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Lettre à Claude Angeli, responsable de la rubrique affaires étrangères au Canard enchaîné, au sujet de la cohérence entre les informations sur l’actuelle guerre de Syrie que propagent ses articles et celles issues des sources indépendantes de l’OTAN et d’Israël
De : Michel Dakar
Villequier, le 31 janvier 2013
Monsieur,
Cet abîme est si vaste que vous pourriez apparaître comme un simple employé de service de propagande, dissimulé sous l’habit du journaliste indépendant, ainsi que l’hebdomadaire où vous publiez, comme un simple organe d’un appareil de propagande. Selon vos articles, les éléments armés qui s’opposent à l’armée syrienne sont des « insurgés », ceux qui oeuvrent à former une opposition politique sont les « représentants de l’insurrection », il s’agit d’une « guerre civile », menée sur le terrain par une « Armée syrienne libre ou autonome ». Selon vous, des commandos américains, français, britanniques seraient infiltrés en Syrie dans le but de surveiller les « djihadistes » ou fanatiques religieux de l’« Armée syrienne libre ». Selon vous, les dirigeants de l’« Armée syrienne libre » se plaindraient de ne pas recevoir d’armement moderne permettant de renverser le régime syrien. Selon vous : « Washington, Paris, Londres, Ankara se sont refusés à intervenir militairement. C’est trop dangereux ». Selon vous, cette « guerre civile a représenté une « divine surprise », à en croire un officier de l’état-major français, pour tous ceux qui rêvent d’affaiblir l’Iran et de le voir perdre un allié en Bachar ». Voici ce qui ressort des évènements de Syrie à la lecture des documents issus de sources indépendantes de l’OTAN et d’Israël : L’actuelle guerre en Syrie est menée par le bloc Occident-Israël, cela dans le cadre général de l’actuelle guerre mondiale engagée par ce bloc ouvertement depuis le 11 septembre 2001 sous l’appellation « guerre contre le terrorisme », guerre mondiale dont le but est d’instaurer l’hégémonie totale et à très long terme de ce bloc, dans l’idéal définitive, sur la planète, pour accaparer l’intégralité des ressources planétaires, dans tous les domaines, terres arables, mines, pétrole, gaz, eau et autres, alors que la Chine, principalement, ainsi que d’autres puissances telles l’Inde et le Brésil, sont en voie d’ascension, et font peser la menace du partage des ressources planétaires. L’actuelle guerre de Syrie s’inscrit donc dans une planification guerrière à long terme et mondiale, dont les étapes principales furent l’Irak dès 1990 puis 2003, l’Afghanistan en 2001, la Lybie en 2011, puis la Syrie, et plus récemment le Mali. La Syrie représente le verrou qui bloque toute avancée hégémonique dans la région centrale au niveau mondial qu’est le Proche-Orient, ainsi que le verrou qui entrave l’instauration d’une domination entière d’Israël sur cette même région. Le but de guerre tactique en ce qui concerne la Syrie est sa destruction en tant qu’Etat, son morcellement en environ cinq insignifiants micro Etats, tous fondés sur une appartenance religieuse et ethnique exclusives (à l’instar d’Israël), alors qu’existe actuellement un puissant Etat laïc et unificateur, au sein duquel cohabitent pacifiquement plusieurs types de populations, qui se reconnaissent toutes comme membres de la communauté nationale syrienne. Le régime assure de même une équivalence homme-femme ce qui est unique dans le monde arabo-musulman, et un niveau d’éducation et de soins comparable à ceux de l’Occident. De plus, la Syrie est le seul Etat arabe indépendant face à Israël et à l’Occident, l’Irak et la Lybie ayant été détruits. Il est à noter que ces deux Etats possédaient les mêmes caractéristiques progressistes que l’actuel Etat syrien. La Syrie est aussi l’allié placé en première ligne, de l’Iran et du Liban libres des Occidentaux et d’Israël, cet ensemble Syrie, Liban et Iran constituant le bloc principal de résistance à la poussée militaire mondiale des occidentaux et des israéliens qui s’applique sur ce qu’on peut considérer comme étant le centre de gravité planétaire qu’est le Proche-Orient. Tout l’effort de guerre des occidentaux et des israéliens en Syrie peut se résumer à faire basculer le centre de