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Suite d'articles trouvés sur l'Internet, relatifs à la répression qu'a subi et que continue de subir Ahmed Boukhari, à la suite de la publication de son livre "Le Secret".

 

1 - Site internet http://www.maghreb-ddh.sgdg.org (Maghreb des droits de l'homme).

2 - Site internet de Radio France International.

3 - Site Internet de Maroc Hebdo http://www.maroc-hebdo.press.ma

4 - Article de Maroc Hebdo.

5 - Site Internet bladi.net, dépèche de l'AFP.

6 - Site Internet de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) http://www.fidh.org.

7 - Site Internet http://www.jeuneafrique.com (site de désinformation et propagande-manipulation).

8 - Site internet http://www.alterinfo.net (désinformation). Article de "Minou99", connu pour publier sur le site stcom.net, site très hautement manipulatoire.

9 - Site internet http://www.wikipedia.org.

 

1 - Site internet http://www.maghreb-ddh.sgdg.org (Maghreb des droits de l'homme)

Ahmed BOUKHARI refuse le procès-mascarade
Le jeudi 6 décembre 2001

M. Ahmed BOUKHARI entende faire connaître devant votre tribunal et l’opinion publique les motifs de la décision qu’il a prise de se retirer de ce procès dans lequel il est poursuivi par le représentant du ministre de la justice, à la suite de la plainte déposée contre lui par MM. Mohamed ACHAACHI, Abdelkader SAKA et Mohamed MESNAOUI pour les délits de diffamation et d’injure, plainte sur la quelle a longuement enquêté la police judiciaire l’été dernier, en présence d’agents de services spéciaux marocains, en violation cynique de la loi.

1/ M. BOUKHARI, qui a appartenu pendant de nombreuses années au CAB1, l’un des nombreux services secrets de renseignements marocains, a dénoncé, au cours de l’été 2001, à travers plusieurs médias marocains et étrangers, les innombrables crimes dont ce service s’est rendu coupable, depuis sa création en 1960, contre des milliers de Marocains soupçonnés de subversion.

2/ Parmi ces crimes, M. BOUKHARI a révélé que le CAB1 a organisé l’enlèvement de l’illustre opposant Mehdi BEN BARKA, à Paris le 29 octobre 1965, enlèvement qui a été suivi de torture ayant entraîné sa mort, puis du transport de son corps au Maroc, où il a été dissout le 31 octobre dans une cuve d’acide, dans l’un des centres de torture et d’assassinat du Maroc, Dar El Mokri, à Rabat.

3/ Parmi les responsables de ces crimes dont le grand disparu a été victime, M. BOUKHARI a dénoncé ceux qui le poursuivent aujourd’hui devant vous, en précisant le rôle qu’ils y ont assumé, aux cotés d’autres individus, marocains et français, notamment.

4/ M. BOUKHARI a précisé que l’ensemble des responsables directs des crimes perpétrés contre Mehdi BEN BARKA ont agi, à des degrés divers, pour le compte, principalement, de l’Etat marocain.

5/ Dès 1965, la justice française a commencé à enquêter sur ces crimes et, en 1967, elle a rendu un verdict condamnant de nombreux accusés, marocains et français. Dans ce procès, MM. M. ACHAACHI, A. SAKA et M. MESNAOUI n’ont pas été jugés car leur participation à l’enlèvement de Mehdi BEN BARKA n’était pas alors connue de la justice française.

6/ Par ailleurs, ce verdict n’ayant pas établi la mort de Mehdi BEN BARKA et, par voie de conséquence, ce qu’il est advenu de son corps, l’instruction est restée ouverte à Paris, à l’initiative de la famille du disparu .

7/ Dans ce cadre, le juge d’instruction parisien chargé du dossier, M. Jean-Baptiste PARLOS, a adressé à M. BOUKHARI deux convocations (la première pour le 19 juillet 2001 et la seconde pour le 9 septembre 2001) pour l’entendre comme témoin, à la suite des révélations qu’il a faites à la presse l’été dernier. M. BOUKHARI n’a pu se rendre à Paris pour donner son témoignage parce que, la première fois, son passeport n’était pas en cours de validité et, la seconde fois, il était toujours privé de passeport et, de surcroît, détenu en prison dans le cadre d’une poursuite très opportunément montée contre lui pour une banale affaire de chèques sans provision. A présent, il se trouve bien hors des murs d’une prison mais il ne peut toujours pas se rendre à Paris pour témoigner devant le juge PARLOS, qui lui a adressé une convocation pour le 20 décembre 2001, le gouverneur de CASABLANCA-ANFA refusant implicitement de lui renouveler son passeport.

8/ La poursuite sur la laquelle votre tribunal est appelé à se prononcer a été programmée pour qu’une nouvelle condamnation de M. BOUKHARI, se conjuguant avec sa privation de passeport , continue de l’empêcher de se rendre à Paris pour témoigner sur la disparition de Mehdi BEN BARKA.

9/ En même temps, à Rabat, la justice refuse d’instruire sur plainte déposée le 5 juillet 2001 (il y a donc près de cinq mois) par l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) contre les auteurs des crimes perpétrés contre Mehdi BEN BARKA. Ainsi, au lieu que la justice marocaine fasse son devoir en instruisant sur ces crimes abominables et en poursuivant leurs auteurs, et au lieu que les responsables administratifs et politiques de ce pays permettent à M. BOUKHARI de se rendre en France pour témoigner devant le juge PARLOS sur ces crimes, ceux qui s’acharnent à empêcher que la vérité soit faite sur la disparition de Mehdi BEN BARKA en particulier, et sur les autres crimes d’Etat qui ont été perpétrés au Maroc depuis le recouvrement de son indépendance, en général, cherchent à obtenir contre M. BOUKHARI une nouvelle condamnation pour l’empêcher de continuer à dénoncer ces crimes et intimider tous ceux qui seraient tentés de sortir du silence pour confirmer ses révélations.

10/ En acceptant de répondre devant votre tribunal aux accusations de diffamation et d’injure qui sont portées contre lui, M. BOUKHARI cautionnerait donc une mascarade d’autant plus criante que les règles de procédure spécifiques du droit de la presse lui interdisent d’apporter la preuve de ce qu’il a dénoncé sur les responsabilités assumées par les plaignants dans les crimes perpétrés contre Mehdi BEN BARKA il y a trente six ans, la loi sur la presse n’autorisant aucune preuve de la véracité des faits prétendument diffamatoires ou injurieux lorsque ces faits remontent à plus de dix ans. En conséquence, M. Ahmed BOUKHARI ne peut que proclamer qu’il se retire de ce procès honteux.

11/ Dans ces conditions, la condamnation qu’on vous demande de prononcer contre M. BOUKHARI, sur les seules dénégations des plaignants, ne pourrait être qu’une condamnation de la vérité. Votre tribunal en porterait alors la responsabilité devant l’histoire.

12/ Quant au dossier de la disparition de Mehdi BEN BARKA, il restera ouvert quel que soit votre jugement, et, tôt ou tard – même si, demain, M. Ahmed BOUKHARI est de nouveau incarcéré ou assassiné pour qu’il cesse de continuer à témoigner-, la vérité sera connue, et tout le monde saura que ceux qui osent aujourd’hui se dire victimes de ses prétendues affabulations ont bel et bien participé aux crimes dont Mehdi BEN BARKA a été victime et à d’innombrables autres crimes.

 

2 - Site internet de Radio France International.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/026/article_13600.asp


Maroc

«Le secret» d’Ahmed Boukhari

Ce 14 février est publié en France Le secret, Ben Barka et le Maroc, le livre-témoignage d’Ahmed Boukhari, l’ancien agent des services secrets marocains qui affirme notamment avoir participé à l’élimination de Ben Barka. Interview avec l’auteur.


