Gayssot, l'Histoire, et le Crime : Pour un vrai Nuremberg et pour que les vrais négationnistes soient démasqués par Mondher Sfar, historien, Paris La critique de la Loi Gayssot consiste de nos jours à lui reprocher de légiférer en matière d'histoire. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit là une bonne formulation de la question. La Loi Gayssot nous invite en fait à respecter la chose jugée en l'occurrence les conclusions du Tribunal de Nuremberg. Cette démarche ne nous déplait pas du tout, pour la simple raison qu'un crime relève de la justice et non de la discipline historique. Il n'y a aucun reproche à ce que la question du génocide relève de la justice et de son investigation, avant d'aboutir sur la chaire de l'historien. Or, justement, c'est là où gît toute l'affaire : Sommes-nous sûrs que le Tribunal de Nuremberg auquel se réfère la loi Gayssot ait fait sérieusement son travail d'investigation et de jugement ? Lisons l'Article 18 du Statut du Tribunal : « Le Tribunal devra : (a) limiter strictement le procès [des ‘Grands criminels de Guerre'] à un examen rapide des questions soulevées par les charges. » Ainsi, malgré la gravité des charges, des accusations et de l'envergure internationale du procès, voici que l'on décide comme règle de jeu d'escamoter l'étude des preuves des charges. L'Article 19 enfonce encore plus le clou : « Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide et non formaliste et admettra tout moyen qu'il estimera avoir une valeur probante. » Encore plus explicite, l'Article 21 stipule : « Le Tribunal n'exigera pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il considérera également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des Gouvernements des Nations Unies, y compris ceux dressés par les Commissions établies dans les divers pays alliés pour les enquêtes sur les crimes de guerre, ainsi que les procès-verbaux des audiences et les décisions des tribunaux militaires ou autres tribunaux de l'une quelconque des Nations Unies. » Ainsi pas moins de trois articles des statuts du Tribunal pour insister sur cette extraordinaire décision de juger sans examiner les preuves. De plus, le Statut a fermé la porte à la mise en question de la légitimité du Tribunal : Article 3 : « Ni le Tribunal, ni ses membres, ni leurs suppléants ne pourront être récusés par le Ministère Public, par les accusés, ou par leurs défenseurs. » Autre important déni de justice, l'instauration de la rétroactivité des lois, juger selon des lois postérieures aux crimes ou délits commis, comme le crime contre l'humanité. Les dégâts ne s'arrêtent pas là. Le Statut a interdit aux accusés de se défendre au cours des débats : Article 18 : « (b) prendre des mesures strictes pour éviter toute action qui entraînerait un retard non justifié [dans le cours du procès], et écarter toutes questions et déclarations étrangères au procès de quelque nature qu'elles soient ; (c) agir sommairement en ce qui concerne les perturbateurs, en leur infligeant une juste sanction, y compris l'exclusion d'un accusé ou de son défenseur de certaines phases de la procédure ou de toutes les phases ultérieures, mais sans que cela empêche de décider sur les charges. » Donc, des lois rétroactives et un procès sans preuves, sans possibilité de récuser le tribunal, sans débat, mais aussi sans appel : Article 10 : « Dans tous les cas où le Tribunal aura proclamé le caractère criminel d'un groupe ou d'une organisation, (…), le caractère criminel du groupe ou de l'organisation sera considéré comme établi et ne pourra plus être contesté. » Il en est de même des décisions finales du Tribunal : Article 26 « La décision du Tribunal relative à la culpabilité ou à l'innocence de tout accusé devra être motivée et sera définitive et non susceptible de révision. » Autre violation du droit humain : la loi édictée par ce Tribunal a établi un principe ségrégationnel, en spécifiant l'origine politique ou nationale des prévenus, et par conséquent, en excluant tous les autres criminels qui sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi instituée par le Tribunal. Un criminel qui aurait commis le même crime de guerre ou contre l'humanité et qui appartiendrait aux Alliés pourrait dormir tranquille. Le Tribunal de Nuremberg a battu le record mondial du déni de justice et des violations des droits humains les plus élémentaires, et en particulier de ceux établis par la Déclaration universelle des Droits de l'homme. C'est pourtant ce Tribunal qui est établi par la loi Gayssot comme source du droit. En fait, il n'y a pas eu de jugement des criminels, mais il y eut seulement une parodie de justice. L'objectif inavoué du Tribunal de Nuremberg a été de légitimer la décision prise par les puissances alliées d'exécuter les vaincus en tant que vaincus et non en tant que criminels. La conséquence la plus paradoxale en a été que les crimes, tous les crimes, n'ont jamais été jugés, ni même entièrement identifiés. Il n'y a jamais eu de jugement du crime de génocide La Loi Gayssot qui s'en prend à « ceux qui auront contesté, (…) l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité » est inopérante, car « l'existence » de ce crime contre l'humanité n'a pas été jugée en tant que telle. Il faut rappeler ici que le Tribunal de Nuremberg a eu pour objet officiel et spécifique le « Procès des Grands Criminels de Guerre » et il n'a eu à juger du crime contre l'humanité qu'en termes subsidiaires et incidents et non principalement. On peut donc affirmer qu'il n'y a jamais eu de jugement du génocide juif. Même le jugement du Commandant Hoess d'Auschwitz l'a été dans le cadre du jugement des ‘criminels' et non du jugement du crime contre l'humanité. Ainsi, les crimes des déportations n'ont jamais fait l'objet de jugements. Les crimes