LO : secte ou vox populi ?
En mai 1947 une poignée
de militants emmené par Barta concentrent toutes leurs forces chez
Renault-Billancourt et Citroën-Javel , où débuta une vague de grèves. Cela
demeura " l'acte fondateur " dans la mythologie L.O. Suite à ces
grèves, l'UCI tenta de créer un nouveau syndicat, le Syndicat démocratique de
Renault. Mais ce syndicat ne réussit pas à percer et aura même pour conséquence
d'effondrer le moral des militants.
En
En 1956, ils se retrouveront autour de Hardy, ennemi intime de Barta qui
l'avait exclu peu après la grève de 1947. Ils créeront Voix Ouvrière.
A partir de 1963, ils
diffuseront un hebdomadaire Lutte ouvrière, encore présent de nos jours, très
ouvriériste reprenant nombre d'information de bulletins d'entreprise publiés
localement . Ce groupe est curieusement absent des évènements de mai 1968 et
affiche même du mépris envers le mouvement étudiant jugé " petit-bourgeois
".
En 1974, " Hardy
", le vrai patron de ce parti, dirigeant actionnaire de plusieurs sociétés
au service de la très capitaliste industrie pharmaceutique lance le concept
Arlette en appliquant les techniques du marketing. Depuis cette date, elle est
l'éternelle candidate aux élections présidentielles. " Pendant toute cette
période, Hardy, sous son vrai nom de Robert Barcia, devient un interlocuteur du
Syndicat national de l'industrie pharmaceutique, puissant lobby patronal, au
point de se retrouver, après 1984, conseiller rétribué du syndicat.
Extraordinaire double vie qui fait de Barcia un grand mondain dans l'un des
cercles les plus puissants du CNPF, et, le soir, Hardy le bolchevique pur et
dur! Les actionnaires et administrateurs de ces sociétés sont tous des
dirigeants de LO, comme François Duburg - dont on découvre le vrai nom au
registre du commerce : Maurice Schroedt. " Christophe Nick Les
trotskistes.
1995 est le grand déclic.
Grâce à un courant de sympathie dans les médias, elle réalise 5,3% des
suffrages (plus de 1,6 million de suffrages). A cette époque pour paraître
branchée dans les quartiers huppés de la capitale, la bourgeoisie aimait dire
qu'elle votait Arlette par pure snobisme. Il fallait surfer sur la vague
trotskiste car en France se targuer d'appartenir ou d'avoir fait partie d'un
groupuscule trotskiste a toujours été un " must " à écrire en gras
dans son CV.
Arlette a toujours reçu
de nombreux soutiens parmi les médias, les chanteurs (Alain Souchon lui a même
consacré une chanson) jusqu'au jour où elle a commis une erreur en se déclarant
contre la légalisation des drogues douces. Plus directement interrogée sur le
sujet pendant la campagne des européennes, Arlette Laguiller confirmait:
"Nous, franchement on n'est pas pour que les jeunes se droguent et fuient
ainsi les réalités. On préfère qu'ils lisent, qu'ils se cultivent et
s'engagent." C'est presque uniquement sur cette phrase que de nombreux
médias se sont empressé de marquer une distance avec elle au point que les
Inrocks dans leur édition du 26/02/02 se sont fendus d'un article expliquant
pourquoi il ne faut pas voter pour Laguiller.
Beaucoup disent
"J'ai du respect pour sa fidélité à ses idées!" Ainsi, elle arrive à
tirer son capital de sympathie de ce qui devrait inquiéter le plus : sa
fidélité à une idéologie, à son dogmatisme forcené. Ses idées politiques n'ont
rien de sympathique : elle veut revenir aux sources de la théorie du communisme
de Marx et d'Engels basées sur une analyse du capitalisme de cette époque,
l'Europe d'il y a un siècle et demi. Le monde a changé mais le discours de
Lutte ouvrière n'a pas bougé d'une virgule et certains la félicitent pour cela
! Lorsqu'on essaye d'en savoir plus sur son programme on ne peut qu'être
abasourdi par l'aspect doctrinaire et autoritaire de ce parti. Lors de
l'émission Quand je serais président, pendant le débat avec Vincent Peillon
porte-parole du P.S., Arlette Laguiller a évoqué la possibilité de"
révoquer à tout moment " les élus du suffrage universel par " le contrôle
démocratique et conscient de la population ".En clair, par des "
soviets ".
Derrière une candidate
qui peut paraître sympathique se cache un parti qui l'est beaucoup moins.
"Evidemment, explique Hardy , Lutte ouvrière est une organisation qui n'a
pas l'air bien démocratique. Eh bien, oui! C'est une dictature oui! Et personne
n'y échappe, dans notre organisation." Le " centralisme qui
accompagne la démocratie, ça consiste à marcher au même pas, et, pour cela, à
obéir aux dirigeants qu'on a choisis " rapport politique prononcé le 5
décembre 1992 cité par Christophe Nick Les trotskistes Il n'est donc pas
étonnant que selon un sondage publiée par Marianne daté du 5 mars 2002 52 % des
électeurs frontistes déclarent leur proximité avec le discours de la candidate
LO. L'hebdomadaire Lutte ouvrière propage toujours le même discours
antisioniste. Attirée par ces propos, on peut voir " au milieu de la
foule sortant du meeting, un homme seul diffuser un tract. C'est l'éditeur
négationniste Pierre Guillaume, qui habite à côté. Le service d'ordre de LO,
impressionnant et nombreux, est en rang sur les marches de
Les militants de LO n'ont
pas la vie facile. Il n'est pas bien vu de se marier même si ce n'est pas
clairement affiché. On conseille plutôt aux militants de ne pas avoir de vie
sentimentale et d'enfants. Attaqué sur ce sujet, Lutte ouvrière a finalement
choisi de s’expliquer dans un document intitulé Elles courent, elles
courent, les rumeurs « Le fait d'avoir un enfant n’est évidemment en
rien un "comportement bourgeois". Par contre, le fait d'avoir un
enfant, pour un militant qui occupe des responsabilités, peut l'empêcher
d'exercer valablement celles-ci (à moins d'avoir des domestiques ou de laisser
sa compagne assumer seule les charges qui découlent de cette naissance, ce qui
n'est pas précisément dans nos mœurs). Cela dit, ce n'est pas pour autant un
motif d'exclusion. Par contre, quand un de nos responsables décide d'avoir un
enfant après avoir expliqué à d'autres qu'ils ou qu'elles devraient y renoncer
pour militer, nous nous sentons effectivement le droit de juger que ce
comportement-là n'est pas compatible avec l'appartenance à notre mouvement.»Cela
n’a pas empêché que lors de l’université d’été denier de Lutte ouvrière, filles
et garçons devaient faire dortoir à part. Une fois de plus LO n’a pas dérogé à
cette règle. C’est une des rares organisations à régir la vie privée de ces
adhérents. N’est-ce pas une des caractéristiques propres à une
secte ?
La plus grave confusion
que nombre de français commettent, c’est de tenir ce parti comme un parti comme
les autres, simplement plus à gauche que d’autres. S’il y a bien une gauche
attachée aux libertés publiques, aux respects des opinions dans la
diversité, hélas il existe aussi une gauche totalitaire représentées par LO
dont toute la doctrine et toute l’action ne tendent qu’à la domination du parti
unique, à l’asservissement des consciences et à la tyrannie implacable de
l’appareil d’état .
Article paru dans l'Idealiste