Silvia
Cattori Sott.net jeu.,
31 jan. 2008 08:55 UTC
Traduction
: SOTT
Laura
Knight-Jadczyk et Henry See, les éditeurs du livre
Ponérologie
Politique, ont répondu aux questions de Silvia
Cattori à la place de l'auteur Andrew Lobaczewski
qui, étant très âgé et malade,
n'est plus à même de répondre.
Silvia
Cattori : Voici ce qu'un psychiatre m'a dit à propos
de votre livre : « Je n'ai jamais lu nulle part
ailleurs ce dont parle Andrew Lobaczewski, aucun livre n'a
jamais traité ce sujet de cette manière. Il
m'a immédiatement été utile dans le
cadre de mon travail.
Ce qu'A. Lobaczewski affirme
sur les comportements pervers/pathologiques - les conflits
en entreprise tout comme dans la sphère politique où
l'on dénombre de plus en plus de conflits et de plus
en plus de pervers caractériels - m'a immédiatement
permis de mieux comprendre, par exemple, le fonctionnement
de ces individus qui créent des conflits au sein de
leur travail et qui, où qu'ils aillent, polluent
l'atmosphère ».
Je pense que tout le
monde devrait lire Ponérologie
Politique -
la description du mal appliqué à des fins
politiques - car ce livre nous donne les clés
nécessaires à la compréhension de
phénomènes qui souvent nous dépassent.
Il décrit le mal de façon très
parlante, sa véritable nature, la manière
dont il se répand et détruit nos sociétés.
A. Lobaczewski a observé ceux qui incarnent
le mal, il a examiné ce que la psychanalyse actuelle
appelle « troubles de la personnalité
antisociale (pervers caractériels) ». Non pas
pervers au sens sexuel, mais au sens moral et relationnel.
Pourquoi avoir choisi un titre aussi hermétique - «
Ponérologie politique » - pour un livre qui
devrait non seulement intéresser les psychologues et
les psychiatres, mais aussi tout un chacun ?
Laura
: Tout d'abord, je tiens à dire qu'il existe un lien
émotionnel très fort entre le Dr Lobaczewski
et nous, et nous l'avons contacté au sujet de cette
interview. Il est très âgé et en très
mauvaise santé depuis plus d'un an, Il regrette de
ne pouvoir vous répondre personnellement ; il a
tenté de le faire, mais à l'heure actuelle,
il n'a même pas la force de rédiger plus que
de brèves réponses à des questions
écrites. Et même dans ce cas, il s'épuise
et son attention se disperse au bout de quelques minutes de
concentration. Nous voulons vraiment protéger sa
santé et son bien-être, mais nous voulons
aussi satisfaire aux demandes de réponses concernant
ces questions importantes. Andrzej m'a confirmé par
téléphone qu'il avait toute confiance en
notre compréhension du sujet. Il a répété
ce qu'il nous a dit quand il nous a contactés pour
la première fois : à savoir qu'il cherchait
quelqu'un qui allait dans la même direction et qui
pensait de la même manière, quelqu'un à
qui il pourrait remettre son travail - en quelque sorte
repasser le flambeau - de même que tout le travail
qui lui avait été transmis par d'autres. Il a
passé des années à chercher quelqu'un,
et c'est notre travail qui a répondu à ces
critères.
Ceci étant dit, je vais
répondre à votre question : Pourquoi
Lobaczewski a-t-il choisi ce titre ? Le premier point
est qu'à l'origine, cet ouvrage était une
série de documents techniques et universitaires
provenant de sources diverses. Comme l'auteur l'explique
dans son introduction, la majeure partie de cet ouvrage ne
vient pas de lui, il en est juste le compilateur. Les
universitaires ont tendance à choisir pour leurs
articles des titres rédigés dans une
terminologie abstraite, et les scientifiques considèrent
qu'il est de leur prérogative de créer de
nouveaux termes pour décrire leurs découvertes
(par exemple, l'invention de mots comme quarks, muons,
leptons, etc. par les physiciens), donc en ce sens, le
titre se justifie entièrement.. Le terme «
ponérologie » est un obscur concept
théologique qui signifie « étude du mal
». Andrzej le savait, et il a décidé de
récupérer et de réhabiliter ce mot
pour en faire un usage scientifique, puisqu'il se trouve
que notre science ne possède absolument aucun mot
pour définir l'étude du « mal »
en tant que tel. Nous en avons pourtant besoin.
Henry
: Quand Lobaczewski nous envoya le manuscrit de ce livre,
nous fûmes stupéfaits. Nous étions
préoccupés par cette question : pourquoi,
quel que soit le niveau de bonne volonté qui se
manifeste dans le monde, y a-t-il autant de guerres, de
souffrances et d'injustices ? Peu importe les plans,
idéologies, religions ou philosophies conçus
par les grands esprits, rien ne semble améliorer
notre sort. Et c'est comme cela depuis des milliers
d'années, cela ne cesse de se perpétuer
encore et encore.
Nous faisions aussi des
recherches sur le problème de la psychopathie depuis
plusieurs années et avions publié de nombreux
articles sur le sujet sur nos sites Web. Pour les besoins
de la recherche, nous avions également retranscrit
une version informatique du très riche ouvrage sur
la psychopathie rédigé par le Dr Hervey
Cleckley, The
Mask of Sanity,
avec la permission des propriétaires du copyright,
cet ouvrage étant épuisé. Étant
donné la richesse et l'importance de ce texte, nous
l'avions rendu disponible gratuitement par le biais du
téléchargement. Nous avions donc une bonne
base sur la question et avions dans l'idée que la
situation terrible à laquelle cette planète
et ses habitants étaient confrontés était
liée à la question de la psychopathie.
Laura : Permettez-moi d'ajouter que la raison pour
laquelle nous faisions des recherches sur la psychopathie
était, comme nous l'avons mentionné plus
haut, que nous avions été nous-mêmes
confrontés au phénomène. Nous étions
engagés dans un travail de groupe avec d'autres
personnes, et les phénomènes abordés
dans Ponérologie
en
rapport avec les groupes et la façon dont ceux-ci
sont corrompus par des déviants pathologiques
s'infiltrant dans un groupe sous l'aspect de la normalité
nous étaient très familiers sur une petite
échelle sociale. Nous avions observé ces
phénomènes et avions eu affaire à eux
à de nombreuses reprises, bien qu'au début,
nous ne fissions que naviguer au jugé. Nous savions
qu'il se passait quelque chose d'étrange, seulement
nous ne savions pas encore le nommer ou le catégoriser.
Nous avions trouvé certaines dénominations et
catégorisations dans des textes sur la
psychopathologie, mais ils n'abordaient pas la dimension
sociale.
Henry : Mais Ponérologie
Politique présente
le sujet d'une manière radicalement différente
des autres textes sur la psychopathie, en suggérant
que l'influence des psychopathes et autres déviants
n'est pas qu'une simple influence parmi tant d'autres
affectant la société, mais que, si les
circonstances sont favorables, elle détermine la
manière dont nous vivons, ce que nous pensons, et la
façon dont nous jugeons ce qui se passe autour de
nous. Quand on comprend la véritable nature de cette
influence : qu'elle est sans conscience, sans émotion,
égoïste, froide et calculatrice, dénuée
de tous standards moraux ou éthiques, on est
horrifié, mais en même temps, tout commence à
s'éclairer soudainement.
Notre société
perd de plus en plus son âme parce que les personnes
qui la dirigent et qui donnent l'exemple sont sans âme
- ils n'ont littéralement aucune conscience.
Quand
vous en venez à comprendre que les rênes du
pouvoir politique et économique sont entre les mains
de personnes sans conscience qui ne possèdent pas de
faculté d'empathie, cela permet de regarder ce que
nous appelons le « mal » d'une façon
totalement nouvelle. Le mal n'est plus seulement une
question morale ; il peut alors être analysé
et compris scientifiquement.
Avec Lobaczewski, le
mot « Ponérologie » a été
purgé de ses connotations religieuses - un contexte
au sein duquel il n'a jamais fait de bien à la
société dans son ensemble. Ce mot désigne
la science du mal, de la compréhension scientifique
de ses origines, et de la façon dont, telle une
maladie, il peut infecter les individus et les sociétés.
Lorsque les législateurs et les grands
patrons du monde des affaires sont des psychopathes, leur
façon de penser et de raisonner - leur «
moralité » - devient la culture et la «
moralité » communes des populations qu'ils
gouvernent. Quand cela se produit, le mental de la
population est infecté de la même façon
qu'un agent pathogène infecte un corps physique. La
seule manière de nous protéger contre cette
pensée pathologique est de nous vacciner contre
elle, et cela se fait en en apprenant le plus possible sur
la nature de la psychopathie et sur son influence sur nous.
Fondamentalement, cette « maladie »
particulière prospère dans un environnement
où son existence même est niée, et où
ce déni est planifié et délibéré.
Bien que le titre du livre semble hermétique,
il faut le comprendre dans le contexte de la grande
difficulté qu' a eue Andrzej à faire publier
son ouvrage. Les deux premiers manuscrits furent perdus,
comme il le décrit dans la préface. Le
premier fut brûlé quelques minutes avant
l'arrivée de la police lors d'une perquisition à
son domicile, et le deuxième fut envoyé au
Vatican via un intermédiaire dont on n'entendit plus
jamais parler. La troisième version, celle publiée
par « Red Pill Press », fut écrite
lorsqu'Andrzej vivait aux États-Unis durant les
années Reagan. Zbigniew Brzeszinki avait proposé
de l'aider à trouver un éditeur, mais après
plusieurs mois, il devint clair qu'au mieux, il ne faisait
rien, et qu'au pire, il s'employait activement à
faire en sorte que l'oeuvre ne soit jamais publiée.
Le manuscrit est resté dans un tiroir
pendant plus de vingt ans. Il a été écrit
pour un public professionnel, et le titre a été
choisi en fonction de cela. C'est aussi la raison pour
laquelle le texte lui-même est très dense, et
le titre reflète exactement le fait qu'il n'a pas
été écrit pour un public profane. Il a
été écrit pour des professionnels et
dans un style intellectuel reflétant son contexte
originel.
Nous sommes actuellement en train de
travailler à une version plus abordable de ses
idées.
Silvia Cattori : Lobaczewski a étudié
le fonctionnement de ces personnes non pas d'un point de
vue politique, mais psychologique. Il est arrivé à
déterminer la manière dont des fous, des
idéologues et des agents disposant de pouvoirs
répressifs, malgré leur inhumanité, en
arrivent à obtenir l'adhésion de larges
populations. Tout le monde n'aurait-t-il pas un fond
pervers / pathologique, des périodes de vie marquées
par une existence perverse / pathologique ?
Henry :
Tout d'abord, il faut souligner que les « fous »
n'ont pas besoin de l'adhésion de larges
populations, mais seulement d'une minorité puissante
qui puisse à la fois « orienter » la
population et la contrôler. Regardez les sondages aux
États-Unis. Cela fait des années que la
popularité de Bush se maintient autour de 30% - et
il s'agit de la population dans son ensemble. Mais parce
que Bush est soutenu par une minorité très
puissante - les gens qui détiennent les médias,
l'industrie de l'armement et ses soutiens au sein de
l'armée, les compagnies pétrolières,
etc. - le mécontentement populaire ne compte pas. Et
du moment que la politique de BUSH n'affecte pas
négativement l'Américain moyen de façon
trop flagrante, celui-ci ne se sent pas suffisamment menacé
pour vouloir y changer quelque chose.
Laura : Aux
États-Unis - et ailleurs dans le monde - même
le peuple le plus oppressé et le plus injustement
traité est facilement contrôlé par la
peur et la crainte de perdre le confort matériel
auquel il a accès : divertissements, sports, jeux,
etc. Même l'échec du système éducatif,
médical et des garanties sociales, ne pousse pas les
gens à réellement remettre la situation en
question. Nous avons affaire - pour reprendre les termes
d'Aldous Huxley - à une dictature scientifique : du
pain et des jeux.
En bref, la plupart des
Américains sont conscients de leur oppression, et
l'expriment dans les sondages, mais ceux qui sont au
pouvoir ont réussi à les droguer avec une
pléthore de distractions - la peur et le plaisir -
suffisantes pour les garder sous contrôle.
