Bron le 6/09/2006
Le Monde 4et 3 septembre 2006, page 17 .

TOUS AU CHARBON !

Peter Schwartz, directeur du GBN, un « Think tank » américain, annonce le recours massif au charbon pour répondre aux besoins exponentiels en électricité. Au risque d’accélérer le changement climatique.


NE PAS SE TROMPER D’ENNEMI ;
LE DANGER, CE N’EST PAS LE NUCLEAIRE MAIS LE CHARBON !

Le mouvement écologiste dans son ensemble a vécu sur l’illusion que les énergies renouvelables allaient suppléer et au nucléaire et aux énergies fossiles.
Aujourd’hui on constate que la croissance des énergies renouvelables s’ajoute à la croissance de la consommation électrique d’origine fossile et nucléaire.
Il nous faut bien prendre conscience que le problème est fondamentalement la croissance de la consommation énergétique.

Nous avons également la certitude qu’en aucun cas les énergies renouvelables ne peuvent remplacer quantitativement et qualitativement une consommation électrique de type occidentale, surtout avec l’accroissement démographique prévisible. Dés maintenant les énergies alternatives ne peuvent produire qu’entre 10 et 20 % de la consommation actuelle

Aujourd’hui le mouvement écologiste sous-estime gravement la gravité de la crise climatique et ceci même au sein du MEI. Compte tenu du temps de résidence du CO2 : cent ans, nous devrions logiquement arrêter dés maintenant l’utilisation des ressources fossiles.
IL est bien évidemment impensable d’envisager un arrêt brutal du pétrole du gaz du charbon et du nucléaire.

Les écologistes du Mouvement Ecologiste ont la responsabilité de poser en terme rationnel le problème du nucléaire, cela tant en France qu’au niveau de la planète
Sachant :
Que le nucléaire ne pourra remplacer que partiellement le charbon dans la production d’électricité et cela d’autant plus que la consommation d’électricité s’emballe.
Qu’en aucun cas il ne peut résoudre le problème de la consommation d’énergie fossile dans les transports et l’habitat, même en généralisant le chauffage électrique, quant à la production d’hydrogène pour remplacer l’essence dans les transports terrestres , c’est un rêve qui se heurte à des impossibilités pratiques..

On pouvait espérer que la fin programmée du pétrole allait entraîner au moins une réflexion collective sur l’avenir énergétique et l’avenir tout court de la planète, il faut déchanter c’est la ruée sur le charbon.

Il est indispensable de poser le problème à l’échelle planétaire : On voit mal comment, nous occidentaux, consommateurs voraces d’énergies fossiles, pourrions empêcher, l’Inde, La Chine et le reste du monde de vouloir accéder au mode de vie occidental que l’on présente comme le modèle idéal de société .
Encore une fois, il nous est impossible d’être crédible si nous ne prenons pas l’initiative de réduire drastiquement notre consommation d’énergies fossiles.
Bien entendu le MEI préconise une adaptation de la population terrestre aux ressources de la planète mais une telle politique démographique est loin d’être acceptée et de toute manière demandera du temps pour porter ses fruits.

La production d’énergie électrique nucléaire de la Chine et de l’Inde ne représente qu’une part dérisoire de la production d’électricité autour de 2 % pour la Chine. Pour ces pays la production d’électricité sera assuré par du charbon et avec des techniques de production peu onéreuses et très polluantes ( ce qui représentera 85 % des nouvelles capacités prévues d’ici 2030.)

Il n’est pas discutable que sur le plan international il serait préférable que ces pays augmentent leur capacité de production électrique avec du nucléaire plutôt qu’avec le charbon...

Les arguments contre le nucléaire sont familiers aux écologistes.

1) La dissémination nucléaire. La dissémination nucléaire est inéluctable, de toute manière l’arme nucléaire existe, nous avons croqué la pomme et elle restera comme une menace qui pèsera en permanence sur l’humanité.
Par ailleurs nous sommes passé d’un équilibre de la terreur bipolaire, monde « libre » contre monde « socialiste », à un équilibre multipolaire. Seuls les pays dotés de l’arme nucléaire et de vecteurs pourront espérer d’éviter d’être traités comme l’Afghanistan, le Liban ou l’Irak.

2) Déchets : il faudra vivre avec, les déchets nucléaires n’étant qu’un cas particulier dans le vaste problèmes des déchets chimiques et autres qui submergent le monde « civilisé »

3) Reste le problème du risque accidentel et de la vulnérabilité des centrales en cas de conflit et d’action terroriste. C’est la seule action terroriste qui pose de véritables problèmes sur le plan de la capacité de nuisance.
Les réponses sont coûteuses : augmenter l’inviolabilité et la sécurité des centrales nucléaires. Il faudrait sans doute envisager de les enterrer totalement et les mettre à l’abri de mini bombes atomiques telles que celles que l’Amérique envisage d’utiliser en Iran .

Pour ce qui est de la France :

Quiconque conserve une once de responsabilité et de rationalité n’a pas le droit d’esquiver le dilemme qui va se poser incessamment et qui se pose déjà : Nucléaire ou charbon.
Mais au delà du choix nucléaire ou charbon pour la production d’électricité, il nous revient de replacer le débat dans sa vraie dimension : l’impérieuse nécessité d’arrêter la croissance de la consommation d’énergie fossile avant d’avoir engagé définitivement la planète sur la voie de la minéralisation, ce qui supposerait qu’on laisse intacte la majorité des ressources fossiles qui restent encore . .
Dans ce contexte il est évidemment impossible de tout arrêter. Pour nous toute croissance du nucléaire électrique doit s’accompagner d’une baisse plus qu’équivalente de la consommation d’ énergies fossiles .
En dehors d’une telle problématique le nucléaire ne présente que peu d’intérêt, d’autant que les ressources connues en uranium impliquent nécessairement le recours à la surrégénération, si l’on veut généraliser ce mode de production. Or la surrégénération est une technique bien plus coûteuse, et d’utilisation difficile. Par ailleurs sa mise en œuvre nécessiterait un délai bien supérieur à l’échéance 2030 .

C’EST AU MEI ,AUJOURD’HUI D’ETRE LES PREMIERS A S’OPPOSER A TOUTE MISE EN ROUTE DE CENTRALES ELECTRIQUES AU CHARBON.

IL NOUS FAUT IMMEDIATERMENT NOUS MOBILISER POUR SOUTENIR LES OPPOSANTS A LA MISE EN ROUTE D’UNE EXPLOITATION DE CHARBON A CIEL OUVERT, ACCOMPANEE D’UNE CENTRALE ELECTRIQUE DANS LA REGION DE NERVERS
IL FAUT DESIGNER QUI VA PRENDRE CES CONTACTS. Briere