Le
Comité Valmy contribue à la diffusion de ce texte qui converge avec ses propres
analyses.
jeudi 10 mai 2007
Copyright Asia Times
Le cauchemar géopolitique des
Etats-Unis
En attirant l'attention sur l'Irak et
le rôle évident joué par le pétrole dans la politique américaine actuelle,
l'administration de Georges Bush- Dick Cheney a juste fait ceci : il a attiré
l'attention des puissance mondiales déficitaires en ressources énergétiques sur
une bataille stratégique pour l'énergie et plus particulièrement le pétrole.
Ceci a déjà des conséquences sur l'économie mondiale en terme de coût du baril
de pétrole actuellement à 75 dollars. Maintenant cela prend la dimension de ce
qu'un ex secrétaire à la défense américaine a appelé un « cauchemar
géopolitique » pour les Etats-Unis.
La création par Bush, Cheney, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld et Cie
d'un cauchemar géopolitique est aussi la toile de fond pour comprendre le
changement politique dramatique au sein de l'administration américaine ces
derniers mois, un éloignement de la présidence de Bush. En deux mots : Bush -
Cheney et leur bande de néo conservateurs durs pro guerre, qui entretiennent
une relation spéciale sur les capacités d'Israël, en Irak et dans tout le Moyen
Orient, ont eu leur chance.
Cette chance c'était de remplir le but stratégique des Etats-Unis de contrôler
mondialement les ressources pétrolières, pour assurer le rôle hégémonique des
Etats-Unis, pour la prochaine décennie et plus. Non seulement ils ont raté cet
objectif de cette domination stratégique, ils ont aussi fortement ébranlé la
base même de l'hégémonie mondiale continue américaine, ou comme dans le jargon
de Rumsfeld / Pentagon : « full spectrum dominance » de domination totale.
La décision du président bolivien Eva Morales, après avoir rencontré ses
homologues vénézuelien et cubain, Hugo Chavez et Fidel Castro, de nationaliser
les ressources en pétrole et en gaz de son pays, est la dernière démonstration
du déclin de la projection du pouvoir des Etats-Unis.
Alors que la réalité de la politique
étrangère américaine est obscurcie par la rhétorique sans fin de « défense de
la démocratie », et ainsi de suite, c'est utile de rappeler que la politique
étrangère des Etats-Unis depuis l'effondrement de l'Union Soviétique était
ouverte et explicite. C'était de prévenir à tout prix la concrétisation d'un
rassemblement potentiel de nations qui pourraient défier la domination des
Etats Unis. C'est la politique américaine telle qu'exposée par Bush dans son
discours de juin 2002 à l'académie militaire américaine à West Point, New York.
Là, le président a décrit l'éloignement radical de la politique explicite des
Etats-Unis dans deux domaines vitaux : une politique de guerre préventive, si
les Etats-Unis étaient menacés par des terroristes ou des états voyous, engagés
dans la fabrication d'ADM, deuxièmement, le droit à l'auto défense autorise les
Etats-Unis a lancer des attaques par préemption contre des agresseurs
potentiels, les détruisant avant qu'ils ne lancent des attaques contre les
Etats-Unis.
La nouvelle doctrine américaine, la doctrine Bush, proclamait aussi, « le
devoir des Etats-Unis c'est de poursuivre des actions militaires unilatérales
quand il est impossible de trouver des solutions multilatérales. » Cette
doctrine va plus loin et déclare que la politique américaine c'est que « les
Etats-Unis ont eu, et ont l'intention de garder, une puissance militaire non
égalée ». Les Etats-Unis mènerait toute action nécessaire pour continuer à être
l'unique super puissance militaire mondiale. Ceci ressemble à la politique de
l'empire britannique avant la première guerre mondiale, plus précisément que la
flotte royale britannique doit être plus grande que les deux plus grandes
flottes mises ensemble.