Henry
: Il y a la carotte et le bâton. Tant que les gens
peuvent continuer à vivre dans l'illusion, ils le
font. Quand l'illusion commence à se fissurer, alors
le pouvoir actionne le bâton.
Laura : Les
gens ont peur de faire des vagues par crainte de perdre ce
qu'ils ont, de perdre leur tranquillité, de devoir
faire des efforts pour résister. Après tout,
cela leur prend tout leur temps de maintenir l'illusion,
ils doivent trimer quotidiennement pour éviter qu'on
leur reprenne leur 4×4, et ils veulent avoir du temps
pour le match de football du samedi.
Henry : Ils
s'imaginent aussi que de toute façon, BUSH n'a plus
que quelques années devant lui. Le système
s'auto-régulera. Le livre de Lobaczewski nous montre
pourquoi cette façon de penser est extrêmement
naïve. Le système qui est en place est un
système pathologique qui est en désaccord
profond avec la manière d'être ou la nature de
la plupart des gens. Les gens de conscience sont dirigés
par des gens sans conscience. Ce fait constitue l'injustice
primordiale, et il est la base des autres maux de la
société.
Laura : Ce système
est resté secret pendant de nombreuses années
parce qu'il y avait encore des gens de conscience qui se
trouvaient à des postes élevés, mais
avec le temps, ils ont tous été remplacés
ou mis à l'écart d'une manière ou
d'une autre, et maintenant la pathologie du système
est à découvert, mais personne ne s'en
soucie. Si vous regardez l'Histoire de ces cinquante
dernières années, vous découvrirez que
pratiquement tous les personnages publics qui sont mort
tragiquement avaient une conscience, se souciaient du
peuple, et avaient suffisamment d'influence pour causer des
problèmes aux individus de type pathologique.
Henry : La seconde partie de votre question est
très importante, parce que c'est cette idée
que nous sommes tous plus ou moins pervers ou
pathologiques, que nous avons tous une part d'ombre - selon
les termes de JUNG - qui sert de support majeur au système
pathocratique et permet aux psychopathes de se cacher parmi
la population générale. On nous a convaincus
que nous n'étions tous que des animaux et que tout
le monde était capable de devenir un Hitler, un Bush
ou un Mengele, si les circonstances s'y prêtaient.
Nous y croyons parce que dans notre vie, nous avons tous
fait des choses dont nous avons honte, pour lesquelles nous
avons des remords. Nous connaissons ces pensées qui
nous viennent dans des moments d'intense émotion,
des pensées dont nous ne voudrions pas que les
autres les connaissent ou les entendent. Nous sentons que
nous avons cette part d'ombre en nous, une part de
nous-mêmes dont nous ne sommes pas fiers. Parce que
nous ressentons ce sentiment de honte et de remords
concernant cet aspect de nous-même, nous projetons
sur les autres cette capacité. Faire une telle
projection revient à commettre l'erreur fatale.
Cela soulève deux questions.
Primo,
il existe une différence énorme entre
quelqu'un qui, par exemple, dans le feu d'une dispute avec
son partenaire, perd son self-control et abuse physiquement
ou psychologiquement de cette personne, et quelqu'un qui
accomplit la même chose froidement, avec calcul et
préméditation. Il s'agit dans les deux cas de
mauvaises actions. Je n'essaie pas de minimiser les abus
commis dans un moment d'émotion. Mais cette même
personne, celle qui perd le contrôle momentanément,
serait incapable de calculer et de planifier froidement cet
acte. En son for intérieur, quelque chose reculerait
face à cette idée. Chez le psychopathe, cette
voix de la conscience n'existe pas. Les psychopathes sont
capables de comploter le génocide d'un peuple, comme
celui des Palestiniens ; les personnes de conscience n'en
sont pas capables. Une personne peut être tuée
dans le feu d'une dispute. Plusieurs milliers peuvent
mourir en raison d'un froid calcul.
Laura : Une
manière de comprendre cela est de considérer
les études qui montrent que chez les psychopathes,
non seulement les taux de crimes violents sont plus élevés,
mais aussi que les types de crimes violents qu'ils
commettent différent de ceux qui sont commis par les
non-psychopathes. Une étude a montré que deux
tiers des victimes de psychopathes étaient des
hommes étrangers [à la famille - NdT] tandis
que deux tiers des victimes de non-psychopathes étaient
des membres de la famille féminins ou des
connaissances féminines - des crimes passionnels.
Les gens normaux peuvent commettre des actes de violence
quand ils sont en état d'extrême
bouleversement émotionnel, mais les psychopathes
choisissent avec sang-froid leurs victimes dans un but de
vengeance ou de punition, ou pour atteindre
quelqu'objectif. C'est à dire que la violence
psychopathique est instrumentale, un moyen d'arriver à
ses fins - elle est prédatrice.
Henry :
Secundo, dans une société dominée par
« les valeurs pathologiques », si on peut
utiliser cette expression, l'existence d'un petit groupe de
gens sans conscience promouvant une culture de la cupidité
et de l'égoïsme crée un environnement au
sein duquel ce qui est pathologique devient la norme. Dans
une société (comme les États-Unis
aujourd'hui) où le président peut mentir en
toute impunité sur des questions de vie ou de mort,
un environnement pathologique est créé, au
sein duquel le mensonge devient acceptable. La violence est
acceptable. La cupidité est acceptable. Cela fait
partie intégrante de l'idéologie du Rêve
américain : tout le monde peut réussir, peu
importe ceux à qui vous devrez faire du mal pour y
arriver. Et c'est par les actes qu'ils doivent commettre
pour réellement réussir que les germes de la
pathologie sont semés. Dans cet environnement, les
gens de conscience qui sont faibles et influençables
endossent les caractéristiques du type pathologique
afin de survivre et de réussir. Ils voient que leurs
dirigeants mentent et trichent, et ils en déduisent
que s'ils veulent avancer, alors ils peuvent eux-aussi
mentir et tricher.
Laura : J'appelle cela la «
Culture officielle ». Linda Mealeyn du Département
de psychologie du College of St. Benedict à St
Joseph dans le Minnesota, suggère qu'une société
fondée sur la compétition - le capitalisme,
par exemple - est une société où la
psychopathie est adaptative et à des chances de
s'accroître.
La psychopathie est une
stratégie de vie adaptative qui réussit
extrêmement bien dans la société
américaine, et qui a donc augmenté au sein de
la population. En outre, conséquence d'une société
adaptative à la psychopathie, de nombreux individus
qui NE sont PAS des psychopathes génétiques
se sont adaptés de façon similaire, devenant
des psychopathes « dans les faits », ou «
sociopathes secondaires ». Autrement dit, dans un
monde de psychopathes, ceux qui ne sont pas des
psychopathes génétiques sont induits à
se comporter comme des psychopathes, simplement pour
survivre. Quand les règles sont établies de
manière à rendre une société «
adaptative » à la psychopathie, elle fait de
chacun un psychopathe potentiel.susk
Henry : Si
cette influence pathologique était retirée de
la société, en mettant les psychopathes en
quarantaine, en éduquant les gens de conscience aux
symptômes de la pathologie, à ce qu'il faut
considérer et à la façon dont gérer
la manipulation, en changeant les systèmes créés
par les psychopathes - si, au moyen de telles méthodes,
nous étions capables de supprimer cette influence
ponérogénique, alors l'autre pôle,
celui de la conscience, serait le plus influent des deux,
et les gens tendraient vers l'altruisme et la vérité
plutôt que vers l'égoïsme et les
mensonges.
Si nous étions capables de
supprimer l'influence pathologique, nous découvririons
peut-être que nos conceptions de la « nature
humaine » sont erronées et mal évaluées,
parce que nous acceptons en tant qu'« humains »
ceux qui sont génétiquement sans conscience ;
Supprimez-les, eux et leurs actions, de l'ensemble des
données, supprimez leur influence de la société
dans son ensemble, et les qualités supérieures
de la nature humaine douée de conscience pourraient
trouver des moyens d'expression que nous n'aurions jamais
imaginés possibles.
Silvia Cattori : Comment
peut-on discerner les psychopathes des gens sains ?
Pouvez-vous nous faire le portrait du vrai psychopathe ?
Pouvez-vous nous donner des exemples permettant de faire le
lien avec quelque chose de plus général ?
Quelles sont les facultés qui leur font défaut
?
Laura : Le portrait le plus simple, le plus clair
et le plus vrai du psychopathe est donné dans les
titres de trois riches ouvrages sur le sujet : Without
Conscience [Sans
conscience - NdT] de Robert Hare, The
Mask of Sanity [Le
masque de santé mentale - NdT] de Hervey Cleckley,
et Snakes
in Suits [Des
serpents en costume-cravate - NdT] de Hare et Paul Babiak.
Un psychopathe, c'est exactement cela : une personnne sans
conscience. La chose la plus importante à retenir
est qu'il se dissimule sous un masque de normalité
qui est souvent si convaincant que même les experts
sont trompés et, en conséquence, ces
psychopathes deviennent « les Serpents en costume
cravate » qui contrôlent notre monde. C'est la
réponse en bref.
Henry : La culture
populaire voit les psychopathes comme des personnages tels
Hannibal Lecter, héros du « Silence des
agneaux », c'est à dire des tueurs en série.
Cependant, bien qu'un certain nombre de psychopathes soient
des criminels et aient eu affaire à la justice et
que certains soient en fait des tueurs en série, un
grand nombre d'entre eux n'ont jamais d'ennui avec la
justice. Ce sont les plus intelligents, et aussi les plus
dangereux parce qu'ils ont trouvé des moyens
d'utiliser le système à leur avantage.
Un
grand nombre de traits caractérisent les
psychopathes : l'un des plus évidents est l'absence
totale de conscience. Tout sens de remords ou d'empathie
envers les autres est absent chez eux. Ils peuvent être
extrêmement charmants et sont experts pour charmer et
hypnotiser leur proie par la parole. Ils sont également
irresponsables. Rien n'est jamais leur faute ; quelqu'un
d'autre ou le monde en général est toujours à
blâmer pour tous leurs « problèmes »
ou leurs erreurs.
Martha Stout, dans son livre The
Sociopath next door [Le
sociopatthe d'à côté - NdT], identifie
ce qu'elle appelle le stratagème de la pitié.
Les psychopathes utilisent la pitié pour manipuler
les autres. Ils vous convainquent de leur donner encore une
chance, et de ne parler à personne de ce qu'ils ont
fait. Ainsi, un autre trait - l'un des plus importants -
est leur capacité à contrôler le flux
d'information.
Ils sont également incapables
d'éprouver des émotions profondes. En fait,
quand Robert Hare - un psychologue canadien qui passa sa
carrière à étudier la psychopathie -
fit passer des scanners cérébraux à
des psychopathes tout en leur présentant deux séries
de mots : une série de mots neutres sans association
émotionnelle, et une série composée de
mots chargés émotionnellement, alors que
différentes zones du cerveau s'activèrent
dans le groupe test des non-psychopathes, dans celui des
psychopathes, les deux séries furent traitées
par la même zone du cerveau, celle qui traite le
langage. Ils n'eurent pas de réaction émotionnelle
instantanée.
Toute notre vie émotionnelle
est un mystère pour eux, et en même temps,
elle leur fournit un outil formidable pour nous manipuler.
Pensez à ces moments où nous sommes
profondément affectés par nos émotions,
et à quel point notre capacité à
réfléchir s'en trouve affaiblie. Maintenant,
imaginez que vous êtes capable de feindre une telle
émotion, tout en restant calme et calculateur,
tandis que la personne avec laquelle vous échangez
est véritablement prise dans un tourbillon
émotionnel. Vous pourriez avoir recours aux larmes
ou aux cris pour obtenir ce que vous voulez, tandis que
votre victime serait poussée au désespoir par
les émotions qu'elle vivrait.
Il semble
aussi qu'ils n'aient pas de réelle conception du
passé ou du futur, vivant entièrement pour
leurs besoins et désirs immédiats. En raison
de la stérilité de leur vie intérieure,
ils recherchent souvent de nouveaux frissons, depuis le
sentiment de puissance ressenti en manipulant les autres
jusqu'à l'engagement dans des activités
illégales pour la simple poussée d'adrénaline
qu'elles procurent.
