Que penser du texte de Thierry Meyssan du 31 juillet 2018 intitulé « Le crépuscule de la guerre. ». Texte de Michel Dakar, chercheur en politique globale, autonome, Villequier ex-France, province colonisée de l'Empire israélo-US en voie de désagrégation, le 3 août 2018.

http://www.aredam.net/que-penser-du-texte-de-meyssan-du-31-juillet-2018-le-crepuscule-de-la-guerre.html


Ce texte corrobore l'hypothèse de l'existence des conglomérats mondiaux multi-pouvoirs (CMMP) remplaçant les Etats et les nations comme structure de pouvoir, ces États et ces nations n'étant conservés que comme structure d'encadrement des masses et comme leurre, illusion pour ces même masses.

Ces conglomérats sont détachés des anciens liens d'appartenance géographique, ethnique, religieux, et sont constitués par toutes les formes possibles d'organisation de pouvoir, multinationales financières et industrielles, restes administratifs des anciens États, armées privées et services secrets privés, sectes et religions, mafias, ONG, réseaux occultes d'influence du type franc-maçonnerie etc … Certaines entités classiques préfiguraient les CMMP, comme l'actuel pouvoir russe alliant la puissance économique privée, les services secrets et l'armée privés, la religion, ou l'organisation mondiale juive, qui allie à elle toute seule toutes les formes de pouvoir possible.

Les guerres du futur, ce futur étant déjà actuel, sont donc des affrontements concurrentiels entre CMMP. On doit donc retrouver l'ensemble des phénomènes propres à la guerre classique entre anciennes puissances, tels les alliances, les trahisons, mais maintenant concernant les CMMP.

C'est dans ce contexte nouveau que s'inscrit le texte de Thierry Meyssan du 31 août 2018 « Le crépuscule de la guerre ».

Tout d'abord, et avant de continuer, il faut déjà relever le grotesque du titre même, car comment pourrait-il ne plus y avoir de guerres alors que d'une part l'économie mondiale dépend de l'industrie d'armement et que ce sont ces industriels de l'armement qui forment la partie la plus influente des conglomérats, et que d'autre part, la guerre ne peut que s'exacerber jusqu'au paroxysme en une courbe exponentielle allant vers l'infini, tant à cause du surpeuplement humain visiblement impossible à freiner, de la limite en ressources vitales de la planète qui est déjà atteinte, de la dégradation accélérée du climat, de la destruction générale et inexorable de l'écosphère terrestre, etc …

La question se pose donc, quelle est la signification d'un tel texte, à qui s'adresse-t-il, quel est son but, à moins qu'on soit déjà entré dans la phase où le climat n'est pas seul à se dérégler, mais aussi les têtes pensantes des meilleurs services secrets mondiaux, dont le Réseau Voltaire n'est que l'un des appendices, en l’occurrence ceux probablement russes, mais maintenant allez savoir, avec les CMMP qui transcendent les anciennes appartenances ...

Ce texte pourrait rendre visible l'existence de deux conglomérats.

L'un agglomérant des entités russes et des entités US, ces entités étant impossibles à définir en l'état des connaissances.

L'autre des entités apparemment semble en partie US («  … un groupe transnational exerçant une autorité aux États-Unis ... »). De précédentes dénominations utilisées dans d'autres textes de Réseau Voltaire pour qualifier ce second conglomérat peuvent faire penser à l'implication dans ce dernier de l'organisation mondiale juive :
« capitalisme financier transnational », ainsi qu'une dénomination provenant de ce même texte : « classe dirigeante transnationale ».

Et que penser de l'invocation aux « peuples » de ce texte (Introduction : « Les peuples qui ne l'ont pas compris, notamment en Europe occidentale, se placent eux-mêmes à l'écart du reste du monde »), comme si les peuples avaient le moindre pouvoir et droit pour décider de quoi que ce soit.

Quelle manipulation très prochaine utilisant les peuples d'Europe cela présage-t-il ?

Et que penser des mentions faites aux iraniens ? (« … supplétifs saoudiens et iraniens ... »).

Et que penser de l'absence de mention concernant la Chine, Chine qui a l'apparence d'un bloc, quoique, qui est semble-t-il très impliquée à la City de Londres, là où est prépondérante l'organisation mondiale juive ?

Ce texte fait aussi penser à une dénonciation d'oligarques («  … ce groupe transnational a systématiquement érodé le Pouvoir [avec un P majuscule dans le texte] des États et amassé des fortunes. ». Les oligarques russes étaient tous juifs, et avaient en effet quasiment détruit la Russie, l’État russe, et pillés la quasi totalité des richesses russes, cela avec la complicité active des Occidentaux.