La politique américaine comprenait aussi des actions pour des changements de
régime dans le monde sous le slogan d'« étendre la démocratie ». Comme Bush l'a
dit à West Point : « l'Amérique n'a pas d'empire à étendre ou d'utopie à
établir. Nous souhaitons pour les autres ce que nous souhaitons pour nous –
mêmes – sécurité contre la violence, les récompenses de la liberté, et l'espoir
d'une vie meilleure. »
Ces fragments d'une politique ont été rassemblés en une politique officielle en
septembre 2002, dans un texte du Conseil de Sécurité National intitulé «
Stratégie Nationale de Sécurité des Etats Unis ». Ce texte a été écrit pour
aval par le président par la conseillère à la sécurité nationale de l'époque
Condoleezza Rice.
Elle, de son côté, s'est servi d'un document préparé auparavant en 1992 sous la
présidence de Bush père, par le néo conservateur Paul Wolfowitz. La doctrine de
Bush et de Rice a été entièrement délimitée en 1992 dans un guide de
planification de la défense intitulé « ébauche finale » réalisé par le
secrétaire à la défense pour la politique Wolfowitz, et connu à Washington sous
le nom de « doctrine de Wolfowitz. ». Wolfowitz déclare alors que, avec la
disparition de la menace d'une attaque soviétique, les Etats-Unis étaient la seule super puissance qui devrait poursuivre son
agenda mondial, inclus la guerre de préemption et des actions de politique
étrangère unilatérales.
Une fuite interne de l'ébauche au New York Times a conduit à l'époque Bush père
à dire que ce n'était « q'une ébauche et non la politique américaine ». en 2002
c'était devenu la politique américaine.
La doctrine Bush stipulait que des actions « militaires de préemption » étaient
légitimes quand la menace « émergeait » ou était « suffisante », même s'il
restait des incertitudes quant au moment, l'endroit, de l'attaque de l'ennemi.
» Ceci laissait un trou suffisamment large pour qu'un tank Abrams puisse s'y
engouffrer, selon des critiques. L'Afghanistan, par exemple, a été déclaré une
cible légitime pour un bombardement militaire américain parce que le régime des
talibans avait dit qu'il livrerait Osama Ben Laden seulement quand les Etats
Unis auraient apporté la preuve qu'il était derrière les attaques du World
Trade Center et du Pentagon le 11 septembre 2001. Bush n'a pas donné de preuve.
Il a effectivement lancé une guerre de préemption. A l'époque, peu ont pris la
peine de se pencher sur les subtilités des lois internationales.
La doctrine de Bush était et est une doctrine néo conservatrice de guerres
préventives et de préemption. Cela s'est avéré être une catastrophe stratégique
pour les Etats-Unis pour son rôle d'unique super puissance. Ceci est la toile
de fond pour comprendre tous les évènements d'aujourd'hui comme ils se
déploient dans et autour de Washington.
Le futur de cette doctrine de politique étrangère de Bush – et en fait la
future capacité des Etats-Unis à s'accrocher à cette position d' unique super
puissance ou unique quelque chose – c'est ce qui est actuellement mis en jeu en
ce qui concerne le futur de la présidence de Bush. Il est utile de noter que
Wolfowitz écrivait dans son ébauche de 1992 pour le secrétaire à la défense de
l'époque, Dick Cheney.
Le signe le plus fascinant d'un
changement important au sein de l'administration politique américaine à l'égard
de la doctrine de Bush et de ceux qui sont derrière celle-ci, c'est le débat
qui se développe sur le texte de 83 pages d'abord publié sur le site officiel
de l'université d'Harvard, critiquant le rôle dominant d'Israël dans la
fabrique de la politique étrangère des Etats-Unis.
Cependant, ce qui est profondément significatif cette fois c'est que les
principaux medias, inclus Richard Cohen dans le Washington Post, ont défendu
les auteurs Stephen Walt et John Mearsheimer. Même une partie de la presse
israélienne l'a fait. Le tabou de parler publiquement de l'agenda pro Israël
des néo conservateurs a, apparemment, été brisé. Ceci suggère que la veille
garde de l'administration de la politique étrangère, des gens comme Brzezinski
et Brent Scowscroft et leurs alliés, accroissent leur pression pour reprendre
en main la direction de la politique étrangère. Les néo cons ont prouvé être un
échec colossal dans leur défense des intérêts stratégiques américains tels que
les perçoivent les réalistes.