gravité planétaire dans le camp de ce bloc, dans le but de soumettre tous les peuples de la planète afin de pouvoir se livrer à son pillage total. Toutes ces raisons font que la destruction de la Syrie est devenu l’objectif central actuel de la guerre de conquête mondiale entreprise depuis 1990 par les Occidentaux et Israël. Le succès de la guerre menée contre la Syrie provoquera la régression de la population syrienne de plusieurs siècles, sa paupérisation, sa fragmentation, l’instauration de régimes rétrogrades religieux obscurantistes, fanatiques et sanguinaires, et cruellement et absurdement anti-féministes. La guerre menée contre la Syrie est réalisée par l’intermédiaire de personnages hybrides d’un type nouveau, des aventuriers mi-mercenaires purement vénaux, mi-fanatiques religieux, d’un fanatisme si total qu’ils ne conçoivent comme seul rapport avec ceux qui ne partagent pas leur « foi », que de les détruire. Ces mercenaires sont recrutés et endoctrinés au sein des couches de populations précaires, sans avenir social et sous éduquées, un lumpen prolétariat musulman, dont un exemple français est Mohamed Merrah, par le réseau de mosquées des pays du tiers-monde et en Occident, réseau mis en place, tenu et financé par à la fois les pays du golfe arabique, principalement le Qatar et l’Arabie Saoudite, et les services spéciaux occidentaux et israélien. Les autres alliés du bloc occidental et israélien au Proche-Orient sont la Turquie et la Jordanie, qui hébergent les bases des mercenaires fanatisés et des forces spéciales occidentales et israéliennes qui les téléguident. Le type de guerre entrepris pour venir à bout de la résistance syrienne est une guerre d’usure économique sur la durée, recherchant l’effondrement du tissu social et économique, les opérations des mercenaires fanatisés visant non pas une victoire militaire impossible, mais à détruire partie par partie tout le réseau marchand, industriel, financier, les ressources en vivres, l’ensemble des infrastructures, les centrales de production d’énergie et le transport de celle-ci, les bâtiments des administrations, particulièrement les écoles, les universités, les hôpitaux, les voies de communication, l’intelligentsia et tous ceux qui possèdent une formation supérieure, en résumé l’ensemble de ce qui constitue la richesse d’une population et qui permet de l’organiser, d’assurer sa cohésion et sa cohérence, son identité. On peut dire que l’opération militaire en cours actuellement en Syrie répond à la lettre et à l’esprit aux critères des textes internationaux définissant le crime de génocide. Vous vous rendez sciemment complice de ce crime de génocide monsieur Angeli, en le dissimulant sous l’aspect d’une guerre de libération, et j’espère que vous affronterez le fait de répondre sur ce point. De plus, vous faites sciemment le jeux des américains et des israéliens qui possèdent le vrai pouvoir en Europe, et qui font tout pour faire avorter la naissance d’une véritable Europe, c’est-à-dire indépendante politiquement et militairement, une puissance mondiale capable de se mesurer et s’opposer aux USA, à Israël, à la Russie et à la Chine, d’imposer une voie originale, Europe qui est selon moi l’une des rares entités mondiales qui par la richesse de son histoire et la culture de sa population, peut promouvoir au niveau mondial un cheminement orienté vers plus de sagesse et la prise en compte de l’intérêt de tous les peuples de la planète, une coopération réelle de toutes les populations mondiales sans en exclure même une. Il est temps de définir cet objectif comme prioritaire et unique. Il est temps aussi que chaque bloc élimine ses éléments extrémistes, égoïstes et rétrogrades, l’époque ne peut plus les tolérer. Un autre aspect problématique qui est révélé par votre activité et celle de vos semblables est qu’il n’est visiblement pas possible de dévoiler à la population occidentale les vrais buts de guerre, ce qui laisse penser qu’ils sont inavouables car contraires aux intérêts de la population occidentale même. Le dernier aspect à traiter à travers votre activité est le questionnement quant à la constitution caractérielle et morale des personnages de votre type. Il faut quand même parvenir à aborder et à