commis au sein des camps de concentration n'ont jamais fait l'objet de procès, y compris le camp d'Auschwitz. Les juifs eux-mêmes, survivants ou parents des morts dans les camps n'ont pas intenté de procès pour ce qui leur est arrivé durant la Deuxième Guerre mondiale. De tels procès auraient été l'occasion de détailler les crimes et de déterminer les responsabilités. Dans la réalité, tous ces crimes qui auraient dû faire l'objet de procès, ont été traités sous forme de protestations des victimes à travers des ‘témoignages' privés édités dans des périodiques ou des livres. Les victimes n'ont été écoutées au cours de tous les procès de Nuremberg qu'en qualité de témoins, pas en qualité de victimes. Tout s'est passé comme si les crimes dont les juifs ont été victimes – pour ne parler que d'eux - ne pouvaient faire l'objet de procès. Même les crimes de guerre n'ont été jugés : ni ceux commis par l'Axe ni ceux commis par les Alliés. Une des principales raisons en est que le sionisme, de connivence avec les vainqueurs, a fait main basse sur les ‘crimes contre l'humanité' pour les sortir du cadre classique du droit criminel national. Le but a été d'en faire des crimes ‘spécifiques' non pas tant pour leur ampleur ‘inimaginable' comme le prétend la propagande sioniste, mais pour leur prétendu genre nouveau différent des crimes connus des législations existantes. Ce genre nouveau est le ‘génocide' spécifié par Nuremberg sous le vocable de ‘crimes contre l'humanité'. Pourquoi créer cette nouvelle catégorie de crimes ? C'est pour donner naissance à une entité juridique nouvelle qui est la prétendue ‘race biologique juive'. C'est celle-là même qui a été inventée par l'idéologie raciale nazie. Le sionisme a cherché à perpétuer le bénéfice de la nouvelle entité raciale juive instituée par Hitler afin qu'elle soit reconnue par le droit international. La reconnaissance de la nouvelle catégorie ‘raciale juive' à travers de l'institution de la nouvelle catégorie de crime qu'est le ‘génocide' a été une des principales raisons d'être du Tribunal de Nuremberg, sous prétexte de juger des ‘Grands Criminels de Guerre'. Ainsi, le Tribunal de Nuremberg (1) a parodié un procès contre les criminels de guerre, il a exclu les crimes perpétrés par les vainqueurs ; (2) le Tribunal a escamoté les crimes réels commis dans les camps de concentration grâce au concept nouveau et anti-juridique de ‘génocide' et de ‘crime contre l'humanité', spoliant les victimes de leurs droits à la justice de leur pays ; (3) le Tribunal a consacré grâce au concept de ‘génocide' l'idéologie raciale nazie qui a prétendu que les ‘juifs' sont une race biologique ; (4) la chambre à gaz est devenue un point de fixation dans l'esprit des sionistes pour ce qui est des crimes commis dans les camps de concentration, car pour eux la destruction ‘chimico-biologique' des juifs est la preuve ‘scientifique' de l'existence d'une prétendue ‘race' juive qui ne peut obéir aux lois habituelles du droit international connu jusque là. Cette invention juridique a ouvert en conséquence la voie au ‘droit à un Etat'. L'enchaînement de cette logique est : un crime unique – un crime contre l'humanité – un crime contre une race – une race – un Etat. Voilà donc l'aberration des procès dits des ‘Grands criminels', ou même des petits ‘criminels' comme Eichmann. Les victimes ont été leurrées par ces procès à sensation qui n'ont pas jugé des faits historiques mais des faits politiques qui relèvent des affaires d'Etat et non des affaires des femmes et des hommes victimes de crimes personnels. Au lieu du concret, on a fabriqué le fantastique et on leur a dit : vous avez été victimes d'un Holocauste, d'une Shoah, vous n'avez pas à vous en soucier, c'est nous qui s'en chargerons. C'est que les sionistes n'ont eu aucun intérêt à juger véritablement les crimes de déportation, ou ceux commis dans les camps de concentration, ou même le régime nazi. En plus de l'instrumentalisation politique des crimes, les sionistes ont eu peur que ces procès ne se retournent contre eux, en révélant la part de leur responsabilité politique dans ces persécutions qu'ils favorisèrent en sous main, car ils ont vu qu'elles allaient dans le sens de leurs objectifs politiques : la création d'un Etat prétendument juif, dans une perspective idéologique que les nazis étaient loin de désavouer. Toujours est-il que ce stratagème, combiné avec l'idéologie horrifique de la Shoah, a fini par faire croire aux victimes, comme aux autres, que toute la vérité a été dite. La négation des crimes commis commence ici : par la négation du droit des victimes individuelles, quelles qu'elles soient, à un procès juste, authentique, exemplaire et équitable pour les torts qu'elles avaient subi durant la Deuxième Guerre mondiale et avant. Cette négation se double par celle des crimes politiques et militaires commis à la fois par les puissances alliées et par la puissance sioniste montante. C'est pourquoi il est urgent : D'abroger la loi Gayssot qui avalise un crime de déni de justice qu'incarnent le Tribunal de Nuremberg et ses Statuts. Que les promoteurs du Tribunal de Nuremberg et leurs exécutants soient jugés et punis. Que les victimes de tous les crimes commis durant la Deuxième Guerre mondiale et avant à l'encontre des populations civiles - quelle que soit leur nationalité, leur religion, leur appartenance nationale ou ethnique - poursuivent en justice leurs bourreaux, et que leurs plaintes soient acceptées. Que le crime contre la paix soit jugé en toute équité et que ses commanditaires et leurs exécutants soient poursuivis devant la justice, quelle que soient la nationalité de leurs auteurs. Avant Gayssot, avant l'Historien, exigeons d'abord que justice soit faite, et que les vrais négationnistes soient démasqués.
|