7- 1 Inteview de Gilles Munier : Al - Moqawama, la résistance irakienne

Question : Depuis la victoire autoproclamée des envahisseurs que pensez-vous de la position de la France vis-à-vis du « gouvernement » irakien ?
La prise de position de la France et le discours de Dominique de Villepin aux Nations unies sont maintenant de l’histoire ancienne. Les Irakiens nous sont reconnaissants du geste mais regrettent que Jacques Chirac n’ait pas eu alors le courage de réclamer un vote de l’ONU qui aurait peut être empêché les États-Unis et la Grande-Bretagne d’agresser l’Irak.
Les Irakiens nous reprochent d’avoir rétabli nos relations diplomatiques avec leur pays sans attendre le départ des troupes US et d’avoir accepté de former des policiers irakiens dans le cadre de l’OTAN.
Ils trouvent aussi que nous avons oublié un peu vite la proposition faite l’an dernier par Michel Barnier d’inviter la résistance à participer aux conférences internationales organisées pour discuter de l’avenir du pays.
Il existe un courant dit anti-français dans la résistance, c'est-à-dire qui accuse Paris de double jeu, d’hypocrisie. Ses membres mettaient déjà en doute la sincérité de la politique française à l’époque de l’embargo. La résolution 1559 contre la Syrie - inspirée par la France - et les pressions franco-américaines sur ce pays, sont perçues par les nationalistes arabes radicaux et par les islamistes comme des trahisons. Ce n’est pas l’annonce toute récente par le Washington Post de l’existence à Paris depuis 2002 d’un centre secret d’espionnage CIA-DGSE, baptisé « Alliance Base », qui va les faire changer d’avis. Bien au contraire…

Q : De quelles tendances politiques se compose la résistance irakienne ?
La résistance irakienne comprend des patriotes de toutes les tendances politiques, de toutes les ethnies et de toutes les tribus ou communautés religieuses existant en Irak. Ses principales composantes sont baassistes, islamo-baassistes et islamiques d’obédience sunnite, chiite ou soufie. Il ne faut pas négliger la participation dans ses rangs de nassériens, de communistes, et de Kurdes : tous ne sont pas derrière Barzani et Talabani, loin de là.

Q : Selon vous peut-on dire que la résistance irakienne est unie ?
Oui, unie sur un objectif : bouter les anglo-saxons et leurs supplétifs locaux hors d’Irak ! Il existe bien une amorce de Conseil National de la Résistance présidé par Izzat Ibrahim Al-Douri, mais il s’agit pour l’instant d’une coordination décentralisée ².. On ne peut pas comparer la résistance irakienne à celle des Vietnamiens ou des Algériens, car les moyens dont disposent les États-Unis pour l’annihiler sont considérables. Les cellules combattantes sont donc autonomes. Elles le resteront le temps qu’il faudra pour contrecarrer tout risque d’infiltration.

Q : Le Parti Baas a-t-il encore une existence politique en dehors du « triangle sunnite » ?
Le Parti Baas n’était pas uniquement composé de sunnites ou de tikritis. Les chiites y étaient nombreux. Il suffit pour s’en convaincre de connaître l’appartenance religieuse des dirigeants regroupés dans le « jeu de cartes ». Après l’agression, dans les régions à majorité chiite, on a assisté à de véritables chasses à l’homme pour éliminer les Irakiens soupçonnés d’être baassistes. Des familles entières ont été massacrées par la Brigade pro-iranienne Badr et les nervis d’Ahmed Chalabi. Depuis, heureusement, la peur a changé de camp. Les collabos rasent les murs… Oui, le Parti Baas est présent en dehors du « triangle sunnite ».

Q : Pourquoi le Parti Baas n’apparaît-il pas ouvertement comme organisation de lutte ?
Pour des raisons tactiques évidentes. La guerre de libération doit être celle du peuple irakien tout entier, pas d’un parti. Mais, il existe un Parti Baas clandestin et des cellules dormantes baassistes partout dans le pays.
Si les baassistes sont la colonne vertébrale de la résistance, c’est parce ce que les dirigeants irakiens ont eu 13 ans pour préparer leur peuple au combat. Saddam Hussein et des généraux triés sur le volet ont choisi et formé des hommes et des femmes puisés dans le vivier de l’Armée d’Al Qods, dans les rangs des Fedayin, de la Garde républicaine, ou des moukhabarat.

