La destruction planifiée de l'esprit logique en Occident dégénéré du 21ème siècle.

Texte de Michel Dakar, chercheur en politique globale, autonome, Villequier ex-France, province coloniale en cours de dépeçage de l'Empire ex-mondial israélo-US, nécrogène, en voie de dislocation
rapide, le 10 novembre 2019. 

http://www.aredam.net/destruction-planifiee-de-l-esprit-logique-en-occident-degenere-du-21-eme-siecle.html

Documentation :
« Propagande et Post-vérité », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 5 novembre 2019, www.voltairenet.org/article208226.html
(le contenu de l'article est reproduit en annexe du texte)




Famille d'êtres champignons, Villequier le 10 novembre 2019

 
Par moment on a l'impression que c'est bien Thierry Meyssan qui écrit un texte signé de son nom et non un quelconque tâcheron du FSB ou autres services de la même sorte, russe.

C'est le cas avec ce texte daté du 5 novembre 2019 « Propagande et Post-vérité ».

Seulement, il faut le compléter ou le conclure, car il semble que l'auteur n'ai pas soit osé aller jusqu'au bout de la logique de son raisonnement, ou alors qu'il n'ait pas pleinement pris conscience de la signification de ce que son texte a exposé.

Voilà qui va être fait.

Car il s'agit de la première révélation de l'entreprise planifiée en haut(s) lieu(x) de la destruction de l'esprit logique.

Quel(s) lieu(x) précisément on ne peut le dire, mais les services russe, chinois ou autres tels ceux iranien, venezuelien, coréen du nord … pourraient renseigner, les articles en annexe du texte de Meyssan faisant déjà apparaître diverses adresses, mais je jurerais qu'il existe certains services occidentaux bien plus profonds engagés dans des activités bien plus radicalement nocives, telle la destruction du patrimoine « psychico-génétique » humain, que celles classiques documentées.

Pour ma part, je pense que ce haut lieu occidental et les services nocifs qui en émanent forment la faction occidentale qui ne peut survivre à l'évolution globale en cours, la mutation des blocs homogènes antagonistes (Occident, Russie, Chine), en oligarchies concurrentes déliées des attaches traditionnelles que sont les nations géographiques, les cultures, les religions, les États, les multinationales etc ... Chaque oligarchie étant par essence totalement disparate, hétéroclite, un assemblage opportuniste et en perpétuelle mouvance d'éléments de tous les types possibles d'organisations de pouvoir, de domination, d'influence et d'accaparement.

Cette faction appartient déjà au passé, elle est obsolète, et pour survivre alors que le vent de l'histoire la pousse inexorablement dans le passé, elle en est réduite à rechercher des procédés qui menacent la survie de l'espèce humaine, comme la destruction de l'esprit logique, qui est le fondement de l'esprit humain, mais au-delà, de l'esprit en général, qu'il soit animal, végétal et autres, car esprit, logique, vie, univers ne forment qu'un corpus unique.

Cette faction ne connaît plus que des ennemis, l'ennemi intérieur, sa propre population, extérieur, les autres blocs antagonistes, russe, chinois et autres, et à la fois intérieur et extérieur, les factions déjà en place en occident même, appartenant aux oligarchies mondiales déjà formées ou en cours de formation.

Cette perte de l'esprit logique atteint déjà la population occidentale, mais va mécaniquement se répandre partout, en premier dans le cercle des concepteurs de cette nouvelle arme psychique, dans le cercle du pouvoir occidental, dans les cercles des pouvoirs concurrents non-occidentaux, et dans les populations non-occidentales.

On n'a pas d'exemple d'arme nouvelle qui n'ait été immédiatement reproduite et utilisée par les autres forces antagonistes, et de plus, dans ce cas, ceux qui ont créé et mis en œuvre cette arme, ne peuvent qu'en être eux-même victime.

Que va devenir une espèce privé d'esprit logique, soit de la logique, de l'esprit, le terme « logique », provenant du grec logos, signifiant discours (structure fondée sur la parole), raison ?

Quelles manifestations pouvons-nous déjà observer en conséquence de l'entreprise déjà en œuvre de destruction de l'esprit logique ?

Que peut-il se passer quand cette arme atteindra la totalité des populations et des pouvoirs mondiaux ?