Un autre trait du psychopathe
est ce que Lobaczewski définit comme leur «
connaissance psychologique spéciale » des gens
normaux. Ils nous ont étudiés. Ils nous
connaissent mieux que nous-ne nous connaissons nous-mêmes.
Ils sont experts dans l'art de toucher nos points
sensibles, d'utiliser nos émotions contre nous. Mais
en plus, ils semblent même avoir une sorte de pouvoir
hypnotique sur nous. Quand nous commençons à
être pris dans la toile d'un psychopathe, nos
facultés de réflexion se détériorent,
se troublent. On dirait qu'ils nous jettent un sort.
Ce
n'est que plus tard, une fois que nous ne sommes plus en
leur présence, fascinés par eux, que la
clarté de pensée réapparaît, et
nous restons là à nous demander comment nous
avons pu être incapables de réagir ou de nous
opposer à leurs actes.
De nombreux livres
écrits en anglais sur la psychopathie mentionnent
les psychopathes en tant que groupe qui partage un ensemble
de traits communs. L'échelle la plus largement
utilisée pour mesurer la psychopathie a été
développée par le Dr Hare. Il s'agit du
PCL-R. Il énumère vingt traits que l'on peut
trouver dans cette personnalité. Si le trait se
manifeste quelquefois, on lui donne 1 ; si le trait domine
la personnalité, on lui donne 2. Le total maximum
est de 40. Les gens qui ont plus de 30 sur l'échelle
PCL-R sont considérés comme des psychopathes.
Mais Lobaczewski est allé plus loin en
donnant une taxonomie des différents types de
psychopathes et autres types pathologiques, et en montrant
la façon dont leurs déviances oeuvrent de
concert pour former un système pathologique. Il a
révélé certains travaux réalisés
par des psychologues en Europe, travaux qui avaient été
perdus au cours de la période communiste.
Laura
: Le diagnostic est une question litigieuse ; il existe une
controverse qu'il nous faut expliquer si l'on veut
comprendre les possibilités de détection.
D'un côté de la controverse, on trouve la
description traditionnelle de la psychopathie dérivée
de l'ancienne tradition européenne mentionnée
par Lobaczewski, combinée à la tradition
nord-américaine d'Hervey Cleckley, Robert Hare et
d'autres. Elle s'accorde généralement avec
l'expérience des psychiatres, psychologues,
personnel de justice criminelle, psychopathologistes
expérimentaux, et même des membres du public
profane qui ont personnellement eu affaire à la
psychopathie.
De l'autre côté de la
controverse, on trouve un mouvement «
néo-kraepelinien » (d'après Emil
Kraepelin) dans le psychodiagnostic, mouvement étroitement
associé aux recherches menées par
l'université de Washington, à St Louis, dans
le Missouri. Ce dernier point de vue est très
étroitement aligné sur le critère de
diagnostic du manuel psychiatrique américain connu
sous les noms de DSM-III, DSM-III-R, et DSM-IV. L'approche
fondamentale de cette école est que l'évaluation
d'un psychopathe repose presque entièrement sur des
comportements connus ou observables en public, ce qui va
directement à l'encontre de ce que l'on sait
concrètement au sujet des psychopathes : leur
capacité à dissimuler leur véritable
nature. L'argument avancé est qu'un clinicien est
incapable d'évaluer avec fiabilité des
caractéristiques interpersonnelles ou affectives.
Une autre supposition est que la délinquance précoce
est un symptôme capital d'ASPD. Cela tend à
mettre lourdement l'accent sur le comportement délinquant
ou antisocial, c'est-à-dire des comportements
publiquement observables qui n'ont peut-être aucun
rapport avec la structure interne de l'individu.
Quoiqu'il en soit, le DSM-III a établi que
les psychopathes appartenaient à la classification «
Troubles de la personnalité antisociale ».
Les critères du DSM-III pour l'ASPD ont été
établis par un comité appartenant au groupe
de travail sur le DSM-III de l'Association américaine
de psychiatrie, et ont été légèrement
modifiés par un autre comité pour le
DSM-III-R. Les critères du DSM-IV ont aussi été
établis par un comité, en faisant peu de cas
de la recherche empirique. Ces critères se
focalisent moins sur le comportement, et donc, ils
ressemblent quelque peu aux critères établis
pour d'autres troubles DSM-IV de la personnalité.
En raison des problèmes posés par le
diagnostic DSM-III et DSM-III-R d'ASPD, l'Association
américaine de psychiatrie a effectué un essai
multi-sites pour collecter des données en
préparation du DSM-IV. Les essais sur le terrain
étaient destinés à déterminer
si les traits de personnalité pouvaient être
inclus dans les critères pour l'ASPD - qui ne
reposent que sur les comportements publiquement observables
- sans en réduire la fiabilité. L'intention
des cliniciens qui firent pression en faveur de cette étude
était de ré-aligner l'ASPD sur la tradition
clinique et de mettre fin à la confusion entre ASPD
et psychopathie.
Les résultats des
observations sur le terrain démontrèrent que
la plupart des traits de personnalité reflètant
les symptômes de la psychopathie étaient aussi
fiables que les modèles spécifiques de
comportement du DSM-III-R, invalidant ainsi l'hypothèse
originelle proposant d'exclure la personnalité du
diagnostic d'ASPD / psychopathie.
Mieux, les
résultats démontrèrent que le PCL-R de
Hare mesurait concrètement la tendance latente à
la psychopathie sous toutes ses formes ! Des analyses
similaires des données rassemblées lors des
essais sur le terrain montrèrent que les critères
d'ASPD distinguaient moins bien le caractère
psychopathique, particulièrement lorsqu'il
attteignait des niveaux élevés ! Autrement
dit, le critère d'ASPD établi par le
DSM-III-R fut conçu - intentionnellement ou non -
pour exclure les psychopathes les plus psychopathiques !
Malgré le fait que cette étude, ait
permis d'établir une base empirique pour ajouter
dans le DSM-IV des critères d'ASPD liés au
contenu, cela ne fut pas pris en compte ; les critères
adoptés pour le DSM-IV ne furent même pas
évalués dans les essais sur le terrain.
La
description textuelle de l'ASPD présente dans le
DSM-IV (qui nous dit que l'ASPD est « aussi connu
sous le nom de psychopathie ») contient des
références aux caractéristiques
traditionnelles de la psychopathie, mais sur de nombreux
points, elle n'est pas conforme aux critères de
diagnostic formels.
Une des conséquences de
l'ambiguïté inhérente aux critères
d'ASPD/psychopathie du DSM-IV est qu'elle laisse la porte
ouverte à des procès au cours desquels un
clinicien peut dire que l'accusé satisfait à
la définition d'ASPD présente dans le DSM-IV,
et un autre clinicien peut dire le contraire, et les deux
peuvent avoir raison ! Le premier clinicien peut
exclusivement utiliser les critères de diagnostic
formels, tandis que le second clinicien peut dire «
oui, l'accusé satisfait peut-être aux critères
formels, mais il ou elle ne possède pas les traits
de personnalité décrits dans la section «
Caractéristiques associées » du texte
du DSM-IV ». Autrement dit, un bon psychopathe avec
un bon avocat peut commettre n'importe quel crime et s'en
tirer à bon compte. Cet échec du DSM-IV à
différencier entre psychopathie et ASPD peut avoir
(et aura sans aucun doute) de très graves
conséquences pour la société.
Lobaczewski mentionne le fait qu'en Allemagne nazie
et en Russie stalinienne, les sciences psychologiques
furent cooptées pour soutenir les régimes
totalitaires, et que cela fut accompli par des psychopathes
au pouvoir qui entreprirent ensuite de détruire
toute possibilité de diffuser largement des
informations précises sur la condition
[psychopathique - NdT]. Il fait remarquer que tout régime
constitué principalement de déviants
pathologiques ne peut permettre à la psychologie de
se développer et de s'épanouir librement,
parce que le régime lui-même serait alors
diagnostiqué comme pathologique, ce qui révélerait
« l'homme derrière le rideau. ».
En
se fondant sur des observations de première main du
phénomène en question, Lobaczewski déclare
que la répression du savoir est entreprise de façon
typiquement psychopathique : à couvert et derrière
un « masque de santé mentale ». Pour
être capable de contrôler les sciences
psychologiques, on doit savoir ou être capable de
sentir ce qui se passe et quels domaines de la
psychopathologie sont les plus dangereux. Un régime
politique pathologique localise les individus psychopathes
oeuvrant dans ce domaine (habituellement de très
médiocres scientifiques), facilite leurs études
universitaires et leurs diplômes ainsi que
l'obtention de postes-clés avec un pouvoir
d'encadrement des organisations scientifiques et
culturelles. Ils sont alors en position d'écraser
les personnes plus douées - étant motivés
aussi bien par leur propre intérêt que par
cette jalousie typique qui caractérise l'attitude du
psychopathe envers les gens normaux. Ce sont eux qui
surveillent les articles scientifiques pour leur «
propre idéologie » et qui font tout pour
s'assurer qu'un bon spécialiste se verra refuser la
documentation scientifique dont il aura besoin.
Le
fait est qu'au cours de ces cinquante dernières
années, le concept de psychopathie a été
fortement rétréci, et se réfère
maintenant à un trouble de la personnalité
spécifique, bien qu'il y ait eu des tentatives de
supprimer entièrement la classification, en la
remplaçant par le « trouble de la personnalité
antisociale », qui peut comprendre une grande variété
de comportements sans nécessairement exiger le
diagnostic clinique de psychopathie. Robert HARE souligne à
quel point il est crucial de comprendre que la psychopathie
n'est pas synonyme de criminalité ou de violence ;
tous les psychopathes ne s'engagent pas dans des
comportements violents ou criminels. En même temps,
les personnes violentes ou criminelles ne sont pas toutes
des psychopathes.
Selon Robert Hare, Cleckley,
Lobaczewski et beaucoup d'autres experts en psychopathie,
un diagnostic de psychopathie ne peut se baser sur des
symptômes comportementaux visibles à
l'exclusion des symptômes interpersonnels et
affectifs, parce qu'une telle procédure transforme
en psychopathes de nombreuses personnes qui sont simplement
blessées par la vie ou la société, et
permet aux vrais psychopathes qui arborent un «
masque de santé mentale » bien construit
d'échapper au dépistage. D'après une
documentation de plus en plus conséquente, beaucoup
(ou la plupart) des psychopathes grandissent dans des
familles aisées et stables, et deviennent des
criminels en col blanc qui, à cause de leur argent
et de leur position, ne subissent jamais la révélation
publique de leurs comportements destructeurs privés,
et échappent constamment au système
judiciaire.
Venons en maintenant au diagnostic
et/ou au dépistage en particulier : il existe un
certain nombre de théories sur l'étiologie de
la psychopathie : par exemple la psychopathie en tant que
stratégie adaptative ou variante de la personnalité
normale, ou encore dysfonctionnement du cerveau, trouble de
l'attachement ou expression d'une pathologie dans la petite
enfance, trouble d'apprentissage, etc. Très peu de
preuves empiriques soutiennent l'idée que le vrai
psychopathe est le résultat d'une enfance
maltraitée, par contre de nombreuses preuves
empiriques soutiennent une cause génétique.
Le modèle neurobiologique nous donne l'espoir de
détecter même le psychopathe le plus retors.
Comme Henry l'a mentionné, une étude
portant sur les temps de réaction à divers
mots - émotionnels, neutres, pseudo mots - a montré
que les potentiels évoqués (ERP ) en tâches
de décision lexicale chez des non-criminels
indiquaient que les réponses aux mots positifs et
négatifs étaient plus précises et plus
rapides que les réponses aux mots neutres. Dans les
cerveaux de ces sujets, les sites centraux et pariétaux
indiquaient des composants ERP rapides précoces et
tardifs par rapport aux mots émotionnels. On en
déduit que les composants tardifs d'ERP indiquaient
un traitement continu du mot.