Q : Selon vous les partis chiites pro-iraniens peuvent-ils se soulever contre les occupants ?
Oui, si l’Iran est agressé par les États-Unis ou par Israël. L’Ayatollah Al Sistani, Abdul-Aziz Al Hakim - chef du Conseil suprême pour la révolution islamique en Irak - et Ibrahim Al Jaafari d’Al Dawa, pourraient profiter de l’occasion pour se laver des accusations portées contre eux par la résistance.
Il ne faut pas croire que la résistance est absente dans le sud. Il y a des embuscades et des attentats presque tous les jours du côté de Nassiriya ou de Bassora.

Q : Que devient la faction de Moqtada Al-Sadr ?
Sous l’ombrelle américaine, le clan qui dirige aujourd’hui l’Irak est composé d’Irakiens d’origine persane ou tout simplement d’Iraniens enrôlés dans la Brigade Badr.
Le réveil des chiites que l’on vient d’évoquer profiterait plus à des dirigeants comme Moqtada Al-Sadr, Jawad Al-Khalissi, ou l’Ayatollah Al-Baghdadi qui sont Arabes et patriotes. L’Armée du Mehdi créée par Moqtada Al-Sadr s’est réorganisée. Elle est présente partout. Ce n’est plus une faction, mais une des composantes majeures du mouvement de libération nationale.

Q : Avant les élections certains comptaient sur un retour politique du Parti communiste irakien, pourquoi a-t-il fait un score si ridicule ? Les scores ont-ils été proportionnels au nombre de miliciens ?
Les élections législatives étaient une vaste mascarade ³.. Le retour du Parti communiste irakien était impossible car il est complètement discrédité ! Depuis la guerre du Golfe de 91, et surtout depuis la disparition de l’Union soviétique, il joue carrément la carte américaine. Les Américains n’ont besoin de soi-disant communistes que pour calmer certaines revendications sociales notamment la colère des ouvriers du pétrole.
Heureusement, des communistes ont fait scission et rejoint la résistance. Il existe un Parti Communiste irakien (Cadres de base) et un Parti communiste irakien – Front patriotique qui luttent dans la clandestinité avec des groupes nassériens.

Q : Selon vos sources, le chiffre des pertes américaines (environ 1700) est-il sous-évalué ? Et si oui, de combien ?
Le chiffre des pertes est nettement sous évalué. Le Pentagone ne prend pas en compte les GI’s d’origine étrangère, c'est-à-dire ceux qui se sont engagés dans l’espoir d’obtenir la nationalité américaine à leur démobilisation. Il ne prend pas en compte, non plus, les blessés décédés dans les hôpitaux des bases US en Allemagne ou ailleurs. Au chiffre des pertes militaires, il faudrait aussi ajouter celui des mercenaires, les « contractors », qui avoisinent les 400 morts.
En fait, le nombre des victimes US serait d’environ 9000 morts. Si on le compare aux pertes enregistrées au début de la guerre du Vietnam, c’est énorme. Et encore, il ne s’agit que d’une estimation ⁴..
En ce qui concerne le nombre des civils irakiens tués par les Américains et leurs supplétifs depuis avril 2003, le Dr. Hatim Al-Alwani qui dirige à Bagdad l’ « Organisation humanitaire irakienne », estime leur nombre à 128 000 personnes ⁵.. Il affirme que 55% d’entre eux seraient des femmes et des enfants de moins de 12 ans.

Q : Existe-t-il en Irak des combattants étrangers non islamistes ?
Oui, bien sûr, comme il y avait des combattants d’autres pays arabes dans les maquis algériens, ou des communistes et des anarchistes venus du monde entier dans les rangs républicains en Espagne. Mais, ils ne sont pas très nombreux.

