Pour la Résistance à l Air du Temps
Créée en 1992, la Société Pour la Résistance
à l'Air du Temps (S.P.R.A.T.) est, à l'occasion, présentée
comme suit : " Ce petit groupe de réflexion non dogmatique,
regroupe intellectuels (Henri MALER, Daniel BENSAÏD), journalistes,
éditeurs, qui se sont retrouvés sur des enjeux de société
comme la guerre du Golfe et cherchent, dans cette société
discrète, un espace de discussion débarrassé des
enjeux de pouvoir"121. Plus incisifs, d'autres, assurant que "c'est
l'option conviviale de la Ligue Communiste Révolutionnaire qui
émoustille désormais une frange d'intellectuels rebutés
par la pensée unique", qualifient en conséquence la
S.P.R.A.T. de "petit club d'anciens fédérant quelques
têtes pensantes des années de poudre"12'.
- Espaces Marx
Fondée en décembre 1995, l'association Espaces Marx est
issue de l'Institut de Recherches Marxistes (I.R.M.), créé
à l'initiative du Parti Communiste Français. En changeant
de dénomination, l'I.R.M. s'est ainsi ouvert à d'autres
sensibilités marxistes, notamment celle qu'incarne la L.C.R..
En conséquence, aux côtés de figures du P.C.F., on
trouve, au comité de direction, des proches de la formation d'Alain
KRIVINE tels Henri MALER, Pierre COURS-SALIES, Catherine SAMARY.
- Collectif
Constitué en mars 1987 sous forme d'association se proposant de
développer l'information et la réflexion sur les relations
du travail, les conditions de vie et de travail des salariés, la
vie des organisations syndicales, les mouvements et associations s'intéressant
à la vie sociale, "Collectif", derrière le paravent
d'un appel d'une centaine de personnalités de gauche et d'extrême
gauche, a constitué le support et l'inspirateur d'Agir ensemble
contre le Chômage, nouveau mouvement social sous influence de la
L.C.R..
- Recherche Société Syndicalisme
Créé en 1993 sous forme d'association, Recherche Société
Syndicalisme (RE.S.SY.) servait de passerelle entre ceux "qui ont
en commun la volonté de la transformation sociale, qui ne se résignent
pas à l'accommodement avec l'ordre social existant". Se voulant
la traduction de "la volonté de responsables syndicaux d'appartenances
et de sensibilités diverses de débattre, désormais
ensemble, des problèmes posés à la société
et aux syndicalismes, et de le faire en commun avec des chercheurs de
toutes disciplines", RE.S.SY., qui se trouvait dans la tonalité
des nouveaux mouvements sociaux et du syndicalisme alternatif, a joué
un rôle de premier plan dans le lancement de "L'Appel pour
des États Généraux du Mouvement Social". Depuis
la disparition, au cours de l'été 1999, de son président
fondateur, Jacques KERGOAT, la structure semble en sommeil.
- Réseau d'Alerte contre les Inégalités
Induit par le contexte de l'occupation de l'immeuble dit "de la rue
du Dragon", en décembre 1994, le Réseau d'Alerte contre
les Inégalités (R.A.I.) apparaît à ce moment
sous la dénomination du Réseau d'Alerte Sociale (R.A.S.).
Sous la houlette de Jacques TENIER, conseiller à la Cour des Comptes
qui coordonne le réseau avec Catherine LEVY, le R.A.I. se présente
comme un "groupe de réflexion, instance de lobbying, réseau
de renseignements... où se côtoient économistes, hauts
fonctionnaires, syndicalistes et militants associatifs""'.
Lancé le 9 février 1996 par une poignée d'intellectuels
ayant participé à un manifeste de soutien aux grévistes,
le 6 décembre 1995, "L'Appel pour des États Généraux
du Mouvement Social" s'apparente à un groupe de fait.
Autour des sociologues Pierre BOURDIEU et Christian BAUDELOT, des philosophes
Etienne BALIBAR, Daniel BENSAÏD, de l'écrivain Gilles PERRAULT,
s'y retrouvaient des éléments de la C.F.D.T., de S.U.D-P.T.T.,
d'Agir ensemble contre le Chômage, de la C.A.D.A.C., de Droits devant!,
de Droit Au Logement... L'ensemble donnant une forte tonalité Sème
gauche à une structure qui compte également nombre de personnalités
moins marquées. Organisée les 23 et 24 novembre 1996, date
anniversaire du début de l'effervescence de fin 1995, la première
session des Etats Généraux du Mouvement Social n'a rassemblé
que quelque 300 personnes.
