Fichier consacré aux réactions de certains lecteurs face aux informations contenues dans le fichier http://www.aredam.net/stephane-arlen-fairelejour.html Dessin : Apprenez à reconnaître le sioniste sous tous ses déguisements.
Fichier numéro 3
Réaction de M. David Khermit. (5 septembre 2005) En réalité, tous ces laïcards, sont de fait sont des anti musulmans avant tout, qui font semblant de critiquer également le christianisme tout en ménageant bizarrement le judaïsme. Lorsque j'ai dénoncé le putsch militaire en Algérie après que le FIS (pas seulement lui, également le FFS (Aït Ahmed), PTA (Luiza Hanoun) et le MDA (Ben Bella) avait gagné les élection en 1991 et que nous avions lancé un appel de soutien à l'opposition algérienne, tous ces laïcards (intégristes) ont commencé à nous traiter de sous-marin des islamistes algériens. J'avais dénoncé la fédération de France des porteurs de valises qui soutenaient les éradicateurs algériens. Nos ennuis ont véritablement débuté avec l'Algérie. Je pense que les laïcards qui sont une antenne déguisée du sionisme, ont tissé des liens entre les deux rives de la Méditerranée. Je pense que le même lien existe avec la Tunisie et le Maroc.
Quatre textes transmis par Ginette Hess Skandrani. (5 septembre 2005) L'Algérie : le cri du coeur Je n'avais pas 16 ans, quand je me suis engagée à côté de ces jeunes Algériens, combattants auréolés de leur révolte du 1er novembre 54, venus continuer leur lutte dans l'Est de la France, entre Alsace, R.F.A. et Suisse. Militante, fille d'un père communiste et d'une mère anarchiste, tous deux anticolonialistes et soutenant la libération des peuples, dont évidemment celle du peuple algérien, j'ai été formée toute jeune à la contestation de l'injustice du colonialisme. Mon père recevait souvent des communistes algériens et me les présentait, tout en me demandant d'être très discrète. J'écoutais, j'essayais de comprendre, d'analyser. Ce n'était pas facile, je n'avais pas toutes les connaissances requises, les moyens de communication étant réduits et je ne connaissais pas grand chose à l'Algérie.... Dans nos livres d'histoire les Algériens étaient présentés comme des sauvages à qui nous faisions profiter des bienfaits de la civilisation. Ma lecture de "l'Humanité" et les récits de mon père m'ont vite fait comprendre que cette "civilisation française imposée" devenait de plus en plus féroce. Surtout que quelques informations sur les violences de l'armée française, les tortures infligées à la population, le racisme des colons commençaient à circuler clandestinement. Nous n'avons pas tardé à les diffuser, tout en les commentant. Mais ce sont surtout ces jeunes militants du F.L.N. qui m'ont fait connaître une autre histoire, celle d'un peuple écrasé, en lutte pour sa survie. Aujourd'hui encore, comme tous ceux qui ont soutenu le F.L.N. dans sa lutte de libération nationale, souvent appelés "porteurs de valises", j'ai une histoire particulière avec ce peuple et cette région du monde. L'Algérie : C'est toute mon adolescence et mes idéaux de jeunesse qui à travers ces événements tragiques, et aussi cette mémoire commune du réseau que nous avions tissé en Alsace avec ces jeunes Algériens qui nous ont fait comprendre que la vie ne s'arrêtait pas au delà des Vosges ou du Rhin. Amar, Reski, Skender, Ahmed, Hassan, Nouri, Ali, et bien d'autres que nous avons soutenus, cachés, pour qui nous avons portés des messages, des paquets, de l'argent, risqués nos vies, notre réputation restent très présents dans ma mémoire. Nous avons été arrêtés, contrôlés plusieurs fois, enfermés, soupçonnés, suspectés, interrogés violemment, tabassés aussi. Nous avons été exclus, traités de traîtres, de bougnoules, montrés du doigt, salis. Je ne regrette rien, bien au contraire. Ce soutien au peuple algérien m'a amené une ouverture d'esprit qui aujourd'hui encore se traduit par mon engagement contre la cocacolonisation de la planète, pour la décolonisation de la Palestine et l'exigence de la levée du blocus sur l'Irak. Nous étions cette jeunesse d'après occupation nazie, d'une population traumatisée qui n'osait même plus revendiquer son identité alsacienne par peur d'être traitée de nazie. Ces jeunes combattants du F.L.N. nous ont amené, un esprit de révolte avec ce petit air de Méditerranée, de soleil, de culture, de réflexion d'ailleurs. Cet ailleurs, qui s'appelle l'Algérie a meublé tous nos débats, nos rêves, nos