http://www.counterpunch.org/roelofs05132006.html
Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier et révisé par
Fausto
Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la
diversité linguistique.
Au cours des dernières années écoulées, les
gouvernements ont
remis en cause les activités (et jusqu’à l’existence)
de certaines
organisations non-gouvernementales [ONG]. Ainsi, par exemple, la
Russie, le Zimbabwe et l’Erythrée ont adopté de nouvelles
mesures
légales imposant leur enregistrement , les associations affiliées
à l’
" Institut de la Société Ouverte " [Open Society
Institute] ont été
interdites en Europe orientale et le Venezuela a accusé les
dirigeants de l’ONG Sumate de trahison. En Irak et en Afghanistan,
des personnels d’ONG humanitaires occidentales [Care et Médecins
Sans Frontières] ont été assassinés.
Que sont ces organisations ? Qu’y a-t-il (et qui y a-t-il),
derrière ?
Elles sont les héritières des missions religieuses,
qui ont fait
beaucoup de bien, apportant des machines à coudre en Bulgarie,
des idées d’émancipation de la femme aux Chinois pratiquant
la
coutume barbare des petits pieds ou encore des médicaments vitaux
aux pays les moins développés industriellement. Néanmoins,
ces
mêmes missionnaires ont aussi joué le rôle d’estafettes
des grands
trusts et des colonisateurs, en liant des liens avec les indigènes
les
plus ambitieux, en particulier avec les adeptes du bilinguisme, parmi
eux.
Aujourd’hui, il y a toujours des missionnaires en activité,
mais leur
champ d’action est bien plus densément peuplé, et
bien plus
diversifié.
Les ONG, ces missionnaires d’aujourd’hui, sont à
la fois :
- éléphantines,
- serpentines et
- byzantines.
Il peut s’agir d’organisations internationales, de
leurs filiales
locales, ou encore de groupes " de base ", avec une apparence
trompeuse
de spontanéité.
Le plus gros des financements et de la gouvernance proviennent
des
pays riches.
http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/0791456420/counterpun
chmaga
Souvent, les donateurs forment un conglomérat, générateurs
de
responsabilités mutuelles inextricables [qui font qu’on se
renvoie la
balle] et d’une ambiguïté considérable. Ainsi
de CIVICUS, un
partenariat voué à promouvoir la " société
civile " dans le monde
entier, est financé, entre autres, par l’American Express
Foundation,
la Bristol-Myers Squibb Foundation, la Carnegie Corporation, l’Agence
Internationale Canadienne du Développement, la Fondation Ford,
l’Université Harvard, l’Oxfam et le Programme de Développement
de
l’ONU [PNUD].
Si les sources de financement sont nébuleuses, le message
est
généralement très clair : la " démocratisation
" entent être une lutte
pour obtenir des droits civiques et des élections, mais elle peut
aussi
ouvrir la porte au capital étranger, aux contrats de travail, à
des
concessions minières et à des entraînements militaires.
Ces réseaux
donnent aussi de la " société civile " une définition
dont les détails
vont jusqu’aux concerts de musique rock et aux troubles à
l’ordre
public. En revanche, on n’y voit jamais évoquer de maternités,
de
médecine infantile, ni de soins gériatriques financés
par l’Etat…
Les agences gouvernementales des pays riches sont d’importants
mécènes des ONG. La plus célèbre d’entre
elles est l’US National
Endowment for Democracy [NED : une ONG, mais seulement pour la
galerie !] [Fonds National Etats-unien pour la Démocratie], créée
par
le Congrès des Etats-Unis en 1983 aux fins de faire aux yeux de
tous ce qui avait été jusqu’alors les activités
secrètes de la CIA,
dans le cadre de la guerre froide. Quand ces opérations furent
dévoilées, en 1967, ce fut le choc. Non point tant parce
que les
Etats-Unis avaient financé depuis fort longtemps des partis
politiques et des syndicats à l’étranger, mais surtout
parce que des
organisations telles la National Education Association, l’American
Newspaper Guild [Guilde des Journalistes Américains], l’American
Federation of State, County and Municipal Employees [Fédération
américaine des Employés de l’Etat et des Collectivités
locales] et la
National Student Association étaient utilisées, secrètement,
en guise
de canaux, à l’insu des responsables, y compris très
hauts placés, et
à la connaissance des seuls officiers supérieurs [de l’armée
américaine, ndt]. Des fondations – authentiques et bidon
–
distribuèrent, par ailleurs, des financements de la CIA.
