PROCHE ORIENT
Le chercheur dit
que la sécurité de l'eau arabe affronte de nombreux défis, et ce depuis très
longtemps. Pourtant, on fait très peu cas de la prise de contrôle continue
d'Israël sur les ressources en eau. "La solution à la situation repose
entièrement sur l'eau." Il a souligné qu'Israël a commencé à contrôler
l'eau palestinienne lorsque l'Etat a été créé en 1948. L'eau est devenue la
priorité pour Israël depuis qu'il l'a nationalisée en 1949.
Israël s'acharne à gagner le contrôle de l'eau souterraine et de surface dans
le bassin du Jourdain, menaçant les zones agricoles les plus fertiles.
Après l'occupation des Hauteurs du Golan, de la Cisjordanie, de Jérusalem Est
et de la Bande de Gaza en 1967, Israël a commencé à prendre le contrôle de
toutes les ressources en eau et les incursions au Liban ont commencé. Israël a
récemment construit un barrage près des Hauteurs du Golan syrien qu'il
occupe, près de la ligne de cessez-le-feu.
Le gouvernement israélien interdit aux Palestiniens de creuser de nouveaux
puits sur leurs propres terres. Ceci est une vieille pratique qui signifie
que lorsqu'un puit est sec, il n'y a plus d'eau.
A l'intérieur des colonies israéliennes, les eaux coulent librement des
forages, comme on peut le remarquer, de loin, par la verdure. Le chercheur
palestinien rapporte qu'Israël contrôle 80% des ressources palestiniennes en
eau.
Abu Kishek dit que le tracé du mur israélien à l'intérieur de la Cisjordanie
suit à 100% le cours des bassins aquifères et nappes phréatiques.
Les Israéliens à l'intérieur des frontières israéliennes consomment, par
habitant, quatre fois plus d'eau que les Palestiniens, et les colons israéliens
en Cisjordanie sept fois plus que les Palestiniens.
Au sujet de la politique israélienne pour contrôler l'eau en Palestine, il dit
qu'elle inclut la destruction de nombreux matériels, comme la démolition des
puits, la destruction des systèmes d'irrigation, des réservoirs et des
canalisations en Cisjordanie. Le résultat est un déficit majeur de la
réserve souterraine, et l'augmentation des difficultés d'une partie de la
population dans l'accès quotidien à l'eau potable.
La destruction par Israël des provisons d'eau de nombreuses villes
palestiniennes, ajoutée au sel contenu dans l'eau venant des puits en
Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, entraînent également le déclin de la
production agricole.
Abu Kishek souligne qu'Israël a creusé 500 dispositifs pour l'eau le long de
la frontière avec la Cisjordanie, en même temps que sur le côté nord de la
Bande de Gaza, les pompes israéliennes fonctionnent 18 heures par jour.
Le tracé du mur en Cisjordanie a été fait pour intégrer les ressources en eau
palestiniennes à l'intérieur des frontières israéliennes, en plus de ce qui est
déjà pris par les colonies israéliennes à l'intérieur de la Cisjordanie. Et
cela inclut la destruction de l'agriculture existante.
Israël a également détourné l'eau du Jourdain, ainsi qu'une partie des
eaux du bassin ouest du Néguev. Les effets catastrophiques du vol de l'eau
israélien sont clairs dans la Mer Morte, et les Israéliens sont maintenant en
train d'essayer de pomper l'eau de la Mer Rouge en détruisant de grands
pans de terre pour construire une connexion avec la Mer Morte.
Abu Kishek ajoute que le but des fréquentes incursions d'Israël au Liban
était de prendre le contrôle de l'eau de la région.
En 1978, Israël était parvenu à contrôler les eaux de la rivière Litani et
avait installé des pompes près du Pont Khardali, avec une conduite longue de 10
kms depuis la rivière et passant par la ville de Taibe.
Israël avait installé d'énormes citernes de stockage dans les environs sud de
la ville de Aita Al Shaab pour stocker l'eau de la Rivière Litani et la
distribuer aux colonies de Galilée. Israël avait transféré les eaux de la
Litani au lac Tibériade, qui est à l'intérieur des frontières israéliennes et
sous son contrôle. Israël avait aussi pris le contrôle des eaux de la Rivière
Hasbani.
On note aussi des tentatives israéliennes pour prendre le contrôle des eaux du Tigre
et de l'Euphrate, ainsi que son rôle dans le conflit pour les
eaux du Nil.
Abu Kishek dit qu'en Palestine comme dans le monde arabe, les raisons de la
crise de l'eau sont multiples.
Elles vont des chutes de pluie irrégulières jusqu'au fait que la plupart des
rivières prennent leur source à l'extérieur des frontières politiques, aux
effets du réchauffement global, aux fortes augmentations de population, et aux
projets et ambitions de ceux qui cherchent à contrôler et à exploiter l'eau qui
ne leur appartient pas.
Source :
Palestine News Network
Traduit pour ISM
Lundi 08 Janvier
2007 - 11:15
Amin Abu Warda