Et que penser de l'absence de la Turquie dans ce texte ?

Il faut pour finir rappeler que la Russie recèle la plus grande partie des terres arables encore disponibles, non-rentabilisées, encore vierges, soit l'espace vital planétaire le plus grand, juste à proximité de la concentration humaine la plus dense de la planète et la plus nécessiteuse d'espace vital, le bloc géographique Chine-Inde-Japon.




Texte de Thierry Meyssan :


Le crépuscule de la guerre

P
ar Thierry Meyssan, consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 31 juillet 2018

http://www.voltairenet.org/article202200.html



Si l’on considère la guerre en Syrie non pas comme un événement en soi, mais comme l’aboutissement d’un conflit mondial d’un quart de siècle, on doit s’interroger sur les conséquences de la cessation à venir des hostilités. Son achèvement marque la défaite d’une idéologie, celle de la globalisation et du capitalisme financier. Les peuples qui ne l’ont pas compris, notamment en Europe occidentale, se placent eux-mêmes à l’écart du reste du monde.

Les guerres mondiales ne se terminent pas simplement par un vainqueur et un vaincu. Leur fin trace les contours d’un nouveau monde.

La Première Guerre mondiale s’est conclue par la défaite des empires allemand, russe, austro-hongrois et ottoman. La cessation des hostilités a été marquée par l’élaboration d’une organisation internationale, la Société des nations (SDN) chargée d’abolir la diplomatie secrète et de régler par l’arbitrage les conflits entre les États-membres.

La Seconde Guerre mondiale s’est conclue par la victoire de l’Union soviétique sur le Reich nazi et l’Empire nippon du
hakkō ichi’u [1], suivie d’une course poursuite entre les Alliés pour occuper les dépouilles de la Coalition vaincue. Elle a donné naissance à une nouvelle structure, l’Organisation des Nations unies (Onu), chargée de prévenir de nouvelles guerres en établissant le Droit international autour d’une double légitimité : l’Assemblée générale où chaque État dispose d’une voix quelle que soit sa taille, et un directoire des cinq principaux vainqueurs, le Conseil de sécurité.

La Guerre froide n’était pas la Troisième Guerre mondiale. Elle ne s’est pas terminée par la défaite de l’Union soviétique, mais par son effondrement sur elle-même. Elle n’a pas été suivie de la création de nouvelles structures, mais par l’intégration des États de l’URSS au sein d’organisations préexistantes.

La Troisième Guerre mondiale aura débuté en Yougoslavie, se sera poursuivie en Afghanistan, en Irak, en Géorgie, en Libye, au Yémen, pour se terminer en Syrie. Son champ de bataille s’est circonscrit aux Balkans, au Caucase et à ce que l’on appelle désormais le « Moyen-Orient élargi ». Elle aura coûté la vie à d’innombrables populations musulmanes ou chrétiennes orthodoxes, sans trop déborder dans le monde occidental. Elle est en train de se conclure depuis le sommet Poutine-Trump d’Helsinki.

Les profondes transformations qui ont modifié le monde durant les 26 dernières années ont transféré une partie du pouvoir des gouvernements vers d’autres entités, soit administratives, soit privées, aussi bien que l’inverse. Par exemple, on a vu une armée privée, Daesh, se proclamer État souverain. Ou encore, le général David Petraeus organiser le plus vaste trafic d’armes de l’Histoire lorsqu’il dirigeait la CIA, et le poursuivre après sa démission au nom d’une société privée, le fonds spéculatif KKR [2].

Cette situation peut être décrite comme un affrontement entre, d’une part, une classe dirigeante transnationale et, d’autre part, des gouvernements responsables devant leurs peuples.

Contrairement aux imputations de la propagande qui attribuent la cause des guerres à des circonstances immédiates, celles-ci se trouvent dans des rivalités ou des ambitions profondes et anciennes. Les États mettent des années à se dresser les uns contre les autres. Ce n’est souvent qu’avec le temps que nous pouvons comprendre les conflits qui nous dévorent.

Par exemple, très peu de gens ont compris ce qui se passait lors de l’invasion japonaise de la Mandchourie (1931) et ont attendu l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne (1938) pour comprendre que les idéologies racistes provoquaient la Seconde Guerre mondiale. Identiquement, rares sont ceux qui ont compris dès la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992) que l’alliance entre l’Otan et l’islam politique ouvrait la voie à la destruction du monde musulman [3].