scruter la personnalité de ceux qui se vendent, qui font profession du mensonge, de la dissimulation, de la nuisance, de la dégradation. Il ne s’agit pas de les stigmatiser, mais de comprendre comment on peut en arriver à fonder toute son existence sur le morbide. Il s’agit encore de soigner. Cette dernière réflexion est à prendre à la manière de Giorgio Bocca, le grand journaliste italien et auteur du livre L’Enfer. Enquête au pays de la mafia, qui fut l’un des plus solides soutiens de Nando dalla Chiesa, le fils du général Carlo Alberto dalla Chiesa assassiné à Palerme en 1982 avec sa jeune femme, et qui fut après la mort de son père la cible d’une campagne intense et de grande ampleur de la part du pouvoir et de ses innombrables séides, pour le réduire au silence, allant jusqu’à le rendre coupable de la mort de son père, et l’accusant d’utiliser la mort de son père pour faire sa propre promotion. Nando dalla Chiesa citait dans son livre le cardinal de Mazarin comme un expert dans l’art du « renversement des rôles entre la victime et l’assassin » (Meurtre imparfait L’Affaire dalla Chiesa, Edition Liana Levi, Paris,1984, page 177). Je n’en ai pas retrouvé la raison dans l’unique ouvrage de Mazarin Le Bréviaire des politiciens. Vous qui exercez aussi cet art, certes de façon plus modeste, vous avez peut-être des éléments à ce sujet ? Voici quelques extraits du livre de Giorgio Bocca : « Je me demande comment travaillent, ce que pensent, quand ils se regardent dans la glace en se rasant, les journalistes paramafieux … », « J’ai participé à des débats télévisés dont l’animateur, cultivé, expert de la vie politique, se demandait, nous demandait si la mafia existait, si les chefs mafieux étaient connus. Il se plaisait à se souiller et à nous souiller avec cette représentation infâme », « Connaissant personnellement les journalistes, les intellectuels, les hommes de télévision dont elle émanait comme de ventriloques, je me suis demandé si la culture mafieuse ne s’est pas répandue dans tout le pays ; une culture du pire, de l’horrible, à laquelle les hommes n’échappent pas. », « Je me demande combien de fois, en regardant la télévision, en lisant les journaux, j’ai perçu la voix mafieuse dont parlait Falcone, ce « vent qui chemine ». (Page 222, Editions Payot, 1992) Voici l’extrait du livre de Nando dalla Chiesa : Chapitre : « L’assassin et la victime (ou : quand les rôles s’inversent) » « La culture « mafiosa » se
légitime et obtient droit de cité car elle peut, à
mesure que le temps passe et que les émotions s’estompent,
se masquer physiquement, parler par la bouche de l’employé
qui ne volerait jamais un centime, du père de famille prêt
à tous les sacrifices, du jeune utopiste ou de l’ami qui
ne vous refuserait rien. Le phénomène mafieux n’est pas étranger à votre hebdomadaire, puisqu’à travers l’affaire de l’assassinat de la députée Yann Piat et du livre paru à ce sujet en 1997 du journaliste André Rougeot expulsé lâchement de votre hebdomadaire, il s’agissait d’alerter sur la réalité d’une emprise mafieuse grandissante en France active jusqu’au sein du premier cercle du pouvoir. Je constate que vous, vous êtes toujours dans la place. Vous étiez même le rédacteur en chef du Canard enchaîné du temps d’André Rougeot. Vous ne vous occupez plus maintenant que de la rubrique affaires étrangères, devenue cruciale à notre époque. Il est à relever que le livre d’André Rougeot est l’un des cas d’exception en France à avoir été interdit à la vente, car même les ouvrages des historiens révisionnistes sur le génocide des juifs par les nazis et celui de Gérard Chauvy, consacré à Lucie et Raymond Aubrac accusés par Klaus Barbie et son avocat Jacques Vergès d’avoir été des agents doubles au service des nazis, d’avoir livré Jean Moulin et l’intégralité des informations stratégiques concernant l’organisation de la résistance en France, sont disponibles à la vente. Or, le phénomène mafieux n’est au fond que le symptôme d’un mal plus profond, comme l’est la douleur qui alerte sur l’existence de la tumeur. Je vous informe que je rends publique cette lettre, ainsi que votre possible réponse. Je vous adresse, monsieur, l’expression de mon salut.
M. DAKAR
LRAR n° 1A 047 968 4677 4 |