Actuellement, les tenants de cette entreprise projettent, pour le second
semestre de l'année 2000, des "Assises du Mouvement Social
Européen". A cette occasion, serait proposée une "charte
du mouvement social européen" ou "Charte 2000",
réaffirmant "l'indépendance du mouvement social"
et portant l'empreinte de Pierre BOURDIEU et de son association "Raison
d'Agir".
- Fondation Copernic
Se proposant de mettre sur pied "un contrepoids aux centres d'élaboration
et de diffusion des idées néo-libérales au sein de
la gauche", quelque 300 personnalités, partie prenante des
initiatives suscitées au nom du "Mouvement Social", ont
lancé, le 10 octobre 1998, "pour faire fonctionner à
l'endroit les idées qui marchent à l'envers", la "fondation
Copernic".
Ratissant large, ce groupe de réflexion s'est attaché à
s'adjoindre les figures de la contestation sociétale. C'est ainsi
que, parmi les soixante premiers membres cités se trouvaient Christophe
AGUITON, figure de proue d'A.C.! et des syndicats S.U.D., Jean-Claude
AMARA, leader de Droits Devant!, Daniel BENSAID, numéro 2 de la
Ligue, Madjiguène CISSE, figure médiatisée de la
contestation des sans-papiers, Annick COUPE, porte-parole de S.U.D.-P.T.T.,
Claude DEBONS, alors leader des oppositionnels de la C.F.D.T., Jean-Baptiste
EYRAUD, président du D.A.L., Michel HUSSON, auteur du livre "Misère
du capital", Alain LIEPIETZ, économiste des Verts, Gustave
MASSIAH, président du C.E.D.E.T.I.M., Merija SURDUTS, porte-parole
de la C.A.D.A.C., Emmanuel TERRAY, anthropologue et porte-parole du Sème
collectif de sans-papiers....
Fondée par l'historien Jacques KERGOAT, membre du bureau politique
de la Ligue à la fin des années quatre-vingt, la Fondation
Copernic, affectée par sa disparition, persévère
sous l'impulsion d'une équipe d'animation où figure Willy
PELLETIER, également membre de la L.C.R..
En novembre 1999, la fondation a lancé un "Appel à
stopper les privatisations"'3°. Cette dernière initiative
porte la griffe de Liem HOANG-NGOC, autre membre de la "Ligue"
et donné pour être l'inspirateur de l'appel "Pour sortir
de la pensée unique", diffusé au printemps 1996.
En février 2000, l'organisation se manifestait à nouveau
par une proposition de réforme des retraites où elle milite
pour "une convergence" entre les différents régimes
débouchant, à terme, sur "un système unique
de retraites".
o A vocation planétaire, sur fond d'antimondialisme
- Centre socialiste de Documentation et d Études sur les Problèmes
du Tiers-Monde
Déclaré à la Préfecture de Police de PARIS
en septembre 1957 sous la dénomination "Centre d'Études
Anti-Impérialistes", le CE.DE.TI.M. a son siège à
la Maison des Solidarités, 21 ter, rue Voltaire à PARIS
(1 lème).
Sous la houlette de Gustave MASSIAH, et désormais présidée
par Bernard D*****, cette structure d'inspiration tiers-mondiste est partie
prenante de la contestation des rencontres internationales. Figurant parmi
les inspirateurs du "Collectif 50 ans ça suffit", créé
en 1994 aux fins de dénoncer les institutions mises en place après
la conférence de BRETTON-WOODS, le CE.D.E.TLM. fait, à maints
égards, figure de précurseur de l'actuelle contestation
antimondialiste dont il est partie prenante.
- Réseau des Marches Européennes
Lancé à l'automne 1998, sous la dénomination de "Réseau
des Marches Européennes contre le chômage, la précarité
et les exclusions", cette esquisse de structure
130 Outre "l'arrêt des privatisations", l'appel demandait
la mise en place en France et en Europe d'observatoires chargés
d'en tirer le bilan et, par ailleurs, l'ouverture d'un débat public
"sur ce bilan et sur les conditions d'un regain de maîtrise
collective des activités d'importance stratégique pour la
société" Evoluant sous la houlette de Christophe AGUITON,
l'organisation donne pour adresse 104, rue des Couronnes à PARIS
(20ème).