Dans la même
étude, les criminels non-psychopathes montraient
également une sensibilité aux mots
émotionnellement chargés. Les psychopathes,
quant à eux, ne montraient aucun temps de réaction
ou différence d'ERP entre les mots neutres et
émotionnels. En outre, la morphologie de leurs ERPs
présentait une différence saisissante par
rapport à celle des non-psychopathes. Le composant
tardif d'ERP qui était long et étendu chez
les non-psychopathes était petit et bref chez les
psychopathes. On pense que cela reflète le fait que
les psychopathes prennent des décisions lexicales et
traitent l'information de façon superficielle. Cela
est confirmé par des études récentes
d'imagerie cérébrale qui montrent que les
psychopathes abusant de substances toxiques ont moins
d'activité cérébrale durant la
réalisation d'une tâche de décision
lexicale que les non-psychopathes abusant des mêmes
substances.
Hare et d'autres ont aussi découvert
que les anomalies ERP des psychopathes ne s'arrêtaient
pas au langage affectif mais incluaient aussi le langage
abstrait. Une autre découverte curieuse notée
dans deux études distinctes fut une onde négative
exceptionnellement grande qui balayait les zones frontales
du cerveau. Une interprétation possible est que cela
reflète une profonde anomalie de traitement cognitif
et affectif.
D'autres études récentes
donnent des résultats et des conclusions similaires
: à savoir que les psychopathes ont de grandes
difficultés à traiter les éléments
affectifs (émotionnels) à la fois verbaux et
non-verbaux, qu'ils ont tendance à confondre la
signification émotionnelle des événements,
et le plus important, que ces déficits apparaissent
dans les scanners du cerveau. Les psychopathes ont une
distribution inter-hémisphérique inhabituelle
des ressources de traitement, des difficultés à
apprécier le sens subtil et les nuances du langage -
comme les proverbes, les métaphores, etc. - ont une
faible capacité de discrimination olfactive,
vraisemblablement en raison d'un dysfonctionnement
orbito-frontal, et pourraient être affectés
par ce qui ressemble à une forme subclinique de
trouble de la pensée caractérisée par
un manque de cohésion et de cohérence dans le
langage. Aucun autre modèle de psychopathie ne peut
expliquer toutes ces anomalies cognitives et affectives,
qui peuvent être détectées par des
scanners du cerveau.
Le dernier point : nous
travaillons sur le problème du trouble de la pensée,
et tentons d'établir des règles générales
afin que la personne lambda puisse réaliser ses
propres estimations personnelles après avoir
effectué des tests secrets au cours de discussions
avec une personne qu'elle soupçonnerait de tromperie
ou de manipulation (pour diverses raisons).
Mais il
s'agit d'une question sensible. Comme Lobaczewski le fait
remarquer, si un psychopathe se considère lui-même
comme normal, ce qui bien-sûr est considérablement
plus facile s'il est en position d'autorité, alors
il considérera une personne normale comme
différente, et donc anormale. Les actions et
réactions d'une personne normale, ses idées
et critères moraux, étonnent le psychopathe,
qui les voient comme anormaux . Quelqu'un de normal
étonnera le psychopathe par sa naïveté,
il considérera cette personne comme partisane de
théories incompréhensibles sur l'amour,
l'honneur et la conscience ; il ne sera pas loin de la
traiter de « cinglé ». Cela explique
pourquoi les gouvernements pathologiques ont toujours
considéré les dissidents comme étant «
mentalement anormaux ».
Le système
judiciaire n'est pas fait pour gérer ce problème,
car, évidemment, ce système est souvent la
création d'individus pathologiques - ou du moins, ce
sont eux qui l'administrent. Une législation bien
pensée exigerait d'examiner scientifiquement les
individus qui prétendent de façon trop
insistante ou spécieuse que quelqu'un d'autre est
psychologiquement anormal.
D'autre part, tout
système social (ou tout dirigeant) pathologique au
sein duquel la psychiatrie est utilisée pour des
raisons politiques présente des problèmes
supplémentaires. Toute personne se rebellant contre
un système gouvernemental qui le choque par son
étrangeté et son immoralité, peut
facilement être désigné par les
représentants dudit gouvernement comme un individu «
mentalement anormal », quelqu'un qui a un «
trouble de la personnalité » et qui devrait
subir un traitement psychiatrique ; et les représentants
de ce gouvernement ont de nombreux moyens à leur
disposition pour prendre le contrôle de la procédure
d'examen. Ils peuvent faire appel à un psychiatre
scientifiquement et moralement dégénéré
pour accomplir cette tâche.
Il s'agit donc
d'une question épineuse...
Silvia Cattori :
Pouvez-vous nous citer certains types identifiés par
Lobaczewski ?
Henry : Comme la plupart des
chercheurs, il opère une distinction initiale entre
les déviances héréditaires et les
déviances acquises, c'est-à-dire entre ceux
qui sont nés pathologiques et ceux qui deviennent
pathologiques à cause de blessures des tissus
cérébraux ou de traumatismes dans leur
enfance. Une blessure du tissu cérébral peut
laisser des cicatrices qui changent ensuite la capacité
de l'individu à percevoir et à ressentir. Ces
zones du cerveau destinées à gérer ces
fonctions ne peuvent le faire, et donc les données
sont déviées vers d'autres zones normalement
destinées à d'autres tâches.
Lobaczewski nomme caractéropathes les individus dont
le caractère se développe de manière
déformée à cause de blessures ou de
traumatismes. Il donne ensuite la liste des différentes
formes de caractéropathies : le caractéropathe
paranoïde (il cite Lenine comme exemple) ; la
caractéropathie frontale, une déviance due à
des blessures dans les zones frontales du cortex cérébral
(Staline est un exemple de ce type) ; la caractéropathie
induite par des substances (médicaments et drogues),
causée par l'usage de produits qui endommagent le
système nerveux central. Enfin, il cite les
caractéropathies induites par les agents pathogènes
(les maladies) (il suggère la possibilité que
Franklin D. Roosevelt ait souffert de ce trouble), ainsi
que certains personnages épileptiques (il cite César
et Napoléon).
Les troubles héréditaires
sont : la schizoïdie ou psychopathie schizoïdique,
la psychopathie essentielle, la psychopathie asthénique,
la psychopathie anankastique, hystérique et
skirtoïde, et les individus qu'il qualifie de «
chacals », c'est-à-dire ceux qui finissent
comme tueurs à gages ou mercenaires. LOBACZEWSKI
conjecture que ce dernier type est un mélange des
autres types. Pour donner une idée, je vais juste
évoquer deux types.
La psychopathie
schizoïde est une déviance qui engendre des
personnes hypersensibles et méfiantes qui ne
tiennent aucun compte des sentiments des autres. Elles sont
attirées par les idées grandiloquentes, mais
leur nature psychologique appauvrie limite gravement leurs
perceptions et transforment leurs soi-disant « bonnes
intentions » en influences favorisant le mal. Leur
idée de la nature humaine finit par pervertir leurs
tentatives. Comme le dit Lobaczewski, l'espression typique
de leur attitude envers l'humanité se retrouve dans
ce qu'il appelle la « déclaration schizoïdique
» : « La nature humaine est si mauvaise que
dans la société humaine, l'ordre ne peut être
maintenu que par un pouvoir fort créé par des
individus hautement qualifiés au nom d'une idée
supérieure ». Combien de mouvements
contemporains, du fascisme au communisme en passant par le
néoconservatisme, sont fondés sur cette idée
! On pourrait facilement imaginer que cette déclaration
vient de Leo Strauss, par exemple.
Les psychopathes
essentiels sont ceux qui se rapprochent le plus de l'idée
de la psychopathie examinée par Cleckley, Hare,
Babiak et d'autres. Lobaczewski fait cette remarque
effrayante : « Ils apprennent à se reconnaître
dans une foule dès l'enfance, et ils développent
la conscience de l'existence d'autres individus similaires
à eux. Ils prennent également conscience de
leur différence par rapport au monde des personnes
qui les entourent. Ils nous voient avec un certain recul,
comme une variété paraspécifique ».
Pensez aux implications de cette déclaration
: Ils sont, dans une certaine mesure, conscients
d'appartenir à un groupe, et ce, même depuis
l'enfance ! Reconnaissant leur différence
fondamentale par rapport au reste de l'humanité,
leur allégeance serait envers ceux de leur espèce,
c'est-à-dire les autres psychopathes. Lobaczewski
fait remarquer que, dans toute société, les
individus psychopathiques créent souvent un réseau
actif de collusions communes, séparé dans une
certaine mesure de la communauté des gens normaux.
Ils sont conscients d'être différents. Leur
monde est éternellement divisé selon le mode
« eux et nous » ; leur monde avec ses propres
lois et coutumes, et l'autre « monde étranger
» des gens normaux qu'ils considèrent comme
rempli d'idées et de coutumes présomptueuses
sur la vérité, l'honneur et la décence,
à la lumière desquels ils se savent
moralement condamnés. Leur propre sens déformé
de l'honneur les pousse à tromper et à
injurier les non-psychopathes et leurs valeurs. En
contradiction avec les idéaux des gens normaux, les
psychopathes ressentent comme un comportement normal le
fait de rompre les promesses et les accords. Non seulement
ils convoitent les biens et le pouvoir et les revendiquent
comme un droit, simplement parce qu'ils (les psychopathes)
existent et qu'ils peuvent se les approprier, mais ils
prennent aussi un plaisir particulier à spolier
autrui et usurper leurs biens ; ; ce qu'ils peuvent
plagier, escroquer et extorquer sont des fruits bien plus
savoureux que ceux qu'ils peuvent récolter par un
travail honnête. Ils réalisent aussi très
tôt à quel point leurs personnalités
peuvent avoir des conséquences traumatisantes sur
les personnalités des non-psychopathes, et
apprennent comment tirer avantage de cette source de
terreur afin d'atteindre leurs objectifs.
À
présent imaginez à quel point les êtres
humains qui sont totalement ignorants du sujet pourraient
être abusés et manipulés par ces
individus s'ils étaient au pouvoir dans différents
pays, feignant d'être loyaux envers les populations
locales tout en insistant sur les différences
physiques évidentes et facilement discernables entre
groupes (telles que la race, la couleur de peau, la
religion, etc.). Les humains psychologiquement normaux
seraient dressés les uns contre les autres sur la
base de différences insignifiantes tandis que les
déviants au pouvoir, dont la différence
fondamentale par rapport au reste d'entre nous est
l'absence de conscience, l'incapacité à
éprouver des sentiments pour un autre être
humain, récolteraient les bénéfices et
tireraient les ficelles.
Je pense que cela décrit
de façon assez juste la situation à laquelle
nous sommes confrontés aujourd'hui.
Silvia
Cattori : Pouvez-vous nous donner des exemples qui nous
aideront à comprendre le problème de manière
plus générale ?
Henry : A.
Lobaczewski nous offre une analyse de la manière
dont les différents types de psychopathes
travaillent de concert pour former un système au
sein duquel les personnes cliniquement pathologiques
détiennent les clés du pouvoir et dirigent
les gens psychologiquement normaux.
Au début
du livre, Lobaczewski décrit ses expériences
à l'université, où il rencontra le
phénomène pour la première fois. Il se
rendit à la bibliothèque pour emprunter
quelques livres traitant de la psychopathie et découvrit
avec étonnement qu'on les avait tous retirés
! Ce fait démontre qu'ils sont conscients de leur
différence, au moins certains d'entre eux, et dans
le cas de la Pologne sous le communisme, ces individus
conscients de leur différence étaient
suffisamment haut-placés et avaient suffisamment de
pouvoir pour faire retirer les livres de la bibliothèque
universitaire. Laura nous a dit que ce passage lui avait
fait dresser les cheveux sur la tête ! Les
implications de ce fait sont d'une portée
considérable pour la compréhension de notre
monde, de la façon dont il en est arrivé là,
et de ce qu'il nous faut faire pour le changer.
Mais
voici quelques exemples de comportement psychopathique
rapportés par d'autres auteurs :
Une mère
joue à cache-cache avec sa fille de 4 ans. Elle
tient un grand couteau de cuisine dans la main. Elle dit à
sa fille : « je vais compter jusqu'à cent, et
si je te trouve, alors je te couperai les pouces ».
