TEHERAN, 12 déc 2005 (AFP)

Le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a réitéré lundi ses propos controversés sur Israël, en prédisant que le "monde est sur le point de changer" à cause du conflit israélo-palestinien.

Les puissances occidentales "savent que tout changement en Palestine changera l'ordre mondial politique, économique et culturel, et c'est pourquoi elles soutiennent les actes les plus vils du régime sioniste", a dit le président, cité par l'agence estudiantine Isna.

"Le monde est sur le point de changer et nous entendons le bruit croissant de la cassure de cet ordre actuel instable", a encore dit M. Ahmadinejad, qui s'exprimait lors d'une conférence intitulée: "En soutien à la révolution islamique en Palestine".

Il a réitéré ses propos de mercredi, mettant en doute la réalité de l'Holocauste et suggérant aux Européens, s'ils s'en sentent responsables, d'en payer le prix en accueillant l'Etat d'Israël sur leur territoire.

"Si le massacre des juifs en Europe est vrai et est utilisé comme excuse pour soutenir les sionistes, pourquoi les Palestiniens devraient-ils en payer le prix ?", a dit le président.

Elu en juin dernier, M. Ahmadinejad avait scandalisé la communauté internationale en octobre en jugeant que l'Etat hébreu "doit être rayé de la carte".

Après ses propos de mercredi, les quinze membres du Conseil ont "condamné les remarques sur Israël et la dénégation de l'Holocauste attribuées à Mahmoud Ahmadinejad", selon l'ambassadeur britannique à l'Onu, Emyr Jone Parry.

Lundi, le président iranien a estimé que "la politique occidentale concernant la Palestine a toujours favorisé le régime sioniste et blessé le monde islamique, et ils ne peuvent pas être à la fois les médiateurs et les juges de cette question".

M. Ahmadinejad a été élu sur un programme de restauration de la "pureté" de la révolution islamique.

Téhéran et Tel-Aviv sont notamment à couteaux tirés sur la question du programme nucléaire iranien, qu'Israël considère comme une menace à terme pour son existence.

L'Iran dément que ce programme a un objectif militaire.