Annexe :

« Propagande et Post-vérité »
par Thierry Meyssan

Depuis 18 ans, nous débattons de l’étrange évolution des médias qui semblent accorder de moins en moins de valeur aux faits. Nous attribuons ce phénomène à leur démocratisation au travers des réseaux sociaux. Ce serait parce que désormais n’importe quel quidam peut s’improviser journaliste, que la qualité de l’information se serait effondrée. Il conviendrait donc de réserver aux élites le droit de parler. Et si c’était exactement le contraire ? Si la censure que l’on envisage n’était pas la réponse au phénomène, mais sa continuité ?

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 5 novembre 2019



Sisyphe hisse péniblement son rocher en haut de la
montagne de ses ambitions, la pierre roule ensuite
inexorablement de l’autre côté vers les enfers.
Puis il recommence cette oeuvre absurde.

 
Propagande

Dans les systèmes politiques où le Pouvoir a besoin de la participation du Peuple, la propagande a pour objet de faire adhérer le plus grand nombre à une idéologie particulière et de le mobiliser pour l’appliquer.

Les méthodes utilisées pour convaincre sont les mêmes que l’on soit de bonne ou de mauvaise foi. Cependant au XXème siècle, l’usage du mensonge et de la répétition, l’élimination des points de vue différents, et l’embrigadement au sein d’organisations de masse ont d’abord été théorisés par le député britannique Charles Masterman, le journaliste états-unien George Creel et surtout le ministre allemand Joseph Goebbels avec les conséquences dévastatrices que l’on connaît [1]. C’est pourquoi à l’issue des deux Guerres mondiales, l’Assemblée générale des Nations Unies adopta trois résolutions condamnant l’usage du mensonge délibéré dans les médias pour susciter la guerre et enjoignant aux États-membres de veiller à la libre circulation des idées, seule prévention à l’intoxication [2].

Alors que les techniques de propagande ont été perfectionnées au cours des 75 dernières années et sont utilisées systématiquement dans tous les conflits internationaux, elles laissent progressivement la place à de nouvelles techniques d’influence dans les pays en paix : il ne s’agit plus de faire adhérer le public à une idéologie et de le faire agir au service du Pouvoir, mais au contraire de le dissuader d’intervenir, de le paralyser.

Cette stratégie correspond à une organisation dite « démocratique » de la société où le public dispose d’une capacité de sanction du Pouvoir, ce qui était rarement le cas auparavant.

Elle s’est répandue depuis 18 ans avec la « Guerre au terrorisme ». Nombreux ont été les intellectuels qui ont souligné l’absurdité de cette expression : le terrorisme n’est pas un ennemi, c’est une technique militaire. Or, on ne saurait faire la guerre à la guerre. Même si nous ne l’avons pas compris à l’époque, l’invention de cette expression paradoxale visait à instituer l’ère de la post-vérité.

Post-vérité

Prenons l’exemple de la récente exécution d’Abou Bakr al-Baghdadi. Nous savons tous qu’une escouade d’hélicoptère ne peut pas traverser en rase-mottes tout le Nord de la Syrie sans être ni vue par la population, ni repérée par les systèmes russes de protection anti-aérienne. La narration qui nous est contée est manifestement impossible. Pourtant, loin de remettre en cause ce que nous jugeons comme de la propagande, nous discutons de savoir si le Calife, acculé par les Forces spéciales US, s’est fait sauter avec deux ou trois enfants.

En d’autres temps, nous serions tombés d’accord pour dire qu’un élément essentiel de cette histoire étant impossible, nous ne pouvons pas prendre au sérieux les autres éléments qui nous sont exposés, à commencer par la mort du calife. Désormais, nous pensons autrement. Nous admettons que cet élément factuel a été falsifié, a priori pour des raisons de sécurité nationale, et nous considérons le reste de la narration comme authentique. À terme, nous oublierons notre prévention face à cet élément, ou à d’autres, et nous publierons des encyclopédies qui raconteront cette belle histoire avec ses éléments les plus invraisemblables.

En d’autres termes, nous comprenons instinctivement que cette narration ne relate pas des faits, mais véhicule un message. Nous ne nous positionnons donc pas face aux faits, mais face au message tel que nous l’avons compris : comme Oussama Ben Laden, Abou Bakr al-Baghdadi a été exécuté ; Force reste aux États-Unis d’Amérique.

Pour déplacer notre conscience des faits vers le message, les speech writers ont l’obligation de délivrer une narration incohérente. Ce n’est pas une malencontreuse erreur de leur part qui se répète, mais une exigence technique de leur travail.