De notre correspondante au Maroc

RFI: Ahmed Boukhari, votre livre, Le secret, Ben Barka et le Maroc sort aujourd’hui, 14 février, chez Michel Lafon. Pourquoi avoir choisi un éditeur français, puisque vous dites vouloir rendre service au Maroc par votre témoignage?

Ahmed Boukhari: Vous pensez que ce que je dis peut être édité au Maroc ? Si le livre est autorisé ici, c’est que le Maroc aura réellement changé.

RFI: Pourquoi des révélations si tardives ?

AB: D’une part, parce que depuis la disparition de Hassan II et l’arrivée de Mohamed VI, il y a eu un changement important : le retour d’Abraham Serfaty, le pèlerinage à Tazmamart, la liberté pour Cheik Yassine, le limogeage de Basri (ancien ministre de l’Intérieur, NDLR). Et surtout, depuis 1998, les familles de disparus ont droit à la parole. Le regard de la mère d’Abdelhak Rouissi m’a bouleversé. Et lorsque la famille Ben Barka est revenue au Maroc, la comédie est devenue insupportable. Pour moi, le moment de parler était venu. En fait, je voulais parler dès les années 70, mais je n’ai pas eu le courage, mes enfants étaient petits.

RFI: Votre livre est beaucoup plus court que le manuscrit initial. Pourquoi ?

AB: Ma confession ne pouvait être publiée telle quelle. J’ai effacé les noms de ceux qui agissaient «malgré eux», mais les Marocains les reconnaîtront. Je ne cite pas ceux qui n’ont pas eu le choix. Cependant, les services secrets savent que si je témoigne devant le juge, ce sera une catastrophe pour eux. Aujourd’hui, je n’ai pas peur, mais je m’attends à tout.

RFI: On dit que les manuscrits de votre témoignage comportent des variantes. Quelles explications pouvez-vous donner sur ce point ?

AB: Je ne donnerai pas de réponse à ce sujet. Seul le juge aura une réponse.

RFI: Quel rôle avez- vous joué dans l’affaire Ben Barka ?

AB: Ben Barka, comme tous les opposants politiques ou syndicalistes était surveillé par les services secrets marocains. Des millions ont été débloqués, 52 policiers le surveillaient, j’appartenais au groupe de ceux qui étaient chargés des écoutes téléphoniques, de l’interception du courrier et de la permanence au standard du Cab.1, le premier cabinet des services secrets, celui des affaires politiques. Je n’étais pas standardiste, comme la presse l’a dit, sinon je n’aurais jamais eu accès à tous ces secrets. Je rédigeais des rapports, tous les coups de fil au Cab 1 étaient scrupuleusement consignés.
Ben Barka devait d’abord être éliminé à Alger où il séjournait, avec l’appui bienveillant du président Ben Bella. En 1964, je faisais partie du commando qui devait liquider Ben Barka. Nous étions trois tireurs d’élite : Benacer Guerrouani, Abdelkader El Ouali et moi. En embuscade à 300 mètres de la villa, Guerrouani, que nous protégions derrière un muret, a tiré sur Ben Barka, facilement reconnaissable. Il s’est écroulé. Notre mission était accomplie. Nous avons voulu récupérer notre voiture à Belcourt, mais la police algérienne était déjà là. Nous avons pris un train pour Oran, de là, un bateau pour Marseille et enfin un avion pour Casablanca. De retour au Cab 1, nous avons appris que l’homme sur qui nous avions tiré était un sosie de Ben Barka, un policier. En réalité, nous l’avions juste blessé.
Il a donc été décidé que Ben Barka serait éliminé en Europe, en France, puisque nous y avions des relations. Comme nous savions qu’il avait des problèmes financiers, nous avons monté toute l’affaire du film auquel il devait participer. Un film de gauche, qui lui rapporterait de l’argent. La scénariste était Marguerite Duras. Manipulée à son insu. Des truands ont été également impliqués dans ce montage. Le film avait déjà un titre, Basta, il traitait de la décolonisation. Le 29 octobre 1965, Ben Barka devait signer son contrat, il avait rendez-vous à la brasserie Lipp, la suite, vous la connaissez.

RFI: Vous expliquez que Ben Barka a été torturé à mort, en France, par des agents marocains en présence de Dlimi et Oufkir, puis que son corps a été rapatrié à Rabat et dissout dans une cuve d’acide. Quelles autres révélations contient votre livre?

AB: J’ai donné l’essentiel à des journaux marocains arabophones. Il s’agit de la liquidation d’Omar Benjelloun, qui devait succéder à Ben Barka . Il s’agit aussi de centaines de disparitions forcées et de milliers d’enlèvements. Entre 1960 et 1973, on enlevait et arrêtait, en moyenne, 350 personnes par an. A quoi il faut ajouter 5000 enlèvements au moment du complot de 1963, 2500 en 1969-1970 et 6000 en mars 1973.
Mon témoignage est capital pour que la justice puisse faire son travail, les faits sont là, ainsi que de nombreux témoins. J’ai préparé des documents qui seront utilisables en cas d’enquête, pour chaque cas, on peut déterminer les responsabilités de chacun.
En ce qui concerne l’affaire Ben Barka, il doit y avoir confrontation des témoins. La vérité va automatiquement éclater.

RFI: L’USFP (Union socialistes des forces populaires) a porté plainte contre vous, dans le cadre de l’affaire Ben Barka. Où en est la justice aujourd’hui?

AB: A la suite de mes révélations concernant l’affaire Ben Barka, parues en France dans le Monde et au Maroc dans Le Journal Hebdomadaire, en juin 2001, l’USFP a porté plainte contre moi et contre les agents secrets dont j’avais dévoilé les noms. C’était le 5 juillet. Pour connaître la vérité sur la disparition de son leader historique, le parti a porté plainte contre tout le monde, moi le premier. C’est normal. Une enquête doit déterminer les responsabilités. Aujourd’hui, le dossier a disparu. Je n’en suis pas surpris. Les services secrets sont capables de beaucoup de choses incroyables.

RFI: Mais, y a-t-il prescription dans le cadre de cette affaire?

AB: Normalement, oui. Mais il s’agit d’un crime politique. C’est la première fois que le Maroc se trouve dans une telle situation. En France, la plainte (pour enlèvement, séquestration, puis assassinat) était renouvelée tous les dix ans, ce qui n’a jamais été le cas au Maroc. La famille Ben Barka a porté plainte en France, ici, on a toujours considéré cette affaire comme franco-française, puisque Ben Barka avait été enlevé en France, par les services français. La position marocaine n’a pas changé jusqu’à ce jour.

RFI: Comment les familles de disparu ont-elles accueilli vos révélations?

AB: Avec beaucoup de satisfaction. Pas simplement à cause des révélations, mais de ma collaboration avec les associations qui militent pour les droits de l’homme. Toutes. Ma démarche peut servir à établir la vérité. En fait, mon livre, c’est ma façon de demander pardon à toutes ces familles, et en particulier à celle de Mehdi Ben Barka.

par Isabelle Broz

 

3 - Site Internet de Maroc Hebdo http://www.maroc-hebdo.press.ma

Ahmed Boukhari, un ex-agent au Cab 1
Un parcours chaotique

Ahmed Boukhari, 62 ans, n’était pas un flic comme les autres. Décrit par ceux qui l’ont connu comme un homme agressif et brutal, il s’est distingué au cours
de sa carrière par de multiples actes d’indiscipline. Portrait.

Par Abdellah Chankou


 


• Ahmed Boukhari.



