Une manifestation s'est déroulée le 22 octobre
devant l'Institut Goethe à 15heures. Le but était de lutter contre la "Chasse
aux sorcières" et de demander la libération de Ernst Zündel ainsi que
celles de René-Louis Berclaz et de Siegfried Verbeke.
La police avait interdit cette manifestation et les manifestants l'ont vite
compris lorsqu'ils ont vu le fantastique déploiement de forces: pas moins de
14 cars de police avaient été disposés aux alentours de
l'Institut (7 dans la rue et 7 dans une rue adjacente) - ce qui signifiait
environ une centaine de policiers en uniforme - et, visibles à l'oeil nu,
une trentaine/quarantaine de policiers en civil!
Une quinzaine de manifestants avaient osé s'approcher de l'Institut et deux
d'entre eux ont été interrogés puis relâchés.
Document officiel:
Préfecture de Police
Cabinet du préfet
Paris, le 21 oct. 2005
ARRÊTÉ N° 2005-20981
LE PRÉFET DE POLICE,
Vu le code général des collectivités territoriales et notamment son article
L. 2512-13 qui spécifie que, dans la commune de Paris, le Préfet de Police
exerce les pouvoirs et attributions qui lui sont conférés par l'arrêté des
consuls du 12 Messidor An VIII qui détermine les fonctions du Préfet de
Police à Paris et par les textes qui l'ont modifié ;
Vu le code pénal ;
Vu le décret-loi du 23 octobre 1935 portant réglementation des mesures
relatives au renforcement du maintien de l'ordre public ;
Vu la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans
leurs relations avec les administrations ;
Vu la déclaration du 13 octobre 2005 par laquelle M. Alain GUIONNET,
Directeur de la Publication " Révision " agissant en son nom propre et au
nom de différents groupes dont la revue " Akribeia ", " les amis du potlach
", le " Collectif anarchiste des Cornouailles ", le " Parti galican ", a
fait connaître son intention d'organiser une manifestation le samedi 22
octobre 2005 à partir de 15 h depuis l'institut Goethe, près du métro Odéon
à Paris 6ème jusqu'au centre Pompidou à Paris 4ème ;
Considérant que le tract appelant à manifester ce jour-là a pour but, compte
tenu des objectifs des organisateurs, de présenter sous un jour favorable
des thèses révisionnistes et négationnistes à caractère raciste et
antisémite ;
Considérant que le déroulement de cette manifestation est de nature à donner
lieu à des contre-manifestations violentes et à créer des risques sérieux de
troubles graves à l'ordre public ;
[page 2]
Considérant que, dans ce contexte, la tenue de cette manifestation
nécessiterait la mobilisation d'un important service d'ordre pour séparer
des groupes antagonistes susceptibles d'agissements violents ;
Considérant de surcroît que cette manifestation est envisagée sur des sites
touristiques de la capitale très fréquentés aux date et horaires prévus par
les organisateurs ;
Vu l'urgence ;
ARRÊTE :
Article 1er
La manifestation envisagée le samedi 22 octobre 2005 à partir de 15 h,
depuis l'institut Goethe, près du métro Odéon à Paris 6ème, jusqu'au centre
Pompidou à Paris 4ème est interdite.
Article 2
Le Préfet, directeur du cabinet, le directeur de la police judiciaire, le
directeur de l'ordre public et de la circulation et le directeur de la
police urbaine de proximité sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent arrêté.
Le Préfet de Police,
Pierre Mutz
Pour ampliation
Pour le Préfet, Directeur du cabinet
L'attache d'administration principal François Mahabir-Parsad
Annexe :
Copie du tract d'appel à la manifestation :
" TOUS SORCIERS
Depuis un millier d'années les sorciers existent. En tout cas des gens identifiés comme tels, qui ont été brûlés. Sorciers, mais aussi hérétiques, manichéens, libertins, etc.
Aux temps modernes, avec le triomphe du matérialisme, l'holocauste a été abandonné. C'est la prison qui l'a remplacé.
Les juges ont condamné les gens pour délit de presse, en partant du principe que les idées de tout un chacun ne sont pas répréhensibles, seule l'est leur expression.
À la fin du millénaire, la chasse aux sorciers a semblé se calmer en Europe, où les mal-pensants continuaient pourtant d'exister. Seul leur nom avait changé, ils étaient appelés révisionnistes.
La loi sur la presse n'était cependant pas trop cruelle, puisque le détenu pour délit de presse bénéficiait des menus avantages accordés par le régime spécial de détention.