Cet article « Le lobby israélien et la politique étrangère américaine »* a été
écrit par deux personnes forts respectées, des réalistes en matière de
politique étrangère américaine qui conseillent le département d'état. Les
auteurs sont ni des skinheads néonazis, ni antisémites. Mearsheimer est
professeur de science politique et codirecteur du programme sur la politique de
sécurité internationale à l'université de Chicago. Walt est un recteur
d'académie et a une chaire d'enseignement à
Certaines de leurs conclusions à propos du lobby israèlien soulignent que :
« aucun lobby n'a réussi à autant détourner la politique de l'intérêt
national américain tel qu'on peut l'envisager, tout en convaincant simultanément
les américains que les intérêts des Etats-Unis et ceux d'Israël étaient
essentiellement les mêmes. "
Ceux qui soutiennent Israël ont fait la promotion de la guerre contre l'Irak.
Les hauts fonctionnaires de l'administration qui ont conduit la campagne
étaient aussi à l'avant garde du lobby pro israélien, comme Wolfowitz ; le sous
secrétaire à la politique de défense Douglas Feith ; Elliott Abrams,
responsable à
Un effort similaire est actuellement mené pour bombarder les installations
nucléaires iraniennes.
L'AIPAC (le Comité pour les Affaire Publiques Américaines et Israéliennes) se
bat pour ne pas être enregistré comme groupe d'agents étrangers, parce que cela
mettrait de sérieuses limites à ses activités auprès du Congrès,
particulièrement dans le domaine des élections législatives. Les politiciens
américains sont très sensibles aux campagnes de financement et autres formes de
pression politique et les principaux médias continueront probablement de
montrer de la sympathie pour Israël quoiqu'il fasse.
C'est utile de citer les buts officiels de
"Sur fond d'un conflit de plus en plus meurtrier en Irak, la politique
étrangère américaine se déplace dans une direction dangereuse, celle d'un
empire. Des tendances impérialistes inquiétantes sont apparentes dans la
stratégie de Sécurité Nationale Américaine de l'administration Bush. Ce
document plaide pour le maintient de la domination militaire américaine du
monde, et il le fait d'une façon qui encourage d'autres nations à former des
coalitions et alliances pour faire contre poids. Nous pouvons nous attendre, et
nous le voyons maintenant, à ce que de multiples contre pouvoirs se forment
contre nous. Les peuples répugnent et résistent à la domination, aussi bénigne
soit-elle."
Les auteurs Walt et Mearsheimer notent également, que Perle et Feith ont mis
leur nom sur un document de politique en 1996 réalisé pour le gouvernement de
l'époque de Benjamin Netanyahu en Israël et intitulé « Une rupture nette : une
nouvelle stratégie pour renforcer la nation »*
Dans ce document, Perle et Feith conseillaient à Netanyahu que pour
reconstruire le sionisme on doit abandonner toute idée d'échanger la terre pour
la paix avec les palestiniens, et d'abroger les accords d'Oslo. Ensuite, Saddam
Hussein doit être renversé, et la démocratie établie en Irak, ce qui se
montrerait contagieux ensuite chez les autres voisins arabes d'Israël. C'était
en 1996, 7 ans avant que Bush ne lance une guerre presque unilatérale pour un
changement de régime en Irak.