espérances d'avenir, nos liens de solidarité, notre ouverture sur le monde. Ces jeunes combattants de la libération algérienne, ces Musulmans en herbe, avec leur projection d'un Islam peut-être enjolivé ou idéalisé, mais déjà révolutionnaire, m'ont amené quelque chose qui pour moi, reste toujours d'actualité : l'ailleurs, c'est aussi ici. Nous nous sommes perdus de vue, beaucoup d'entre eux ont été tués, d'autres sont repartis, et puis... les relations amicales durent rarement dans ce genre de combat. Entre ceux qui voulaient construire l'Algérie avec leurs rêves et leurs illusions, ceux qui déjà critiquaient certains de leurs dirigeants prenant des décisions sans les consulter ou déplaçant les sections selon leur bon vouloir ou leurs ambitions personnelles, et nous qui soutenions, suivions, sans trop nous mêler de leurs querelles, c'était un véritable casse-tête. Nous en discutions souvent. Mais contrairement à tous ceux et celles qui avaient soutenu la guerre de libération des Algériens, je n'ai pas voulu m'y rendre en 1962. J'ai toujours pensé que la décolonisation de l'Algérie était un de mes problèmes, mais que l'indépendance devait être construite par les Algériens. Ginette Hess-Skandrani 13 février 2002
ALGERIE : QUEL DIALOGUE ? L'APPEL DU C.I.S.I.A. Je n'ai pas signé l'Appel du C.I.S.I.A. (Comité International de Soutien aux Intellectuels Algériens) fondé sous la présidence de Pierre Bourdieu en mai 1993. Je ne le regrette pas, bien que j'ai longuement hésité. Lorsqu j'ai été contactéé par certains initiateurs de l'initiative, ( comme tous les anciens porteurs de valises du F.L.N.), j'ai émis quelques réserves : Pourquoi faut-il soutenir uniquement les intellectuels alors que c'est le peuple qu'on assassine? Je me sens concernée lorsqu'on assassine des intellectuels, des journalistes ou des artistes mais pas plus que lorsqu'on assassine des ouvriers, des enseignants, des commerçants, des ménagères ou des chômeurs. Pourquoi faire un catalogue des soutiens? Pourquoi, ne soutenir qu'une partie des intellectuels alors que d'autres, ceux du F.I.S, sont soit en prison ou dans des camps? Pourquoi faut-il aller trier à l'intérieur de la société algérienne pour désigner les bons et les mauvais? Ne sont-ils pas tous Algériens? Cela s'appelle et s'appellera toujours quelle que soit l'époque, le lieu ou le contexte ; du colonialisme , actuellement rebaptisé devoir d'ingérence qui au nom du droit et de la laïcité soutient une partie de la population contre l'autre. Ce n'est pas à nous, même si nous nous considérons comme amis des Algériens et si à une certaine époque nous les avons aidés dans leur lutte d'indépendance, de donner des leçons de conduite à ce peuple qui a été surtout la victime de notre Histoire et d'un colonialisme particulièrement dur et éradicateur de toute forme de culture autre que la sienne. Après l'indépendance, l'ancien colonisateur a continué, à travers les différents gouvernements (toujours amis de la France), à gérer les ressources, à favoriser un certain modèle de développement, à prêter de l'argent selon ses intérêts financiers du moment. Et tout cela n'est pas innocent. Pourquoi, ne pas le dénoncer ? C'est justement parce qu'il veut se libérer de cette histoire et retrouver sa mémoire qui est l'Islam que ce peuple est en crise. Mes réserves ont été mal comprises, peut-être me suis je mal exprimée, ou peut-être, vu la parano ambiante, a-t-elle été interprétée volontairement? Elle a été ressentie par certains amis de la gauche bien pensante et quelques féministes, comme un soutien à ceux qui sont devenus les nouveaux ennemis de la modernité : Les Islamistes. J'ai eu beau expliquer que, soutenir le F.I.S., serait aussi une forme d'ingérence que je me suis toujours interdite. Notre rôle consiste plutôt à dénoncer ce gouvernement illégitime issu du putsch militaire qui a annulé les élections du 11 Janvier 1992, en prenant le peuple algérien en otage, avec la bénédiction du gouvernement français. C'était la première fois que les Algériens, ont pu s'exprimer, surtout les pauvres, les jeunes. Leur choix n'a pas été respecté. Pour ce gouvernement, le peuple algérien n'a pas existé et continue à ne pas exister. Et, c'est cela qui est grave. Je n'ai pas entendu beaucoup de nos bons penseurs droits de l'hommistes, de gauche ou de droite, protester contre l'annulation de ces élections, eux, qui sont tant attachés au mode de