M.Gollnisch remet la loi Gayssot en question mais nous bassine avec les bienfaits du colonialisme. Le colonialisme, cette plaie des siècles passés n'a amené qu'oppression, exploitation et domination aux peuples colonisés. Il les a privés de leur histoire, de leur culture en les forçant à adopter celles des colonisateurs. il n'y a jamais eu aucun bienfait nulle part, en Algérie, dans le Maghreb, en Afrique noire ou en Palestine etc., amené par le colonialisme. Le fait que Gollnisch critique la loi Gayssot dont nous demandons également l'abrogation ne veut pas dire que nous pouvons nous associer à son message.

Ginette

 

"Pas de d'histoire officielle en France" ?

Bruno Gollnisch, Député européen, écrit au Premier Ministre

St Cloud le 8 décembre 2005

Monsieur le Premier Ministre,

Votre majorité essaie d'obtenir que les manuels scolaires soient un peu plus équilibrés dans leur relation de la présence française outre-mer, qui a eu des effets bénéfiques pour les populations concernées, et pas seulement des effets négatifs, comme certains voudraient le faire croire d'une façon partisane.

Je vous ai entendu ce matin affirmer avec force et conviction que le législateur n'avait pas à fixer de vérité en histoire. Vous affirmiez notamment: "Il n'y a pas d'histoire officielle en France." Votre position paraissait d'une portée générale, et n'était pas d'évidence limitée au texte que vous commentiez.

Vous ne pouvez ignorer cependant, Monsieur le Premier Ministre, que la disposition en question est infiniment moins contraignante qu'une autre loi, la loi due au communiste Gayssot, qui prétend instaurer une vérité officielle relativement à l'histoire de la seconde guerre mondiale. Cette dernière est en effet assortie de lourdes sanctions pénales, ce qui n'est pas le cas de la loi que vous commentiez ce matin.

Ayant moi-même rappelé la nécessaire liberté de recherche des historiens, j'ai déclaré qu'aucun d'entre eux n'adhérait plus intégralement aux actes du procès de Nuremberg - où les Soviétiques essayèrent de mettre sur le dos des Allemands l'assassinat méthodique des officiers polonais prisonniers dont ils s'étaient rendus coupables - et envoyé toutes les questions relatives à l'effroyable drame concentrationnaire au jugement des historiens dont c'est le métier, je suis actuellement poursuivi sur l'initiative personnelle d'un membre de votre gouvernement, M. Perben.

Pourtant, à l'époque, vos amis politiques avaient tous voté contre cette loi Gayssot. A l'Assemblée nationale, M. Jacques Toubon la qualifiait de stalinienne, ainsi qu'en fait foi le Journal des débats. Les députés RPR et UDF, alors dans l'opposition et opposés à cette loi avaient voté contre, y compris M. Dominique Perben, ancien Garde des Sceaux, qui prétend s'en servir contre moi, et son successeur M. Clément, M. Chirac, aujourd'hui Président de la République, M. François Fillon, ancien ministre de l'Education et son successeur, M. Gilles de Robien, M. Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée Nationale, M. Pierre Mazeau, Président du Conseil Constitutionnel...

Si l'on vous suit dans vos propos, M. le Premier Ministre, il est évident qu'il est urgent d'obtenir l'abrogation de toutes les lois qui prétendent instaurer une vérité officielle en histoire, à commencer par la loi Gayssot de 1990, incorporée dans la loi de 1881 sur la presse, dont elle est devenue l'article 24bis. Dans cette attente, je vous remercie de bien vouloir considérer que cette correspondance n'a pas de caractère confidentiel, et je vous prie, Monsieur le Premier Ministre, de bien vouloir agréer l'expression de ma haute considération.

Bruno Gollnisch