La petite fille, terrifiée, se cache dans son
placard, et la mère - qui sait que c'est
probablement l'endroit où elle se cache - la laisse
là, terrifiée, effrayée, traumatisée,
jusqu'à la fin du jeu. Quand la mère ouvre la
porte, elle se penche sur sa fille et entaille la peau d'un
de ses pouces.
Une famille a deux fils. L'un d'eux
se suicide avec un fusil de chasse. Le Noël suivant,
les parents offrent ce même fusil à leur autre
fils comme cadeau de Noël. Quand on leur demande
pourquoi, ils répondent : « C'était une
arme excellente ».
Comment un tel
comportement peut-il être compatible avec un système
de croyance qui nous dit que nous avons tous une étincelle
divine en nous, ou que tout le monde a une conscience ?
Pouvez-vous imaginer faire de telles choses à vos
propres enfants ?
Notre système de morale ne
nous donne aucun moyen de traiter cette maladie. Elle doit
être comprise pour ce qu'elle est. Ces personnes ne
peuvent être « soignées ».
Imaginez ce même individu au pouvoir, et vous serez
en mesure d'expliquer des scandales comme celui d'Enron.
Hare rapporte des cas de psychopathes qui s'en prennent aux
personnes âgées. Imaginons qu'une personne
âgée ait été escroquée
des économies de toute une vie - manifestement par
un psychopathe. Un autre psychopathe contactera la victime,
se faisant passer pour un avocat qui, moyennant finance,
pourra récupérer son l'argent. La victime
empruntera alors de l'argent à un ami ou un proche
et le perdra au profit de l'avocat marron.
Laura :
Un des facteurs principaux à prendre en compte dans
la façon dont une société peut être
accaparée par un groupe de déviants
pathologiques est que la seule limitation est celle de la
participation d'individus prédisposés au sein
de cette société. Pour les déviants
les plus actifs, Lobaczewski donne le chiffre approximatif
de 6% en moyenne sur une population donnée. Bien
sûr, ce chiffre varie selon les pays, en fonction de
nombreuses variables. La société occidentale
offre un large choix d'individus prédisposés.
Le psychopathe essentiel est au centre de la toile.
Les autres psychopathies et caractéropathies
décrites par Lobaczewski et d'autres forment le
second niveau du Système de Contrôle
Pathologique, et il est important de noter qu'ils sont bien
plus nombreux que les psychopathes essentiels. Ainsi, ce
groupe représente-t-il environ 6% d'une population
donnée.
Le niveau suivant d'un tel système
est composé d'individus qui sont nés normaux,
mais qui sont déjà déformés par
une exposition à long terme à des éléments
psychopathiques via les influences familiales ou sociales,
ou qui, par quelque faiblesse psychique, ont choisi de
satisfaire aux exigences de la psychopathie pour leurs
propres buts égocentriques. En termes de chiffres,
selon Lobaczewski, ce groupe représente environ 12%
d'une population donnée dans des conditions normales
; il est difficile, comme le fait remarquer Lobaczewski, de
tracer une frontière précise entre ces
derniers types et les déviants génétiques
sans l'apport d'une science authentique et
non-psychopathique. À l'heure actuelle, les
distinctions ne peuvent être que descriptives.
Il
se trouve donc que 18% d'une population donnée
oeuvrent activement à la création et à
la domination d'une pathocratie (ou font des tentatives qui
vont dans ce sens). Le groupe de 6% constitue la noblesse
pathocratique, et le groupe de 12% forme la nouvelle
bourgeoisie, dont la situation économique est des
plus avantageuse.
Une fois établi, le
système psychopathique élitiste ronge tout
l'organisme social, gâchant les compétences et
pouvoirs de celui-ci. Une fois qu'une pathocratie a été
établie, elle suit un certain chemin et possède
certains pouvoirs « attractifs ». Dans une
pathocratie, le système socio-économique
émane de la structure sociale créée
par le système du pouvoir politique, qui est un
produit de la vision du monde élitiste propre aux
déviants pathologiques. Ainsi, on peut dire que la
pathocratie ressemble à un processus de maladie
macrosociale créé par des agents pathogènes
humains, et elle peut en venir à affecter une nation
entière à un degré équivalent à
un cancer qui diffuse ses métastases. La maladie
macrosociale de la pathocratie suit exactement le même
modèle que le cancer qui évolue dans un
organisme en suivant un processus pathodynamique
caractéristique.
Il est impossible de
comprendre un tel phénomène pathologique en
utilisant les méthodes des gens « normaux »
qui ne prennent pas en compte les processus de pensée
déviants des agents pathogènes humains. On
pourrait certainement dire que le monde entier est gouverné
par une « pathocratie cachée » (ou
cryptopathocratie) depuis très longtemps. De
nombreux chercheurs suggèrent qu'il y a toujours eu
un « gouvernement secret » opérationnel
même si le gouvernement « officiel »
n'est techniquement pas une pathocratie. On peut suggérer
que les psychopathes sont techniquement TOUJOURS en
coulisse, même au cours des cycles historiques qui ne
sont PAS des pathocraties (c'est à dire les «
bonnes périodes » que Lobaczewski décrit
comme la fondation d'un cycle hystéroïde qui
ouvre la porte à une pathocratie à
découvert).
Si nous utilisons le terme
pathocratie à la place de « loi du
gouvernement secret », alors toute l'Histoire devient
une « pathocratie » et le mot perd son sens, il
est donc important de noter que le terme «
pathocratie » est le phénomène
spécifique représentant une conséquence
de l'hédonisme des bonnes périodes, et
qu'elle est caractérisée par (100) cent% de
psychopathes essentiels exerçant ouvertement des
fonctions de commandement,,comme c'est arrivé en
Allemagne nazie, en Russie communiste et en Europe de
l'Est. Et, dois-je ajouter, comme cela se produit
actuellement.
On ne peut réellement
qualifier les questions auxquelles nous sommes confrontés
aujourd'hui de « politiques », en utilisant les
termes usuels des idéologies politiques, car, comme
nous l'avons souligné plus haut, les déviants
pathologiques opèrent sous un masque, en utilisant
la tromperie et autres tactiques de manipulation
psychologiques qu'ils pratiquent avec une grande
ingéniosité. Si nous pensons ou croyons qu'un
groupe politique portant tel ou tel nom est hétérogène
eu égard à sa vraie nature, nous ne serons
pas capables d'identifier les causes et propriétés
de la maladie. N'importe quelle idéologie sera
utilisée pour dissimuler les caractéristiques
pathologiques aux experts comme aux gens ordinaires. Ainsi,
tenter de se référer à ceci ou cela
comme étant de « gauche » ou de «
droite » ou « socialiste », «
démocratique », « communiste », «
démocrate » ou « républicain »,
etc., ne nous aidera jamais à comprendre
l'auto-reproduction pathologique et ses influences externes
expansionnistes. Comme le dit Lobaczewski, « Ignota
nulla curatio morbi » ! Aucun mouvement ne réussira
JAMAIS s'il ne tient pas compte de la psychopathie et de la
ponérologie !
Silvia Cattori : Les pervers
sont ceux qui face aux problèmes qu'ils ont créés
disent : « C'est la faute des autres. Je n'ai rien à
y voir ».
Henry : Exactement. Un exemple qui
vient à l'esprit est celui du psychopathe cité
par Hare qui tua ses parents et qui ensuite implora la
compassion parce qu'il était orphelin !
Rien
n'est jamais leur faute. Ils ne sont jamais responsables de
quoi que ce soit.
Laura : J'aimerais expliquer un
peu plus ce phénomène. Le psychopathe est un
individu qui divise le monde en blanc et noir, bien et mal,
et cette division est très rigide. La structure
psychopathique est organisée autour d'une structure
très simple : « c'est agréable : c'est
bien / c'est désagréable : c'est mal ».
Mais ce n'est pas parce que cette structure est rigide
qu'elle est rationnelle ou stable ! Les choses sont bonnes
ou mauvaises, mais ce qui est bon ou mauvais dépend
des circonstances immédiates, c'est-à-dire de
ce que le psychopathe veut à ce moment-là.
Mais il ne s'agit pas d'un « mécanisme
de défense » ; c'est juste que, pour le
psychopathe, la réalité à prendre en
compte est centrée sur ce qui lui « est
agréable » sans tenir compte des autres êtres
humains, excepté en tant qu'objets qui peuvent
satisfaire ses besoins. On pourrait presque dire que la
structure psychologique du psychopathe est équivalente
à celle d'un nouveau-né, et elle ne se
développe jamais, ne grandit jamais.
Un
nouveau-né n'a pas de soi interne, hormis en tant
que centre d'un réseau d'entrées et de
sorties neurologiques qui recherchent le plaisir et
rejettent l'inconfort. Bien sûr, chez un psychopathe
adulte, de circuits neurologiques hautement développés
ont évolué au cours du processus
d'apprentissage des meilleurs méthodes pour obtenir
satisfaction de ses besoins et demandes.
Sous
l'influence de cette structure interne, le psychopathe
n'est pas capable d'apprécier les désirs ou
besoins des autres êtres humains et les nuances
subtiles d'une situation, ou de tolérer l'ambiguïté.
Toute la réalité extérieure est
filtrée via - rendue conforme à - cette
structure interne primitive.
Quand le psychopathe
est frustré, il semble ressentir que tout dans le
monde « extérieur » est contre lui et
qu'il est bon, qu'il souffre sans mesure et recherche
seulement l'idéal d'amour, de paix, de sécurité,
de beauté, de chaleur et de réconfort. C'est
à dire que quand un psychopathe est confronté
à quelque chose de déplaisant ou de menaçant,
ceci (personne, idée, groupe, ou quoi que ce soit),
est placé dans la catégorie «
totalement mauvais » parce qu'évidemment, si
le psychopathe ne l'aime pas, ça ne peut pas être
bon !
Maintenant, venons-en au pire : quand les
preuves démontrant qu'un choix ou qu'un acte du
psychopathe a créé un problème ou a
empiré une situation s'accumulent, cela aussi doit
être nié comme quelque chose faisant partie du
soi et projeté comme quelque chose venant « de
l'extérieur ».
Cela signifie que tout
ce qui est défini comme « mauvais » est
projeté sur quelqu'un ou quelque chose d'autre,
parce que la structure interne du psychopathe n'admet aucun
tort, aucun mal, aucune erreur. Et gardez à l'esprit
qu'ils ne fonctionnent pas comme cela par choix, mais parce
qu'ils ne peuvent pas faire autrement. Ils sont faits
ainsi. Ils sont comme le chat qui prend plaisir à
torturer une souris avant de la manger. C'est exactement ce
qu'ils font.
Les psychopathes sont des maîtres
de l'Identification Projective. C'est à dire qu'ils
projettent sur les autres tout ce qui est mauvais
(souvenons-nous que « mauvais » change en
fonction de l'objectif du psychopathe), ils tentent de
manière manipulatrice d'induire chez les autres
personnes ce qu'ils projettent. E Ils cherchent à
contrôler les personnes qu'ils perçoivent
comme manifestant ces « mauvaises »
caractéristiques. De cette manière, le
psychopathe prend du plaisir et sent qu'il «
contrôlela situation ».
Gardez à
l'esprit que ce que le psychopathe considère comme
bon n'a rien à voir avec la vérité,
l'honneur, la décence, la considération pour
les autres, ou avec tout ce que désire le
psychopathe àun moment donné. De cette
manière, toute violation du droit des autres, tout
acte répugnant et malveillant peut être commis
par un psychopathe et il dormira comme un bébé
(littéralement) la nuit parce qu'il n'a rien fait de
mal !
George Bush et les néoconservateurs
peuvent détruire l'Irak et appeler ça «
instauration de la démocratie », cela ne leur
pose vraiment aucun problème. Les psychopathes
israéliens peuvent usurper la Palestine, massacrer
les Palestiniens, justifier ces actes par la Bible et s'en
trouver bien. Bien sûr, quand ils sont en train de
mentir, ils le savent, mais dans leur for intérieur,
ils croient que le véritable bien est ce qui leur
procure du plaisir et les fait se sentir en sécurité
dans ce monde. Et ils savent que des êtres comme eux
seront moralement condamnés et attaqués par
la majorité des autres êtres humains s'ils ne
dissimulent pas sous un masque de justification solennelle
leurs impulsions à satisfaire leurs désirs.