Q : La nomination d’un porte-parole (Ibrahim Youssef al Chammari) de plusieurs groupes de résistance irakiens est-elle crédible ?
C’est de la désinformation, même s’il existe des « discussions secrètes » entre membres des services secrets américains et personnalités proches de la résistance. Le 4 juillet dernier, Abou Jandal Al-Chammari, commandant en chef de l’Armée des Moudjahidine, a signalé qu’Ibrahim Youssef Al-Chammari ne représente pas son organisation. C’est soit un affabulateur, soit un agent américain.
On parle de négociation, mais qu’y a-t-il à négocier ? Uniquement le départ d’Irak des forces américaines et de leurs supplétifs. Et encore… nombreux sont les patriotes irakiens qui rêvent d’infliger aux États-Unis une défaite en rase campagne et de passer par les armes leurs collaborateurs locaux !

Q : Les États-Unis peuvent-ils encore atteindre leurs objectifs en Irak ?
Certains, peut être, comme par exemple : donner aux colons israéliens quelques dizaines d’années de plus en Palestine, créer un État kurde, privatiser le pétrole, partager provisoirement l’Irak, mettre la main sur l’alimentation de la région en eau…. Il s’agit de victoires à la Pyrrhus, d’une fuite en avant.
Le projet américain de « Grand Moyen-Orient » est synonyme de chaos. Sa poursuite provoquera des répercussions terribles en Europe. Les attentats de Londres – après ceux de Madrid - sont un aperçu de ce que devient la mondialisation des guerres de libération. La France et l’Europe doivent choisir leur camp. À l’évidence, ce n’est pas celui des néo conservateurs américains.
Le 16 juillet 2005.

Voilà, le gros scoop vient de tomber. Ben Laden "serait" vivant. Il faut surtout bien souligner le conditionnel. "Serait" signifiant grosso-modo "pourrait être" mais ce n'est ni une affirmation ni une certitude. Ben Laden serait donc vivant. Il faudra se contenter de cette information dans l'immédiat et depuis 2000 d'ailleurs. Ben Laden et Zarqaoui, les deux doigts d''une même main invisible et qui valent chacun 25 millions de dollars. C'est facile de faire miroiter des millions quand on est sûr qu'on ne les donnera pas. Voilà ce qu'on en pense.

Du coup, quelqu'un nous a téléphoné anonymement aujourd'hui et nous demande de faire monter les enchères. Ce monsieur est prêt à donner 1 milliard d'euros à qui ramènera Ben Laden ou Zarqaoui !!! Qui dit mieux ? Il n'a pas préciser mort ou vif, il est de notre avis. Ils sont plus morts que vifs. Donc quand on nous dit que Zarqaoui est près de la frontière syrienne, on rigole ! En attendant, il y a un milliards d'euros pour qui nous ramènera l'un ou l'autre ou les deux. D'après Bush et ses compères, ils sont très opérationnels et vivants. Même à six pieds sous terre, ils font exploser des tas de trucs. Très forts. Ils sont très forts. Nous, on est comme Saint Thomas, on ne croit que ce que l'on voit. Et les mauvaises salades des maffieux étatsuniens on les trouve carrément indigestes. On va rire dans quelque temps quand la vérité se saura car elle va se savoir. ON y travaille. On parle avec leur esprit, normalement dans quelques temps, ils vont nous dire où ils sont enterrés. En lisant l'article ci-dessous, quand on sait que l'information vient d'un compère de la marionnette bushienne Hamid Karzaï, on a tout compris. Combien de temps encore va durer ce cinéma, c'est la question que l'on se pose

Oussama ben Laden, chef du réseau Al-Qaïda, est vivant et se cache quelque part dans les zones frontalières entre l'Afghanistan et la Pakistan, a estimé samedi un haut responsable gouvernemental afghan. «Je ne sais pas exactement où il se trouve, mais il est clair que ben Laden est vivant, et qu'il est dans la région », a déclaré Zalmai Rasoul, le conseiller du président afghan Hamid Karzai en matière de sécurité, lors d'une visite dans le Nouristan, une province afghane frontalière du Pakistan.

«Si nous savions où il est, nous l'attraperions. Mais il sera arrêté un jour », a-t-il ajouté lors d'un entretien à Parun, capitale du Nouristan.