Regard perçant, calvitie avancée, l’homme est massif malgré ses 62 ans. Une barbe blanche de trois jours orne son visage tourmenté, barré par de grosses lunettes de vue. Ahmed Boukhari est né à Safi dans le quartier populeux de Trabssine où il a passé son enfance. À l’époque il avait le profil et la tête de l’emploi. Etre bien baraqué, c'était en effet un critère déterminant pour le recrutement dans la police pendant les années 60. Titulaire d’un certificat d’études primaires, il était néanmoins un bon joueur de football. C’est d'ailleurs grâce à ce sport populaire qu’il a accédé au monde de la police, le 21 décembre 1957 en qualité de gardien de la paix, sous le matricule 8397.
Le 21 mars 1958, le jeune Boukhari est affecté à la sûreté régionale de Marrakech. Après avoir suivi un stage de motocycliste à Salé, il est réaffecté en tant que motard, le 1er juillet 1959, au Corps mobile d’intervention (CMI) de Casablanca. Il occupera cette fonction jusqu’au 20 août 1960, date de sa révocation pour abandon de poste.


Tentatives


La mort dans l’âme, il regagne sa ville natale où il se reconvertit jusqu’en 1964 dans le métier de son père, la réparation des bascules, balances et autre matériel de pesage. Mais le policier indocile n’oublie pas la police, l’envie de revenir à la Sûreté nationale le démange.
Il fait plusieurs tentatives pour être réintégré. En vain. “Pour reprendre du service, il fallait montrer qu’il pourrait être encore utile et se réhabiliter aux yeux de son ancienne hiérarchie", explique Mohamed Achâachi.
Nous sommes dans les années 60, une période noire pour le pays, marquée par les arrestations, la torture et les disparitions. Un jour de 1964, M. Boukhari, excité, se présente devant le patron de l’antenne de Marrakech du Cab1. Il lui annonce, d'un air fier, l’existence à Safi de cellules armées à la solde du fameux Cheikh Al Arab, qui représentait une menace active pour l’ordre établi… “J’ai quelque chose d’important à vous annoncer. Je suis en possession d’informations susceptibles de permettre l’arrestation des membres de ces cellules", explique-t-il à son interlocuteur qui écarquille les yeux… Le tuyau de Boukhari est capital. Sur le champ, le chef de l'antenne de Marrakech alerte ses supérieurs.


Justice


C’est ainsi qu’il atterrit, le 22 octobre 1964, dans les services secrets marocains. Cette fois-ci en tant que gardien de la paix stagiaire, matricule 14000. Gardien de la paix est l’échelon le plus bas de la hiérarchie policière.
Ahmed Boukhari n’était pas un homme sans histoire. En 1958, une plainte a été déposée contre lui par un citoyen, Brahim Benboubker, commerçant à Marrakech pour non-paiement de la somme de 550 Dhs couvrant des produits alimentaires. Une autre lettre a été adressée le 5 avril 1967 à la DGSN par Mohamed Bensaïd (épicier à Casablanca) où il se plaint de l’insolvabilité de M. Boukhari. Celui-ci fera encore l’objet, en avril 1968, d’une plainte émanant d’une entreprise dénommée “Society", spécialisée dans la vente des appareils électroménagers, réclamant le paiement des traites d’un réfrigérateur acheté par M. Boukhari en novembre 1966.
Le 16 avril 1970, il est mis en cause dans une affaire de vol de 800 Dhs, par une femme du nom de Saâdia Bent Ali, lors d’une perquisition au domicile de son époux, arrêté pour trafic et vente de cannabis.
Ce n’est pas tout. Ahmed Boukhari a même fait l’objet d’un avis de recherche de la part de la gendarmerie royale, le 15 août 1970, pour contrebande et délit de fuite. Intercepté, son véhicule, une Renault 16, transportait des marchandises de contrebande, notamment 135 cartouches de cigarettes américaines, des flacons de parfum et des couvertures en provenance de la zone franche de Tan-Tan. Le casier judiciaire de Ahmed Boukhari est très chargé. Il a été présenté devant le tribunal de première instance de Casablanca pour ivresse, scandale, dégâts à propriété d’autrui, coups et blessures. Il est acquitté le 7 novembre 1967 après paiement d’une amende.
En 1978, il a été condamné à 1 an de prison ferme et 3000 Dhs d’amende pour émission de chèques sans provision d’un montant de 74.000 Dhs. Plus récemment, en 1998, M. Boukhari a écopé d’une peine de 18 mois de prison commuée en appel à 1 an de prison ferme pour le même motif, des chèques sans provision de près de 469. OOO Dhs.
Tout en purgeant sa peine d’une année à la prison de Oukacha à Casablanca, M. Boukhari sera de nouveau condamné le 15 janvier 1999 par le tribunal de première instance de Hay Mohammadi à 1 an de prison ferme commué en appel à 8 mois.
Le prisonnier n’a été libéré que le 18 septembre 1999 à la faveur d’une grâce royale, à l’occasion de la fête du Trône. Les affaires de chèques sans provisions ont un lien avec sa société “entreprises Boukhari”, spécialisée dans la construction du matériel de pesage, qu’il a créée en 1975 après avoir été révoqué de la police. Mais l’ex-policier reconverti dans les balances gère mal ses affaires et escroque ses clients.
Ahmed Boukhari prétend avoir passé 20 ans dans les services secrets marocains. En fait, il ne compte à son actif au Cab 1 que 2 années parsemées en plus de mesures disciplinaires en raison de sa moralité qui n’était pas jugée irréprochable. Il a quitté le Cab 1 suite à sa réorganisation, le 7 novembre 1967 (et non pas en 1977 comme il dit), pour être reversé, le 7 novembre de la même année, à la sûreté régionale de Kénitra. Promu officier adjoint de police (OPA), il effectue un stage à El Jadida.


Grâce


Le 28 novembre 1970, il décroche un poste aux renseignements généraux de Rabat où il a exercé jusqu’à sa révocation en 1971 pour abandon de poste. En raison de ses agissements jugés incompatibles avec la fonction d’un agent d’autorité, il voit sa promotion d’un échelon retardée d’un an à partir du 24 septembre 1970.
La vie familiale de Ahmed Boukhari est à l’image de son parcours professionnel: mouvementée.
La première épouse de Ahmed Boukhari, Fatima, avait envoyé le 23 août 1965 une lettre au général Oufkir, alors ministre de l’Intérieur, dans laquelle elle fait état de l’abandon par son mari du foyer conjugal et de son incapacité à subvenir aux besoins de ses enfants. La femme finira par obtenir le divorce en se désistant de la garde des enfants. Père de trois enfants, deux garçons et une fille, Ahmed Boukhari s’est remarié ensuite avec Ghita Bensghir, une enseignante.


4 - Article de Maroc Hebdo.

Ahmed Boukhari, ex-agent des services secrets marocains
“Mon livre fera des ravages”

Dans cette interview, Ahmed Boukhari déballe tout. Il donne à Maroc Hebdo International un avant-goût de ce que sera son livre sur l’organisation et la restructuration des services secrets marocains avec des témoignages fracassants. "Les révélations que j'y fais vont faire l'effet d'une bombe", dit-il.

Propos recueillis par Taïeb Chadi



 

• Ahmed Boukhari



• Maroc Hebdo International: La parution imminente de votre livre-brûlot inquiète-t-elle vraiment la classe politique marocaine?
- Ahmed Boukhari: Mes révélations aux journaux Le Monde et Le Journal Hebdomadaire ne sont que des extraits tirés de mon livre. Ce qui est certain, c’est que mon bouquin apportera de nouveaux éléments notamment par rapport à l’organisation et la restructuration des services secrets marocains et aux événements de la période sanglante 1956-1960.

