Provocateur, le président iranien l’aura été
jusqu’au bout.
A quelques jours de la remise des rênes
de la présidence à son successeur, cheikh Hassan Rouhani,
Mahmoud Ahmadinejad est resté fidèle
à son thène favori: celui de son déni de l’holocauste.
Durant une cérémonie organisée lundi dans le siège de
la Radio et télévision iraniennes, pour rendre
hommage à ses efforts durant ses deux mandats, il a qualifié
cette remise en question du génocide des juifs durant la seconde
guerre mondiale comme étant « l’un des exploits de sa
politique».
Selon lui, « le fait d’avoir soulevé la question du génocide
des juifs de l’holocauste en suscitant le doute sur sa véracité
a brisé la colonne vertébrale de l’Occident ». Et pour cause,
explique-t-il : l’holocauste est le seul élément sacré dans
le régime capitaliste
« Dans le régime capitaliste, il n’y a rien
de sacré, ni Dieu, ni la religion, ni les prophètes, ni les
valeurs... En revanche, ils ( les
occidentaux) sont tous exaltés devant une seule chose qu’ils
ne permettent à personne d’approcher : c’est l’holocauste.
Nous avons attaqué cette question et l’avons soulevé au niveau
mondial », a-t-il indiqué.
Et Ahmadinejad d’ajouter : «
supposons qu’il ait eu lieu, pourquoi faut-il que les Palestiniens
en paient le cout. Et s’il fallait
trouver une solution, il faudrait œuvrer tous ensemble pour
châtier l’auteur. Sinon, cela ne veut rien dire que d’aucuns
soient punis pour un crime commis par autrui ». Assurant l’avoir
soulevé pour des raisons humaines.
A noter que le thème de l’holocauste a été
l'un des plus récurrents dans le discours d’Ahmadinejad.
Il l’a utilisé chaque fois que l’occasion se présentait,
parfois dans les tribunes internationales. Et ce à l’insu
des réactions de colère et de protestation dans les milieux
occidentaux et sionistes. Il a été soulevé dans plusieurs
contextes, celui de la cause palestinienne
, en riposte aux campagnes d'islamophobie
menées en Occident, et pour dévoiler la perfidie des occidentaux.
C’est ainsi qu’il l’a qualifié de « mythe », « d’histoire
imaginaire » « de prétexte utilisé par Israël et l’Occident
pour s’emparer de la terre des millions de palestiniens ».
En mars 2008, il a affirmé que le véritable holocauste est
celui qui est commis contre le peuple palestinien. Il
l’a répété à profusion lors de la guerre israélienne Plomb
durci contre la bande de Gaza, au cours de laquelle 1300 palestiniens
ont été tués.En 2006, Téhéran
avait organisé un concours international de caricatures sur
l'holocauste.
Accusé d’antisémitisme, il a riposté : « c’est
absolument faux. J’aime tout le monde, les Musulmans, les
Chrétiens et les Juifs. Mais je méprise les sionistes qui
sont un parti qui a pris pour prétexte l’holocauste pour créer
Israël illégalement ».
Et pour mieux le prouver, il a même accueilli dans les bras,
à Téhéran, les représentant de l'organisation juive américaine
anti sioniste, Neturei
Karta.
De plus, Ahmadinejad
a soulevé la question de l’holocauste pour dévoiler la perfidie
des puissances occidentales sur la liberté d’expression et
son traitement des questions liées à l'Islam. Ainsi, en 2012,
au cœur de l’éclatement de l’affaire des caricatures blasphématoires
contre la personne du prophète Mohammad (s), il s’était
étonné pourquoi la liberté d’expression en Occident n’englobe
pas la question de l’holocauste.
« L’Occident considère le fait d’insulter le messager
de Dieu comme faisant partie de sa liberté d’expression, mais
comment se fait-il qu’il réprime et emprisonne un historien
pour avoir exprimé un simple doute sur l’holocauste ? », s’est-il
interrogé.
Sans tarder, Téhéran s’est portée candidate pour
être la tribune libre qui permet à ces historiens de s’exprimer,
en organisant une conférence à laquelle ont été conviés des
chercheurs et des historiens occidentaux qui émettent des
doutes quant à l’holocauste, et n’osent
pas le faire dans leur pays.
Parmi les invités figuraient le français Rober
Faurisson, emprisonné pendant trois
mois pour avoir soulevé des doutes sur l’existence des chambres
à gaz, ainsi que l’allemand Frederik Toben,
qui a présenté une étude intitulée « l’holocauste, l’arme
du crime ».
Le chef de la diplomatie iranienne qui était
alors Manouchehr Mouttaki
avait alors clairement expliquée les objectifs de la rencontre,
« qui ne vise ni à nier ni à confirmer l’holocauste, mais
à donner l’occasion aux chercheurs européens pour présenter
leurs points de vue sur cet évènement historique ».
Après avoir rencontré Ahmadinejad, Toben avait déclaré
que le président est «pleinement conscient de l’importance
de l’holocauste (pour les occidentaux) comme dogme sacré qu’il
ne faut nullement discuter ».
Or, les réactions critiquant sont approche
de cette question ne s'est pas limitée aux milieux occidentaux
et sionisants
.
En Iran, les réformateurs l'ont rejetée, lui
reprochant de provoquer la
Communauté internationale et de provoquer
davantage d’isolement au pays .
Ailleurs, des milieux partisans de la république
islamique se sont eux aussi démarqués de la diatribe de son
président, lui reprochant de s’être prononcé sur une
question qui ne concerne en rien ni les Musulmans, ni les
Arabes, et qui pourrait nuire à la cause palestinienne, compte
tenu de sa délicatesse pour l’opinion publique occidentale.
Or, pour d'autres, c’est cette raison là qui fait
apprécier le discours du président iranien. Nombreux
sont ceux qui ont admiré son intelligence ,
pour avoir décelé le véritable tabou des occidentaux, qui
se targuent de ne pas en avoir du tout, mais aussi sa prouesse
de l’avoir brisé.
Alors qu’ils, les occidentaux, se permettent
de briser les tabous de tous les peuples, et plus particulièrement
ceux des Musulmans ! |