Se proposant de coordonner les initiatives syndicales face à l'union
européenne et faisant état de divers soutiens étrangers,
cette démarche procède pour l'essentiel du souci d'Agir
ensemble contre le Chômage, de disposer d'une tribune lui donnant
une visibilité au plan supra national. Une préoccupation
d'autant plus vive que les perspectives hexagonales tendent à se
réduire.
Envisageant de marquer de sa présence l'ensemble des sommets internationaux
de l'an 2000, le "Réseau des Marches Européennes"
s'efforcera surtout de s'activer, au second semestre, durant la présidence
française de l'Union Européenne, notamment en périphérie
du sommet de NICE les 7 et 8 décembre.
- A.T.T.A.C
Lancée en juin 1998 à l'initiative du "Monde Diplomatique"`,
Action pour la Taxation des Transactions pour l'Aide aux Citoyens (A.T.T.A.C.)
se propose rien moins que de devenir "une force politique internationale
non partisane" voire de manière à peine plus modeste,
"un grand mouvement populaire tourné vers l'action, un stimulateur
démocratique".
Dotée d'un conseil scientifique et planchant sur des groupes de
travail thématiques, la structure implantée dans plusieurs
dizaines de pays revendique, dans l'Hexagone, quelque 150 comités
regroupant 20.000 adhérents. Reflet parmi d'autres d'une volonté
de la gauche radicale de ne pas "laisser l'expertise aux experts
officiels", A.T.T.A.C. se positionne en contre-pouvoir, en participant
simultanément à des actions de contestation et de lobbying.
Elle n'a pas, par ailleurs, hésité à investir le
champ du législatif en créant un "comité"
dans chacune des assemblées parlementaires. Constitué en
juin 1999, celui de l'Assemblée Nationale est fort de près
de 130 députés, tandis que, sa mise en place remontant au
19 octobre dernier, celui du Palais du Luxembourg, regroupait, à
ses débuts, 18 sénateurs. Au parlement européen,
le comité A.T.T.A.C. compte une quarantaine de membres dont 17
Français.
Présidée par Bernard CASSEN, directeur de la S.A. "Le
Monde Diplomatique", et ayant pour vice-présidente la franco-américaine
Susan GEORGE, chercheur et écrivain, et François DUFOUR,
ancien secrétaire général de la Confédération
Paysanne, A.T.T.A.C. a été le fer d'une contestation anti-O.M.C.
dopée par l'échec du Millenium Round de SEATTLE en novembre
1999'34.
Disposant d'une bonne marge de progression et très favorablement
perçue des milieux intellectualisés de la contestation,
A.T.T.A.C. porte en elle certains signes de faiblesse. Nulle commune mesure
en effet entre l'intellectualisation de ses instances dirigeantes et l'activisme
de ses comités locaux d'ailleurs sous-représentés(Sur
les 30 sièges au Conseil d'administration, 18, soit 60 % sont réservés
aux membres fondateurs -quelques dizaines- et 12 à des membres
actifs (pour un total alors revendiqué de 12.000) désignés
par les 12 circonscriptions créées pour la circonstance.)
Perçue, par nombre de formations d'extrême gauche, comme
une structure influencée par la Ligue, A.T.T.A.C., taxée
de réformisme, fait l'objet de commentaires peu amènes dans
les milieux radicalisés de la contestation. Tandis que, dans l'édition
de février 2000 de son bulletin "Lutte des classes",
Lutte Ouvrière énonce que "s'agiter contre l'O.M.C.,
ce n'est pas combattre le capitalisme, c'est le réformer",
les marxistes-léninistes de "l'Organisation Politique"
dénoncent là "une invention du monde diplomatique"
et "l'instrument de la L.C.R.", en clair une structure à
la plate-forme "sans réel contenu politique et assez vague
pour ratisser plus large" et à laquelle la direction du P.C.F.
"colle au cul""'. En avance d'une longueur dans la vulgarité,
la mouvance anarcho-autonome lance à l'adresse de ce qu'elle qualifie
de "nouveau joujou de la gauche mouvementiste" : "We don't
want just a cake, we want all the fucking backery !
En ne se mêlant pas à la manifestation ciblant la 30ème
édition du World Economic Forum (W.E.F.), fin janvier 2000 à
DAVOS (Suisse), A.T.T.A.C., qui s'est dissociée de la contestation
radicalisée"', se propose de peser sur l'ensemble des rencontres
internationales de l'an 2000 et plus particulièrement sur le sommet
de révision du traité de l'Union Européenne, organisé
à NICE, les 7 et 8 décembre(Soucieuse de renouer à
cette occasion avec ce qu'elle qualifie "d'effet SEATTLE", et
se proposant de paralyser de la même manière le sommet ciblé,
c'est l'ensemble de la contestation antimondialiste qui entend se manifester
lors de cette dernière échéance. Allant des groupes
de réflexion aux menées activistes d'inspiration anarcho-autonome,
les contre-manifestations conduites dans ce cadre, sur le dénominateur
commun d'un antilibéralisme exacerbé, ne devraient en fait
présenter qu'une unité de façade.)