désignation de nos élus et à notre modèle de démocratie, au point de vouloir l'exporter partout. Comment peut-on prôner le modèle et applaudir l'écrasement du modèle? Comment accepter que ceux qui gagnent les élections sont jetés en prison, dans des camps ou carrément éliminés? Comment favoriser le dialogue entre ceux qui ont désappris la parole, si nous ne dénonçons pas cette énorme chape de plomb qui recouvre actuellement la société algérienne, le mensonge organisé des deux côtés de la Méditerranée, qui ne nous donne qu'une version des faits, toujours la même : celle du pouvoir en place. LE CRI DU COEUR J'ai l'impression de revivre mes 16 ans. Comme tous ceux qui ont soutenu le F.L.N. dans sa lutte de libération nationale, j'ai une histoire particulière avec ce peuple et cette région du monde, qu'on pourrait presque appeler une histoire d'amour. Non seulement c'est toute mon adolescence et mes idéaux de jeunesse qui à travers ces événements tragiques, mais aussi cette mémoire commune du réseau que nous avions tissé en Alsace avec ces jeunes Algériens qui nous ont rappelé que la vie ne s'arrêtait pas au delà des Vosges ou du Rhin. Nous étions cette jeunesse d'après occupation nazie, d'une population traumatisée qui n'osait même plus revendiquer son identité Alsacienne par peur d'être traitée de nazie. Ils nous ont amené, un esprit de révolte avec ce petit air de Méditerranée, de soleil, de culture, de réflexion d'ailleurs. Cet ailleurs, qui s'appelle l'Algérie a meublé tous nos débats, nos rêves, nos espérances d'avenir, nos liens de solidarité, notre ouverture sur le monde. Ces jeunes combattants de la libération, ces Musulmans en herbe, avec leur projection d'un Islam peut-être enjolivé ou idéalisé, mais déjà révolutionnaire, m'ont amené quelque chose qui pour moi, reste toujours d'actualité : l'ailleurs, c'est aussi ici. Nous nous sommes perdus de vue, les relations amicales durent rarement dans ce genre de combat. Entre ceux qui voulaient construire l'Algérie avec leurs rêves et leurs illusions, ceux qui déjà critiquaient leurs dirigeants qui prenaient des décisions sans les consulter, qui les déplaçaient selon leur bon vouloir, qui les sacrifiaient déjà à leurs ambitions personnelles, et nous qui soutenions sans trop nous mêler de leurs querelles, c'était assez casse-tête. . Toute la suite, parti unique, socialisme copié sur les modèles occidentaux en niant l'identité et surtout les sacrifices d'une partie de sa jeunesse, de ses femmes, était déjà inscrit, nous nous en doutions, mais étions incapable de l'expliquer, encore moins de l'analyser. J'ai pris un peu de recul en 1960, après le départ des militants du réseau est, et n'ai pas voulu aller en Algérie en 1962. J‘ai toujours pensé et continue à le penser : La décolonisation c'était mon problème, l'indépendance était celui du peuple Algérien. J'ai quand même continué à suivre tous les événement par les médias ou les rares nouvelles qui m'arrivaient, mais avec beaucoup de recul. C'est en octobre 1988, quand j'ai vu toute cette jeunesse dans les rues d'Alger, j'ai espéré le réveil d'un peuple qui était trop longtemps tenu en dehors des décisions qui le concernaient. J'ai vu l'émergence de mouvements nouveaux qui n'avaient pas trempés dans toutes les combines du parti unique que nous avions soutenus. Je ne le regrette pas, je referais exactement la même chose. L'Alsace a été colonisée par les nazis qui m'ont volé mon enfance, c'était logique que je m'engage a côté d'un autre peuple auquel la France a volé son identité. En 88, j'étais toujours hésitante, car toujours méfiante envers tout ce qui de près et de loin était lié au pouvoir . LA GUERRE CONTRE L'IRAK Puis il y a eu ce qu'on appelé ici la crise du golfe, mais qui pour moi a été la volonté d'anéantir un peuple qui avait osé s'opposer au nouvel ordre mondial et montrer, sa solidarité avec un autre peuple exclu : les Palestiniens. J'ai signé l'Appel des 75 contre la guerre “en septembre 1990, et participé à toutes les mobilisations, non seulement contre la guerre, mais aussi pour la levée de l'embargo imposé au peuple Irakien qui est une autre forme de guerre qui ne veut pas dire son nom. J'ai participé, à Alger du 28 février au 2 mars 1991 au “Colloque sur la dérive du droit “, deux jours avant l'arrêt de la guerre contre l'Irak. C'est là où j'ai pris connaissance des premiers textes du F.I.S., qui critiquaient le nouvel ordre mondial