• MHI: Vous l’avez écrit pour qui, ce livre?
- Ahmed Boukhari: Je l’ai écrit pour l’histoire du Maroc. Pour que les Marocains sachent une partie de la vérité. Qu’ils sachent qui a fait quoi et qui a tué qui et qui a comploté contre qui et qui a manipulé qui.
Les Marocains ont le droit de savoir ce qui s’est passé dans les années 1956-1960 et les années 60 et 70. Les Marocains doivent être informés sur les assassinats de nature politique et sur la manipulation des responsables politiques qui sont les leurs.

 

 

• Mohamed Mesnaoui.

• MHI: Bien, mais à qui va réellement profiter la publication de ce livre?
- Ahmed Boukhari: À la justice marocaine et française et surtout à la nouvelle classe politique qui doit savoir jusqu’où étaient mouillés les acteurs politiques des années de plomb.

• MHI: Y a-t-il quelqu'un qui n'a aucun intérêt à ce que cet ouvrage voie le jour?
- Ahmed Boukhari: Les services spéciaux, la DST (Direction de la sûreté du territoire) et la DGED (services extérieurs), notamment.

 

 

• Abdelkader Sacca.


• MHI: En agissant ainsi, vous pensez vraiment rendre service au Maroc?
- Ahmed Boukhari: Absolument. C’est la meilleure façon de rendre service à mon pays. Et puis, les Marocains ont, tout de même, le droit d’être informés sur une partie de leur histoire.

• MHI: En voulant rendre service au Maroc, on constate que vous l’avez plongé dans la discorde.
- Ahmed Boukhari: En faisant des révélations à la presse, je ne cherchais ni à semer la zizanie ni à nuire à la réputation de quiconque. J’ai juste fait un témoignage et dit la vérité.

• MHI: Est ce que les révélations que contient ce livre ne risquent pas de vous coûter de nouveaux procès?
- Ahmed Boukhari: Je m’y attends. C’est sûr que j’aurai d’autres procès sur le dos.

• MHI: L’USFP a déposé une plainte sur la base de vos révélations. Vous êtes devenu, de facto, l’homme clef de l’affaire Ben Barka. Etes-vous prêts à témoigner devant un juge marocain?
- Ahmed Boukhari: Oui. Je suis prêt à témoigner devant un juge marocain aussi bien pour l’affaire Ben Barka que les autres affaires dont j’ai parlé, les disparitions et les enlèvements, notamment.

 

 

• Abdelhak Achaâchi

• MHI: Vous semblez serein et si sûr de vous et de vos déclarations. Est-ce que vous êtes capable de prouver ce que vous avez avancé?
- Ahmed Boukhari: Mais oui! Je suis sûr de moi car il s’agit d’événements que j’ai vécus, que j’ai constatés et que mes collègues et mes amis m’ont relatés, lorsque j’étais en service. Maintenant, vous me demandez si je suis capable de prouver tout ça, je vous réponds, non.
Pour la simple raison, qu’on ne peut rien prouver. Et personne, d’ailleurs, ne peut prouver quoi que ce soit et d’une manière évidente quant à l’assassinat de Ben Barka.

• MHI: Ça sera alors votre parole contre celle des autres?
- Ahmed Boukhari: Absolument. Sauf que moi je témoigne sur des choses que je connais.

• MHI: Et la vérité dans tout ça?
- Ahmed Boukhari: La vérité, c’est ce que je raconte. Parce que M. Achâachi et ses deux compères, Abdelkader Sacca et Mohamed Mesnaoui, soutiennent qu’ils n’ont ni torturé ni enlevé qui que ce soit, moi j’affirme qu’ils ont torturé des milliers de personnes. À mon sens, ils sont auteurs de ces crimes, du moment que M. Achaâchi reconnaît qu’il a dirigé le service de contre-subversion pendant 34 ans. Et les tâches, les missions d’un service comme celui de la contre-subversion, c’est connu et reconnu, dans les services spéciaux du monde entier, elles ne sont pas très belles. Au Maroc, le service de la contre-subversion, sous la direction de M. Achaâchi, a muselé et neutralisé les partis politiques et manipulé leurs leaders et quelques-uns de leurs militants.


• MHI: Mais pas forcément enlevé Mehdi Ben Barka ?
- Ahmed Boukhari: Mehdi Ben Barka était en tête de liste. Ils ont tout essayé, tout fait pour l’avoir, en vain. Il a fallu donc le liquider physiquement. C’est le cas aussi d’Omar Benjelloun qui a été tué par les éléments du service contre-subversion.


• MHI: Pourquoi le juge français Parlos n’a-t-il pas demandé une commission rogatoire à la justice marocaine pour pouvoir vous entendre ici au Maroc?
- Ahmed Boukhari: Demandez-le au juge, lui-même. Moi, j’ai toujours déclaré que je suis à l’entière disposition du juge Parlos pour l’affaire Ben Barka et à l’entière disposition de la justice marocaine pour toutes les déclarations que j’ai faites. Cela dit, je ne pense pas qu’un témoignage indirect auprès d’une commission rogatoire puisse servir cette affaire.

• MHI: Certains disent que vous insistez beaucoup pour voyager en France avec l’idée d’y rester et de ne plus revenir au Maroc. Que répondez-vous?
- Ahmed Boukhari: C’est faux. Si j’avais l’intention de disparaître dans la nature comme disent ces gens, j’aurais alors choisi de faire ces révélations en France ou ailleurs mais surtout pas au Maroc. Et puis, pas à mon âge. Fuir quoi et qui? Au contraire, moi j’ai choisi de rester chez moi pour dire leurs quatre vérités à beaucoup de gens.


• MHI: Est-ce que vous avez fourni une liste à quelqu’un?
- Ahmed Boukhari: Non. Je n’ai fourni de liste à personne.

• MHI: Disposez-vous d’une quelconque liste?
- Ahmed Boukhari: Non. Je ne dispose d’aucune liste. Mais dans mon manuscrit qui a servi de livre, il y a des paragraphes consacrés à des leaders politiques marocains. Forcément, je livre leurs noms.


• MHI: Est-ce que vous donnez une liste dans votre livre?
- Ahmed Boukhari: Pas une liste, mais plutôt les noms de 12 ou 15 chefs politiques


• MHI: Des grosses pointures?
- Ahmed Boukhari: Oui. Il s’agit de grands responsables politiques qui sont, d’ailleurs, toujours en fonction. J’étais obligé de les citer parce qu’ils se trouvaient au cœur de l’événement. Il y en a d’autres auxquels j’ai juste fait allusion, mais qu’on va certainement reconnaître. En tout cas, vous saurez leurs noms en lisant le livre.

• MHI: Pourquoi livrer certains et en protéger d’autres? Vous roulez pour qui?
- Ahmed Boukhari: Je roule pour moi-même. Quant aux personnes dont je cite les noms, je n’avais pas le choix. Je devais les nommer. Alors que les autres auxquels je fais juste allusion, ils sont moins mouillés. C’est une question de degré de responsabilité et de compromission.


• MHI: Est-ce que ces révélations relatives aux leaders politiques n’auront pas des répercussions sur les prochaines échéances électorales?
- Ahmed Boukhari: Peut-être. On verra!

• MHI: Etes-vous toujours un agent des services?
- Ahmed Boukhari: Je ne le suis plus. Officiellement, j’ai quitté les services en 1977.

• MHI: Et officieusement?
- Ahmed Boukhari: Non, j’ai continué à collaborer avec eux jusqu’en 1990.


• MHI: C’était quel type de collaboration?
- Ahmed Boukhari: Du renseignement. Et je n’en dirai pas plus.

• MHI: Et si vous étiez un agent manipulé qu’on a poussé à parler pour des fins qu’on ne maîtrise pas encore?
- Ahmed Boukhari: C’est pratiquement impossible. Je ne suis manipulé ni par les services ni par d’autres parties. J’ai agi de mon propre chef. Et puis, on ne peut pas manipuler un ex-agent des services.

