«Extraordinary Rendition » - À la recherche de Mister Bob et des 18 salopards
par Fausto Giudice*, août 2005
L¹histoire que vous allez lire est véridique : c¹est celle de l¹enlèvement, en plein Milan, par une équipe d¹agents de la CIA, d¹un Égyptien de 39 ans, Nasr Oussama Mustafa Hassan, alias Abou Omar, le 17 février 2003. Natif d¹Alexandrie, Abou Omar avait obtenu l¹asile politique en Italie en 2001. Il avait été détenu pour motifs politiques en Égypte en 1993. Qualifié à tort d¹imam du centre islamique du boulevard Jenner à Milan, il s¹était simplement fait remarquer pour avoir parfois dirigé la prière dans un autre lieu de culte, situé rue Quaranta à Milan. Enlèvement suivi d¹une «remise extraordinaire » («extraordinary rendition») aux services secrets égyptiens ( Mabahith Amn Al Dawla, State Security Intelligence) au Caire. Depuis plus d¹un an, on est sans nouvelles d¹Abou Omar. Dans le pire des cas, il est mort. Dans le meilleur des cas, il est dans une prison égyptienne.
Cet enlèvement n¹est pas le seul commis par la CIA après le 11 septembre 2001 aux quatre coins de la planète. Mais il est le seul à avoir déclenché une procédure judiciaire. Ce que nous pouvons savoir de cette affaire provient des fuites à partir du dossier de l¹instruction menée par la juge d¹instruction milanaise, Chiara Nobili. Celle-ci a émis, fin juin 2005, un ordre d¹arrestation contre 13 agents de la CIA identifiés au terme d¹une enquête emnée par la police antiterroriste italienne, la DIGOS. Les procureurs Armano Spataro et Ferdinando Pomarici avaient demandé l¹arrestation en tout de 19 agents de la CIA. Deux mois plus tard, aucune de ces arrestations n¹a pu être opérée. Les coupables d¹enlèvement et de torture et complices vraisembables d¹une exécution extrajudicaire se cachent quelque part dans le monde. Le chef du commando, Robert Seldon Lady - connu comme ³Bob Lady² -, ancien chef de la station de la CIA à Milan, s¹est sans doute réfugié dans son Honduras natal. Cette affaire très grave signifie que la CIA n¹hésite plus à appliquer dans le monde entier les méthodes mises au point en Amérique centrale et du Sud dans les années 50 à 80. L¹ennemi d¹hier était le communisme. Celui d¹aujourd¹hui est l¹islamisme. La manière cavalière dont les services secrets US ont traité leurs alliés italiens dans cette affaire est révélatrice du mépris yankee pour les ³partenaires de coalition². À lire et méditer...
Soudain, rue Guerzoni...
Milan, Italie, lundi 17 février 2003, midi : Abou Omar sort de sa maison, située rue Conte Verde 18. Il dit à sa femme Nabila : «Je vais à la mosquée. » Celle-ci est située à à peine un kilomètre à vol d¹oiseau, boulevard Jenner. L¹homme, vêtu d¹un kamis blanc, remonte la rue dans le sens contraire à la circulation automobile. Il note qu¹une fourgonette blanche ralentit en arrivant à sa hauteur. Il s¹engage dans la rue Ciaia. Entretemps, la fourgonette a fait le tour du pâté d¹immeubles et attend Abou Omar rue Giuseppe Guerzoni, une rue où les voitures peuvent circuler à double sens et délimitée des deux côtés par des jardins publics et par le centre de collecte de la Croix violette. C¹est ici que l¹embuscade aura lieu, tendue par une douzaine d¹agents de la CIA. Deux voitures bloquent les deux extrémités de la rue. Arrivé devant le numéro 23 de la rue Guerzoni, Abou Omar est interpellé par un des deux hommes sortis de la fourgonette blanche, téléphone portable à la main. L¹homme parle italien, se présente comme policier et exige de voir un document d¹identité. Puis il pulvérise une bombe spray au visage d¹Abou Omar. L¹inconnu et son acolyte se jettent sur Abou Omar, qui se débat et crie. Une jeune femme égyptienne sort à ce moment-là des jardins publics avec ses enfants. Abou Omar lui crie qu¹on l¹enlève, puis disparaît dans la fourgonette, qui démarre sur les chapeaux de roue.
Le jeudi 20 février, Nabila et la femme qui a été témoin de l¹enlèvement déposent plainte au commisariat de Cenisio. Le vendredi 21, l¹imam de la mosquée du boulevard Jenner lance un appel aux fidèles pour qu¹ils signalent s¹ils ont vu ou entendu quelque chose sur la disparition d¹Abou Omar.
Le 3 mars 2003, la CIA ³informe² le gouvernement italien que ³selon des informations impossibles à vérifier, Abou Omar pourrait se trouver dans les Balkans.²
Le silence retombe. Il durera 13 mois.
