LA MOITIÉ DES
PALESTINIENS SOUFFRENT DÉSORMAIS DE MALNUTRITION, RECONAISSENT LES
NATIONS-UNIES Publié le 23-02-2007
Près de la moitié des habitants des territoires
palestiniens occupés souffrent désormais « d’insécurité
alimentaire », terme politiquement correct pour dire qu’ils
ont faim, ont annoncé jeudi deux agences des Nations-Unies. La détérioration, constante, de la situation dans
ces territoires, est la conséquence directe de l’occupation,
aggravée depuis un an par le blocus mis en place par la quasi-totalité
des Etats (France, USA, pays arabes, etc.) sur demande israélienne. Les chiffres rendus publics par les deux agences de l’ONU,
le Programme alimentaire mondial (PAM/WFP) et l’Organisation pour
l’alimentation et l’agriculture (OAA/FAO) quelque 46% des
foyers palestiniens sont en état « d’insécurité
alimentaire », ou en voie de l’être. L’insécurité
alimentaire étant définie comme « la capacité
à produire et/ou disposer de manière régulière
de la nourriture minimale nécessaire à une vie saine et
active ». Font bien sûr partie de cette catégorie le tiers
des Palestiniens déjà classés comme vivant en-dessous
du seuil de pauvreté, c’est-à-dire disposant de moins
de 2 dollars par jour. A Gaza, qui cumule les effets de l’arrêt des aides
gouvernementales étrangères et du blocus impitoyable établi
par les Israéliens, 84% de la population a réduit depuis
l’an dernier ses dépenses de base. De nombreuses personnes,
dans l’incapacité de pouvoir acheter de la nourriture, sont
désormais contraintes de vendre leurs biens durables, qu’il
s’agisse de bijoux, de terres ou d’équipements professionnels
ou ménagers, notent les agences des Nations-Unies. De fait, le blocus israélien, qui se traduit entre autres
par la fermeture inopinée, et pour des durées aléatoires,
du seul point de passage des marchandises, à Karni, crée
le chaos dans la bande de Gaza en termes d’approvisionnements de
base, notamment alimentaires, déclenchant une spirale permanente
des prix. « Les familles les plus pauvres vivent désormais
une existence des plus misérables, totalement dépendante
de l’assistance, sans électricité ni chauffage, et
mangeant une nourriture préparée avec de l’eau impropre
à la consommation. On imagine les risques que cela représente
pour leur santé », commente, dans le communiqué, Arnold
Vercken, responsable des Territoires palestiniens occupés au PAM. Les deux agences notent que le fléau se répand
désormais, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, aux centres
urbains, et non plus seulement aux secteurs traditionnellement les plus
pauvres que sont les campagnes et les camps de réfugiés.
Sont ainsi tombés en-dessous du seuil de pauvreté des familles
qui jusqu’à récemment parvenaient à joindre
les deux bouts, qu’il s’agisse de pêcheurs, d’agriculteurs,
de commerçants, d’ouvriers ou de petits boutiquiers, note-t-il. En fait « tous les Palestiniens, à des degrés
divers, sont aujourd’hui coincés entre une augmentation des
prix de la nourriture et un déclin du pouvoir d’achat »,
ajoute-t-il. « Au cours des dernières années, les Palestiniens
ont su partager, entre eux, le fardeau d’une misère croissante,
mais sans reprise économique soutenue, le drame humanitaire ne
pourra aller que s’approfondisant ». Le PAM avait prévu, pour l’exercice 2006, d’apporter
une assistance alimentaire de 154.000 tonnes à quelque 480.000
Palestiniens (345.000 dans la bande de Gaza, 135.000 en Cisjordanie).
Mais la détérioration extrême de la situation l’a
amené à réviser ses objectifs à la hausse,
en portant le nombre de bénéficiaires actuels à 600.000. Par CAPJPO-EuroPalestine
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