• MHI: Pourquoi en êtes-vous si sûr? C’est peut-être que le piège est justement dans cette assurance?
- Ahmed Boukhari: Parce que je sais très bien de quoi je parle et pourquoi je le fais. On manipule les hommes politiques, les syndicalistes, les étudiants, mais pas un ancien de la boîte.

• MHI: Seriez-vous en train de régler des comptes avec vos anciens collègues?
- Ahmed Boukhari: Pas du tout. J’ai encore de très bons rapports avec mes anciens collègues qui sont d’ailleurs des amis. Je n’ai aucun compte à régler avec M. Achaâchi ni avec les autres dont je ne révélerai pas l’identité.
D’ailleurs, j’invite ces anciens responsables des services à témoigner, comme moi, et à dire ce qu’ils savent des affaires dont je parle. Leur témoignage confortera mes révélations.

 

 

5 - Site Internet bladi.net, dépèche de l'AFP.

Ahmed Boukhari dresse une liste de 123 anciens "tortionnaires"

L'ancien agent marocain Ahmed Boukhari a établi une liste de 123 "tortionnaires" des années de plomb (1960-1980), indique lundi Al Ahdath Al Maghribia, sans toutefois publier leurs noms.

"La liste que j'ai établie, avec la conscience tranquille, en février 2004, compte 123 tortionnaires de différents grades et services, sachant que la liste réelle, complète et définitive doit comporter environ 200 noms", écrit notamment M. Boukhari dans ce nouveau témoignage.

L'ancien agent secret avait déjà fait, en 2001, des révélations explosives à la presse sur la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka à Paris en 1965.

M. Boukhari brosse un tableau noir des pratiques de la Brigade nationale de police judiciaire, affirmant que la torture était "largement dominante dans tous les services" de cette police à l'époque de la répression contre la gauche et l'extrême gauche marocaine.

Ce n'est qu'après "plusieurs années de réflexion et d'hésitation", assure Boukhari, qu'il a pris la décision d'établir cette liste des tortionaires, pour dénoncer des personnes qui ont par la suite "recouru à la politique pour se protéger".

M. Boukhari fait notamment allusion, sans nommer la personne visée, aux "provocations et déclarations mensongères d'un ex-tortionnaire de la police judiciaire, devenu aujourd'hui homme politique sans vergogne".

L'ancien agent secret affirme également vouloir aider l'instance "Equité et réconciliation", récemment mise en place pour enquêter sur les violations des droits de l'Homme perpétrées lors des années de plomb au Maroc.

Al Ahdath Al Maghribia, proche de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, gouvernemental), ne reprend pas à son compte les affirmations de M. Boukhari tout en estimant qu'il ne faudrait pas "les prendre pour de simples allégations dénuées de tout fondement".

AFP

 

 

6 - Site Internet de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).

http://www.fidh.org

30/08/2001 Maroc

AHMED BOUKHARI CONDAMNE A UN AN DE PRISON FERME


La FIDH est particulièrement préoccupée par la condamnation à un an de prison pour chèques sans provision de l’ancien agent secret marocain Ahmed Boukhari, auteur de révélations récentes sur les circonstances de la disparition et de l’assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka.

Dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohammed VI, la FIDH a fait part de ses doutes concernant "l’affaire des chèques sans provision qui a motivé cette condamnation, (considérant qu’elle intervenait) trop opportunément, ainsi qu’en attestent de nombreux indices concordants, pour ne pas y voir un moyen d’entraver l’action de la justice dans l’affaire Ben Barka". En effet, en juillet dernier déjà, Ahmed Boukhari n’avait pas pu se rendre à la convocation du juge français en charge du dossier car, en l’absence de réponse des autorités à sa demande, son passeport n’avait pas été renouvelé. Par ailleurs, un certain nombre d’irrégularités dans le déroulement de la procédure judiciaire ont pu être notées.

La FIDH a rappelé au roi du Maroc les engagements internationaux de son pays qui comprennent notamment l’obligation de la lutte contre l’impunité. La FIDH a appelé le roi du Maroc "à tout mettre en œuvre pour qu’il soit effectivement répondu, dans les meilleurs délais aux exigences de vérité et de justice s’agissant des violations des droits de l’Homme au Maroc, sans lesquelles aucune réconciliation nationale ni transition politique ne pourront être possibles". La FIDH suivra avec la plus grande attention le procès en appel de l’affaire Boukhari qui devrait se tenir dans les prochaines semaines.

 

 

7 - Site Internet http://www.jeuneafrique.com (site de désinformation et propagande-manipulation)

Les vrais-faux secrets d'Ahmed Boukhari.

MAROC - 1 avril 2002 - par FRANÇOIS SOUDAN

Partiel et approximatif, le livre du « greffier » de l'affaire Ben Barka est loin d'être le document explosif annoncé.