Le NED a changé ça – mais pas tellement :
seulement sur les bords…
Il distribue des crédits soit directement, soit par l’intermédiaire
d’autres associations, mais ouvertement. Ses " garants en béton
"
sont le Center for International Private Enterprise [de la Chambre de
Commerce américaine], l’American Center for International
Labor
Solidarity [Centre américain pour la solidarité international
du
travail] [dépendant du syndicat (jaune, ndt) AFL-CIO (une sorte
de mix entre la CFDT et F.O., à la sauce américaine, ndt)]
ainsi que le National
Democratic Institute for International Affairs [NDI], affilié aux
partis politiques [américains = républicains et démocrates,
ndt]. Certaines fondations privées s’y glissent,
comme par exemple Smith Richardson et Mellon-Scaife. La Mott Foundation
a donné 150 000 US $ à ce NDI, en 1998, en le chargeant
" d’accroître la confiance de l’opinion
publique dans la démocratisation et dans la transition vers une
économie de marché en Ukraine. " Il y a aussi des fondations
qui
cofinancent directement les garants finaux du NED Ainsi, le Fonds
Lilly [Lilly Endowment] finance l’Institut pour la Liberté
et la
Démocratie au Pérou, présidé par Hernando
de Soto, qui offre des
remèdes à base de libéralisme contre la pauvreté
[remèdes
non-remboursés par la Sécu ! ndt]
D’autres démocraties capitalistes ont désormais
des fondations
gouvernementales pompées sur le NED, qui oeuvrent de conserve,
comme, par exemple, Canadian Rights and Democracy et la
Fondation Britannique Westminster pour la Démocratie. D’autres
agences, américaines également, ont rejoint le NED et la
CIA dans
ces bonnes œuvres, notablement l’Agency for International
Development [USAID – Agence des Etats-Unis pour le
Développement international] [dont la représentante de l’
" Autorité
" (dite) " palestinienne " en France, Mme Hind Khoury,
fut longtemps
la responsable au Moyen-Orient…, ndt] et l’United State Information
Agency (USIA) [Agence des Etats-Unis pour l’Information], qui
soutiennent et créent des ONG et des médias à l’étranger.
[Dans ces
titres ronflants, il faut prendre les termes " développement
" et "
information " pour ce qu’ils sont : des antiphrases. Voir :
l’Océan "
Pacifique ", le plus dangereux de tous ! ndt]
L’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Grèce,
l’Italie et la Suède
finances les fondations de leurs propres partis politiques. Les
membres européens du fonds de l’Internationale socialiste
– le
Forum Européen pour la Démocratie et la Solidarité
– distribuent
quant à eux des aides à la " démocratisation
"…
L’Union européenne a des programmes de prêts
à l’échelle mondiale,
en faveur du développement durable et de la démocratisation.
Les
programmes de financement de l’Otan financent des organisations
environnementales, notamment. Des agences de l’Onu telles
l’UNICEF, WHO, l’Unesco, l’UNDP et la FAO opèrent
depuis longtemps
de cette manière, et la Banque Mondiale finance, sponsorise,
conseille et coordonne des organisations de base de populations
déshéritées.
Les ONG des pays riches ont des programmes de prêts à
l’étranger
extrêmement développés. Il s’agit non seulement
des associations
notoirement internationales, telles le Rotary, l’American Friends
Service Committee et de l’Oxfam [une sorte de CIMADE à la
sauce à
la menthe, ndt], mais aussi de syndicats comme l’American
Federation of Teachers Educational Foundation [Fondation éducative
de la Fédération des Enseignants américains]. Des
fondations
capitalistes sont actives dans le monde entier, et elles comportent
parfois des fonds autonomes gérés directement par des employés,
comme par exemple le Fonds des Employés de Boeing, qui finance
des œuvres charitables au Japon et en Angleterre.
En quoi ces actions philanthropiques peuvent-elles bien nuire à
qui
que ce soit ? Pourquoi haïssent-ils nos cœurs d’or ?
En tout premier lieu, ces œuvres philanthropiques publique
/ privées
ont travaillé de concert pour financer et manigancer le renversement
de mouvements populaires. Nous avons certes eu, ici, aux
Etats-Unis, un " Subersive Activities Control Board ", un "
Bureau de
Contrôle des Activités Subversives ", c’est bien
connu [il s’agit des
services de chasse aux sorcières institués par un certain
McCarthy,
ndt], mais l’exportation fut encouragée, aussi… Les
activités des
financeurs comportaient la déstabilisation, la création
de bandes
subversives afin d’empêcher des gouvernement démocratiquement
élus de gouverner, ainsi que celle du chaos et de la violence.