Un appel d¹Alexandrie
Le 20 avril 2004, Nabila reçoit un appel téléphonique. C¹est son mari, qui l¹appelle d¹Alexandrie en Égypte. il la rassure, lui demande de lui envoyer 200 Euro et de ne plus parler à la presse. Le 1er mai, Mohamed Ridha, imam, lui aussi égyptien, de la mosquée de la rue Quaranta, reçoit un appel de son ami Abou Omar. Ils prennent un rendez-vous téléphonique pour le 8 mai. Et ce jour-là, Abou Omar raconte ce qui suit :
« Les deux hommes qui m¹ont kidnappé semblaient italiens, mais je ne sais pas s¹ils l¹étaient. Ils pensaient m¹avoir étourdi avec la bombe spray, mais quand la fourgonette a redémarré, j¹ai pu me relever. Ils m¹avaient mis un adhésif sur la bouche mais j¹avais les yeux libres et ils m¹avaient laissé ma montre. Nous avons roulé pendant cinq ou six heures. Quand la fourgonnette s¹est arrêtée et qu¹ils ont ouvert la portière, le soleil se couchait, il était entre cinq et six heures. J¹ai eu la sensation d¹être sur une base militaire américaine, car j¹ai reconnu les insignes sur les flèches de quelques avions. Les deux hommes m¹ont emmené dans une pièce et m¹ont laissé seul. Après environ une heure, quatre autres hommes sont arrivés. Ils m¹ont interrogé jusqu¹à 3 heures du matin. Au début, ils essayaient de parler italien, mais ils le parlaient mal, ils sont donc passés à l¹anglais. Ils insistaient toujours sur le même point : « Tu fais de la propagande contre l¹intervention américaine en Iraq, tu pousses à la haine contre les Américains. C¹est vrai ? C¹est vrai que tu recrutes des combattants pour les envoyer en Iraq ? » Je répondais que non, que ce n¹était pas vrai et eux, ils répétaient leurs questions. À un certain moment, ils m¹ont montré une affiche que j¹avais écrite, dans laquelle je dénonçais les méfaits de l¹Italie en Libye et en Somalie. Puis les coups ont commencé à pleuvoir. Ils m¹ont battu pendant des heures. Vers 3 heures du matin, ils m¹ont transféré à bord d¹un petit avion, qui a volé pendant quatre heures. À l¹aube, nous avons fait escale sur une autre base militaire américaine. Je pense qu¹elle était située au bord de la Mer Rouge. L¹avion est reparti peu après et une heure plus tard, on arrivait à l¹aéroport civil du Caire. Dès ma descente d¹avion, j¹ai été réceptionné par des officiers égyptiens. Ils m¹ont bandé les yeux et m¹ont emmené à Lazoughli [centrale des services de renseignements égyptiens au Caire, NDLR], dans une pièce sécurisée. Puis, de là j¹ai été emmené au ministère de l¹Intérieur. Là, ils n¹y ont pas été par quatre chemins : « Si tu veux retourner en Italie, tu peux le faire en moins de 24 heures. À une seule condition : que tu travailles pour nous. »
Torture à Mazra¹at Tora
Abou Omar refuse. Il est alors emmené à la prison de Mazra'at Tora et les séances de torture commencent. Il raconte :
« Si les questions étaient légères, les tortures étaient lourdes. Ils m¹ont mis dans une cellule frigorifiée, complètement nu, il devait faire -20°, car je sentais tous les les os de mon corps s¹émietter. Lorsque j¹ai été complètement gelé, ils m¹ont traîné dans une pièce qui brûlait comme le feu, où il devait faire au moins 50°. Une autre fois, ils m¹ont allongé sur un sol mouillé sur lequel ils avaient disposé des câbles électriques. Les décharges que j¹ai reçues ont provoqué une paralysie des jambes et d¹une partie du dos. »
Les questions posées semblent n¹avoir aucune importance. Ce qui intéresse les tortionnaires, c¹est une liste de noms. Premier nom : Mohamed Ridha. Second nom : Abou Emad, imam du boulevard Jenner. Troisième nom : celui d¹Abou Omar.
« Ils m¹ont dit que si je voulais sortir de là, il fallait que je vous livre à eux. »
Abou Omar passera 14 mois à Mazra¹at Tora. Un beau jour, on vient lui annoncer qu¹il est libre. À une seule condition : « Si tu veux sortir sur tes propres jambes et pas dans un cercueil, ne raconte jamais ce qui t¹est arrivé. Tu devras dire que tu es venu en Égypte de ton propre gré avec un billet d¹avion acheté en Italie. » Abou Omar signe la promesse. Il sort de prison le 19 avril 2004.