Silvia Cattori : Cela suggère-t-il que les
pathocrates modernes, opérant au sein de ce qu'on
appelle aujourd'hui la « société de
l'information » ne sont guère différents
des partisans d'Hitler ? Ceci mis à part qu'ils sont
plus dangereux parce qu'ils ont des outils plus
sophistiqués et sont capables d'utiliser les divers
moyens de communication d'une manière plus
consciente ?
Laura : Cela résume très
bien la situation.
Henry : Le système
pathocratique, c'est à dire un gouvernement
constitué de déviants psychologiques,
produira des effets similaires qu'il soit dissimulé
sous le masque du fascisme, du communisme ou du
capitalisme. L'idéologie elle-même n'est pas
importante. Elle sert simplement de couverture et de point
de ralliement à un certain pourcentage de la
population dont ils ont besoin comme base de soutien.
Ce
groupe de soutien croit aux slogans et est incapable de
voir derrière le masque. Un certain pourcentage
d'entre eux interprètera les slogans idéologiques
avec les yeux de la conscience et croira que le but est
d'améliorer notre sort. En conséquence, nous
entendons des slogans sur la fraternité de l'homme,
ou celle des exploités, des expressions creuses sur
la justice et la liberté, l'apport de la démocratie
en Irak, etc., tandis que la réalité est
impuissance, division et asservissement. À mesure
que certains individus qui soutiennent l'idéologie
en viennent à voir le gouffre entre les idéaux
et les actions des chefs du parti, certains s'en vont et
sont remplacés par d'autres.
Dans le monde
d'aujourd'hui où l'information est contrôlée
par un petit nombre d'agences de presse, et où ces
agences ont beaucoup de points communs avec les
gouvernements pathologiques, un plus grand nombre de gens
peuvent être influencés et infectés par
le processus de pensée pathologique. Un exemple est
la célèbre remarque que fit Madeleine
Albright en 1996, quand on l'interrogea sur les
cinq-cent-mille morts en Iraq - la plupart étant des
enfants - conséquence de l'embargo. Elle répondit
qu'elle pensait que « cela en valait la peine »,
c'est à dire que ces morts étaient le prix
nécessaire à payer pour écraser Saddam
Hussein . Il s'agit incontestablement d'une logique
pathologique, et pourtant combien d'Américains
ont-ils entendu cette réponse et n'y ont pas réagi
? Quiconque n'a pas été scandalisé en
entendant cette déclaration a été
infecté par la pensée pathologique, a été
ponérisé. L'infection pathologique. a déformé
sa pensée.
Silvia Cattori : L'absence de
conscience et l'insensibilité à la souffrance
sont-elles ce qui distingue les psychopathes des gens
normaux ?
Henry : C'est probablement le point-clé
que les gens doivent comprendre. Depuis des années,
des artistes, des écrivains, des philosophes et
d'autres tentent de comprendre pourquoi notre monde est une
vallée de larmes perpétuelle. Ils ont tenté
de trouver des explications moralistes. Lobaczewski
consacre la première partie de son livre à
une discussion sur la futilité de cette approche,
suggérant à la place une approche
scientifique fondée sur une compréhension du
mal en tant que « maladie de société »,
en tant qu'actes commis par des déviants
pathologiques au sein d'une société. Privés
de la capacité à éprouver de
l'empathie envers les autres, ces gens ne peuvent ressentir
cette souffrance, pas plus qu'un chat ne ressent la
souffrance d'une souris quand il joue avec elle avant de la
tuer. Bush peut envoyer des milliers de soldats en Iraq ou
en Afghanistan, où ils seront tués ou mutilés
pour la vie, et où ils tueront des milliers de
personnes et détruiront un pays entier, il peut
autoriser la torture sur les prisonniers, peut soutenir les
actions d'Israël dans les territoires occupés
ou au Liban, mais aucune des souffrances qu'il cause n'est
réelle pour lui. Chez ces personnes, il n'y a pas de
structure mentale appropriée pour traiter ces
émotions. Ils en sont physiologiquement incapables.
Laura : Ils n'ont pas le matériel mental
requis pour faire fonctionner le programme d'empathie.
Henry : La seule souffrance que connaît le
psychopathe, c'est quand on lui retire sa nourriture, et
j'utilise le mot nourriture dans un sens symbolique : c'est
à dire quand il n'obtient pas ce qu'il veut. Voilà
le niveau de sa vie émotionnelle. Toute autre chose
que nous pensons voir en eux vient de notre propre
imagination qui projette sur eux notre propre réalité
intérieure.
Et c'est ce que nous faisons
tout le temps, parce qu'il est très difficile de
comprendre réellement qu'il y a des gens dont la vie
intérieure ne possède pas la richesse qui
caractérise celle des gens normaux.
Laura :
En réalité, quand nous projetons notre propre
structure interne sur le psychopathe, nous nous comportons
surtout de manière psychopathique ! Nous nous
retrouvons dans un monde « noir et blanc » où
les nuances de l'existence humaine ne sont pas prises en
compte. Le fait est que tout le monde ne naît pas
égal en termes d'intelligence, de talent,
d'apparence physique, etc. Et de même que personne ne
se ressemble physiquement, ils sont différents dans
leur structure psychologique, même si certains
éléments nous rassemblent en tant qu'espèce.
Lobaczewski fait remarquer que c'est une une loi de la
nature universelle : plus
«
Au cours de l'été 2002, après avoir
écrit un article dans Esquire
qui
déplut à la Maison Blanche - article parlant
de l'ancienne Chargée de communication de Bush,
Karen Hughes - je rencontrai un conseiller en chef de Bush.
Il exprima le mécontentement de la Maison Blanche,
puis me dit quelque chose que je ne compris pas totalement
sur le moment - mais qui, je le crois maintenant, plonge au
cœur même de la présidence de Bush.
L'assistant déclara que les types comme moi
faisaient partie "de ce que nous appelons la
communauté fondée sur la réalité",
qu'il définit comme les gens qui "croient que
les solutions émergent de [leur] observation
judicieuse de la réalité discernable".
J'acquiesçai et murmurai quelque chose à
propos des principes des Lumières et de l'empirisme.
Il me coupa : "Le monde ne fonctionne plus réellement
ainsi" . "Nous sommes un empire maintenant, et
quand nous agissons, nous créons notre propre
réalité. Et pendant que vous étudiez
cette réalité - comme vous le faites,
judicieusement - nous agissons à nouveau, créant
de nouvelles réalités, que vous pouvez
étudier aussi, et c'est ainsi que les choses se
règleront. Nous sommes les acteurs de l'Histoire...
et vous, vous tous, il ne vous restera qu'à étudier
ce que nous faisons" ».
Ils
ne mentent pas réellement - ils créent de «
nouvelles réalités ». Rien de ce que
nous appelons réalité n'est réel pour
eux. Quand un être humain normal parle d'une chaise,
il se réfère à une chaise qui tient
sur ses propres pieds. Elle est là, que quelqu'un la
voie ou non, que quelqu'un la mentionne ou non, que
quelqu'un « déclare » ou non sa
présence. Elle a sa propre existence souveraine.
Mais il n'en est pas ainsi pour les vrais psychopathes. Les
psychopathes, avec leur structure interne infantile, sont
inaptes à comprendre que tout ce qui n'est pas eux
existe en propre, séparé d'eux. Quelque chose
ne devient réel qu'à partir du moment où
ils reconnaissent cette réalité, et ils ne
reconnaissent que ce qui est important pour eux en terme de
ce qu'ils désirent, de ce qui leur procurera du
plaisir.
Quand un être humain normal demande
que les déclarations du psychopathe soient évaluées,
le psychopathe déclare que celui qui fait une telle
demande n'a aucune intégrité, ce qui signifie
réellement que leur position - leur déclaration
- ne tient pas !
Du point de vue du psychopathe, le
monde est comme une scène holographique. Ils «
déclarent » l'existence des choses. Tout est
hologramme. Ils programment les hologrammes. Ils
interagissent avec eux de toutes les manières qui
leur conviennent. Ils sont sous leur contrôle total.
Quand ils décident de supprimer un hologramme, il
disparaît.
Un hologramme n'est pas censé
penser par lui-même. Un hologramme n'est pas censé
mesurer, évaluer, apprécier, etc. Et surtout,
un hologramme n'est pas censé critiquer son maître.
Quand cela arrive, ils le châtient d'abord
pour le ramener dans le rang. Si cela ne marche pas, ils le
font « disparaître ». Et s'ils doivent le
tuer pour ce faire, c'est ce qui arrive.
L'expérience
a montré que peu importe ce que nous disons, ce que
nous leur faisons remarquer, la quantité de preuves
fournies, cela ne signifie rien pour les psychopathes. Ils
n'ont qu'un but : nous tromper afin qu'on les classifie
comme humains normaux de sorte qu'ils puissent continuer à
nous duper, nous contrôler et nous utiliser pour leur
propre pouvoir et gloire, parce que c'est ce qui leur donne
du plaisir.
Silvia Cattori : Il y a par conséquent
une interaction constante : l'individu pervers/pathologique
ne peut dominer seul et a besoin d'alliés. Il doit
donc former des clans et les unifier, offrant des avantages
à ceux qui servent ses intérêts.
Avantages qui les lient ensuite à eux, les
maintiennent assujettis ? Autrement dit, si le système
est pervers, alors chacun devient pervers et tout est perdu
?!
Henry : Oui et non. Il existe des faiblesses
inhérentes au système pathocratique. Mais
cela prend du temps. Lobaczewski décrit la dynamique
à l'œuvre dans les pays de l'Est sous le
communisme. Les pathocrates sont incapables de faire quoi
que ce soit d'authentiquement créatif. Ils dépendent
des gens de conscience pour leur créativité.
Une société sans créativité est
condamnée à périr tôt ou tard.
Quand les principaux postes de pouvoir de cette société,
du gouvernement, de l'industrie, des affaires sont tenus
par des pathocrates, le cycle dégénérescent
commence.
En même temps, les gens normaux
commencent à voir la société pour ce
qu'elle est, et ils inventent des stratégies de
survie. Ils commencent à reconnaître que leurs
dirigeants ne sont pas comme eux.
Malheureusement,
quand une société recouvre ses sens, une
autre idéologie masquant un autre groupe - ou bien
le même groupe sous un autre nom - de déviants
est déjà en place, prête à
prendre sa place. Quand le communisme s'écroula en
Union soviétique et dans les pays d'Europe de l'Est,
les pathocrates capitalistes étaient prêts à
s'emparer du butin, et parmi les pathocrates, certains
communistes furent même capables de trouver un
nouveau « nid » confortable au sein des «
nouvelles » démocraties capitalistes.
La
question est celle-ci : un tel processus a-t-il déjà
commencé aux États-Unis - qui sont, à
notre avis, le centre de gravité de la pathocratie
aujourd'hui ? Étant donné que les pathocrates
semblent motivés par un programme visant à
réduire la population mondiale par millions sinon
par milliards, par le biais des guerres ou d'autres moyens,
nous sommes en droit de nous demander si nous aurons le
temps de voir s'achever ce cycle. Nous ne sommes pas très
optimistes.
Mais même si une expression
particulière de la pathocratie tombe, le système
lui-même reste en place, émergeant ailleurs,
au sein d'un nouveau « centre ».
Silvia
Cattori : L'exemple qui va dans cette direction est l'Iraq.
Bush voulait la guerre à tout prix. Bush ment et il
gagne. Il trouve des alliés de la même espèce
que lui, comme Blair et Berlusconi. Les gens qui dénoncent
leurs crimes et les combattent perdent. Cela semble être
un parfait exemple de ce qui est décrit dans
Ponérologie.
Est-il impossible de dire non à ces monstres ?