Un « livre-confession » peut-il se passer de preuves, un témoignage de documents censés le fonder ? Sans doute. Mais il vaut alors ce que vaut la crédibilité de son auteur, et c'est bien là tout le problème. Publié il y a deux mois à Paris chez Michel Lafon, après que quelques éditeurs se fussent disputé un manuscrit exfiltré du Maroc par le truchement d'une valise diplomatique française (et à l'insu de l'ambassadeur), Le Secret d'Ahmed Boukhari n'a pas fini d'être assourdissant. Interdit à la vente dans le royaume, mais largement diffusé sous le manteau, ce livre de trois cents pages, qualifié de « document accablant » par son éditeur, comporte deux parties distinctes. La première est un descriptif, vu de l'intérieur, du fonctionnement de la Sûreté nationale marocaine, de la fin des années cinquante jusqu'au début des années soixante-dix. On y apprend que cette police politique n'était en somme guère différente des autres, qu'elle utilisait les faiblesses et les vies cachées des opposants pour les piéger ou les manipuler, qu'elle écoutait les conversations téléphoniques et ouvrait le courrier. La torture, la violence, les disparitions sont omniprésentes, et le descriptif que fait Boukhari du lieu de détention et d'interrogatoire secret de Dar el-Mokri, qui abrita jusqu'à deux mille détenus au début des années soixante-dix, est impressionnant. Défilent aussi les portraits au vitriol des principaux responsables de la Sûreté de l'époque : le général Mohamed Oufkir, décrit comme alcoolique et « accro » à la cocaïne ; son adjoint, le (futur) général Ahmed Dlimi, sadique et calculateur ; Mohamed Laghzaoui, affairiste uniquement préoccupé de rentabiliser son poste ; ou encore le commissaire Mohamed Achaachi, ancien responsable du Cabinet n° 1 de la Sûreté, le seul à sortir presque indemne de ce jeu de massacre. Défilent également les noms des informateurs, taupes et autres agents doubles mis en place par la police au sein des partis d'opposition et des syndicats. Sans ciller, Boukhari, qui affirme avoir eu accès aux archives d'une maison dont il fut membre, raconte ainsi comment le futur Premier ministre Maati Bouabid, mais aussi le leader communiste Ali Yata, le chef berbère Mahjoubi Ahardane et même le secrétaire général de l'USFP Abderrahim Bouabid collaborèrent sans états d'âme avec le Cab. 1.
L'ennui est que l'auteur n'apporte strictement aucune preuve de ce qu'il avance, que les familles des personnes censées figurer sur cette liste, et aujourd'hui décédées, envisagent toutes de porter plainte, et qu'à trop vouloir démontrer l'omnipotence des services - et à trop vouloir, sans doute, mythifier son propre rôle -, Boukhari s'expose à ne pas être cru. Sous sa plume, en effet, le Cab. 1 avait quadrillé le Maroc comme la Gestapo l'Allemagne nazie, avec une méticulosité kafkaïenne, et recruté la quasi-totalité des dirigeants de l'époque. Le plausible et le vraisemblable côtoient ce qui ressemble fort parfois à du bidonnage pur et simple, comme le démontre la seconde partie du Secret, la plus médiatique : le récit de l'affaire Ben Barka.
On sait que ce livre est né d'une première confession du même Boukhari, publiée en juin 2001 à la une du Monde et du Journal et intitulée « La vérité sur l'assassinat en France de Mehdi Ben Barka ». On y apprenait que le corps du leader socialiste, enlevé à Paris et décédé le 30 octobre 1965 des suites des tortures subies, avait été secrètement rapatrié le lendemain à Rabat pour y être dissous dans une cuve d'acide. La vérité ? Force est de reconnaître, en étant charitable, qu'il s'agit là d'une vérité, celle de Boukhari. Témoins et acteurs encore en vie de l'enlèvement et de la disparition de Ben Barka, selon le livre, les ex-contrôleurs généraux Mohamed Mesnaoui et Abdelkader Saka, ainsi que l'ancien préfet de police Mohamed Achaachi contestent absolument et la qualité de « greffier » de l'affaire que s'attribue Boukhari et le rôle qu'il leur prête. Achaachi est ainsi formel. Omniprésent, si l'on en croit l'auteur, dans la villa de Fontenay-le-Vicomte où a eu lieu le drame, il soutient, lui, ne s'être jamais rendu en France de sa vie, ne serait-ce que par phobie de l'avion. « Boukhari, ajoute-t-il, n'avait ni la formation, ni le grade, ni les compétences » pour être son adjoint, son scribe ou son confident, « sa fonction ne lui permettait pas d'accéder aux archives et encore moins aux documents dits classifiés ». En outre, une demi-douzaine de documents émanant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), datant de 1965 et 1966, et dont J.A.I. possède copie, semblent attester qu'Ahmed Boukhari était en réalité suspendu de ses fonctions pendant toute la période de l'affaire Ben Barka - ce que l'intéressé dément.
Interrogé fin juillet et début août 2001 par la Police judiciaire de Casablanca, après les révélations du Monde et du Journal, Ahmed Boukhari n'a guère été plus explicite. « Je n'ai aucune preuve pour confirmer ce que j'ai déclaré, je n'ai aucun document qui l'atteste », a-t-il confié aux enquêteurs, selon un procès-verbal dont nous avons pu prendre connaissance, « mais je confirme ce qui a été publié, à l'exception du point concernant le rôle de S.M. Hassan II selon lequel il aurait personnellement donné l'ordre d'enlever Ben Barka. Je pense que ce sont Oufkir et Dlimi qui sont à l'origine de cette décision et des ordres qui ont suivi. » Confronté à Achaachi, Saka et Mesnaoui, Boukhari s'en est tenu à cette version des faits face à des interlocuteurs pour qui, simple gardien de la paix, suspendu de surcroît à l'époque des faits, il n'était rien et ne pouvait donc rien savoir. « C'est vrai, j'étais gardien de la paix au Cab. 1, mais, malgré cela, j'étais informé de toutes ces affaires », a rétorqué Boukhari. La publication du Secret démontre qu'à tout le moins l'ancien policier persiste et signe.
Rapports avec la CIA et le Mossad, rôle présumé des services marocains dans l'assassinat, en 1975, du leader socialiste Omar Benjelloun (attribué aux islamistes), mais aussi dans la liquidation à Francfort, cinq ans plus tôt, du « zaïm » algérien Krim Belkacem (il s'agissait alors de rendre un service au président Boumedienne), le tout raconté en passant comme si cela allait de soi : Le Secret a décidément des allures d'auberge espagnole. Les multiples déclarations médiatiques, souvent contradictoires, de son auteur ne font qu'ajouter à la confusion. Controversé, partiel et approximatif, ce livre n'est donc pas, on l'aura compris, « le » témoignage, encore moins « la » vérité sur les années de plomb qu'a vécues le Maroc, vue du côté des bourreaux. Reste à savoir pourquoi Boukhari n'a toujours pas été autorisé à se rendre à Paris pour y être entendu par le juge Jean-Baptiste Parlos, qui a rouvert l'enquête sur l'affaire Ben Barka. Et pourquoi son livre n'est toujours pas diffusé dans le royaume. Deux interrogations qui, tant qu'elles demeurent sans réponses, octroient au mystérieux Boukhari une sorte de crédibilité à rebours...



8 - Site internet http://www.alterinfo.net (désinformation). Article de "Minou99", connu pour publier sur le site stcom.net, site très hautement manipulatoire.

http://www.alterinfo.net/LE-TROUBLANT-PERSONNAGE-Ahmed-BOUKHARI_a12908.html

Politique Nationale/Internationale
LE TROUBLANT PERSONNAGE Ahmed BOUKHARI

Quatre décennies après l'enlèvement à Paris de Mehdi Ben Barka, la France décide de mettre à la disposition de la justice tous les documents classés jusque-là secret défense mais il ne faut pas se leurrer, tout n'a pas été déclassifié, surtout avec l'amnésie des pouvoirs publics qui n'identifient pas et ne précisent pas les personnalités politiques françaises qui sont impliquées jusqu'au plus haut degré du crime qui allait être perpétré contre l'intégrité physique du leader marocain en 1965 et cela, le juge Ramaël n'est pas censé l'ignorer tout comme nul n'est censé ignorer les lois .

 

- LE TROUBLANT PERSONNAGE Ahmed BOUKHARI

Où, quand, et pour qui est née l'idée du témoignage BOUKHARI ?. Ces revelations qui ont fait l'effet d'une bombe ne conduisent pourtant pas à établir la pleine verité sur le crime perpétré contre Ben Barka. L'homme a fournit moult détails sur l'affaire Ben Barka quand bien meme le fil de ses declarations sont le fruit d'une réflexion longuement réfléchie avec des accusations insuffisemment étayées. Il sent bon le scoop. La question, certes qui ne cesse de nous tarauder l'esprit est que, comment BOUKHARI, ex-agent des services secrets marocains a–t-il pu connaître les moindres agissements de ses collègues qu'il accusent d'avoir participé, ou tout simplement assisté en tant que témoin dans la disparition et la mort de Ben Barka, les jours fatidiques du 29, 30 et 31 Octobre 1965 (31: rapatriement du corps de Ben Barka mort dans la nuit du 30 au 31 Octobre à 3 h du matin) sans que lui-même n'ait été informé des moindres details et incorporé au grand secret portant le non de code “Bouya-Bachir"? .

On en est réduit à beaucoup de conjectures puique, selon Ali Boureqat, celui-ci affirme dans un entretien publié par Maroc-Hebdo que le corps décapité de l'opposant Mehdi Ben Barka, assassiné en 1965, a bien été enterré en région parisienne (tout comme le soutient Antoine LOPEZ, ancient agent du SDECE et chef d'escale à ORLY) ce qui est loin de conforté les theses de Boukhari qui lui apporte une toute autre version. Selon Ali Bouraquat, la tête du cadavre a été remise au général Mohamed Oufkir, alors ministre de l'Intérieur et ce sont deux agents des services secrets français qui ont enterré le corps, coulé dans une dalle de ciment, à Montigny-sur-Loing.

Selon ses adversaires, les aberrations du témoignage de BOUKHARI font état de l'attentat contre Ben Barka qui n'a jamais eu lieu à Alger, La séance de torture à Fontenay-le-Vicomte qui n'a jamais été établie judiciairement. De plus, il apparaîtrait que BOUKHARI se serait inspiré des dires du mythomane Figon, l'un des truands de la bande, connu déjà à l'époque pour ses nombreux séjours en hôpital psychiatrique. Quant à la perquisition à Fontenay-le-Vicomte chez Boucheseiche, lieu où disparaîtra Ben Barka, les hommes du commissaire Bouvier n'y ont rien trouvé, contrairement à ce qu'affirme BOUKHARI.