- Coordination pour le Contrôle Citoyen de l 'O. M. C
Héritière de la Coordination Contre les Clones de l'A.M.I.
(C.C.C.-A.M.I.), la Coordination pour le Contrôle Citoyen de l'O.M.C.
(C.C.C.-O.M.C.) est présentée comme une structure plus radicale
et plus militante qu'A.T.T.A.C., dans la mesure où ses moteurs
sont l'association Droits Devant et l'Observatoire de la Mondialisation.
Force est de constater qu'ayant pour principale animatrice Susan GEORGE,
par ailleurs vice-présidente d'A.T.T.A.C., la C.C.C.-O.M.C. permet,
entre autres, à des militants d'A.T.T.A.C., d'exprimer une radicalité
que n'autorise pas cette formation d'appartenance.
- Observatoire de la Mondialisation
Créé en 1996 suite à l'entrée en vigueur de
l'Organisation Mondiale du Commerce et regroupant quelques dizaines de
chercheurs, journalistes, responsables syndicaux et associatifs engagés
dans le suivi critique de la "mondialisation de l'économie",
l'Observatoire de la Mondialisation se propose d'en analyser "les
périls politiques croissants" et de fournir "des éléments
critiques d'information permettant d'en appréhender les mécanismes,
et d'en décrypter des institutions dont l'opacité même
constitue un obstacle à la démocratie".
Présidée par Susan GEORGE par ailleurs vice-présidente
d'A.T.T.A.C., la structure a pour déléguée générale
Agnès BERTRAND, qui, présente à la manifestation
ciblant le World Economic Forum de DAVOS, le 30 janvier 2000, déclarait
: " II faut donc y être, c'est là que sont les donneurs
d'ordre de l'O.M.C.."
- Via Campesina
Fondée en 1993, dans le sillage du mouvement des "paysans
sans terre" du Brésil, cette structure d'inspiration tiers-mondiste
revendique 250.000 membres dans plus de soixante pays. Son siège
tournant est, cette année, installé au Honduras.
Voyant dans le système économique "néo-libéral",
la cause principale de "l'appauvrissement croissant des agriculteurs
et des ruraux en règle générale", elle milite
pour "une économie rurale basée sur le respect de la
terre entière, sur la souveraineté alimentaire et sur un
commerce plus juste". Elle est pour l'essentiel implantée
dans les pays émergents.
C'est par le truchement de Via Campesina, dont la Confédération
Paysanne est membre, que les proches de José BOVE ont pu, en juin
1999, faire venir en France 400 représentants du K.R.R.S. -association
de paysans de l'état indien de Karnataka- qui ont assuré,
en divers points de l'hexagone, la publicité de la destrution de
champs ensemencés en Organismes Génétiquement Modifiés
(O.G.M.).
- Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde
Basé à BRUXELLES (Belgique), le Comité pour l'Annulation
de la Dette du Tiers Monde (C.A.D.T.M.) est un réseau international
créé en 1990. Se proposant d'agir " en faveur d'alternatives
radicales aux différentes formes d'oppression quel que soit l'endroit
où elle s'exerce dans le monde", la structure développe
des synergies avec A.T.T.A.C..
- Tribunal Permanent des Peuples
Se présentant comme le prolongement du Tribunal Russell I sur le
Vietnam et Russell II sur l'Amérique latine, le Tribunal Permanent
des Peuples a été constitué en juin 1979, à
la faveur d'un séminaire organisé par l'université
de BOLOGNE sur les Droits de l'Homme et les Droits des Peuples.
Siégeant à ROME où se trouve son secrétariat
général, mais susceptible "d'exercer ses fonctions
en tout autre lieu", le Tribunal Permanent des Peuples se donne pour
but "d'offrir à l'opinion publique la possibilité de
prononcer un jugement moral (tribunal des consciences) dans les cas où
les lois en vigueur ne consentent pas de procès et de jugements
normatifs"(Ce sont là ses similitudes avec le tribunal Russel
I et II dont il dit par ailleurs différer sur quelques points :
d'abord par son caractère permanent et, en second lieu, par "le
pluralisme idéologique des membres du jury, choisis uniquement
en fonction de leurs hautes qualités morales, scientifiques, littéraires...".