Henry : Comment dire non quand les médias
sont complètement contrôlés par
d'autres pathocrates ? Vous pouvez descendre dans la rue,
comme des millions de gens l'ont fait avant l'invasion de
l'Iraq, mais cela n'a pas d'importance parce que les
dirigeants politiques pathocratiques ne se soucient
absolument pas de ce que pensent les gens. Il leur est
indifférent qu'il y ait des milliers ou des millions
de gens contestant leur politique - ils ont d' effrayantes
armes militaires à leur disposition. Ensuite, les
médias ont déformé le message des
dissidents et les ont présentés comme des
traîtres. Ils sont toujours considérés
comme des traîtres après quatre ans, alors
qu'il est devenu clair comme de l'eau de roche que Bush and
Co ont eu tort de faire la guerre et qu'ils ont menti sur
tous les points.
Pourtant, les États-Unis
sont toujours en Iraq et il est politiquement impossible de
réclamer plus qu'un simple « débat »
sur une future réduction des troupes.
Ainsi,
une des questions est celle-ci : dans un environnement
aussi contrôlé, combien de gens voient-ils la
réalité ? Et une autre se pose : dans une
telle réalité, comment les gens qui voient
les mensonges réagissent-ils et répondent-ils
en faveur d'un changement ?
La majorité des
gens ont eu leur conscience écrasée et ont
accepté tant de compromis qu'ils sont incapables de
penser ou de ressentir les choses correctement. Ils croient
qu'il y a un nombre illimité de fondamentalistes
islamiques se préparant à faire exploser
leurs maisons et leurs écoles, peu importe la totale
absurdité de cette idée, et malgré le
fait que la majorité de tels attentats à la
bombe soient des opérations « false flag ».
Le fait bien établi que les agences de renseignement
commettent des attentats à la bombe et accusent
ensuite leurs opposants - il est impossible d'arguer que ce
type de chose n'est pas une pratique régulière
- devient moins crédible pour les gens aux
États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, que le conte
de fées décrivant des centaines de
fondamentalistes islamiques prêts à se faire
exploser au nom d'Allah !
Repensez à ce que
Lobaczewski écrit à propos du raisonnement
confus qui se produit quand quelqu'un est en présence
d'un psychopathe. Via les médias, cette confusion
s'étend au-delà du contact personnel immédiat
et devient un fléau affectant la société
dans son ensemble. La société elle-même
est infectée par la maladie.
Et pour ceux
qui luttent pour retrouver leur santé mentale et qui
voient les mensonges, la puissance à laquelle ils
sont confrontés est si écrasante qu'ils
peuvent facilement abandonner. La tâche semble trop
grande.
Laura : Est-il impossible de dire «
non » à ces monstres ? Non. Difficile ? Oui.
Les individus qui pensent que le changement peut
s'effectuer via des processus légaux ou politiques
ne comprennent pas que les lois et la politique, en
général, soient toutes deux créées
et contrôlées par des individus pathologiques
qui les établissent à leur avantage, et non à
celui de leurs compatriotes . Ainsi, les lois et la
politique sont-elles des mesures insuffisantes pour contrer
une société pathologique engendrée par
les efforts et l'influence des déviants.
Une
autre chose qu'il est important de retenir eu égard
à la recherche de solutions via les moyens légaux
ou politiques : la roublardise des déviants
pathologiques est bien supérieure à celle des
êtres humains normaux. La plupart des gens sont
familiers de l'idée de la ruse exceptionnelle dont
font preuve les fous, mais la psychopathie, sous ses
différentes formes, possède un élément
additionnel : le Masque de Santé mentale.
Récemment, nous avons vu Cindy Sheehan
s'éveiller au fait que le parti démocrate
n'était qu'une autre idéologie derrière
laquelle opérait la psychopathie. Elle est partie,
et d'après ce que j'ai compris, a maintenant décidé
que le « 911 Truth Movement » était
l'endroit où il fallait être. Je suis désolée
de devoir l'informer que les psychopathes supervisent aussi
ce spectacle. Vous ne pensiez tout de même pas qu'ils
commettraient des crimes comme le 11 septembre sans assurer
leurs arrières par l'invention et le contrôle
d'un « mouvement pour la vérité »,
n'est-ce pas ?
Je reçois sans cesse des
lettres de groupes d'action politique qui demandent de
l'argent et du soutien. J'ai donné de l'argent et
mon soutien, et j'ai aussi écrit de nombreuses
lettres et e-mails leur disant que leurs « actions
politiques » n'auraient aucun effet s'ils ne
prenaient pas en compte la psychopathie dans l'équation.
Ils étaient tous tellement certains que remettre les
démocrates au pouvoir allait tout changer, mais le
fait est que rien n'a changé. Tout cet argent et ces
efforts ont été gâchés. Et
maintenant, les gens s'en rendent compte alors que nous le
disons depuis le début.
Je le redirai encore
- et continuerai à le faire : tant qu'on n'accordera
pas à la connaissance et à la prise de
conscience de l'existence d'êtres humains
pathologiques toute l'attention qu'elles méritent,
et qu'elles ne feront pas partie de la connaissance
générale de tous les êtres humains, il
n'y aura aucun moyen de changer les choses d'une manière
efficace et durable. C'est la première priorité,
et si la moitié des gens qui s'agitent pour la
Vérité, pour arrêter la guerre ou Bush
ou je ne sais quoi d'autre consacrait leurs efforts, leur
temps et leur argent à dévoiler la
psychopathie, cela nous permettrait peut-être de
progresser.
Finalement, le réel problème
réside encore dans le fait que la connaissance de la
psychopathie, et la manière dont les psychopathes
dirigent le monde ont été efficacement
cachées ; les gens n'ont donc pas la connaissance
adéquate et nuancée dont ils auraient besoin
pour apporter un véritable changement radical. À
maintes reprises tout au long de l'Histoire, cela a
toujours été « on prend les mêmes
et on recommence ».
Quand vous avez affaire à
des psychopathes, vous avez affaire à l'esprit
criminel, et quand de tels esprits tiennent des positions
de pouvoir absolu - comme c'est le cas aujourd'hui - rien
ne peut les retenir - et rien ne les retiendra, c'est une
certitude.
Bush (ou plus précisément,
ceux qui tirent ses ficelles) a un contrôle quasi
absolu de toutes les branches du gouvernement. Vous pouvez
remarquer cela si vous observez soigneusement que, peu
importe ce que Bush commet d'illégal, personne ne le
prendra vraiment à partie. Tous les «
scandales » qui ont fait surface, dont n'importe
lequel aurait fait tomber toute autre administration, ne
sont que des farces jouées pour le public, pour le
distraire, pour lui faire penser que la démocratie
est toujours active.
Il n'y a que deux choses qui
puissent soumettre un psychopathe :
1) un
psychopathe plus puissant ;
2) le refus absolu et
non-violent de tous les autres de se soumettre à son
contrôle, quelles que soient les conséquences.
Si toutes les personnes normales aux États-Unis (et
ailleurs) arrêtaient tout et refusaient de participer
à la réalisation du moindre objectif du
programme psychopathique, s'ils le faisaient en masse, si
les gens refusaient de payer leurs impôts, si les
soldats refusaient de combattre, si les fonctionnaires et
les « robots » dans les entreprises refusaient
d'aller au travail, si les médecins refusaient de
traiter les élites psychopathiques et leurs
familles, tout le système s'arrêterait
brutalement.
Mais cela ne peut arriver que si les
masses SONT INFORMÉES sur la psychopathie dans tous
ses horribles détails. Ce n'est que s'ils savent
qu'ils ont affaire à des créatures qui ne
sont réellement pas humaines qu'ils peuvent avoir la
compréhension de ce qu'ils doivent faire. Et ce
n'est que quand ils seront suffisamment désespérés,
au point que les malheurs que leur infligera le psychopathe
au début de leur résistance paraîtront
pâles en comparaison, qu'ils auront la volonté
de le faire. C'est cela, ou bien la compréhension du
monde que les psychopathes sont en train de créer
pour leurs enfants, en tout cas l'amour pour l'humanité
de demain, qui les motiveront à résister.
Silvia Cattori : Est-ce que Chirac, après
avoir dit non pour l'Iraq, a fait des concessions majeures
à Bush par peur de devenir un homme de paille ? Les
pervers ont-ils besoin d'hommes de paille ?
Henry :
Imaginez que vous êtes un politicien avec une
conscience face à un monde dominé par des
gens pour qui tous les moyens sont bons pour rester au
pouvoir : chantage, intimidation, menaces. Dans quelle
mesure le scandale en France sur les finances de Chirac
quand il était Maire de Paris furent-elles utilisées
pour le remettre dans « le droit chemin » ?
Nous ne pouvons que spéculer.
Nous savons
que Bush espionnait illégalement les citoyens
américains ; faisait-il cela pour collecter des
données qui pourraient être utilisées
pour faire chanter et intimider les politiciens ou les
journalistes de l'opposition qui posaient trop de questions
? Je pense qu'il serait naïf de ne pas considérer
cette possibilité.
Laura : Je dis
quelquefois en plaisantant qu'à présent, on
peut probablement deviner qui sont les gentils en regardant
ceux qui ont la plus mauvaise presse ! Mais ce n'est pas si
simple. Nous ne pouvons oublier que la véritable
guerre est celle de l'Élite psychopatique au pouvoir
contre les Humains normaux. Les pervers ont-ils besoin
d'hommes de paille ? Sûrement, cela fait partie de la
mise en scène qu'ils élaborent pour nous.
Tout comme cela fait partie de leurs tactiques de créer
des attentats « false flags » pour diriger la
haine contre ceux qu'ils souhaitent détruire, c'est
totalement dans leur style d'opération de jouer au «
good cop / bad cop ». C'est Machiavel 101.
Silvia
Cattori : La dynamique que vous décrivez est aussi
apparente dans l'utilisation des médias ; les
journalistes qui soutiennent les principes de l'axe Tel
Aviv-Washington ont toute liberté de soutenir ces
guerres. Font-ils aussi partie des monstres ? Devons-nous
classer ces menteurs des médias dans la catégorie
des 6% ? Comment se fait-il que le public ne voit pas que
ce sont des imposteurs ?
Henry : Une fois que le
système est en place, ceux qui sont moralement
faibles s'y rallient pour le défendre en échange
de privilèges personnels. Leur propre intérêt
les rend vulnérables à la contagion. En
conséquence, chaque individu n'a pas besoin de faire
partie d'un des nombreux types listés par
Lobaczewski. Il y a des milliers d'individus moralement
corrompus et faibles qui sont prêts à obéir
aux ordres de ceux qui sont au pouvoir si cela leur apporte
célébrité et fortune, ou ne serait-ce
qu'une existence confortable et sans ennui.
Ce qui
ne veut pas dire que les médias sont exempts de
psychopathes, caractéropathes, ou des autres types
présentés par Lobaczewski.
Silvia
Cattori : Pour nous protéger du mal, il semble alors
que chacun d'entre nous doive se demander s'il est en
présence d'une de ces personnes perverses qui
mentent et n'agissent que pour leur intérêt
personnel. Mais les gens n'arrivent pas à croire que
ces pervers/pathologiques sont des gens qui se nourrissent
du mal, qui se nourrissent des conflits. Votre livre décrit
cela de façon experte : les conflits sont leur
nourriture ; ils adorent ces situations, ils ont besoin de
cela pour exister. Une personne normale ne peut imaginer
qu'au sein de la société, il y a un certain
nombre de gens qui ne peuvent rien faire d'autre que de se
nourrir du mal. Pensez-vous que les gens normaux sentent
que quelque chose ne va pas mais qu'ils n'arrivent pas du
tout à comprendre qu'ils sont des victimes et qu'ils
souffrent à cause des mensonges et des manipulations
des individus pervers/pathologiques ?
Henry : Oui.
Mais il faut un fort caractère pour se battre pour
ce qu'on sait être juste face à une opposition
sociale omniprésente. Nous avons aussi tendance à
accorder aux autres le bénéfice du doute
parce que nous projetons nos propres modes de pensée
et de comportement sur eux. Si nous ne sommes pas
conscients qu'il y a des gens qui sont soit génétiquement
incapables d'éprouver de l'empathie et des
sentiments envers les autres, soit dont la conscience a été
réprimée et détruite à cause de
ce qu'ils ont vécu (et ils ne peuvent être
guéris), et si nous ne savons pas comment ils
fonctionnent et manipulent, nous resterons des victimes.