Trente cinq ans après l'enlèvement à Paris le 29 octobre 1965 et l'assassinat du leader marocain, un homme des services spéciaux marocains (CAB1), adjoint de Mohamed ACHAACHI, d'Ahmed DLIMI et de Mohamed OUFKIR, a décidé spontanément de parler et d'apporter des précisions sur l'élimination de Mehdi BEN BARKA. En octobre 1965, Ahmed Boukhari, agent des Services spéciaux marocains, était de permanence au siège de la police parallèle. Heure après heure, coup de fil après coup de fil, il a suivi en direct l'enlèvement à Paris de Mehdi Ben Barka, l'implacable adversaire du régime chérifien. Trente-sept ans plus tard, il raconte l'interminable traque du célèbre opposant, sa capture et sa mort dans une villa de Fontenay-le-Vicomte, avant le sinistre retour au Maroc. Plusieurs observateurs contesteront la version donnée par BOUKHARI, version faite au fil des mois, contestée en raison des aberrations, approximations de l'espion qui sera qualifiée d'hypermnésique. Doit-il être tari d'éloges pour ses révélations tardives empreints de confusion ou alors est-il sorti d'un long sommeil léthargique pour la postérité et la sommité ?

Pourquoi Ahmed BOUKHARI qui est impliqué au même titre que les autres, peut-être de façon indirecte dans l'opération échafaudée par les cinq ressortissants marocains, y compris le frère de Abdelhak Achachi, Mohamed décédé en 2003 ne fait l'objet d'aucune instruction judiciaire en apportant des faits assez précis dont certains lui étaient censés être ignorés ou alors dictés par une tierce personne ? Au moment où la justice marocaine devait enquêter et poursuivre l'ex agent secret Ahmed Boukhari ainsi que ses ex-collègues du Cab1, pour crime, disparition forcée, assistance passive devant un crime, non assistance à personne en danger, disparition d'un cadavre, co-participation et complicité aux crimes, etc…, le tribunal de Casablanca a condamné à l'époque des faits Boukhari à un an de prison pour émission de chèques sans provisions.
A noter que c'est lui qui a « démantelé » l'organisation et la restructuration des services secrets marocains avec des témoignages fracassants. Les révélations qu'il y fait font effectivement l'effet d'une bombe mais comment BOUKHARI demeure-t-il intouchable sur le plan du droit pénal français ? D'ailleurs, il apporte de nouveaux éléments notamment par rapport à l'organisation et la restructuration des services secrets marocains et aux événements de la période sanglante 1956-1960. Comment peut-il affirmer sereinement que les Marocains doivent être informés sur les assassinats de nature politique, les enlèvements, les disparitions forcés et sur la manipulation des responsables politiques qui sont les leurs, alors que lui-même qui exerçait la fonction d'ex-agent des services secrets marocains en fait partie ou en faisait partie pour s'adonner à la sale besogne (le sale boulot) et porte une responsabilité patente dans l'élimination de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka ? Si Boukhari se réjouit d'avoir publié un livre ayant trait à la justice marocaine et française et surtout à la nouvelle classe politique qui doit savoir jusqu'où étaient mouillés les acteurs politiques des années de plomb, il ne fait pas mention de ses activités ou visiblement il est impliqué. Si son témoignage en dit long et reflète la vérité, pourquoi BOUKHARI, l'homme clé de l'affaire Ben Barka qui s'est retranché dans l'omerta a décidé de rompre le silence ?

On peut conclure alors que tout ce déballage ou BOUKHARI a vendu tous ses acolytes étaient motivés exclusivement pour sauver sa peau et effectivement, en faisant son méa-culpa et amende honorable, il reçoit d'une certaine façon l'absolution et concomitamment la rédemption du juge Patrick Ramël, chargé d'instruire l'affaire Ben Barka. S'il est vrai que la parution de son livre-brûlot a vraiment secoué la classe politique marocaine, ses adversaires auront eux aussi de quoi le mouiller et le discréditer. Les services spéciaux, la DST (Direction de la sûreté du territoire) et la DGED (services extérieurs), notamment n'avaient aucun intérêt a ce que cet ouvrage voit le jour. Boukhari soutient que M. Achâachi et ses deux compères, Abdelkader Sacca et Mohamed Mesnaoui qui prétendent qu'ils n'ont ni torturé ni enlevé qui que ce soit ont bel et bien torturé des milliers de personnes selon les aveux propres de BOUKHARI. À son sens, ils sont les auteurs de ces crimes, du moment que M. Achaâchi reconnaît qu'il a dirigé le service de contre-subversion pendant 34 ans. Pourquoi Boukhari ne cite pas le degré de responsabilité et de compromission de sa personne dans l'opération du rapt et de la mort de Ben Barka ou il a été partie prenante puisqu'il a assisté en direct des moindres péripéties de l'assassinat de Ben Barka ?. Il est curieux aussi que Boukhari qui dit agir de son propre chef sans être manipulé par qui que ce soit affirme péremptoirement avoir quitté les services secrets marocains en 1977 et ait continué à collaborer avec eux jusqu'en 1990 dans le domaine du renseignement en refusant de préciser de quelle nature. Comment peut-on accorder un crédit à toutes ces révélations sans tenir compte de la nature que cet ancien de la boite a entretenu avec ses anciens collègues ?

Le témoignage des responsables qu'il incrime en portant de graves accusations peut-il conforter ses révélations pour la manifestation de la vérité ou bien, tout au contraire, est-il destiné à accréditer la thèse d'un règlement de comptes entre des ex-agent des services secrets marocains dont lui-même en faisait partie intégrante et qu'il ait décidé de sortir de son mutisme pour soulager sa conscience, tel qu'il le dit lui-même”. ? En l'absence de faits convaincants, on en est réduit aux hypothèses et aux conjectures. Les thèses, elles, sont aussi nombreuses que contradictoires. Sommes-nous face à un montage sorti tout droit de l'imagination de Ahmed Boukhari pour ne pas dire un bidonnage ? S'agit-il d'une opération de bidonnage soigneusement confectionnée ? Celui-ci possède-t-il les preuves de ce qu'il avance ? Autant de questions auxquelles on n'a pas le moindre début de réponse ou d'éléments d'information venus étoffer ses dires. La vérité, elle, se perd dans les méandres des dénégations des uns et des affirmations des autres.

Face aux accusations portées à l'encontre de Mohamed Achachi, celui-ci rétorque qu'il n'aurait jamais mis les pieds en France et qu'il ne serait impliqué à quelque degré que ce soit dans l'opération d'élimination du leader marocain et certifie que Boukhari est ni plus, ni moins qu'un affabulateur. Boukhari verse-t-il dans la duplicité lorsqu'il affirme que trois truands français « protégées par les Marocains » (Boucheseiche, Palisse et Julien Le Ny) ont été exécutés au PF2 (Dar Mokri à Rabat). Un autre témoin/ homme de main a réussi à échapper aux griffes des agents du CAB1 : Dubail. Mehdi Ben Barka, a été assassiné par Ahmed Dlimi et Mohamed Oufkir après avoir été torturé dans la villa de l'ex-agent de la Gestapo Georges Boucheseiche dit « Bonnebouche » à Fontenay-le-Vicomte. Son corps a été « transporté » au Maroc au PF2 (Dar el Mokri) et « dissous dans une cuve remplie d'acide.
Et pourtant Ahmed Dlimi sera acquitté dans une procédure judiciaire, lui, Ahmed qui avait déjà tenté de tuer Mehdi en décembre 1963 au Maroc (entre Casa et Rabat) et à Alger en novembre 1964.