Mais les appels téléphoniques qu¹il a fait vers l¹Italie, captés par les services de renseignement italiens, qui ont fait opportunément fuir l¹information à la presse italienne, le reconduisent en prison.
Le 12 mai 2004, il est à nouveau arrêté à son domicile d¹Alexandrie. Depuis cette date, on n¹a plus aucune nouvelle de lui, si ce n¹est une lettre parvenue en mai 2005 à sa première épouse, installée en Albanie, et disant simplement : «Maintenant, je vis à Alexandrie. »
L¹enquête italienne
Entretemps, la justice italienne ne s¹est pas croisée les bras. Et le procureur Armando Spataro s¹est mis au travail. Les hommes de la DIGOS ont enquêté. Ils n¹ont eu aucun mal à reconstituer les événements. En effet, l¹équipe de la CIA qui a procédé au kidnapping n¹a pris aucune des précautions élémentaires d¹usage, sans doute parce qu¹elle était sûre de son impunité. Il semble à peu près sûr que la CIA n¹a pas informé ses collègues du SISMI (Service militaire de renseignement) et de la DIGOS de l¹opération, mais il est vraisemblable que des contacts ont eu lieu au niveau politique entre Washington et Rome pour que le gouvernement Berlusconi donne le feu vert à l¹opération.
Durant les 3 mois précédant l¹opération, les agents de la CIA ont utilisé des téléphones portables et non des radios. De plus, ces portables appartenaient à l¹ambassade US à Rome et l¹un d¹eux fut à nouveau utilisé par un fonctionnaire de l¹ambassade après l¹enlèvement d¹Abou Omar ! À partir des relevés de numéros et de la localisation de ces portables, ainsi que des paiements effectués par cartes de crédit, les enquêteurs retrouvent les hôtels 5 étoiles où l¹équipe a logé avant l¹opération, ainsi que l¹agence de location de véhicules où ont été louées la fourgonette blanche et les voitures utilisées par le commando. Les policiers récupèrent ainsi les photocopies des pièces d¹identité fournies par les membres du commando.
Voici les noms, réels ou supposés, des 12 agents de la CIA que la justice italienne veut arrêter :
Robert Seldon Lady , chef d¹antenne de la CIA à Milan, qui a dirigé toute l¹opération et a vraisemblablement accompagné Abou Omar au Caire, pour assister aux interrogatoires;
Monica Adler ou Courntney , 32 ans, née à Seattle, résidente en Virginie;
Cynthia Logan , 45 yans, née au Maryland, adresse inconnue;
Pilar Rueda , 44 ans, née en Californie, adresse inconnue;
Gregory Asherleigh , 50 ans, né au Maryland, résident à Washington, DC;
Lorenzo Carrera , 34 yans, né au Texas,speparlant couramment italien et espagnol;
Chamming Drew Carlyle , 40 ans, né à New York;
John ou Kevin Duffin , 53 yans, né en linois, résident in en Pennsylvanie;
Raymond Harbaugh , 66 ans, né en Alaska, adresse : une boîte postale en Virginie;
Ben Amar Harty , 61 ans, né dans l¹Iowa, d¹origine arabe, parlant couramment l¹arabe;
George L. Purvis , 46 ans, né en Chine, résident en Virginie;
Joseph Sofin , 52 ans, né en Moldavie, résidenten Virginie.
Michalis Vasiliou , 43 ans, né en Grèce, adresse inconnue.
Les six autres suspects que la justice italienne souhaiterait entendre sont identifiés comme : Eliana Castaldo, Victor Castellano, John Thomas Gurley, Brenda Liliana Brenda Ibanez, Anne Lidia Jenkins et Joseph L. Romano. Ce dernier a été clairement identifié : il s¹agit d¹un colonel de l¹armée US, aujourd¹hui employé au Pentagone à Washington. À l¹époque des faits, c¹est lui qui a, en tant que responsable de la sécurité de la base, délivré l¹habilitation de sécurité pour l¹équipe de la CIA qui a pénétré sur la base aérienne militaire US d¹Aviano, près de Venise, d¹où l¹avion transportant Abou Omar s¹est envolé.