et revendiquaient une identité dans l'Islam indépendante de cette civilisation occidentale qui écrasait toutes les autres. J'ai hésité avant de participer à ce colloque, car c'était quand même faire le jeu du pouvoir algérien qui essayait de se dédouaner en prenant position, un peu tard contre la guerre. Mais j'avais envie de renouer le dialogue avec les Algériens du pays, car ceux d'ici étaient trop dépendants des organisations de la gauche française, surtout socialisante. Je n'ai pas regretté, ça nous a permis de ramener de la doc et surtout de discuter et de prendre contact avec les rues d'Alger. Comme les jeunes m'avaient vu à la télé, avec l'appel des 75 contre la guerre, ils ont accepté facilement le dialogue. Nous avons beaucoup discuté de la Palestine, de l'Intifada, du monde arabo-musulman qui n'en finissait pas de se déchirer, de la traîtrise des organisations françaises. Sadam Hussein, que la majorité des jeunes Algériens ne connaissaient pas avant cette guerre, était devenu leur héros national. Il avait osé s'opposer aux occidentaux et permettre aux peuples arabes de relever la tête, même si l'Irak était en train de le payer cher, et si des pays traîtres à la cause arabe s'étaient engagés à côté des Occidentaux. J'ai surtout entendu : “François Mitterrand est un assassin et nous a planté un couteau dans les dos” J'ai toujours pensé, que cette guerre contre un peuple arabe, cette guerre civilisationnelle soutenue par la France allait avoir des répercussions en Algérie., car déjà les critiques contre les Français étaient de plus en plus virulentes. J'ai retrouvé la même analyse, un peu plus argumentée, auprès des anciens combattants de la libération à Saïda, lors du colloque de la “Fondation du 8 Mai 1945”, en mai 1993. Cette fondation veut rechercher et mettre sur fichier, tout ce qui concerne les années du colonialisme et de la guerre de libération, pour permettre au peuple algérien de récupérer sa mémoire qui a été occultée et souvent faussée par le colonisateur. J'ai eu l'honneur de visiter le premier” Institut de la Mémoire” à Saïda, avec ses milliers de photos des victimes de la guerre. J'ai été étonnée d'y trouver, bien en vue, la photo de Sadam Hussein. Un ancien combattant, qui gérait le lieu, m'a fait la réflexion suivante: “ Sadam Hussein a lavé l'affront qui a été fait aux arabes avec l'installation de l'état d'Israël sur une terre arabe, Sadam a été le seul chef arabe à oser lever la tête. On ne l'aime pas, on sait que c'est un dictateur, mais grâce à lui et au courage de son peuple, nous avons ouvert les yeux sur la traîtrise du monde occidental”. J'ai compris que la fracture était énorme entre notre monde et le leur. J'ai participé à ce colloque car la “Fondation du 8 Mai 45”, avec ses objectifs, pouvait devenir un véritable lieu de dialogue pour tous les Algériens, car elle pouvait transcender toutes les tendances de la société. J'ai été déçue, car même si quelques membres du F.I.S étaient présents, ils n'avaient pas été invités officiellement et n'avaient donc pas le droit à la parole. Dommage c'était une occasion perdue. J'ai quand même pu discuter avec quelques personnes, au marché, dans les rues de la ville. J'ai beaucoup aimé Saïda, si différente d'Alger, si conviviale où les femmes en foulard et d'autres sans, se cotoyaient très bien. Les gens acceptaient facilement la discussion, ce qui n'a plus été le cas par la suite. j'avais ressenti une certaine complicité entre eux, ce qui me rappelait curieusement la Palestine et la solidarité de la résistance de I'Intifada. En mai 1993, les gens attendaient quelque chose, et tout ceux avec qui nous avions discuté regrettaient l'arrêt du processus électoral. Je ne sais si aujourd'hui, après tant de haine, de mensonges et de calomnies, le “Contrat national pour l'Algérie”signé à Rome en ce début d'année 1995, permettra de renouer le dialogue ? Peut-on faire confiance aux personnalités qui l'ont signé? Je pense que si des ennemis d'hier et peut-être des futurs adversaires de demain ont pu s'asseoir autour d'une table, pourquoi ne pas essayer de prendre en considération ce petit espoirqui s'est levé, tout en sachant que la future politique algérienne c'est l'ensemble du peuple algérien que cela concerne. AVRIL 1995 Ginette SKANDRANI
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Suite des réactions Fichier numéro 4
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