Quand Tim Russert, de
Pour que tout cela puisse réussir, Perle et Feith ont écrit : « Israël aura à
obtenir un soutien américain étendu. » Pour s'assurer de ce soutien, ils ont
conseillé au premier ministre israélien d'utiliser « un langage familier aux
américains, en s'inspirant des thèmes utilisés par les administrations
américaines précédentes pendant la guerre froide, et qui s'appliquent aussi à
Israël ». Un chroniqueur du journal israélien Haaretz a accusé Perle et Feith
de « marcher sur une ligne mince entre leur loyauté aux gouvernements
américains et les intérêts israéliens. »
Aujourd'hui, Perle a été obligé de faire profil bas à Washington après avoir
initialement été à la tête du directorat de la politique de la défense de
Rumsfeld. Feith a été obligé de quitter le département d'état, pour le secteur
privé. Ceci c'était il y a plus d'un an.
Le directeur du personnel de
Le départ de Goss a été précédé d'un scandale qui monte en puissance et qui
implique le N°3 de
Le cas Foggo est lié à l'affaire concernant le membre républicain du Congrés tombé
en disgrâce Randall « Duke ». Des procureurs fédéraux ont accusé, l'un des amis
les plus proches de Foggo, comme co-conspirateur non écroué, l'homme d'affaires
de San Diego Brent Wilkes, d'avoir participé à un plan pour faire chanter
Cunningham, l'ex représentant au congres de San Diego.
Cunningham, lui, est lié au républicain condamné pour blanchiment d'argent Jack
Abramoff. Foggo supervisait des contrats dont l'un d'entre eux au moins avait
été passé avec la société accusée de payer des pots de vin au membre du Congres
Cunningham. Le Wall Street Journal, rapporte que Foggo était un ami proche
depuis le lyçée avec le sous traitant pour
Wilkes a été impliqué dans les accusations contre Cunningham co-conspirateur
non inculpé, qui aurait payé 630 000 dollars en pots de vin à Cunningham pour
aider à obtenir des contrats de la défense fédérale et autres. Aucune plainte
n'a été déposée contre Wilkes, bien que les procureurs fédéraux travaillent au
montage d'un dossier contre lui et Foggo.
Le FBI et les procureurs fédéraux, enquêtent sur des preuves que Wilkes a
offert des cadeaux à Foggo, et a payé pour différents services, notamment des
orgies à Watergate ( maintenant Westin) tandis que Foggo était dans une
position de l'aider à obtenir certains contrats de
Dernière péripétie dans ce processus de sape du régime de Bush, un incident à
Atlanta jeudi dernier devant une audience supposée favorable à la politique
étrangère et où Rumsfeld a pris la parole. Pendant le temps des questions, il
s'est trouvé confronté à ses mensonges concernant les raisons s'entrer en
guerre contre l'Irak.
Ray Mac Govern, un vétéran ayant passé 27 ans à
« Etait ce un mensonge, Mr Rumsfeld, ou était ce une production venant
d'ailleurs ? Parce que tous mes collègues de
Ce qui suit est significatif des changements opérés dans les médias influents
concernant leur approche actuelle de Rumsfeld, Cheney et Bush. Le Los Angeles
Times rapporte:
« Au début de la discussion, Rumsfeld est resté imperturbable comme d'habitude
: « je n'ai pas menti ; je n'ai pas menti à cette époque ; » avant de se lancer
dans une défense vigoureuse des déclarations de l'administration avant la
guerre sur les ADM.
Mais Rumsfeld s'est inhabituellement tu quand Mc Govern l'a pressé sur des
affirmations faites qu'il savait ou se trouvait ces armes non conventionnelles.
« Vous avez dit que vous saviez où elles étaient », a dit Mc Govern.
« Je ne l'ai pas dit. J'ai dit que je savais où se trouvaient des sites
suspects » a rétorqué Rumsfeld.
Mc Govern a alors lu des déclarations que le secrétaire à la défense avaient faites
que les armes étaient situées près de Tikrit, Iraq et Bagdad… »
Rumsfeld est resté plongé dans un silence tombal. La totalité de cette
discussion a été filmée et retransmise à la télévision.
Il est clair que les jours de Rumsfeld sont comptés. Karl Rove devrait être
co-inculpé avec l'aide de Cheney, Lewis « Scooter », pour l'affaire des fuites
concernant Valérie Plame. Rappelons que cette affaire portait sur des supposées
preuves concernant de l'uranium acheté par Saddam Hussein, et qui ont servi à persuader
le Congrès à renoncer à une déclaration de guerre et à donner carte blanche à
Bush.