Depuis sa création, le Tribunal Permanent des Peuples a tenu, le
plus souvent dans diverses capitales européennes, 25 sessions sur
des thèmes tels : le Sahara Occidental (BRUXELLES 1979) ; Afghanistan
(STOCKHOLM 1981) ; Amazonie Brésilienne (PARIS 1990) ; les politiques
du F.M.I. et de la B.M. (MADRID 1994) ; le droit d'asile en Europe (BERLIN
1994) ; les droits des travailleurs et des consommateurs dans l'industrie
de l'habillement (BRUXELLES 1998). A l'initiative du collectif "Elf
ne doit pas faire la loi en Afrique", le Tribunal Permanent des Peuples
a été saisi des activités du groupe pétrolier
Elf en début d'année 1999.)
- Global Citizen Initiative
Telle est la dénomination de l'observatoire permanent de l'O.M.C.
que la contestation antimondialiste s'employait, au premier semestre de
l'an 2000, à mettre en place à GENEVE. Chargé des
dossiers internationaux au sein de la Confédération Paysanne,
José BOVE y voit une structure "qui aura pour objectif de
mettre l'O.M.C. sous microscope pour pouvoir analyser, décortiquer,
renvoyer l'information partout". Doté d'un budget de 3 millions
de francs par an, de quoi financer le siège genevois et la création
d'un réseau d'experts postés à travers le monde,
cet organisme -qui assure ses informateurs d'une "totale confidentialité"-
paraît matériellement porté à bout de bras
par les relais américains et helvétiques de la contestation.
- D'autres structures
Basés à l'étranger, d'autres groupes de réflexion
pourraient retenir l'attention. Ce sont Global Trade Watch à WASHINGTON,
International South Group Network ayant son siège au Zimbabwe,
Third World Networtk installé à PENANG (Malaisie), Jubilee
2000 (Militant, depuis la Grande-Bretagne, pour la suppression de la dette
des pays en voie de développement, Jubilé 2000 est une organisation
d'inspiration chrétienne. Parmi ses divers correspondants en métropole
figure le "Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement"
(C.C.F.D.). Branche radicale de jubilee 2000, jubilé-sud cible
la France au motif qu'elle héberge le "club de PARIS"
réunissant les représentants des Etats créditeurs
des pays émergents. )...
CONCLUSION :
A une désaffection certaine envers les
organisations traditionnelles, ont fait pièce des formes d'engagements
plus portés à l'action concrète. D'où l'affirmation
de nouveaux mouvements sociaux, de certaines orientations syndicales et
une toute relative réémergence de groupuscules violents.
Encore convient-il de s'interroger sur l'avenir du phénomène.
Réalisé pour l'essentiel durant la période 1993/1997,
le dévolu jeté sur le "Mouvement social" tend,
au plan hexagonal à montrer ses limites. Reste, au travers la tendance
à la planétarisation des réseaux, la perspective
d'une internationale antilibérale qui constituerait un nouvel espace
d'expression. Solution d'avenir ou fuite en avant , telle est la question
à laquelle il serait prématuré de répondre.
Pour l'heure, ce qu'elle a perdu en virulence idéologique et en
potentiel militant, l'extrême gauche pourrait bien l'avoir compensé
par l'influence. "Effet LAGUILLER" au plan électoral
d'une part, et, implications aux côtés d'autres forces dans
les mobilisations du "Mouvement Social" d'autre part, constituent
deux indicateurs montrant, qu'à son égard, l'ostracisme
dont elle était naguère frappée, est en grande partie
levé.
Beaucoup plus diverse et divisée qu'il y parait, s'exprimant de
manière discordante jusque dans ses refus, c'est donc une extrême
gauche aux contours plus imprécis qui se dessine. Si elle ne semble
plus devoir constituer à elle seule une menace, force est de constater
que sa recherche effrénée du point de rupture et sa propension
au théâtralisme n'ont pas fini, la bienveillance des médias
aidant, de lui valoir des sympathies.
Qu'elle se cramponne aux vieux repères idéologiques ou qu'elle
s'adapte à l'évolution de la société, l'extrême
gauche a, en termes d'activisme, conservé l'essentiel de ses méthodes.
Entre mutation et tradition, à l'affût de la moindre opportunité
pour rebondir, elle reste, ce faisant, une réalité.
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