Mais c'était à la fin du millénaire, il y a longtemps. En cette année 2005, l'extermination des révisionnistes en Europe prend une ampleur inégalée, avec l'emprisonnement d'Ernst Zündel en Germanie, de René-Louis Berclaz en Suisse, de Siegfried Verbeke aux Pays-Bas.
Le cas Zündel est le plus dramatique. Arrêté il y a plus de deux ans en Amérique, il a été détenu au Canada dans des conditions profondément dégradantes, avant d'être déporté en bochie où son procès est prévu en novembre.
Son crime : avoir nié l'existence de la chambre à gaz homicide d'Auschwitz. Circonstances aggravantes : avoir voulu répandre largement ses idées par voie de presse et être de race germanique.
D'où ce moyen de défense évident : la procédure est nulle, au motif que les conditions de détention de Zündel en Amérique sont contraires à la législation européenne. En tout cas française, car il n'y a pas de détention préventive pour délit de presse en France, où le condamné a droit à des égards.
Argument capital négligé par les manifestants hongrois (près de 150) ayant défilé dans les rues de Budapest samedi 18 avril pour exiger sa libération, le jour même de la célébration de l'Holocauste. Leurs slogans : À bas la police de la pensée ! Libérez Ernst Zündel maintenant ! À bas le dogme de l'Holocauste ! Libre accès à la recherche historique ! Honte à la Germanie ! Le défilé, qui s'est déroulé dans le calme, sous la surveillance de la police, a abouti à l'ambassade de Germanie. Ce jour-là, il est apparu que dans la vieille Europe le droit de manifester existait.
D'où l'idée de la manifestation du samedi 22 octobre, qui partira de l'institut Goethe à 15 heures, non loin d'Odéon, pour s'achever à Beaubourg. Elle rassemblera des bobos, au cri de Nous sommes tous des sorciers ! Aussi bien des gens persuadés que Zündel a pu dire des conneries que des gens s'interrogeant sur l'affirmation de Louis Darquier de Pellepoix : « À Auschwitz, on n'a gazé que des poux. »
Laquelle amène Michel Houellebecq, dans La possibilité d'une île, à qualifier les juifs de « poux circoncis », la phrase de Darquier de Pellepoix étant susceptible de deux interprétations : « 1°) selon lui, les juifs sont des poux, puisqu'ils ont été gazés ; 2°) seuls des poux ont été gazés.
Suivant la première hypothèse, les juifs sont des poux, suivant la seconde, les juifs se définissent comme des poux en soutenant que le Zyklon B, cet insecticide, leur était destiné. D'un côté, Houellebecq obtient un succès de librairie, avec son « cynisme total », de l'autre Zündel souffre, bien que n'ayant jamais traité les juifs de poux circoncis.
Deux poids deux mesures, comme quand l'ancien grand-maître du Grand orient de France Alain Bauer se rend coupable de contestation de crime contre l'humanité en affirmant que, sous Vichy, « il était pire d'être franc-maçon que d'être juif ».
Seulement, Alain Bauer est juif et espère être nommé ministre de l'Intérieur quand Nicolas Sarkozy sera élu. Pour les uns, gloire et pouvoir, pour les sorciers, prison et trou noir.
Honte à la bochie ! À bas le Nouvel âge !
Hop, hop, hop, nous sommes bobos !
Hop, hop, hop, sous sommes sorciers !
Revision. Appellent également à la manifestation du 22 octobre la revue Akribeia, Les amis du potlatch, le Collectif anarchiste des Cornouailles, le Parti galican.
SAMEDI 22 OCTOBRE, 15 HEURES, GOETHE INSTITUT, PARIS. "
Nota :
L'avocate locale de Zündel, Me Sylvia Stolz, a déposé une demande, le 18
octobre, auprès du Tribunal suprême visant à contester la compatibilité du
fameux article 130, au titre duquel Zündel est poursuivi, avec la Loi
fondamentale régissant l'Etat allemand et elle a demandé qu'en attendant la
décision de ce Tribunal Zündel soit immédiatement libéré de prison.
L'avocate se fonde sur le fait que depuis la guerre l'Allemagne ne possède
toujours pas de constitution puisque, selon les termes mêmes d'un des pères
de cette "Loi fondamentale", Carlo Schmid, prononcés le 8 septembre 1948, la
République fédérale allemande n'est pas un Etat mais seulement une forme
d'organisation de pouvoirs étrangers sur le peuple allemand. Par conséquent
cette "Loi fondamentale" n'a aucune valeur légalement et ne résulte que de
la pure pratique, le peuple allemand n'ayant jamais été consulté sur une
constitution, pas même depuis sa réunification... |