Ben Laden, à la tête du réseau Al-Qaïda est, depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'homme le plus recherché au monde sa tête étant mise à prix à 25 millions de dollars.

Il est recherché en Afghanistan par la coalition militaire sous commandement américain (environ 20.000 hommes), qui traque les rebelles antigouvernementaux, notamment les militants de l'ancien régime des talibans, qu'elle a chassés du pouvoir à la fin 2001, le long de la frontière pakistanaise.

M. Rasoul a estimé qu' »il n'y a pas de réseau Al-Qaïda en Afghanistan », accusant implicitement le Pakistan de servir de base arrière aux rebelles.

«Les rebelles viennent de l'extérieur, et reviennent chez eux quand la pression des forces afghans ou de la coalition se fait plus forte », a-t-il estimé. «Il y a au Pakistan des groupes extrémistes liés aux réseau Al-Qaïda. C'est un danger pour l'Afghanistan, mais aussi pour le Pakistan », a-t-il conclu.

Le 25 septembre dernier, le président du Pakistan Pervez Musharraf avait estimé dans un entretien à Time magazine que les zones montagneuses à la frontière pakistano-afghane constituaient l'endroit «le plus sûr » où se réfugier pour Oussama ben Laden.

Sources :  LA LIBRE BE

Posté par Adriana Evangelizt

7-3 Témoignage de Hart Viges :Vous ne pouvez vous laver les mains quand elles sont couvertes de sang »
Je m’appelle Hart Viges. Le lendemain du 11 septembre, j’étais dans le bureau de recrutement. Je pensais que c’était la manière dont je pourrais marquer une différence en mieux dans le monde actuel.
Ainsi donc, je suis allé à l’école d’infanterie et de parachutisme et j’ai rejoint mon unité, la 82e Division aéroportée. J’ai été envoyé au Koweït, en février 2003. De là, nous sommes allés en Irak du fait que la 3e Division d’Infanterie était en avance sur son timing, de sorte que je n’ai pas eu besoin de sauter en parachute pour rallier l’aéroport de Bagdad.
En entrant dans Samawa pour assurer leurs livraisons, ma section de mortiers tira de nombreux obus sur cette ville. Je vis les hélicoptères d’assaut Kiowa lancer l’un après l’autre des missiles Hellfire. J’ai vu un avion d’attaque C-130 Spectre… Il pouvait raser une ville. Il pilonnait la ville de bandes entières d’obus à l’aide de ses canons mitrailleurs Gatling.
Je ne sais pas combien d’innocents j’ai tués à l’aide de mes obus de mortier. J’ai mon imagination, pour cela. Mais je me souviens clairement de l’appel radio qui disait : « Feu vert sur tous les taxis. L’ennemi les utilise pour ses transports. »
L’un de nos snipers (tireurs embusqués) a rappelé par la radio pour dire : « Navré, mais j’ai bien entendu l’ordre ‘Feu vert sur tous les taxis’ ? » « Bien entendu, soldat. Tu ferais mieux de t’y mettre. » Et brusquement, la ville a pété de tout côtés. Pas grave s’il s’agissait d’un innocent dans le taxi – nous lui avons collé un obis de mortier et les snipers ont ouvert le feu.
Après, ç’a été Fallujah. Nous y sommes entrés sans tirer un coup de feu. Mais la Compagnie C(harlie) a décidé d’occuper une école pour la zone des opérations. Des gens sont venus protester en disant « S’il vous plaît, quittez notre école. Nos enfants en ont besoin. Nous avons besoin d’enseignement. »
Ils les ont renvoyés. Ils sont revenus, à 40 ou 50. certains ont eu la brillante idée de tirer des coups d’AK-47 en l’air. Plusieurs de ces projectiles sont tombés sur l’école… Ils ont abandonné le tas de décombres à ce groupe de personnes.
Ensuite, nous sommes allés à Bagdad. J’ai eu des journées dont je ne veux pas me souvenir. J’essaie d’oublier. Des journées durant lesquelles nous avons escorté des entrepreneurs à l’extérieur pour une installation de traitement des eaux, à l’extérieur de Bagdad.
