25 septembre, 16:15 ·

Cette semaine, je me suis rendu à Deauville, avec le Président de l'association du Cinéma Le Paris, Patrice Genet, pour assister au congrès annuel de la Fédération Nationale des Cinémas Français. Dans le contexte particulier que traverse nos salles obscures et en tant qu'exploitant d'une salle municipale, j'ai tenu à faire le déplacement pour entendre l'actualité de la profession, pour écouter les réponses des pouvoirs publics à la crise que nous traversons et percevoir les perspectives du secteur.

Le cinéma traverse sans aucun doute la pire crise de son histoire. Après 99 jours de fermeture suite au confinement, notre salle municipale a réouvert dans le respect des règles sanitaires mais le public n'est malheureusement pas revenu.

J'attendais l'intervention de la Ministre de la Culture avec impatience. Elle a développé le plan d'aide et le plan de relance de la profession. Si les mots qu'elle a prononcé ont résonné juste dans mon esprit, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre après son départ, que nos salles municipales seraient exclues du plan d'aide au seul motif qu'elles sont adossées à une collectivité.

Dois-je rappeler que nous gérons notre salle avec sérieux budgétaire pour en minimiser la subvention d'équilibre versée chaque année par la ville, que nous n'avons pas bénéficié du chômage partiel car notre personnel est fonctionnaire, que nous n'avons eu aucune recette pendant 99 jours sans avoir rien demandé et qu'en plus nous allons être exclus injustement du dispositif!

Dois-je rappeler que nos salles municipales concourent à l'aménagement du territoire via des choix politiques forts, à l'éducation à l'image des enfants de nos écoles et collège, que notre politique tarifaire rend accessible le cinéma à tous!

Les conséquences de ces décisions pourraient être néfastes sur le maillage des salles mais surtout entrainer des fermetures pour des collectivités qui vont devoir affronter la crise sociale, les pertes de recettes fiscales dues à la crise économique...

Je suis donc intervenu à la suite du discours ministériel pour rappeler cet état de fait et l'injustice dont les collectivités sont victimes, vous en trouverez la vidéo ci-jointe. Mes propos ont également été repris dans "le film français", magazine spécialisé.

J'ai rédigé un courrier à la Ministre, Mme Bachelot, qui sera envoyé lundi et qui reprend les éléments ci-dessus en lui demandant ouvertement de revoir sa copie. J'en enverrai le double au Président de la Fédération Nationale, au Président du Centre National du Cinéma et à l'Association des Petites Villes de France qui soutient nos communes moyennes ainsi qu'aux médias.

Ce courrier rappelle aussi la nécessité de permettre un accès plus juste à tous les films qui sortent sur la marché, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui pour les mono-salles comme la nôtre.

En attendant des réponses que j'espère positives, la meilleure réponse est de vous rendre en masse dans notre salle pour la faire vivre et montrer votre attachement à celle-ci et au 7ème art.