La sensibilité à la mort est la
sensibilité à la vie.
Texte
de Michel Dakar, chercheur en politique globale, autonome,
Villequier ex-France, province coloniale en cours de dépeçage
de l'Empire ex-mondial israélo-US, nécrogène,
en voie de dislocation
rapide,
le 17
octobre
2019.
http://www.aredam.net/la-sensibilite-a-la-mort-est-la-sensibilite-a-la-vie.html
Sauterelle morte de vieillesse, automne 2019,
Villequier
La sensibilité à la mort
est quasi inexistante dans notre société globale
moderne.
On ne sait pas ce qu'est la mort. C'est une pure
idée abstraite.
La connaissance de la mort est un
ressenti.
Ce ressenti est peu difficile à exprimer,
mais par contre infiniment peu possèdent ce
ressenti.
C'est la tristesse infinie de ne plus voir la
lumière, ressentir le vent, la chaleur ou le froid,
entendre les sons, sentir des odeurs, ressentir la douceur d'une
surface ou sa rugosité.
La mort est être
privé de ressenti, et la conscience de cette privation
engendre immédiatement une infinie tristesse.
Quand
on possède ce ressenti, on ne peut plus décider de
la mort d'un autre être, qu'il soit un humain ou n'importe
quel autre forme de vie, la plus infime qu'elle soit.
Mais
les gens qui ne possèdent pas ce ressenti peuvent eux
mettre à mort même les vies qui pourraient peupler
des planètes entières, des univers entiers, sans
notion de limites. Ils peuvent pourrir les vies de populations
entières, en les exploitant et les réduisant à
des existences de souffrances.
Ces gens se caractérisent
par l'absence totale ou quasi totale de ressenti de la vie. Ils
sont des sortes de non-vivants, qui ne vivent pas mais
fonctionnent, par l'accaparement par tous les moyens, la ruse, la
force, le mensonge, les manipulations, des vies. C'est pourquoi
ce type de gens dominent, créent le pouvoir et l'impose à
la vie.
Ils détruisent non-seulement leur propre
espèce, humaine, mais toutes les autres espèces et
formes de vie.
C'est ce que nous constatons.
Mais
il reste un problème de fond, celui de vivre avec la
conscience de la vie, du ressenti de la vie, et donc de la mort,
car savoir vivre c'est vivre en ayant conscience à chaque
instant de la mort.
Il est un moyen très simple de
supporter la conscience de la mort, c'est de prendre conscience
que sa propre disparition se joint à celles de tous les
êtres qu'on a aimé, dans une sorte de fusion des
morts, soit des aimés.
Évidemment, il faut
avoir aimé, et donc être capable d'aimer.
Ceci
est réservé aux vrais vivants, et non à ceux
dont l'inexistence est suppléée par le pouvoir, car
eux ne peuvent aimer et donc supporter l'idée de leur
disparition.
L'idéal des gens d'inexistence, soit
des gens de pouvoir, de puissance, de richesse, c'est le robot
qui ne ressent rien, et qui donc ne souffre pas de l'idée
de mort, car un robot ne vit pas, et ne meurt pas, il peut se
réparer à l'infini.
C'est la transformation
de l'univers humain à l'image des inexistants à
laquelle nous assistons.
Pour finir avec les problèmes
fondamentaux, pouvoir aimer, et donc mourir, car seuls ceux qui
savent aimer savent mourir, la mort pour eux n'étant qu'un
fusion avec les aimés déjà morts, mène
à la conscience de l'unité fondamentale de tout ce
qui est, soit à la conscience du monde, de l'univers.
Le
chemin mystique est simple à suivre, mais impossible à
la plupart.
Développer sa sensibilité à
la vie, et donc à l'amour et à la mort, et c'est à
la portée de tout un chacun, on peut passer par l'amour
d'un humain, d'un animal, d'une plante, d'un micro organisme,
d'une graine qui germe, d'une graine qui est sèche et
attend l'occasion de germer, d'un insecte, d'un brin d'herbe,
puis se placer mentalement au moment de sa propre mort et imager
sa fusion avec les autres morts anciennement aimés de leur
vivant et toujours aimés par leur souvenir, et étendre
cela à tout ce qui est, sans séparation aucune
entre amis et ennemis, et le ressenti s'étend à
l'infini, le ressenti de vie.
Pas besoin de vie après
la mort, de paradis bidon, de nirvana, d'ascèse, de
prières, de dogmes, de livre de révélations
et d'élection, de dieux, de saints et autres fadaises, et
autres méthodes crétines.
De plus c'est une
voie politique, et la seule qui peut permettre de passer le cap
actuel terrifiant équivalant pour les anciens navigateurs
du cap du sud de l'Afrique dit de Bonne espérance, qui
nous ouvre vers soit le naufrage, soit la plénitude, soit
le pouvoir jusqu'à ce que un seul possède et domine
tous, soit l'égalité parfaite, entre humains, et
entre humains et chaque formes de vie.
C'est d'une
simplicité enfantine, tout le reste c'est du
baratin.
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