( 1 ) Nahum Goldmann est Co-fondateur, avec le rabbin Wise, du Jewish World Congress : ms © Dernières Nouvelles D'alsace, Vendredi 17 Juin 2005.. Tous droits de reproduction réservés Le prix Cuikermann de Rafaël Goldwaser Rafaël Goldwaser. Prix Cuikermann 2005.(Photo DNA - Bernard Meyer) Entre New York et Israël, où il séjournait ces temps-ci, le lauréat 2005 du prix Cuikermann savoure son bonheur : Rafaël Goldwaser a adopté Strasbourg il y a quinze ans. Le prix Cuikermann récompense des caractères qui s'investissent dans la défense et promotion du yiddish. Des chercheurs, traducteurs, linguistes ou artistes sont ainsi récompensés - une initiative des frères Cukierman (dont Roger, président du Conseil représentatif des institutions juives de France). Lauréat 2005 de ce prix, Rafaël Goldwaser fête ces jours prochains avec ses amis strasbourgeois (ce 20 juin à la Galerie Insight, 10 rue Thomann, à 18 h 30) une distinction qui lui est officiellement remise le 7 juillet à Paris. Et y voit la reconnaissance, en effet, d'un « engagement ». Un héritage, aussi - son père, émigré polonais, jouait au théâtre yiddish de Buenos Aires en Argentine. Nos universités yiddish Installé ensuite en Israël, Rafaël y resta 26 ans, tout en complétant sa formation théâtrale à Paris. Et c'est à Strasbourg qu'il choisit de vivre, après que des amis l'y eurent invité en 1990 pour une lecture de textes yiddish. Il y a créé le Théâtre en l'Air / der LufTeater, y monta des pièces de Sholem Aleykhem ou d'Isaac Bashevis Singer. Dans l'amitié d'Astrid Ruff, Isabelle Marx ou Doris Engel, encourageant ces dernières dans leurs propres aventures artistiques. Rafaël a plaidé la cause du yiddish au sein d'Universités d'été animées à Strasbourg ainsi qu'à Paris et Bruxelles. Car cette langue née dans la vallée du Rhin aux alentours du Xe siècle, et parlée dans une grande partie de l' Europe avant la Shoah, connaît un réel renouveau - Goldwaser, à 58 ans, est serein : « A New York, où j'ai donné deux monologues au Bronx et à Manhattan, à Los Angeles, dans un centre de culture juive : un public de gens âgés, mais aussi, de bien plus jeunes que moi ! Des immigrés de la troisième génération, qui grandissent dans le yiddish. » Et depuis son port d'attache alsacien, il défend la cause du yiddish dans le monde entier. Des cycles universitaires de yiddish réunissent à Vilnius des jeunes, juifs ou non-juifs, d'Italie, d'Allemagne, de Grande- Bretagne, de Pologne, de Moldavie ou d'Ukraine : « On écrit partout de nouveaux romans, de la poésie, des pièces de théâtre, des nouvelles. » En Israël, le yiddish a retrouvé place grâce aux cultures de l'immigration, ou palestinienne : « Je crois que la paix viendra par les artistes... » Toujours blessé par l'échec, à Strasbourg, d'un projet de Centre européen des cultures yiddish, il se réjouit d'autres avancées : un documentaire de France 3 Alsace sur le Théâtre en l'Air/ Der LufTeater a toutes les chances d'être traduit et présenté dans plusieurs festivals du film yiddish, en Amérique comme en Israël. Et en novembre prochain, à Strasbourg, il monte Yiddish en Pologne, autour d'un grand chantre de Cracovie assassiné par les nazis. Avec Isabelle Marx il a travaillé à une évocation par des enfants de l'école Lucie-Berger, ce dimanche dans le cadre de l'inauguration du Mémorial de l'Alsace-Moselle à Schirmeck, du destin tragique de Hana Brady - une écolière de Tchécoslovaquie morte à 13 ans à Auschwitz. Sa valise, envoyée en 2 000 au Musée de la Shoah de Tokyo, permit à Fumiko, sa directrice, de reconstituer l'histoire de Hana : elle retrouva son frère George, qui vit au Canada. Avec ses photos et souvenirs intacts. Marie Brassart-Goerg © Dernières Nouvelles D'alsace, Vendredi 17 Juin 2005.. Tous droits de reproduction réservés
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