Tous ses fils sont entrain d'être prudemment rassemblés par une faction
réaliste ré -émergeante, en une tapisserie qui peut conduire à une mise en
accusation en temps voulu, peut être aussi du vice président, le vrai pouvoir
derrière la présidence.
Dans ce contexte, l'insulte
diplomatique de Bush au président chinois Hu Jintao venu en visite, est
désastreuse pour les Etats-Unis sur la scène internationale. Bush a agi selon
un script écrit par des néo conservateurs anti Chine, délibérément rédigé pour
insulter et humilier Hu à la Maison Blanche.
D'abord, il y a eu l'incident au cours duquel un journaliste de Taiwan, un
membre du Falungong, présent dans une salle de conférence de
Puis, l'hymne national chinois a été joué pour Hu, présenté
comme l'hymne national de
Le problème, c'est que l'économie américaine est devenue dépendante des
importations chinoises, également du fait que les chinois détiennent des bons
du trésor américains.
Hu, n'a cependant pas perdu son temps à déplorer les affronts faits par Bush.
Il est allé immédiatement en Arabie Saoudite, pour une visite d'état de 3
jours, pour signer des accords commerciaux, de défense, et de sécurité. Ceci
n'est pas une petite claque à la figure de Washington lancée par la famille
royale saoudienne traditionnellement « loyale » aux USA.
Hu a signé un accord pour que
Depuis l'accord passé entre la maison des Saud et l'administration américaine
sous F. Roosevelt offrant une concession exclusive à Aramco, entreprise
américaine, et non aux anglais, pour développer le pétrole saoudien en
Puis Hu est allé au Maroc, au Niger, et au Kenya, tous vus comme des « sphères
d'intérêts américains ». Il y a seulement 2 mois, Rumsfeld était au Maroc pour
offrir des armes. Hu offre de financer l'exploration de sources d'énergie dans
ces pays.
Les derniers développements
concernant l'Organisation de Coopération de Shanghai (Shanghai Coopération
Développement, SCO) et l'Iran, montre une fois de plus les changements
dramatiques concernant la position géopolitique des Etats-Unis.
Le SCO a été crée à Shanghai en juin 2001, par
Aujourd'hui, le SCO, dont évitent de parler les medias influents américain, est
entrain de définir une nouvelle politique de contrepoids à l'hégémonie
américaine et son monde « unipolaire ». Au prochain rendez vous du SCO, le 15
juin, l'Iran sera invité à devenir un membre à part entière.
Et le mois dernier à Téhéran, l'ambassadeur chinois Lio G Tan a annoncé qu'un
accord pétrolier et sur le gaz était en voie d'être signé entre
Cet accord porte sur 100 billions de dollars, et comprend le développement du
vaste champ pétrolifère de Yadavaran. La compagnie chinoise Sinopec serait
d'accord pour acheter 250 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié pendant 25
ans. Pas étonnant que
L'Iran avance aussi d'autres plans pour délivrer du gaz naturel via un pipeline
au Pakistan et à l'Inde. Les ministres de l'énergie des trois pays se sont
rencontré à Doha récemment et on prévu de se revoir ce mois ci au Pakistan.
Les progrès concernant le pipeline est un mauvais coup contre les efforts de
Washington d'écarter les investisseurs de l'Iran. Ironiquement, l'opposition
américaine poussent ces pays dans les bras les uns des autres, « un cauchemar
géopolitique pour Washington ».
A la réunion du SCO le mois prochain, l'Inde, que Bush essaie personnellement
de booster comme un « contre poids « à
Le député ministre des affaires étrangères iranien Manouchehr Mohammadi a dit à
Itar –Tass (agence de presse russe ndt) à Moscou le mois dernier que la
position de membre du SCO de l'Iran pourrait « faire que le monde soit plus
juste ». Il a aussi parlé de la construction d'un arc pétrole gaz Iran Russie,
dans lequel les deux grands producteurs d'énergie pourraient coordonner leurs
activités.