Parmi
les " bénéficiaires " de ces financements, citons
le Forum Civique en
Tchécoslovaquie, Solidarnosc en Pologne et l’Union des Forces
Démocratiques en Bulgarie, Otpor en Serbie et, plus récemment,
divers groupes du même tonneau dans les anciennes républiques
de
l’URSS. Parfois des bandes de loubards (en particulier de jeunes
gens) ont été promenés d’un pays à un
autre, afin de donner
l’impression d’une vaste opposition populaire. Le NED, les
fondations
Rockefeller et Ford et les sociétés philanthropiques [George]
Soros
sont particulièrement actives, dans ces diverses opérations
de
subversion. L’organisation Human Right Watch [Observatoire des
Droits de l’Homme] (anciennement : Helsinki Watch) a nourri au sein
de tels groupes " d’opposition ". Les réformateurs
en quête de
démocratie sociale ou de socialisme démocratique ont été
tenus à
l’écart : en effet, de tels systèmes sociaux risqueraient
d’ " opprimer
" les " vautours capitalistes " !
Il est très difficile de savoir [en particulier quand
on ne pratique
par couramment le mongolien, le bulgare ou l’ouzbek…] à
quel point la
population des pays concernés a soutenu les révolutions
sponsorisées par l’Occident, les médias et l’information
étant les
productions des mêmes conglomérats. Bien entendu, toutes
les
révolutions sont le fait de minorités, bénéficiant
bien souvent de
l’aide d’alliés étrangers. Toutefois, avec les
standards actuels, tels
qu’incarnés par la Charte de l’Onu, la subversion dans
l’intention de
renverser des gouvernements étrangers est une grave violation du
droit international. Beaucoup de gens ont été choqués
par les
activités du NED consistant à fournir d’autres instruments
d’intervention, qui ont contribué à détruire
la révolution sandiniste
au Nicaragua. Pourtant, les élections de 1990 ont été
considérées
démocratiques par les observateurs des ONG ; aucune menace de
liquidation physique, ni des millions de dollars étrangers n’avaient
entaché la pureté de ce processus électoral. Les
décideurs politiques
" libéraux de guerre froide " ont défendu l’action
subversive secrète,
y voyant une alternative pacifique à l’invasion. Mais cela
ne veut pas
dire que l’action militaire n’a pas eu lieu : ces ONG et les
militaires
travaillent main dans la main !
Ces tentatives se poursuivent, actuellement. La mise en cause
du
Venezuela n’est que la manifestation publique d’une opération
de
grande envergure des ONG affiliées au NED. Les plans visant à
anéantir la révolution cubaine, au moyen des " bibliothèques
indépendantes ", des " Féministes Rouges Cubaines
" et d’autres
organisations créées de toutes pièces, sont clairement
affichés sur le
site internet du NED. [ http://www.ned.org ].
Des ONG sont utilisées également afin de faire
éclater des
mouvements révolutionnaires, voire même réformistes,
qui
risqueraient d’interférer avec les objectifs néo-libéraux,
obérant la
capacité des trusts à aller n’importe où pour
y faire n’importe quoi.
Ainsi, comme l’a signalé James Petras [http://www.monthlyreview.org/1297petr.htm
], des groupes sociaux
radicaux et leurs dirigeants sont cooptés et introduits dans des
ONG
dédiées à des projets d’amélioration
valables, qui ne représentent
absolument aucune menace pour les intérêts occidentaux. Au
lieu de
larges mouvements populaires représentant un danger pour les
causes sytémiques de l’oppression, ces militants sont recrutés
par
ces ONG en vue de les impliquer dans des politiques discrètes et
"
identitaires ", extrêmement bien subventionnées, ainsi
que dans des
organisations focalisées sur un unique objectif : ainsi, la pauvreté
devient simplement un banal nouveau statut minoritaire, parmi bien
d’autres…
En Inde et en Afrique du Sud, les très pauvres ont été
organisés et
enrôlés dans les associations Slum Dwellers [Habitants de
Bidonvilles (Sans Frontières…)] et Shack Dwellers [Habitants
de
Gourbis (Sans Frontières…)], lesquelles rencontrent les
responsables de la Banque Mondiale pour voir ce qu’on pourrait bien
faire. Les protestataires contre la Zone de Libre Echange des
Amériques [la FTAA, Free Trade Area of the Americas] ont été
cornaqués vers des associations qui avaient été invitées
et
financées pour assister aux réunions préparatoires
à la signature de
ce traité ! Les associations s’occupant de la dévastation
du pétrole,
du bois et de l’extraction minière dans le monde entier peuvent
recourir aux " mécanismes participatifs " du Conseil
de la Terre
[Earth Council], dont un des dirigeants n’est autre que Klaus
Schwab, le directeur du Forum Economique Mondial… Des
conférences à destination des protestataires, organisées
"
parallèlement " aux élites de la mondialisation, sont
soutenues et
financées par lesdites élites ! Elles génèrent
une émulation et une
interaction fructueuses parmi les dissidents [altermondialistes,
notamment, ndt] ; cependant, elles peuvent aussi jouer un rôle de
diversion. Nous n’en aurons le cœur net que lorsque toutes
ces
possibilités auront fait l’objet d’une investigation.