Aujourd’hui encore, malgré les travaux des journalistes et des historiens, beaucoup n’ont toujours pas réalisé l’énormité de la manipulation dont nous avons tous été victimes. Ils refusent d’admettre que l’Otan coordonnait alors des supplétifs saoudiens et iraniens sur le continent européen. C’est pourtant un fait impossible à contester [4].

De même, ils refusent d’admettre qu’Al-Qaïda, accusé par les États-Unis d’avoir perpétré les attentats du 11-Septembre, a pu combattre sous les ordres de l’Otan en Libye et en Syrie. C’est pourtant un autre fait impossible à contester [5].

Le plan initial qui prévoyait de dresser le monde musulman contre le monde orthodoxe s’est transformé en cours de route. Il n’y a pas eu de « guerre des civilisations ». L’Iran chiite s’est retourné contre l’Otan qu’il servait en Yougoslavie et s’est allié à la Russie orthodoxe pour sauver la Syrie multiconfessionnelle.

Nous devons ouvrir les yeux sur l’Histoire et nous préparer à l’aube d’un nouveau système mondial où certains de nos amis d’hier sont devenus nos ennemis et vice-versa.

À Helsinki, ce ne sont pas les États-Unis qui ont conclu un accord avec la Fédération de Russie. Ce n’est que la Maison-Blanche. Car l’ennemi commun est un groupe transnational exerçant une autorité aux États-Unis. Considérant que c’est lui et non pas le président élu qui représente les USA, il ne s’est d’ailleurs pas gêné pour accuser immédiatement le président Trump de trahison.

Ce groupe transnational est parvenu à nous faire croire que les idéologies sont mortes et que l’Histoire est finie. Il a présenté la globalisation, c’est-à-dire la domination anglo-saxonne à travers l’extension de la langue et du mode de vie états-unien, comme la conséquence du développement des techniques de transport et de communication. Il nous a assuré qu’un système politique unique était idéal pour tous les hommes, la démocratie (c’est-à-dire le « gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple »), et qu’il était possible de l’imposer à tous par la force. Enfin, il a présenté la liberté de circulation des personnes et des capitaux comme la solution à tous les problèmes de main d’œuvre et d’investissement.

Ces assertions, que nous acceptons tous dans notre quotidien, ne résistent pourtant pas une minute à la réflexion.

Derrière ces mensonges, ce groupe transnational a systématiquement érodé le Pouvoir des États et amassé des fortunes.

Le camp qui sort vainqueur de cette longue guerre défend au contraire l’idée que, pour choisir leur destin, les hommes doivent s’organiser en Nations définies soit à partir d’une terre, soit d’une histoire ou d’un projet commun. Par conséquent, il soutient les économies nationales contre la finance transnationale.

Nous venons d’assister à la Coupe du monde de football. Si l’idéologie de la globalisation avait gagné, nous aurions du soutenir non seulement notre équipe nationale, mais aussi celles d’autres pays en fonction de leur appartenance à des structures supra-nationales communes. Par exemple, les Belges et les Français auraient dû se soutenir mutuellement en agitant des drapeaux de l’Union européenne. Mais ce n’est venu à l’idée d’aucun supporter. Nous mesurons là le fossé qui sépare d’une part la propagande qu’on nous assène et que nous répétons et, d’autre part, notre comportement spontané. Malgré les apparences, la victoire superficielle du globalisme n’a pas modifié ce que nous sommes.

Ce n’est évidemment pas un hasard si la Syrie où fut imaginée et façonnée l’idée d’État, il y a plusieurs milliers d’années, est la terre où cette guerre s’achève. C’est parce qu’ils avaient un véritable État, qui n’a jamais cessé de fonctionner, que la Syrie, son peuple, son armée et son président ont pu résister à la plus gigantesque coalition de l’Histoire, constituée par 114 États membres des Nations unies.

Thierry Meyssan


[1] Le hakkō ichi’u (les huit coins du monde sous un seul toit) est l’idéologie de l’Empire japonais. Elle pose la supériorité de la race nipponne et son droit à dominer l’Asie.

[2] « Des milliards de dollars d’armes contre la Syrie », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 18 juillet 2017.

[3]
Les Dollars de la terreur : Les États-Unis et les islamistes, Richard Labévière, Grasset, 1999.

[4]
Wie der Dschihad nach Europa kam. Gotteskrieger und Geheimdienste auf dem Balkan, Jürgen Elsässer, Kai Homilius Verlag, 2006. Version française : Comment le Djihad est arrivé en Europe (préface de Jean-Pierre Chevènement), Xenia, 2006.

[5]
Sous nos yeux. Du 11-septembre à Donald Trump, Thierry Meyssan, Demi-Lune 2017.