En tant que personne qui a fait partie
d'organisations et d'associations militant pour un
changement social, vous avez probablement vu la même
dynamique à l'oeuvre. Le travail bénéfique
et sincère de beaucoup de gens peut être
détruit par les actions d'une seule personne. Cela
ne donne pas beaucoup de chances au rétablissementt
de la justice sur cette planète ! Ce n'est que quand
ceux qui sont psychologiquement normaux parviendront à
comprendre que nous avons un prédateur naturel, un
groupe de gens qui nous voit comme une espèce «
para-spécifique » qu'ils seront disposés
à s'informer sur cette race semblable aux humains.
Laura : S'il existe un travail qui mérite
des efforts et une dévotion à plein temps
pour aider l'humanité dans cette période
sombre que nous vivons actuellement, c'est bien l'étude
de la psychopathie et la propagation de cette information
sur une très grande échelle. Pour celui qui
veut réellement faire quelque chose, diffusons aux
gens l'information sur les agents pathogènes
sociaux, apprenons d'abord comment les identifier, et
ensuite nous pourrons décider de la marche à
suivre.
Silvia Cattori : Les gens normaux, ceux qui
ont une conscience, cherchent à trouver un compromis
entre les deux. Diriez-vous qu'être gentil envers eux
est une erreur parce que les individus
pervers/pathologiques n'ont absolument aucune conscience,
sont sans scrupule-s, et n'hésitent pas à
s'emparer des postes au pouvoir, même s'ils sont
incompétents ?
Henry : Nous en avons parlé
plus tôt quand nous avons décrit la société
comme un tribunal où tout le monde chercherait la
vérité quelque part entre les deux . Tant
qu'il y aura une quelconque idée de compromis, les
gens de conscience seront toujours les perdants. On doit
retirer à ces déviants psychologiques toute
position de pouvoir qui leur permet de dominer les
personnes de conscience, point. Les gens doivent se rendre
compte que ce genre d'individus existe, et ils doivent
apprendre à les détecter eux et leurs
manipulations. La partie difficile est qu'on doit aussi
lutter contre ces tendances en nous à la compassion
et à la gentillesse pour éviter de devenir
des proies.
Silvia Cattori : Les gens normaux ont
besoin de garder en mémoire que tous les gens ne
sont pas fondamentalement bons et ne prennent pas
nécessairement des décisions qui sont bonnes
pour la société. Les individus
pervers/pathologiques se moquent de la moralité,
pour eux, seuls leurs objectifs personnels comptent. Ils
peuvent mentir sans se sentir le moins du monde impliqués
dans ce qu'ils disent. Prenons le cas de Bush par exemple.
Il peut dire n'importe quoi et il n'a pas du tout honte de
mentir. Les individus pervers/pathologiques n'ont aucun
scrupule à mentir, à détruire un pays,
un peuple entier, tant que cela sert leurs intérêts
?
Henry : L'idée que « tous les hommes
naissent égaux » et que nous sommes
fondamentalement bons nous est assénée depuis
notre naissance. On nous enseigne que Dieu nous a fait à
son image, et que nous avons tous une étincelle
divine en nous.
Mais la science nous montre que ce
conte de fées religieux n'est pas vrai. L'humanité
a un prédateur naturel, le psychopathe, et ce
prédateur est invisible parce qu'il n'existe aucun
signe facilement discernable qui permette de l'isoler.
En
outre, tout au long de l'Histoire, on nous a divisés
en groupes en fonction de distinctions physiques,
culturelles, religieuses, ou n'importe quel élément
facilement reconnaissable mis en avant par les
psychopathes, tandis que notre véritable ennemi est
resté masqué.
Nous avons même
trouvé des livres traitant de psychopathie qui
présentent l'argument que nous sommes tous
psychopathes ! Nous voyons donc qu'il y a une tentative de
sauver les apparences . Lobaczewski mentionne la
psychologie et la psychiatrie comme outils utilisés
par la pathocratie sous le communisme. Nous voyons la même
chose aujourd'hui aux États-Unis. Il y a des
déviants qui deviennent psychologues ou psychiatres
et qui tentent de réécrire la psychologie du
point de vue pathologique !
Silvia Cattori : Un des
points faibles de notre société n'est-il pas
la tolérance dont nous faisons preuve envers ces
monstres ? Cela leur permet de créer plus de
conflits et de tuer plus d'innocents.
Henry :
Est-ce de la tolérance ou de l'ignorance ? Les gens
ne sont pas conscients qu'il existe une catégorie de
gens, que nous qualifions parfois de « pas tout à
fait humains », qui nous ressemblent, qui travaillent
avec nous, que nous retrouvons dans toutes les races,
toutes les cultures, qui parlent toutes les langues, mais
qui n'ont pas de conscience - et s'il y a quelque chose qui
sépare réellement les humains des animaux, je
suggérerais que c'est cela : la conscience.
Nous
sommes tolérants envers les autres, en dépit
des crimes les plus horribles, parce que nous projetons nos
propres états intérieurs sur eux, nous
supposons que quand ils expriment des remords, c'est qu'ils
les ressentent vraiment. Mais pour ces déviants, il
n'y a pas de remords, ce n'est qu'un rôle, un peu de
comédie pour nous faire croire par la tromperie
qu'ils sont « comme nous ».
Silvia
Cattori : Alors, la seule chose à faire est de
continuer à dire la vérité. Et de nous
dire que même si ceux qui mentent gagnent toujours
contre la vérité, à long terme, quand
de plus en plus de gens diront la même chose, petit à
petit cette vérité permettrapeut-être
aux gens de réfléchir ?
Henry : La
vérité est la seule chose digne de nos
efforts. Ce qui nous sépare du psychopathe est notre
conscience, et notre conscience doit devenir la voix de la
vérité. La vraie conscience - si nous
l'écoutons - nous élève au-dessus de
l'exemple du comportement animal établi par les
pathocrates. Pensez aux horreurs d'Abu Grahib. Si la
conscience de ces soldats (à supposer qu'ils en
aient une) n'était pas endormie, ils auraient refusé
de commettre ces atrocités. Si les milliards de
gens dotés de conscience pouvaient entendre sa voix,
il n'y aurait plus de guerre.
On trouverait
d'autres moyens pour résoudre les différends.
Si nous écoutions notre conscience, il n'y aurait
plus de famine parce que nous ressentirions la peine et la
souffrance de ceux qui meurent de faim et nous serions
incapables de ne pas faire quelque chosepour les soulager.
Et dans nos propres vies, nous devons penser à la
façon dont nous tuons notre propre conscience et
commencer à faire des choix douloureux afin de
l'écouter avant qu'elle ne disparaisse pour
toujours.
Silvia Cattori : En conclusion, il y a
des manipulateurs partout. Ils forment une partie de la
société qui est structurée selon ce
modèle, une structure qui leur permet de se
comporter selon ce fonctionnement psychologique pervers où
qu'ils interviennent. Ce sont des gens à l'esprit
tordus, qu'aucun code moral ne retient, prêts à
tout pour défendre leurs intérêts. Ils
sont de plus en plus nombreux. Ils ne sont pas
nécessairement liés à une idéologie
spécifique. Et dès que nous commençons
à soupçonner quelqu'un d'appartenir à
ce pourcentage de gens tordus, devons-nous adopter une
attitude différente ?
Henry : Oui. Nous
devons apprendre à dire non aux manipulations. Cela
signifie qu'il nous faut apprendre de quelles façons
nous sommes manipulés, et refuser d'entrer dans leur
jeu.
Laura : De manière générale,
une capacité à tricher, à entrer en
compétition et à mentir s'avère être
une adaptation extraordinairement réussie. Ainsi,
l'idée que la pression de la sélection
pourrait permettre à la sainteté de se
répandre dans une société semble peu
plausible en pratique. Il semble impossible de rivaliser
avec les gènes qui promeuvent la compétitivité.
« Les types bien » se font évincer ou
leur « race » s'éteint. Les gens heureux
ignorants de même. Aujourd'hui, le bonheur et la
gentillesse sont de plus en plus rares, et la misère
et la souffrance de ceux qui sont capables de ressentir de
véritables sentiments, qui ont de l'empathie pour
les autres êtres humains, qui ont une conscience,
sont hélas monnaie courante. Et les manipulations
psychopathiques sont destinées à nous rendre
tous psychopathes.
Néanmoins, une
prédisposition à la conscience et à
l'éthique, peut l'emporter si et quand elle est
aussi capable de mettre en pratique l'altruisme le plus
profond : faire de l'objet de son empathie l'idéal
le plus élevé ; répandre la liberté
et l'altruisme au sens abstrait, pour les autres, y compris
nos descendants.
En bref, nous devons investir
notre « intérêt personnel» dans
l'assurance collective que tous les autres sont heureux et
bien disposés, aussi ; et en s'assurant que les
enfants que nous mettons au monde ont le choix d'être
heureux par nature et bienveillants les uns envers les
autres.
Cela signifie que si la psychopathie menace
le bien-être de l'avenir du groupe - ce qu'elle est
en train de faire actuellement - alors on ne peut s'en
sortir que par un refus massif de se laisser dominer par
elle au niveau personnel, individuel. Préserver la
liberté pour soi-même au sens pratique
préserve au bout du compte la liberté des
autres. La protection de nos propres droits COMME ceux des
autres, garantit la position de libre-arbitre et les
chances de bonheur pour tous. Si les psychopathes mutants
posent un danger potentiel, alors la véritable
empathie, la véritable éthique, la véritable
conscience, commandent le recours à une thérapie
prophylactique contre les psychopathes.
Ainsi, il
apparaît qu'identifier les psychopathes, cesser
d'interagir avec eux, les isoler de notre société,
nous rendre indisponibles comme « nourriture »
ou comme objets à tromper, manipuleret à
utiliser, est la seule stratégie, la plus efficace,
que nous puissions mettre en oeuvre.
Notes :
A.
Lobaczewski. Ponérologie
politique : étude de la genèse du mal
appliqué à des fins politiques.
Les Éditions Pilule rouge.
PCL-R :
Psychopathy Checklist - Revised : liste des
caractéristiques psychopathiques - NdT
Emil
Kraepelin : psychiatre allemand (1856-1926) considéré
comme le fondateur de la psychiatrie scientifique moderne.
- NdT
DSM : Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders (Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux) - NdT
ASPD : Antisocial
Personality Disorder : trouble de la personnalité
antisociale - NdT
ERP : Event Related Potential,
Potentiel Évoqué en français (PE). En
électroencéphalographie, un potentiel évoqué
désigne le signal électrique produit par le
système nerveux en réponse à une
stimulation externe (son, lumière) ou interne (prise
de décision, préparation motrice). Ce signal
étant en général très faible,
il est nécessaire de répéter
l'enregistrement un grand nombre de fois de façon à
moyenner toutes ces mesures et à obtenir une
caractérisation du potentiel évoqué
qui soit fiable. Source : Wikipédia - NdT
La
tâche de décision lexicale est une expérience
comportementale, c'est-à-dire une expérience
visant l'exploration psychologique d'un comportement. Elle
consiste à présenter des mots ou des
pseudomots (chaînes de caractères qui
respectent les règles phonotactiques de la langue,
comme cateau). On demande alors aux sujets de répondre
le plus rapidement et le plus précisément
possible si c'est un mot ou un pseudomot. Cette tâche
peut être visuelle ou auditive. Source : Wikipédia
- NdT
On ne peut guérir ce que l'on ne
connaît pas - NdT
Les attaques false flag
(littéralement : faux drapeau) sont des attaques
menées sous le couvert du drapeau adverse, dans le
cadre d'opérations spéciales - NdT
Littéralement « gentil flic contre
méchant flic ». C'est une technique policière
éculée. Deux inspecteurs interrogent un
suspect. L'un offre le café, une cigarette et
s'évertue à détendre l'atmosphère.
L'autre menace, crie, déstabilise. Scène
classique, le second quitte la salle d'interrogatoire sous
un prétexte quelconque et se met derrière une
glace sans tain d'où il peut observer la suite des
événements sans être vu. Le premier, le
gentil, conseille au suspect de coopérer, car c'est
le seul moyen de calmer son collègue qui est capable
de commettre une « folie ». Source
- NdT
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