Dans la propagande classique, on cherchait à raconter des histoires cohérentes, au besoin en occultant certains faits ou en en falsifiant. Plus maintenant. Car on ne cherche plus à convaincre avec de belles histoires, au besoin en prenant ses aises avec la réalité. Mais on s’adresse à un état de conscience intermédiaire par lequel on fait passer des messages. Nous sommes conscients que cette affaire d’hélicoptères est impossible, mais nous pouvons raisonner en l’éliminant de notre champ de conscience. Une partie de notre intellect a été inhibée.

Nous nous mentons à nous-mêmes.

Nous pouvons trouver un très grand nombre d’exemples d’usage de cette technique de conditionnement dans l’actualité des dernières années. Tous ceux que je pourrais citer vont hérisser la majorité de mes lecteurs car chaque exemple exige de reconnaître que nous nous sommes fait avoir avec notre propre complicité. Nous détestons qu’on nous fasse remarquer nos fautes.

Un petit exemple quand même. Il est ancien, mais fondateur. Il joue un rôle capital encore aujourd’hui. Lors des attentats du 11-Septembre, les compagnies d’aviation ont immédiatement publié les listes d’embarquement complètes des passagers et du personnel qui étaient morts. Deux jours plus tard, le directeur du FBI a exposé sa narration des 19 pirates de l’air qui avaient, selon lui, réalisé les attentats. Or aucun d’entre eux, selon le témoignage à chaud des compagnies d’aviation, n’avait embarqué à bord des quatre avions. Sa version est donc impossible. Dix-huit ans après, nous continuons pourtant à disserter sur la personnalité de ces individus.

Antidote

Depuis 18 ans, on nous explique qu’en offrant à tous la capacité de s’exprimer sur un blog ou sur des réseaux sociaux, les progrès de la technique ont dévalué la parole publique. N’importe qui peut dire n’importe quoi. Autrefois, seuls les les hommes politiques et les journalistes professionnels avaient la possibilité de s’exprimer. Ils veillaient à la qualité de leurs interventions et de leurs écrits. Aujourd’hui le vulgum pecus, la foule ignorante, prend des vessies pour des lanternes et répand des fake news.

Or, c’est exactement l’inverse. Des hommes politiques de premier plan, à commencer par le président George Bush Jr. et le Premier ministre Tony Blair, ont assumé des discours incohérents pour inhiber les réactions du public en général et de leurs électeurs en particulier. Cette technique substitue l’absurdité à la vérité comme d’autres lui substituaient le mensonge. Elle a détruit le fonctionnement des systèmes démocratiques que le commun des mortels tente de restaurer avec ses moyens.

Les postes de télévision cathodique affichent des images en 625 lignes. Il suffit que l’une d’entre elles soit brouillée pour que nous ne percevions qu’elle dans l’image. Sur le même principe, il suffit d’entendre un seul point de vue différent pour que les mensonges d’une propagande omniprésente crèvent les yeux. C’est pourquoi la propagande, lorsqu’elle ment, exige une censure implacable. Mais si le mensonge introduit une incohérence dans le discours de sorte que cette incohérence devient volontairement évidente, il ne faut plus censurer les points de vue alternatifs. Au contraire, il faut les laisser s’exprimer et les mettre en valeur en en dénonçant certaines publiquement comme des fake news.

L’antidote de la post-vérité n’est pas la vérification des faits, celle-ci est la base depuis toujours du travail des journalistes et des historiens, c’est le rétablissement de la logique. C’est pourquoi une nouvelle forme de censure s’impose aujourd’hui. La plupart des utilisateurs de Facebook ont été déconnectés à un moment ou à un autre. Dans d’innombrables cas, les utilisateurs sont incapables de comprendre pourquoi ils ont été censurés. Ils cherchent en vain quel mot prohibé aurait été détecté par un ordinateur, ou quelle prise de position incivile aurait été interdite par un surveillant. En réalité, ce qui leur est souvent reproché et arbitrairement sanctionné, c’est de rétablir la logique dans leur raisonnement.

Thierry Meyssan

[1] « Les techniques de la propagande militaire moderne », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 16 mai 2016.

[2] « Les journalistes qui pratiquent la propagande de guerre devront rendre des comptes », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 14 août 2011. Résolutions de l’Assemblée génrale des Nations unies n° 110 (II), 381 (V), 819 (IX).

Source : « Propagande et Post-vérité », par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 5 novembre 2019, www.voltairenet.org/article208226.html