Il est important de ravaler la façade de ces sociétés
récemment "
relookées marché ", de manière continue, en
dépit de leur écrasante
pauvreté. En Mongolie [comme dans bien d’autres de ces pays
pauvres], une " thérapie de choc ", qui a décimé
à la fois les emplois
et les services sociaux, a eu pour conséquence l’apparition
des
enfants des rues, de la prostitution infantile, l’augmentation de
la
mortalité néonatale et des parturientes, fléaux inexistants
à
l’époque où la Mongolie n’était pas encore
" développée " et vivait
sous un régime communiste. En revanche, les concerts de rocks et
les bandes de loubards dans les rues ont conquis leur liberté.
Et
voici que font leur entrée les associations coalisées dans
le PACT (ce
nom est à l’origine un sigle, pour Private Agencies Collaborating
Together : Agences (de " développement " privées
collaborant
ensemble ; les financeurs incluent aujourd’hui la Fondation Ford,
l’US
AID, Mercy Corps International, Nature Conservancy, la Banque
Mondiale, Citigroup, Chevron [un trust pétrolier], Levi Strauss
[un
producteur de célèbres pantalons en toile de Nîmes…
ndt] et
Microsoft), qui fournit quelques succédanés des anciennes
institutions socialistes, tandis que le désespoir amène
les dirigeants
de la Mongolie à accueillir à bras ouverts les industries
textiles
étrangères et les firmes minières étrangères
attirées par ses
richesses en or et en cuivre.
Pour beaucoup de pays de l’Atlantique Nord, l’Otan
semble incarner
la sécurité économique. Cette tendance a été
confortée par la
création, au travers de programmes de prêts garantis par
l’Otan,
d’ONG visant à diffuser et renforcer l’esprit Otan.
Ainsi, en Bulgarie,
une ONG humanitaire a été créée afin de fournir
un emploi à
d’anciens officiers bulgares incapables de s’y adapter. L’Otan
fournit
par ailleurs des fonds de recherche à des universités en
Europe
orientale, qui bénéficient désormais de très
peu de financements
gouvernementaux, et il cherche à étendre ses œuvres
de "
bienfaisance " dans l’ensemble de l’Afrique du Nord et
du
Moyen-Orient.
Des responsables éminents de ces associations, très
haut placés
dans les tourelles de promotion de la démocratie des blindés
du
monde des fondations et des ONG internationales, ont des
réticences à l’égard du système, bien
qu’ils soient en position
d’ignorer, ou d’applaudir les opérations de subversion.
Ce qui les
défrise, ce sont les relations féodales existant entre les
patrons
institutionnels opulents de l’Occident et leurs clientèles
dans des
pays beaucoup plus pauvres, ainsi que le fait que ces ONG
manquent d’authentiques parties prenantes locales de ces ONG.
Thomas Carthers, du Fonds Carnegie, a ainsi pu écrire :
" La société civile transnationale relève
exactement de la même
projection de la puissance politique et économique de l’Occident,
que
les militants de la société civile fustigent en d’autres
lieux. "
D’autres sont préoccupés par la " fuite
des cerveaux " qui
détournent les rares personnes formées du service public
ou des
organisations de base authentiques, ni celui-là ni celles-ci n’étant
en
mesure d’offrir des salaires ou des avantages comparables. Ils
déplorent l’imposition d’une culture étrangère
qui dénigre la culture
indigène. Ainsi, paradoxalement, des programmes tels le
micro-crédit, en Asie du Sud, ne font que renforcer les aspects
patriarcaux oppressifs des cultures traditionnelles locales.