Mister Bob
Le chef du commando, Robert Seldon Lady, a 51 ans. Il est né en 1954 à Tegucigalpa, capitale du Honduras, où son père, ³Mister Bill² est mort en 2004, après une carrière bien remplie de touche-à-tout. Devenu propriétaire foncier d¹une grande ferme proche de la frontière nicaraguayenne, Mister Bill a sans doute été un agent opérationnel de la CIA, notamment durant la période où l¹agence entraînait les contre-révolutionnaires, les ³contras², contre le régime sandiniste au Nicaragua. Bob commence sa carrière dans la police de New York, où il infiltre notamment un groupe gauchiste. Puis il entre à la CIA et opère pendant toutes les années 80 au Honduras, sans doute au sein du fameux Bataillon 316, l¹escadron de la mort créé par la CIA au sein de l¹armée hondurienne pour torturer et exécuter sans autre forme de procès les suspects de ³communisme². En 1994, l¹ensemble des agents de la CIA en Amérique centrale sont brûlés : le traître Aldrich Ames a fourni leurs identités au KGB. Pour Mister Bob, commence une période de recyclage. On sait qu¹il a été en poste à Panama, tout en étant domicilié à Abita Springs, près de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Puis, début 2001, Mister Bob prend son nouveau poste de chef de la station de la CIA à Milan, en Italie. Officiellement, il est ³officier politco-militaire² au consulat. Or, il est le seul fonctionnaire US en poste à l¹étranger à être affublé de ce titre. Il semble qu¹il ait été associé à l¹opération de désinformation montée par les faucons de la Maison blanche et du 10 Downing Street pour justifier l¹attaque contre l¹Iraq, baptisée le ³Nigergate². Un document forgé par Rocco Martino, un ancien agent du SISMI italien recruté par la DGSE française, a servi à accréditer la thèse selon laquelle l¹Iraq de Saddam Hussein avait acheté de l¹ranium au Niger. Lady a aussi été mêlé à un autre scandale : l¹Irangate. Manuchar Ghorbanifar, un agent ³free-lance², iranien, a organisé la vente secrètes d¹armes à l¹Iran. L¹argent gagné a été utilisé par le Colonel Oliver North pour acheter des armes, livrées à la Contre nicaraguayenne, notamment par Mister Bob.
Bob et sa femme Martha se sont achetés [sans doute avec l¹argent gagné avec l¹enlèvement d¹Abou Omar] une villa à Penango, près d¹Asti, dans le Piémont italien, a mi-chemin entre Turin et Milan, où ils se sont installés en septembre 2003. Bob, qui avait d¹excellentes relations avec ses collègues italiens de l¹antiterrorisme, les a souvent invités pour des repas bien arrosés dans cette villa. Mise sous surveillance par la DIGOS à partir d¹avril 2004, Martha reçoit un appel téléphonique de Bob, fin mai 2005, depuis le Honduras. Après cet appel, elle s¹envole à son tour pour le Honduras. Lorsqu¹elle revient à Penango, elle apprend qu¹un mandat d¹arrêt a été délivré contre son mari. Les policiers qui perquisitionnent la villa le 23 juin 2005 ne trouvent pas Mister Bob, mais, dans le garage, une liste des hôtels utilisés par le commando de l¹enlèvement d¹Abou Omar et des disques durs contenant des informations sans doute très intéressantes. Lors d¹une communication téléphonique avec Bob, quelques jours plus tard, Martha lui raconte qu¹elle avait tenté de détruire ce matériel, mais qu¹elle n¹y était pas arrivée avant la perquisition.
La juge Nobili avait refusé d¹émettre un mandat d¹arrêt contre les six comparses du commando. Le procureur Spataro s¹est donc tourné vers la Cour d¹appel, qui a décidé le 25 juillet 2005 qu¹ils devaient aussi être arrêtés.
Bob Lady et les 18 salopards pourront-ils jamais répondre de leur crime devant la justice italienne ? Abou Omar, s¹il est encore en vie, réapparaîtra-t-il un jour ? Le procureur Spataro envisageait aux dernières nouvelles de demander son extraditon à l¹Égypte. Il y a peu de risques que cette procédure aboutisse.
Abou Omar n¹est pas le seul martyr de la croisade yankee contre le terrorisme. Deux semaines avant lui, un autre musulman suspect de terrorisme a disparu, victime d¹un enlèvement similaire. Jamel Elmenshaoui était un pédiatre installé à Graz, en Styrie (Autriche). Son kidnapping était programmé en Autriche lorsqu¹il s¹envole vers la Jordanie, d¹où il se rend en Arabie saoudite pour organiser le pélérinage de sa famille à La Mecque. Il est kidnappé à la frontière jordano-saoudienne et échoue lui aussi à Lazoughli, au siège des services secrets égyptiens. Depuis,on n¹a aucune nouvelle de lui.
Mohamed Morgan est aussi égyptien et vit à Vigevano, près de Milan. En 2003, il se plaint à ses frères d¹être suivi en permanence. Fin septembre 2003, il annonce qu¹il doit retourner en Égypte. En fait, il est victime d¹un chantage. Arrivé au Caire, il est immédiatement conduit à la prison de Mazra¹at Tora. Depuis, plus de nouvelles.
* L¹auteur de cet article est journaliste indépendant, écrivain et éditeur. il est le président du Collectif guantanamo, France.
Il peut être contacté à l¹adresse suivante : collectif.guantanamo@gwadaoka.org
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