Le conflit en Syrie arrive à un tournant. Devant la tournure que prennent les évènements, il est urgent de rappeler des positions claires.
-Comme la grande majorité du peuple palestinien, le soutien à la révolution du peuple de Cham demeure total. Cette semaine encore, des Palestiniens ont scandé jusqu’à l’intérieur de la moquée Al Aqsa leur solidarité avec ce valeureux peuple. Un peuple qui subit... depuis plus de deux ans une répression d’une indicible brutalité menée par un régime clanique, sectaire et prédateur.
-Les données du conflit ont changé et sont désormais encore plus claires. En plus de l’aide de la Russie, Assad est massivement soutenu par l’Iran, les milices irakiennes et le Hezbollah. C’est tout « l’arc chiite » qui s’est mis en ordre de marche pour sauver un régime dominé par la secte des alaouites. Grossière et fondamentale erreur : en participant militairement à une entreprise de répression bestiale, ces forces supplétives ont fait basculer le conflit dans une dimension hyper-confessionnelle. A Al Qussayr comme ailleurs en Syrie, ce sont désormais dans leur très grande majorité, des chiites iraniens, irakiens et libanais qui déversent un tapis de bombes sur des villes et villages entiers. Leur funeste espoir ? Maintenir un clan qui s’accroche au pouvoir depuis plus de 40 ans et qui a utilisé tout son arsenal militaire pour réprimer et terroriser une population dont le seul tort était de vouloir, dans la foulée de ce qui s’était passé en Tunisie et Egypte, vivre dans la dignité. Et dire cela ne nous exonère pas de critiques radicales envers ceux des régimes arabes (notamment ceux du Golfe) qui jouent un jeu trouble et malsain.
-Ceci nous amène à éclaircir un point : le clivage sunnite/chiite devient aujourd’hui extrêmement préoccupant. Oui, nous appelons à ne pas alimenter les fractures confessionnelles. Mais cette intention, aussi louable soit-elle, ne doit pas nous interdire de prendre des positions franches : ceux des chiites qui martyrisent le peuple syrien, soutiennent Assad ds sa furie meurtrière et qui, pour une bonne partie d’entre eux, mettent en doute la véracité du Saint Coran et insultent les Nobles Compagnons (Rad) se compromettent totalement et empêchent une unité de la oumma. Face au Hezbollah qui a perdu toute crédibilité dans l’affaire syrienne et qui a tué bien plus de Libanais et Syriens que d’Israéliens depuis 2006, je préfère le son de cloche du dignitaire chiite Asseyed Ali Amin. Pour ce dernier, l’intervention du Hezbollah est catégoriquement rejetée et la qualifie « d’ingérence suicidaire et destructrice ». C’est avec ce genre de chiites que l’on peut entrevoir une union fraternelle. Pas avec ceux qui usurpent la cause palestinienne pour mieux justifier la destruction de villages syriens.
-Quant au soi-disant caractère « résistant » du régime syrien qui fait tomber certains des nôtres dans la théorie du complot… Je vous rappellerai juste que l’ancien responsable du Mossad Efraim Halevy a déclaré il y a quelques jours qu’Assad était « l’homme d’Israël à Damas ». Dans ses Mémoires, Ariel Sharon disait ouvertement qu’il préférait le pouvoir baassiste à celui des Frères musulmans syriens. Pourquoi ? Parce que depuis 40 ans, la mafia d’Assad n’a jamais tenté de s’approcher du Golan pour le libérer. Ce régime a toujours instrumentalisé la cause palestinienne pour mieux la pervertir : en 1976, lorsqu’Assad décide d’envahir le Liban, c’est avec la bénédiction de la CIA et l’accord tacite des Israéliens (lire Le Monde diplomatique de ce mois). Et quel a été l’un des premiers actes de la « glorieuse » armée arabe syrienne ? Décimer des centaines de Palestiniens notamment lors de la bataille de Tal Az Ze’tar. C’est cette situation qui a fait que le Hamas s’est désolidarisé de ce régime sectaire. Aujourd’hui, ce mouvement prend fait et cause pour le peuple syrien. Et jusqu’à maintenant, des Palestiniens se battent aux côtés des Syriens notamment dans le camp de réfugiés de Yarmouk au sud de Damas.
Pardonnez-nous ya ahla Cham pour notre impuissance coupable. Pardonnez-nous pour notre négligence. Le peuple syrien vaincra. Malgré les douleurs, vous gagnerez. Wa’douLahi haqq.

 

Ils me font rire certains médias français à commenter les évènements en Turquie. "Autoritarisme", "dérive islamiste du régime", "ivresse du pouvoir" etc. Comme si en France, ces dernières semaines, il n'y avait pas eu de répression violente de manifestants! Est-ce qu'on a dit que la France sombrait dans une dérive liberticide? Rappelons qqs faits : en 2007 et 2011, le parti de Erdogan a gagné les ...élections avec respectivement 47% et 50% des suffrages. Face à la tendance d'une certaine presse à dénigrer l'AKP, je ne peux m'empêcher de faire la parallèle avec la Tunisie ou l'Egypte. A chaque fois qu'un parti islamo-conservateur arrive au pouvoir, on instrumentalise n’importe quel évènement pour le délégitimer. Il va bien falloir qu'ils s'y fassent : les peuples musulmans, dans leur écrasante majorité, restent fidèles à leurs valeurs religieuses. Ils rejettent la transposition intégrale du mode de vie occidental, surtout la laïcité à la française qu'une partie des élites a transformé en outil d’exclusion de toute expression religieuse. Courage ya Atrak.

 

Al Qusayr, ville martyr... Alors que Hassan Nasralah ns explique qu'il faut prêter main forte au régime criminel et sectaire d'Assad, le Premier ministre palestinien élu démocratiquement a choisi son camp. Celui de la Syrie libre. La Syrie libre qui finira par vaincre du régime dictatorial installé depuis des décennies et qui a détruit le pays. La crise syrienne a ceci de particulier qu'elle nous a permis de distinguer le faux du vrai. Aujourd'hui, les masques tombent et ceux qui sont prêts à soutenir des tortionnaires sous des prétextes fallacieux ont dévoilé leur vrai visage. En arabe, on appelle ça le "Forqane" qui signifie le discernement. C'est aussi un des noms donné au Coran.

 

Quelle indécence... Une journée passée à se demander si le régime cruel de Bashar a utilisé des armes chimiques. Voilà une des facettes du drame : polémiquer sur du gaz et oublier les Mig, les Scud, la TNT, les escadrons de la mort, les massacres, les dizaines de milliers de victimes, "l'archipel de la torture" et le siège d'Al Qusayr, ville coupée du monde et qui subit un incroyable pilonnage depuis une semaine. Un peuple se fait décimer depuis plus de deux ans et le monde reste complice de son calvaire. Cette image résume tout. HassbounaLah.