On nous avait dit que c’était un endroit plutôt dangereux mais, quand je suis arrivé sur place, il y avait de l’herbe et des palmiers, une rivière. C’était le premier bel endroit qui semblait ne pas avoir été touché par la guerre en Irak. Comme nous partions, des RPG (Rocket propelled grenades – grenades antichars) ont été tirées contre nous. Deux hommes munis de ces engins couraient en face de nous de l’autre côté de la route.
« Irmie salahak ! » (Lâchez vos armes). Ils s’étaient entourés de femmes et d’enfants, de sorte que nous n’avons pas ouvert le feu. Je ne pouvais supporter ça plus longtemps et j’ai empoigné mon fusil. Mon viseur sur la poitrine du type, mes doigts sur la détente. J’ai été entraîné à tuer mais, ici, il ne s’agissait pas d’une cible d’entraînement, ni d’un ennemi, mais d’un être humain. Avec les mêmes craintes, doutes et tracasseries. La même situation de pagaille.
Cette fois, je n’ai pas ouvert le feu… J’étais bouleversé. C’est comme s’ils ne m’avaient dit à propos de cet attachement émotionnel au fait de tuer. Ils avaient essayé de me baiser, ils avaient essayé de me débarrasser de mon humanité. Ils avaient essayé de me dire que l’homme en face n’était pas un être humain, mais une bête cible.
Ainsi donc, mon imagination s’est mise à galoper… Et si lui appuie sur la détente ? Combien de soldats américains ou de policiers irakiens, combien de familles détruites parce que, moi, je n’aurai pas pressé la détente ? Après avoir quitté cette petite bourgade, nous avons eu des hélicoptères Apache, deux véhicules de combat Bradley et nous y sommes retournés. Et nous nous sommes mis à poser des questions. Qui étaient-ils ? Finalement, ils nous ont conduit vers cette cabane où vivait cette famille et moi-même, avec un autre, j’ai commencé à chercher des AK-47, des explosifs, des RPG, vous savez, enfin, des preuves, quoi… Et tout ce que j’ai découvert, c’est un tout petit pistolet, probablement pour dissuader les voleurs.
Eh bien ! à cause de ce pistolet, nous avons emmené leurs deux jeunes hommes… Leur mère s’est jetée à mes pieds pour embrasser mes pieds, comme je mérite sans doute que mes pieds soient embrassés… Elle criait, elle implorait. Je n’ai pas besoin de parler l’arabe pour comprendre l’amour et l’inquiétude et la crainte. J’avais mon hélico d’attaque derrière moi, mon véhicule de combat Bradley, mon M-4 semi-automatique avec viseur au laser. Je suis un tueur de la 82e Aéroportée. Mais j’étais impuissant… à atténuer la douleur de cette femme.
Après être rentré chez moi, j’ai demandé le statut d’objecteur de conscience. Je suis chrétien, qu’est-ce qui me prenait de pointer un fusil sur un autre être humain ? Aime ton prochain. Prie pour ceux qui te persécute, ne les tue pas.
Mon dossier d’objecteur a été approuvé. Je suis libre. Tout ça, c’est fini, maintenant, non ? Mais non ! Je m’écarte toujours des saloperies… des armes à feu… Je ne puis rien exprimer. Toutes mes relations tombent à l’eau parce qu’elles ne sont nom de Dieu pas foutues de me comprendre. Comment peuvent-elles comprendre les tourments par lesquels je suis passé ou les horreurs que j’ai vues ? L’innocence est-elle partie, liquidée, morte ? Je ne pouvais supporter ces tourments. Les gens me laissaient tomber.
Je ne pouvais me couper les mains, quand même ! J’ai donc appelé la police. Ils sont venus défoncer ma porte à coups de pied. J’avais mon couteau en main. « descendez-moi ! » Et tout d’un coup, c’était moi, l’homme au RPG, avec tous ces flingues pointés sur lui et qui se disait : « Oui, nous pouvons résoudre les problèmes du monde en nous entretuant. » Mais jusqu’où va cette folie ? Par chance, j’ai survécu à cet épisode. Vous voyez, vous ne pouvez vous laver les mains, quand elles sont couvertes de sang. Les blessures restent. Voilà que ce que la guerre fait à votre âme, à votre humanité