L'admission de l'Iran au sein du SCO
ouvre beaucoup d'options pour l'Iran et la région. Du fait d'être membre du
SCO, l'Iran pourra participer aux projets de celui-ci, ce qui veut dire en
retour avoir accès à une technologie très recherchée, aux investissements, au
développement du commerce et des infrastructures. Ceci aura des implications
majeures pour la sécurité énergétique mondiale.
Le SCO a mis sur pied une commission de travail comprenant des experts avant la
réunion au sommet de juin pour développer une stratégie commune du SCO en Asie,
discuter des projets de pipelines, d'exploration pétrolière et d'activités
liées. L'Iran se trouve sur la deuxième plus importante réserve de gaz du
monde, et
L'Inde a désespérément besoin d'un accord avec l'Iran pour son
approvisionnement en énergie, mais est aussi sous pression de Washington de ne
pas le faire.
L'année dernière, l'administration Bush a essayé d'obtenir le « statut
d'observateur » au SCO mais sa demande a été repoussée. Ceci, avec les demandes
du SCO que Washington réduisent sa présence militaire en Asie Centrale, la
coopération plus profonde entre
Apres son tour en Asie centrale en octobre 2005, Rice a annoncé une
réorganisation du bureau de l'Asie du sud du département d'état, pour inclure
les états d'Asie centrale, et un nouveau plan américain d' « Asie centrale
élargie ».
Washington essaie d'éloigner les états d'Asie centrale de
Gennady Yefstafiyev, un ancien général des services secrets russes a dit : «
les objectifs à long terme américains en Iran sont évidents : de provoquer la
chute du régime actuel, d'établir son contrôle sur le pétrole et le gaz, et
d'utiliser le territoire iranien comme la route la plus courte pour le
transport des hydrocarbures sous contrôle américain des régions d'Asie centrale
et de la mer caspienne, en contournant
Washington a basé sa stratégie sur le fait que le Kazakhstan soit son
partenaire clé en Asie centrale. Les Etats-Unis veulent étendre leur contrôle
physique sur les réserves en pétrole de ce pays, et concrétiser le transport du
pétrole Kazakh via le pipeline Baku-Ceyhan, de même que se créer un rôle
dominant dans la sécurité de la mer Caspienne. . Mais le Kazakhstan ne joue pas
le jeu. Le président Nursultan Nazarbayev s'est rendu à Moscou le 3 avril pour
réaffirmer sa dépendance continue aux pipelines russes. De même,
Pour rendre pire les problèmes géopolitiques de Washington, bien que s'étant
assuré d'un accord militaire d'utilisation d'une base en Uzbekistan après
septembre 2001, les relations de Washington avec l'Uzbekistan sont
désastreuses. Les efforts de Washington pour isoler le président Islam Karimov,
en utilisant les mêmes tactiques de la « révolution orange » ukrainienne, ne
fonctionnent pas. Le premier ministre indou Manmohan Singh s'est rendu à
Tashkent le mois dernier.
De même, le Tajikistan dépend étroitement du soutien de
En l'espace de 12 mois,
C'est potentiellement la plus grande défaite stratégique de projection de la
puissance des Etats-Unis de la période post seconde guerre mondiale. C'est
aussi la toile de fond de la ré-émergence de cette soi disante faction réaliste
dans la politique US.
F. William Engdahl
Article paru le 9 mai 2006
sous le titre « The US's géopolitical nightmare « sur la site Asia times on
line www.atimes.com. Copyright Asia Times traduction bénévole pour information
à caractère non commercial par MD pour Planète Non Violence.
F.William
Engdahl est auteur de « A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the
New World Order, Pluto Press Ltd.
Pour le contacter : www.engdahl.oilgeopolitics.net.
Source : http://sensio18.blogspot.com/2007/05/le-cauchemar-gopolitique-des-etats-unis.html