D'ailleurs, il ne fait aucun doute que le général Mohamed Oufkir, ministre marocain de l'Intérieur, Ahmed Dlimi, directeur de la sûreté nationale marocaine, et un certain Chtouki, chef des brigades spéciales marocaines, se trouvaient à Paris à ce moment-là. Le verdict du 5 juin 1967 acquitte Dlimi et les protagonistes français, à l'exception de Lopez et Souchon, condamnés respectivement à huit et six ans de prison. Mohamed Oufkir, désigné par la justice comme le grand responsable de la disparition de Ben Barka, est condamné par contumace à la réclusion à perpétuité.

Il est expédient de souligner que le complot orchestré contre Mehdi Ben Barka a été décidé au plus haut niveau dès le 25 mars 1965, deux jours après les émeutes de Casablanca, réprimées violemment et écrasées dans le sang par Oufkir.
De toute évidence, Mohamed Achaâchi, Abdelkader Saka et Mohammed Mesnaoui, qui ont été cités nommément par Ahmed Boukhari, leur ancien collègue du Cab1 nient toute participation dans l'attentat fomenté contre Ben Barka et rejettent en bloc les accusations portées à leur encontre. Les mis en cause se défendent bec et ongle d'avoir eu un quelconque rôle dans l'affaire Ben Barka et ont déposé plainte pour diffamation tout en soulignant le passé peu reluisant de celui qui aujourd'hui tire à boulets rouges sur leurs collègues du Cab1. Les mis en cause s'insurgent contre ces éléments faux et basés sur le témoignage d'un usurpateur.

La question, certes qui ne cesse de nous tarauder l'esprit est que, comment BOUKHARI, ex-agent des services secrets marocains a–t-il pu connaître les moindres agissements de ses collègues qu'il accusent d'avoir participé, ou tout simplement assisté en tant que témoin dans la disparition et la mort de Ben Barka, les jours fatidiques du 29, 30 et du 31 Octobre 1965 (rapatriement du corps de Ben Barka mort dans la nuit du 30 au 31 Octobre à 3 h du matin) sans que lui-même n'ait été incorporé au grand secret portant le non de code “Bouya-Bachir"? .
Et en donnant des précisions sur une cuve magique qu'il aurait acheté lui-même et en donnant toutes sortes de détails qui laisseraient penser que lui-même était présent sur les lieux du crime, il se discrédite à moins que toutes ces révélations lui aient été dictées par une tierce personne.
Et puis comment la fuite des coupables fut couverte par l'administration française qui a apporté et son appui et les hommes de main venus prêter main forte aux tortionnaires marocains.
Selon Ahmed Boukhari, le corps de Ben Barka arrive en effet à l'aéroport de Rabat dans la nuit du 31 octobre. Il est alors emmené dans un centre de torture, Dar El-Mokri, où, sur les indications d'un certain colonel Martin, chef de l'antenne de la CIA au Maroc et qui avait accès directement au roi Hassan II, le corps du défunt leader marocain aurait été dissous dans une cuve remplie d'acide. Il est fait état d'un film existant de l'opération, dont une copie aurait été remise par le commandant Dlimi au roi Hassan II. Le colonel Martin aurait appris cet usage très particulier de l'acide pour faire disparaître les corps dans son précédent poste sous le régime du Shah d'Iran, après le renversement en 1953 de Mossadegh. Les services secrets américains ont formé les services de sécurité marocains de la même manière que ceux qui ont été formés en Amérique latine. On voit dans quels buts ils ont été formés.

Ceux qui réfutent la thèse de l'implication du Maroc et de Feu Hassan II dans l'opération d'élimination de l'opposant marocain se retranchent sur de drôles de mobiles, voire des palliatifs en arguant qu'en 1965 les services secrets du Maroc étaient incapable, ni par des compétences qui lui manquaient sûrement car le pays était à peine sortie du régime coloniale. Ces mêmes voix soulignent que ses services n'avaient même pas les moyens ni l'expérience dans le domaine car le service secret du Maroc se basait dans le temps sur une simple politique, celle du batton et la carotte (sans autre compétence, et ses agents agissaient dans l'impunité totale) alors ils étaient tout simplement incapables de mener une assez grande opération en Françe ARCHI FAUX. Si le Maroc a très bien su mobiliser ses forces militaires pour agresser l'Algérie en 1963 (pour remettre en question l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation) qui venait tout juste de sortir de 132 ans d'une colonisation sanglante et que les français ont laissé derrière eux un pays exsangue, il leur aurait été d'une facilité déconcertante d'élaborer une opération de cette envergure pour peaufiner cette opération macabre, se lancer à une traque, filature, rapt, bref une chasse à l'homme. agression motivée et pour un litige frontalier, .Le contrat décidé à l'encontre d'un homme de la trempe de Ben Barka ne requiert pas que l'on soit sorti de St-Cyr, que l'on soit bourré de diplômes ou que l'on ait attendu la providence en comptant sur l'assistance étrangère.

Le roi Hassan II, érigeant la répression en système de gouvernement. décédé en 1999, pour faire taire toutes voies discordantes affirmait qu'il s'agissait d'une affaire franco-française. Il est vrai que la bête noire de l'ancien souverain marocain incarnait une icône pour l'opposition de gauche marocaine et demeure parmi l'un des milliers de marocains qui ont disparu durant son règne et plus précisément durant la décennie des années de plomb. Malgré que son fils Mohamed VI, qui lui a succédé, a installé en 2004 la commission équité et réconciliation (IER), une commission chargé de faire la vérité sur les violations des droits de l'homme commises entre 1956 et 1999 mais qui restera obsolète dans l'affaire de la disparition de Ben Barka. Quatre décennies après l'enlèvement à Paris de Mehdi Ben Barka, la France décide de mettre à la disposition de la justice tous les documents classés jusque-là secret défense mais il ne faut pas se leurrer, tout n'a pas été déclassifié, surtout avec l'amnésie des pouvoirs publics qui n'identifient pas et ne précisent pas les personnalités politiques françaises qui sont impliquées jusqu'au plus haut degré du crime qui allait être perpétré contre l'intégrité physique du leader marocain en 1965 et cela, le juge Ramaël n'est pas censé l'ignorer tout comme nul n'est censé ignorer les lois.

Minou99
Militant des droits
De l'homme
Le 28 Octobre 2007

Dimanche 28 Octobre 2007
SEDDIKALI2007@YAHOO.FR

 

 

9 - Site internet http://www.wikipedia.org

Ahmed Boukhari
From Wikipedia, the free encyclopedia



Ahmed Boukhari pictured in Casablanca in 2004

Ahmed Boukhari is a former agent of Cab-1, the political cell of the Moroccan Secret Service. He claims to have taken part in the operation that masterminded the abduction and liquidation of Mehdi Ben Barka. He is one of the last still living possible witnesses. He was not present at the crime scene but as notulist he had to progress all the information on the operation. He claims that CIA agents were involved, a certain Colonel Martin. Boukhari claimed in his confessions that Ben Barka's body was transported secretly to Morocco and his corpse was dissolved in a bath of acid. However, certain newspapers claim that Boukhari is a fraud and a liar. According to Hamid Barrada, Boukhari wasn't any longer in service when Ben Barka was abducted: In his book "Le Secret", Boukhari speaks about this accusation, and claims it isn't true, purely ment to destabilise his credibility. Other critics say that Boukhari's claim that King Mohammed V (or the crownprince Hassan II) were not informed about the abduction of Ben Barka isn't very plausible. The movie "J'ai vu tuer Ben Barka" has been based partly on this book. As with most movies about political murders like "JFK" or "Lumumba", the movie is very controversial, still very watchable... A must have for all collectors of the better political thrillers.