Les dirigeants de beaucoup d’ONG ont été
accusés d’appartenir aux
services d’espionnage. Que cela soit, ou non, le cas, le système
permet un accès à des cultures indigènes lointaines,
où la
distribution des terres et les rapports sociaux des notables peuvent
être utilisés pour absolument n’importe quel objectif.
Ce type
d’entrisme missionnaire, obtenu au moyen de traduction de la Bible
[en langues vernaculaires] dans le bassin de l’Amazone, est relaté
par Colby et Dennett dans leur ouvrage Thy Will Be Done [Que Ta
Volonté soit faite]. [lien : Thy Will Be Done]
Aujourd’hui, les ONG sont très largement occupées
par l’assistance
aux victimes de catastrophes, qu’elles soient naturelles ou causées
par l’homme, et l’armée américaine (avec sa
" coalition ") est
profondément investie à la fois dans le réconfort
des victimes
rescapées et dans l’assassinat des victimes définitives.
Pour recevoir
des financements américains, les organisations humanitaires doivent
soutenir la politique extérieure des Etats-Unis. Par conséquents,
certaines d’entre elles, telle Oxfam, ont retiré leurs intervenants
d’Irak. Ceux qui y restent sont souvent considérés
comme des
collabos, ce qui n’a rien de surprenant, de nombreux internationaux
des ONG ayant été les agents directs de subversions, de
coups
d’état et d’occupations militaires. Certains d’entre
eux sont allés
jusqu’à approuver les bombardements dits " humanitaires
", en
particulier en Yougoslavie.
Il est difficile d’évaluer précisément
le degré de complicité des ONG,
car il y a extrêmement peu d’incitations à procéder
à des études
critiques pour des journalistes d’investigation ou des universitaires,
et les militants anticapitalistes sont bien souvent coincés, d’une
manière ou d’une autre. L’information sur les ONG proviennent
des
sources de financement elles-mêmes, telle " Transitions on
Line " ["
transitions " démocratiques " en ligne], des entreprises
Soros, ou
encore OneWorld.net, sponsorisé par la Fondation Ford et d’autres
mécènes. Une source d’information spécialisée
sur les réseaux
d’ONG, ngo.net, est administrée par Freedom House, et financée
par
l’USAID…
Le sommet de la pyramide des ONG internationales, le Forum Social
Mondial [FSM], se réunit en même temps que le Forum Economique
Mondial, mais le plus loin possible… Le financement général
du FSM
est très rarement passé au crible par les participants,
dont les frais
de déplacement proviennent de sources similaires. Une exception,
toutefois : l’Unité de Recherche sur la Politique Economique,
basée
en Inde,[ http://www.rupe-india.org/35/contents.html ], explique les
raisons pour lesquelles cette fondation a refusé de financer le
FSM
de 2004 à Mumbai [Inde], et passe au crible de la critique les
activités de la Fondation Ford dans ce pays.
C’est une grande nouvelle, quand une ONG ose mordiller
la main qui
la nourrit, comme l’a fait une troupe théâtrale pakistanaise,
en
novembre de l’année dernière (2005). Invitée
à participer à un
festival de théâtre féminin en Inde, on a renvoyé
ces comédiens
chez eux, parce que les organisateurs du festival ont jugé leur
contribution trop anti-américaine pour une manifestation
sponsorisée par la Fondation Ford…
De même que toutes les générations comportent
leurs exceptions,
notons que certaines ONG sont sans tache, et que même celles qui
ont fauté ont souvent un personnel et des dirigeants
authentiquement humanitaires. Une récente tentative de dissidents
recherchant des donateurs en faveur de la " promotion de la
démocratie " aux Etats-Unis, International Endowment for
Democracy [ http://www.iefd.org/articles/statement_of_purpose.php
]
pourrait représenter un magistral coup de pied dans la fourmilière.
Cependant, il se peut fort bien que la démocratie, la justice ou
encore l’égalité ne puissent être obtenues,
directement, de cette
manière.
Cela fait déjà plusieurs siècles que des
ONG apportent une " aide
d’urgence " aux sociétés victimes de cette véritable
catastrophe que
représente leur " ouverture au marché ".
Ne tirerons-nous donc jamais les leçons de cette longue
histoire ?
Note de la rédaction du site aredam.net
:
Bon, et si on parlait aussi de cette chère
AMNESTY INTERNATIONAL, de la Fédération internationale des
droits de l'homme, de "Médecins du monde" et de "Médecins
sans frontière", du "Comité catholique contre
la faim" (CCFD), de l'ACAT (Association des chrétiens contre
la torture) et autres et autres, qui sont français ou européens,
et tout aussi nuisibles et hypocrites.